lundi 16 mars 2009

15 Mars 2009 : Un camion citerne stationné en pleine rue, durant 48 heures, devant le Quartier Général de la MINUSTAH dans le Nord d'Haïti.




Un camion citerne stationné en pleine rue, durant 48 heures, devant le Quartier Général de la MINUSTAH dans le Nord. Des images qui pourraient faire frémir et mettre en doute la vision sécuritaire des membres de la mission de l’ONU en Haïti, lorsqu’on se souvient de l’expérience des soldats américains au Liban en 1983. Alors, qu’on continue de placer Haïti sur la liste des pays dangereux à ne pas visiter, des experts de la MINUSTAH ne se sentent pas menacer par cette situation.

samedi 14 mars 2009

Flash ! Flash ! Kidnapping et groupes armées au Cap-Haïtien.

Par Cyrus Sibert

Cap-Haïtien, le 13 Mars 2009 ; (Ré.Cit.).-

En moins d’une semaine plusieurs cas de kidnapping ont été signalés dans la ville du Cap-Haitien.

Dubelay, professeur de français au collège Notre Dame du Cap-Haitien est l’une des victimes. Mardi dernier au soir, le professeur a été kidnappé du coté de Charrier, Vertières sur la nationale # 1.

Mercredi, une source proche de Conseil national de Désarment Démantèlement et Réinsertion (CNDDR) nous avait signalé le kidnapping d’un écolier la semaine dernière. Le kidnappeur de l’écolier est actuellement en détention. Une opération conjointe guidée par les membres du CNDDR du coté de Bel-Air a conduit à son arrestation. Il est gardé au commissariat de la ville.

Des résidents de la localité de Fort-bourgeois, une localité située à quelques mètres du site touristique Labadie, nous signalent la formation de plusieurs cellules armées. Ces cellules seraient liées à Moise Jean-Charles, Conseiller du Président René Préval et candidat au Sénat sous la bannière du parti LESPWA. Elles fonctionnent sous les noms suivants : Armée T65, Armée Immortelle, Armée Bombardier.

A l’émission de propagande du candidat de LESPWA ces groupes sont salués continuellement. Sans ambages, l’animateur encourage et félicite, sur les ondes, les hommes de la « Base T65 ».

La PNH aurait procédé à l’arrestation de 7 membres de l’Armée T65 impliqués dans un duel durant l’époque carnavalesque.

Cette semaine la Police et le CNDDR étaient très actifs à Fort-Bourgeois.

Une source proche de la PNH accuse la justice de libérer plusieurs bandits arrêtés en flagrant délit en 2008. Même quand le Doyen Me Alix Fucien et le Chef du parquet Me Clersias Célencieux sont reconnus, jusqu’à date, comme des Magistrats incorruptibles, d’autres membres du parquet sont indexés.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 13 mars 2009, 15 heures 55.

vendredi 13 mars 2009

Michèle Pierre Louis réclame plus de sérénité pour son gouvernement



La Première Ministre Michèle Pierre Louis dénonce le comportement de certains parlementaires qui annoncent à tort et a travers des actions pour renvoyer le gouvernement.

Elle indique que cette attitude risque de compromettre la situation en accentuant les hésitations de la communauté internationale. " Pendant que des ministres essaient de trouver des fonds, nous sommes constamment interpellés par le parlement", se plaint Mme Pierre Louis rappelant que le vide après le départ d'Alexis avait duré plus de 6 mois.

Faisant remarquer que les parlementaires peuvent exercer normalement leur fonction de contrôle, Mme Pierre Louis déplore les multiples convocations des membres de l'équipe gouvernementale.

Elle révèle que les ministres des finances et de la planification se sont entretenus avec les membres de la commission finance au cours de cette semaine ce qui prouve que le gouvernement est disposé à rendre des comptes. Soulignant que le gouvernement a hérité d'une lourde responsabilité, la Première Ministre croit que les multiples convocations sont de nature à nuire à l'efficacité de l'exécutif.

Les remarques de Mme Pierre Louis trouvent un écho favorable auprès de certains élus dont Guy Gérard Georges qui juge inopportune la procédure d'interpellation du ministre des finances.

Le député Steven Benoît, bénéficiant de l'appui de 4 de ses collègues, a annoncé l'interpellation dans les prochains jours du ministre Daniel Dorsainvil.

Guy Gérard Georges estime que le moment est mal choisi parce que M. Dorsainvil est impliqué dans la préparation de la prochaine conférence des bailleurs de fonds. De plus le député de Chantal Torbeck déplore que son collègue n'ait pas jugé bon de solliciter l'avis de la Concertation des Parlementaires Progressistes (CPP) sur la question.

Aide américaine à Haïti pour l’année 2009 : Développement et lutte contre le narcotrafic

Haïti-USA-Aide

L’administration Obama accorde 251 millions de dollars au pays au titre de l’aide bilatérale et des fonds additionnels dans le cadre de l’Initiative Mérida

Le Président américain Barack Obama a promulgué jeudi à Washington une loi budgétaire de l’exercice fiscal 2009 d’un montant de 410 milliards de dollars qui attribue à Haïti une assistance financière au développement et une enveloppe destinée à appuyer la lutte contre le narcotrafic, informe la presse américaine.

Dans la section réservée à l’aide aux pays de l’hémisphère occidental, 251 millions de dollars sont octroyés à Haïti.

D’autre part, dans le cadre du plan régional de la lutte contre le trafic de drogue et le crime organisé dénommé Initiative Mérida, 105 millions de dollars iront à Haïti, la République Dominicaine et les pays d’Amérique centrale. Pour sa part, le Mexique, voisin immédiat des Etats-Unis, recevra 300 des 405 millions de dollars consacrés à ce programme.

Adoptée tour à tour par la Chambre des représentants et le Sénat à majorité démocrate, la loi contient les allocations budgétaires prévues pour douze agences américaines opérant dans différents domaines à travers le monde.

