vendredi 6 juin 2008

HAITI,KIDNAPPING OU SONT LES RESPONSABLES DE SECURITE?

Nous avons suivi avec une attention soutenue les déclarations du Directeur Général de la police M.Mario andresol,celles du président de la commission justice et sécurité au senat Youry Latortue et d'autres personnalités sur la recrudescence des actes d'insécurité particulièrement le Kidnapping dans le pays.En effet,tous cherchent à CLOURER AU PILORI la justice, disons mieux les juges comme principaux responsables de la montée de cette vague de kidnapping.

Sans être l'avocat de la justice qui n'est pas"" un enfant de choeur"" dans les tous les pays,il essayer de comprendre le comportement herronté de ces responsables incompétents qui cherchent une façon à accuser la justice quoi qu'elle ne soit pas un ""SAINT""certe,mais ne peut- être sur la scellette comme élément responsable des cas de kidnapping dans le pays.

Toutefois,il est temps pour que les responsables de sécurité reconnaissent leur incompétence pour n'avoir aucun plan d'organiser la sécurité dans le pays.Monsieur Mario Andrésol dans ses diverses déclarations avait dit hau et fort que l'institution policiere qu'il dirige contient 25% des policiers impliqués dans des actes criminels( VOLS,DROGUE ET KIDNAPPING)qu'a fait-il de ces policiers qu'il a déclaré être des kidnappeurs pour épurer l'institution?IL ne faut pas seulement dénoncer à longueur de journée étant que responsable il faut AGIR.On se rappelle du cas du policier PERSONA arreté pour son implication dans des actes de kidnapping,gardé à vue au commiassariat on lui avait fait prendre la fuite pour ne pas dénoncer le reseau, ce n'était pas un juge qui lui a fait evader du commissariat.

Le kidnapping est un fléau,une épidemie qui peut attaquer tout citoyen n'importe quand il faut chercher à resoudre ses causes et ses differents aspects qui sont d'ordre Economique,politique, reglement de compte personnel, et social, sans quoi les responsables incompétents qui cherchent uniquement à proteger leur poste(Job) trouveront toujours un bouc émissaire(la justice) au lieu de créer un plan de sécurité efficace capable de resoudre ce fléau et à garantir la sécurité de tout citoyen.

En dépit de tout,autant qu'il existe des responsables de sécurité n'ayant aucun plan sur la sécurité du pays,ce problème restera comme un voeu pieux,la sécurité publique d'un pays est tellement importante,elle ne peut etre confiée à un CLIC d'Amis où l'un cherche à defendre l'autre de ses incompétences,de ses incapacités et de ses impairs.

On accuse la justice à tort ou à raison d'avoir libéré des bandits(des kidnappeurs)mais ils sont enregistrés à l'APENA avec un numero d'e

écrou,les organisations interessées pourraient en cas de besoin repertorier les noms des accusés de kidnapping à l'APENA et le cas echeant publier lwe nom des Magistrats qui les ont libérés pour ne pas donner image de vouloir affaiblir la justice ni de créer des diversions à l'gard de tout l'appareil judiciaire.

J'estime avoir dit

Me. Napela SAINTIL
Magistrat

Mario Andrésol a-t-il échoué? //de Jean Phares Jerome, Claude Gilles

By Jun 6, 2008, 11:30

Mario Andrésol a-t-il échoué?

Le haut état-major de la Police nationale n'a pas répondu mercredi à une convocation de la commission Sécurité et Justice de la Chambre basse autour du phénomène du kidnapping. Agacés, les députés ont promis de se venger.

Les kidnappeurs semblent ne pas avoir entendu le cri de détresse de la population haïtienne qui marchait mercredi à Port-au-Prince contre le kidnapping. Quelques heures seulement après l'événement, une fillette de huit ans, fulmine le député Steven Benoît, a été enlevée dans les parages du sous-commissariat de Thomassin 25. « C'est un fait divers que je signale aux responsables de la PNH », a dit, d'un ton ironique, l'élu de Pétion-Ville qui remet en question la volonté du haut état-major de la PNH de mettre les kidnappeurs hors d'état de nuire.

Comme le député Steven Benoît, d'autres parlementaires membres de la commission Justice et Sécurité à la Chambre basse ont critiqué sans ménagement les autorités policières qui peinent à trouver la bonne formule pour combattre le phénomène du kidnapping. « Le directeur général de la PNH, Mario Andrésol, doit savoir qu'il a échoué », a lancé le député Ronald Larèche qui, avec d'autres collègues, attendait en vain les autorités policières pour discuter des mesures à adopter contre le kidnapping.

« La montée vertigineuse du phénomène du kidnapping, le statut des différents kidnappeurs arrêtés et la situation au Service des pompiers », tels sont les points qui devraient être à l'ordre du jour de la rencontre avortée avec le ministre démissionnaire de la Justice, René Magloire, le directeur général de la PNH, Mario Andrésol, l'inspecteur général en chef de l'institution, Fritz Jean, le directeur central de la Police judiciaire, Frantz Thermilus, le directeur central de la Police administrative, Destroel Germain et le chef de Service des Pompiers, Donald Grégory William.

Seul le chef de Service des Pompiers a répondu à la convocation des députés. Le ministre Magloire qui avait, dans une lettre, manifesté son intérêt pour la rencontre a brillé par son absence. Tandis que les autres invités étaient dans les parages du Parlement pour assurer la sécurité du Premier ministre désigné, Robert Manuel, qui y a été soumettre les pièces nécessaires à la ratification de son choix. « Les autorités policières manifestent un certain mépris pour la population haïtienne, s'énerve le député Levaillant Louis-Jeune. Elles préfèrent se déployer dans les rues à la place des policiers pour assurer la sécurité de Robert Manuel au lieu de répondre à notre convocation afin de trouver une issue au problème du kidnapping. » Plus amer, le député Ronald Larèche a invité Mario Andrésol à tirer les conséquences de son échec en matière de sécurité.

La sécurité figure au nombre des priorités du pouvoir en place. Le budget de la PNH est depuis deux ans en hausse. Une enveloppe de 517 millions de gourdes a été octroyée cette année à l'institution policière pour faire face à ses multiples besoins. « Les résultats tardent pourtant à venir, se désole le parlementaire. La PNH vient d'acquérir plusieurs véhicules de luxe sans avoir lancé un quelconque appel d'offres. » Quels sont les critères utilisés pour l'acquisition de ces véhicules? Combien de ces véhicules ont été confiés à l'Unité de lutte contre le kidnapping et aux unités impliquées directement dans la lutte contre la criminalité? », s'interroge l'ex-policier devenu député.

Jean Pharès Jérôme
Claude Gilles

jeudi 5 juin 2008

Analyse hébdomadaire du Doyen Gérard Etienne : DU TERRORISME D’ETAT AU TERRORISME SOCIAL

LA REVOLUTION (TRANQUILLE) HAITIENNE (183).
DU TERRORISME D’ETAT AU TERRORISME SOCIAL
LA LONGUE MARCHE VERS LE CHANGEMENT.

Dr Gérard Etienne.

Notre peuple est victime de nos propres insuffisances intellectuelles puisque nous pratiquons le marronnage linguistique en refusant d’appeler un chat un chat et Conzé un fripon : parce qu’en appelant président « un chef d’État proclamé,» non élu à la majorité absolue 50+1 nous créons un tas de contradictions dans lesquelles se perdent nos 80% d’analphabètes. Et voilà que, sans le savoir peut-être, : nous utilisons le langage de nos bourreaux pour nommer des réalités tragiques qui nous empêchent de vivre au lieu d’appliquer à nos discours une sémantique appropriée aux crimes à fleur de terre à Port-au-Prince. Autre preuve l’emploi quotidien du terme de bandit à la place de terroriste. Alors qu’il y a un glissement sémantique au terme de bandit (ce que les dictionnaires appellent le sens figuré,) le terme de terroriste se pose avec une précision non camouflée par quelque nuance : « membre d’une organisation politique qui use du terrorisme comme moyen d’action, qui exécute des actions du terrorisme.» Et le terrorisme : « Emploi systématique de la violence (…) pour atteindre un but politique (prise, conservation, exercice du pouvoir) et spécialt. Ensemble des actes de violence (attentats individuels ou collectifs, destructions) qu’une organisation politique exécute pour impressionner la population et créer un climat d’insécurité. Le terrorisme peut être une méthode de gouvernement » (Robert, éd.1968, p.1950).

Cette définition traduit objectivement la tragédie qu’Haïti traverse depuis 1994. En effet un mouvement politique a choisi comme moyen d’expression la violence systématique a) pour exercer le pouvoir et b) pour le gouverner à vie. L’objectif jusqu’à présent est atteint puisque le mouvement met le grappin sur le pouvoir politique, ça fait déjà dix-huit ans, ce qui fait de la population du pays un ensemble social à bout de souffle tombant sous les coups de massue non interrompus des Bossales malfaiteurs .Et parce qu’ils sont au pouvoir, le peuple est donc soumis à un terrorisme d’État. Si puissant qu’il influe sur toute la vie sociale au point que personne, même à l’étranger n’ose critiquer le Roi et les Barons du régime pervers au Palais national et à la Primature. On a pensé, à un moment donné, que Lavalasse ayant démantelé les Forces Armées d’Haïti pour les remplacer par une armée sud-américaine d’occupation, on a pensé disons-nous que l’État haïtien allait faire un tout petit pas vers une démocratie à la hauteur d’un petit pays civilisé. Rien que pour prouver aux puissances donatrices (particulièrement les États-Unis) la capacité des Nègres à bien gérer les sommes substantielles d’argent (on parle de 70p.c. du budget national) tiré du portefeuille des contribuables. Mais on aura beau écrire, beau crier contre une classe d’hommes pour qui le crime est le seul moyen d’imposer à la nation une domination tyrannique; on aura beau se référer à des actes ignobles pour bien montrer le poids de notre enquête sur un dossier qui normalement devrait interpeller la CIA ou la DEA, le Grand Chef comme ses maîtres à penser Staline et Pol pot renforce, à la barbe du pays et du monde, son dispositif de répression en nommant à la tête des commissions et des organisme d’État des éléments déjà identifiés comme les auteurs du meurtre, à la suite parfois de tortures physiques d’honnêtes citoyens. Et cette fois-ci le grand Chef impose le choix de ses principaux lieutenants sans tenir compte de la réaction des masses, sans tenir compte aussi de la mise en garde de tous les leaders d’opinion de la diaspora (ceux de l’intérieur sont censurés et ne peuvent courir le risque de mettre une torche enflammée sous la queue des animaux à visage d’homme).
Tout Port-au-Prince connaît parfaitement bien la tribu prévalienne chargée de mettre le terrorisme d’État en mouvement. Les principaux déjà identifiés se retrouvent à la tête d’une commission présidentielle et un organisme d’État. L’un d’entre eux était le major général de l’Opération Bagdad 1 qui a fait 1991 morts et 119 policiers criblés de balles. Un autre est le petit chef d’un micro-organisme après avoir purgé trois ans de prison aux États-Unis pour activités criminelles. On parle d’un éventuel Chef de régiment qui comblerait le poste tant convoité de Jacques E. Alexis. Celui-ci coordonnerait assurément tous les mauvais coups des terroristes d’État.

