lundi 9 décembre 2013

U.S. Ambassador Pamela White, welcome Jetblue's new service to Haiti.

In remarks welcoming Jet Blue’s new service to Haiti, U.S. Ambassador Pamela White highlighted that these additional flights between the United States and Haiti offer additional options to travelers.--

Ambassador White attended a welcome cocktail yesterday at the Diplomatic lounge of the Toussaint Louverture International Airport in Port-au-Prince along with the Minister of Tourism Ms. Stephanie B. Villedrouin; the Consul General of the Republic of Haiti in New York, Mr. Charles A. Fobin; Haiti’s Ambassador to the United States, Paul Altidor; Jeff Goodell, James Hnat and Mrs. Elsy Viala, of JetBlue Airways and other distinguished guests.

According to Ambassador White: “The Government of Haiti has identified the tourism sector as a key engine of economic growth, and is enthusiastically promoting investment in tourism. JetBlue is making a real contribution to that effort. With three new airports, renovations at many of Haiti’s historic sites, brand new five star hotels and a dynamic Minister, I think Haiti’s tourism sector is going on steroids in 2014”.

JetBlue is an American company well known for its low fares and award-winning service. “We applaud you for being committed to maintaining the highest standards and in improving the lives of your customers and the communities you serve,” said Ambassador White.

She contionued, “It is often said that Haiti is open for business. JetBlue’s new service makes sure that Haiti is open every day, not only for business. It will make Haiti more accessible to the thousands of people who already love her and for those who are waiting to discover this rich country. I wish you all the best and may this only be the start of a wonderful partnership between JetBlue and Haiti”.

The official announcement of JetBlue flights to Haiti was made in May 2013. The company has daily roundtrips flights from Port-au-Prince to the United States on a flight to John F. Kennedy International Airpot in New York (JFK) and two flights to Fort Lauderdale-Hollywood (FLL) International Airport.

Martelly assistera aux obsèques de Mandela


Le chef de l'état haïtien, Michel Martelly, a laissé Port-au-Prince ce lundi afin d'assister aux funérailles officielles de l'ex président Sud africain, Nelson Mandella. 

M. Martelly dirige une délégation composée, entre autres de la Première Dame, Sophia Martelly, du Ministre des Affaires Etrangères, M. Pierre Richard Casimir, et du vice président du Sénat, Andris Riché. La Présidence haïtienne affirme qu'Haïti, en tant que Première République Noire du monde, entend rendre un hommage appuyé à ce symbole de la lutte universelle pour l'égalité des races humaines et la démocratie. 

Le chef de l'état avait décrété une journée de deuil national, le vendredi 6 Décembre 2013, pour saluer le départ de Nelson Mandela, La journée de deuil a été réalisée en "signe de solidarité au Gouvernement et au peuple sud-africains et de respect à Nelson Mandela, qui représente une source d'inspiration pour l'humanité toute entière en matière de lutte pour le respect de la dignité et des droits de la personne humaine", avait indiqué la Présidence. 

L'envoyée spéciale de l'Unesco pour Haïti, Michaëlle Jean, participera également aux obsèques officielles de Mandela, symbole de la lutte anti-apartheid. Membre de la délégation canadienne, Mme Jean accompagnera ensuite la délégation haïtienne en Haïti. " Nelson Mandela n'est plus parmi nous, mais son legs, tout ce qu'il a accompli avec courage et conviction, restera pour toujours une source d'inspiration pour tous ceux et celles qui luttent contre l'injustice, l'oppression et le racisme " a déclaré l'ex gouverneure du Canada. 

"Il nous a montré, par son exemple, que chaque geste compte, et qu'il est de notre responsabilité individuelle et collective d'éveiller les consciences, de poursuivre sans relâche la longue marche vers un monde meilleur. " 

LLM / radio Métropole Haïti


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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
But you can't fool all the people all the time."
 (
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.

Dossier : Enquête sur les attaques à gaz lacrymogène de Cap-Haitien. (Texte de Cyrus Sibert)

Le lundi 28 octobre 2013, des individus ont attaqué de façon simultanée, avec une coordination qui fait peur, deux lycées au Cap-Haitien : Les Lycées Philippe Guerrier et Dudit Boukman. Une situation de panique générale dans la 2e ville du pays s'en est suivie. Plusieurs élevés ont été transportés à l'Hôpital Justinien : des cas difficulté respiratoire, des blessés et surtout de cas de membres fracturés.

Ce même 28 octobre 2013, à 10 heures du matin, soit 2 heures après l'attaque, Justin Métellus, le Directeur Départemental de l'Education nationale Nord déposa une plainte à la Section de la Direction de la Police Judiciaire dans le Nord (SDPJ/PNH/Nord), dans laquelle - plainte - il fit les déclarations suivantes par devant l'officier de police judiciaire, Jean Arold :
« Mwen pa konnen kiyès ki lotè zak yo, men guenyen endis » (Je ne connais pas les auteurs des attaques, mais il y a des indices.)

Justin Métellus continua sa déposition en expliquant la situation de tension qui existe au Lycée Philippe Guerrier, suite au transfert de deux directeurs. Il conclu avec cette déduction :
« Pou mwen menm se sa ki pwoblèm nan. » (D'après moi, là en est la cause)

(Consultez, à partir de ce lien http://fr.scribd.com/doc/190316817/Plain-Te-Just-Inen , une copie de la plainte de Justin Métellus, déposée deux (2) heures après les attaques à gaz lacrymogène.)

Pourtant, le mardi 29 octobre 2013, Justin Métellus est intervenu sur Radio Vision 2000 pour accuser Cyrus Sibert d'être à la base des attaques, en précisant qu'il était au courant des préparatifs depuis dimanche soir, et que Cyrus Sibert avait pris part à des réunions tenues dans la ville du Cap-Haitien, 27 octobre 2013. Aussi, Martin Pierre, le cousin de l'ancien délégué Yvon Altéon, avait-il, sur les ondes de « Radio Vision 2000 » et d'autres médias, accusé Cyrus Sibert d'être à la base de tous les actes de violence et des mouvements de tension dans le Nord.

