Les pouvoirs publics en Haïti utilisent traditionnellement le carnaval, parmi d'autres événements culturels, pour donner un certain regain de vitalité à la population et au pays tout entier. C'est sans doute dans le but de maintenir intacte cette tradition que le président Michel Joseph Martelly a jeté tout son poids dans la balance pour faire de la troisième édition du Carnaval des Fleurs, qui s'est tenue à Port-au-Prince du 27 au 29 juillet 2014, un véritable succès populaire. Les données parlent d'elles-mêmes, d'ailleurs. En effet, selon le Ministère du Tourisme, 22 000 visiteurs sont arrivés à la capitale entre le 20 et le 30 juillet 2014, dont 3 000 spécifiquement pour assister au festivités carnavalesques.
Cette troisième édition du Carnaval des Fleurs s'est enrichie d'un élément supplémentaire: une organisation à but non lucratif a reçu des autorités compétentes l'autorisation de participer au défilé. Il s'agit de « Word and Action, Inc. » («W & A»), fondée en 2006 à Miami, dans l'État de la Floride. Dès sa fondation, cette organisation n'a ménagé aucun effort pour combattre le fléau que constituent les sévices sexuels sur des enfants. D'ailleurs, une des principales missions qu'elle s'est humblement mais fièrement fixée est d'apporter du soulagement et un traitement adapté et durable aux trop nombreuses malheureuses victimes, essentiellement en Haïti (y compris dans sa diaspora aux Etats-Unis) et dans d'autres communautés nord-américaines.
Donc, il va sans dire que, grâce au dévouement de son conseil de direction et aux démarches de la responsable de son bureau port-au-princien, Mme Margareth Duroseau-Alexis, « W & A » a saisi la balle au bond pour sensibiliser l'opinion publique tant nationale qu'internationale sur cet épineux problème, qui prend jour après jour des proportions dangereuses et alarmantes. L'organisation a surtout profité de cette occasion exceptionnelle pour tirer la sonnette d'alarme vu que, généralement, en Haïti, en période d'effervescence carnavalesque, avec une ville remplie de gens du coin et de visiteurs, les agressions sexuelles deviennent plus nombreuses. En effet, plusieurs cas sont souvent rapportés aux autorités pendant que la population se la coule douce. Cependant, la majorité des plaintes en justice obtiennent généralement une fin de non-recevoir, quand ils ne sont pas tout bonnement classés comme de simples « faits divers ». Et, c'est là où le bât blesse!
C'est ainsi que, au cours des trois jours de fête de fin juillet 2014, grâce aux bons offices du Comité carnavalesque, du Dr Claude Surena, de Mme Nancy Carraha, de MM. Philippe Dodard et Yves Penel, une trentaine de jeunes volontaires de la Croix Rouge Haïtienne, tous membres du prestigieux « Club 25 », ont défilé gracieusement à travers les rues port-au-princiennes surchargées de fêtards, exhibant des banderoles de « Word and Action » où l'on pouvait lire: « Les enfants sont des fleurs; ne commettez pas de sévices sexuels sur eux. »
Si un peu partout à travers le monde la montée des violences sexuelles devient une triste réalité de la vie quotidienne, en Haïti, il n'existe aucun moyen fiable de déterminer le nombre de victimes. À cela, au moins, deux raisons. D'abord, il s'agit culturellement d'un sujet tabou. Ensuite, généralement, l'anathème est plutôt paradoxalement jeté sur les personnes violées, qui, en plus, ont une peur bleue des représailles. Donc, l'enfant haïtien (surtout les fillettes) et la femme haïtienne préfèrent garder à jamais la bouche cousue au lieu de signaler aux autorités compétentes le crime commis à leur endroit. Ils risquent ainsi de devenir des souffre-douleurs tout au long de leur existence. Face à cette situation qui semble défier le bon sens et qui torture physiquement et surtout psychologiquement les victimes, «W&A » refuse, elle, de s'enfermer dans le mutisme.
Pour mieux mener sa lutte et pour encore mieux concrétiser sa mission, « Word and Action » ambitionne de réaliser deux projets. D'abord, elle envisage la construction à Port-au-Prince d'un centre médical et psychothérapeutique, qui sera humblement baptisé « House of Hearts ». Ce centre servira de refuge pour les victimes, une oasis où elles pourront recevoir des conseils, bénéficier de plans de traitement, de réintégration sociale, d'insertion sur le marché du travail ou des voies et moyens pour ouvrir un commerce.
Ensuite, « W & A » publiera sa propre brochure, qui s'intitulera: « The Unspoken ». Dans cette publication, les lecteurs pourront se régaler d'une compilation de poèmes et de nouvelles. Certains seront des œuvres d'auteurs connus et / ou d'autres de poètes qui ont voulu jusqu'ici garder l'anonymat. Sous peu, le public pourra prendre connaissance de ces projets ambitieux sur la toile mondiale, en naviguant sur le site internet de «W & A », www.wordandaction.org
Les mots de soutien recueillis du public tout au long du défilé carnavalesque mêlés aux messages de félicitation et d'encouragement reçus plus tard d'internautes ont stimulé « Word and Action » pour continuer d'être la voix de tous ceux qui n'ont plus de cœur pour crier et la réparatrice de tous ceux dont la vie a été lâchement et sauvagement abîmée par des bourreaux à l'âme maculée de sang.
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Directrice des Médias et de Marketing de « W & A ». Renseignez-vous auprès de Bridget Duvall- Kennedy 786.704.2338 info.wordandaction@gmail.com ou Mme Margareth Duroseau-Alexis, Responsable National 4882-2075.
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