Washington représente l’un des principaux partenaires bilatéraux d’Haïti. spp/Radio Kiskeya

La Banque centrale et l’Association Professionnelle de Banque démentent la faillite de banques haïtiennes

Haïti-Finances

La BRH qualifie de solide la situation financière grâce à la gestion saine et prudente des banques

jeudi 12 mars 2009,

Radio Kiskeya

La Banque de la République d’Haïti (BRH) a formellement démenti jeudi, dans un communiqué signé de son Gouverneur, M. Charles Castel, « les rumeurs selon lesquelles des banques haïtiennes, privées ou publiques, auraient subi des pertes sur de supposés placements dans des institutions financières à problème à l’étranger, comme Standford International Bank et Bernard L. Madoff Investment Securities LLC ».

Selon la BRH ou Banque centrale (en raison de sa mission primordiale de contrôle et de supervision de tout le système bancaire), il n’y a pas de menaces directes sur les banques relativement à leurs placements à l’étranger, lesquels sont constitués principalement d’obligations du Trésor américain.

« Les banques de la place sont solvables et profitables. A date, leurs fonds propres se chiffrent à 6,7 milliards de gourdes, en augmentation de 3% par rapport à septembre 2008. Leur ratio de capital par rapport à l’actif total est de 6,6% dépassant le minimum réglementaire de 5%. D’octobre 2008 à date, les banques ont réalisé un rendement sur fonds propres de 17% représentant une marge confortable d’autofinancement ou de renforcement du capital », informe la BRH.

« La BRH se félicite de la bonne performance et de l’excellent niveau de capitalisation du système bancaire et encourage toutes les banques à poursuivre la gestion saine et prudente qui s’est soldée par une situation financière solide », conclut le communiqué.

L’Association Professionnelle de Banque (APB), réunissant les banques privées de la place, a réagi jeudi de la même manière que la BRH au sujet des rumeurs sur l’imminence de l’effondrement du système bancaire haïtien. « Il n’en est absolument rien », a déclaré au micro de Radio Kiskeya le président de l’APB, M. Maxime Charles. Il a félicité les médias qui n’ont pas commis l’erreur de relayer les rumeurs relatives à la prétendue catastrophe, soulignant que la faillite annoncée des banques haïtiennes ne saurait se produire si les banques étrangères où elles ont effectué des placements ne sont pas elles-mêmes en faillite.

D’intenses rumeurs ont circulé ces dernières 24 heures, notamment sur Internet, sur la prise de contrôle imminente par la Banque centrale de nombreuses banques haïtiennes qui auraient été frappées par la crise financière internationale et certains grands scandales financiers, dont l’affaire Madoff aux Etats-Unis. [jmd/RK]

Réouverture de l'école de la Magistrature, fermée en 2003


Récemment rénovée après 6 ans de fermeture, l'Ecole de la magistrature (EMA), accueillera dans les prochaines semaines des étudiants magistrats.

La cérémonie de réouverture de l'école de la Magistrature (EMA) s'est déroulée en présence de plusieurs représentants de la communauté internationale dont les membres de la délégation du conseil de sécurité de l'ONU.

Dans son discours de circonstance, la Première ministre, Michèle D. Pierre-Louis, a dit espérer que l'EMA contribuera au renforcement du système judiciaire haïtien. Elle a remercié les partenaires internationaux ayant contribué à la réouverture de l'EMA. " La politique de formation des professionnels du secteur judiciaire s'intègre dans une politique plus large du gouvernement, à côté du renforcement de la justice et de la police, de la lutte contre la drogue, le blanchiment d'argent, le crime organisé et par la restauration de l'autorité de l'Etat", ajoute t-elle.

Mme Pierre Louis croit que l'autorité de l'Etat ne peut être rétablie que si la crédibilité ou la confiance en l'Etat est elle-même rétablie. Aussi elle réaffirme que son gouvernement s'engage à construire et à reconstruire cette confiance.

Grâce à l'appui technique de l'Organisation internationale de la Francophonie et de la MINUSTAH, l'EMA a été réhabilitée avec des fonds du Canada et de l'Union européenne et à l'aide logistique de l'USAID.

De son coté le ministre de la justice a renouvelé sa confiance en maître Bourgoin qui devra œuvre pour que "l'EMA devienne un véritable laboratoire ".

Le directeur de l'EMA, Lionel Constant Bourgoin, a indiqué que la réouverture de l'EMA est un événement majeur dans la vie du système judiciaire et tout particulièrement de chaque magistrat. " Les locaux de l'école font l'objet de grands travaux de réhabilitation depuis près de deux ans ", informe M. Bourgoin.

Il annonce des dispositions qui visent à permettre à cette école de répondre à sa vocation qui est de former des magistrats, des greffiers, huissiers et les autres professionnels au service de la justice haïtienne.

Une délégation du Conseil de sécurité débute une visite en Haïti




Une délégation de 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies est arrivée mercredi à Port-au-Prince pour une mission d'évaluation en Haïti. "Nous sommes venus pour exprimer au gouvernement et au peuple haïtiens le soutien de la communauté internationale, celui du Conseil de sécurité, et pour évaluer le mandat confié à la Minustah", la mission de stabilisation des Nations unies en Haïti, a déclaré l'ambassadeur du Costa Rica, Jorge Urbina, président de la délégation onusienne.

Durant leur séjour, les membres de la délégation du Conseil de sécurité, dont l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Susan Rice et des diplomates français, russe, chinois et britannique, doivent s'entretenir avec le président haïtien René Préval, des membres du gouvernement et des leaders du parlement ainsi qu'avec des chefs de partis et des membres du secteur privé.

"Nous voulons par cette visite réaffirmer les engagements de la communauté internationale, les engagements mutuels avec la république d'Haïti pour, à la fin de cette mission, pouvoir laisser un pays stabilisé, vivant dans la paix et dans la sécurité et poursuivant le développement économique et social pour le bien-être de ses habitants", a déclaré M. Urbina.

Cette visite intervient après une mission de 24 heures effectuée lundi et mardi par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a promis de mettre Haïti en tête des priorités de la communauté internationale.

