jeudi 22 mai 2008

La communauté internationale attend impatiemment l’installation d’un nouveau gouvernement en Haïti.

Le secrétaire général adjoint de l’OEA, Albert Ramdin

Le Secrétaire Général Adjoint de l’Organisation des Etats Américains, Albert Ramdin, est intervenu sur le dossier d’Haïti ce mardi à Washington.

Albert Ramdin a déclaré que la communauté internationale était à la recherche d’un partenaire devant diriger normalement le processus de gestion des aides destinées aux populations démunies du pays.

Albert Ramdin a dit par ailleurs attendre impatiemment l’installation d’un nouveau gouvernement dans le pays.

Le responsable de l’organisation régionale demande en ce sens aux acteurs d’agir vite en vue de la poursuite du programme d’aide de l’OEA en Haïti.

mardi 20 mai 2008


L’OEA encourage le président haïtien René Preval à désigner un nouveau Premier ministre.

Washington 22-05-08—Dans une interview accordée, cette semaine, à la Voix de l’Amérique, le secrétaire général adjoint de l’OEA, Albert Ramdin, a exhorté le parlement haïtien et le pouvoir exécutif à choisir un nouveau Premier ministre pour éviter la répétition des récentes émeutes à Port-au-Prince.

Selon Albert Ramdin, le choix d’un Premier ministre dans le plus bref délai est impératif pour sortir Haïti de l’impasse ou elle se trouve aujourd’hui.

« La communauté internationale a besoin d’un partenaire avec qui travailler, un partenaire qui a l’autorité nécessaire pour coordonner l’aide internationale et distribuer l’aide alimentaire », a-t-il conclu.

Le secrétaire général adjoint de l’OEA s’est, par ailleurs, réjoui de la ratification de la loi électorale par le parlement Haïti tout en admettant sa non-viabilité sans sa publication dans le journal « Le moniteur ».

« Sans un gouvernement légitime pour la publier il devient difficile de continuer avec le processus électoral », a-t-il admis. Il a toutefois appelé à la tenue des élections sénatoriales partielles aussi tôt que possible tout en soulignant que la communauté internationale suit la situation en Haïti avec beaucoup d’attention et de préoccupation.

JP Leroy
mercredi 21 mai 2008

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L’ambassadeur de France regrette le retard dans la formation d’un gouvernement


L’ambassadeur de France à Port-au-Prince, Christian Connan, reste perplexe devant la lenteur des autorités haïtiennes dans la mise en place d’un nouveau gouvernement. " Le chef de l’état avait donné l’assurance au ministre de la coopération qu’un premier ministre serait désigné dans le meilleur délai, ceci a été fait mais la chambre basse n’a pas ratifié le choix du président", rappelle t-il.

Le diplomate français est d’autant plus préoccupé que de nombreux projets de développement sont bloqués en raison de l’absence d’un gouvernement légitime.

Selon l’ambassadeur Connan plusieurs programmes importants faisant partie du plan quinquennal, Document Cadre de Partenariat signé en janvier 2008, sont bloqués. " Il est impossible de poursuivre l’exécution de ces projets importants parce que les ministres sont dans l’impossibilité de prendre certaines décisions lorsqu’ils sont astreints à liquider les affaires courantes", explique t-il.

Tout en faisant remarquer que l’enveloppe de la coopération française a été multipliée par deux au cours de cette année (12 à 24 millions d’euros), le diplomate français craint qu’on ne pourrait peut être pas augmenter cette enveloppe l’année prochaine. " L’année prochaine nous avions prévu 28 à 30 millions d’euros mais en raison de la situation on se demande si ce sera possible", argue t-il.

Christian Connan souhaite la formation d’un nouveau gouvernement dans le meilleur délai en vue de normaliser la situation.

En ce qui a trait aux critiques touts azimuts des anti-néolibéraux contre les bailleurs de fonds internationaux, le diplomate français invite les haïtiens à analyser et à redéfinir le cadre de coopération avec la communauté internationale..

Par ailleurs, l’ambassadeur de France assure que le gouvernement de Jacques Edouard Alexis avait réalisé de nombreux projets même si nombre d’entre eux ne sont pas encore visibles. " Elaborer des projets et construire des infrastructures nécessitent du temps, mais dans les prochains jours on verra beaucoup d’activités qui sont les résultats des efforts réalisés au cours de ces deux dernières années", explique t-il.


Les Etats-Unis sont préoccupés par la crise haïtienne

L’ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Janet Ann Sanderson, se déclare préoccupée par le retard dans la formation d’un nouveau gouvernement. " Il faut un gouvernement pour répondre aux besoins des haïtiens et nous attendons une décision dans un meilleur délai", dit-elle rappelant que la communauté internationale ne peut coopérer avec un gouvernement non légitime.

Tout en indiquant qu’il revient aux haïtiens de prendre des décisions politiques, Mme Sanderson rappelle que les Etats-Unis, en tant que voisin et ami, souhaite le développement d’Haïti.

La diplomate américaine a également annoncé une aide alimentaire de 20 millions de dollars en faveur d’Haïti touché par une crise alimentaire.

Elle explique que cette aide sera acheminée par le biais du Programme Alimentaire Mondial ( PAM) et d’autres réseaux de distribution présents en Haïti.

Cette annonce est intervenue alors qu’une délégation de 13 congresmen a effectué une visite de quelques heures dans la capitale haïtienne.

Les membres de la délégation présidée par Carolyn Kirckpatrick ont eu des entretiens avec le président René Préval et d’autres membres du gouvernement sur les efforts à entreprendre pour faire face à la crise alimentaire.

Mme Kirckpatrick révèle qu’une nouvelle législation votée récemment permettra de créer plus de 50 000 emplois dans le pays.

De son coté, Barbara Lee, membre de la délégation, soutient que les élus américains sont préoccupés par la situation haïtienne. " Nous évaluons la crise afin de savoir comment réagir ", dit-elle envisageant une stratégie à long terme incluant la relance de la production agricole nationale.

Les élus américains sont également préoccupés par le trafic de la drogue en Haïti. Ils rappellent que le congrès a récemment voté une enveloppe de 2,5 millions de dollars pour lutter contre le trafic de la drogue en Haïti.


Le Canada est préoccupé par les retards dans la formation d’un nouveau gouvernement

L’ambassadeur canadien à Port-au-Prince, Claude Boucher, affirme que le pays fait face à un moment de vérité dans le cadre du processus de reconstruction nationale. " Le vide est préoccupant au moment où le pays est confronté à une crise alimentaire ", dit-il espérant que les acteurs unissent leurs forces pour sortir de la situation.

Intervenant à la rubrique " Invité du jour" de radio Métropole, le diplomate canadien a fait remarquer que les récents événements constituent un obstacle à l’élan de reconstruction de ces deux dernières années. Il révèle que le ministère canadien des affaires étrangères était sur le point de changer l’avis de restriction pour les voyageurs vers Haïti quand les violences ont éclaté. " Ce n’est pas dans l’intérêt d’Haïti et nous souhaitons un retour à la stabilité", insiste t-il.

Le diplomate canadien ne veut pas s’immiscer dans les affaires haïtiennes mais soutient qu’on doit se demander avant chaque décision si elle vise la défense des intérêts de la population. " Les membres des institutions constitutionnelles doivent comprendre les responsabilités qui leur sont déléguées et doivent agir dans l’intérêt des haïtiens", dit-il précisant que les institutions doivent jouer leur rôle pour éviter l’intervention de la rue.

Claude Boucher plaide pour la formation d’un gouvernement dans le meilleur délai arguant que le vide entraîne de lourdes conséquences. " Un mois sans gouvernement est un hypothèque très lourd pour le pays", dit-il rappelant que la communauté internationale ne peut réaliser des projets avec un gouvernement démissionnaire. " Les délais sont scandaleux et on connaît les enjeux ", lance le diplomate canadien espérant un sursaut des acteurs politiques pour normaliser la situation.

Selon Claude Boucher la crise actuelle suscite des interrogations de la part des autorités canadiennes désireuses d’accompagner le pays sur la voie du progrès économique. " Il faut répondre à ces interrogations par des actions telles le vote de la loi électorale et la ratification du premier ministre", argue t-il. " Les responsabilités appartiennent aux haïtiens, le Canada est là pour accompagner, nous ne pouvons pas prendre de décision, on n’a pas de candidat a la primature", assure M. Boucher.
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Le Matin, édition du mardi 20 mai 2008

Haïti à nouveau dans le radar politique de Washington

Par Daly Valet

Washington D.C, Correspondance

Il est rare de rencontrer à Washington un spécialiste des questions haïtiennes impliqué, à un titre ou à un autre, dans le processus institutionnel gouvernemental de prise de décisions, à n'avoir pas fait l'expérience de ce qu'on appelle ici: "the Haïtian fatigue". Même les experts des agences internationales d'aide au développement semblent succomber à la contagion. A coté des questions de procédures organisationnelles, ils évoquent, à l'envi, la "fatigue des donneurs" pour expliquer les lenteurs bureaucratiques dans le traitement du "dossier Haïti" au sein de ces agences. D'où les longs délais dans le déblocage des fonds promis à Haïti et le déficit de continuité et de soutenabilité dans la politique américaine envers Haïti. Il faut reconnaitre que la volatilité de la réalité sociale du pays et l'incertitude persistante qui pèse sur les processus électoraux et politiques confortent nos partenaires internationaux dans leurs réticences à s'investir durablement dans la modernisation politique d'Haïti et son décollage économique. Tant que la transition démocratique haïtienne continue de se déployer sur le mode chaotique, une certaine normalisation institutionnelle – réelle ou de façade - demeure la priorité de la communauté internationale dans son agenda haïtien.