Nous en voulons pour preuve probante à notre hypothèse une pièce historique d’une importance capitale. Il s’agit d’un réquisitoire que l’ancien Sénateur Irvelt Chéry avait remis à notre collègue le Dr Stanley Lucas. Ce réquisitoire était donc rendu public et il était adressé à tous les commissaires du gouvernement de la République, à tous les Doyens des tribunaux civils de 1ère instance, à tous les juges d’instruction et autres officiers de justice du territoire. L’auteur de ce document en situe assez bien les déterminants : « Citoyen haïtien, écrit-il, je souffre autant que mes compatriotes de l’horrible situation d’injustice et d’impunité qui caractérise le contexte actuel d’une société haïtienne déstructurée. Sénateur de la République, dûment élu et représentant le peuple haïtien dans sa quête de justice sociale (…) je me trouve dans l’obligation de DENONCER (nous soulignons) par-devant vos juridictions des actions abusives qui ont choqué et endeuillé la population haïtienne durant plusieurs années (janvier 1995 à nos jours 17 novembre 2000) et dont les auteurs connus ne sont pas jusqu’à présent poursuivis par la justice. Cette situation d’impunité semble plutôt élargir indéfiniment le cadre du crime organisé en Haïti » Après avoir regroupé les crimes d’État en cinq catégories, nous classerons :
a)les assassinats suivis de morts d’hommes ou de femmes (49)
b) les cas de massacres de plus de trois personnes tuées ou blessées (10)
c)les scandales financiers, détournements des fonds et autres crimes économiques (cas de faux chèques émis au préjudice du Ministère de l’Économie et des finances et dépassant 100.000.000. de gourdes jamais résolus)
d) le cas du détournement des fonds de la République de Chine (Taiwan) d’un montant de 20.000.000$US pour la réfection de la route de Carrefour.
e)le scandale de la vente illégale de six avions des anciennes Forces Armées d’Haïti.
f) les plus de cent millions de gourdes des petits projets de la présidence
g) la corruption dénoncée par la banque mondiale dans la gestion d’un projet de 50.000.000 de $ d’après le Wall Street Journal, édition du 26 janvier 1999
h) le détournement des fonds budgétaires élevés à 60 millions de gourdes
i) les incendies criminelles à Jérémie en décembre 1999 et plus récemment à l’Anse D’Hainaut, à Port Salut, à Aquin.

Maintenant les hommes de pouvoir et le terrorisme, ce qui nous autorise à parler d’un terrorisme d’État. L’auteur du réquisitoire a cité les nom et prénom de 13 personnalités publiques qui ont occupé des postes importants et qui ont été des acteurs respectés sur la scène nationale et internationale. Même si ces personnalités ont fait des gorges chaudes vu que leur nom figure dans le document, il n’en reste pas moins vrai qu’elles n’ont jamais engagé un avocat pour des poursuites légales à l’endroit de l’auteur..
Et le plus drôle, le plus dramatique dans tout cela, c’est que les acteurs politiques criminels courent les rues. Comme si de rien n’était. Nous voilà donc devant un pouvoir qu’on refuse d’identifier, entendu une présidentielle monarchique avec une cour prête à lui baiser les pieds pour l’obtention des faveurs.

On comprendra alors que du terrorisme d’État au terrorisme social il n’y a qu’un pas à franchir, celui peut-être de promotion dans la hiérarchie des grands. Poser cette hypothèse c’est cerner le terrorisme comme un mal de vivre et aussi comme une entreprise avec ses forces productives, son conseil d’administration, ses institutions financières et juridiques En d’autres termes le crime de Kidnapping est, pour l’heure, la forme la plus raffinée de la rapine bossale dirigée contre les membres d’une société à la suite d’une enquête fouillée sur leurs biens. Il faudrait ici ouvrir une parenthèse pour déclarer que ni les hommes de pouvoir ni leurs proches (parents ou amis) n’ont jamais subi les foudres du terrorisme .Ainsi, on le répète, il n’est pas trop loin le chemin qui conduit du terrorisme d’État au terrorisme social. Étant donnée la plus value d’une terreur organisée et structurée par le pouvoir politique, étant donnée aussi l’impunité dont bénéficient ceux et celles pour qui le genre humain est une blatte qu’on écrase, on va passer à une vitesse supérieure qui sera le kidnapping. Au fur et à mesure que fleurit ce type de criminalité, il va, en quelques mois, devenir un phénomène social, d’où le kidnapping de l’adolescent Kareen Xavier Gaspard (16 ans) enlevé puis torturé (le crâne broyé, la chair brûlée) et assassiné malgré la rançon versée aux terroristes. On parle aussi, dans le même temps, de l’enlèvement d’un bébé de deux ans, de 25 cas de kidnapping depuis le début du mois de mai. D’une vingtaine de personnes enlevées au Cap-Haïtien La mort du jeune Kareen a soulevé la colère et la révolte d’une très grande majorité de nos compatriotes, ce qui a amené MAD. Beatrice Dalen cour-Turnier à produire un texte émouvant. Un extrait :

Pendant que je suis là à rire et à danser
Quelque part, pas trop loin de moi, une
Femme qui crie et qui hurle son chagrin

Pendant que moi je suis là à causer de
De tout et de rien, il y a tout près de là
Une femme dont les tripes viennent
De se nouer à jamais
La douleur qui est la sienne n’a pas de nom
Humain .La douleur qui est la sienne
Ne peut être racontée. Son fils la chair
De sa chair, le sang de son sang vient
De lui être enlevé. Brûlé, torturé; on a retrouvé
Son corps ce matin dans les rues de la
Capitale. Comme un chien ils l’ont lâché,
Laissé dans le caniveau, nu, brûlé, mort.

Gardons-nous de pointer du doigt des (opposé au déterminant les) vagabonds de Cité Soleil comme les auteurs immédiats des actes terroristes. En effet plusieurs réseaux sont actuellement impliqués dans ce crime contre l’humanité. Il y a ce réseau qui tient absolument à la présence de la MINUSTAH en Haïti. Pour cela il convient de multiplier les cas de kidnapping dans le but de démontrer l’utilité de la force onusienne, seule capable d’imposer la sécurité. Il y a un réseau qui investit tout simplement dans une activité criminelle, soit, mais aussi lucrative. On peut donc engager des petits exécutants, ceux qui doivent mettre la patte sur la victime désignée. . Mais il incombera au capitaliste de négocier la rançon vu qu’il est un personnage respecté des institutions financières et du système judiciaire. Et parce qu’il est connu du monde de la finance, il aura des informations pertinentes sur des compatriotes dont les comptes bancaires contiennent beaucoup d’argent. Et en cas de non liquidité pour une rançon le banquier acceptera de bon cœur de faire un prêt sous forme d’hypothèque aux parents de la personne kidnappée, Toutefois il faut aussi inclure dans le processus de négociation Monsieur le notaire qui détient le cadastre d’une propriété hypothéquée. Il y a enfin le réseau politique qui fait payer cher la dissidence .En général la personne kidnappée est assassinée. (François Latour)Certainement chaque cas de kidnapping doit être évalué selon les possibilités financières de la victime.
Quant à savoir si ce crime relève strictement de la politique, nous relativiserons la réponse. Beaucoup de compatriotes ont été purement et simplement massacrés. Rappelons, sous les gouvernements lavalassiens le massacre de cinq proches du Colonel Lamy, le génocide des habitants de Raboteau et de la Scirie.Il y a, dans ces massacres, un fonds certain de politique. Les criminels ne tolèrent pas la dissidence. Sauf qu’il peut bien exister, à côté du terrorisme d’État, un terrorisme social, c’est-à-dire une activité criminelle qui soit une entreprise administrée par des bonshommes qui refusent de passer leur temps derrière le comptoir d’un magasin.

Alors que faire? Commencer à redonner à Lavalasse la monnaie de sa pièce en commençant à nommer les réalités telles quelles sont. Nous savons bien que la presse locale est censurée sur bien des points. Et il serait exagéré de conseiller aux jeunes journalistes une méthode d’enquête qui peut aider à identifier des bourgeois kidnappeurs. Néanmoins il faudra appliquer à nos propos une sémantique fonctionnelle de manière à ce que les puissances qui continuent à cautionner ce mouvement terroriste puissent le mettre dans le même panier que les éternels broyeurs du genre humain.

Dr Gérard Etienne

mercredi 4 juin 2008

Un Géant est tombé

Le confrère journaliste Sonny Bastien, Président directeur général de la station privée
Radio Kiskeya depuis 1994

Poste le 4 mai 2008

Georges Sami Saati

La colonie journalistique est en deuil à la suite de la mort du grand animateur de radio, Sonny Bastien Président Directeur Général de Radio Kiskeya, le lundi 2 juin à l'Hôpital du Canapé Vert.

