jeudi 17 janvier 2008

Haiti : Mauvaise nouvelle pour un pays de chômeurs.

Haïti-Economie-Monde

Haïti à la traîne dans le classement mondial de la liberté d’investissement

Sur 157 pays, elle n’arrive qu’au 138e rang de l’Indice annuel de la liberté économique publié par la Heritage Foundation et le Wall Street Journal
Haïti occupe la 138e place mondiale en matière d’investissement, l’une des positions les moins enviables, selon le 14e Indice annuel de la liberté économique publié conjointement mercredi par la Heritage Foundation (Fondation Héritage) et le Wall Street Journal.

Dans ce baromètre de l’économie mondiale, qui présente un diagnostic de la situation de 157 pays, Haïti est sévèrement jugée pour le mauvais état de son environnement des affaires qui fait d’elle l’une des cinq économies les plus en déclin à l’échelle planétaire.

27e sur 29 en Amérique, avec une moyenne largement inférieure à celle de la région, l’économie haïtienne est libre à 48.9% alors que la plupart des autres pays atteignent un indice de 60.3%. Le score haïtien a chuté de 2.4% par rapport à l’année dernière.

La Heritage Foundation et le Wall Street Journal soutiennent qu’un écart d’au moins 20 points sépare notre pays du niveau mondial en ce qui a trait à la liberté financière, d’entreprise, d’investissement, le respect du droit à la propriété et à la possibilité d’échapper au cercle vicieux de la corruption. De plus, les capitaux étrangers sont confrontés à de sérieuses restrictions, les investisseurs font face à une bureaucratie arbitraire et l’instabilité politique prolongée a considérablement affaibli les institutions garantes des principes de l’Etat de droit.

Le manque de compétitivité de l’économie haïtienne la rend vulnérable et comparable à celle des autres pays relégués en queue de peloton en raison de leur autoritarisme politique qui paralyse les initiatives dans le secteur des affaires. Sur la liste des économies les moins libres, on retrouve notamment le Vénézuéla (148e), le Bélarus (150e), l’Iran (151e), la Birmanie (153e), la Libye (154e), le Zimbabwe (155e), Cuba (156e) et la Corée du Nord (157e).
A l’inverse, le classement de la liberté d’investissement est dominé une fois de plus par l’Asie-Pacifique, Hong Kong et Singapour terminant respectivement en première et deuxième position pour la 14e année consécutive. Deux autres représentants de la région font partie du Top 10, l’Australie (4e) et la Nouvelle-Zélande (6e).

Les meilleures performances du continent américain reviennent aux Etats-Unis (5e), au Canada (7e) et au Chili (8e).

Côté européen, l’Irlande du Sud (3e), la Suisse (9e) et la Grande-Bretagne (10e) arrivent en tête et devancent largement l’Allemagne et la France, deux puissances économiques mondiales.

L’Indice 2008 de la liberté économique souligne enfin que seules deux zones géographiques, l’Asie et l’Océanie, ont réalisé des progrès substantiels au cours des douze derniers mois. spp/Radio Kiskeya

mercredi 16 janvier 2008

Haïti / Elections : Bruit de démission du directeur général du Conseil Electoral Provisoire.

http://www.signalfmhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=2623

Selon le journal Lematin du Mercredi 16 Janvier, le directeur général du Conseil Electoral Provisoire serait sur le point de démissionner. Une mésentente entre Jacques Bernard et les conseillers électoraux autour de l’amendement des règlements généraux de l’organisme serait à la base de cette décision. Le pouvoir de faire et de défaire de M. Bernard serait sur le point de se réduire suite aux changements subi par le document.


Le journal a cité une source proche du directeur général qui aurait reconnu l’existence d’une tension entre le M. Bernard et les conseillers. « Les règlements généraux du CEP donnent un certain pouvoir au directeur général pour diriger le CEP vers l’organisation d’élection dans le pays, explique la source qui requiert l’anonymat. Depuis quelques jours, les conseillers électoraux travaillent à la révision de ces lois qui limiteront, à coup sur, les pouvoirs du directeur général dont la situation est devenue très inconfortable ».

Le principal concerné était introuvable jusqu’à ce mercredi. Les conseillers électoraux ont, en tout cas, nié l’existence de conflit au sein de l’organe fraichement installé avec pour principale mission d’organiser, dans le meilleur des délais, les élections pour le renouvellement du tiers du Sénat haïtien.

« Le problème résulte des règlements internes de l’institution qui accordaient des marges de pouvoir élevé au directeur, ce au détriment des conseillers », a reconnu Joseph Jasmin. Le Ministre Chargé des Relations avec le Parlement a toutefois déclaré n’être pas au courant d’une éventuelle démission de Jacques Bernard.

Proposé par le secteur privé pour le représenter au nouveau Conseil Electoral Provisoire, l’Exécutif avait préféré confier le poste de directeur général de l’institution à M. Jacques Bernard. Une décision que le secteur n’avait guère digérée.


Mercredi 16 janvier 2008

Flash ! Flash ! Les marchands du Cap-Haïtien crient ABAS ALEXIS.

Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM
Cap-Haïtien, Haïti
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Comme annoncé, environ 6000 petits marchands ont gagné les rues de la ville du Cap-Haïtien ce mercedi 16 janvier 2008, vers 10 heures A.M. Ils scandaient des propos hostiles à Jacques Edouard Alexis pour sa mauvaise gestion de la misère et exigeaient le dédouanement de leur marchandises piégées à la douane. Alexis si ou là ou met ale talè konsa moun okap pral leve nan deyè w tel était le refrain durant tout le parcours.


On pouvait signaler un nette augmentation des participants.

Faut-il noter que des leaders politiques comme Elusca Charles de l'OPL, avaient, dans la soir du 15 janvier 2008, appelé tous les citoyens à supporter le mouvement : C’est un mouvement civique qui vise à faire comprendre au pouvoir central qu’on ne dirige pas un pays aux mépris des citoyens. Le gouvernement doit prendre en compte la misère des familles.

La chambre de commerce du nord est invitée à s’engager au coté des petits commerçants logiquement comme suite à leur note de presse : LE CRI DE MINUIT publiée le 31 décembre 2007.

N.B. LE CRI DE MINUIT est disponible sur notre blog : www.reseaucitadelle.blogsopt.com , à la rubrique 2007.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
16 Janvier 2008

mardi 15 janvier 2008

Cap-Haïtien 2008 : Nouvelle manifestation contre le gouvernement en place.

Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM
Cap-Haïtien, Haïti
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Les marchands de la ville du Cap-Haïtien comptent organiser une nouvelle manifestation contre le gouvernement en place ce mercredi 16 janvier 2008. Ils entendent maintenir la pression sur les autorités haïtiennes qui rendent leur vie impossible avec des mesures douanières injustifiées visant à décourager les petits importateurs et à centraliser le commerce par le renforcement des monopoles proches du pouvoir central.


Dans une intervention sur Radio Kontak Inter, Cap-Haïtien, les petits marchands importateurs ont été très critiques à l’encontre du gouvernement en place. Le bateau dénommé Caribbean Express qui transporte en majorité des biens usés collectés aux Etats-Unis n’arrive pas à débarquer sa cargaison. Des inspecteurs de la douane, sous prétexte de lutter contre la corruption, empêchent aux petits marchands de dédouaner leur marchandises. Après chaque bordereau payé, la brigade anti-contrebande ajoute des frais supplémentaires et ce petit jeu dure environ 3 mois.


En conséquence, les petits marchands importateurs qui ont emprunté l’argent de la banque assistent avec impuissance au pourrissement de leur marchandises. Les marchands qui sont en règle subissent les retards imposés par les douaniers. Ces derniers n’autorisent pas le bateau à débarquer. L’affréteur du navire devra payer pour chaque jour de retard. Quant aux petits marchands ils devront verser des indemnités financières à la banque.


Les petits marchands importateurs se disent en difficulté. Ils entendent réagir.


Au marché de la rue 3, les gens se plaignent de cette situation. Grossistes, petits détaillants, transporteurs, tout le monde critique cette façon de procéder des inspecteurs de la douane dépêchés dans le Nord. A travers la brigade anti-contrebande, ils sont un Etat dans l’Etat et agissent arbitrairement. Les plaignants n’ont aucune voie de recours.