Cette normalisation semblait se consolider depuis les élections présidentielles et parlementaires de 2006. Ils y ont investi du temps, des troupes et des dollars. Même si, à l'investiture de l'actuel locataire du Palais National, les Etats-Unis se sont fait représenter par une délégation présidentielle intermédiaire composée de l'ex Gouverneur de Floride, Jeb Bush, de l'Ambassadrice Janet Ann Sanderson et de M. Rony François du Département de la Santé de l'États de Floride, Washington allait initier plus tard une série de dialogues de haut niveau avec Port-au-Prince. Le 9 mai 2007, le président George W. Bush avait, ainsi, reçu son homologue haïtien, René Préval, en audience privée à la Maison Blanche. Des lieux de pouvoirs aux couloirs des organisations internationales, tout Washington, à l'époque, résonnait de propos élogieux à l'endroit de Préval II, une version revue et corrigée qui paraissait contraster avec Préval I et qui semblait ne pas- ou plus- être l'ombre portée d'Aristide. En dépit de son copinage en début de mandat avec les radicaux gauchistes latino-américains et tout ce que les Etats-Unis comptent de bêtes noires dans le sous-continent, Mr Préval avait la faveur des politiques américains aux commandes. Elle ne fut pas naturelle. Encore moins automatique. Cette faveur s'est plutôt imposée par défaut au pragmatisme américain. Les décideurs ici voyaient en Préval un allié dans leurs politiques anti-narcotiques. Un allié dans la stabilisation politique et sociale d'Haïti après la chute d'Aristide. Un partenaire dans la mise en ordre des finances publiques haïtiennes après les gabegies aristidiennes sur fond de pratiques clientélaires. D'autant que l'ex-retraité de Marmelade a pour lui l'avantage de "n'être pas réputé corrompu". Un Mr Clean, quoi ! Vrai ou faux, il s’agit d'un atout politique non négligeable dans le Washington puritain et chrétien de George Walker Bush.

Durant leurs rencontres de printemps 2007, les deux hommes avaient discuté de renforcement des institutions démocratiques haïtiennes, et des préconditions à la stabilité économique. Printemps 2008. Le ton change. Les crispations à l’ancienne ont resurgi. Haïti a renoué avec la violence. Emeutes de la faim. Dysfonctionnement institutionnel. Vide gouvernemental. Incertitudes électorales. Le transparent Préval re-devient l’impénétrable. Ses desseins de Chef d'Etat? Un puzzle.

De quoi son demain et celui de son pays en dégénérescence seront-ils faits ? Tout est possible sur le moyen ou le long terme. Mais il y a aussi les urgences de l'immédiat. Le problème de la faim. Le remplacement de l'actuel gouvernent démissionnaire. Bien qu'ayant délibérément délégué la responsabilité du maintien de l'ordre en Haïti à des puissances régionales comme le Brésil, tout en réussissant à faire de la question haïtienne un enjeu subcontinental, les autorités américaines savent que les cargaisons de cocaïne latino-américaines ne sont pas destinées au marché latino-américain, et que les boat-people haïtiens n'ont pas le Brésil, le Chili ou l'Argentine dans leur itinéraire. En ce sens, Haïti demeure géopolitiquement un problème américain. Et certaines des responsabilité s américaines ne peuvent point se déléguer. Logique post-911 ou pas. Washington consulte et se met à l'écoute.

La visite de la délégation parlementaire haïtienne dans la capitale fédérale américaine la semaine dernière ne peut se comprendre que dans cette nouvelle dynamique qui replace Haïti dans le radar politique des décideurs américains. Les Sénateurs haïtiens Edmonde Supplice Beauzile, Rudolph Boulos, Evelyne B. Cheron se sont entretenus à la Maison Blanche le jeudi 15 mai dernier avec l'Assistant du président Bush pour l'Amérique latine, Mr Dan Fisk. Ils étaient accompagnés des députés locaux Américains Ronald Brise de Floride et Jean Jeudi du New Hampshire, de l'observateur électoral Gerald Goudain de Haïti Democracy Project, et de l'Ambassadrice Vicki J. Huddleston du Brookings Institution et ex-chargée d'Affaires américaine en Haïti de 1993 à 1994. Les échanges ont notamment porté sur la non-tenue des élections partielles pour le renouvellement du tiers du Sénat en dépit du financement international, et les risques de caducité qui pèsent sur le parlement haïtien. Au Congres américain, la délégation a rencontré John Conyers, Gregory Meeks, Corinne Brown et Sheila Jackson, tous membres du Black Caucus. Les parlementaires haïtiens ont fait valoir devant leurs homologues noirs américains la nécessite d'assister Haïti dans ses plans de lutte contre la faim et de relance de la production nationale. L'emphase a été mise sur le microcrédit aux petites marchandes et la distribution d'intrants agricoles aux agriculteurs de la paysannerie. La délégation a également eu des échanges avec des officiels de l'USAID, de la BID et de l'OEA. Les discussions se sont globalement articulées autour du nécessaire accompagnement du processus démocratique en Haïti par l'International, et de son engagement résolu et non équivoque dans la stabilisation économique et sociale de la République Caribéenne.

Ces échanges entre officiels haïtiens et américains ne sont pas nouveaux. Ce qui les rend importants dans la conjoncture de crise actuelle, c'est le sérieux avec lequel ils se sont engagés et la reconnaissance qu'Haïti semble renouer avec ses anciens démons. Sur le volet social, ces démons prennent la forme de turbulences alimentées par des conditions d'existence de plus en plus précaires. Au plan politique, ils ont pour noms instabilité gouvernementale, panne de leadership, défaillances institutionnelles. Si ces spectres hantent le sommeil de Washington, Port-au-Prince n'a aucune raison de continuer à dormir sur ses lauriers instables.

Daly Valet


Stanley Lucas opine sur l’éventualité de la désignation de Jean-Max Bellerive comme Premier Ministre

Ce serait un choix logique. L'ancien gouvernement avait 18 ministres et un Premier Ministre. Le Premier Ministre et quatorze ministres ne travaillaient pas. Bellerive faisait était l'un des quatre ministres qui travaillaient. Il est l'auteur du DSCRNP mentionné par tout le monde comme feuille de route du prochain gouvernement. Par rapport aux attentes de la population le prochain Premier Ministre devra faire vite, il aura seulement trois mois de répit. Des dossiers prioritaires attendent des solutions partielles rapides: La vie chère, la sécurité, des élections sénatoriales libres. Il devrait tire quatre leçons des deux ans de Jacques Edouard Alexis:

  1. Leçons des derniers événements
    • Les élus (Parlement, Président) ne s'entendent pas sur les besoins du peuple a satisfaire: le peuple est dans les rues;
    • Les décideurs, les decision makers ne sont pas a la hauteur de la tache: la rue décide (en apparence)
    • Les instances préposées aux renseignements sont inopérantes sinon inexistantes: de nombreux dérapages sont enregistrés;
    • L'enquête demandée surtout par le secteur prive n'est pas envisage par les autorités compétentes qui se contentent de demander aux victimes de porter plainte;
    • La vie chère en Haïti se résume a une question de riz. Tant mieux!
    • Les agressions ont été sélectives surtout à Delmas et à Pétion ville
    • La responsabilité dans cette affaire n'incombe a personne. Ponce pilatisme!
    • Les règles d'engagement de la MINUSTAH: ses relations avec le gouvernement haïtien?
    • Il n'y a aucune raison que ces événements ne se reproduisent pas dans un futur proche.
  1. L'expérience du gouvernement Alexis
    • Des le départ le Président et le Premier Ministre n'étaient pas sur la même longueur d'onde. Déclarations et pratiques contradictoires
    • Relations difficiles entre ces deux grands acteurs
    • Méconnaissance des rôles
    • Equipe gouvernementale hétérogène
    • Absence d'agenda de la présidence et de la primature
    • Inorganisation et inefficacité du bureau du premier Ministre
    • Conseil des ministres: une comédie
    • Résultat mitige du CSPN sous la houlette du PM Alexis
    • Relations avec le parlement: scandale et corruption

Conclusion: Jean Edouard Alexis a choisi de sortir par la petite porte arrière du Parlement

  1. Le choix du nouveau premier Ministre
    • Faiblesse du président qui perd la grande latitude dont il a bénéficié lors du choix de JEA ;
    • Faiblesse des partis politiques qui ont participé et échoué avec le gouvernement de JEA
    • Tension sinon rupture entre l'état major des partis politiques et les élus de ces paris au parlement qui demandent de négocier directement avec le président la formation du nouveau gouvernement
    • Après une accalmie, le palais national redevient le lieu de discussions informelles sur la formation du gouvernement après l'avoir été pour les élections, la constitution, les collectivités territoriales, l'éducation, la double nationalité, la corruption, la contrebande, la vie chère, etc.
  1. L'avenir
    • Le désespoir après LESPWA
    • Le triomphe de l'ignorance, la stupidité, l'entêtement sur le courage politique de provoquer des ruptures salutaires
    • L'accumulation continue de capital par le groupe au pouvoir, accumulation masquée par la lutte contre la corruption
    • Amendement ou changement de la constitution vs. maintien du statu quo
    • La réélection de Préval ou l'apparition d'une nouvelle force politique sur le terrain politique
    • Le pouvoir a Aristide (à son groupe) ou respect des règles du jeu politique
    • Le coté positif des événements inévitables, nécessaires même, porteurs d'un changement ou d'un développement politique.

Stanley Lucas

René Préval tourne officiellement la page « Ericq Pierre » en remerciant publiquement ce denier pour la disponibilité dont il a fait montre

Formation d’un gouvernement d’union : "Unité pour la production nationale, contre la famine et la hausse des prix"

Le chef de l’Etat, René Préval, a mis un terme dimanche aux rumeurs intenses qui circulaient sur son éventuelle intention de soumettre à nouveau au Parlement le nom de l’agronome Ericq Pierre comme premier ministre.

