samedi 19 octobre 2019

Contre le STATE CAPTURE* des oligarques en #Haïti, ignorer le “QU’EN DIRA T’ON?”.- #LeReCit

Contre le STATE CAPTURE* des oligarques en #Haïti, ignorer le “QU’EN DIRA T’ON?”.- #LeReCit

[ Pourvu que ses décisions visent les intérêts du peuple haïtien, le président Jovenel Moise doit ignorer le “QU’EN DIRA-T-ON?” .
* State capture is a type of systemic political corruption in which private interests significantly influence a state's decision-making processes to their own advantage.]

#Haïti est un état de plus en plus faible, incapable de payer ses fonctionnaires, en faillite. Sa situation actuelle rappelle deux événements :

1- La déclaration du président Jean-Bertrand Aristide en 1995 menaçant de jeter en prison tous ceux qui accepteraient de vendre les biens de l’État…Là, il parlait à son Premier ministre Smart Michel

2- La décision du président René Préval de dépouiller l’État des entreprises publiques construites sous le régime des Duvalier en prétextant faire de la privatisation ou de la modernisation, l’euphémisme employé pour parler de pillage de l’État haïtien.

Mais en #Haïti, il n’a pas eu vraiment de privatisation ni de modernisation. René Préval a permis à ses amis de la bourgeoisie de voler toutes les entreprises publiques, d’intervenir directement dans la caisse publique à partir de la #BRH leurs fameuses lettres de crédit en main, et Dieu seul sait l’étendu des ramifications de ce complot anti-national. La contestation de l’une des compagnies parlant des banques européennes liées à son contrat avec l’État haïtien, donne une idée des mains cachées derrière cette manœuvre définie par la Banque Mondiale comme le STATE CAPTURE. (1)

Dans l’histoire récente, la Russie à la fin de l’Union Soviétique et l’Afrique du Sud sont deux cas de pays qui ont subi ce phénomène. Les oligarques ont profité du changement de système politique pour privatiser l’État Russe et voler les biens construits en commun durant la révolution. En Afrique du Sud, la fin de l’Apartheid a permis à la famille GUPTA, sanctionnée récemment par l’Administration du Président Donald Trump, de faire main basse sur l’État Sud-Africain. (2) et (3)

Contrairement au processus d’affaiblissement et de pillage de l’État haïtien, initié sous la transition du Général Henry Namphy par la libéralisation folle de l’économie appliquée par Lesly Delatour et achevé sur le Président René Préval ( là encore vous il y a Madame Delatour ci-après épouse de René Préval), le programme, les promesses électorales et la démarche du président Jovenel Moise vont dans le sens :

du renforcement de l’État haïtien;

de la modernisation de la production agricole dans un cadre protégé;

de la remobilisation des entités publiques comme le MTPTC, le CNE et l’utilisation de leurs équipements et de leur personnel pour exécuter des travaux publics.

D’où le clash entre deux (2) visions radicalement opposées, deux (2) systèmes; le tout traduit par les confrontations politiques, l’instrumentalisation des partis politiques, des médias, des gangs, de la presse, des artistes, et même de l’Église, pour des activités subversives, précédées par une propagande anti-Jovenel, une pseudo-lutte anti-corruption (si l’on considère qu’on évite d’exiger la traçabilité des fonds #Petrocaribe).


Que faire?

Pour diriger #Haïti, un Chef d’État doit avoir le courage de prendre des décisions justes et efficaces, sans tenir compte du “QU”EN DIRA-T-ON?”; cette expression utilisée par les membres de la 5e colonne infiltrée pour paralyser les efforts de redressement et protéger le statu quo ante.

Il faut apprendre à ne pas répondre à certaines questions qui concernent la sécurité nationale ou la sécurité personnelle du président.

Par exemple, dans un pays où des dirigeants politiques appellent ouvertement à assassiner le Chef de l’État, à attaquer sa résidence privée, à le rechercher partout à travers les rues, c’est normal pour le gouvernement de se doter des moyens nécessaires et utiles pour assurer sa sécurité. On n’a pas à répondre une question sur ce sujet; encore pire quand le journaliste ose vous dire qu’“il s’agit d’une question fermée”.

Pourquoi cette presse trouve-t-elle normal que l’homme d’Affaire Réginald Boulos puisse avoir des BRIGADES (gangs) exerçant la “contrainte physique” lors des manifestations, alors qu’elle crie au scandale si le Chef de l’État a des professionnels étrangers pour évaluer sa sécurité; surtout, quand on considère qu’au 21e siècle, la sécurité a atteint une dimension globale?

On ne dit rien sur les hommes armés qui circulent à moto en vue de terroriser la population, dans l’objectif de la contraindre à rester chez elle, même en situation d’urgence médicale et/ou humanitaire.