Yolette LAMOUR, l’une des responsables de l’ASOSYASYON MACHAN’N OKAP, nous dit : Ce sont des marchandises, souvent des produits périssables. Pourquoi ils ne fixent pas le montant à payer. A chaque fois ils ajoutent des suppléments. De plus, ils violent la loi en ouvrant nos boites à notre insu. Dans cette circonstance, on peut, facilement, accuser n’importe qui d’avoir importé un objet illicite.

Et pour répondre aux propos du Délégué Georgemain Prophète, insinuant ceux qui manifestent de contrebandiers qui refusent de payer, une autre marchande enchaîne :

Nous disons au délégué : nous sommes des citoyens honnêtes. Nous payons toujours les taxes. Aux Etats-Unis nous payons ce qu’on nous demande de payer. Le problème ici, les représentants de l’Etat travaillent plus à nous décourager qu’à exiger le respect des tarifs douaniers. Ce gouvernement cherche à enlever au peuple les acquis économiques. Avant, les gens du peuple ne pouvaient pas importer. Aujourd’hui, nous voyageons et nous importons sans intermédiaires. C’est là le problème ! Et, les riches profitent de Préval et d’Alexis pour nous ramener en domesticité. Ils veulent de nous des servantes au service de leurs femmes. Cela ne passera pas !


Le marché de la rue 3, où l’on vend des biens usés - [souvent des biens en état jetés par les pays de l’abondance] - représente le centre commercial du Grand Nord. Plus de 80% de la population de la région sont concernés par ce secteur. Les couches les plus vulnérables dépendent des importations faites par ce secteur. Face à la misère, ce marché joue on rôle important. Il permet aux pauvres de prendre part à la circulation de la monnaie. On y trouve des étudiants, des anciens fonctionnaires de l’Etat, tout le monde. Rue 3 est aussi un lieu de transit pour les jeunes en attente d’un avenir meilleurs en Amérique du Nord.


On se demande pourquoi le gouvernement Préval/Alexis attaque-t-il, simultanément, tout le monde ? Pourquoi monopoliser les importations ? On dirait que le gouvernement en place travaille pour les extrémistes. Car les politiques gouvernementales ne prennent pas en compte les couches les plus vulnérables. Nous pensons que toutes les conditions objectives sont réunies pour une révolte populaire. Le milieu rural connaît une misère atroce renforcée par les intempéries de l’année 2007. L’embargo sur les produits avicoles dominicains met sur le banc de touche une grande partie des masses qui résistaient en vendant des œufs bouillis, des sandwiches, des spaghetti et des saucissons. Connaissant les connexions du premier Ministre Jacques Edouard Alexis avec des groupes d’aristidiens extrémistes, on se demande s’il ne recherche pas une révolte populaire anti-Préval? Pourquoi gouverne-t-il au mépris des pauvres ?


En tout cas, ce mercredi 16 janvier 2008, les marchands manifestent à travers les rues de la ville du Cap-Haïtien. Même quand il n’y a pas un leadership considérable oeuvrant dans le sens d’un chambardement total, provoquer inutilement les masses miséreuses au point de les porter à organiser des manifestations ça et là, est un risque gratuit. Gratuit ! Vu qu’on connaît les contrebandiers. Aux dires de Charles Henri Baker : il y a à Port-au-prince un homme fort débiteur de l’Etat pour plus que dix millions de dollars de taxes non payés alors que les représentants de cet Etat s’amuse à emprisonner des créateurs d’emplois pour vingt mille dollars. Ce créateur d’emplois était concurrent à l’appel d’offre pour l’acquisition par l’Etat haïtien de plusieurs dizaines d’autobus. On a profité de son emprisonnement pour l’écarter, au nom de la lutte contre la corruption. Préval et Alexis devraient commencer par récupérer les millions à recevoir et mettre en place les structures capables de faciliter le payement des taxes, sans troubler le commerce fragile qui nous aide à survivre.


Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
15 janvier 2008

dimanche 13 janvier 2008

Les sénateurs élus pour deux ans restent en poste en fin de compte jusqu’à l’adoption d’un nouveau décret électoral.

http://www.signalfmhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=2615

C’est ce qui fait le contenu d’une résolution née d’une ultime réunion tenue Samedi au Palais National entre le Président de la République, les chefs de partis représentés au parlement et des membres du Grand corps. Il reste à l’assemblée des sénateurs d’approuver dès ce lundi cette résolution qui a quand même été prise à l’unanimité.

La rencontre de ce samedi était la troisième du genre en vue d’une décision sur le sort des sénateurs élus pour deux ans. Au cours de la première Jeudi après-midi entre les membres du Sénat et les partis concernés, ces derniers avaient en majorité opté pour le départ de leurs représentants.

Cette entente entre les acteurs concernés évite une nouvelle crise institutionnelle au pays. Il va falloir cependant que le Conseil Electoral provisoire nouvellement reformé se mette au travail afin de d’accoucher une proposition de loi électorale dans le meilleur des délais. C’est après avoir voté texte que les sénateurs qui entrait en poste le 9 mai 2006 pourront partir.Le parlement était divisé jusqu’au début dernier week-end sur le départ ou non des sénateurs élus pour deux ans. Si certains d’entre eux annonçaient leur départ pour ce Lundi, d’autres voulaient rester en poste jusqu’à leur 24e mois.

Selon la constitution haïtienne, le sénat devrait être renouvelé lundi, le 2e du mois de janvier. Le problème c’est que l’élection devant rendre possible ce renouvellement n’a jamais eu lieu à cause pour cause de légitimité de l’ancien Conseil Electoral Provisoire. dimanche 13 janvier 2008

Cap-Haïtien : Premier Kidnapping pour l’année 2008


Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM
Cap-Haïtien, Haïti
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L’homme d’affaire connu sous le nom de Eddy Boula, propriétaire de la station d’essence ELF de Vertières est kidnappé par des hommes armés venus du Sud du département du Nord (Artibonite ou Ouest).
Le samedi 12 janvier 2008, aux environs de midi, des hommes armés qui se trouvaient à bord d’une voiture Montéro I.O. de couleur blanche ont emmené de force Eddy Boula et six autres personnes qui l’accompagnaient. Tout le long de la route, les bandits ont libéré les autres personnes, pour ne garder que Eddy Boula, homme d’affaire très connu dans la ville. Eddy Boula est l’un de ces nouveaux riches qui achètent tout au Cap-Haïtien, des rumeurs circulent sur ses liens avec le milieu mafieux.
Nous apprenons de source confidentielle que la voiture était immatriculée officielle et que ses occupants ont dû affronter une patrouille policière. Il y a eu des échanges de tires, mais la police n’a pas pu arrêter les bandits. Ces derniers avaient abandonné leur véhicule endommagé pour continuer à bord d’une autre voiture location que conduisaient des employés d’une organisation internationale.
Depuis plusieurs mois, la ville du Cap-Haïtien connait ces genres de scènes de kidnapping. Des bandits venus du Sud du département arrivent en voiture officielle pour opérer tranquillement et repartir sans grand problème. Ces attaques sont menées contre des hommes d’affaire dits liés à la drogue.
Même quand, on considère ces actes au nombre des règlements de compte, la capacité opérationnelle des bandits et les couvertures qu’ils utilisent (plaque officielle, uniformes de police), constituent une source d’inquiétude pour la population toute entière.
Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
13 janvier 2008

samedi 12 janvier 2008

Manifestation au Cap-Haïtien.


Ce samedi 12 janvier 2008, plusieurs milliers de marchands (en majorité des femmes) ont investi les rues de la ville du Cap-Haïtien pour protester contre la politique du gouvernement visant à renforcer les monopoles. En tenue noire et avec coui en main, les marchands ont manifesté leur mécontentement contre la vie chère et les mesures douanières visant à renforcer les monopoles proches du pouvoir Alexis/Préval. La situation économique risque de mettre en difficulté le gouvernement en place.
Nous publierons sous peu un texte complet. Des photos de la manif seront disponibles au bas de notre blog : www.reseaucitadelle.blogspot.com
Cyrus Sibert
Cap-Haitien, Haiti

dimanche 6 janvier 2008

APN/Cap-Haïtien : Un corps de sécurité parallèle pour les employés syndiqués.

Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM
Cap-Haïtien, Haïti
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Le Lundi 31 décembre 2007, le corps de sécurité de l’APN/Nord est sous pression. Des membres du syndicat des employés du port de Cap-Haïtien, menés par leur président Lesly Cherfils, estiment inefficace le travail des agents de sécurité et de la sûreté. Ils engueulent Magny, le responsable, et réclament le contrôle de ce service par un corps de sécurité parallèle. Magny refusa de se laisser mener par les membres du syndicat des employés. La tension a monté d’un cran. Heureusement, ce jour là, Lesly Cherfils avait décidé d’ajourner son projet de prendre le contrôle de la sécurité.

Ces informations ont été recueillies de Magny lui même. Dans l’après midi de ce lundi, on pouvait le voir nerveux. Et à la question comment ça va au port? Il nous a répondu : Très mal. L’anarchie règne. Le syndicat cherche à tout contrôler. Nous ne pouvons plus travailler en toute sérénité. Les hommes de la sûreté et de la sécurité qui symbolisent l’application du code ISPS sont continuellement agressés. Vendredi dernier, soit le 28 décembre 2007, on a malmené Gaspard, Ronald Célicourt et moi Magny, le superviseur de la sécurité. Chaque jour, nous devons faire face à des individus qui ne veulent plus respecter les règles. C’est difficile de sécuriser le port. Nous n’avons plus le soutien nécessaire pour faire respecter le code.

Des informations recueillies font état d’une rébellion de certains employés du port face aux exigences du corps de sûreté et de sécurité. Depuis 2004, le port de la ville du Cap-Haïtien applique le code ISPS. Toutes personnes désireuses d’entrer sur l’espace géré par l’APN doivent se plier aux exigences du code ISPS. Depuis le 24 décembre 2007, jour de l’application d’une décision floue par la délégation gouvernementale chargée de négocier avec les syndicalistes en vue de relancer les activités au port, on observe une déchéance dans le niveau de sécurité du port du Cap-Haïtien.

Les agressions que Magny, le responsable du corps de sécurité et ses hommes subissent, sont dues à cette volonté de faire respecter l’ordre. Le vendredi 28 décembre 2007, Ronald Valmyr, assistant capitaine du port, refusa de mettre son badge. Il injuria les agents de sécurité, qui ont voulu l’empêcher de pénétrer dans le port sans afficher une pièce d’identification et agressa Magny. Les agents de sécurité et/ou de sûreté ne pouvaient pas non plus fouiller les quatre personnes qui l’accompagnaient. Cette situation provoqua de vive dispute sur le port. Magny a dû capituler.

En plus des agressions subies par les employés membres du syndicat, il y a les attaques venues de groupes postés devant le port. Rolex, Rico, Célicourt et Magny sont l’objet d’attaques continues d’individus liés à des membres du syndicat, des anciens employés du port, qui avaient été dédommagés par le gouvernement Préval/Alexis, des membres de la Mairie. A deux reprises, on a jeté des pierres sur le responsable de la sécurité.

Même quand Magny promet de ne pas céder aux pressions, le corps de sécurité mérite le support des autorités de l’Etat, s’ils veulent garder le port du Cap-Haïtien dans son statut international. Du 24 décembre 2007 à nous jours, on peut constater que Jean-Renet Latortue incarne l’application du code ISPS. A moins qu’il soit remplacé par un homme rigide, courageux et déterminé comme lui, son absence entraînera le laisser-aller. C’est ce qu’on observe déjà au second port international d’Haïti.

Les comploteurs au sein du personnel administratif, qui ont toujours participé à des mouvements de déchoucage dans l’unique but de renforcer leur marge de manœuvre, ne font rien pour supporter les agents de sécurité dans leur travail et renforcer les mesures de sûreté. Déjà, ils réorganisent les rackettes et activités de contrebande. Devant la barrière, beaucoup de ceux qui ont pris part au mouvement de protestation, attendent les clients pour leur proposer un moyen de contourner l’administration. Ils agissent avec l’appui de plusieurs membres du personnel administratif qui, tranquillement, attendent la recette du jour. Il est logique que ces responsables qui, actuellement, sont en position de force, n’agiront pas dans le sens d’un code ISPS jugé contre-productif pour leur petit business. Le gouvernement doit prendre en main la sécurité du port de la ville. Le Grand Nord ne souhaite pas perdre son port international, un acquis pour son développement.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
6 Janvier 2008

jeudi 3 janvier 2008

LES DEUX “JEAN” SONT DANS LE PASSE…


Le 22 Septembre 2007 dernier, Monsieur Jean-Claude Duvalier, ancien président d’Haïti, envoyât un message de réconciliation au peuple haïtien. Cet évènement éveillât les passions, des discussions politiques s’ensuivirent, et la nostalgie s’installât dans certains cœurs. Pour les fêtes de fin d’année 2007, Mr. Duvalier présentait ses vœux les meilleurs a la nation haïtienne. C’était un geste très louable et appréciable.


Selon des sources non-officielles, Mr. Jean-Bertrand Aristide, ancien président d’Haïti, envoyât a maintes reprises, au cours de ces trois dernières années, des messages codés a ses partisans. Avec l’internet, il est archi-facile de communiquer avec ses amis et ses ennemis.


Les partisans de ces deux anciens chefs d’Etat réclament leur retour en Haïti.


Je m’abstiens de verser dans le passé pour faire un étalage des bonnes ou mauvaises actions posées par ces anciens présidents ou de même les comparer. Un plan national n’a jamais existé d’alors, doublé d’une manque de vision. Un fait demeure : Port-au-Prince, sous les deux gouvernements sus-cités, fut le centre névralgique de toutes machinations politiques. Apres tout, la conjoncture politique actuelle m’en interdit, elle crie et continue de crier très fort pour un nouveau leadership.


- Haïti a besoin d’un leader qui a fait preuve de son dévouement pour le peuple.

- Haïti a besoin d’un leader qui va sacrifier ses intérêts personnels au dépends des intérêts de ses concitoyens.

- Haïti a besoin d’un leader charismatique qui peut unir le pays.

- Haïti a besoin d’un leader qui a une vision et un plan et qui peut les partager avec toutes les couches sociales du pays.

- Haïti a besoin d’un leader nationaliste qui défendra ses intérêts quelque soient les circonstances.

- Haïti a besoin d’un leader qui est capable de lier les intérêts de l’Elite Haïtienne, de la classe moyenne, et les besoins des masses populaires.

- Haïti a besoin d’un leader qui n’hésitera pas a conduire le pays dans une voie de développement ou certaines factions ne voudraient pas y aller a cause de leurs intérêts de caste.


Que vous soyez duvaliériste ou aristidien, être haïtien prend la primauté sur toutes les autres affiliations. La question maintenant est de savoir quel est et quel sera votre contribution dans cette marche inexorable de l’histoire vers le devenir de la nation. Un pays ne meure jamais. Les deux « Jean » sont dans le passe...


LeGrand P. Salvant, MBA
USA.

legrandsalvant@sbcglobal.net



lundi 31 décembre 2007

LE CRI DE MINUIT DE LA CHAMBRE DE COMMERCE, D’INDUSTRIE ET DES PROFESSIONS DU NORD

Soumis à Réseau Citadelle le 31 décembre 2007
http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/



Aux Décideurs Politiques et Économiques du Pays,
A tous les Hommes et à toutes les Femmes de bonne volonté de ce Pays,
Aux amis d’Haïti d’ici et d’ailleurs,

La Chambre de Commerce d’Industrie et des Professions du Nord unit sa voix à celle de toutes les autres Chambres départementales du Pays pour lancer, en guise de vœux à l’occasion du nouvel an, son “CRI DE MINUIT”, ECHO RETANTISSANT DU CRI DE TOUT UN PEUPLE AUX ABOIS :

"Face aux désarrois du peuple haïtien fatigué de souffrir et de CRIER FAMINE, ne vivant plus que d’espoirs sans cesse déçus, laminé par la misère et la pauvreté croissantes, strictement liées à la hausse vertigineuse du coût de la vie, la CCIPN s’écrie: “Assez! … C’en est assez!... Trop!... C’est trop!...” Fini le temps des discours creux et consolants maintenant la population dans un attentisme paralysant et l’installant toujours plus profondément dans la crasse et les soucis!... Nos décideurs politiques doivent enfin agir en toute urgence et poser des actes concrets susceptibles de soulager, pour de vrai, les pères et mères de familles qui ne savent plus à quel Saint se vouer pour subvenir aux besoins même primaires de leurs enfants et vivre dans la dignité de personnes humaines.