Alors que cette délégation se trouvait à Port-au-Prince, un véhicule des Nations unies a été incendié par des jeunes dans la capitale dans des circonstances qui n'ont pas encore été déterminées, mais sans faire de blessé, a indiqué un responsable de l'ONU.

mercredi 11 mars 2009

Commission de l'immigration et du statut de réfugié - Jason Kenney regrette d'avoir nommé un proche d'Aristide


http://www.ledevoir .com/2009/ 03/11/238514. html

Le Devoir Canada
Ottawa -- Le ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, admet qu'il n'aurait pas dû nommer un proche collaborateur du régime Aristide comme commissaire de l'immigration et du statut de réfugié.

Pharès Pierre, nommé par les conservateurs à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié (CISR), a été chef de cabinet de l'ex-président haïtien Jean-Bertrand Aristide à une époque où le régime Aristide était dénoncé pour ses violations des droits de la personne. Justifier

Le ministre Kenney s'est vu bombardé de questions à son sujet lors de son témoignage devant un comité parlementaire sur les dépenses de son ministère, hier matin, à Ottawa.

D'emblée, le ministre Kenney a plaidé l'ignorance. «Je dois dire que je prends la responsabilité finale pour les nominations que je fais au cabinet. Si j'avais su de sa feuille de route en Haïti [sic], c'est bien probable que je n'aurais pas fait une recommandation au cabinet.»

Mais maintenant que M. Pierre est nommé pour trois ans, le ministre dit qu'il n'est pas aisé de le déloger. Il faudrait que le conseil des ministres le renvoie.

Avant de recommander un pareil geste au cabinet, le ministre dit vouloir demander à l'organisme qui lui a proposé l'embauche de M. Pierre ce qui s'est passé. Le ministre reconnaît cependant que cet organisme, la CISR, était au courant du passé de M. Pierre.

Tout ceci laisse l'opposition plutôt sceptique. Le député bloquiste Thierry St-Cyr souligne que le gouvernement s'est abstenu aussi de rappeler le passé politique au Québec de M. Pierre lorsqu'il a annoncé sa nomination. M. Pierre a été vice-président de l'aile québécoise du défunt Parti progressiste- conservateur; un autre détail que le ministre Kenney prétend avoir ignoré jusqu'à hier matin.

En entrevue, à la suite du témoignage du ministre devant le comité, le député libéral Denis Coderre a étalé son scepticisme. «Il y a quelqu'un qui se renvoie la balle [...] C'est sûr que M. Pharès Pierre ne doit pas être commissaire», a affirmé M. Coderre.

Le vice-président de l'Association québécoise des avocats et avocates en droit de l'immigration, Stéphane Handfield, en arrive à la même conclusion.

En entrevue téléphonique, Me Handfield a tenu à souligner que certains de ses clients se voient refuser le statut de réfugié parce qu'ils ont travaillé sous les ordres de M. Pierre, comme policiers, par exemple.

«La Commission de l'immigration rejette les demandes d'asile sous prétexte que ces gens-là ne devraient pas bénéficier de la protection du Canada parce qu'ils se sont rendus complices ou qu'ils ont commis des crimes contre les droits de la personne, en Haïti. Comment est-ce que, maintenant, le dirigeant ou des dirigeants peuvent, eux, être nommés commissaires?» demande l'avocat.

Le CEP rejette l’ordonnance du Tribunal des référés en faveur de la réintégration des candidats de Lavalas dans la course électorale

Haïti-Elections

Argument majeur : incompétence des tribunaux ordinaires en matière de conflits électoraux

Le Conseil Electoral Provisoire (CEP) a annoncé mardi dans un communiqué sa décision de ne pas tenir compte de l’ordonnance émise lundi par le Tribunal des référés en faveur de la réintégration de « Fanmi lavalas » (parti de l’ancien président Jean Bertrand Aristide) dans la course électorale.

L’argument majeur invoqué par le CEP à l’appui de sa décision est que les tribunaux ordinaires ne sont pas compétents pour connaître des conflits soulevés à l’occasion des opérations électorales.

Soulignant avoir reçu copie de la décision du juge des référés en date du 9 mars 2009 lui ordonnant de réintégrer les candidats de Lavalas « si leurs dossiers répondent aux normes légales », l’organisme électoral déclare avoir bel et bien été guidé par une telle considération en publiant la liste des candidats autorisés à prendre part aux prochaines joutes électorales.

Le CEP réitère en conclusion son engagement à réaliser des élections libres, honnêtes et démocratiques. [jmd/RK]

Bill Clinton invite les lavalassiens à espérer un avenir meilleur

Mercredi, 11 mars 2009 06:59

" Your future can be better than your past " votre avenir peut être meilleur que votre passé" est une phrase de Bill Clinton à l'attention des manifestants lavalas massés devant le palais national pour réclamer le retour d'Aristide.

Les chefs de file de Fanmi Lavalas espéraient un appui de Bill Clinton, le président américain qui avait ramené Jean Bertrand Aristide au pouvoir en 1994. Dans un premier temps les manifestants s'étaient rassemblés devant l'aéroport afin de ne pas rater l'occasion de faire entendre leurs cris.

En fait les manifestants lavalas avaient passé la toute la journée du lundi 9 mars à courir après Bill Clinton à l'aéroport et à Cité Soleil.

Si Bill Clinton s'est réjoui des propos de bienvenue à son égard, il a tout de même pris le soin de ne pas faire écho de la principale revendication des manifestants.

En guise de réponse l'ex président américain a préféré faire un souhait ou une mise au point. " Votre avenir peut être meilleur que votre passé".

Pour le juriste Samuel Madistin cette phrase peut être considérée comme un couperet. Selon lui M. Clinton a voulu faire comprendre qu'Aristide appartient désormais au passé et que son retour n'est pas envisagé.

Ce n'est pas l'avis de René Civil, un des organisateurs de la manifestation, qui veut trouver un aspect positif dans cette déclaration. " Le retour d'Aristide c'est le futur", commente M. Civil tout en admettant que Clinton n'a pas répondu directement à leurs attentes.