Ecoutez : 
1- Justin Métellus sur Radio Vision 2000 - https://soundcloud.com/reseaucitadelle/d-clarations-diffamatoires-de  
Depuis 26 octobre 2013, Cyrus Sibert a quitté Cap-Haitien à destination des Etats-Unis. C'est d'ailleurs la première faille dans l'accusation. Surtout, ils avaient insisté sur notre présence dans des réunions organisées la veille de l'attaque.  Ce n'est pas difficile à démonter et nous comptons le faire au Tribunal. Pour mieux convaincre leur interlocuteur, les menteurs aiment s'aventurer dans des précisions, et souvent, ils trébuchent, en empruntant cette voie.
Faut-il signaler que dans le Communiqué de Presse, publié en la circonstance, le Bureau Central du Ministère de l'Education Nationale avait condamné l' « acte odieux et barbare » perpétré le 28 octobre 2013, par « des individus non encore identifiés. » 

Ce qui est inquiétant dans ce dossier :
a)- Dans la soirée du 24 novembre 2013, trois (3) individus portant des uniformes de police ont pénétré à l'intérieur de la maison de la fiancée de Me Hérode Charnel, l'un des avocats de Cyrus Sibert, dans le but d'intimider la jeune dame. Les trois (3) hommes, en uniforme de la Police, ont déclaré qu'ils étaient payés par Cyrus Sibert pour pressurer Me Hérode.
       1-    « Trois (3) policiers en uniforme ».
       2-    Une déclaration qui relève de la même tactique que les accusations sur les attaques au gaz lacrymogène : « créer la confusion », « faire une diversion », pour « discréditer Cyrus Sibert » et l'« isoler ».

Faut-il signaler que le 21 novembre 2013, Me Hérode Charnel avait accompagné Me Emmanuel Jeanty au Tribunal Civil du Cap-Haitien siégeant en ses attributions correctionnelles, en vue de soutenir l'action en diffamation de Cyrus Sibert contre Justin Métellus et Martin Pierre.

b)- Le gaz lacrymogène, utilisé pour attaquer les Lycées, est, selon les photos des bonbonnes observées, un matériel de maintien d'ordre. Comme les armes à feu, la PNH a un devoir de contrôle sur ce genre de matériel. De plus, dans ses déclarations sur « Radio Vision 2000 », Justin Métellus avait fait toute une présentation en qui concerne la différence entre ce gaz utilisé pour attaquer les lycéens et le gaz lacrymogène artisanal.
  
c)- Le 5 décembre 2013, vers midi, on a attaqué le Bureau Départemental de l'Education Nationale à gaz lacrymogène. La photo de la bombonne, publiée par le correspondant de « Radio Vision 2000 » peut en dire long en terme de comparaison avec celles lancées le 28 octobre 2013 contre les lycéens et qui avaient permis de tenter d'assassiner le caractère du journaliste Cyrus Sibert, très critique depuis juillet 2013, face au désordre qui règne dans l'administration au niveau du département du Nord.



Rappelons que la veille de cette nouvelle attaque, soit le 4 décembre 2013, des individus proches de Martin Pierre, de Yvon Altéon donc de Justin Métellus, avaient relancé leur mouvement contre le Délégué Départemental Nord, Ardouin Zéphirin, avec les habituelles accusations visant à pousser le Président Martelly à le révoquer ; Yvon Altéon n'écartant pas un retour victorieux à ce poste tant regretté.


Etrangement, cette nouvelle attaque au gaz lacrymogène du 5 décembre 2014 coïncide avec la relance des mouvements contre le Délégué Ardouin Zéphirin.

Hasard, drôle de coïncidence, action visant à acculer cette fois Ardouin Zéphirin ou initiative d'un troisième groupe qui cherche à renforcer la confusion.

En ce qui nous concerne :
       1-    Qui a conseillé à Justin Métellus de raconter des histoires contraires à sa plainte déposée la veille, dans le but d'accuser Cyrus Sibert et de le détruire aux yeux du public? 
       2-    Des bombonnes de gaz lacrymogène, semblables au matériel de la PNH, ont été utilisées; des hommes en tenue d'officier de police se sont rendus chez la fiancée de Me Hérode Charnel pour l'intimider…  La police, est-elle complice?  Si oui, s'agit-il d'une implication du haut commandement de la Police dans le nord ou d'agissements de quelques policiers zélés au service d'un clan?

Nous pensons que, s'il est trop tôt pour attribuer, avec exactitude, la paternité des attaques à une personne ou à un clan bien déterminé, il est évident que le groupe « Justin Métellus-Martin Pierre » utilise le mensonge et la diversion pour discréditer ses adversaires. Les déclarations sur « Radio vision 2000 » rendant le journaliste Cyrus Sibert responsable des attaques à gaz lacrymogène du 28 octobre 2013 et faisant du Délégué Départemental Nord Ardouin Zéphirin son complice, prouvent clairement la manifestation d'une volonté d'utiliser les actes violents commis contre des innocents en vue d'atteindre des objectifs politiques. Ce groupe, est-il à la base des attaques violentes ou se contente t-il de les exploiter?

L'enquête se poursuit !

Cyrus Sibert,
RéseauCitadelle,
Cap-Haitien, Haïti



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(Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.) dixit Abraham Lincoln.

Le département du Nord-Ouest sort renforcé, après la visite du Premier ministre



Port-au-Prince, le dimanche 08 Décembre 2013.- Le Premier ministre, S.E.M. Laurent Salvador Lamothe s'est rendu dans le département du Nord-Ouest, le samedi 7 Décembre 2013, dans le but de superviser les travaux d'infrastructure et de renforcer les projets sociaux en cours dans la région.


Cette tournée qui, coïncide avec la fête patronale immaculée, a permis au Chef du gouvernement de s'entretenir avec la population de Port-de-Paix et de rencontrer les autorités locales.

Le Premier ministre, au cours de sa visite au collège des frères de l'instruction chrétienne Saint-Joseph où plusieurs milliers de citoyens et citoyennes l'attendaient, a appelé la population à s'engager aux cotés du Chef de l'État en vue de supporter la stabilité politique indispensable au progrès et à un mieux-être pour tous.

