vendredi 22 août 2014

Quand une évasion sert de prétexte pour crier Vive l’Armée Dominicaine, Aba la PNH.-

Quelques heures après l'arrestation de M. Clifford Brandt par les autorités haïtiennes, une vive polémique autour de la question a surgi. Les curieux, en effet, perplexes, se demandaient est ce qu'il s'agissait effectivement d'une opération de prise de corps, sur la personne de M. Clifford Brant, conduite par la PNH (Police Nationale d'Haïti) ou par l'Armée Dominicaine ?  Si pour les sceptiques, il s'agit d'une simple curiosité,  plus d'un cherchait, de façon systématique, à minimiser les efforts de la PNH visant la recapture des prisonniers. Dans une logique d'opposition stérile, certains ont eu l'audace de présenter les agents de la PNH comme des incapables et de loin plus corrompus que ceux des forces de l'ordre dominicaines. Une assertion que les commerçants et ceux qui voyagent régulièrement en république voisine auraient beaucoup difficultés à comprendre.

Il semble un peu paradoxal, contreproductif et voire injuste que des haïtiens cherchent à minimiser les efforts et sacrifices consentis par la PNH afin de récupérer le puissant évadé de prison, M. Clifford Brandt. Comme stratégie d'opposition, il s'agit peut-être d'une indécence naturelle, mais d'un pont trop loin. 

Ce qui échappe à certaines factions en quête aveugle du pouvoir politique, est que la PNH est une institution étatique civile, destinée à recevoir des ordres légaux et constitutionnels de n'importe quel responsable politique élu à la tête de l'Etat. Leur démarche consiste à valider le cliché de «peuple inférieur», argument privilégié des racistes dominicains. Il est honteux de voir des intellos haïtiens, aujourd'hui, rejeter en quelque sorte, le principe de l'égalité des races humaines prôné par l'illustre Anténor Firmin. D'où des haïtiens, fils de Dessalines, de Christophe et de Pétion, pères, si vous voulez, de l'histoire universelle de l'égalité des races humaines, puisent-ils leur courage jusqu'à parvenir à présenter nos frères, compatriotes, policiers haïtiens comme inferieurs aux soldats dominicains ?

Comprenez bien, il n'y a rien de mal de vouloir exercer le pouvoir politique. Cependant, l'ambition d'exercer le pouvoir ne doit pas l'emporter au point de nous aliéner et de nous réduire à une circonstance méconnaissable telle nous nous faisons le messager d'un stéréotype aussi humiliant que dangereux : Des policiers haïtiens, gendarmes de l'unique force publique constitutionnelle, et par extension, héritiers de l'Armée Indigène, sont incapables d'arrêter un évadé de prison ? Quel message voulons-nous passer à nos enfants qui auront le lourd fardeau de diriger ce pays dans les prochaines décennies ?

A ceux qui diront qu'il s'agit d'un problème de confiance, nous répondrons qu'il s'agit d'un comportement maladif et abasourdi des iconoclastes consistant à détruire tout ce qui est institutionnel et certainement national. Une simple analyse des faits prouve que la PNH a fait un travail professionnel et que les résultats obtenus dans ce dossier n'ont été possibles que uniquement grâce au refus des autorités haïtiennes d'accepter cette évasion comme fait accompli.

Pour bien cerner la situation, il faut comprendre que: Un bandit en fuite se fait toujours appréhender en déplacement ; autrement dit, en dehors de son espace opérationnel. D'où le contenu sémantique du mot fuite. Cela sous-entend que le bandit évadé a été pourchassé par des unités spécialisées d'une force publique.
A titre d'exemples on peut citer le cas de:
a) Bin Laden, pourchassé par les Etats-Unis, et neutralisé au Pakistan.
b) Willy Etienne, kidnappeur pourchassé par la police capoise (Cap-Haitien), neutralisé à Port-au-Prince.

Le fait que M. Clifford Brandt a été intercepté en dehors de son périmètre opérationnel est la preuve irréfutable qu'il était en fuite, et par conséquent, pourchassé par la police du territoire dans lequel il a supposé commis ses crimes. La PNH a le mérite d'avoir traqué le fugitif, faisant d'Haïti son enfer au point de le contraindre à chercher refuge ailleurs jusqu'à s'exposer à la frontière haïtiano-dominicaine. Tout individu arrêté par un soldat du corps de défense frontalière dans un point de passage est normalement rapporté aux supérieurs hiérarchiques du dit soldat, qui ne le remettra aux autorités du pays voisin que par voies officielles. Dans la présente situation, la coopération des soldats dominicains a contribué au succès de l'opération. L'intense poursuite par la PNH est une preuve de la détermination du pouvoir en place. Objectivement, d'aucuns ne peuvent pas étayer la thèse que Haïti a adopté une attitude d'impunité envers le présumé criminel. 