Ban Ki-moon et Bill Clinton se posent en défenseurs de la cause haïtienne

Haïti-ONU-USA-Visite

Le développement économique et social, la sécurité alimentaire et l’amélioration de l’écosystème constituent les principales préoccupations du Secrétaire général de l’ONU et de l’ancien Président des Etats-Unis déterminés à rendre la communauté internationale plus réceptive ; aux côtés du Président Préval et devant la mobilisation des pro-Aristide, Clinton lâche une bombe politique en demandant aux haïtiens de se tourner vers "l’avenir"

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon et l’ex-Président américain, Bill Clinton se sont engagés lundi à faire la promotion de la cause d’Haïti auprès de la communauté internationale lors d’une visite officielle de 24 heures au cours de laquelle ils devaient continuer à mettre l’emphase mardi sur la relance de l’économie nationale alors que les partisans d’Aristide ont vainement tenté d’accaparer l’événement en réclamant le retour de leur leader.

"Nous sommes venus en Haïti avec le président Clinton pour faire part de notre solidarité au peuple haïtien et pour mettre les défis auxquels le pays est confronté en tête des priorités de la communauté internationale", a affirmé M. Ban à son arrivée avant de reprendre un peu plus tard le même discours lors d’un point de presse conjoint avec le Président René Préval et l’ancien leader démocrate américain.

Intervenant en soirée au Palais National (siège de la Présidence), M. Ban s’est déclaré conscient des graves difficultés économiques et sociales auxquelles le pays est confronté depuis le passage dévastateur de quatre cyclones en automne 2008 et dans le contexte international actuel marqué par une sévère crise économique et financière. Est-ce pourquoi, il affirme miser beaucoup sur les retombées économiques et environnementales qu’aura pour Haïti la prochaine conférence internationale des donateurs prévue en avril à Washington.

Le patron de l’ONU a aussi insisté sur le rôle que doivent jouer aux côtés du gouvernement et des partenaires d’Haïti, le parlement, les partis politiques et la société civile dans les efforts visant à offrir de nouvelles opportunités au peuple haïtien.

Il a enfin salué le leadership du chef de l’Etat haïtien après avoir rappelé l’accueil chaleureux dont il avait été l’objet au cours de sa première visite en Haïti, en août 2007.

« Plus que jamais, nous avons besoin du soutien de la communauté internationale pour renforcer la détermination des haïtiens dans leur lutte pour la stabilité, la paix et le bonheur » a, pour sa part, déclaré le Président Préval dans son allocution de circonstance en présence de la Première ministre Michèle Pierre-Louis, des membres de son gouvernement et du chef de la Mission de stabilisation de l’ONU, Hédi Annabi.

Le dirigeant haïtien, qui s’est félicité de l’intérêt de ses hôtes pour l’avenir d’Haïti, dit espérer que la présence de MM. Ban et Clinton à Port-au-Prince aidera le pays à franchir un pas important dans la bonne direction.

René Préval en a profité pour exprimer son étonnement face à la décision des bailleurs de fonds de réduire de plus de 40% leur appui budgétaire à Haïti au moment où les ressources manquent cruellement pour répondre aux besoins de la population.

Il a enfin réitéré sa volonté de travailler avec le secteur privé et de faciliter la mise en place du cadre législatif, administratif et normatif nécessaires à la création d’emplois et à la relance de la croissance économique.

De son côté, M. Clinton a affiché une grande confiance quant à l’avenir d’Haïti malgré les épreuves actuelles découlant en grande partie des ouragans et tempêtes tropicales enregistrés l’année dernière. « Même si les pertes ont été très élevées, la détermination du peuple haïtien à construire un meilleur avenir est encore plus grande », a estimé, dans une déclaration conjointe avec René Préval et Ban Ki-moon, l’ancien Président qui a souligné la présence dans sa délégation de représentants de la société civile et d’hommes d’affaires américains, canadiens et irlandais. Chaque investissement contribuera à renforcer les opportunités économiques a-t-il indiqué, renouvelant sa volonté de continuer à accompagner le peuple haïtien à travers sa fondation, Clinton Global Initiative, très impliquée dans la lutte contre le Sida et qui a réalisé d’importantes levées de fonds au profit du pays.

Par ailleurs, Bill Clinton a cité comme exemple de courage et de détermination le cas d’une adolescente haïtienne de 17 ans atteinte du VIH/Sida. Cette fille, aujourd’hui très épanouie aux Etats-Unis grâce à sa volonté de vivre et à celle de ses parents, était dans un état grabataire, il y a quelques années, a martelé l’ancien chef de l’Etat. Il présente comme une source d’inspiration dans laquelle il puise tous les matins, la photo de la jeune haïtienne accrochée au mur de son bureau à New York.

D’une tonalité résolument politique, William Jefferson Clinton a aussi invité les haïtiens à se tourner vers l’avenir dans une allusion à peine voilée aux nombreuses pancartes et banderoles que brandissaient les lavalassiens avec des inscriptions en anglais pour remercier l’ancien numéro un américain et exiger, du même coup, le retour de l’ex- Président Jean-Bertrand Aristide.

« L’une des choses importantes que je peux vous dire est que votre avenir peut être meilleur que votre passé », a martelé l’ex-chef de la Maison Blanche à l’origine, en 1994, d’une intervention militaire qui avait permis à Aristide de reprendre le pouvoir trois ans après avoir été victime d’un coup d’Etat militaire.

Ils étaient plusieurs centaines à gagner les rues, les partisans de l’ancien Président exilé en Afrique du Sud. Mais, grande a été leur déception. Annette Auguste « Sò Ann », René Civil, Jacques Mathelier et les militants de base n’ont, en effet, jamais pu rattraper la délégation de haut niveau à l’aéroport international Toussaint Louverture, à Cité Soleil (banlieue nord de Port-au-Prince) ou encore devant le Palais National.