Il y a aussi ce journaliste qui a insulté monsieur Daniel Joseph, le Directeur de la Télévision Nationale d’Haïti, en lui disant à haute voix “Taisez-vous!”. Normalement, le Président ne devrait pas répondre à ses questions. Il y a des limites. A la Maison Blanche, à l’Élysée ou ailleurs, on aurait ignoré ce personnage impoli.

Autre point important : la décision de récupérer les centrales électriques usurpées par des oligarques haïtiens, au moyen de la stratégie STATE CAPTURE.


Qu’en dira-t-on? On dira qu’il s’agit de persécutions politiques. Mais qui persécute qui?

Donnant suite à une étude financée par la BID (Banque Inter-Américaine de Développement) sur les contrats d’Achat d’Énergie, et sachant que le secteur de l'énergie électrique doit-être le vecteur principal du développement et de la croissance économique d'Haïti, le gouvernement Martelly/Lamothe avait adopté en Conseil des Ministres, en date du 30 avril 2013, une résolution créant la « Commission de Renégociation » des contrats d’Achat d’Énergie, passés par l’EDH. La Commission était placée sous la tutelle du Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) et du Ministère des Travaux Publics (MTPTC). Cette résolution donna lieu à la création par Arrêté Ministériel du 4 septembre 2015 d’une Commission de 7 membres. Laquelle publia le 3 novembre 2015 un Rapport Intérimaire sur les travaux effectués dans la mise en œuvre de son mandat, dans lequel il est reproché à la SOGENER des pratiques de surfacturations ainsi détaillées :

➡ Les multiples Cas de Surfacturation de la SOGENER.-

Plusieurs cas de surfacturations et de trop payé au profit de la SOGENER ont été identifiés par la Commission, totalisant plus de 123 millions de dollars US de déficit à l’État Haïtien de 2007 à 2015 :

1. Perte de la Marche au mazout : Le contrat prévoit le fonctionnement au mazout de toute la centrale de Varreux I et des trois (3) groupes Wartsila de Varreux II. Jusqu'à date, durant quelques mois, seuls quelques groupes de Varreux I ont pu fonctionner au mazout du fait que la marche au diesel a toujours été priorisée. Entre ces deux combustibles, on estime la perte pour Ed'H à 0,004 USD par KwH, le montant total de la perte pour l'Ed'H de la marche au mazout se chiffre à quatre millions six cent cinquante-trois mille trois cent quatre-vingt-neuf dollars américains et 67 /100 (USD 4,653,389.67)

2. Surfacturation à partir du calcul du Prix de l'électricité : suivant l'article 7 du contrat relatif au Prix de l'électricité, il existe deux méthodes de facturation : le prix de l'Énergie produite au mazout ou le prix de l'Énergie produite au diesel. Des groupes achetés pour la marche au mazout n'ont jamais été mis à l'épreuve du mazout. Toutefois, ils ont fonctionné au diesel. Le PCP de ces groupes a été facturé au prix de l'énergie produite au mazout. Suivant les calculs, le montant à déduire des factures de la Sogener est de douze millions deux cent trente mille six cent quarante-trois dollars américains et 32/100 (USD 12,230,643.32)

3. Facturation des auxiliaires : le positionnement des compteurs d'énergie à la centrale de Varreux a permis à la Sogener de facturer à l'Ed'H la consommation de leurs auxiliaires. Des travaux d'installation de nouveaux compteurs effectués par Ed'H ont permis d'évaluer le montant de la consommation des auxiliaires surfacturés à Ed'H. Le montant de la consommation des auxiliaires facturés durant la période allant du mois d'aout 2007 à aout 2015 est d'environ : USD 14,401,930.75

4. Facturation du PCP de Varreux III après mai 2010 : l'avenant No. 2 au contrat ayant expiré en mai 2010, toute facturation sur Varreux III à partir de cette date est anormale. Or, la facturation du PCP a eu lieu jusqu'en juin 2011. Le montant de la surfacturation de juin 2010 à juin 2011 est de six millions deux cent trente-deux mille trois cent quarante-quatre dollars américains et 00/100 (USD 6,232,344.00).