J'ai eu le privilège et l'honneur de connaître ce grand monsieur, et passé des moments sublimes à son bureau au local de la radio. Je l'admirais pour son intelligence, son courage et son sens d'humour.
Il avait des amis partout parce qu'avec lui la vie était simple, il était charmant et généreux. Moi et mes amis, prenions un plaisir énorme à l'écouter à la radio, il savait dire ce que tout le monde pensait tout bas. Il avait la hardiesse de défendre le droit des autres derrière son microphone.

Sonny paraissait défier le destin. Il semblait qu'il n'avait pas peur des autocrates de droite ou de gauche. Haïti Press Network a écrit que Sonny était : « Connu pour ses éditoriaux coup de poing, ses pubs accrocheuses et pleines d'humour, ses mots qui sont restés dans le vocabulaire haïtien (il a popularisé, entre autres, les termes zenglendo, panzou, boum peta, zèfèyis) et sa voix chaleureuse ».

Lorsqu'un compétiteur commercial, ami du régime du président Préval (première version), voulait faire une contrefaçon sanctionnée par la loi pour tromper le peuple en faisantpasser une pâte dentifrice du nom de DINA pour GINA, notre compagnie avait fait appel à sa sagesse et connaissance du marché haïtien. Etant donné que légalement on ne pouvait pas aboutir à un résultat équitable, Sonny a tout de suite créé une publicité belliqueuse du nom de « DINA dynamite pour dents ». Ce que la Justice ne pouvait pas nous octroyer, la voix de Sonny sur les ondes a permis la rentrée immédiate de ce produit préjudiciable à la population.

La disparition inattendue de ce guerrier pour l'indépendance de la presse,a semé la douleur dans l'âme de tous les auditeurs de la grande famille de radio Kiskeya ainsi que sa famille implorée. Devant ce douloureux coup du sort, je suis à la fois attristé et décontenancé. Je voudrais apporter un peu de réconfort à tous les éléments de la presse, maisaujourd' hui, le chagrin m'empêche de trouver les mots adéquats pour soulager les uns et les autres affligés par cette désolation.

Sonny, Paix à ton âme ! Tu fus un de ces Guides modestes dans notre "monde" aux valeurs renversées. Mes pensées affectueuses accompagnent la famille en ces moments difficiles.

A son épouse Marie Claude Bastien, ses fils Marc-Vallières et Stéphane Bastien, à toute sa famille, à l'équipe de Radio Kiskeya Liliane Pierre-Paul, Marvel Dandin, Stéphane Pierre-Paul et tous les autres professionnels de la station, je tiens à vous présenter mes chaleureuses sympathies et mon
indéfectible amitié.

Succès de la marche contre les actes d’enlèvement

Succès de la marche contre les actes d’enlèvement

Plusieurs milliers de personnes ont participé à une grande marche contre les actes de kidnapping ce matin à Port-au-Prince. La marche a débuté vers 10 heures du matin devant l’église Sacre cœur de Turgeau avec des milliers de personnes portant des T shirts noirs ou blancs.

Vers 10 heures 30 AM, les organisateurs de la marche ont remis une lettre au commissaire de police de Port-au-Prince pour exiger l’adoption de nouvelles dispositions susceptibles de freiner les actes de kidnapping. La foule a continué à grossir à l’approche du champ de Mars.

Des participants ont lancé des cris de complainte pour témoigner le refus de la société face aux actes d’enlèvements dont certains se sont soldés par l’assassinat des victimes.

" Nous sommes fatigués avec ces actes d’enlèvement ", lançaient des manifestants qui en raison de leur colère n’ont pas respecté le mot d’ordre de marche silencieuse.

Les portes de plusieurs maisons de commerce étaient fermées et de nombreux employés des secteurs public et privé avaient pris part à la marche.

Arrivés devant le palais de justice les manifestants ont eu la surprise de constater que les porte de cet édifice étaient verrouillées. Aucun juge n’était présent pour recevoir la lettre leur a-t-on fait comprendre, provoquant la colère des manifestants.

Après quelques minutes d’attente un responsable du palis de justice s’est présenté pour recevoir la lettre des organisateurs de la marche.

Les manifestants ont lancé des slogans hostiles aux membres de l’appareil judiciaire. " Vendeurs de justice" criaient des manifestants contre les juges qui libèrent les kidnappeurs appréhendés par les forces de l’ordre.

samedi 31 mai 2008

SOS Kidnapping au Cap-Haïtien... Silence! Les criminels sont à l’œuvre !



Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Souvenir FM
Cap-Haïtien, Haïti


Comme un esprit démoniaque, le kidnapping s’abat et s’étend sur la ville du Cap-Haïtien. En moins d’un mois, plus d’une vingtaine de personnes ont été enlevées puis libérées contre rançons. On rapporte qu’une jeune prostituée a été retrouvée morte suite à sa disparition. Elle aurait été kidnappée, violée puis mutilée par ses ravisseurs. Récemment, soit le samedi 30 mai 2008, le comptable de l’Ecole Professionnelle Saint-Esprit du Cap-Haïtien, a été enlevé au beau milieu de la ville.

Si dans le temps le kidnapping au Cap-Haïtien était un fait isolé, lié aux règlements de comptes, circonscrit ou endigué par les forces de sécurité, depuis le mois d’avril 2008, il est généralisé. Les criminels frappent tout le monde sans discrimination. Les femmes sont en majorité les premières victimes. Parmi les cas connus, elles représentent plus de la moitié. De source hospitalière, on signale plusieurs cas de femmes violées sans répits par des hommes de gangs. Elles ont été sodomisées à longueur de journée. Dans un état grave, elles ont été signalées à l’Hôpital se faire soigner contre une possible infection au VIH/SIDA.

La majorité des cas de kidnapping n’a pas été déclarée au service de police. Les familles ne font pas confiance aux agents de la force publique. Au sein de la population civile, des rumeurs circulent sur la possible implication de policiers dans le kidnapping. On se pose des questions sur la Direction Départementale de la Police du Nord-Est vu que les personnes kidnappées au Cap-Haïtien sont, comme rapportés par les victimes eux-mêmes, gardées dans des champs du département du Nord-Est. Des policiers seraient liés à des gangs de Ouanaminthe et de Port-au-prince. La semaine du 19 mai 2008, un informateur de la police sur la frontière haitiano-dominicaine a été abattu par un kidnappeur évadé de prison à la faveur de la complicité active des geôliers. Le fugitif est connu sous le nom de Willy.

La police quant à elle critique la passivité de la population qui coopère sans la moindre résistance avec les bandits. Elle reproche aux familles victimes le fait de ne pas porter plainte, ni faire une déposition au registre de la PNH.

De source policière, on nous apprend l’arrestation d’un des criminels impliqué dans la vague de kidnapping qui secoue la ville du Cap-Haïtien. Il s’agit de Antoine Jean-Robert alias Ti Doudou. Un complice est aussi arrêté pour détention illégale d’arme à feu. Ti Doudou est originaire de Vaudreuil (entrée sur de la ville du Cap-Haïtien sur la Nationale #1). Il s’était évadé de la prison civile du Cap-Haïtien avec la complicité d’agents pénitentiaires au mois de mars 2008. Toujours, selon les informations, les kidnappeurs qui opèrent au Cap-Haïtien viennent de Port-au-prince. Un contact dans le Nord ayant assuré la logistique et l’armement, ils frappent, séquestrent les victimes dans des champs de canne du Nord ou du Nord-est, récupèrent la rançon avant de regagner Port-au-prince comme un citoyen paisible dans un bus de transport public.

Les vêtements de l’homme d’affaire Lavaud Géhu ont été retrouvés dans un champs de canne entre Lory et La suisse. Le déficit de contrôle effectif du terrain par la Police Nationale pose de grand problème. Les bandits utilisent les territoires non couverts par les forces de l’ordre pour séquestrer en pleine air leur victimes. Il faudra penser à une police rurale capable de combler le vide laissé par l’absence des Chefs de section. Les champs de canne qui sont aux environs de Cap-Haïtien (Lory, Dubré, Carrefour père, Carrefour Laguerre, la suisse, Fossé Capois) et dans le Nord-est posent problèmes. D’ailleurs un bandit peut parcourir tout le pays sans être inquiété. Il peut s’arrêter dans une localité, exercer à partir de ce point focal provisoire des actes criminels, sans être questionné par une autorité locale.

Les leaders politiques quant à eux établissement un lien entre l’insécurité, le renouvellement du mandat de la MINUSTAH. Elusca Charles de l’OPL exige une enquête internationale sur ces violences à répétition, chaque fois que le Conseil de Sécurité doit se pencher sur le renouvellement du mandat de la MINUSTAH. Sommes nous victimes d’initiative criminelle de la part de corrompus de l’ONU qui font fortune en Haïti ? De plus, les manœuvres politiques liées à la crise actuelle sur la nomination d’un nouveau premier Ministre peuvent encourager la délinquance. L’annonce des élections sénatoriales créée un besoin d’argent qui, pour plus d’un, doit provenir d’actes illicites. Aussi, depuis le départ d’Aristide, à l’approche des fêtes patronales d’été, nous observons une vague d’insécurité et de spoliation. S’agit-il d’une initiative de partisans pour maintenir au sein de la diaspora haïtienne l’idée qu’Haïti est ingouvernable sans Aristide.

En tout cas, la police semble être dépassée par la situation. La MINUSTAH ne nous parait utile à grand-chose. La peur semble s’installer au Cap-Haïtien. Avec moins de moyens logistiques les policiers de bonne foi font de leur mieux. D’ailleurs c’est logique que les kidnappeurs pressurés par la présence policière de la zone métropolitaine quittent le département de l’Ouest en direction du Nord jusqu’à hier paisible. Si la terreur qui endeuille les familles au Cap-Haïtien aujourd’hui peut servir à rendre indispensable la validation de ‘‘Monsieur Sécurité’’ à la primature, elle pourrait aussi provoquer un mouvement de révolte sociale car les capois n’accepteront pas de rester chez eux, otages passifs de la peur. Aux autorités de solutionner ce problème urgent car le capois vit dans sa ville, sur son trottoir, dans son quartier, sur sa place publique. Cela restera ainsi ! Pas question de devenir une ville carcérale comme Port-au-prince, assiégée tout azimut par des criminels de tout poil! Ceux qui prétendent nous diriger doivent apporter une solution pertinente à ce mal systémique qui menace de détruire le tissu social.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
31 Mai 2008

SOS Journalistes appelle les USA à s'expliquer...