Dans le plus grand bidonville de la capitale où Ban Ki-moon et Bill Clinton s’étaient rendus peu après leur arrivée, l’ancien Président américain a procédé à la distribution de produits alimentaires en compagnie de la star haïtiano-américaine du hip-hop Wyclef Jean et du chanteur de Compas Direct Michel Martelly dit Sweet Micky.

Promoteur d’œuvres humanitaires en faveur des démunis dans le cadre des activités de sa fondation Yélé Haïti, Wyclef Jean a plaidé pour une « révolution mentale, sans armes » dans son pays d’origine dont la cause, dit-il, bénéficie aujourd’hui de l’attention du Président Barack Obama, de la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton et de son mari, Bill.

La délégation devait laisser Port-au-Prince mardi matin peu après une conférence de presse conjointe de MM. Ban et Clinton. spp/Radio Kiskeya

Le Président Préval, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon et l’ex-Président Clinton adoptent une position commune

Haïti-ONU-USA-Visite

Dans un communiqué conjoint, les trois hommes, qui se disent conscients des conséquences désastreuses des derniers cyclones et de la crise économique mondiale pour Haïti, s’engagent à promouvoir, de concert avec les partenaires étrangers, un environnement économique et social capable de faire renaître l’espoir parmi les haïtiens

Communiqué conjoint

Le Président René Préval a rencontré ce soir (lundi) le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, en présence de l’ancien Président américain William J. Clinton. Ils ont fait le point sur la situation économique et sociale en Haïti.

Le Secrétaire général et le Président Clinton ont pris acte des progrès réalisés en termes de sécurité publique, de stabilité politique et de bonne gouvernance économique. Au cours de l’entretien, l’accent a été mis sur les difficultés que confronte le peuple haïtien et les défis auxquels le pays doit faire face en raison de la crise économique et financière mondiale et des dégâts provoqués par les ouragans qui ont frappé le pays en automne 2008. Dans ce contexte, ils ont réaffirmé l’entière solidarité de la communauté internationale avec le peuple haïtien.

Parallèlement, le Secrétaire général Ban Ki-moon et le Président Clinton estiment que même si les pertes ont été très élevées, la détermination du peuple haïtien à construire un meilleur avenir est encore plus grande. Le moment est particulièrement opportun pour aider les haïtiens à reconstruire leur pays. Le Président a noté qu’Haïti se trouve aujourd’hui dans une situation qui lui permet de réaliser des progrès plus rapides qu’au cours des deux dernières décennies.

Le Président Préval et ses hôtes ont reconnu que la situation actuelle offre des possibilités qui peuvent être exploitées pour favoriser les investissements, la création d’emplois et la relance de la croissance économique. Ils ont estimé qu’il est important pour le pays de tirer profit des fenêtres ouvertes sur les marchés internationaux. Ils ont convenu qu’en mobilisant tout le potentiel national et international, il serait possible de mettre le pays sur la voie d’une croissance soutenue et d’améliorer le niveau de vie de la population.

Le Secrétaire général s’est engagé à appuyer la réunion des partenaires techniques et financiers d’Haïti qui se tiendra prochainement à Washington D.C et à encourager un accroissement de l’aide bilatérale et multilatérale afin de répondre aux besoins immédiats du pays et de faciliter le progrès à long terme, y compris à travers l’amélioration des infrastructures, des mesures de protection de l’environnement et de développement de sources d’énergie alternatives. Le Secrétaire général a par ailleurs indiqué qu’il s’efforcerait de sensibiliser les investisseurs internationaux au potentiel offert par l’économie haïtienne.

Le Président Préval a réaffirmé sa détermination à travailler avec le secteur privé comme l’atteste, en accord avec ce dernier, la création récente par arrêté présidentiel du groupe de travail sur la compétitivité de l’économie haïtienne. Il a également réitéré sa volonté de donner la priorité à la mise en œuvre des mesures législatives, administratives et réglementaires nécessaires pour créer un environnement propice aux investissements et à la création d’emplois.

Le Président Préval et le Secrétaire général Ban Ki-moon ont convenu de rester en contact pour évaluer les progrès accomplis et pour faciliter la mise en œuvre de toute mesure susceptible de placer Haïti sur une trajectoire de développement durable.

Port-au-Prince, le 9 mars 2009

N.B Cette position conjointe sans précédent du Président René Préval, de son ex-homologue américain Bill Clinton et du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a été lue lundi soir au Palais National (siège de la Présidence) par la porte-parole de M. Ban, Michèle Montas, en marge d’un point de presse des trois dirigeants.

jeudi 5 mars 2009

Ban Ki-moon effectuera une nouvelle visite officielle en Haïti


Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, effectuera à partir du 9 mars une visite officielle en Haïti. Cette visite s'inscrit dans le cadre d'un nouvel effort de mobilisation internationale en faveur d'Haïti.

Au cours de cette visite de 48 heures, M. Ban sera accompagné de l'ancien président américain, Bill Clinton et d'une délégation du Conseil de Sécurité.

Le voyage de Ban Ki-moon et Bill Clinton vise à " inciter la communauté internationale à prêter davantage d'attention à Haïti " a déclaré aux journalistes le Secrétaire général adjoint de l'ONU pour les opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy. M. Leroy qui avait récemment effectué une visite d'évaluation en Haïti a estimé “ qu'il est temps de mettre à profit la sécurité apportée par la MINUSTAH pour accroître l'assistance internationale à Haïti ".

Au cours de son séjour dans la capitale haïtienne, le secrétaire général de l'ONU et l'ex président Clinton auront des entretiens avec le chef de l'état René Préval, la Première Ministre, Michèle Pierre Louis et des hauts responsables de la Minustah.

Bill Clinton pourrait profiter de son séjour pour annoncer de nouveaux projets de sa fondation Clinton Global Initiative (CGI).

Dialogue entre le CEP et les partis politiques autour du processus électoral


La rencontre de travail entre les dirigeants des partis politiques et les responsables de la machine électorale a permis aux acteurs de faire le point sur le processus électoral.