Intervenant sur l’esplanade du Palais national (siège de la présidence) à l’occasion du 205ème anniversaire du bicolore national et de la fête de l’Université, M. Préval a remercié l’agronome Pierre pour l’entière disponibilité au service du pays dont il a fait montre, en acceptant d’abandonner ses activités et d’être nommé au poste de premier ministre.

Le chef de l’Etat en a profité pour annoncer sa volonté de former un gouvernement d’union, avec la collaboration des partis politiques, du Parlement et des autres secteurs de la vie nationale. Faisant référence au slogan « L’union fait la force » ayant présidé à la création du drapeau en 1803, M. Préval a convié les haïtiens à la lutte, dans l’unité, en faveur de la production nationale, contre la famine et le phénomène de la vie chère. Il a en ce sens mis l’accent sur le fait que les émeutes de la faim d’avril dernier se sont inscrites dans le cadre d’un phénomène global, affectant Haïti ainsi que d’autres pays.

A propos de la stabilité politique qu’il présente comme un objectif essentiel au succès de la lutte contre la misère, René Préval a félicité le premier ministre démissionnaire, Jacques Edouard Alexis, et les membres de son gouvernement, pour les efforts qu’ils ont déployés pour garantir la stabilité, jusqu’aux événements d’avril et à la crise politique qui s’en est suivie. Il a relevé le contraste entre l’euphorie de l’année dernière lors de la commémoration du bicolore nationale et la tristesse de cette année, en la même occasion. Il a en ce sens mis l’accent sur les difficultés du moment, notamment les problèmes économiques et la crise politique.

La cérémonie de commémoration du 205ème anniversaire du bicolore national a été plus que sobre. Outre le chef de l’Etat, seul le recteur de l’Université d’Etat, l’agronome Jean Vernet Henry, a eu à prononcer un message de circonstance. Différentes unités de la Police Nationale d’Haïti ont réalisé une brève parade, au rythme de la fanfare du Palais National. C’était ensuite autour des élèves de différents établissements scolaires de la capitale d’effectuer eux aussi une parade et des exhibitions sur la pelouse du Palais National. [jmd/RK]

mardi 20 mai 2008

Faut-il un administrateur international pour Haïti ?

Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Souvenir FM
Cap-Haïtien, Haïti
reseaucitadelle@yahoo.fr, reseaucitadelle@gmail.com
http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/

Haïti est de plus en plus perçue comme une entité chaotique ingouvernable. En moins de 5 ans, la capitale Port-au-prince est saccagée à deux reprises, sans compter les pillages continus dans les zones dites de non droit gardées par des gangs proches d’Aristide. Des entreprises sont détruites : Banques, maisons de commerce et bureaux publics en sont sortis victimes. Si à travers 200 ans d’histoire les conflits politiques sont solutionnés dans la rue, c’est à cause de l’irresponsabilité des institutions étatiques. Les dossiers d’Etat sont traités par des individus irresponsables qui au lieu de les poser en fonction des intérêts supérieurs de la nation en considérant les enjeux géopolitiques, les abordent avec la dimension la plus primaire liée à des gains personnels. Face à ces gouvernants irresponsables, il y a de l’intérieur un peuple exclu qui souffre et à l’extérieur des objectifs géostratégiques de Puissance voisine. L’échec d’une bonne gestion interne entraîne émeutes, pillages, chambardement total et/ou interventions étrangères. Les pays dits amis qui voient en Haïti un maillon de leur sécurité nationale sont très présents. Avec le temps ils sont devenus des acteurs internes.

Peut-on condamner un peuple qui se révolte contre l’exclusion et la faim qui résultent de l’irresponsabilité de ses dirigeants ? Doit-on critiquer l’intervention d’une puissance qui se voyant fragilisée par le comportement irresponsable de voyous, décide d’utiliser ses moyens pour remédier à la situation ?

Dans notre texte : Qu’avons-nous fait de notre souveraineté ? Publié dans la Revue CCAJ par le Professeur Jean-Claude Bajeux en juin 2006, nous avons écrit : « Au 21eme siècle, comme les armes de destruction massive, la souveraineté est l’affaire des nations responsables »
On ne vous laissera pas la possibilité de déstabiliser toute une région du globe au nom d’un quelconque ‘‘Droit à l’autodétermination des nations’’. Et comme mesure de correction, il y a le ‘‘Droit d’ingérence’’.

Nous remarquons que ce qui interviennent sur la scène politique de même que les leaders d’opinion oublient certains faits qui nous ont emmené là où nous sommes : sous tutelle des nations unies. Ils ne prennent pas en compte les nouvelles méthodes de résolutions des conflits dans des endroits jugés stratégiques mais gardés par des gens dépassés. La communauté internationale émiettera ton territoire ou te mettra sous tutelle totale avec une administration spéciale. C’est ce qu’elle a fait au Kosovo, en Irak, aujourd’hui en Bolivie. Si nous persistons dans la barbarie et l’anarchie, plus tard ce sera Haïti. Au Kosovo ou en Irak, il était question de respecter l’intégrité des Etats. Cela n’empêche pas que le Kosovo soit devenu indépendant et l’Irak balkanisé en ethnies. Les Turcs mènent tranquillement leurs opérations contre les kurdes dans le Nord du pays. En Bolivie, un Morales trop prétentieux commence par vivre ses premiers moments difficiles face à une province riche en gaz qui vient de voter pour son autonomie.
Nous ne sommes pas prophète de malheurs. Notre réflexion est basée sur des faits historiques.
En 2003, le journaliste Michel Vastel de la presse canadienne avait rapporté le projet du Groupe INITIATIVE D’OTTAWA : Selon le bimensuel québécois "L’Actualité", Paris, Washington et Ottawa envisagent une mise sous tutelle de Haïti pour mettre fin à la "terreur" et à la faim qui y règnent. La situation haïtienne n’en finit pas de lasser la communauté internationale qui, au début des années 1990, s’était mobilisée sans compter pour aider le petit des Caraïbes à renouer avec la démocratie. Fin janvier, raconte L’Actualité, bimensuel canadien d’informations générales de Montréal, "une rencontre secrète s’est tenue à Ottawa et sur les bords du lac Meech, dans le parc de la Gatineau ". Le secrétaire d’Etat canadien pour l’Amérique latine, l’Afrique et la francophonie, Denis Paradis, avait invité des représentants de l’Organisation des Etats américains (OEA), de l’Union européenne et de l’Agence intergouvernementale de la francophonie à "brasser des idées" sur le drame haïtien, pour tenter de trouver une solution. La France était représentée par le ministre délégué à la coopération, Pierre-André Wiltzer, et le département d’Etat américain par deux hauts fonctionnaires.
Selon l’auteur, l’initiative du Canada s’explique parce que " la France est trop préoccupée par ce qui se passe en Côte d’Ivoire" et les pays membres de l’OEA sont divisés sur la façon d’intervenir en Haïti, "qui serait devenu au cours des dernières années plaque tournante importante du trafic de la drogue", une constatation partagée par de nombreux observateurs. Avec un taux de chômage officiel de 60 % et un produit intérieur brut par habitant de 469 dollars par an, Haïti n’en finit pas de s’enfoncer dans la crise.
En raison du blocage politique qui a marqué le mandat du président Préval (1996-2000) et celui qui persiste depuis la réélection de Jean-Bertrand Aristide, L’Actualité rappelle qu’"au moins 1 milliard de dollars en aide internationale sont retenus par les bailleurs de fonds, qui craignent que les sommes ne soient utilisées à d’autres fins". Les élections contestées de novembre 2000 n’ont fait que renforcer l’impasse totale entre le parti du président Aristide et l’Organisation du peuple en lutte (OPL), qui contrôle le Parlement.
"Depuis, c’est un véritable régime de terreur qui s’est installé", poursuit le magazine, qui explique que"la communauté internationale entend, selon un nouveau principe des Nations unies, se prévaloir de sa responsabilité de protéger". Lors de la réunion au Canada, aucune décision n’était à l’ordre du jour, "mais dans les milieux diplomatiques français, on indique qu’on a beaucoup parlé d’une sorte de "mise en tutelle", comme au Kosovo", écrit Michel Vastel. Ou comme en Afghanistan, où le secrétaire général de l’ONU a nommé un représentant spécial à Kaboul, l’Algérien Lakhdar Brahimi, pour superviser la reconstruction du pays après l’intervention américaine contre les talibans et Al Qaida.

Haïti est ainsi perçue comme une menace sur le plan stratégique depuis 2003, un pays ingouvernable par ses nationaux. Les dirigeants irresponsables ne comprennent pas que nous représentons un point faible spécifiquement à la frontière Sud des Etats-Unis et généralement de tous les pays du Nord.. Les criminels, spécialement les trafiquants de drogue, utilisent notre territoire pour installer leur base et menacer la sécurité de nos voisins. Ne croyez pas que nos puissants amis resteront le bras croisés nous regarder marchander nos votes au parlement ou miner les institutions pour garder la présidence. Ils sont sur le point de trouver une forme acceptable. La MINUSTAH est la première étape. Si politiquement ils n’arrivent pas à maintenir la façade de non ingérence sauvage, les pays dits amis, spécialement notre puissant voisin, radicaliseront leur position.