Guyler C. Delva,président de la CIAPEAJ et S.G. de SOS Journalistes, lors d'une conférence de presse ce jeudi au local de son organisation

L'organisation haitienne de défense des droits des journalistes, SOS Journalistes, a appelé jeudi l'ambassade américaine et le gouvernement des Etats-Unis à fournir des explications sur les circonstances du meurtre du journaliste Espagnol, Ricardo Ortega, perpétré le 7 mars 2004 par des soldats américains de la force multinationale intérimaire déployée en Haiti au lendemain du départ du président Jean-Bertrand Aristide, selon un rapport du juge d'instruction, Bernard Saint-Vil.
Les dépositions de témoins et les informations recueillies lors du transport sur les lieux des évènements ont établi que ce sont les militaires étrangers qui ont tiré à hauteur d'homme et qui sont responsables de la mort du journaliste espagnol, Ricardo Ortega, selon le rapport du juge instructeur dont SOS Journalistes a obtenu copie. Or, plusieurs témoins, y compris des journalistes étrangers qui étaient sur place ou qui s'étaient précipités sur les lieux des incidents mortels à l'annonce de la nouvelle, ont pu confirmer que ces militaires étrangers n'étaient autres que des soldats de l'armée américaine.


Le journaliste Ricardo Ortega a trouvé la mort alors qu'il couvrait, le 7 mars 2004, une manifestation de réjouissance organisée par les opposants du président Aristide, contraint à l'exil quelques jours auparavant. Au moins six autres personnes avaient également été tuées, selon les témoignages.


Des hommes armés réputés proches du leader déchu étaient remarqués du haut de Bel-Air (des coups de feu auraient même été entendus de ce côté-là), tandis que le confrère a été mortellement atteint jusqu'au bas de la rue Lamarre, dans une cour protégée (contre les tirs éventuels de bandits postés au haut de Bel-Air) par le building abritant le Petit collège St Martial, selon le rapport qui cite des témoins.

Des confrères espagnols, voire des enquêteurs spécialisés venus d'Espagne, avaient mené une enquête sur le terrain et sont parvenus à la conclusion que Ricardo Ortega avait été atteint de projectiles provenant des armes détenues par des militaires américains.


A la lumière de l'ordonnance du juge instructeur, le secrétaire général de SOS Journalistes, qui préside également la Commission Indépendante d'Appui aux Enquêtes relatives aux Assassinats de Journalistes (CIAPEAJ), Joseph Guyler C. Delva, a appelé le gouvernement américain à fournir des explications sur ce meurtre.¨Le gouvernement américain doit des explications à la famille de Ricardo Ortega, ainsi qu'à la grande famille de la presse mondiale que nous constituons, sur les circonstances de ce meurtre perpétré par ses agents,¨ a déclaré Guyler C. Delva, lors d'une conférence de presse au local de son organisation où il rendait compte de l'état d'avancement des différents dossiers d'enquêtes sur les meurtres de journalistes en Haiti.¨


Nous n'avons aucune indication que ces soldats américains ont voulu délibérément attenter à la vie d'Ortega, mais cela n'empêche que les circonstances de ce meurtre doivent être définitivement élucidées,¨ a martelé M. Delva.

¨ Et pour ce faire, les autorités du gouvernement des USA et de l'armée américaine doivent identifier les soldats ayant fait partie de la patrouille qui était dépêchée sur les lieux de la manifestation le 7 mars 2004 et mener une enquête en vue de déterminer s'il y a eu négligence ou intention criminelle et, le cas échéant, prendre les sanctions qui s'imposent contre les auteurs de ce meurtre,¨ a exigé Guyler C. Delva.¨


Notre confrère Ortega n'était pas un objet ou un rat qu'on pouvait écraser sans aucun souci ni aucun risque d'avoir à rendre compte,¨ a lancé le secrétaire général de SOS Journalistes. ¨C'était un être humain qui avait droit à la vie et ses proches, ses collaborateurs et ses confrères ont droit à des explications,¨ a insisté M. Delva, président de la CIAPEAJ.


Cependant, un rapport de police anonyme et monté de toutes pièces avait accusé des militants Lavalas, dont Jean-Marie Samedi et Yvon Antoine dit Yvon Zap Zap, d'avoir planifié l'assassinat d'Ortega. L'enquête a montré le contraire.


Menaces et intimidations contre des journalistes


Le défenseur des droits des journalistes a également dénoncé les agressions, menaces et actes d'intimidation dont plusieurs professionnels des médias ont été l'objet au cours de ces derniers mois et de ces dernières semaines dans différents endroits du pays.


Le responsable de SOS Journalistes a fustigé le comportement de certaines autorités judiciaires et municipales qui menacent des journalistes, notamment à Jérémie dans Grande-Anse et à Saint-Marc dans l'Artibonite.


Frantz Augustin (correspondant de Radio Caraibes FM à St-Marc), Nixon Dénéus et Marc Antoine Aldolphe (Radio Tèt-A-Tèt), Philostène Manacé (Radio Dynamic FM), Mario Charles (Radio Delta),Gérald Guillaume (correspondant de Mélodie FM à Jérémie) et Pedro Edouard (caméraman de la TNH à P-AU-P), pour ne citer que ceux-là, ont été victimes d'actes d'agression, de menaces ou d'intimidation de la part de certains officiels ou policiers.


L'organisation de défense de la liberté de la presse a condamné l'attitude notamment du maire de Saint-Marc, Bonard Charles, et de son chef du personnel, Spriclane Petit-Frère, ainsi que celle du suppléant juge de Paix, Emile Jean-Pierre, qui se sont adonnés à des manigances pour faire emprisonner des journalistes sous de fallacieuses accusations de diffamation. La sécurité de ces journalistes demeure menacée. SOS Journalistes rappellent que les autorités seront tenues pour responsables de tout ce qui peut bien arriver à ces confrères.


M. Delva, lui-même, fait l'objet de poursuites, sous prétexte qu'il aurait commis une diffamation contre l'ancien sénateur Rudolph Boulos dont il a dénoncé le refus de se présenter par-devant le juge Fritzner Fils-Aimé qui enquête sur l'assassinat, le 3 avril 2000, du plus célébre journaliste et commentateur politique et directeur de Radio Haiti Inter, Jean L. Dominique. ¨Ces soi-disant actions en justice ne sont que des actes d'intimidation et de persécution qui cachent des intentions encore plus macabres,¨ a dénoncé Guyler C. Delva.


Tout en prônant l'adoption d'un code d'éthique pour responsabiliser davantage les journalistes et les médias haitiens, M. Delva promet de lancer un véritable plaidoyer auprès des institutions compétentes, dont le Parlement, en vue de décriminaliser la diffamation qui sert souvent de prétexte aux ennemis de la démocratie et des libertés individuelles pour brimer la liberté de la presse et d'expression.

Analyse de ROBERT BENODIN


Thèmes de l’Emission de la semaine

Orlando le 30 mai, 2008

Actualités Politiques : Grandes Lignes

L’irruption des émeutes de la faim, est issue de l’indifférence du gouvernement Préval/Alexis, pendant de longs mois, envers tout une multitude de problèmes,. N’étant pas à l’écoute des masses et ayant un mépris manifeste pour leur misère, le gouvernement ne s’est pas soucié du fait, qu’elles avaient atteint leur seuil de tolérance. Qu’il suffisait d’un simple déclic pour les mettre en branle, ventilant leur insatisfaction, leur mécontentement et leur frustration. Bien qu’il y ait eu infiltration pour en augmenter la violence, il ne reste pas moins vrai que ces manifestations ont été fondamentalement l’expression légitime du mécontentement et de la frustration des masses. Comme solution politique, Prévale nous a offert la tête d’Alexis. Le corollaire à cette manœuvre politique, est devenu lui-même une autre crise, les difficultés pour la confirmation du nouveau premier ministre. Il ne faut pas confondre cette trêve après les émeutes de la faim, à une période de paix. Quand on interroge les masses sur leurs vraies opinions et leur état d’âme, par rapport à la situation, on se rend compte du fait que malheureusement rien n’a été fait pour améliorer leur sort. Au contraire, les revendications et les ressentiments ont augmenté d’intensité, proportionnellement au désir et au besoin de les manifester. En d’autres termes, du train que ça va, les masses sont prêtes à sortir de leurs gonds. Un peuple qui a faim, n’a aucun intérêt dans la stabilité politique. Dans leur vernaculaire, elles décrivent, de manière très imagé, leur attitude par rapport à la situation : « Mamite la ap bouilli ». La question qui vient automatiquement à l’esprit, quand est-ce que cette marmite sautera ? Quel sera l’effet ou l’envergure de cette nouvelle irruption ? La répression militaire pourra-t-elle la contenir, cette fois-ci ? Si Lula n’accepte pas que ses soldats soient placés en première ligne, la PNH pourra-t-elle seule, contrôler les prochaines émeutes ? Voilà les questions qui prioritairement préoccupent les esprits.

Les éléments de cette crise multiforme, ayant été examinés, disséqués et analysé à l’infini, l’incompréhension des différents aspects et facettes de cette crise, ne peut pas être l’élément de blocage. Il ne s’agit pas non plus, ni de l’inexistence, ni de l’impossibilité de trouver et de mettre à exécution des mesures adéquates. Mais le fait reste et demeure qu’aucune mesure n’a été prise pour trouver et exécuter des éléments de solution aux différents aspects et facettes de cette crise multiforme. Ce n’est pas sans raison que ces questions persistent : Pourquoi cette indifférence d’un gouvernement formé de partis de masse, envers le sort des plus vulnérables ? Pourquoi ce laxisme, cet immobilisme de la part de ce type de gouvernent ?