Intervenant lors de cette réunion, le président de l'organisme électoral, Frantz Gérard Verret, a réitéré la détermination des autorités électorales à organiser des élections crédibles et honnêtes.

Réaffirmant son engagement à respecter la loi, M. Verret a invité les leaders politiques à faire montre de patriotisme. " On va se servir d'une urne pour faire respecter le peuple haïtien et étonner le monde", a martelé M. Verret donnant la garantie de l'impartialité des conseillers électoraux.

De son coté le directeur général du CEP, Pierre Louis Opont, informe que d'autres étapes du calendrier électoral seront bientôt lancées. Assurant que le calendrier électoral sera respecté, M. Opont annonce que les membres des BEC seront installés dans leurs fonctions au début de la semaine prochaine.

La campagne d'éducation civique débutera la semaine prochaine notamment dans les medias et la liste électorale partielle devrait être publiée 30 jours avant le scrutin.

En réaction le chef de file de l'Organisation du Peuple en Lutte (OPL), Edgar Leblanc, a exprimé ses inquiétudes en ce qui a trait au bon déroulement du processus électoral. Il attire l'attention sur le retard dans le lancement de la campagne électoral.

De plus, M. Leblanc ne comprend pas pourquoi les autorités électorales n'ont pas lancé l'appel d'offre pour les matériels sensibles. Il fait remarquer que la liste électorale devait être publiée 60 jours avant les joutes.

mercredi 4 mars 2009

Haïti : Quand le Palais National protège ses criminels…

Par Cyrus SIBERT

www.reseaucitadelle.blogspot.com

Cap-Haïtien, le 04 Mars 2009 ; (Ré.Cit.).-

Antonio Désamours, le principal accusé dans le meurtre de Guy Salvant, arrêté par la police de Port-au-prince, le 28 février 2009, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Guy Salvant, a trouvé sa libération quelques heures après son interpellation.

Le lundi 2 mars 2009, Frantz Termilus, le Chef de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) était, comme tout le monde, étonné de voir que le détenu n’était pas dans sa cellule. Il était question de le transférer au Cap-Haïtien pour la suite de l’enquête.

Le Palais National aurait, ainsi, donné l’ordre de libérer le principal meurtrier de Guy Salvant, le frère de Hugues Célestin, abattu froidement à Milot, le 15 janvier 2004.

Le mandat d’amener du Juge d’Instruction Emmania Fatal, lancé contre Antonio Désamours et exécuté le samedi 28 février 2009, restera sans effet.

Antonio Désamours étant le bras droit de Moise Jean-Charles, Conseiller du Président René Préval pour le Nord, son crime restera impuni. Avec la candidature au Sénat de Moise Jean-Charles, l’avancement de l’enquête risque de nuire et de mettre la présidence et son parti dans l’embarras.

Dans une conférence de presse, donnée le Lundi 2 mars 2009, le Député Hugues Célestin accuse le Chef de l’Etat de faire obstruction à la justice. Selon lui, de tel comportement du Chef de l’Etat est inacceptable, il promet de consulter la Commission Justice et Sécurité de la Chambre Basse afin d’interpeller le Directeur Général de la Police Mario Andrésol, le Ministre de la Justice Jean-Joseph Exumé et le Secrétaire d’Etat de la Sécurité publique Luc Eucher Joseph.

Ce dossier met à nu l’intervention du Chef de l’Etat pour protéger les criminels et corrompus qui lui sont proches.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 4 Mars 2009, 16 heures 21

dimanche 1 mars 2009

Arrestation d’un tueur lié à un candidat de LESPWA.


Par Cyrus Sibert

Cap-Haïtien, le 1er Mars 2009 ; (Le Ré.Cit.).-

La police de Port-au-Prince a procédé, ce samedi 28 février 2009, à l’arrestation d’Antonio Désamours. Ce dernier est accusé dans le meurtre de Guy Salvant, à Barrière Batan, dans la localité de Milot, le 15 février 2004 à 15 heures 30. Antonio Désamours, homme de main de Moise Jean-Charles, est ainsi détenu à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (D.C.P.J.), attendant son transfert au Cap-Haïtien.

Moise Jean-Charles, membre du Cabinet privé du Président Préval et candidat au Sénat pour le Parti LESPWA dans le Nord, est désigné comme auteur intellectuel du meurtre de Guy Salvant. La victime est le frère de Hugues Célestin, Député de la circonscription de Limonade. Au mois de janvier 2009, le parlementaire avait dénoncé la candidature de Moise Jean-Charles. Il avait questionné l’authenticité du ‘‘Certificat de bonne vie et mœurs’’ présenté par Moise au Conseil Electoral Provisoire (CEP), vu que le parquet du Tribunal Civil de la ville du Cap-Haitien qui légalement émet ce genre de certificat est aussi l’instance de poursuite qui a mis l’action publique en mouvement contre ce dernier.

Le ‘‘mandat d’amener’’ exécuté le samedi 28 février 2009, est décerné contre Antonio Désamours, depuis environ 2 ans, par le juge Emania Fatal. Questionné par Réseau Citadelle, le Député Hugues a dénoncé le laxisme de la police dans le Nord. Les autorités policières de ce ressort, refusent d’exécuter les mandats contre Moise Jean-Charles et contre ses hommes de main. Les bandits à la solde du Conseiller du Président Préval agissent en toute impunité sous l’œil de la Police. Il a dû profiter de la présence de l’accusé à Port-au-Prince pour alerter la police de l’Ouest et exécuter le ‘‘mandat d’amener’’. Pourtant, Antonio Désamours résidait tranquillement dans la commune de Milot. Il se déplaçait sans difficulté sous les yeux de la Police dans le Nord.