Le Chef du gouvernement en a profité pour annoncer une enveloppe de 5 millions de dollars américains au profit de la population du Nord-Ouest. Ce fonds alimentera un « Plan spécial » visant à exécuter des projets de développement en faveur des 10 communes du département. Ce plan aidera à renforcer les services publics, la Police et le Parquet de Port-de-Paix. Il permettra de consolider les infrastructures sportives et de poursuivre, parallèlement, le vaste programme d'alphabétisation de l'administration Martelly.

Dans l'idée de continuer à combattre la pauvreté extrême et l'insécurité alimentaire dans le département, le Premier ministre a inauguré deux (2) restaurants communautaires pouvant délivrer chacun, 500 plats par jour et en a annoncé l'ouverture de huit (8) autres. Le programme « Ti manman cheri » intégrera 7000 mères supplémentaires tandis que le PSUGO prendra 15,000 nouveaux enfants, a-t-il assuré.

Le Premier ministre a, par ailleurs, inauguré un laboratoire informatique au Lycée Tertullien Guilbaud. « Je ne peux concevoir un laboratoire informatique avec accès à l'internet où il fait si chaud. J'ai donc ordonné qu'il soit climatisé. Je vais instruire la directrice du PNCS pour qu'une cantine soit installée dans le lycée. Votre école sera dotée également d'un autobus», a déclaré le Chef du gouvernement aux lycéens.

Le sénateur Lucas Saint-Vil et le député Louystz Amiot François qui ont accompagné, le Premier ministre en la circonstance, ont promis de discuter avec leurs collègues parlementaires dans le but de voter le budget récemment soumis au Parlement par le gouvernement, en vue de permettre la construction de l'aéroport et du wharf de Port-de-Paix.

Par ailleurs, le Chef du gouvernement s'est entretenu avec l'archevêque de Port-de-Paix S.E.M. Pierre Antoine Paul pour que l'église s'approprie du dialogue constructif initié par le Chef de l'État. Au terme de cette rencontre, les deux parties ont convenu d'implémenter conjointement des projets en faveur de la population et d'œuvrer pour garantir un climat de paix dans le département.

Bureau de communication
de la Primature


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"You can fool some people sometimes, 
But you can't fool all the people all the time."
 
 (
 

Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
 

Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
 

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Haïti /République Dominicaine : Il faut voir au-delà des nuages…

République d'Haïti /République Dominicaine : Il faut voir au-delà des nuages… (Texte de Robert Lodimus)

  « Timeo danaos et dona ferentes. » (Je crains les Grecs, même quand ils font des offrandes…) 
                       (La guerre de Troie)

L'histoire de ces deux pays regorge de mépris, de haine, d'animosité... Tous les Haïtiens sont révoltés des mauvais traitements que subissent leurs compatriotes dans la partie orientale de l'île. Et l'on se demande même, prudemment, si la situation ne dégénèrera pas une bonne nuit en une guerre de voisinage. Ce que personne, à notre humble avis, n'aurait souhaité. Car le monde en a déjà assez de l'éveil désastreux depuis 14 mai 1948 – date de la création d'Israël – du volcan israélo-palestinien qui menace d'entraîner la planète dans un énième conflit armé entre chrétiens et musulmans. Ce désaccord politique persistant entre Israéliens et Palestiniens constitue, on le sait bien, l'un des enjeux majeurs qui allument les foyers des attentats terroristes au Nord comme au Sud. En aucune façon, la pourriture des hostilités et des rivalités politiques ne devrait conduire Haïti et sa voisine sur un terrain de catastrophe politique irréparable. Et surtout pas. 

L'épineuse question des citoyennes et citoyens dominicains d'origine haïtienne menacés d'être déchus de la nationalité conférée par le « jus soli » mérite une approche méthodique, pour éviter qu'on n'aille se noyer dans un fleuve d'émotivité irrationnelle. 
 
Un peu d'histoire…

Avant 1492, 1 million d'Arawacks vivaient tranquillement sur l'île qu'ils appelaient Boyio. Le territoire insulaire était composé de cinq caciquats : Marien, Xaragua, Magua, Maguana, Higüey. Les Espagnols les exterminèrent cruellement pour s'emparer du pays. Une page d'histoire douloureuse, occultée dans les ouvrages occidentaux. En 1697, par le traité baptisé Ryswick, les rois Charles II d'Espagne et Louis XIV de France séparèrent entre eux les terres et les esclaves. Le Traité d'Aranjuez de 1777 acheva finalement le tracé de la ligne frontalière entre les deux portions de l'île. 

Saint-Domingue se libéra de l'armée de Napoléon Bonaparte et devint un État le 1er janvier 1804. 17 ans plus tard, soit en décembre 1821, José Nuñez de Caceres et Pablo Ali conduisirent la partie Est de l'île à une « indépendance » dite plutôt « éphémère ». Elle dura deux mois. Le 9 février 1822, le président haïtien, Jean-Pierre Boyer envahit le côté oriental de Quiskeya à la tête de 20 000 hommes et réunifia le territoire. Une majorité de la population dominicaine appuya l'initiative du successeur de Pétion. Selon plusieurs historiens, la réunification, à bien des égards, fut profitable aux citoyens de l'Est. Boyer abolit l'esclavage, réforma l'agriculture, établit l'égalité entre la femme et l'homme. Néanmoins, il y eut également l'adoption de quelques décisions politiques et sociales impopulaires. 