Certes, on l’attribue surtout à la forme, un gouvernement de coalition, à l’absence de synergie entre les ministères, et à une espèce d’autonomie de facto, de chaque parti politique titulaire d’un département ministériel, par rapport aux autres. On l’attribue aussi à l’absence de coordination à partir du sommet etc. Si gouverner, c’est surtout prévoir, qu’est-ce qui a empêché à ce gouvernement de voir venir les émeutes de la faim, quand les gémissements et les hurlement des plus vulnérables, se faisaient entendre clairement des quatre coins du territoire, depuis des mois (Grangou Clorox) ? Qu’est-ce qui a empêché à ce gouvernement, si non de résoudre, mais au moins d’améliorer la situation pour éviter cette irruption de mécontentement d’avril dernier et de l’autre qui ne tardera pas à se manifester sous peu ? Quel est l’élément de blocage qui a maintenu, ce laxisme, cette immobilisme et cet état de léthargie du gouvernement ? Certes, le ministre Marie Laurence Lassègue n’a fait qu’illustrer le dysfonctionnement du pouvoir exécutif, mais post mortem. Tenant compte des négociations et tractations qui se font pour la confirmation du premier ministre, qu’en sera-t-il du prochain cabinet ministériel, si on maintient le même scénario, la même formation de coalition des partis de masse titulaires des départements ministériels ? A quoi peut-on s’attendre ?

On est tous d’accord sur le fait, que seul le changement d’homme à la primature et au cabinet ministériel, venant de la même moule, ne sera d’aucun effet. Certes, la clique de Robert Manuel s’est embarquée tambour battant dans le financement d’une campagne pour briser la cohésion du groupe parlementaire le CPP. Robert Manuel s’est assis avec Sô Anne et René Civil pour négocier une trêve. En d’autres termes pour éviter un réchauffement prématuré ou immédiat du béton, avant, pendant ou après sa confirmation. Cependant ce qui nous inquiète au sujet de la viabilité ou de la longévité de cette trêve, est la suivante ; où se situent les commanditaires par excellence de carnages, tel que Gérard Jean Juste et Jean Bertrand Aristide par rapport à cet accord ?

Le projet de loi électorale a été retourné au parlement par l’Exécutif. En d’autre terme, Préval fait duré le jeu pour ne pas renouveler le mandat des 3e sénateurs. Après le sacrifice odieux du jeune Kareem Gaspard, les gens commencent à se rendre compte du fait que le kidnapping est politique. Et que le CNDDR, est en train de construire sa propre base d’OP armées pour le compte du gouvernement, qui est directement engagée dans, et est responsable de, cette recrudescence de kidnapping et d’insécurité. Qui est donc le compositeur et le chef d’orchestre de cette symphonie déconcertante ? Qui est donc le boulanger qui est en train de pétrir ce pétrin qui ne pétrit plus ?

Perplexe, on est forcé de se poser la question : Qu’est-ce qui constitue donc l’élément de blocage, responsable de la stagnation économique, de l’immobilisme, et du laxisme gouvernemental ? Qui mène cette politique de centralisation et de contrôle absolu de l’appareil d’Etat ? Qui est envoûté manifestement par la hantise de l’omnipotence présidentielle, qui ne se gène pas de la clamer publiquement et en présence du premier ministre ?

Certains pensent, que dans cette deuxième tentative de confirmation de premier ministre, Préval gagne à tous les coups.

-Si d’une part, Robert Manuel est rejeté par l’une ou l’autre chambre du parlement, ça offre à Préval l’opportunité de faire durer le jeu, de diaboliser encore plus un parlement dysfonctionnel et de justifier autant que faire se peut sa dissolution.
-Si d’autre part, Robert Manuel est confirmé, il a l’exécuteur de basses œuvres qu’il se cherche pour, contrôler l’appareil d’Etat, contrôler les élections, centraliser encore plus le pouvoir politique et gérer la cohésion sociale par la force et l’internalisation de la peur.

Indépendamment du scénario qui garantit à Préval de gagner à tous les coups dans le cadre spécifique de la confirmation du premier ministre, il y a malgré tout à l’avant-scène politique une réalité truffée de tout un ensemble de problèmes auxquels Préval n’a jamais accordé aucune priorité. Certes, après les émeutes de la faim, Préval a commencé à accumuler des fonds pour parer aux difficultés de la rentrée des classes en septembre. Ce qu’il n’a pas encore compris, est qu’un problème, peu importe son importance relative, ne remplace pas un autre, il s’additionne aux autres pour en augmenter la pression. N’ayant rien fait pour augmenter la production nationale. N’ayant rien fait pour stimuler l’économie. N’ayant rien fait pour réduire le chaumage. N’ayant rien fait pour réduire la cherté de la vie. N’ayant rien fait pour réduire l’insécurité etc. Les problèmes de la rentrée des classes viendront donc s’ajouter à toute cette liste de problèmes pour augmenter la pression de la crise. Cette problématique a déjà fait les preuves de sa volatilité, l’irruption des émeutes de la faim.

Il est évident que depuis 2 ans que Préval est retourné au pouvoir, que le pays est à la dérive, sans programme de gouvernement, sans plate-forme politique, sans aucun sens de direction. Préval a refusé délibérément, dès le début de sa compagne électorale, d’avoir un programme de gouvernement, par respect pour la notion que préconise la Théologie de Libération : Avoir un programme de gouvernement est une attitude et une position élitiste par rapport aux masses. Il faut être constamment à l’écoute des masses.

On se rappelle, tout au début de son retour au pouvoir, que Préval avait fait semblant, pendant des mois, de ne pas être intéressé, ni au pouvoir, ni à son exercice. Il aurait dû, à cause de la nature de son gouvernement, réaliser le besoin de saisir cette opportunité pour établir un leadership fort, créant rapidement la synergie nécessaire, pour donner un sens de direction à ce groupe de ministre venant de différents instruments et de formations politiques. Plus intéressé au dialogue et à la négociation avec les bandits, il a raté cette opportunité. Il a ratée l’impératif du moment, par négligence, par une absence totale de compréhension de son rôle historique et par manque de vision.

Certains pensent que bien qu’envoûté par l’appas du pouvoir et dominer par la hantise de l’omnipotence présidentielle, que le vrai Préval, le Préval sui generis, n’a aucune qualité d’un leader, ni dans ses manières, ni physiquement, ni mentalement. Cependant, ayant pris goût au pouvoir et ayant certains handicapes et blocages psychologiques, pour compenser son complexe d’infériorité, il adopte dans son entourage, où il se sent à l’aise, des airs de mégalomane, mais est certainement un introverti. Force est de constater et surtout de comprendre que Préval n’a jamais été responsable de la conquête de son pouvoir. Il a toujours été catapulté au pouvoir par quelqu’un d’autre. Il l’a été en deux fois, sans aucun effort de sa part, d’abord par Aristide et ensuite par Alexis. Voilà un homme qui se trouve dans une position de chef d’Etat qui n’est pas équipé, ni physiquement, ni mentalement pour assumer une telle responsabilité.

C’est un fait connu, qu’il est constamment forcé de frapper du poing sur la table pour imposer son opinion, parce qu’il ne peut pas convaincre par son argument, par son panache, ou par son aura présidentiel. Il n’inspire pas le respect dû à son titre et à son rang. Son complexe d’infériorité se manifeste par un certain cynisme. Il est plutôt rusé qu’intelligent. Il a aussi des fixations. C’est ce qui explique que sa stratégie préférentielle, est plutôt l’usure.

C’est un fait irréfutable que, malgré la présence manifeste à l’avant-scène politique d’une multitude de problèmes graves, en dépit des possibilités de catastrophe qu’ils peuvent provoquer, Préval préfère donner la prépondérance à l’omnipotence présidentielle et au contrôle de l’appareil étatique, pour augmenter son assurance personnelle et la confiance en soi (self confidence). On a à la présidence un handicapé, inadéquat pour remplir ce rôle. Sa présence au pouvoir est un élément de blocage. Peu importe qui est confirmé premier ministre, la hantise de l’omnipotence présidentielle, portera Préval à prendre ombrage de toutes initiatives prises par un premier ministre, qui ne vient pas personnellement de Préval. Il les interprétera comme un empiétement sur la sphère de son autorité. L’élément de blocage qui a empêché au pays d’avancer sous Aristide, comme sous Préval, c’est précisément cet handicape psychique. C’est cette psychose. Evidemment, ce n’est pas au pouvoir dans des circonstances aussi difficiles que l’on peut traiter cette psychose. Au contraire le pouvoir aggrave cette psychose. Le prépondérance de l’omnipotence du pouvoir politique, voilà l’élément de blocage qui perdure depuis un demi-siècle, qui a fait d’Haïti le pays le plus pauvre et le plus corrompu du monde !

Opion de Stanley Lucas sur Robert Manuel

Nous vivons l'absurde. On dirait le monde a l'envers. L'homme qui depuis vingt ans a travaille pour créer les kidnappeurs est désigné par le président comme Premier Ministre. Robert Manuel a Saint Jean Bosco, au palais national, au ministère de la justice a passe son temps à créer les chimères de la république transforme aujourd'hui en kidnappeurs. L'homme a semé l'insécurité en Haïti pendant plus de deux décennies. Les chimères et les kidnappeurs et le monopole de bourdon sont les seuls a être enchante de cette nomination.

