#Haiti : La remobilisation de l’Armée permet de démasquer les espions infiltrés dans les FADH, la PNH et dans la société civile.- (Texte de Cyrus Sibert)
La déclaration du Général Henry Namphy dans un journal dominicain contre la remobilisation de l’armée haïtienne, est un acte de trahison.
Ce Général dont l’ambition démesurée du pouvoir est à la base des péripéties d’Haïti aujourd’hui, a eu le culot de conforter les dominicains anti-haïtiens dans leur thèse disant que notre pays n’est pas un Etat, que nous n’avons pas de gouvernement et que notre patrie est l’exemple parfait d’un Etat en faillite.
Amnésique, Henry Namphy oublie que tout a commencé parce que
1- son Etat Major n’a pas voulu collaborer avec le Président Jean-Claude Duvalier pour une transition ordonnée vers la démocratie, comme ce fut le cas au Chili et dans les pays de l’Amérique Latine où régnaient aussi des dictatures;
2- Henry Namphy a laissé massacrer des électeurs sans armes qui voulaient seulement choisir leurs dirigeants démocratiquement lors des élections du 29 novembre 1987;
3- son obsession du pouvoir l’a empêché d’accepter la présidence civile du Professeur Leslie François Manigat, jusqu’à fomenter ce coup d’Etat qui a déclenché la marche vers la destruction des Forces Armées d’Haiti.
4- sa politique économique d’importation totale a complètement détruit la production nationale, créant une dépendance en faveur de la République Dominicaine, son pays d’adoption.
Henry Namphy vient de prouver sa vraie nature de traite et d’anti-national. Il mérite d’être dégradé et d’être déchu de sa nationalité haïtienne. Car, en qualifiant Haiti de territoire sans Etat, sans gouvernement donc en faillite, Henry Namphy renforce la narrative qui accompagne toujours l’occupation militaire d’un territoire voisin. L’exemple le plus récent sur la scène internationale est l’intervention militaire de l’Ethiopie en Somalie. Cette réthorique fait le jeu des extrémistes dominicains.
Ainsi, l’ex-général développe le complexe “raciste” des esclaves domestiques du temps de l’esclavage qui se croyaient privilégiés au point d’alimenter les théories racistes des maîtres blancs.
D’autant plus qu’en cette période de déportation massive des haïtiens, il ne manquait que son interview dans la presse dominicaine pour renforcer la position des groupes d’extrême droite et anti-haïtiens.
La République Dominicaine, avec le support d’autres pays racistes et anti-haïtiens cherchent à effacer toute culture ou savoir-faire militaire en Haiti. Ils veulent une Haïti désarmée. Ils cherchent à effacer les acquis des revirements de Toussaint Louverture qui nous ont permis d’avoir une armée indigène dans la partie ouest de l’Ile.
Sans la refondation de l’armée en Haiti en 2017, dans 20 ans, il n’existera plus aucune compétence militaire dans la partie ouest de l’ile. Les derniers officiers, sous-officiers et soldats des FAD’H auront disparu, et la République voisine sera la seule force militaire de l’ile : Une armée coloriste anti-noire, raciste, identitaire et anti-haïtienne.
Nous ne pouvons pas accepter cet état de fait. Et, sur ce point, nous devons supporter la position du Président de la République Jovenel Moise qui veut, dans l’immédiat, remobiliser les Forces Armées d’Haiti.
Car, nous sommes un peuple noir, pauvre, donc défavorisé dans un monde raciste. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas avoir notre propre moyen de défense nationale.
Contrairement aux arguments du capitaine Mario Andresol, il n’y a pas un niveau de développement socio-économique pré-requis avant de développer la défense nationale. De plus, c’est blasphématoire quand ces anciens officiers des FADH trouvent que nos jeunes ne sont pas aptes à servir dans une armée nationale comme officiers, sous-officiers et soldats. Pour qui se prennent-ils? Pour des extra-terrestres? Qui ne savait pas que les recrutements dans l’ancienne Armée étaient faits sur recommandations, le clientélisme Duvalierien?
Les sorties dans la presse de Namphy et de Andresol, pour condamner la reconstitution d’une force de défense nationale, sont une preuve que ces messieurs n’ont jamais eu la conscience d’être des descendants des va-nu-pieds de l’Armée indigène et des guérilleros de Péralte qui ont combattu l’“expédition Leclerc” de Napoléon et l’occupation américaine. Ils étaient tout simplement des sous-traitants des puissances occidentales et de la République Dominicaine.
Les espions étrangers doivent avoir le courage de dire la vraie raison de leur opposition à la remobilisation d’une force de défense haïtienne. Car, sur ce point, la nature nous donne l’exemple : un enfant est né avec des globules blancs pour la défense de son corps. La nature ni Dieu ne lui demande pas d’attendre de pouvoir se nourrir et d’avoir une situation économique favorable avant de développer un système de défense. Dans des pays comme l’Irak, l’Afghanistan, le Soudan, Centre-Afrique, Cote d’Ivoire, où l’ONU et l’OTAN interviennent, les experts internationaux ne recommandent pas de démobiliser les armées nationales. Même les Kurdes qui n’ont pas encore d’État, ont leur armée nationale. Ces peuples, sont-ils supérieurs au peuple haïtien? Ces États, sont-ils mieux organisés que le notre? Quel est leur niveau de développement humain, d’éducation, de corruption? Ils ne sont pas mieux que nous. Tous ces arguments contre une armée en Haiti relèvent d’un lobby dominicain anti-haïtien qui retrouve les ressentiments des européens que nous avions vaincus à Vertières.