Les dirigeants américains ont des préoccupations. Ils ne sont pas comme nos irresponsables. Ainsi, ils nous observent et nous abordent avec leurs préjugés racial, religieux et de super-puissance. Il y en a beaucoup qui se contentent de haïr l’Amérique. Ils le font depuis longtemps mais en terme de résultats, qu’est ce que cela nous apporte ? L’Amérique continue de grandir et nous devenons de plus en plus dépendant d’elle. C’est un fait que pays pauvre, Haïti se situe à proximité de l’Etat le plus riche. Et ce pays puissant ne nous laissera pas la possibilité d’ignorer ses intérêts stratégiques voire même menacer ses frontières. A travers toute l’histoire cela à toujours été le cas : Babylone, Perse, Grèce, Rome, Espagne, France, Angleterre, Turquie, URSS, et aujourd’hui Venezuela : le puissant voisin cherche à influencer les petits. Les Israéliens l’ont compris, ils ont construit leur projet d’Etat juif et de puissance régionale à l’intérieur du projet hégémonique et impérialiste des Etats-Unis. Malheureusement, nous autres haïtiens nous abordons mal la question. Nous passons notre temps à faire du Nationalisme romantique. Intoxiqués par des idéologies démagogiques, nous nous confinons dans une logique de martyrs. Sans nous rendre compte que toute un système d’explication de notre échec existe : Ce sont des anciens esclaves, des nègres, des vodouisants adeptes du paganisme, etc. Et sur ce dernier point, la pensée américaine dominée par des protestants puritains peut en déduire que ce pays de la caraïbe est un Etat du diable. A l’oppose d’Israël, la cite de Dieu, Haïti est la cité du diable. Avec un catholicisme de façade, ce peuple adore Satan. Une telle explication donnera bonne conscience a notre super voisin pour justifier notre échec et continuer a défendre des intérêts.

Le fait de rester dans notre boue, nous lamentant en martyr ne changera rien. Nos dirigeants doivent se comporter en responsables pour sortir Haïti du trou.

Dans le livre « The United States Occupation of Haiti 1915-1934 » de Hans Schmidt, nous lisons les principales causes de l’invasion de 1915. Il s’agissait d’abord de défendre le canal de Panama contre les allemands et les autres puissances qui cherchaient à supplanter les Etats-Unis dans la région. Dès 1903, l’Amérique décide de renforcer son influence dans la région. Car la guerre contre l’Espagne avait prouvé la nécessité d’accroître la puissance navale des Etats-Unis.

En difficulté dans la caraïbe face à l’Espagne, la Flotte américaine stationnée à Oregon a pris beaucoup de temps pour longer la cote pacifique de l’Amérique du Sud jusqu'à la terre de feu, Chili, et remonter dans la Caraïbe renforcer la marine américaine. Aussi, les Etats-Unis s’étaient donnés pour objectif de devenir une puissance asiatique. L’acquisition de Hawaii est entrée dans cette logique. Ils devaient contrôler l’Asie du Sud-est. Ils ont tenté plusieurs actions au niveau de la région. Acquisitions de petites îles, occupations de territoires comme les Philippines, initiatives politiques dans les affaires internes de plusieurs pays de la région. Dans la Caraïbe , les navires anglais qui assuraient la sécurité dans la zone étaient obligés de rentrer chez elles. Elles devaient protéger l’Angleterre face aux sous-marins d’attaque allemands.

A partir de ce constat Théodore Roosevelt Secrétaire d’Etat de la Marine , décida avec le support d’autres dirigeants responsables des Etats-Unis de prendre les mesures géostratégiques nécessaires pour l’expansion de la puissance de leur nation. Ils firent du Panama un Etat indépendant dans lequel ils construisirent un canal qui relia les deux océans. Un point stratégique sur le plan commercial et militaire. Un point important pour agir en Asie et si nécessaire faire face à une menace sur la cote atlantique, assurer des échanges commerciaux entre les deux cotes du territoire américain. Ce point stratégique est partie intégrante de la caraïbe. Avec la construction de cet ouvrage, la zone devient plus importante pour les Etats-Unis. Elle est déterminante dans l’équation sécurité Nationale des Etats-Unis.

En conséquences, invasions, occupations militaires suivies de dictatures proaméricaines, acquisitions de territoires comme Virgin Island se succèderont. Pour nous autres haïtiens l’île La Navase est disputée. Les américains veulent nous l’enlever. Les Etats-Unis veulent une main mise totale sur la zone. N’en déplaise aux rêveurs, ces nationalistes qui préfèrent quémander l’aide étrangère au lieu de ramener diplomatiquement ou de force – avec dignité - les moyens utiles au développement de leur Etat-nation, nous ne condamnons pas cette volonté de puissance du peuple américain. Nous condamnons de préférence l’absence de volonté de puissance chez les dirigeants haïtiens. Nous ne condamnons pas non plus le nationalisme de Fidel Castro, de Chavez, ni celui de Vladimir Poutine, de Ariel Sharon, des Turcs, des Iraniens, des Gaullistes, des Chinois, des Dominicains, etc. Nous ne supportons pas et dénonçons le caractère répressif des régimes, les attaques contre les civils non combattants, toutefois, nous adorons ceux qui défendent les intérêts de leur pays.

C’est ce qui nous dérange en Haïti. Avant 1915, comme d’habitude, nos élites s’amusèrent à parler du bon français et à boire du bon vin de Paris. Les politiciens eux, s’amusèrent à détruire leurs adversaires, à se lancer dans des guerres comme celle qui existe aujourd’hui entre Préval et le regroupement LESPWA. Les masses comme d’habitude croupissaient dans la misère et la saleté.. Ce jeu entre les privilégiés et les exclus créa des brèches pour les services secrets étrangers et les criminels. Ils ont toujours à leur disposition une infrastructure sociale pour comploter, renverser les gouvernants qui refusent de satisfaire leurs projets et cela jusqu’aux violences contre le gouvernement de Vilbrun Guillaume Sam. Apres l’exécution de plusieurs opposants politiques, Haïti a connu des actes de violence extrême. L’ambassade de France est envahie par la foule. Le président est maltraité et écartelé. Bref, Haïti est occupée. Les Etats-Unis en profitent pour résoudre ses problèmes et atteindre ses objectifs géopolitiques : expulser les allemands, couper l’influence de l’Europe (Franco-allemande) en Haïti.

Aujourd’hui, l’histoire se répète. La Chine est très influente dans la zone et cela intrigue les Etats-Unis. L’Iran, l’ennemi juré de l’Amérique, qualifié d’Etat voyou et de fer de lance du terrorisme international, y est très actif. Il bénéficie de coopération privilégiée avec le Venezuela de Chavez et beaucoup d’autres pays latino-américains. En 2007, nous avons lu dans la presse, la décision du Conseil national de sécurité des Etats-Unis d’orienter les anciens agents de la guerre froide vers la Caraïbe et l’Amérique du Sud. En mai 2008, un article de Fidel Castro Cruz dénonce la mobilisation de la 4e flotte américaine qui avait servi à combattre les navires allemands durant la 2ème guerre mondiale. Cette flotte est destinée à contrôler l’Amérique latine et à intervenir au besoin. Le porte-avion George H. W. Bush, fraîchement sorti, y sera affecté.

On parle du développement de réseaux terroristes dans la Caraïbe. Trinidad & Tobago est indexé.. Haïti offre un espace de transit aux trafiquants de drogue qui ne cessent de prospérer à partir de notre Etat en faillite. Les Services Etasuniens observent une augmentation considérable du trafic illicite de stupéfiants entre Haïti et le Venezuela de Chavez. Le Mexique est dominé par des groupes criminels très puissants qui osent frapper les plus hauts gradés de sa police et menacer la sécurité de la frontière poreuse des Etats-Unis. Sur le territoire voisin d’Haïti, soit en République Dominicaine, il y a des intérêts américains considérables. L’armée dominicaine est continuellement entraînée et équipée par les USA. A Cuba s’annoncent des changements. C’est un pays qui défie les Etats-Unis depuis plus de 40 ans. Comme les Israéliens ont construit leur projet sous l’aile de l’Aigle de Ton Sam, le Lider Maximo Fidel Castro a profité de la guerre froide et des objectifs politiques de l’URSS pour libérer son pays de l’influence politique américaine, faire la révolution et défier sur tous les points son puissant voisin. Nos dirigeants actuels n’ont pas cette capacité. Ils se retrouvent plutôt à l’intérieur de projets politiques sans un agenda national. Nous faisons partie de l’ALTERNATIVE BOLIVARIENNE DES AMERIQUES (ALBA), le projet qui fait échouer le plan du Président Américain George W.BUSH de construire un grand marché de l’Alaska à la terre de feu – Chili. Sans parler des problèmes liés à l’immigration, Haïti est au centre des considérations stratégiques d’une super-puissance..

Au lieu de définir nos intérêts dans ce jeu d’influence et nous positionner avec intelligence, nous menons une diplomatie sans vision, nous affaiblissons nos institutions étatiques, nous continuons à nous entre-détruire. Nous nous amusons dans les guerres intestines. Nous abordons les questions nationales avec le souci d’obtenir des pots de vin et de garder le pouvoir dans une logique de jouissance. Nous avons appelé à voter Ericq Pierre parce que nous n’attendons rien de Préval. Donnez lui la chance de jouer ses cartes tout en renforçant nos institutions pour une alternative en 2010 est le comportement intelligent. Dans notre texte : ‘‘Aux encenseurs de René Préval, la marionette d’Aristide’’, nous avions mis en garde les démocrates haïtiens. S’il ne faut jamais perdre de vue les objectifs des Etats-Unis en Haïti, il ne faut pas non plus ignorer les visées du Président de la République. C ’est d’ailleurs la théorie de pouvoir des chefs d’Etat de l’ALBA : 1- Vassaliser le parlement 2- Amender la constitution en vigueur 3- Assurer la continuité du pouvoir en utilisant la façade électorale 4- Mettre en place des institutions parallèles (des commissions) pour affaiblir les institutions de l’Etat en attendant l’offensive finale.

