[Si les institutions étatiques placées pour exécuter ce prescrit constitutionnel sur la production du ‘‘Certificat de décharge’’ sont dysfonctionnelles et/ou dans l’incapacité de le faire, le PEUPLE-ELECTEUR, fondement de tout système démocratique, le fera à leur place par un vote libre aux urnes.]
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Rien n’a été plus démagogique ce Mardi 24 Mars 2015 que d’écouter sur Radio Caraïbe FM, Madame Mirlande Manigat brandir la Constitution pour justifier l’écartement de plusieurs dizaines de cadres ayant occupé la fonction de comptable de derniers publics de la course électorale. Haïti, un pays qui n’a pas assez de ressources humaines qualifiées pour faire fonctionner ses institutions doit-il payer les conséquences de la stratégie anti-démocratique de ses acteurs politiques? N’est-il pas contre-productif que des gens qui ont servi l’Etat, donc qui comprennent bien le fonctionnement des institutions et l’administration publique soient condamnés à ne pas participer au fonctionnement des pouvoirs d’Etat et à faire place à des novices parce qu’ils n’ont pas le droit de se présenter à des élections?
Démagogie!!!
Depuis l’application de l’accord de la Commission Présidentielle en Décembre 2014, Haïti est sortie du Cadre Constitutionnel. Evans Paul, le premier Ministre actuel, gère le pays sans aucune forme de légitimité. Il l’a d’ailleurs reconnu dans son discours de prise de fonction: “ Ma seule légitimité est mon passé de militant politique ayant combattu pour la démocratie.”
Madame Manigat, qui au début de son intervention critiquait l’ingérence étrangère dans les affaires d’Haïti, a raté une occasion de se montrer une Grande Personnalité étatique, une femme d’Etat. Car, n’ayant pas compris que ce problème de décharge représente une difficulté que nous autres haïtiens devons résoudre par consensus, elle expose au grand jour l’absence de maturité nécessaire afin d’éviter un dictat de la Communauté internationale, plus spécifiquement de l’OEA.
Madame Manigat aime brandir son expertise dans le domaine Constitutionnel pour justifier ses approches politiciennes. Sans ambages et sans respect pour l’opinion publique, elle se livre à ce qu’on pourrait appeler “sophisme Constitutionnel”, prenant tout le monde pour des imbéciles.
Il suffit de se référer à Montesquieu pour comprendre la mauvaise foi de ces intellectuels haïtiens qui sont plus motivés par les profits qu’ils peuvent tirer de nos difficultés que par la résolution du problème.
“ Montesquieu définit les lois comme des relations qui gouvernent de manière suprême. Afin de comprendre les lois humaines, il faut comparer les lois à la justice car c’est bien la justice qui surplombe les lois ; il existerait donc une justice naturelle, au-dessus des lois.” http://www.lemondepolitique.fr/cours/philosophie_politique/declin/montesquieu.html
« Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. » (Article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, inspiré de Montesquieu)
Ainsi, aucune loi ne peut être au-dessus de la morale universelle de justice, donc des droits de la personne humaine. On ne saurait utiliser une loi injuste pour justifier une décision ou une pratique qui viole les droits fondamentaux du citoyen, ses libertés civiles et politiques.
François Duvalier n’a-t-il pas commis tous ses crimes, toutes ses violations, au nom de la loi ? Il faut cesser cette pratique qui consiste à utiliser la Constitution haïtienne contre des opposants politiques : Article 291 contre les duvaliéristes, la ‘‘Double Nationalité’’ pour écarter la diaspora et cette fameuse ‘‘Décharge’’ pour exclure des candidats redoutables.
On ne peut pas condamner le gouvernement de la République Dominicaine du fait d’avoir voilé le ‘‘Droit à la Nationalité’’ de descendants haïtiens en se basant sur une décision injuste de la Cour Suprême Dominicaine et en même temps demander aux dirigeants haïtiens - CEP ou Gouvernement - de violer les droits civils et politiques de citoyens haïtiens qui ont servi l’Etat.
Il est à signaler que le secteur privé haïtien vient de blanchir Pierre-Louis Opont, sans aucun rapport sur les 450 lap-tops (ordinateurs et valises) disparus de l’enceinte de l’institution électorale lorsqu’il occupait le poste de Directeur Général sous la Présidence de Gaillot Dorsainvil. Les hommes d’affaire d’Haïti regroupés au sein de l’organisation FORUM ECONOMIQUE, dans leur traditionnelle arrogance et mépris vis-à-vis de la population, ont imposé Monsieur Opont à la tête de l’actuel (Conseil Electoral Provisoire) CEP, sans aucun rapport d’audit. Aussi, peut-on observer qu’aucune remarque n’a été faite sur la gestion de la Mairie de Port-au-Prince par M. Evans Paul avant son installation à la Primature.
Alors de quel droit et au nom de quelle moralité, ces dirigeants de facto du CEP et du Gouvernement actuel pourront-ils écarter des candidats au nom du ‘‘Certificat de décharge’’. Le dénouement de cette situation dira bien si Haïti est une République démocratique ou si elle est redevenue un Etat aristocratique.
La situation est claire. Si les institutions étatiques placées pour exécuter ce prescrit constitutionnel sur la production du ‘‘Certificat de décharge’’ sont dysfonctionnelles et/ou dans l’incapacité de le faire, le PEUPLE-ELECTEUR, fondement de tout système démocratique, le fera à leur place par un vote libre aux urnes.
Cessons de nous comporter en ridicules ! Que le meilleur gagne!
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haïti
24 mars 2015
@reseaucitadelle
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
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