A l’aube de cette nouvelle année, étant donné la très grande faiblesse de la production nationale et, par conséquent, la très grande dépendance de la population haïtienne de l’importation des produits de base pour se nourrir et subsister, la CCIPN en appelle au sens de responsabilité des décideurs politiques pour:

1. DÉTAXER LES PRODUITS DE PREMIERE NÉCESSITÉ comme le riz, le sucre, la farine, l’huile de cuisine, le lait pour les nourrissons, les médicaments, etc. Et ce, en vue de faire baisser les prix à la consommation ;

2. AUGMENTER LES TAXES SUR LES PRODUITS DE LUXE, L’ALCOOL ET LA CIGARETTE afin de compenser le manque à gagner ;

3. ENGAGER ET CONDUIRE PRIORITAIREMENT UNE VÉRITABLE POLITIQUE AGRICOLE, entretemps, tout en amplifiant les investissements en milieu rural pour augmenter la production et les revenus des agriculteurs, et ainsi freiner la migration vers les villes, source, parmi d’autres, du phénomène d’insécurité.

De telles mesures visent, d’une part, à très court terme, à améliorer les conditions de vie si alarmantes de toute la population, dues à la hausse sans cesse croissante des prix des produits de première nécessité ; elles visent d’autre part, à plus long terme, à réduire le volume d’importation et la dépendance humiliante du pays vis-à-vis de l’extérieur pour sa subsistance.

Que ce “CRI DE MINUIT”, ECHO RETANTISSANT DU CRI DE TOUT UN PEUPLE AUX ABOIS, soit entendu de tous nos Décideurs Politiques, Hommes et Femmes de cœur et de bonne volonté et trouve, dès les premiers jours de l’année nouvelle, la réponse attendue, pour le plus grand bien du plus grand nombre ! "

Tel est le vœu de la Chambre de Commerce, d’Industrie et des Professions du Nord à toute la population du Nord en particulier et au peuple haïtien, en général, en ce début d’année 2008.


Fait au Cap-Haïtien, le 31 décembre 2007, à minuit.



Martin Malherbe Dorvil, Président de la CCIPN, Cap-Haïtien.

ENTRE LE MARTEAU, L'ENCLUME ET LE VIDE…



L'élection de René Garcia Préval au timon des Affaires de l'Etat, un compromis connu sous le nom de `solution belge', vient dans un contexte international piégé et une conjoncture nationale explosive. Le monde musulman s'en prend à l'Europe pour les dessins caricaturés du prophète Mohamed. L'Amérique Latine, avec pour chef de file Président Hugo Chavez du Venezuela s'en prend aux Etats-Unis. L'Iran, à cause de son programme nucléaire, s'en prend à l'Europe et à l'Amérique. Le Hamas, victorieux des élections démocratiques prônées par Washington, s'en prend à l'Amérique et à l'Europe.
Le Moyen-Orient, à cause de la guerre irakienne et de la perception de la politique de doublure des Etats-Unis, s'en prend à Washington. Au niveau national, la situation est plus que chaotique ; les dissensions, les assassinats, les kidnappings, le chaos, l'insécurité, le faussé entre l'Elite et le peuple, pour ne citer que ceux-là.

Le gouvernement de René Préval va traverser une rivière sur un pont soutenu par une corde (le peuple). A sa droite, des requins blancs affamés (les Etats-Unis) prêts à le dévorer au cas où ses intérêts sont menacés ou bien si ses conseils sont méprisés. A sa gauche des poissons géants (l'Elite Haïtienne), bouches grande ouvertes, prêts à l'avaler au cas où ses intérêts ne sont pas protégés, au cas où elle n'est pas invitée à s'asseoir sur la table nationale.

Le dossier Aristide

Même s'il préconisait les revendications des masses populaires, même s'il est le « frère jumeau » de Préval, les rapports publies par la presse nationale et internationale ne font pas hommage à l'ancien président. Quoiqu'il soit défenseur des revendications des masses haïtiennes, il était incapable de lier les intérêts de l'Elite et des pauvres. Il est l'ennemi acharné de cette élite et des gens de la classe moyenne et est considéré comme persona non grata par les Etats-Unis. Sa présence est un instrument de discorde et de division, malgré tout les masses haïtiennes réclament son retour dans le pays. Président Préval pourrait-il convaincre les masses à choisir entre le blocage économique du pays et l'amélioration de leurs conditions de vie ? Or continuera –t-il à clamer que la Constitution dans ses articles 41 et 41-1 bannit l'exil ? L'absence d'une force de l'ordre qui inspire à la fois crainte et respect ne joue pas en sa faveur s'il ignore les désirs et demandes des masses. Un gouvernement n'est pas créateur de travail. Sa fonction est de créer une atmosphère stable et sécurisante pour permettre aux investisseurs nationaux et étrangers de créer du travail qui débouchera à l'amélioration des conditions de vie des masses populaires. Si l'Elite, détentrice du capital, et la classe moyenne or estudiantine, ont œuvré au départ d'Aristide, y a t il une chance entre mille que l'Elite humiliée va investir son capital ? Encore ici, Président Préval doit choisir entre Aristide et le bien-être des masses.

Même s'il faisait le mort durant les négociations de la onzième heure, Washington n'était pas vraiment absent. La présence dans l'absence est quelque fois plus importante que la présence elle-même. L'Administration de Georges W. Bush ne va pas rester les mains croisées et subir l'humiliation de la présence physique d'Aristide en Haïti. Le gouvernement américain n'hésitera pas à choisir entre la promotion de la démocratie et le prestige et les intérêts économiques des Etats-Unis. Un pays n'a pas d'amis, se plait-on à répéter dans le circuit diplomatique, il n'a que des intérêts permanents. Les Etats-Unis laisseront encore une fois Haïti « cuire dans son jus ». Est-ce que le Président Préval pourrait allier les revendications des masses haïtiennes et les intérêts de notre grand voisin du Nord ?


Alliance Bilatérale

Le rapprochement haitiano-vénézué lien, compte tenu de la tension américano-vénézuélienne, ne peut bénéficier Haïti que temporairement. En politique, l'ami de mon ennemi est mon ennemi. L'aide vénézuélienne va aider Haïti dans un secteur déterminé, mais le besoin cuisant de capitaux pour financer des projets de société va se faire sentir. Les Etats-Unis ont une influence considérable sur les Organisations Internationales (Banque Mondiale, Fond Monétaire International) et peuvent bloquer tous les prêts à Haïti et par contre bloquer la marche économique du pays.

En conclusion, le gouvernement de Préval est un gouvernement sacrifié avant même son mandat et son inauguration. Pourrait-il le sauvegarder et laisser une empreinte sur le pays. Oui, mais il lui faudrait la dextérité de Bill Clinton, les valeurs intrinsèques de Nelson Mandela et le despotisme éclairé d'Henri Christophe, le Roi Bâtisseur.

LeGrand P. Salvant, MBA
USA.

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vendredi 28 décembre 2007

Reprise des activités au port de Cap-Haïtien.


Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM
Cap-Haïtien, Haïti
48, Rue 23 -24 B
reseaucitadelle@yahoo.fr
, reseaucitadelle@gmail.com
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(Nous invitons nos lecteurs à revivre- en photos - le mouvement de protestation à l’A.P.N. du Cap-Haïtien, au bas de la page d’accueil de notre blog : www.reseaucitadelle.blogspot.com)

Lundi 24 décembre 2007, le Directeur Général de l’Autorité Portuaire Nationale a relancé les activités du port de la ville du Cap-Haïtien.