Face au désarroi, des leaders politiques suivent des mouvements qu’ils ne maîtrisent pas. Appelez les citoyens à sortir dans la rue pour ensuite condamner les dégâts est une preuve que nous ne maîtrisons rien. Nous risquons de supporter des projets occultes de trafiquants de drogue ou de criminels antidémocratiques juste pour faire mal à René Préval. Les Américains verront que nous ne sommes pas responsables, comme ils avaient occupé Haïti en 1915 pour prévenir l’établissement de base navale allemande en Haïti, sans une alternative démocratique responsable, capable de prendre en compte les intérêts de tous nos partenaires et surtout de considérer les préoccupations du voisin superpuissant, l’Amérique cherchera à renforcer la tutelle. La dimension du nouveau local de l’ambassade de Etats-Unis en Haïti, sur la route de Tabarre est une preuve que l’Aigle n’abandonnera pas ce point géostratégique qu’est Haïti. On parle d’une construction pour une valeur de dizaines de millions de dollars, sans compter les bâtiments voisins récupérés après dédommagement pour donner à cet imposant local le caractère qu’il mérite.

L’Ambassadeur du Canada dénonce au micro de Radio Métropole le vide politique qui paralyse les interventions en faveur des populations en difficulté avec la hausse des prix de produits alimentaires. Micha Gaillard de la Fusion abonde dans le même sens : L’exécutif et le parlement n’arrivent pas à diriger le pays. La visite d’une délégation importante de l’OEA composée de membres de l’Union Européenne, de bailleurs de fonds et d’autres acteurs internationaux importants, est une des preuves de la préoccupation face à l’ingouvernabilité d’Haïti par son élite politique.

Malheureusement nos dirigeants sous-estiment les propos relatifs à l’insensibilité des dirigeants face à la misère des démunis. Cette rhétorique est utilisée ces derniers jours pour acculer la Birmanie , la Corée du Nord, l’Irak, l’Iran, la Syrie. Au conseil de sécurité les Etats-Unis et leur alliés soutiennent : cet état méprise son peuple. Il utilise ses ressources pour l’armement, laissant son peuple croupir dans la misère. Au congrès des Etats-Unis, on critique l’utilisation à outrance des ressources de la Chine au profit de l’armement. Le vocable : il faut nourrir le peuple est synonyme de Mission humanitaire. Il est souvent utilisé pour justifier l’ingérence dans la politique intérieure des nations. Il faut soulager les plus pauvres dans cette conjoncture de hausse des prix. Les émeutes de la faim nous avaient mis sous de gros projecteurs.

Aujourd’hui qu’est ce qu’on voit en Haïti ? Un premier Ministre déchu s’associe à des parlementaires corrompus pour bloquer la nomination d’un nouveau premier Ministre. Un président qui prend tout son temps pour assurer la continuité de son pouvoir autocratique et populiste. Un peuple qui de plus en plus fait face à la cherté de la vie. Des soldats de l’ONU qui, pris au piège de la ‘‘prévalocratie’’, risquent de payer de leur vie, l’irresponsabilité des gouvernants haïtiens.

En conséquence, l’international comprendra qu’à l’instar des Birmans, nous sommes des cyniques. La situation de misère de notre peuple ne nous dit rien. Les Canadiens auront raison de répéter : Si nous – Canadiens - avions traité nos chiens comme eux – le dirigeants Haïtiens – traitent leur citoyens, on nous aurait condamné à une peine de prison.

Deux situations peuvent en découler parmi tant d’autres. Si la communauté internationale constate que, par aucun moyen, les haïtiens n’arrivent pas à diriger leur pays, elle peut soit par une résolution désigner un administrateur comme Paul Bremer en Irak ou Bernard Kouchner au Kosovo soit provoquer l’émiettement du territoire haïtien pour diminuer l’influence des gouvernants et les mettre dos au mur. Car rien n’empêche la constitution d’une guérilla bien entraînée et bien équipée dans un point du territoire comme la Gonâve , La Tortue ou le Nord christophien, pour l’autonomie et/ou l’indépendance. Elle pourrait appeler le peuple à un référendum. L’Etat haïtien est tellement faible qu’il serait obligé de protester comme il le fait pour l’Ile La Navase , sans pouvoir ramener l’ordre. Il ne faut pas oublier qu’Aristide n’arrivait pas à mettre en déroute quelques civils armés dans la ville des Gonaïves. La situation d’exclusion qui s’installe détruit le sentiment national. D’ailleurs, aucun député ne pourra critiquer le manque de patriotisme des séparatistes. Au parlement, ils ne votent que pour de l’argent, des intérêts personnels. Un mouvement séparatiste serait légitime, vu que rien ne justifie, aux yeux du peuple, l’utilité de leur appartenance au territoire haïtien. Si les gouvernants de l’Etat central ne pensent qu’à leur pouvoir, chaque groupe d’haïtiens occupant un espace du territoire, peut aussi penser à son pouvoir personnel, sa survie sur l’espace détenu. Nous avions tous combattu pour l’indépendance, si aujourd’hui les dirigeants résidant à Port-au-prince font échouer le projet toutes les régions d’Haïti ont le droit de le constater et de penser à autre chose. La Gonâve est plus grande que Singapour, un petit territoire d’Asie qui contient environ 4 millions d’habitants soit la moitié de la population officielle d’Haïti.

Port-au-Prince s’aligne sur Chavez. Nos dirigeants ont mis en place un pouvoir de clan. Alors qu’est ce qui empêche de réduire l’influence de Préval par l’émiettement du territoire. Ce qui serait une autre forme de démocratie, vu que le peuple, en majorité, est exclu, enclavé dans des régions sans infrastructures, sans présence de l’Etat. C’est ce qu’on vit actuellement en Bolivie. Les Palestiniens ont perdu une grande partie de leur territoire parce qu’ils étaient sous protectorat anglais après la deuxième guerre mondiale. Récemment, l’occident, les Etats-Unis en tête, vient de créer un Etat KOSOVO. Alors qu’ils avaient promis dans les résolutions sur le conflit Yougoslave de respecter et de protéger l’intégrité du territoire Serbe.

Les Canadiens aimeraient bien faire l’expérience coloniale des grandes puissances. S’ils se font tuer en Afghanistan, c’est par volonté de puissance. Ils sont très présents en Haïti. Qu’est ce qu’ils cherchent ? Notre situation de tutelle était prédite dans la presse canadienne depuis 2003.

Nous devons réaliser que l’Etranger a un plan. Les haïtiens n’ont rien en perspective. Ils se contentent de critiquer les Etats-Unis, le Canada et la France. Peut-on condamner une puissance si elle voit dans le comportement de nos irresponsables une menace pour sa sécurité et décide de renforcer son contrôle sur notre Etat voyou ? Doit-on critiquer le Canada si par sa volonté de puissance, il voit en notre pays avec lequel il a un lien géographie, linguistique et social (diaspora haïtienne), un fournisseur de ressources humaines et un espace de vacances pour ses travailleurs ? Y a-t-il faute si l’Europe, le Brésil et le Chili voient en notre territoire une position avancée qui pourrait servir de gros entrepôts pour leurs usines ? Qu’est ce qu’il y a de mal si la France mise sur nous pour le moral des indigènes créolophones de ses DOM-TOM d’Amérique très éloignés de la métropole et tentés par l’indépendance ? Qu’est ce qu’il y a de mal si les Dominicains nous prennent pour des cochons capables de bouffer toutes leurs saloperies, des cobayes pour l’avancement de leur production ? Qu’est ce qu’il y a de mal si les Etats-Unis et le Brésil voient en notre territoire un espace idéal de plantation pour le biodiesel ? Qu’est qu’il y a de mal si le Venezuela se sert de nous pour provoquer la puissance des Etats-Unis dans la caraïbe ?

Il n’y a aucun problème, parce qu’en fait nous n’avons pas de politique. Nous ne sommes pas à la hauteur, nous ne pouvons pas exercer la souveraineté. Nos voisins et amis ont légitimement le droit de penser pour nous. Comme d’habitude, nous vacillons entre les grands courants mondiaux sans tirer notre épingle du jeu. Nous représentons une menace écologique. Nos déchets infestent toutes les plages de la caraïbe. Alors, c’est normal pour un état sérieux de penser à notre territoire comme lieu de refuge au cas ou, dans le cadre du changement climatique, l’environnement du pays représenterait une certaine hostilité.

Les réflexions dans ce texte paraissent horribles et terribles. A force de croire que l’indépendance est irréversible, que la souveraineté est éternelle, nous refusons de travailler. Nous continuons de jouir des prouesses des nos héros. Le 20 mai 2008, l’ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Janet Ann Sanderson, se déclare préoccupée par le retard dans la formation d’un nouveau gouvernement. "Il faut un gouvernement pour répondre aux besoins des haïtiens et nous attendons une décision dans un meilleur délai". L’ambassadrice américaine connue pour son style courtois et discret est, dans cette déclaration, ferme : ‘‘…nous attendons une décision dans un meilleur délai". L’irresponsabilité de Préval et des mercenaires de la Chambre des députés incite la représentante des Etats-Unis à hausser le ton : ‘‘les Etats-Unis, en tant que voisin et ami, souhaite le développement d’Haïti..’’ Une façon de rappeler à ces irresponsables corrompus que le puissant voisin a des objectifs pour ce petit pays. Que c’est triste ! C’est encore l’étranger que nous critiquons à longueur de journée qui nous rappelle que notre comportement nuit au développement d’Haïti et à l’émancipation de son peuple. La comédie continue !

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
20 mai 2008

lundi 19 mai 2008

Mouvement pour la Reconstruction du Nord d’Haïti - MORENOH

1811-2011 “ Royaume du Nord, 200 ans”

MORENOH

Ce que nous voulons………….. !!!!!!!!!!