Boyer perdit le pouvoir en 1843. En février 1844, les mouvements politiques de Juan Pablo Duarte, Thomas Bobadilla, Buenaventura Baez, Francisco Del Rosario Sanchez, Ramon Matias Mella  réalisèrent la seconde indépendance et proclama du même coup la «naissance de la République Dominicaine. » 

Vous avez sans nul doute remarqué que nous avons utilisé, mais sciemment, le substantif « réunification » à la place de celui de l' « occupation » qui figure dans certains manuels d'histoire… Dessalines, Boyer… ont-ils occupé la nation dominicaine, qui n'était pas à l'époque une République? Il faut toujours se rappeler qu'à l'arrivée des conquistadors espagnols de Ferdinand et d'Isabelle la catholique, Ayiti était constituée du territoire équivalent à l'île entière. Et que surtout, « le naturel finit toujours par revenir au galop… »

L'empereur Faustin Soulouque, en 1859, tenta de confédérer les deux « Républiques voisines. » Sans succès. Et finalement, pour sortir de la menace permanente de la « réunification »  entretenue par les nombreux gouvernements haïtiens, la République dominicaine fit une croix sur sa « souveraineté » et se plaça sous le protectorat de son « premier maître », l'Espagne.

Tout ce détour révèle exhaustivement que la présence des Haïtiens sur le sol des 2/3 de l'île remonte au-delà de 1929. Boyer régna sur Haïti – telle qu'elle fut originellement constituée – durant 22 ans environ. De 1822 à 1843. Il faut inscrire les escapades politiques et guerrières des dirigeants haïtiens, en l'occurrence, Dessalines, Boyer, Pierrot, Soulouque…  en terre voisine dans la possible démarche d'une quête irrésistible de rapprochement des deux peuples. Ce serait donc une obsession d'Haïti à vouloir récupérer l'autre partie d'elle-même. Un corps diminué, mutilé à la recherche de ses organes vitaux manquants. Dans l'optique newtonienne, Il s'agirait ici de deux entités situées à un intervalle de l'une de l'autre et qui libèrent une force attractive… Les Dominicains et les Haïtiens ne pourront jamais se passer les uns des autres. Ils sont condamnés – comme les Juifs d'Israël et les Palestiniens de Cisjordanie ou de Gaza – à partager le même sort sur un territoire commun; donc, à vivre côte à côte jusqu'aux siècles des siècles… Amen! 

Des frontières historiques… 

Lorsqu'une famille n'a pas de quoi se nourrir, c'est  le voisinage qu'elle sollicite, et qui lui procure son aide, lui apporte son appui. D'où le vieux dicton créole : « Vwazinaj se fanmi. »(Les voisins font aussi partie de la famille) 

La frontière qui sépare les deux nations est historique. Elle ne remonte pas à la genèse du territoire. Tout comme les autres lignes frontalières qui délimitent les espaces géographiques des États répartis sur la planète et qui engendrent, d'un côté, des situations de surabondance, d'opulence indécente, et de l'autre, des phénomènes insupportables de détresse sociale, de « pauvreté extrême ». Et qui suscitent aussi des guerres, des hécatombes pour le « vol » et le « pillage » des ressources naturelles. Tant que la terre ne revienne pas à son état originel, pour permettre réellement le respect du droit naturel des citoyennes et des citoyens à la libre circulation, certains peuples « crèveront » toujours dans la crasse, continueront d'exister sur des lopins de terres sèches. Sans nourriture. Sans arbre. Et sans eau. On le constate souvent dans les reportages diffusés sur les chaînes de télévision locales et étrangères qui retransmettent des images difficiles à supporter sur l'Afrique,  l'Amérique latine, les Caraïbes... L'Union Européenne a soi-disant « démocratisé » ses frontières. Pourtant, les Roms qui envahissent la France à la recherche du pain et d'un toit sont traités impitoyablement par les autorités. L'immigration devient, encore plus aujourd'hui, un sujet de tragédie mondiale et de débat politique préoccupant. Le grand philosophe de l'économie politique, Karl Marx suggère l'abolissement de la propriété privée et le dépérissement de l'État bourgeois, dans le cadre de l'aboutissement d'un mouvement de lutte pour changer  la structure sociétale au niveau planétaire. Un tel résultat conduirait du même coup à l'anéantissement des barrières frontalières qui favorisent les uns au détriment des autres… En clair, les « forts », au grand désavantage des « faibles »…  Logiquement, les richesses naturelles de l'univers appartiennent à tous les individus. Sans distinction. Vous pensez peut-être au concept « utopie » inventé par l'écrivain et le philanthrope anglais Thomas More… « Ceux qui se battent peuvent perdre, mais ceux qui ne se battent pas  ont déjà perdu », nous enseigne Voltaire …

De 1845 à 1860, les dirigeants dominicains, pour contrer la multiplicité des problèmes économiques et l'avancée des bouleversements sociaux, ne jurèrent que par les formules de l'annexion territoriale à la France, l'Espagne, les États-Unis… Du côté haïtien, on redoutait longtemps qu'un retour du pays voisin dans les girons des anciens colons ne vînt nuire à l'indépendance et souveraineté nationales fièrement acquises dans le sang. Haïti pensait que la solution, pour éviter de retomber elle-même dans la situation sociale et politique d'avant la fondation de son État, était de « réunifier » pacifiquement l'île.  Par la suite, nous savons que ni la République d'Haïti, ni la République Dominicaine n'ont échappé au démon et à la fureur de l'hégémonie étatsunienne déclenchée par le virus de la « Doctrine de Monroe » de 1823. On a appris comment, en 1861, les États-Unis avaient énergiquement protesté, mais sans résultat, lorsque la République Dominicaine était retournée sous la domination de l'Espagne. Par ailleurs, les différents  gouvernements qui ont séjourné à la Maison Blanche n'ont jamais traité avec respect les habitants installés des deux côtés de la frontière qui demeurent à leurs yeux des « bougnoules », des « bâtards », des « gens malsains », etc. (Noam Chomsky, La tragédie d'Haïti). Ce n'est qu'en 1862 que les États-Unis acceptèrent enfin de reconnaître le caractère souverain et indépendant de l'État haïtien. Au début, ils appuyèrent plutôt les Français en leur octroyant des armes, munitions, argent… pour les aider à mater la rébellion des esclaves, et de ce fait, leur offrir les moyens de conserver par la force la colonie prospère de Saint-Domingue. Cette reconnaissance tardive arriva durant la guerre de sécession, sous le gouvernement d'Abraham Lincoln qui unifia le Nord et le Sud des États-Unis et supprima l'esclavage sur tout le territoire. Une décision qui, trois ans plus tard, coûta la vie au président (15 avril 1965). Entre 1862 et 1915, les navires de guerre états-uniens violèrent au-delà de 17 fois les eaux territoriales de la République d'Haïti. À cette époque, la Maison Blanche considérait le pays comme un pestiféré, un malade contagieux, placé tout juste aux portes de la Floride, qui pouvait à tout moment contaminer l'air et infecter la santé sociale et financière des États-Unis. 