En effet, depuis le dimanche 23 décembre 2007, une délégation composée de plusieurs personnalités dont le Directeur Général de l’A.P.N. Jean Evans Charles et le Ministre chargé des relations avec le parlement Joseph J. Jasmin, a visité la ville du Cap-Haïtien en vue de trouver un terrain d’entente entre les grévistes, l’administration du port et d’autres notables concernés par la situation de blocage du port.

Une rencontre a eu lieu au bureau de la délégation avec les représentants du syndicat qui ont finalement décidé de reprendre le travail. Ils avaient promis de nettoyer le périmètre du port en enlevant les détritus jetés durant la protestation. Pour la Direction Générale de l’Autorité Portuaire Nationale, il s’agit d’accorder une augmentation substantielle de salaire faisant ainsi droit à la principale revendication du syndicat. Les salaires du mois de décembre 2007 et les bonis seront calculés sur la base de cette augmentation.

Depuis le lundi 24 décembre 2007, le port a effectivement repris ses activités. Les employés ont nettoyé l’espace comme promis. Les chèques sont prêts comme convenu. Le directeur Jean -Renet Latortue travaille avec la Direction Générale en vue d’augmenter les revenus du port régional de Cap-Haïtien, de le permettre de couvrir ses frais et d’éviter de nouvelle crise. Ce dernier n’est pas perçu dans l’enceinte du port. On lui aurait demandé d’observer un profil bas pour permettre au gouvernement de détecter les mains politiques, une fois les revendications administratives traitées. Toutefois, son chef de Cabinet Ossé Daniel assure la coordination avec le personnel administratif préposé pour le règlement des engagements de l’administration centrale. Le directeur Général avait aussi promis qu’il n’y aurait pas de sanctions ni transferts. Tout le monde reste à sa place et le port doit reprendre ses activités.

Grâce au travail de citoyens avisés, le problème du Port de la ville du Cap-Haïtien a été résolu administrativement sans pression politique externe. Sachant que les mobiles qui avaient motivé des groupes politiques à assiéger le port sont toujours présents, le citoyen ne baissera pas sa garde. Les élections sénatoriales arrivent, les rétrogrades n’accepteront pas de si tôt une approche non partisane dans la gestion des dossiers de l’Etat, surtout qu’en il s’agit d’administration juteuse comme l’A.P.N. Le service de la poste du Cap-Haïtien n’a pas de directeur. C’est le même cas pour la direction des affaires sociales. On n’a pas vu jusqu’à présent de mouvements venant de groupes politiques pour le contrôle de ces administrations de l’Etat. Il est clair que l’argent est le principal motif de ces agitateurs qui ont tenté de prendre les revendications légitimes des employés du port de Cap-Haïtien comme couverture.

Nous invitons, encore un fois, nos lecteurs à revivre- en photos - le mouvement de protestation à l’A.P.N. du Cap-Haïtien, au bas de la page d’accueil de notre blog : www.reseaucitadelle.blogspot.com

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
26 décembre 2007

lundi 24 décembre 2007

BILAN DE L’ANNEE 2007


Par Michel Soukar
Soumis à Réseau Citadelle le 22 décembre 2007
www.reseaucitadelle.blogspot.com



2007 : une année caractérisée par la confusion, la propension au conflit et au scandale. Ce bilan analyse le comportement des institutions et des acteurs clés de la vie nationale. Celui de l’année 2007 est mitigé.

1. Sur le plan politique : le bilan est mitigé

Selon la revue américaine « Politique Etrangère » et l’organisation dénommée Fonds pour la Paix, Haïti occupe la huitième place au classement des États faillis. Notre pays vient juste après la Côte d’Ivoire, le Soudan, la République Démocratique du Congo, l’Iraq et la Somalie. Trois indices et douze critères déterminent ce classement. Il s’agit des indices de perception de la corruption, de compétitivité et de développement humain.

Les critères sont notamment : la pression démographique, le phénomène des réfugiés et des personnes déplacées, les rivalités et querelles entre groupes sociaux, l’exode des cerveaux et la fuite des élites locales, les inégalités de développement, le déclin économique, la disparition de la légitimité de l’État, l’absence ou l’insuffisance de services publics, le respect des droits humains, le maintien de la sécurité des citoyens, les querelles entre les élites et l’intervention de pays étrangers. Le décor est planté.

L’année 2007 débute et se termine dans la confusion. Le premier Jour de l’An correspond à la Célébration de l’indépendance d’Haïti. Le Président de la République, René Garcia Préval, rate son message à la nation, prononcé sur la Place d’Armes des Gonaïves. Des individus non identifiés endommagent la génératrice et affectent le système de sonorisation. Le Président a du le terminer au Palais National.

a. Pouvoir exécutif


Le chef du Pouvoir Exécutif débute mal l’année 2007. Il ne dispose pas d’un agenda clair. Il place l’année 2007 sous le signe de la lutte contre la corruption et de la stabilisation du pays. Monsieur Préval a tout l’air d’un équilibriste.

Il multiplie les rencontres avec les dirigeants de partis politiques représentés au Parlement, les parlementaires, les gens d’affaires et certains syndicalistes. Il forme des commissions pour réfléchir sur les grandes questions d’intérêt commun. En diplomatie, il essaie de tirer parti des tensions et contradictions existant entre les Etats-Unis, Cuba et le Venezuela.

Le Président Préval voyage beaucoup. Il participe aux réunions aussi bien de la Caricom que de celles de l’Alliance Bolivarienne pour les Amériques (ALBA) qui regroupe le Venezuela, Cuba, le Nicaragua, la Bolivie et l’Équateur. Il accueille le Programme PetroCaribe de vente de pétrole a des conditions de faveur au même titre que la proposition américaine de transformer Haïti en pays producteur d’Éthanol. Cette dernière proposition est soutenue également par le Président brésilien Luiz Ignacio Lula Da Silva.

Sous la présidence de Preval, Haïti est membre, observateur ou invité spécial dans plusieurs regroupements : Caricom, ACP-UE, pays non-alignés, ALBA, etc. Il flirte aussi bien avec Taiwan qu’avec la Chine continentale. ALBA promet de financer la construction d’une raffinerie de pétrole et de deux centrales électriques, une aux Gonaives et l’autre au Cap-Haïtien. Pourtant, la diplomatie haïtienne n’arrive pas à transformer ces promesses en projets, susceptibles de changer les conditions de vie de la population.

De plus, comme c’est le cas au Venezuela, en Bolivie et en Équateur, le Président Préval désire modifier, amender ou changer la Constitution de 1987. Cette constitution, déclare-t-il, est une source d’instabilité. Il a confié la mission d’évaluer ses forces, faiblesses et contradictions à l’historien Claude Moïse et au politologue Cary Hector. Ces derniers ont déjà remis leur rapport. Cependant, les opinions divergent quant à l’opportunité, l’urgence et la pertinence d’une telle réforme. Ignorant les intentions réelles du Président, les politiciens disent oui, mais recommandent qu’elle suive la procédure tracée dans cette constitution.

En outre, le Programme d’Apaisement Social (PAS), évoqué dans la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre Jacques Edouard Alexis n’a pas fait recette. Il est mis aux oubliettes. Maintenant, le Premier Ministre et son gouvernement gèrent les urgences. Il vit sous la menace constante d’un vote de censure du Parlement.

Le mandat du tiers (1/3) du Sénat arrive à expiration. Des élections pour son renouvellement auraient du être organisées a la fin de l’année 2007. L’Exécutif choisit de faire passer le temps pour au moins trois raisons : l’incertitude des résultats, la mise en place des assemblées territoriales et la formation du Conseil Électoral Permanent.

L’Exécutif semble craindre les résultats des élections pour le renouvellement du tiers du sénat et le remplacement du sénateur Noël Emmanuel Limage de l’Artibonite. Amputé de onze membres, il sera plus difficile au Sénat de censurer la politique du Gouvernement. Le gouvernement préfère avoir une loi régissant le fonctionnement des collectivités territoriales avant la formation des Assemblées. Ces dernières vont peser lourd sur le budget. Elles risquent d’ajouter à la confusion actuelle.