Ce que Nous voulons

Nous sommes en 2008, dans trois ans, le Nord héroïque célèbrera un événement historique le se veut être le porte parole des citoyennes et citoyens du Nord du grand Nord issus des départements du Nord, du Nord’Est, du Nord’Ouest, de l’Artibonite et du Centre ; la population du territoire national en général pour dire au monde entier, en particulier les Nations Unies, aux dirigeants du pays notamment les pouvoirs exécutif et législatif, « ce que nous voulons ».

Jusqu’avant, nous disons c’est pas sans raison que nous nous rendons ici, à la Citadelle, haut lieu de notre histoire de peuple libre, devant la tombe de l’immortel Henri Christophe pour prononcer cette déclaration.. En effet, «ce que nous voulons » :

1) La relance de manière concrète et efficace de la production nationale ;

2) La désoccupation du territoire haïtien de toute « force ou mission destabilisatrice » dite force ou « mission de stabilisation »

3) Une force Nationale de protection du territoire et de la sécurité publique.

Aujourd’hui, 16 mai, à deux jours de la commémoration du 2005ème anniversaire de notre bicolore bleu et rouge, au pied de Henri Christophe, au sommet du bonnet à l’évêque où s’érige la Citadelle La Ferrière, patrimoine national classé dans le répertoire mondial, chacun et chacune de nous, membre de la délégation du MORENOH «Mouvement pour la Reconstruction du Nord d’Haïti», en pèlerinage , détient une plantule que nous allons y déposer, en prélude au lancement du projet pilote du MORENOH intitulé « Un espace Vert est possible dans le Nord d’Haïti en 2010». Dans cette opération, nous voulons mettre en terre au moins 19.000 plantules dans les 19 communes du département du Nord, à raison de 1000 plantules par commune ; laquelle opération sera menée par les membres du MORENOH disséminés dans les 19 communes du Nord conjointement avec les élus locaux (Mairies, CASEC, ASEC, DV), les établissements scolaires publics et privés, les Scout d’Haïti, les organisations paysannes et communautaires de Base.

En ce sens, nous demandons aux citoyennes et citoyens du pays, respectivement dans leurs communes de se mobiliser:1) pour mettre la pression sur les parlementaires afin qu’ils élaborent des lois susceptibles de remembrer la production nationale ;

2) pour les porter à établir conjointement avec le pouvoir exécutif un calendrier pour le retrait progressif de la MINUSTAH sur le sol haïtien durant les trois années à venir (2008-2011) ;

3) pour forcer, enfin, les parlementaires à élaborer la loi portant création et organisation de la nouvelle force Nationale.

Le MORENOH croit que le Secrétaire Général des Nations Unies, la Communauté internationale en général, comprendra le bien fondé des démarches du peuple haïtien. Si Haïti est effectivement membre des Nations Unies, sur la base d’amitié, les nations amies d’Haiti peuvent lui porter secours au besoin ; toutefois, Haïti est en droit de demander gentiment à ses amis de s’excuser à n’importe quel moment de la durée.

Donk, sa pa bezwen gen kony, dayè nou pa kwè ke nou ka goumen ak Nasyon Zini. Men, pa zanmitay, nou ka di yo eskize silvouplè, mèsi pou konsèy yo, ban nou yon ti chans pou nou pale antre nou, mwa jen 2008 pwal 4 lane denpi se nan zòrèy nou di tout koze lakay. Ban nou, yon chans souple pou nou pale lakay, pawòl lakay, pandan nap prepare 200 zan « Royaume du Nord » pou no ure konstwi peyi nou sou tras Rwa Batisè-a, Henri Christophe, men jan prezidan Batisè-a te komanse fèl, Florvil Hyppolite.

Vive Haïti libre et indépendante !

ce que nous voulons

Qu’il n’ait ni Colon nègre, ni Colon blanc sur le sol de nos ancêtres !

Merci.

MORENOH

Milot, Citadelle, Haïti, 16 mai 2008


42, Rue 20 K-L, Siège Social Cap-Haïtien,

Phone: (509)- 464-4589 / 3431-0545 / 464-22153 / 464-6370

Email: morenoh.citadelle@yahoo.fr

samedi 17 mai 2008

René Préval et les députés sont des espions provocateurs au service du Groupe INITIATIVE D'OTTAWA.


Afin que nul n’en ignore et n’en prétexte cause d’ignorance, nous republions un texte du journal Le Monde, paru en 2003, sur l'article de Michel Vastel.

Nos dirigeants irresponsables de la chambre des députés et le président René Préval jouent le jeu du Groupe "Initiative d'Ottawa''. Ils sont des agents provocateurs au service du projet qui vise à liquider l'Etat d'Haïti.

Cyrus Sibert,
Cap-Haïtien,
17 Mai 2008.

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Le Monde

Haïti sous tutelle de l’ONU ?

14 mars 2003

http://www.haiti-info.com/spip.php?article35

Selon le bimensuel québécois "L’Actualité", Paris, Washington et Ottawa envisagent une mise sous tutelle de Haïti pour mettre fin à la "terreur" et à la faim qui y règnent. La situation haïtienne n’en finit pas de lasser la communauté internationale qui, au début des années 1990, s’était mobilisée sans compter pour aider le petit des Caraïbes à renouer avec la démocratie. Fin janvier, raconte L’Actualité, bimensuel canadien d’informations générales de Montréal, "une rencontre secrète s’est tenue à Ottawa et sur les bords du lac Meech, dans le parc de la Gatineau". Le secrétaire d’Etat canadien pour l’Amérique latine, l’Afrique et la francophonie, Denis Paradis, avait invité des représentants de l’Organisation des Etats américains (OEA), de l’Union européenne et de l’Agence intergouvernementale de la francophonie à "brasser des idées" sur le drame haïtien, pour tenter de trouver une solution. La France était représentée par le ministre délégué à la coopération, Pierre-André Wiltzer, et le département d’Etat américain par deux hauts fonctionnaires. Le groupe, qui porte pour l’instant le nom d’"Initiative d’Ottawa sur Haïti", "n’est pas prêt à attendre les élections de 2005 pour que le régime change. En fait, la communauté internationale souhaiterait régler cette question avant le 1er janvier 2004 et le bicentenaire de la plus ancienne république des Antilles", explique l’auteur de l’article, Michel Vastel. Plus de 8 millions de Haïtiens vivent dans un état de pauvreté "écœurante", a constaté Denis Paradis au cours d’un premier voyage, en 2000. "Si les Canadiens traitaient leurs animaux comme les autorités haïtiennes traitent les citoyens, on les mettrait en prison", a déclaré le ministre canadien, cité par L’Actualité.


Selon l’auteur, l’initiative du Canada s’explique parce que "la France est trop préoccupée par ce qui se passe en Côte d’Ivoire" et les pays membres de l’OEA sont divisés sur la façon d’intervenir en Haïti, "qui serait devenu au cours des dernières années plaque tournante importante du trafic de la drogue", une constatation partagée par de nombreux observateurs. Avec un taux de chômage officiel de 60 % et un produit intérieur brut par habitant de 469 dollars par an, Haïti n’en finit pas de s’enfoncer dans la crise.


En raison du blocage politique qui a marqué le mandat du président Préval (1996-2000) et celui qui persiste depuis la réélection de Jean-Bertrand Aristide, L’Actualité rappelle qu’"au moins 1 milliard de dollars en aide internationale sont retenus par les bailleurs de fonds, qui craignent que les sommes ne soient utilisées à d’autres fins". Les élections contestées de novembre 2000 n’ont fait que renforcer l’impasse totale entre le parti du président Aristide et l’Organisation du peuple en lutte (OPL), qui contrôle le Parlement.


"Depuis, c’est un véritable régime de terreur qui s’est installé", poursuit le magazine, qui explique que"la communauté internationale entend, selon un nouveau principe des Nations unies, se prévaloir de sa responsabilité de protéger". Lors de la réunion au Canada, aucune décision n’était à l’ordre du jour, "mais dans les milieux diplomatiques français, on indique qu’on a beaucoup parlé d’une sorte de "mise en tutelle", comme au Kosovo", écrit Michel Vastel. Ou comme en Afghanistan, où le secrétaire général de l’ONU a nommé un représentant spécial à Kaboul, l’Algérien Lakhdar Brahimi, pour superviser la reconstruction du pays après l’intervention américaine contre les talibans et Al Qaida.


"Initiative d’Ottawa sur Haïti" doit se revoir à la mi-avril au Salvador. "Il se propose, selon L’Actualité, d’y rédiger un projet de résolution qui sera déposé aux Nations unies. On y parlera sûrement de respect des droits de la personne et de rétablissement de l’Etat de droit. Même si les Nations unies ne souhaitent pas que ce genre d’intervention conduise à une occupation militaire, celle-ci pourrait être inévitable jusqu’à ce que des élections aient été organisées. La communauté internationale devra ensuite, comme à la fin des années 1990, surveiller la mise en place d’une police et d’une armée démocratiques." Le cabinet de Pierre André Wiltzer a confirmé au Monde l’existence de cette réunion, mais se refuse "à tout commentaire".

Alain Abellard



Analyse de Robert Benodin

Thèmes de l’Emission de la semaine

Orlando le 16 mai, 2008

Actualités Politiques : Grandes Lignes


Le suspense de ces 5 dernières semaines, les émeutes de la faim, le vote de censure contre Alexis au Sénat, l’échec des propositions de Prévale pour gérer la cherté de la vie et la famine, la désignation d’un nouveau premier ministre, les tractations au niveau des deux chambres, les pressions des partis politiques intégrés au gouvernement, le vote de confiance du Sénat et enfin le vote de rejet d’Ericq Pierre à la chambre basse, suscite judicieusement une multitude de critiques, d’observations, d’explications et d’interprétations. Cependant le dernier incident en date, l’échec d’Ericq Pierre, mérite d’être perçu plutôt comme une conséquence des jeux d’intérêt réels mais non avoués des principaux acteurs de l’échiquier politique. Cet incident a, en outre, mis en exergue le type de gouvernement et le genre de gouvernants que lavalas a charrié à l’avant-scène politique.