J'écoutais le directeur du service des pompiers dans l'émission ranmase de ce Samedi. C'est vraiment grave, son service n'a ni les camions, ni les équipements nécessaires lui permettant de faire son travail malgré les rapports envoyés a ces supérieurs hiérarchiques pendant plus de quinze ans. Ce service n'a même pas un téléphone qui permettrait aux citoyens de téléphoner quand le feu éclaté. C'est un exemple concret pour vous montrer que Manuel n'a rien règle en vingt ans pour la sécurité nationale de notre pays. Le service des pompiers n'est pas structure, la police nationale non plus, nous n'avons aucune force pour protéger le territoire national, au lieu d'opérer les reformes nécessaires et créer une armée au service de la démocratie, ils ont détruit l'armée. De 1990 a 2008 Manuel a occupe toutes les fonctions possible au niveau de la sécurité nationale d'Haïti et n'a rien fait comme récompense le kavalye polka est nomme premier ministre. L'absurdité a son paroxysme. Ce monsieur n'a rien institutionnalisé: neg tap kale plis chimères andedan peyi a, neg tap kale kidnapeu. Neg pat peye polisye, neg pat ekipe lapolis pou pwoteje kidnapeu. Samba Boukman ki touye 199 polisye yo remersye li Manuel nommen li nan palais. Samba Boukman ki kidnappe plis pas 500 moun, ki vyole, fe kadejak sou plis pase 400 fanm ap kale ko li nan palais. Se sa ki politik sekirite neg yo. Neg yo nommen nan palais yon zenglendo tankou Patrick Elie ki pas twa zan prizon isit Ozetazini. Zenglendo ap byen mennen. Fok sa chanje, fok nou chanje sa.

Stanley Lucas

vendredi 30 mai 2008

Décès de Me. Constantin Mayard Paul.

Nous avons apprit avec beaucoup de tristesse le décès de Me. Constantin Mayard Paul. Nous présentons nos sincère condoléances a la famille Mayard Paul. Constantin était un homme très aime de toute sa communauté et qui a fait du bien toute sa vie. Juriste d'une triture sans pareille Constantin partageait en prive ou en public le mot du droit. Il a été un modèle pour plusieurs générations de juristes Haïtiens. Je présente mes condoléances a sa femme, a sa fille Judith Mayard Paul et ses trois fils. Que la terre lui soit légère

Stanley Lucas

De recul en recul, en l’absence de gouvernance, nous attendons Godot… !

Le président ne peut pas faire de Miracles.

Sénateur Rudolph Henri Boulos


Le Premier Ministre Jacques Edouard Alexis n’a pas pu offrir de solutions. La cherté de la vie augmente davantage chaque jour et dénie à la population Haïtienne toute forme de bien-être, même l’accès à la nourriture de base, et déjà des signes de famine font leur apparition dans certains endroits du pays. L’insécurité s’accroît davantage avec comme corollaire une augmentation du chômage dans une population déjà frappée par un taux de chômage de plus de 70%. La rentrée scolaire s’annonce chaude, très chaude. Il est donc clair, qu’en lieu et place de progrès, nous allons de recul en recul.


Force est de constater que le niveau prohibitif des prix des produits de première nécessité n’est pas un problème conjoncturel mais traduit plutôt un profond malaise politique et économique qui risque de conduire à une catastrophe humanitaire si des mesures appropriées à court, moyen et long termes ne sont pas appliquées. Les responsables politiques n’ont, jusqu’à présent, pris aucune action corrective sérieuse ; ils ont, une fois de plus, tendu leur « kwi » à la communauté internationale qui a encore exprimé sa solidarité envers notre pays en octroyant une aide alimentaire d’urgence. Cependant, l’impact sera de courte durée et n’aura d’effet bénéfique que si le gouvernement accompagne cette aide de mesures économiques adéquates pour augmenter la production agricole dans le moyen terme. Déjà, en janvier 2008, le Sénateur Boulos avait sonné la sonnette d’alarme suite à une visite dans le département du Nord Est, mais les autorités n’ont pas jugé bon d’y répondre.


Malgré ce constat d’échec, le gouvernement de la République s’enorgueillit de sa bonne performance en mettant l’accent sur l’équilibre macroéconomique et un surplus budgétaire au niveau des finances publiques. D’entrée de jeu, il faut souligner que l’équilibre macroéconomique est une condition nécessaire, mais non suffisante pour l’investissement et la croissance économique. Cet équilibre n’a de valeur que s’il engendre une augmentation des investissements dans l’économie qui se traduit par une croissance de la production nationale, la création d’emplois et une amélioration du standard de vie de la population.


Ce gouvernement semble ignorer que l’investissement est une fonction du risque et de la rentabilité. Une analyse objective de la situation politique, sociale et économique nous conduit à conclure que la mauvaise gouvernance aggrave la situation du pays et augmente le risque d’investissement en Haïti. De fait, La perception du risque d’investissement est telle que les investisseurs nationaux ou étrangers se refusent à risquer leur capital dans un environnement aussi volatile. Cette gestion irresponsable de la chose publique peut conduire encore à des troubles sociaux qui peuvent même mettre en danger les acquis démocratiques de l’année 2006.


De retard en retard, de crise en crise, créés de toute pièce ; la situation politique et sociale s’est empirée.



Un observateur avisé de la situation Haïtienne ne peut ignorer l’extrême degré d’insatisfaction générale qui prévaut dans tous les secteurs de la vie nationale, malgré les déclarations de satisfecit du gouvernement et de la communauté internationale. Plutôt que d’affronter les problèmes et de trouver des solutions appropriées, le gouvernement préfère détourner l’attention vers des points non prioritaires ou d’aller de dilatoire en dilatoire, évitant ainsi les questions prioritaires.


Au début de l’année dernière, qui a encouragé le CEP de Max Mathurin à ne pas publier les résultats des élections des ASECs et des Délégués de ville pour empêcher que les élections indirectes devant mener à la formation du Conseil Electoral Permanent ne se réalisent ? En réaction contre cet accroc à la démocratie, des Députés et des Sénateurs ont pris l’initiative d’organiser une journée de réflexion au Kaliko Beach Hotel le 28 Juillet 07 pour contraindre le pouvoir central à publier ces résultats. Ce qui est certain, c’est que l’Exécutif, à l’étonnement de tous, a lancé entre-temps tout un débat sur la réforme constitutionnelle qui a fait couler beaucoup d’encre, mais n’a abouti à aucun résultat concret. Puis, vint le tour des convocations illégales des membres du CEP par devant le Commissaire du Gouvernement et toutes la série de discussions sur le tribunal compétent pour entendre le cas. Serait-ce la Haute Cour de Justice ou le Commissaire du Gouvernement ? Encore une fois, aucune décision n’est sortie de ces débats. L’exécutif s’est alors lancé dans de longues consultations avec les différents secteurs de la société pour la formation d’un nouveau CEP qui a vu le jour vers la fin de l’année 2007. Sur la demande de plusieurs secteurs et pour palier à la déficience totale de ces nouveaux conseillers en matière électorale, l’Exécutif a, de nouveau, nommé Mr Jacques Bernard qui a démontré ses capacités lors des trois tours d’élection de 2006 comme Directeur Générale. Mais l’Exécutif a jugé bon de changer les règles du jeu au beau milieu du jeu. Il a décidé de changer les règlements généraux du CEP alors que la condition d’acceptation de Monsieur Bernard était le maintien de ces règlements puisqu’ils ont été testé en 2006 et se sont prouvés efficaces. Monsieur Bernard alors démissionne avec pour conséquence un long retard anticipé des élections pour le renouvellement du tiers du Sénat et la crise politique qui s’en suivit car dix Sénateurs ont du quitter leur poste à partir du 8 Mai 2008, sans que des élections n’aient eu lieu. Personne ne peut prévoir la durée de temps nécessaire à un CEP totalement étranger aux affaires électorales pour l’organisation des élections. Une fois de plus, l’attention est détournée sur la question de la double nationalité, comme si c’était la priorité du moment, pour permettre au Palais National de perpétrer un coup d’état contre le Parlement et la Constitution en contraignant un Sénateur de six ans à partir en exil pour des raisons de sécurité personnelle. Comment alors comprendre toutes les promesses faites à la diaspora haïtienne par ce gouvernement sur cette question ?


L’on ne peut s’empêcher de penser que ce gouvernement, incapable de gouverner, se tourne de préférence vers une succession de petites crises au lieu de s’attaquer de front aux urgents problèmes qui ravagent notre pays. Il serait irréaliste de croire que la situation sociopolitique va s’améliorer, vu la tendance d’un gouvernement qui n’a fait que tergiverser pendant deux ans et qui, par ses propres actions (retard des élections indirectes et le tiers du Sénat, coup d’état contre le Sénat et la Démocratie,) mise en place d’un CEP sous le contrôle total de l’exécutif pour faire une sélection a un moment qui leur sera favorable,) nous conduit à une crise politique qui va s’agrafer sur une crise économique grandissante.


La situation économique


La situation économique du pays ne peut être plus désastreuse qu’elle ne l’est aujourd’hui. Depuis deux ans, les agronomes au pouvoir n’ont pris aucune mesure sérieuse pour encourager la production nationale dans les différents secteurs de l’économie, particulièrement l’agriculture.


Le secteur primaire (agriculture, élevage, pêche, industries extractives) représenté à plus de 90% par l’agriculture qui contribue à 25% du Produit Intérieur Brut (PIB) continue son déclin, car le gouvernement n’a établi aucune politique agricole pour renverser la tendance et augmenter la production. Il y a un besoin urgent de moderniser l’agriculture en Haïti avec l’introduction d’un système d’accompagnement des cultivateurs et de projets d’irrigation particulièrement dans les plaines du Nord Est, du Nord Ouest, dans la plaine des moustiques et de l’arbre, dans la plantation dauphin. Tous ces projets peuvent être rentabilisés à court et moyen termes avec un investissement de l’ordre de US 40 Million de dollars. Il y a aussi un besoin urgent de moderniser l’agriculture en Haïti avec l’introduction d’équipement mécanisé car notre productivité et notre rendement par hectare sont parmi les plus faibles au monde. Combien de kilomètres de canaux d’irrigation ce gouvernement a-t-il nettoyé, élargi ou créé en deux ans? Le gouvernement a-t-il en collaboration avec le secteur privé introduit des engrais appropriés dans toutes les zones agricoles pendant ces deux dernières années ? Alors, comment pouvons nous être compétitifs même sur notre marché interne ? Il n’est donc pas étonnant que les denrées traditionnelles de consommation soient importées à un rythme de plus en plus alarmant. En fait les importations de produits agricoles se chiffrent à près de US$ 400 millions et atteignent près de 30% de la valeur de nos importations globales. Cette fuite importante de devises est presque l’équivalent de ce que nous payons pour la facture pétrolière alors qu’une bonne politique agricole pourrait nous doter de la capacité d’augmenter notre production et ramener nos importations de produits agricoles à un niveau négligeable. Cette économie de devises nous permettrait d’augmenter nos importations de matériels et d’engins lourds dont nous avons grand besoin pour le développent de notre pays. (On n’aurait plus besoin d’emprunter 50 millions de dollars pour racheter des engins qui ont déjà été acheté en 98). D’autre part, une relance profitable du secteur agricole créerait des centaines de milliers d’emplois au niveau des sections communales. L’introduction simultanée de certains services de base diminuerait la migration vers les milieux urbains et allégerait la pression sur les infrastructures déjà inadéquates des municipalités.