Selon la Constitution, le Conseil interdépartemental participe aux réunions au Conseil des Ministres et à l’élaboration du Budget de la République. Il joue un rôle important dans la Formation du Conseil Électoral Permanent. Ce dernier participe à la formation de la Commission de Conciliation.

L’Exécutif choisit la fuite en avant. Profitant des dissensions existant au sein du Conseil Électoral Provisoire, présidé par Max Mathurin, le Président Préval entame des discussions avec de nombreux secteurs et organisations dont celle des handicapés et le secteur populaire. Un nouveau Conseil Électoral Provisoire est formé avec le mandat d’organiser les élections pour le renouvellement du tiers du sénat, le remplacement du sénateur Limage ainsi que les élections indirectes pour la formation d’assemblées territoriales.

Les observateurs constatent que l’Arrêté de nomination ne conditionne pas la fin du mandat de ce énième conseil Électoral Provisoire à la formation de celui permanent. Rappelons que la Constitution de 1987 prévoit dans ses dispositions transitoires l’existence d’un seul Conseil Électoral Provisoire (CEP). Le Commissaire du Gouvernement près le tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me Claudy Gassant s’est même arrogé le droit de convoquer 3 des conseillers électoraux au Parquet de ce ressort. Selon lui, seuls les conseillers permanents sont passibles de la Haute Cour de Justice.

Le Président Préval fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille pour l’année 2007. D’anciens administrateurs de la SOCABANK, soupçonnés de malversations ayant conduit à la faillite frauduleuse de cette banque, sont jetés en prison. Parmi eux, se trouve le PDG de la Haitel, Franck Ciné. Quelques mois plus tard, le Commissaire du Gouvernement près du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Claudy Gassant convoque Fritz et son fils David Brandt au Parquet. Après leur interrogatoire, il les envoie au Pénitencier national et défère l’affaire au Cabinet d’instruction. Ils sont suspectés de commission de faux et usage de faux au préjudice de l’Administration Générale des Douanes.

Une histoire de commande et de livraison d’un camion pour le compte d’un certain Larco est à la base de cette arrestation. Des fonctionnaires de douane et des employés de la Compagnie haïtienne des Moteurs sont placés également derrière les barreaux. Après trois mois d’instruction, délai rarement respecté, le juge émet une ordonnance de non lieu en faveur de Fritz Brandt. Les indices sont insuffisants pour le retenir. Par contre, David est retenu. Ses avocats interjettent appel. Il est libéré sous caution. Les autres co-inculpés sont maintenus en prison. D’autres commerçants sont également convoqués au Parquet. Parmi eux, Réginald Boulos a passé la journée au Parquet à attendre le Commissaire du gouvernement.

Maintenant, le Parquet de Port-au-Prince loge dans un coquet bâtiment à Lalue. Ce qui cadre mieux avec les blindés de notre commissaire Ce dernier est en conflit avec la moitié de la ville. Il a eu maille à partir avec Michaël Lucius, le juge Jean Carves, le juge de Paix de Carrefour, l’ancien juge de Paix Hériveaux, Mario Andrésol et Garry Pierre-Paul Charles sans mentionner un autre journaliste qu’il fait placer en garde à vue au sous-commissariat de Delmas 60. Son refus de répondre à une invitation du sénat a failli coûter leur poste au Ministre de la Justice voire au Premier Ministre.

b. Le pouvoir législatif

La rentrée parlementaire s’est effectuée, sur fond de tension, en présence du Président de la République et du Premier Ministre. Selon la Constitution, le Pouvoir Législatif fait des lois sur des objets d’intérêt public. L’initiative en appartient à chacun des deux (2) chambres ainsi qu’au pouvoir exécutif. La performance du Parlement se mesure par le nombre de séances tenues, le nombre de lois votées, le nombre de traités, d’accords et de conventions ratifiés ainsi que par la qualité des débats. Sur ce point, le bilan du parlement en 2007 est maigre.

Quand le parlement n’est pas lui-même source de conflit, il passe le plus clair de son temps à en rechercher ailleurs. La chambre des députés sanctionne la gestion du Ministre de la Culture Daniel Elie et le destitue, sous prétexte de gabegie administrative et de présomption de détournement de fonds. Daniel Elie, qui a reçu jusqu’au bout le soutien de son ami René Préval a été blanchi par l’enquête de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCA) sur sa gestion pendant son passage à la tête du Ministère.

La vraie raison du renvoi de Monsieur Elie en est qu’il n’a pas voulu répartir les cent millions de gourdes prévus dans le budget pour l’organisation et le financement du carnaval entre les dix départements géographiques du Pays. Comme d’habitude, le carnaval s’est déroulé à Jacmel et à Port-au-Prince. Daniel Elie sait mieux que les parlementaires que la réussite du Carnaval, comme produit touristique, réside dans sa concentration et non dans sa dispersion. Au Brésil, il est organise à Rio de Janeiro ; en Allemagne, à Cologne ; en Italie, à Venise. A Trinidad, le carnaval se déroule à Port of Spain.

Ce qui a peut être choqué le Député Steven Benoît de Pétion-Ville c’est la rapidité avec laquelle la CSCA a rendu son rapport. Il attend depuis longtemps un arrêt de débet sur le scandale des fonds détournés au Ministre des Affaires Étrangères. Par contre, son vacarme autour de la vente de pseudo matériels et équipements du Centre National d’Équipements a porté fruit. Le Directeur du CNE, Monsieur Alex Lorquet est en prison. Le Ministre des TPTC, Frantz Verella qui a perçu des honoraires comme consultant au CNE a essuyé les salves du sénateur Youri Latortue. Il a tenu bon en faisant publier dans les colonnes de quotidiens à grand tirage le sommaire de son rapport de mission.

Puis, le Député Benoît questionne la gestion du Bureau de la chambre basse. Il est à couteaux tirés avec le Questeur. Quant au Sénat, il a voté quatre (4) résolutions douteuses : une pour empêcher la cession d’actifs et passifs de la Socabank à la BNC, une deuxième pour bloquer la convocation de Réginald Boulos, la troisième pour interpeller le Premier Ministre et la quatrième pour menacer le Premier Ministre de renvoi si le Commissaire du Gouvernement, Me Claudy Gassant n’obtempère à son invitation

La première résolution, votée à la lueur des réverbérations de téléphones cellulaires, est dénoncée par le sénateur Jean Gabriel Fortuné. Ce dernier crie au scandale. Il en profite pour accuser certains parlementaires de corruption, de trafic de drogue et de trafic de visas. Ces déclarations fracassantes ont causé beaucoup d’émoi au Sénat. Le grand corps forme une Commission d’enquête, composée de 3 membres : les Sénateurs Edmonde Supplice Beauzile (Centre), Yvon Buissereth (Sud) et Francois Fouchard Bergome (Artibonite).

Le troisième sénateur du Sud n’a pu apporter les preuves pour corroborer ses dires. La Commission présente un rapport de carence. L’assemblée rejette sa recommandation d’introduire l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) dans l’affaire. Le Parlement est un pouvoir indépendant qui ne saurait tolérer l’intervention d’un bras de l’Exécutif. Ce faisant, le Sénat rate l’occasion de laver une souillure.

La saga des scandales s’est poursuivie avec l’affaire de Tiburon. Le Président du Sénat, Joseph Lambert, est accusé de posséder un navire. Ce dernier aurait fait naufrage au large de Tiburon alors que se déchargeait une cargaison de drogue sur une piste d’atterrissage clandestine. La principale victime de ce scandale est son père qui en a payé de sa vie. Le sénateur Lambert a profité des funérailles émouvantes à la Cathédrale Saint Jacques et Saint Philippe de Jacmel pour dénoncer des adversaires politiques qui, dit-il, veulent salir son image.