Aujourd'hui encore, les mêmes préjugés politiques tiennent…

Il ne faut pas oublier…    

Avant l'aiguisement des désaccords politiques entre Israël et Palestine, les deux peuples vivaient en bons termes sur le territoire. Ils dansèrent, mangèrent et s'amusèrent ensemble durant 14 siècles. En est-ce encore le cas aujourd'hui? 

À l'instant où nous remplissons ces pages blanches, c'est avec les drones (assassinats ciblés) et les roquettes que, de part et d'autre, les belligérants tentent de se faire entendre. Et malheureusement, les bruits de la guerre assourdissent… Des années 1920 qui marquèrent l'arrivée des premiers colons juifs en Palestine à nos jours, les pistes d'une kyrielle de solutions diplomatiques ont été explorées par les deux peuples dans l'espoir pour eux de résoudre les conflits politiques et territoriaux qui les opposent. Même la possibilité d'un État binational a été envisagée, jusqu'en 1947, sous l'arbitrage et la supervision de l'UNSCOP (United Nations Special Committee on Palestine. Cependant, il n'y a eu aucun progrès dans les soi-disant négociations de paix entre Israélien et Palestiniens.  La montée d'Israël en puissance militaire, avec l'assistance inconditionnelle des États-Unis, rend de plus en plus improbable le règlement à l'amiable des contentieux envenimés. Israël se classe 4ème parmi les plus grands et importants pays producteurs et exportateurs d'armes de destruction massive au monde. Noam Chomsky, dans Palestine, L'état de siège, risque même de sous-titrer : « Proche-Orient : une paix possible (qui n'arrivera pas). »

Il faut que Dominicains et Haïtiens se montrent assez « conciliants » pour éviter de basculer dans la « palestinisation » des hostilités qui les opposent depuis des décennies sur une base farfelue de racisme, noirisme et surtout d' « anti-haïtiannisme » primaire. Quelles que soient les raisons évoquées, une telle dégénérescence ne pourra que profiter aux penchants voraces de la Communauté internationale, particulièrement les États-Unis et son compère le Canada, sans écarter la France, qui nourrissent et caressent leur plan de mainmise sur l'île, par l'entremise de l'Organisation des Nations Unies, leur « cheval de Troie ». Contrairement à sa voisine, Haïti n'a pas d'armée. L'Organisation hémisphérique, OEA, l'Organisation des Nations Unies, ONU – dont, dans les deux cas, elle est « membre fondateur » –  aurait le devoir absolu de la protéger contre toute forme d'agression armée venant de l'extérieur, ne serait-ce que pour éviter le massacre d'une population sans défense (Charte de l'OEA, chapitre VI, article 28 et 29 – Charte des Nations Unies, chapitre I, article 2, 4ème alinéa). N'est-ce pas dans ce contexte international que les puissances mondiales tentent toujours de placer les opérations militaires « Restaure Hope » - quoique « bidon » -  qu'elles entreprennent en Somalie, Irak, Afghanistan, Libye, Mali, Centrafrique, ou ailleurs… Dans bien des cas, ce sont les pyromanes qui deviennent les sapeurs-pompiers…!

« Ubi solitudinem faciunt, pacem appellant. »(Où ils font un désert, ils disent qu'ils ont donné la paix) 
                              (Tacite)

En 1980, la revue « REGARD » à laquelle nous collaborions avait repris à son compte un article paru dans un médium étranger : « L'occupation d'Haïti par la République Dominicaine ». Dans le « pot aux roses », pour ne pas dire derrière le « complot », se serait retrouvée la main du puissant « gendarme du monde ». Déjà, dès l'année 1963, des États anti-progressistes auraient confié à la République Dominicaine la « charge militaire » de défendre le gouvernement de François Duvalier contre toute menace sérieuse de perte de pouvoir provenant d'un quelconque mouvement politique d'orientation idéologique gauchiste.

Tout compte fait, les agissements hostiles, méprisants de la République Dominicaine envers les Dominicains d'origine haïtienne pourraient bien révéler, sans le vouloir,  les termes d'une mission politique secrète, froidement élaborés dans les laboratoires des forces néocoloniales  qui, pour des raisons inavouées et inavouables,  cherchent par tous les moyens – depuis janvier 1804 – à faire connaître à la République d'Haïti le sort des dinosaures. 

(À suivre)

R.L. 
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
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 (
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.

dimanche 8 décembre 2013

Dossier : Enquête sur les attaques à gaz lacrymogène de Cap-Haitien. (Texte de Cyrus Sibert)

Le lundi 28 octobre 2013, des individus ont attaqué de façon simultanée, avec une coordination qui fait peur, deux lycées au Cap-Haitien : Les Lycées Philippe Guerrier et Dudit Boukman. Une situation de panique générale dans la 2e ville du pays s'en est suivie. Plusieurs élevés ont été transportés à l'Hôpital Justinien : des cas difficulté respiratoire, des blessés et surtout de cas de membres fracturés.

Ce même 28 octobre 2013, à 10 heures du matin, soit 2 heures après l'attaque, Justin Métellus, le Directeur Départemental de l'Education nationale Nord déposa une plainte à la Section de la Direction de la Police Judiciaire dans le Nord (SDPJ/PNH/Nord), dans laquelle - plainte - il fit les déclarations suivantes par devant l'officier de police judiciaire, Jean Arold :
« Mwen pa konnen kiyès ki lotè zak yo, men guenyen endis » (Je ne connais pas les auteurs des attaques, mais il y a des indices.)