Les cinq ans de Préval I sous le joug d’Aristide, ont refoulé chez lui certains aspects de sa personnalité. Mais aujourd’hui, Préval II nous en montre une facette qui ne s’est pas manifestée au cours de son premier mandat, sa stratégie préférentielle, l’usure. Il y aura toujours l’argument que le « nager pou ou sôti » en soit l’équivalent. En fait, c’est ce qui fait croire a Préval, qu’il est un géni en politique. Un exemple récent, n’ayant pas pu obtenir, au moment où il le désirait, la caducité d’un tiers du Sénat le 14 janvier 2008, n’a-t-il pas attendu cinq mois, pour l’obtenir finalement la semaine dernière, le 8 mai 2008 ? Sachant qu’il n’y a que de l’antipathie, de la méfiance et des ressentiments entre Préval et le parlement, traînera-t-il encore du pied pour ne pas promulguer la nouvelle loi électorale votée par les deux chambres et provoquer simultanément, la caducité des 2/3 du Sénat, celle des députés et des autorités locales ? En d’autres termes, a-t-il l’intention de répéter le même scénario du 11 janvier 1999, d’ici 19 mois, en janvier 2010 ?

On ne peut pas s’empêcher de le constater, mais il faut surtout le comprendre. Est-ce que l’antagonisme manifeste qui a existé depuis quelque temps entre Préval et Alexis, est personnel, ou institutionnel ? Est-ce la notion d’un Exécutif bicéphale qui le gène ? Est-ce sa vision traditionnelle et surannée de l’omnipotence présidentielle qui est en conflit avec le régime semi parlementaire que lui impose la Constitution de 1987 ? L’aversion qu’éprouve Préval envers la Constitution de 1987, est réelle et multiforme.

Mis à part le conflit entre Préval et les parlementaires qui remonte de son premier mandat. Il a eu comme 1er premier ministre Rony Smarth qui a démissionné en 1997. Et Jacques Edouard Alexis, son second premier ministre ne l’a été que de nom (de facto). Il n’avait jamais été confirmé par le parlement, dont la caducité avait été déclarée par Prévale le 11 janvier 1999. Alexis, à ce moment là, ne constituait pas un obstacle à l’omnipotence présidentielle de Préval qui pouvait le révoqué à son gré. Enclavé dans cette position, Alexis n’avait pas non plus de velléités présidentielles. Il s’était confiné au rôle d’exécuteur de ses basses œuvres.

Aujourd’hui force est de constater et surtout de comprendre que le contexte des relations entre la présidence et la primature est totalement différent. C’est Alexis qui a organisé de A à Z le mouvement LESPWA pour catapulter Préval au pouvoir en 2006. Alexis avec l’aide des législateurs du béton s’est fait confirmer premier ministre par le parlement. Alexis est devenu un premier ministre de jure avec tous ses droits et prérogatives constitutionnels. Voilà ce qui menace l’omnipotence de Préval. Ce n’est un secret pour personne qu’Alexis veut aussi succéder à Préval.

Peu de temps après la formation de ce gouvernement, Préval n’a-t-il pas commencé à humilier Alexis en présence de son cabinet particulier et ensuite en présence de ses ministres ? En public et en présence d’Alexis, Préval n’a-t-il pas exprimé sa frustration envers la Constitution qui ne lui permet pas de révoquer son premier ministre ? Dans un tête-à-tête en septembre 2007, faisant des confidences à deux de ses accointances, chefs de parti politique, Préval leur a confié, qu’à partir de février 2008, il n’entend plus avoir de premier ministre. C’est connu qu’au lendemain des émeutes de la faim, que Préval avait demandé personnellement à Alexis de démissionner. Ce dernier lui a répondu, qu’il serait mieux que ce soit nous deux, parce que vous avez été aussi un élément de blocage.

Ayant à l’esprit les relations cordiales qui ont existé entre Préval et Alexis premier ministre de facto ; Comparant ensuite celles qui se sont développées entre lui et Alexis premier ministre de jure ; Considérant les manifestations publiques de frustration, en présence d’Alexis, de l’impossibilité constitutionnelle de pouvoir le révoquer ; Et enfin les confidences faites en septembre 2007, à ses deux accointances, chefs de parti politique ; Ne peut-on pas conclure avec certitude, que Préval a une aversion morbide pour la primature, en tant qu’institution dont la fonction primordiale est précisément de réduire l’omnipotence présidentielle, sa hantise ? Peut-on alors croire, que pressuré par la communauté internationale Prévale ait, de bonne foi, désigné Ericq Pierre comme premier ministre, et qu’il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour s’assurer de son succès ?

Nous avons tous lu et entendu les différentes, lamentations, observations, explications et interprétations, offertes par le grand public, par la communauté internationale, par des parlementaires, par des journalistes et par des analystes de bonne foi, qui ont voulu faire comprendre ou critiquer le vote de rejet d’Ericq Pierre à la chambre basse. Certes, c’est ce vote de rejet du groupe majoritaire CPP à la chambre basse qui a empêché à Ericq Pierre d’assumer le rôle de premier ministre. Cependant, sachant l’aversion morbide que Préval éprouve envers la primature ; Constatant l’amertume que ressent Alexis qui voit ses ambitions présidentielles, voler en éclat, pour se réduire en miette ; Ayant la suspicion que Préval convoite subrepticement un troisième mandat, et c’est surtout ce qui l’incite à vouloir remplacer la Constitution de 1987 ; Prenant en considération le fait que ce gouvernement démissionnaire, ne peut, ni promulguer la nouvelle loi électorale, ni organiser des élections ; Se rappelant que la stratégie préférentielle de Prévale soit l’usure ; Peut-on imputer l’échec d’Ericq Pierre entièrement au groupe majoritaire CPP, alors qu’il y a au moins deux des principaux acteurs de ce gouvernement qui ont intérêt dans son échec ? Qui a intérêt à faire durer le jeu ? Qui est en train d’exécuter la stratégie de l’usure ? Qui soudainement a financé des projets au niveau des circonscriptions ? Dans cette période de tension où l’accès à l’information est à temps réel, Préval a-t-il l’autorité nécessaire pour bloquer instantanément le financement de ces projets ? Bien que, dans le bras de fer qui a duré pendant un temps plus ou moins long entre Préval et Alexis, ce dernier soit le perdant. Cependant, tous deux ayant pour le moment le même intérêt, pas pour les mêmes raisons (l’échec d’Ericq Pierre), leurs actions deviennent complémentaires. Pourquoi, à sa très fielleuse conférence de presse, Ericq Pierre a-t-il refusé d’analyser les raisons pour lesquelles Préval n’a pas demandé aux élus de LESPWA d’appuyer sa candidature ? Il ne s’agit pas d’Ericq Pierre personnellement, mais du fait que René Préval ne veut pas d’un autre premier ministre, après s’être difficilement débarrassé de son prédécesseur. Pour Préval l’omnipotence présidentielle est incontournable !

Dans ce jeu de dupe Ericq Pierre n’a pas été le seul perdant. Il y a eu aussi des jeux qui se menaient subrepticement et au son des cloches de bois, dans les couloires des ambassades, autour de la candidature d’Ericq Pierre à la primature. Le sénateur Youri Latortue, pour faire valoir son leadership au parlement, avait fait croire aux représentants de la communauté internationale, qu’étant en contrôle du vote à la chambre basse, il garantissait sans coup férir la confirmation d’Ericq Pierre à la primature. La réalité a prouvé le contraire. La communauté internationale, qui tambour battant avait fait pression par le biais de ses visites, précipitant la désignation d’Ericq Pierre le dimanche 27 avril 2008, est tombée des nues.

La déception de la communauté internationale dans cette affaire, vient du fait, qu’elle refuse de comprendre à qui elle a affaire. L’enthousiasme manifeste du support de la communauté internationale pour Ericq Pierre est proportionnel à la réticence acharnée de Préval contre sa confirmation. Il le perçoit comme un danger à l’omnipotence de son pouvoir. Les intérêts de Préval et sa politique, à cause de sa mégalomanie, son strictement personnels et non étatiques. Préval ainsi que son frère siamois sont des éléments d’obstacle en matière de pouvoir et de politique.

La question maintenant est de savoir, comment se fait-il que la communauté internationale se laisse mener par le bout du nez, par le chef de l’Etat du pays le plus pauvre de l’hémisphère et le plus corrompu du monde, lui permettant de violer manifestement à volonté tous les principes, règles et pratiques du régime démocratique et à fragiliser toutes ses institutions, quand les Sud-américains ont 9 milles bottes de la Minustah sur son sol et que les pays tuteurs ont tout un cortège de personnels diplomatiques, dont la présence est précisément pour aider à reconstruire et à consolider les institutions démocratiques ? Ce laisser faire et ce laxisme est-ce de l’insouciance ou de la complicité ? Ou est-ce la persistance de la pratique de cette maudite recommandation faite à John Fitzgerald Kennedy par Charles de Gaule à propos d’Haïti : « Surtout ne vous en mêlez pas, ce sont des nègres ! » ? Ou est-ce le maintien de la politique d’antagonisme épidermique nécessaire que Franklin Delano Roosevelt avait recommandé pour perpétuer la déstabilisation d’Haïti ? Take your pick, or both.