Enfin, il est scandaleux de rappeler que les parlementaires ont accepte de recevoir des fonds de l’Exécutif, en échange du vote du budget rectificatif 2006-2007. A la fin de l’année 2007, le député de Jérémie dit se mettre à couvert par suites de menaces de mort, pretend-il.

c. Le pouvoir judiciaire


Ce Pouvoir franchit en 2007 un pas sur le long et difficile parcours conduisant à son indépendance et à sa séparation de l’Exécutif. Trois (3) projets de loi : un sur le Conseil Supérieure du Pourvoir Judiciaire, un deuxième sur le statut de la Magistrature et le troisième sur le statut de l’École de la Magistrature, sont votés par le Parlement. Parallèlement l’Exécutif multiplie des gestes de bonne volonté en faveur de l’amélioration des conditions de travail des Magistrats. Apres avoir commandité la formation d’une Commission sur la réforme de la justice et une sur détention préventive prolongée, le Président de la République a visite deux fois en un mois le Palais de Justice.

Les deux commissions ont remis leur rapport. Des décisions sont prises par de nombreux parquets dans plusieurs juridictions en vue de libérer les détenus qui ont passé un temps supérieur à la durée de la peine s’ils étaient jugés et condamnés. A Port-au-Prince, des organisations de protection et de défense des droits humains critiquent cette façon de faire. Nous ne mentionnons pas le scandale des magistrats sur le payroll de l’UCREF.

De plus, le Président Préval a pris la responsabilité de relancer les procès des journalistes assassinés depuis des années. Une commission indépendante de journalistes, conduite par Guyler C. Delva, s’active pour que ces journalistes obtiennent justice. A date, deux des présumés assassins de Jacques Roche sont condamnés à la Prison à Vie. Il en est de même de deux des présumés assassins du journaliste Brignol Lindor. Des organisations de droits humains et des associations de journalistes voient le verre à moitié vide. Elles critiquent. Guyler C. Delva voit le verre à moitié plein. Il applaudit.

Cette commission tente de réanimer le dossier de Jean Dominique et de Jean Claude Toussaint, assassinés en avril 2000. Sept ans plus tard, ce dossier est comparable soit à un malade placé sous respiration artificielle, soit à une bouteille d’alcool restée ouverte ou à une bouteille de parfum restée ouverte. Et l’alcool et le parfum sont frelatés. Un arrêt de la cour de cassation infirmant en partie l’ordonnance de renvoi du juge Bernard Saint-Vil maintient ce dossier en vie artificiellement. Plusieurs juges d’instruction se sont dérobés. Actuellement, un juge d’instruction essaie de réaliser un miracle. Il tente de reconstituer le puzzle.

L’ancien Major et sénateur Dany Toussaint est invité à comparaître à titre de témoin. Un ancien chef de la Direction Centrale de la Police Judiciaire est écroué au Pénitencier National. La convocation du Directeur Général de la PNH, Mario Andrésol, fait couler beaucoup de salive. Ses avocats crient à la violation des procédures. C’est un grand fonctionnaire. Comme si Jean-Yves Noel, le Directeur Général de l’UCREF, envoyé en tôles par le magistrat Jean Peres Paul ne l’était pas.

En 2007, la République d’Haïti compte 18 juridictions de justice avec la mise en fonctionnement de juridictions de Miragoane et de la Croix-des-Bouquets. Il importe que ces juridictions soient bien pourvues en ressources humaines, matérielles et financières. Il importe également de mettre en place un inspectorat général indépendant pour superviser le travail des magistrats et évaluer leur performance annuelle, en termes de régularité au tribunal, de rédaction de jugement dans les délais requis, de nombre et de qualité de décisions rendues et infirmées.

d. Insécurité

L’année 2007 est aussi celle de l’insécurité. Très intense au début dans les quartiers de Cité Soleil, de Pelé, Fort tout Rond et Martissant, l’insécurité refait surface en fin d’année avec la recrudescence des actes d’enlèvement. Les victimes de l’insécurité se retrouvent dans toutes les de la société haïtienne. Quelques exemples pour illustrer :
· L’Architecte Nadim Hyppolite William, est tuée par balles à sa sortie de bureau à Pétion-Ville ;
· Henri Robert Laforest, responsable d’une compagnie de sécurité, est tué par balles à Pétion-Ville ;
· Alix Joseph, directeur d’une Station de Radio aux Gonaives, est tué par balles dans cette ville ;
· François Latour, acteur et publiciste est enlevé puis tué par ses ravisseurs à Delmas.

Le kidnapping cible maintenant les femmes et les enfants. Les libérations s’obtiennent à coups de rançon, suite à des négociations laborieuses impliquant de nos jours la MINUSTAH et la PNH. Plus d’un pensait que l’insécurité était sous contrôle avec la capture exceptionnelle des chefs de gangs de renom comme Evens Jeune dit ti Kouto, Pierre Belony et son adjoint Alain Cadet, Emmanuel Milord, alias Billy et la mort de Charles Junior dit yoyo piment, sans mentionner la prise de contrôle du fief d’Amaral Duclona à Cité Soleil par les troupes de la Minustah.

La question de l’armée refait surface chaque fois que l’on se rapproche du vote du Budget rectificatif provisoire. Finalement, l’Exécutif forme une commission composée de Patrick Elie, du professeur Roger Petit-Frère, Georges Michel, Suze Mathieu, Rodrigue Crevecoeur et Jodel Lessage. Elle a un an pour réfléchir et remettre son rapport. Les parlementaires favorables au retour de l’armée se calment (Pozé !).

e. MINUSTAH

Selon le Ministre des Affaires Étrangères du Pérou, la MINUSTAH doit atteindre tous ses objectifs avant de partir. Nous en doutons fortement, surtout en ce qui concerne l’UNPOL dont la majorité des membres, au gras salaire, ne parlent ni francais ni francais ni creole et qui donc n’apprennent rien à la PNH.

Au début de l’année 2007, un autre général brésilien, Carlos Alberto Dos Satnos Cruz, succède à José Elito Carvalho Siqueira aux commandes des forces militaires de la MINUSTAH. Son assistant uruguayen est rappelé pour avoir critiqué l’armée de son pays. Il risque la Cour Martiale. Le 15 février 2007, le mandat de la mission est renouvelé pour 8 mois.

Les visites de Secrétaire Général de l’ONU en Haïti sont devenues un rituel depuis plus d’une décennie. Après Boutros Boutros Ghali et Kofi Annan, c’est le tour de BAN KI MOON de visiter Haïti en 2007. Ces visites ont souvent lieu à la veille de la date d’expiration du Mandat de la MINUSTAH.

Depuis octobre, ce mandat est prorogé pour un an. Entre temps, le Diplomate guatémaltèque Edmond Mulet laisse sa place au diplomate tunisien, Heidi Annabi. Il s’agit d’une substitution de poste entre ces 2 diplomates. Mulet remplace Annabi comme Assistant Secrétaire Général des Nations-Unies pour la mission de maintien de la Paix.

De nombreux scandales sont susceptibles d’affecter l’image de la Mission. Quand ce ne sont pas des soldats qui agressent des femmes et des filles haïtiennes, c’est le Washington Post qui dénonce la corruption au sein de cette Mission. Ce qui montre que la corruption est un phénomène de société qui transcende les frontières haïtiennes.

La MINUSTAH se dit prête à déloger les bandits de Cite Soleil et de Martissant. Il ne faut pas oublier non plus la lutte contre le trafic des stupéfiants menée conjointement avec la PNH. Cette année, il y a eu des saisies extraordinaires de drogue. Les arrestations qui en ont suivi impliquent aussi bien des civils que des policiers, aussi bien des haïtiens que des étrangers. Les trafiquants les plus notoires sont transférés aux Etats-Unis d’Amérique, conformément à l’Accord signé par le Président Préval avec la Secrétaire d’Etat, madame Madeleine Albright, lors de son précédent mandat.

f. La Communauté Internationale

Haïti reste un sujet de préoccupation pour la communauté internationale. En 2007, le pays a reçu la visite d’autres grands dignitaires étrangers. Le Président Hugo Chavez a mobilisé des foules lors de sa visite de quelques heures à Port-au-Prince, en compagnie du Vice-Président cubain. Le Premier Ministre canadien Stephen Harper est venu renouveler l’engagement du Canada à accompagner Haïti sur la voie du progrès, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption.