Témoin dans l’affaire de meurtre, Hugues Célestin confirme avoir déposé par devant le Juge d’instruction que Moise Jean-Charles est l’auteur intellectuel du crime. Il l’a vu donner des ordres à ses hommes. Moise avait établi pour la circonstance son Quartier Général, chez sa mère, à Barrière Batan. Il l’a vu donner l’ordre aux hommes qui agissaient en son nom, de laisser passer le cadavre vers 15 heures. Car, les hommes armés de Moise l’empêchaient de se rendre à l’Hôpital au Cap-Haitien. Le Député attend l’arrestation du candidat de LESPWA et se dit déterminé pour que justice soit faite à son frère abattu froidement.

Faut-il signaler que l’enquête sur l’assassinat de Guy Salvant est en phase terminale. Le dossier est au Parquet attendant le réquisitoire définitif.

Plusieurs observateurs voient très mal le silence du Conseil Electoral Provisoire en faveur de candidats contre lesquels des enquêtes policières et judiciaires sont en cours. Un tel comportement, malgré les informations fournies par la Police et la Justice, témoigne de la dépendance du Conseil Electoral face au Président Préval. Les conseillers, malgré leurs efforts de fermeté envers le Parti Fanmi Lavalas, ne font pas preuve d’intégrité ni d’indépendance. En acceptant des délinquants comme candidats au Sénat, ils légitiment les criminels proches du Président Préval et contribuent à perpétuer l’impunité en Haïti.

Ils ont ainsi raté une chance de se montrer GRANDS. Ils sont de PETITS CONSEILLERS.

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit.), le 1er Mars 2009, 13hres 55.

mercredi 25 février 2009

Cap-Haitien : Des enfants de rue condamnés à l’exploitation sexuelle.



Le Centre préparatoire de Carénage (Photos de Cyrus Sibert)