Et merde !


par Lyonel Trouillot


Le Sénat avait pourtant bien fait les choses, assumant son rôle d'acteur institutionnel en prenant une décision difficile, mais souhaitée par une bonne partie de la population : le renvoi d'un gouvernement de plus en plus décrié, et en faisant suivre cette décision de la ratification du Premier ministre désigné par le président de la République. Etre ferme, mais aussi aller vite.


Mais il y a la Chambre des députés. Ce sont des messieurs très sérieux qui passent beaucoup de temps à discuter sur «bizawèl » et « tatawèl », sur les premiers et deuxièmes prénoms. Ce sont des messieurs très sérieux et amnésiques qui oublient tous les déficits des registres d'État civil, tels qu'on les connaît dans les villes où ils sont nés, tels qu'en s'y attardant personne ne pourrait être candidat à quoi que ce soit, ni à la députation, ni à la mairie, ni même aux examens de fin d'études primaires. Ce sont des messieurs d'un sérieux confirmé qui savent à l'avance, par divination, le néolibéralisme de la politique que s'apprêtait à conduire le Premier ministre désigné. (Quant au néolibéralisme, avec de tels ennemis qui, à les entendre, ne savent ni ce qu'il est, ni ce qu'ils font, ni ce qu'ils disent, il a des chances de sévir en core longtemps) Le ridicule lèverait nos rires, s'il n'y allait de la vie d'un peuple et de l'évolution d'une société. Et s'il n'y avait, derrière le ridicule, la vilenie, l'incompétence et le cynisme

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Le ridicule : les élus de la formation politique du président de la république ont rejeté la candidature proposée par le président. On a parlé de faux lors de cette séance qui prendra bonne place dans l'histoire de la honte et de la bêtise. Le plus grand faux de la vie politique est un mensonge institutionnel nommé LESPWA. Le principal responsable du mensonge en paye aujourd'hui les frais. Le problème, c'est que la république le paye avec lui. Car si le président Préval se fait une réputation de chef sans troupes dans la presse nationale et internationale, le plus grave c'est que LESPWA n'était qu'une association de candidats dont l'alliance n'a duré ni valu que le temps d'obtenir un vote.


Si tels étaient l'intention et le pacte, il y a bien eu cynisme; si le président Préval avait cru pouvoir fonder une alliance politique après l'échange de services électoraux, il aura été aussi crédule que vous et moi, ses dupes.


Vilenie, qu'en sais-je ? Mais personne de sensé ne peut croire les motifs si mal invoqués par les députés ayant voté contre la ratification. Personne de sensé ne les croit. La rue, la rumeur suggèrent des jeux de pouvoir et des marchandages qui oublient un peuple qui a faim et pour lequel il faut faire vite, et d'autres motifs que nous ne nommerons pas ici sauf à dire qu'ils ne sentent pas bon ou qu'ils n'ont pas d'odeur - dans ce cas-ci les deux expressions, pour contradictoires qu'elles paraissent, disent exactement la même chose. Le pire, dans tout cela. Messieurs les députés censeurs semblent se moquer éperdument de l'opinion, de l'urgence. Cette séance aura au moins servi à révéler deux choses. La première est, sur mode de foire d'empoigne et de défilé carnavalesque, l'enterrement d'un bluff politique : LESPWA. La deuxième c'est qu'à la Chambre des députés, il y en a qui peuvent dire et faire n'importe quoi pour des raisons qu'eux seuls connaissent. Intéressés, farceurs, farfelus, voilà les mots que j'entends pour qualifier les auteurs de ce vote. Mais se soucient-ils de l'image qu'ils donnent ?

LE MATIN du 14 mai 2008

vendredi 16 mai 2008

Palais de Jusitce: Un cambriolage planifié

Stanley Lucas

Le cambriolage du tribunal de première instance n'est pas un accident. Le cambriolage planifié par des officiels et un parti politique spécifique a pour objectif la libération de trente chefs de gangs. Le cambriolage a fait disparaître les preuves et dossiers de ces chefs de gangs qui vont être libérés. Ces chefs de gangs étaient impliqués dans des assassinats, kidnappings et autres actes illégaux. Le parti politique influent et des hommes au pouvoir ont décidé de les relâcher en vue de les utiliser dans des actes de violences politiques. Les organisations de droits humains doivent suivre de près ce dossier.

Ericq Pierre s’exprime sur son échec : Les forces de la corruption étaient derrière le vote des Députés

Haïti-Primature-Révélations

L’ex-Premier ministre désigné égratigne diplomatiquement le Président Préval et le Premier ministre Alexis en commentant l’attitude hostile des Députés du CPP, dont ceux de Lespwa, envers lui

L’ancien Premier ministre désigné Ericq Pierre a rompu le silence jeudi, quatre jours après le rejet de sa candidature, en assimilant implicitement à des corrompus les Députés l’ayant écarté et en laissant planer des doutes sur l’attitude du Président René Préval et de son Premier ministre sortant, Jacques-Edouard Alexis, au cours du processus de ratification.

"Je me suis heurté au poids des forces de la corruption" a martelé lors d’une conférence de presse l’agronome Pierre qui a clairement attribué son échec lundi dernier à la Chambre basse à son refus de "négocier avec des émissaires des postes, de l’argent ou le financement de projets en vue de la réélection des parlementaires". Usant d’un langage ironique pour désigner ses adversaires de la Concertation des parlementaires progressistes (CPP), il les a félicités pour "leur victoire" et n’a pas oublié de leur souhaiter "bonne chance".

Soulignant que les expressions telles "patrie" et "intérêts du pays" étaient toujours absentes des propos de ses interlocuteurs, Ericq Pierre a indiqué avoir été convaincu bien avant le vote de lundi du sort qui lui était réservé à cause de l’opposition acharnée du bloc CPP à sa candidature. Lucide, il a estimé que seuls le Président Préval et le Premier ministre Alexis étaient capables d’inverser le cours des événements. "Mais, tel n’a pas été le cas", a-t-il noté, sans toutefois chercher à en savoir davantage.

Dans la foulée, Ericq Pierre, considéré comme un ami personnel de René Préval, a révélé que faute de temps, il n’a pas encore rencontré le chef de l’Etat depuis le revers qui lui a été infligé, le deuxième en onze ans.

Appelant de ses vœux à une "moralisation de la vie publique", le représentant d’Haïti à la Banque interaméricaine de développement (BID) s’est inquiété de la capacité des dirigeants haïtiens à s’accomoder de la corruption comme de bien d’autres maux de société insupportables au 21e siècle.

Revenant sur la rocambolesque histoire de son identité et de sa nationalité haïtienne douteuses, le candidat déchu a tenu à préciser qu’il s’appelle bien Piere Ericq Pierre et que les origines haïtiennes de lui-même et de ses parents ne souffraient absolument d’aucun doute. Il a estimé que ce prétexte mis en avant pour l’éliminer de la course à la Primature était peut-être dû à une certaine ignorance doublée de la volonté de lui faire payer son "attachement à certains principes".

Sur l’image caricaturale qu’on projette de lui dans l’opinion publique en tant que "chantre du néolibéralisme économique", M. Pierre a dénoncé "ceux qui se cachent derrière ce masque" et invité les parlementaires antinéolibéraux à faire preuve de cohérence en "usant de leur droit d’ordonner le retrait immédiat d’Haïti de la BID, de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI)".

Enfin, Ericq Pierre n’a pas voulu commenter les spéculations selon lesquelles le Président Préval aurait l’intention de relancer sa désignation. Endossant l’habit d’observateur attentif de l’évolution des instutions haïtiennes, il a fait remarquer que des trois pouvoirs, seul le Judiciaire est faible. Quant aux deux autres, l’Exécutif et le Législatif, ils sont suffisamment forts pour imposer leur loi, souvent à leur profit, et c’est l’un des grands drames de ce pays, selon Ericq Pierre.

Alors que l’ancien candidat vient de faire ses premièsres déclarations publiques sur l’événement de lundi dernier, le chef de l’Etat continue, lui, de se montrer très discret sur la façon dont il entend procéder pour doter le pays d’un nouveau gouvernement un mois déjà après la destitution de Jacques-Edouard Alexis. spp/Radio Kiskeya

jeudi 15 mai 2008

Don de 4 navires de la US Navy à Haïti

Haïti-Etats-Unis

Dans le cadre de la lutte contre la drogue

Les Etats-Unis d’Amérique ont officiellement fait don mercredi de 4 navires à Haïti, dans le cadre de la lutte contre le trafic de la drogue.

L’amiral Steeve Branham de la US Navy (marine de guerre des Etats-Unis), en a fait l’annonce mercredi, au cours d’un point de presse dans les nouveaux locaux de la mission diplomatique américaine à Tabarre (Est de Port-au-Prince).

Outre leur utilisation dans la lutte contre le trafic de la drogue, ces bateaux pourront aussi servir à protéger les côtes d’Haïti, a fait savoir le haut gradé de la marine de guerre des Etats-Unis.

Le gouvernement des Etats-Unis avait déjà fait don, le 16 juin 2006, d’un montant de $330,000 dollars américains à la Garde-Côtière Haïtienne, pour l’acquisition d’une grue et d’une fourche d’élévation destinées à aider à l’entretien et à la réparation des bateaux à la Base Amiral Killick à Port-au-Prince (Côte-Plage, banlieue sud de la capitale).

Ce don incluait une formation des membres de la Garde-Côtière Haïtienne à la manipulation des deux instruments.

La Garde-Côtière Haïtienne figure en bonne position dans le dispositif de contrôle du narco-trafic et des voyages clandestins vers les Etats-Unis mis en place dans le cadre de la coopération entre Haïti et les Etats-Unis. [jmd/RK]