A la fin de l’année 2007, l’ambassade d’Allemagne annule un concert qu’il organisait le 18 décembre à la salle Sainte Cécile de l’école Sainte Trinité pour des raisons de force majeure. On apprend qu’une citoyenne allemande, travaillant pour la Banque Mondiale, a été enlevée.

g. Les Partis Politiques

Les partis politiques ne sont pas passés inaperçus au cours de l’année 2007. Deux regroupements, la Convention et le Conseil National des partis politiques ont organisé des colloques dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. L’ancien Président Leslie François Saint-Roc Manigat passe le maillet à sa femme, Mme Myrlande Hyppolite Manigat, à la tête du RNDP. Décision que certains analystes politiques jugent tardive.

Duvaliéristes et Lavalassiens se mettent à rêver du retour prochain de leur leader respectif. Jean-Claude Duvalier délivre un message à la nation depuis son exil parisien. Parallèlement, le gouvernement haïtien obtient la poursuite du gel de ses avoirs dans les banques suisses. Enfin, après le KID d’Evans Paul, c’est le MOCHRENA du Pasteur Luc Mésadieu qui est menacé d’implosion.

h. La société civile

Par contre, la société civile non marchande est en hibernation. Cette année, elle n’est même pas en mode réactif. Quid du contrat social et des fameuses propositions Haïti 20/20. Est-ce la déception ou la désillusion ?

2. Sur le plan économique, le bilan est mitigé.

Les institutions financières internationales gratifient le gouvernement d’une bonne note pour les excellents résultats de sa politique macro économique. Les indicateurs le prouvent. L’inflation est réduite à 8%. Le taux de change de la gourde par rapport au dollar s’est stabilisé dans la fourchette 36 gourdes 50- 38 gourdes pour un dollar américain. La gourde haïtienne s’est même appréciée par occasion. Les taux sur les bons BRH à 91 jours sont passés de 18% l’année dernière à 3.5% cette année. Une situation qui risque d’affecter négativement les résultats des banques commerciales de la Place.

Cependant, les bons résultats macroéconomiques ne semblent encourager ni la croissance ni l’emploi. L’économie haïtienne est en déclin. L’agriculture ne nourrit plus son homme. L’industrie d’assemblage connaît un regain d’activité. Haïti mise sur la loi Hope, adoptée au Etats-Unis, pour dynamiser la filière textile de l’assemblage et augmenter les emplois dans ce secteur. Le gouvernement forme une commission publique-privée de mise en œuvre de la loi Hope. Cette commission est présidée par la Secrétaire-Générale de la Primature Ronald Baudin.

Par contre, le gouvernement n’arrive pas à dépenser l’argent prévu dans son budget d’investissement. A six mois de la fin de l’année fiscale 2006-2007, moins de 20% du Budget était dépensé. C’est un paradoxe dans un pays où toutes les infrastructures sont défectueuses. Le Ministre de TPTC, l’ingénieur Frantz Vérélla, ne cesse de parler de maillage routier. Toutes les routes nationales sont en mauvais état. Celles conduisant au Cap-Haïtien et à Port-de-Paix sont exécrables.

L’EDH n’a pas même les moyens de payer le salaire de son personnel. La production de l’énergie électrique est confiée à des firmes privées qui gèrent les centrales thermiques et revendent le Kilowatt-heure de courant à prix fort à l’État. Les abonnés ne paient pas leur bordereau. Même Jacmel, présenté comme une histoire à succès, connaît le rationnement du courant électrique. Jusqu'à date, les gestionnaires de la centrale résistent à l’idée de répercuter le prix du carburant aux consommateurs. Il n’y a pas moyen de se réapprovisionner. Les recettes sont trop faibles.

Le secteur des Télécommunications figure parmi les plus dynamiques de l’économie. La Digicel dessert plus d’1 million d’abonnés en 1 an. La Téléco est à la traîne. Elle est sur le point d’être privatisée. Actuellement, elle subit une cure d’amaigrissement. Le personnel est renvoyé par millier. Grèves et manifestations bruyantes s’en suivent.

D’autres facteurs affectent la compétitivité de l’économie haïtienne. Citons par exemple, l’augmentation continue du prix du pétrole sur le marché international et les intempéries. Le prix du Baril de pétrole est passé de 53 dollars américains à près de 100 dollars. Il en est résulté des augmentations du prix de l’essence à la pompe. Pour produire des biens et services, les entreprises recourent à au moins 3 sources d’énergie : le solaire, la génératrice et les batteries d’inverter. Le coût de production de biens et services devient prohibitif.

Cette année, le pays est durement frappé par les intempéries. Dans le Sud, la plaine des Cayes et les communes environnantes sont inondées. Dans l’Ouest, la section communales des Orangers et une partie de la ville de Cabaret sont inondées. La tempête tropicale Noël n’a pas épargné la Plaine du Cul-de-Sac. Paradoxalement, au mois de décembre, la tempête tropicale Olga frappe le Nord du pays. Les eaux en furie emportent tout sur leur passage. Toutes ces catastrophes naturelles affectent durement l’économie paysanne.
En conséquence, les prix des produits de première nécessité s’en ressentent. Les promesses d’aide financière sont mirobolantes. Mais les guichets des bailleurs de fonds restent fermés. N’était-ce la diaspora haïtienne à l’étranger, la majorité des familles haïtiennes ne saurait à quel saint se vouer pour payer le loyer, l’écolage des enfants, se vêtir et se nourrir. Cette situation de marasme économique a d’énormes conséquences sur le plan social.

3. Sur le plan social : le bilan est négatif.

Malgré l’amélioration du score d’Haïti dans le rapport du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) sur l’indice de développement humain dans le monde, la population haïtienne boucle l’année 2007 dans l’angoisse, dans la peur, le dénuement et la misère.

Les intempéries ont fortement frappé le pays au cours de l’année 2007. La population a payé un lourd tribu, suite aux inondations résultant des tempêtes tropicales Dean, Noël et Olga.

Une bonne partie de cette population vit avec moins d’un dollar américain, soit moins de 36 gourdes 50, par jour. Plus de 60% de la population active sont au chômage. La vie chère la tenaille. Malgré les refoulements, déportations et rapatriements en masse, elle n’hésite pas à risquer sa vie en haute mer sur de frêles esquifs. Le rapport de la CNUCED estime à 80% le pourcentage de la fuite de cerveau en provenance d’Haïti.

Les réponses ne sont pas nombreuses et les tentatives de solution inadaptées. Le gouvernement a élaboré un document de stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté. L’église catholique s’en remet à la Vierge. Sa procession mobilise plus de 100.000 fidèles. Wyclef Jean lui emmène Akon. Les deux offrent un concert au Champ-de- Mars. L’ambiance et la participation n’ont rien à envier au carnaval. La solution réside-t-elle dans le rap et la charité publique ?

CONCLUSION

Cette année, le Bilan innove en jetant les bases de la désignation de la Personnalité de l’Année 2007. Il y a un demi-siècle, ceux qui occupaient ce poste, se faisaient remarquer par leur compétence et leur érudition. Ils nous ont habitués à des envolées oratoires mémorables dans des procès tout aussi célèbres. Ce choix est basé sur la capacité du personnage à générer des conflits.

Notre personnalité est dépourvue du sens de l’exercice de l’autorité. Elle n’a de respect que pour le Président de la République. Avec elle, c’est la l’arrogance. D’aucuns prétendent que ce personnage n’a pas le temps pour étudier et préparer des dossiers. Il ne siége pas au tribunal ni pour donner compétence à celui-ci ni pour soutenir l’accusation au non de la société. C’est un grand fonctionnaire qui permet, par ses frasques, de reléguer au second rang les dossiers sérieux du pays. Ce qui fait les délices de la presse à sensation. Le lectorat et l’auditoire disposent de suffisamment d’indices pour proclamer cette personnalité de l’année 2007.

Pour 2008, souhaitons que l’haïtien puise dans ses réserves ce supplément de courage et de grandeur d’âme qui lui permettront de vaincre la peur et de se lancer vers la conquête de la liberté. Sinon, Haiti aura définitivement choisi la médiocrité pour destin.

Michel Soukar, décembre 2007.