Dans le court terme cependant, et pour alléger la souffrance de la population, des actions ponctuelles devraient être prises. En plus de l’aide alimentaire consentie par la communauté internationale, Il est urgent d’éliminer toutes les taxes directes sur certains produits agricoles importés tel le riz, le maïs, le blé, l’huile et réduire les taxes indirectes substantiellement, comme les charges portuaires sur ces produits et autres qui constituent l’assiette alimentaire. Ces actions ne constituent en rien une subvention car aucune ressource financière générée à partir d’autres sources ne sera utilisée pour baisser le prix de ces produits. Ceci ne correspond qu’à une réduction d’une taxe qui fera partie de la politique fiscale du gouvernement, dans le même esprit que tous les produits ne sont pas taxés au même niveau. Mais ce gouvernement a refusé de prendre de telles dispositions sous le fallacieux prétexte qu’elles seraient en violation de certains accords. Contrairement à ce que le gouvernement avance, cette stratégie reflèterait le cours normal de mesures économiques ponctuelles que tout gouvernement responsable se doit de prendre au bénéfice de son peuple, comme d’autres gouvernements à travers le monde l’ont fait. Quand le Sénateur Boulos avait proposé les trois points suivants en Janvier 08 a savoir : réduction de la taxe sur le riz, un programme de micro crédit aux petites marchandes qui servent de courroie de transmission des cultivateurs aux marchés, « Boutik Agricol », pour fournir des intrants agricoles aux paysans, le gouvernement avait systématiquement refusé car il estimait la proposition trop coûteuse. Aujourd’hui, l’USAID, est en train d’investir plus de 60 million de dollars pour donner a manger a ceux qui ont faim alors que le Venezuela apporte une contribution en engrais en don. Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas agi plus tôt ?


Le secteur secondaire (industries manufacturières, eau, électricité, bâtiments et travaux publics) ne représente que 16% du PIB, mais joue un rôle important dans la création d’emplois surtout au niveau des industries de sous-traitance. Le gouvernement n’a adopté aucune nouvelle initiative pour optimiser les retombées de la loi HOPE sur le chômage endémique qui sévit dans notre pays. Les contraintes du développement de cette industrie sont encore plus aigues aujourd’hui : La pénurie d’espace industrielle, le manque d’électricité, le coût excessif du port ne constituent que quelques exemples de facteurs limitatifs que le gouvernement aurait du commencer à résoudre dès le lendemain du vote de la loi. Des démarches sont entreprises pour prolonger dans le temps la durée de la loi HOPE alors que le gouvernement n’a pris aucune disposition pour s’assurer de la mise en place d’infrastructure adéquate pour accueillir ces nouveaux investisseurs potentiels.


Le secteur construction peut lui aussi constituer une source importante d’activité économique et un grand pourvoyeur d’emplois, d’autant plus qu’il existe une grande demande au niveau de l’habitat. La pénurie de logements a atteint des proportions alarmantes et là encore, le gouvernement a négligé de formuler une politique d’incitation financière à la construction. Les taux d’intérêt sont trop élevés, et l’accès au prêt hypothécaire est presque non existant. Encore une fois, ce secteur devrait recevoir un traitement fiscal privilégié pour satisfaire un besoin fondamental de la population haïtienne.


Quant aux travaux publics (construction de routes ou autres) Il est quant même surprenant de constater que, malgré les différentes sources de financement disponible, ces projets tardent à se concrétiser ou avancent trop lentement pour réaliser leur total impact sur l’emploi et le désenclavement des différentes régions du pays. On n’a pas l’impression que ce gouvernement comprend l’urgence d’un développement rapide des infrastructures qui sont tellement nécessaires à la croissance d’autres secteurs de l’économie nationale. Peut être que ce gouvernement vise un second mandat pour pouvoir atteindre sa vitesse de croisière ou le vrai démarrage ?


Le secteur tertiaire (commerce, hôtels, transport, communications et autres services) représente un peu plus de 50% de l’économie et est un pourvoyeur important d’emploi, surtout en milieu urbain. A part certains efforts déployés dans le sous-secteur touristique par le Ministre P. Delatour, il est malheureux de constater qu’il ne pourra jamais réaliser son potentiel tant que dure l’insécurité. Aucune autre politique n’existe qui puisse encourager le développement rationnel des autres composants du secteur tertiaire. Et pourtant, ce secteur peut avoir une croissance accélérée si le gouvernement s’implique avec le secteur privé dans une politique d’accompagnement en réduisant les obstacles à son développement.


La balance des paiements a pu maintenir un équilibre précaire à cause des US$ 1.6 milliards de transfert annuel de la diaspora Haïtienne. Nos exportations de marchandises n’atteignent qu’un peu plus de US$ 500 millions dont la contribution de la sous-traitance dépasse les 80% alors que nos importations sont plus de trois fois plus importantes soit US$ 1.6 milliards. Un tel déficit commercial (US$ 1.0 milliard) en plus d’un déficit net de plus de US$ 400 millions pour les services, ne peut être maintenu trop longtemps pour une petite économie aussi ouverte que la nôtre, d’où la nécessité de diminuer rapidement nos importations à travers une relance moderne de notre agriculture comme indiqué plus haut dans la section traitant de l’agriculture.

Une réponse rapide de la part du gouvernement pour assurer la mise en place des infrastructures nécessaires pour accommoder les investisseurs potentiels de la loi HOPE aurait pu permettre d’ augmenter nos exportations. L’effet combiné d’une diminution de nos importations et d’une croissance de nos exportations réduirait le déficit commercial à un niveau facilement gérable dans un laps de temps assez court. De plus, l’épargne en devise permettrait l’importation d’équipements pour accélérer la croissance économique plutôt que d’être utilises à des fins politique, de corruption des institutions démocratiques dans un pur objectif de maintien de pouvoir épicurien comme le dit si bien Daly Valet.

La Sécurité

L’insécurité est avant tout politique ; elle est manipulée à partir des plus hautes sphères de l’Etat. Pourquoi avoir libéré des Kidnappeurs notoires ? Pourquoi avons-nous un DDR qui réarme et gère les bandits comme des milices politiques pour semer le deuil et la destruction ?

Quelle est la finalité de cette campagne de terreur à travers le Kidnapping et l’exécution d’enfants innocents.

Pourquoi avoir laissé les casseurs infiltrés les émeutes de la Faim pour détruire les entreprises qui sont déjà si difficile à créer.

Il nous faut rétablir la sécurité dans les villes et surtout dans les sections communales pour que les habitants des zones rurales puissent recommencer a investir dans l’élevage.

Tout compte fait, le Gouvernement du Président Préval a échoué. Il lui incombait au minimum de créer les conditions nécessaires pour faciliter les investissements locaux et attirer les investisseurs étrangers puisque l’épargne domestique n’est pas suffisante pour un développement accéléré de notre économie. Croire qu’un environnement macroéconomique stable peut résoudre les problèmes d’un pays qui a surtout besoin de développement équivaut à une démission de ses responsabilité s, comme vient de le prouver l’équipe gouvernementale sortant par dessein ou manque de vision. D’ailleurs, ou est la stabilité macroéconomique dans une économie ou le taux d’inflation dépasse les 10% et les taux d’intérêt gravitent entre 23% et 34%, ou l’investissement privé est quasiment nul et ou les citoyens crèvent de faim ? Le micro crédit déjà difficilement accessible, enregistre des taux d’intérêt qui gravitent aux environs de 45%, taux absolument prohibitif pour toute sorte d’activité commerciale.

Il ne fait aucun doute que nous ne sommes pas encore sur le chemin du progrès réel. Tant que la bonne gouvernance fera défaut, nous continuerons à aller de recul en recul. Pour éviter une catastrophe humanitaire et éradiquer l’instabilité politique, sociale et économique qui menace avec persistance notre pays, il faut à tout prix arriver à mettre sur pied un gouvernement mieux avisé politiquement, doté d’une vision plus claire du développement et plus soucieux du bien-être national.

En attendant Godot, comme nous sommes en plein dans le théâtre de l’absurde, nous osons espérer qu’après la défaite de Mr. Eric Pierre qui n’a pas eu la chance de présenter ses plans de refonte de l’Etat, après la comédie jouée à Mr. Jean Max Bellerive, le prochain larron sera plus heureux et aura le support du Chef de l’Etat. De plus, nous implorons les cieux que le Chef Omnipotent saura reculer d’un pas pour donner à son premier ministre désigné, l’espace nécessaire pour pouvoir fonctionner et délivrer la manne qu’il aura apportée dans son « jakoute ». Messieurs, Pitié, attendez 2010 pour commencer vos joutes, le peuple a faim.

Parlementaires halte-là!