Les problèmes économiques ont toujours existé. Mais, tout être humain est né avec un système de défense naturelle indépendamment de son éducation et de ses capacités économiques. De même notre corps social ne saurait exister sans une force de défense.
A ceux qui disent que nous n’avons pas les moyens d’acheter des chars de guerre, des avions et des bateaux de guerre, nous répliquons que l’armée est d’abord faite de soldats, d’officiers et de techniques de base de combats. L’armée américaine a évolué à partir des fusils à poudre jusqu'aux chasseurs bombardiers furtifs. Ce ne sont pas les équipements ni les capacités techniques qui font l’armée, mais l’inverse. Haiti doit reconstituer une infanterie de défense capable d’affrontement l’ennemi, au moins, grâce aux techniques de guerre asymétrique ( Guérilla dans les montagnes, Guérilla urbains, connaissance du terrain) à l’instar des marrons indigènes et de soldats de Charlemagne Péralte.
Nous ne devons pas abandonner ce droit historique acquis par nos ancêtres :
Le 29 août 1793, un Français remarquable, du nom de Léger-Félicité Sonthonax, qui s’était signalé à Paris par sa défense courageuse de la cause des Noirs et qui avait été envoyé à Saint-Domingue par la Convention, prit une mesure radicale, considérée comme un des événements les plus importants de l’histoire des Amériques: il décréta l’abolition générale des esclaves de la province du Nord de Saint-Domingue au nom de la République Française. Ce jour-là il distribua des fusils aux esclaves libérés, auxquels il donnait le nom de “Régénérés” en leur disant de ne jamais se défaire de ces fusils et de considérer quiconque voulaient les leur enlever des mains comme leur pire ennemi. Il leur inculquait l’idée exprimée plus tard par Mao Tsé Toung: “La liberté est dans le canon du fusil.” (Tiré d’un texte du Professeur Gérard Bissainthe)
L’homme ne maîtrise pas la nature, encore moins l’univers. Si notre planète terre est frappée par une catastrophe naturelle ou cosmique, ne serait ce qu’un puissant vent solaire détruisant les satellites, paralysant la communication internationale, le transport et le fonctionnement des instances internationales comme l’ONU, nous devons être à même de nous défendre sur l’Ile Kiskeya face à de possibles agressions des anti-haïtiens. Aux incrédules nous rappelons que les dominicains ont déjà massacré des milliers haïtiens noirs; des racistes ont déjà exterminé une population noire en Argentine.
Aussi, devons-nous nous souvenir de nos contentieux frontaliers et miniers avec la République Dominicaine. Une mine d’or évaluée à plusieurs milliards de dollars se situe à cheval sur la frontière entre les deux pays. Cette mine commence dans le Nord-Est d’Haiti pour finir en République voisine. Ce serait idiot de croire que la République Dominicaine ne caresse pas l’envie d’annexer cette partie de la frontière.
Au début des années 90s, l’Angleterre, la France et les Etats-Unis avaient conseillé à l’Ukraine de démobiliser son arsenal nucléaire, de désarmer au profit de la Russie avec pour garantie : un accord de défense obligeant ces pays occidentaux d’entrer en guerre à ses cotés en cas d’agression. Pourtant, depuis février 2014, la Russie a annexé la Crimée et menace d’autres territoires limitrophes le long de sa frontière avec l’Ukraine. Jusqu’à présent, aucune armée occidentale n’est intervenue en faveur de l’Ukraine.
La liberté des noirs d’Haïti acquise par la force des armes d’une armée indigène, ne doit pas dépendre de la courtoisie ni de la pitié de la communauté internationale.
Aux naïfs, aux paresseux et ignorants haïtiens nous rappelons que la République Dominicaine est née à partir d’une société secrète anti-haïtienne dénommée TRINITARIA fondée par Juan Pablo Duarte. Cette société secrète avait infiltré Haïti au 19e siècle et mené des opérations clandestines en Haïti. Grace à ses infiltrations, des groupes politiques haïtiens avaient supporté l’indépendance de la République Dominicaine sans négocier les intérêts d’Haïti. Rien ne dit que la société secrète anti-haïtienne LA TRINITARIA n’existe plus; Rien ne dit qu’elle ne continue d’alimenter l’instabilité en Haïti, la destruction des nos patrimoines culturels et historiques, à partir des évènements inexplicables comme l’incendie de l’ancienne cathédrale de Port-au-Prince et de tant d’autres scènes spectaculaires; Rien ne dit que LA TRINITARIA ne continue son objectif anti-haïtien par le financement des partis d’extrême droite dominicains et des émissions anti-haïtiennes sur les médias dominicains, la dénationalisation des dominicains descendants d’haïtiens, l’éclaircissement de la peau des dominicains, une campagne contre l’Etat haïtien comme “Etat en faillite”…et un lobby anti-armée haïtienne.
Rien ne dit que la démobilisation des Forces Armées d’Haïti ne fut pas un objectif atteint par LA TRINITARIA. Pour preuve, les avions du Corps d’avion des FADF ont été vendus en République Dominicaine. L’obsession d’installer une base militaire en Haiti, sous prétexte humanitaire, comme on l’a vu en 2016 après le passage de l’ouragan Matthew, avec l’aide du Président “Est-ce que ça dérange?” Jocelerme Privert, n’est pas innocente… Rien ne dit que l’ex-Général Henry Namphy n’a pas subi des menaces et du chantage de la part de LA TRINITARIA ou d’une société secrète similaire anti-Haïtienne; Rien ne dit que d’autres intervenants contre les Forces Armées d’Haiti ne sont pas sous le payroll de LA TRINITARIA.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
20 juillet 2017
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