Justin Métellus continua sa déposition en expliquant la situation de tension qui existe au Lycée Philippe Guerrier, suite au transfert de deux directeurs. Il conclu avec cette déduction :
« Pou mwen menm se sa ki pwoblèm nan. » (D'après moi, là en est la cause)

(Consultez, à partir de ce lien http://fr.scribd.com/doc/190316817/Plain-Te-Just-Inen , une copie de la plainte de Justin Métellus, déposée deux (2) heures après les attaques à gaz lacrymogène.)

Pourtant, le mardi 29 octobre 2013, Justin Métellus est intervenu sur Radio Vision 2000 pour accuser Cyrus Sibert d'être à la base des attaques, en précisant qu'il était au courant des préparatifs depuis dimanche soir, et que Cyrus Sibert avait pris part à des réunions tenues dans la ville du Cap-Haitien, 27 octobre 2013. Aussi, Martin Pierre, le cousin de l'ancien délégué Yvon Altéon, avait-il, sur les ondes de « Radio Vision 2000 » et d'autres médias, accusé Cyrus Sibert d'être à la base de tous les actes de violence et des mouvements de tension dans le Nord.

Ecoutez : 
1- Justin Métellus sur Radio Vision 2000 - https://soundcloud.com/reseaucitadelle/d-clarations-diffamatoires-de  
2- Martin Pierre sur Radio Vision2000 - https://soundcloud.com/reseaucitadelle/contradictions-dans-les-d

Depuis 26 octobre 2013, Cyrus Sibert a quitté Cap-Haitien à destination des Etats-Unis. C'est d'ailleurs la première faille dans l'accusation. Surtout, ils avaient insisté sur notre présence dans des réunions organisées la veille de l'attaque.  Ce n'est pas difficile à démonter et nous comptons le faire au Tribunal. Pour mieux convaincre leur interlocuteur, les menteurs aiment s'aventurer dans des précisions, et souvent, ils trébuchent, en empruntant cette voie.
Faut-il signaler que dans le Communiqué de Presse, publié en la circonstance, le Bureau Central du Ministère de l'Education Nationale avait condamné l' « acte odieux et barbare » perpétré le 28 octobre 2013, par « des individus non encore identifiés. » 

Ce qui est inquiétant dans ce dossier :
a)- Dans la soirée du 24 novembre 2013, trois (3) individus portant des uniformes de police ont pénétré à l'intérieur de la maison de la fiancée de Me Hérode Charnel, l'un des avocats de Cyrus Sibert, dans le but d'intimider la jeune dame. Les trois (3) hommes, en uniforme de la Police, ont déclaré qu'ils étaient payés par Cyrus Sibert pour pressurer Me Hérode.
       1-    « Trois (3) policiers en uniforme ».
       2-    Une déclaration qui relève de la même tactique que les accusations sur les attaques au gaz lacrymogène : « créer la confusion », « faire une diversion », pour « discréditer Cyrus Sibert » et l'« isoler ».

Faut-il signaler que le 21 novembre 2013, Me Hérode Charnel avait accompagné Me Emmanuel Jeanty au Tribunal Civil du Cap-Haitien siégeant en ses attributions correctionnelles, en vue de soutenir l'action en diffamation de Cyrus Sibert contre Justin Métellus et Martin Pierre.

b)- Le gaz lacrymogène, utilisé pour attaquer les Lycées, est, selon les photos des bonbonnes observées, un matériel de maintien d'ordre. Comme les armes à feu, la PNH a un devoir de contrôle sur ce genre de matériel. De plus, dans ses déclarations sur « Radio Vision 2000 », Justin Métellus avait fait toute une présentation en qui concerne la différence entre ce gaz utilisé pour attaquer les lycéens et le gaz lacrymogène artisanal.
  
c)- Le 5 décembre 2013, vers midi, on a attaqué le Bureau Départemental de l'Education Nationale à gaz lacrymogène. La photo de la bombonne, publiée par le correspondant de « Radio Vision 2000 » peut en dire long en terme de comparaison avec celles lancées le 28 octobre 2013 contre les lycéens et qui avaient permis de tenter d'assassiner le caractère du journaliste Cyrus Sibert, très critique depuis juillet 2013, face au désordre qui règne dans l'administration au niveau du département du Nord.



Rappelons que la veille de cette nouvelle attaque, soit le 4 décembre 2013, des individus proches de Martin Pierre, de Yvon Altéon donc de Justin Métellus, avaient relancé leur mouvement contre le Délégué Départemental Nord, Ardouin Zéphirin, avec les habituelles accusations visant à pousser le Président Martelly à le révoquer ; Yvon Altéon n'écartant pas un retour victorieux à ce poste tant regretté.


Etrangement, cette nouvelle attaque au gaz lacrymogène du 5 décembre 2014 coïncide avec la relance des mouvements contre le Délégué Ardouin Zéphirin.

Hasard, drôle de coïncidence, action visant à acculer cette fois Ardouin Zéphirin ou initiative d'un troisième groupe qui cherche à renforcer la confusion.
En ce qui nous concerne :
       1-    Qui a conseillé à Justin Métellus de raconter des histoires contraires à sa plainte déposée la veille, dans le but d'accuser Cyrus Sibert et de le détruire aux yeux du public? 
       2-    Des bombonnes de gaz lacrymogène, semblables au matériel de la PNH, ont été utilisées; des hommes en tenue d'officier de police se sont rendus chez la fiancée de Me Hérode Charnel pour l'intimider…  La police, est-elle complice?  Si oui, s'agit-il d'une implication du haut commandement de la Police dans le nord ou d'agissements de quelques policiers zélés au service d'un clan?

Nous pensons que, s'il est trop tôt pour attribuer, avec exactitude, la paternité des attaques à une personne ou à un clan bien déterminé, il est évident que le groupe « Justin Métellus-Martin Pierre » utilise le mensonge et la diversion pour discréditer ses adversaires. Les déclarations sur « Radio vision 2000 » rendant le journaliste Cyrus Sibert responsable des attaques à gaz lacrymogène du 28 octobre 2013 et faisant du Délégué Départemental Nord Ardouin Zéphirin son complice, prouvent clairement la manifestation d'une volonté d'utiliser les actes violents commis contre des innocents en vue d'atteindre des objectifs politiques. Ce groupe, est-il à la base des attaques violentes ou se contente t-il de les exploiter?