Jean Erich René
30 mai 08

« Comme tous les groupements politiques qui l'ont précédé historiquement, l'Etat consiste en un rapport de DOMINATION de l'homme sur l'homme fondé sur le moyen de la violence légitime » affirme Max Weber. Il n'existe aucun Etat sans une force de coercition qui assure le respect des lois réglementant la vie en société. Toute faiblesse des dirigeants conduit irrémédiablement vers une crise sociétale. La dynamique interne et externe conditionne le niveau et l'intensité de la Force Publique pour maintenir la barque nationale à flot. Il n'est pas question de laisser toute une population à la merci d'un groupe de petits parvenus présomptueux profitant de la décomposition de l'Etat haïtien.

« Tout Etat est fondé sur la force » reconnaît Trotski. Si les citoyens pouvaient s'autogérer on n'aurait pas besoin d'un Président, d'un Premier ministre ni de la PNH. Par contre le laxisme du Chef d'Etat, l'absence d'un Gouvernement depuis le 12 avril 2008, la démission de la Police, le laisser-faire de la MINUSTAH expliquent principalement la recrudescence de l'insécurité dont le kidnapping des écoliers est la consécration ultime Il ne nous appartient pas de juger, mais notre conscience citoyenne nous oblige, sans rien espérer en retour, à braquer nos lampes sur certains coins d'ombre de la scène politique haïtienne.

En analysant la physionomie des civilisations du monde, l'Etat détient le monopole de la violence physique légitime. Si un groupe particulier s'impose par la violence c'est parce que l'Etat le tolère. « L'ETAT EST LA SOURCE UNIQUE DU DROIT A LA VIOLENCE. » (Max Weber : Le savant et le Politique p.125, Edition 10/18). Il y a toujours une lutte constante au niveau de tous les Gouvernements pour la distribution du pouvoir. De l'Etat primitif jusqu'à l'Etat moderne les collaborateurs du Prince, au niveau des postes-clés, sont toujours recrutés dans le cercle de ses amis intimes. Le choix d'un Premier ministre est d'abord politique. La désignation de Robert Manuel par René Préval est légitimée par son dévouement à son chef, son héroïsme et les qualités prodigieuses dont il le croit investi pour sortir le pays du pétrin. Soulignons que Robert Manuel a démobilisé l'Armée Rouge, grâce à l'aide de Guy Philippe, le filleul de Pierre Denizé son cousin qui partageait le même toit que lui à Pétion avec Alix Fils Aimé du DDR. Il faut bien positionner les acteurs pou comprendre comment la toile des événements est tissée.

Le pouvoir charismatique bâti sur la démagogie qu'exerçait le prophète a laissé une structure sociale vermoulue. Il faut rétablir l'autorité de l'Etat selon un statut légal exigeant l'obéissance de tous. Une telle
soumission nécessite la présence d'une force de coercition. Cette approche est privilégiée par la Communauté internationale, de plus en plus inquiète du fiasco de son intervention dans le dossier politique haïtien. Ainsi s'explique le retour de René Préval au Palais National en 2006. Contrairement à ce cliché de frère jumeau d'Aristide, le cordon ombilical s'est rompu. A l'insu du Grand Public se déroule actuellement entre les deux compères un bras de fer très dangereux pour la survie de la nation. Le conflit a éclaté à cause de la détermination de Jean Bertrand Aristide, pressuré de laisser le territoire de l'Afrique du Sud. Jacob Zuma le nouveau favori de l'ANC, le remplaçant de Mbequi, s'est soulevé contre les frais de séjour d'Aristide, au coût de 29 mille dollars par mois, puisés à même les fonds publics.

Le Président René Préval qui a vécu l'enfer, au cours de son Premier Mandat sous la pression d'Aristide et de ses sicaires, refuse de lui jeter un regard compatissant Ingratitude, s'écrient Aristide et ses partisans.
Mais rappelons que la mission secrète de Préval est d'en finir avec le régime totalitaire de Lavalas qui n'a laissé que ruine et désolation. Le principe du vaccin est donc mis à profit en inoculant au malade le même microbe dans son système afin de l'immuniser. Pour combattre l'agent pathogène Préval utilise son droit régalien en faisant appel à un homme d'une trempe d'acier. Mais la faim justifie-t-elle les moyens employés par le Président René Préval. L'insécurité est surtout économique, alimentaire. Le virus politique ne fait qu'exploiter cette porte d'entrée.

Il revient au Chef de l'Etat, mandaté par le Peuple, de choisir son Etat-major administratif compte tenu des priorités de l'heure. La sécurité publique, le faciès le plus important du pouvoir, légitime le choix de
Robert Manuel, l'homme capable de mettre hors d'état de nuire la horde lavalassienne téléguidée par Jean Bertrand Aristide. Cette décision a soulevé un tollé. L'accusation la plus caustique pour le Premier ministre
désigné concerne sa participation à l'assassinat du Colonel Jean Lamy. Est-ce vrai ?

En politique haïtienne le mensonge, la médisance sont des armes efficaces. La lecture du livre de Jean Florival : « La Face cachée de Papa DOC »(Mémoire d'Encrier) inspire le dégoût de la politique haïtienne. Nous sommes vraiment déçus d'apprendre comment Gérard Daumec a causé la fusillade des 19 officiers, pour une simple lutte d'influence auprès du Président. Jean Florival, témoin oculaire rapporte qu'avec une fausse lettre, bourrée d'arsenic, Daumec a pu convaincre Duvalier, déjà très suspicieux, du complot que tramaient certains officiers. Il a même préparé la scène du carnage de Fort Dimanche en dictant certaines consignes. La politique haïtienne fait souvent d'innocentes victimes. Il faut se garder d'avaler n'importe quelle pilule, saupoudrée de sucre, sans tenir compte de la crédibilité de l'ordonnance médicale et de la validité du diagnostic posé.

Nous ne sommes pas l'avocat du diable. Cependant il est malhonnête et immoral de se servir d'un prête-nom pour faire porter des crimes crapuleux concoctés dans un laboratoire politique connu. Guy Malary, Antoine Izmery, Jean Marie Vincent, Jean Lamy, Jean Dominique etc. sont tous victimes du même tueur en série. Sa signature est identifiable par n'importe quel fin limier. Le style est le même. A la fin de son premier mandat en 1999, René Préval était un homme déprimé, défait après la mort de son père d'une crise
cardiaque en apprenant l'arrestation de son protégé Ernest Bennett, la tentative d'assassinat de sa sœur Marie Claude Calvin Préval paralysée, la torture de son chien dont le cou fut coupé et le sang projeté sur les murs du Palais National, laissait lire en filigrane ce message stressant : Le prochain ce sera vous. Robert Manuel dont les nerfs sont à fleur de peau, rouge de colère disait à Préval : C'est fini ! Je vais à Tabarre
pour arrêter Aristide. Le Président René Préval a désisté. Peu de temps après Jean Lamy tombe au coin de la Ruelle Berne. On ne sait sur quels indices se basent le colonel Dany Toussaint, Jean Claude Nord et René Civil pour identifier, de manière précipitée et consensuelle, le criminel en arguant que Jean Lamy allait remplacer Robert Manuel. Bingo! C'était un coup monté pour effacer Robert Manuel de l'Organisation des élections et permettre à la Famille Lavalas de gagner la totalité des postes électifs.
(Voir ARCHER, Edouard : Au rythme trépidant des jours p. 512-513, Presses de l'Imprimeur II, 1998-2000.)

Par une ironie du sort, ce même Dany Toussaint qui avait accusé Robert Manuel fut inculpé à son tour arbitrairement de l'assassinat de Jean Dominique parce qu'au cours d'une émission Jean Dominique dénonçait la présence de Dany Toussaint devant le local de Radio Haïti Inter à Delmas. Dany Toussaint prenait les enfants du Bon dieu pour des Canards Sauvages. Je retournerai en exil avec ma femme et mes enfants, scandait-il sur Haïti Inter. Le tueur en série s'est servi de cet alibi. Il est étonnant de remarquer que tous les suspects retenus dans l'assassinat de Jean Dominique ont été tués soit par la foule devant le Tribunal, soit en prison. Au cours d'une autopsie le cadavre de l'un d'entre eux a même disparu. Crimes
parfaits ! A qui profitent-ils ? Remontons les filières pour mieux reconstituer le puzzle afin de comprendre le panorama politique peint par l'ange du démon pour nous donner le change et détourner notre attention.

En 1999 on préparait les élections et Robert Manuel était le Secrétaire d'Etat à la Sécurité Publique. Le Président René Préval souhaitait que Jean Dominique assurât sa succession. Ainsi fut créé le KOZE PEP dont Charles Suffra servait de Leader comme paravent. Les paysans de l'Artibonite criaient déjà le nom de Jean DO. Une telle percée énervait le prophète qui jetait l'anathème sur cette nouvelle dynamique qu'il
appelait le mulâtrisme populiste qu'il voudrait combattre à tout prix. Les cibles visés sont: Jean Dominique, Robert Manuel, Pierre Denizé. La boucle des Ti Rouge fut bouclée avec l'assassinat de Jean Dominique, l'accusation gratuite de Robert Manuel et son départ pour l'exil, l'insulte faite par un chimère en pleine Cathédrale de Port-au-Prince, en présence de Jean Bertrand Aristide, en lançant au visage de Pierre Denizé, Directeur Général de la Police, un morceau de papier avec lequel il vient juste d'essuyer son cul en baissant son pantalon mais qui par une ironie du sort tombait sur le visage de Mme Aristide. ((Voir ARCHER, Edouard : Au rythme trépidant des jours p. 514, Presses de l'Imprimeur II) Voir Sauveur Pierre Etienne: L'énigme Haïtienne, p. 315-316, Mémoire d'encrier)

Le Parlement ne doit pas tomber dans le piège de l'accusation arbitraire et injustifiée. Robert Manuel n'est pas un enfant de chœur certes, mais dans le cas de Jean Lamy il n'est que le dindon de la farce. Aucune décision judiciaire n'a été prise contre lui. En revanche, le président René Prévale menace de dissoudre le Parlement en agitant le dossier de la drogue dans lequel sont mouillés certains mandataires du Peuple parmi les opposants les plus bruyants. La DEA n'attend que son signal. Parlementaires Halte là ! Prochainement un Premier ministre sera imposé sans vous ni Préval.