Quelques heures après l'évasion spectaculaire du 10 Août 2014, le gouvernement par l'entremise du premier ministre, Laurent Lamothe et du ministre de la justice, Jean Renel Sanon, avait annoncé que tous les partenaires d'Haïti seront consultés afin d'appréhender les évadés. Le chef de la police, Godson Orélus avait donné la garantie que toutes les unités et tous les commissariats sont mobilisés pour rechercher les criminels et présumés criminels. M. Orélus avait aussi évoqué l'accord de coopération existant entre la Police haïtienne et les Forces dominicaines, un accord obtenu en 2012, grâce à l'initiative de l'actuelle équipe au pouvoir. Le lendemain, le président Michel Martelly avait renforcé la position de ses ministres en évoquant l'impossibilité pour M. Clifford Brandt de sortir de la prison par une évasion et de reprendre ses activités en toute impunité « Ça ne marche pas comme ça ! ».

Il était clair que ce gouvernement n'accepterait pas aucune forme d'impunité dans ce dossier.
En parlant d'impunité, faut-il rappeler durant le règne de Lavalas c.-à-d., des présidents Jean-Bertrand Aristide et René Préval, M. Clifford Brandt aurait pris refuge dans un lieu sûr de la capitale, dans un quartier luxueux de Pétion ville ou au Palais National, en attendant le calme nécessaire pour reprendre ses activités en toute quiétude. Durant cette période d'attente, la police et la justice auraient continué à marteler dans la presse que « M. Clifford Brandt est activement recherché, et l'enquête se poursuit ». On se rappelle le cas de « Samba Boukman », qui allait, sans aucune gêne, être nommé membre de la Commission Présidentielle de Désarmement ; ou le cas de M. Amaral Duclonat, qui avait une voiture officielle à sa disposition. Le député Arnel Bélizaire et le Sénateur Moise Jean-Charles sont des fugitifs devenus parlementaires grâce à l'impunité Lavalas.

Nous conseillons aux détracteurs du pouvoir en place de suivre la sagesse du Christ qui avait conseillé de donner à César ce qui lui est dû. Cultivez la grandeur d'âme du Général Rochambeau qui a su reconnaître le courage et les capacités militaires de son ennemi, l'officier noir Capois Lamort.

Personne n'est dupe! Le peuple haïtien comprend que M. Clifford Brandt, qui jadis au-dessus de la loi de la République, a été arrêté et incarcéré sous le gouvernement Martelly/Lamothe qui cherche à attirer des investissements étrangers dans le pays. Lors de l'arrestation de M. Clifford Brandt, on avait entendu une grande partie de la presse haïtienne inventer la thèse de l'intervention d'un contact au Département d'Etat Américain qui aurait forcé la main du Président Martelly. On scandait que son arrestation a eu lieu parce que l'une de ses victimes était de nationalité américaine.

Curieusement, malgré plusieurs mois d'incarcération du présumé criminel, les Etats-Unis n'ont jamais produit une demande d'extradition de M. Clifford Brandt. Aujourd'hui voilà, la justice haïtienne n'a pas libéré les policiers inculpés dans cette affaire grâce à un appel interjeté par le gouvernement, malgré une décision de justice leur étant favorable. Autrement dit, le processus suit son cours au travers des cours et tribunaux du pays. Samedi dernier, en effet, les critiques aveugles aux efforts de l'Administration du président Martelly/Lamothe en matière de sécurité publique, ont ignoré l'existence du Département d'Etat Américain, mais ont pris le soin nécessaire pour vilipender le pouvoir en place qui s'attelait à rattraper M. Brandt et les autres évadés. Il est clair que ceux qui refusent de reconnaître les efforts de la PNH et du pouvoir en place ne sont pas cohérents dans leurs positions. Ils ne cherchent qu'à nuire, ils détruisent le moral national et travaillent contre la stabilité.  
 
Au nom de la majorité silencieuse, incapable de s'exprimer sur les grands medias, nous disons Bravo à la PNH et encourageons les autorités à continuer dans la voie du renforcement de la sécurité pour attirer des investissements en vue du développement de l'économie nationale.

Cyrus Sibert, R
éseauCitadelle, Cap-Haitien, Haïti
reseaucitadelle@yahoo.fr
@reseaucitadelle
13 Aout 2014

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