L'enquête se poursuit !

Cyrus Sibert,
RéseauCitadelle,
Cap-Haitien, Haïti



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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!

"You can fool some people sometimes, 

But you can't fool all the people all the time."
 (

Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 

Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.


) dixit Abraham Lincoln.

Sylvie Bajeux reçoit la plus haute distinction de la République française.-


Droits humains : Sylvie Bajeux reçoit l'insigne de la Légion d'honneur, la plus haute distinction de la République française.--

Pour la première fois de l'Histoire, une Haïtienne, Sylvie Bajeux, reçoit ce 2 décembre 2013 la plus haute distinction de la République française, la Légion d'honneur. Cet événement majeur, passé sous silence par les médias en Haïti, mérite d'être très amplement souligné et expliqué aux jeunes Haïtiens, en particulier ceux qui sont nés après 1986. Cette haute distinction arrive à point nommé, dans un pays où s'essoufflent les modèles positifs et dans un contexte où l'actuel Exécutif néo-duvaliériste offre au nazillon Jean-Claude Duvalier l'immunité et un passeport diplomatique, contribuant ainsi à alimenter la sous-culture de l'oubli et de la négation des crimes et vols commis par la plus horrible machine de destruction massive de l'histoire d'Haïti, le duvaliérisme. L'allocution prononcée par Sylvie Bajeux, reproduite sur ce site, doit être lue et longuement méditée pour bien situer son cheminement citoyen sur la longue route de la défense des droits démocratiques et pour l'établissement d'un État de droit en Haïti.

Note de Robert Berrouët-Oriol
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Droits humains : Sylvie Bajeux reçoit l'insigne de la Légion d'honneur
             
Jeudi 5 décembre 2013

Le mardi 2 décembre 2013, l'Ambassadeur de France en Haïti, Monsieur Patrick Nicoloso, a présenté à Madame Sylvie Bajeux, Directrice du Centre Œcuménique des Droits Humains (CEDH), l'insigne de Chevalier de la Légion d'Honneur, en hommage à l'engagement de toute une vie dans le combat contre la dictature, contre l'injustice et pour la protection des droits humains. La médaille de la Légion d'Honneur est la plus haute décoration honorifique accordée par la République française.

Cette cérémonie sobre et empreinte de dignité, s'est déroulée à la Résidence de l'Ambassadeur de France à Port-au-Prince, en présence d'une soixantaine d'invités, principalement des proches de Madame Bajeux, des conseillers de l'Ambassade, des représentants des organisations de défense des droits humains et organisations féministes, les ambassadeurs d'Espagne et de UNASUR, l'écrivaine Yannick Lahens, le poète, romancier et homme de théâtre Syto Cavé, Pierre Brisson, voix des poètes Haïtiens.

Nous reproduisons ici un court extrait du discours de l'Ambassadeur Nicoloso :

Je tiens ce soir à rendre hommage à cette existence qui s'est invitée à la table de l'Histoire pour défendre l'Homme, où face à la colossale entreprise de déshumanisation que constitue toute dictature ou oppression, vous avez opposé la défense de chaque cause, de chaque histoire personnelle. Pour que nous n'oublions pas les vies humaines derrière le combat des chiffres macabres, les sacrifices individuels pour la liberté collective et partagée.

Vous êtes de cette bataille, la bataille contre l'oubli, parce que sans elle,

«En Guinée ils ne peuvent retourner»

En Guinée ils ne peuvent rentrer

on n'a pas dit pour eux la prière des morts, pas chanté

pour eux le Libera.

(Jean-Claude Bajeux, Textures, 1997) 

Vous aurez certainement reconnu, Madame, les mots de votre époux rappelant le devoir de mémoire pour que vos prédécesseurs de lutte puissent reposer en paix. Tous ici ce soir sommes convaincus que c'est la seule, l'unique voie pouvant mener à une coexistence pacifique et respectueuse les uns des autres.

Pourtant, c'est un chemin difficile et parfois ingrat, au long duquel les récompenses peuvent paraître maigres, et l'on se dit que le courage pourrait venir à manquer. Mais à regarder votre vie, on ne le croirait pas.

Dans son allocution de circonstance, Sylvie Bajeux a évoqué les figures familiales et professorales qui ont marqué son enfance et sa jeunesse, lui enseignant les valeurs citoyennes qui sont encore les siennes aujourd'hui et l'engagement enraciné dans la singulière histoire d'Haïti, sa promesse émancipatrice. Sylvie Bajeux a salué la mémoire de son premier compagnon de route, Jacques Wadestrandt, mort au combat en 1964 avec ses camarades de Jeune Haiti et celle de son second époux, Jean-Claude Bajeux, homme de lettres et figure emblématique de la lutte pour les droits humains en Haiti, qui nous a quittés le 5 août 2011. C'est au regard de ce long et souvent douloureux parcours qu'elle conclut en disant :

« Nous n'avons jamais pensé être des héros, mais nous avons peut-être réussi à être de bons soldats ».

Des noms trop longtemps tus mais prononcés enfin en public en cet espace haïtien qui a quelque part, nous ne savons où, accueilli leur dépouille en ces années terribles, ont été entendus par l'assistance dans une grave émotion, des noms qui font écho à tant d'autres qui restent dans nos cœurs.
Source : bulletin électronique de la FOKAL
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ALLOCUTION DE SYLVIE BAJEUX À LA RÉCEPTION DE LA LÉGION D'HONNEUR,

LA PLUS HAUTE DISTINCTION DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Monsieur l'Ambassadeur,

Le moment est venu de dire  "merci".

Merci à la France, à ses représentants ici présents, pour l'octroi de cette médaille qui symbolise les plus hautes valeurs de la République française.

Merci à mon fils Jacques-Christian Wadestrandt qui a pu arriver à temps pour être à mes côtés ainsi qu'à ma cousine Lorraine Mangonès.

Merci pour leur présence à tous ceux et celles qui sont avec nous aujourd'hui en cette circonstance.