Par Cyrus Sibert

Cap-Haïtien, le 26 Février 2009 ; (Le Ré.Cit.).-
Rien ne va plus pour les enfants du projet Pierre Toussaint. Le nouveau Conseil d’Administration établi aux Etats-Unis, connait de graves difficultés financières. La compagne lancée par l’accusé Douglas Perlitz et les dissidents naïfs ou complices du Conseil d’Administration atteint son objectif. Le nombre de partenaires financiers américains qui contribuaient à la survie des enfants de rue du Cap-Haïtien, est en nette réduction. Ils se laissent convaincre par la stratégie du présumé pédophile qui se présente en victime et leur demande d’attendre une nouvelle structure pour accueillir leur fonds. Sur le terrain la coordination du projet assurée par Robenson Gédeus est harcelée par une équipe de Douglas Perlitz. Jessica Lozier, une coopérante du Projet CRUDEM de Milot et ancienne coopérante de Douglas, travaille d’arrache pied en vue de mettre en place une nouvelle organisation qui fonctionnera sous la direction de Douglas Perlitz. Elle se fait remarquer plus fois à l’Hôtel Roi Henry Christophe, en tête à tête avec des enfants de rue en difficultés. Nicolas Preneta, bras droit de M. Perlitz fait le va et vient comme Délégué. Douglas a, quant à lui, réalisé des rencontres à Dajabon, la ville frontalière de la République Dominicaine au Nord-est d’Haïti. Le 4 janvier 2009, il aurait rencontré des enfants à Ouanaminthe, sur le territoire haïtien. D’autres jeunes (enfants vicitmes dans le passé) confirment avoir reçu des appels téléphoniques de Douglas. Ce dernier et Jessica bénéficient du support complice ou naïf de Madame Hope Carter, membre de l’ancien conseil, qui entend défier les victimes et la justice haïtienne, en essayant de remettre ‘‘Doug’’ sur le terrain et en ‘‘possession de ses enfants’’.
Quel intérêt ont ces citoyens américains dans l’exploitation des enfants de rue de la ville du Cap-Haïtien ? Pourquoi s’entêtent-ils à supporter Douglas au lieu d’attendre que justice soit faite sur l’affaire ? Au nom de quelle humanité cherchent-ils à exploiter financièrement le Projet Pierre Toussaint en vue de contraindre les enfants victimes à renoncer à leur volonté de dénoncer les abus sexuels de Douglas ? Pourquoi le CRS (Catholique Relief Service) ne tient pas ses promesses d’aide envers les enfants de rue ? Les organisations caritatives de l’Eglise Catholique sont elles innocentes dans cette affaire ?
À Réseau Citadelle (Le Ré.Cit) nous revivons cette interview avec Madame Sheila Maximilien à partir de laquelle elle promettait au nom de CRS de renforcer le centre et de ne plus le laisser à la merci de groupes qui utilisent l’autorité de l’Eglise Catholique. Car l’accusé Douglas est arrivé en Haïti par les circuits de l’Eglise Catholique. Il a utilisé l’Eglise comme rampe de lancement pour son centre. Pis est, c’est à partir de CRUDEM, un projet de l’Eglise Catholique à Milot que Jessica Lozier, supportée par madame Hope Carter, organise la résistance en faveur d’un accusé de pédophilie en fuite de peur d’être arrêté et questionné par la justice.
On ne peut que se poser les questions suivantes : Le Centre Pierre Toussaint et son fondateur Douglas Perlitz étaient ils un point visible d’un vaste réseau d’exploitation sexuelle mis en place par des personnages qui sont à l’intérieur de l’Eglise ? (1) Pourquoi des personnalités de CRUDEM s’entêtent-ils à laver Douglas de ces accusations et à relancer pour lui un nouveau centre d’accueil pour enfant de rue ? Nous savons que plusieurs maisons d’accueil dirigées par des sœurs catholiques avaient assisté Douglas dans le lancement de son projet pervers. Ont-elles agi en connaissance de cause ou ont-elles été trompées par ce citoyen américain ? D’après nos renseignements, un prêtre américain connu sous le nom de Father PAUL est le principal soutien de Douglas Perlitz. Ce prêtre serait en difficulté avec la hiérarchie de l’Eglise aux USA. Il fait preuve de grande intimité avec Douglas. Au niveau local, le terrain sur lequel le Village Pierre Toussaint est construit et l’ancienne résidence de Douglas à Bel Air sont des dons des prêtres de la congrégation OBLAS. L’Eglise cherche-t-elle à tuer ce dossier dans l’œuf, de peur que cette dénonciation ne serve de mauvais exemple ? A-t-elle honte de ‘‘nettoyer les écuries d’Augias’’ qui a pris naissance en son sein et à travers ses structures caritatives?
Près d’un an après la dénonciation des enfants victimes et le dépôt d’une plainte de la BPM /DCPJ (Bureau Pour la Protection des Mineurs/Direction centrale de la Police Judiciaire ) au niveau de la justice capoise contre Douglas Perlitz, le juge instructeur Ralph Prévost mène toujours son enquête. (2) Il se dit prêt à lancer un mandat d’amener contre l’accusé en fuite. Interrogé par ‘‘Le Ré.Cit’’, il nous dit : Ces genres de dossiers traînent quand l’accusé principal est en fuite. On devrait pouvoir l’interroger et confronter sa version des faits. Etant donné que les partenaires d’Haïti promettent d’exécuter à travers INTERPOL tout mandant, nous allons agir en ce sens. Bien entendu, ils ne promettent pas d’extrader les étrangers vers Haïti, mais au moins de juger l’accusé là où il se trouve. Le juge conseille au Centre Pierre Toussaint de se constituer partie civile et de collaborer avec la justice.
Des hommes d’affaire nous reprochent notre entêtement à faire entendre la voix des enfants de rue. Ces gens, qui sont les bénéficiaires des faveurs de Douglas à titre de commissionnaires/intermédiaires, supportent les opérations de remise en scelle du pédophile accusé par des enfants de rue du Centre Pierre Toussaint. Avec Jessica Lozier, ils font équipe. Ils travaillent à acheter le silence des victimes, en leur offrant un plat chaud par jour. Une maison au centre ville leur sert de nouvelle base.
Six (6) jeunes qui acceptent de cautionner les abus reçoivent des transferts de fonds de Douglas et menacent ceux qui ont osé dénoncer Douglas Perlitz. L’argent est transité par un cadre de la SOGEBANK très actif au coté de Douglas. Faut-il signaler que le Conseil d’Administration du Projet Pierre Toussaint établi aux Etats-Unis avait décidé, après une enquête recommandée et menée par Madame Sheila Maximilien de CRS, de mettre fin aux services de Douglas Perlitz. Aussi, ledit Conseil, avait-il décidé de transférer les fonds du Projet d’un compte de la SOGEBANK à la UNIBANK. Cette décision fut exécutée en octobre 2008.
Le CRS (Catholique Relief Service) ne tient pas ses promesses. Les services en faveur des enfants de rue sont en nette réduction. Chaque jour la nouvelle administration est obligée de réduire les services disponibles. Bien que payés pour une durée de 10 ans, les locaux du centre de Carénage sont fermés. La décision a été prise le 17 décembre 2008. La majorité du personnel est mise en disponibilité. Au Centre préparatoire de Carénage les services qu’on savait offrir aux enfants de rue étaient : Toilette, école – avec objectif de leur permette de changer de comportement et d’apprendre à intérioriser les principes sociaux, animation, casiers - pour l’entreposage des affaires personnelles des enfants de rue, soins de santé et accompagnement familial. Après, on référait les enfants jugés aptes à suivre une formation au Village. Là bas, les bénéficiaires ont accès aux services suivants : Ecoles primaire et professionnelle, dortoir, soins de santé, loisirs, suivi de l’accompagnement familial. Ce Village est, aussi, menacé de fermeture.
On comprend mal le silence des organisations de droits humains et de ceux qui se disent travailler au profit des enfants pauvres d’Haïti. Face à un tel comportement démissionnaire qui traduit le mépris qui traverse notre société aux réflexes de castes et de classes, Sra. María Josefina Paulino de la branche dominicaine de l’organisation Movimiento Para el Autodesarrollo Internacional de la Solidaridad (MAIS) , par contre, promet d’intervenir en vue d’empêcher que le territoire dominicain soit le refuge des pédophiles. Quoi attendre des acteurs haïtiens ?
Les haïtiens de l’intérieur et ceux de la diaspora peuvent aider en consultant le site : http://haitippt.org/Get_Involved.html. Nous ne devons laisser personne contraindre nos enfants à la pédophile. Nous devons supporter le Board actuel qui a eu le courage de commander une enquête d’une compagnie privée américaine et prendre la décision qu’il fallait à savoir : expulser Douglas Perlitz du Projet. Aujourd’hui, le prédateur utilise ses astuces et ses influences pour bloquer le projet.
De jour en jour les fonds manquent. Les enfants victimes sont ainsi punis pour avoir eu le courage de dénoncer les abus sexuels de Douglas et de collaborer avec la Police haïtienne. Ils sont coupables de n’avoir pas subi en silence les abus sexuels de Douglas Perlitz.
Pour avoir suivi depuis bientôt un an, l’Archevêque du Cap-Haïtien et Président de la Conférence Episcopale d’Haïti, Mgr Louis Kébreau et sa « Théorie de la Foi Agissante », nous continuons d’espérer une correction de cette situation anormale. En plus de l’enquête judicaire lancée suite à une plainte du BPM/DCPJ déposée le lundi 16 juin 2008 au Tribunal Civil du Cap-Haïtien, nous pensons que ceux qui croient encore dans l’ « Intégrité de la Personne Humaine », agiront en vue d’aider les enfants de rue de la deuxième ville d’Haïti. Nous refusons de les abandonner à leur sort, comme le font, les hommes d’affaire et cadres opportunistes de banque. Nous refusons d’aider le bourreau. En 2009, nous ne devons pas cautionner l’esclavage sexuel. N’agissons pas comme les chefs de tribus d’Afrique qui ont vendu leurs frères aux marchands d’esclaves. Nous ne devons pas accepter les précieux dollars de l’étranger corrompu et pervers. La souffrance des enfants du Centre Pierre Toussaint est celle de tous les enfants, même quand s’ils sont dans la rue.
RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit.), le 26 Février 2009, 13hres 55.
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