Un merci également pour tous les témoignages de solidarité qui nous sont parvenus de France, de Suisse, du Canada, d'Italie, d'Amérique Latine et tout spécialement de Porto Rico d'où l'on envisageait même l'envoi d'une délégation.

Par ailleurs, et sans fausse modestie, au moment de dire «merci» je ne saurais ne pas évoquer ceux qui tout au long d'une vie ont contribué à faire que ce jour soit possible.

La petite enfance fut marquée par nos grands-parents, Antonin et Maria Tourdot, mais surtout par mon père Christian Tourdot, aimé de tous pour son intelligence, sa remarquable gentillesse et sa grande générosité. Plus tard dans le contexte familial c'est notre tante et notre oncle, Vonick et Albert Mangonès dont l'influence sera déterminante.

Peintre, sculpteurs, architecte, à partir de leur sensibilité propre ils nous conviaient naturellement à réfléchir sur l'énigme et les prodiges de la création artistique. Ceci dans un temps marqué par ce que Selden Rodman appelait « The Miracle of Haitian Art ».

Mais il revient à Albert de nous avoir guidés à travers l'Histoire… de la Découverte à l'Indépendance, passant par l'épopée des Marrons, et nous conviant à contempler la Citadelle, «Vigie»,  dont   il nous expliquait le Pourquoi et le Comment avec une éloquence toujours renouvelée.

En plus de sa remarquable érudition, Albert possédait une intuition  spéciale qui lui permettait de détecter les inévitables épisodes de  questionnement et de révolte de l'adolescence.  À ces moments, il savait être présent, trouver les mots qu'il fallait  et insistait sur cet avertissement :

« Ce qui compte ce n'est pas d'être un héros, c'est d'être un bon soldat ».

Cette expression de gratitude ne saurait passer sous silence ce que je dois aussi aux enseignants qui ont su nous inculquer la base des ×connaissances indispensables associées aux cycles primaire et secondaire.  De vrais maîtres qui nous ont entrainés au bon usage de la grammaire française, aux subtilités de l'analyse logique, à relever le défi des mathématiques, de la trigonométrie entre autres… Leurs noms défilent :  Mme Craan, Mme Liautaud, Mme Holly, Lucienne Dougé, Lili et Simonne Germain, Madeleine Gardiner, Mê  Edner Gousse, Roger Gaillard et, Roger Anglade qui réussit l'exploit de nous faire aimer la chimie !

Une pensée spéciale va à Mê Antonio Vieux, ancien ministre de l'Education Nationale qui arrivait chaque jour,    à pied, il n'avait pas de voiture.   

Professeur de littérature en classe terminale, au savoir fascinant et d'une exigence impitoyable.  Un jour, abandonnant l'examen des Existentialistes et des Surréalistes il nous apostropha. J'entends encore sa voix :

« Petits garçons, petites filles, est-ce que vous savez qu'en ce moment même, il y a des jeunes comme vous,  qui ailleurs prennent leur fusil pour descendre dans la rue et dire « NON » ?

Il y avait déjà 5 ans que le dictateur faisait régner la terreur.

Nous devions apprendre plus tard que, selon l'histoire, Duvalier  l'aurait personnellement exécuté dans le cachot des souterrains du  Palais National où il était enfermé.  

Avec  la dictature installée depuis 1957, la situation devenait de plus en plus intolérable. La décision fut prise, le bac bouclé j'irais terminer mes études à l'extérieur. 

À partir de là,  deux rencontres vont être décisives :    

La rencontre avec Jacques Wadestrandt, premier haïtien gradué de Harvard, étudiant en médecine et la rencontre avec Jean-Claude Bajeux qui nous a quittés il y a 2 ans.

Jacques Wadestrandt était un des dirigeants du Mouvement de Jeune Haïti qui s'organisait à New York pour mettre fin à la dictature de Duvalier.

Un jour de juillet 1964, il partit rejoindre les autres membres du groupe connu pour l'histoire comme « Les Treize de Jeune Haïti »

Ils débarquèrent à Dame-Marie le 5 Août croyant ouvrir un deuxième front, le groupe de Fred Batiste avait déjà débarqué dans le Sud-Est de l'ile.  Dans l'attente de renforts ils avaient promis de tenir 3 semaines, ils  ont résisté 3 mois.  Toutes les forces armées du régime étaient à leur poursuite. Les deux derniers, Marcel Numas et Louis Drouin, capturés vivants  furent exécutés publiquement contre le mur du Cimetière de Port-au-Prince, le 12 novembre 1964.

Au nom du Devoir de Mémoire leur sacrifice a été commémoré le 12 novembre dernier.

Le chemin était tracé, il fallait continuer.

Et plus tard ce chemin a croisé celui d'un autre combattant : Jean-Claude Bajeux.

Pour expliquer Jean-Claude Bajeux, rien de mieux que l'héritage qu'il  a laissé. Son nom et celui de son organisation sont associés pour toujours à la lutte pour la défense des droits humains dans toutes ses composantes et ses obligations. Comme l'écrit Jean Charles dans la revue 'Pour Haïti', « Jean-Claude Bajeux entendait œuvrer en faveur de tous les Haïtiens de tous horizons, (politiques, sociaux et religieux) d'où l'appellation « Centre Œcuménique...... ». 

L'Ambassadeur Rodolfo Mattarollo, dans son hommage parle de « la dulce indignacion » de Jean-Claude Bajeux.  C'est vrai et cette  indignation tenace mais maitrisée prenait sa source et sa force dans  la volonté inébranlable de Jean-Claude de mener jusqu'au bout le combat pour la justice et  contre l'injustice contre toutes les formes d'injustice.

Compagne et partenaire de ce long parcours, il me semble pouvoir  dire légitimement aujourd'hui :

 « Nous n'avons jamais pensé être des héros, mais nous avons peut-être réussi à être de bons soldats ».

Sur ce chemin il faut continuer :  je réponds « présente ».

Merci à la République Française.

Sylvie WADESTRAND-BAJEUX

Port-au-Prince, le 2 décembre 2013

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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!! "You can fool some people sometimes,  But you can't fool all the people all the time."
(
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.