5. « La production de Varreux III n'aurait pas dû être facturée à Ed'H en tant que puissance mais uniquement en tant qu'énergie fournie. En conséquence le montant payé à date qui est de cent soixante million cent quatre mille trois cent cinquante-cinq dollars américains et 60/100 (USD 167, 104,355.60) aurait dû être réduit de vingt et un millions neuf cent quatre-vingt-seize mille quatre cent douze dollars américains et 16/100 (USD 21,996,412.16) (ce dernier montant représentant la valeur de puissance contractée). »

6. « Réserves sur la facturation du PCP du Groupe Wartsilla de 10MW de l'Ed'H et des trois (3) groupes Caterpillar de Varreux II : le groupe Wartsila de 10 MW appartient à l'Ed'H alors que depuis juin 2010 son PCP est intégré à la facture de Sogener, d'où une surfacturation de dix-huit millions quatre cent soixante-dix-sept mille neuf cent vingt et un dollars américains et 67 /100 (USD 18,477,921.67). Les trois (3) groupes Caterpillar de Varreux II appartiennent à Ed'H alors que depuis leur remise en service en aout 2007, le PCP est payé par Ed'H chaque mois. D'où une surfacturation qui se chiffre à dix-huit millions sept mille quarante et un dollars américains et 00/100 (USD 18,007,041.00). »

7. « Pénalité pour retard de mise en service et pour énergie non fournie : Les délais contractuels relatifs aux travaux d'installation des groupes électrogènes de Varreux n'ayant pas été respectés, des retards de mise en service ont été accusés. On relève également des pénalités pour l'énergie non fournie. Suivant les calculs effectués, le montant des pénalités s’élève à : Total Varreux I et Varreux II : USD 818,493.00 »

8. « Excès de récupération du Capital Investi : Par surcroit, d'après l'étude réalisée, en aout 2013, par Alberto Zorati sur les Contrats d'Achats d'Énergie, le délai de récupération du capital investi pour les équipements des centrales est épuisé.

• Varreux I a été́ totalement amorti depuis janvier 2015. Le trop payé jusqu'à aout 2015 s'élève à USD 10,054,742.24.

• Varreux II a été totalement amorti depuis octobre 2013. Le trop payé jusqu'à aout 2015 s'élève à USD 11,500,175.77.

• Varreux III dont le contrat est expiré depuis mai 2010, le trop payé sur la base du PCP s'élève à USD 6,232,344.00. »

TOTAL Surfacturation par SOGENER de 2007 à 2015 = USD 123,786,944.27 —


Comme nous venons de le constater, il est dit dans le Rapport préliminaire de la Commission de renégociation des contrats d’achat d’Énergie que la SOGENER est fautive de surfacturation.

Face à cette situation, l’État haïtien, avait opté pour une renégociation du contrat, dans l’intérêt du peuple haïtien, en adressant une lettre de protestation au Directeur Exécutif de la SOGENER, Dimitri Vorbe, accompagnée d’une proposition d’un nouveau contrat.

En date du 15 octobre 2015, Dimitri Vorbe de la SOGENER a répondu par une lettre dans laquelle nous lisons :

“Compte tenu du nombre élevé de changements apportés au Contrat proposé tant du côté technique, que légal et financier, il est impératif pour nous de disposer du temps nécessaire pour la révision de ce projet de contrat. Nous ferons diligence afin de terminer le plus tôt possible.”

Ce “temps nécessaire” s’agissait en fait d’un délai pour

- mobiliser ses agents d’influence : journalistes/artistes/leaders Politiques/gangs des quartiers populaires/correspondants de médias internationaux,

- organiser des manifestations,

- comploter pour faire échec aux élections de janvier 2016,

- obtenir la transition politique du Sénateur Jocelerme Privert, en vue de suspendre tout processus de remise en question des contrats et des crimes financiers commis dans le cadre de ce partenariat public/privé.


En plus des dépenses exorbitantes au Parlement, au train de vie des membres de l’Exécutif, de la contrebande, de l’évasion fiscale, de la subvention des produits pétroliers et de la corruption généralisée, cette hémorragie financière établie par la prise en otage de l’Etat, ce STATE CAPTURE initié sous la présidence du Président René Préval, met l’État d’Haïti en faillite.


Arrivé au pouvoir en 2017, le président Jovenel Moise s’est retrouvé face à ces mêmes difficultés engendrées par le STATE CAPTURE Vorbe/Delatour/Préval/SOGENER & Co. Ce qui avait provoqué la réaction du Secrétaire Général du conseil des Ministres, Renald Luberice, allant jusqu’à dénoncer lesdits contrats sur les médias. Depuis lors, on assiste à une intensification des menées subversives, agitations, manifestations violentes, attaques contre le Parlement pour empêcher l’installation d’un nouveau gouvernement, le blocage du vote d’un accord entre Haïti et Taiwan sur l’électricité, la multiplication des gangs pour affaiblir l’État,…

Alors, qui persécute qui? Les membres du consortium Boulos/Vorbe & Co n’ont jamais caché leurs menées subversives, leur campagne de violence, d’intimidations et de menaces sur la population civile, en vue de contraindre le président constitutionnellement élu d’Haiti à démissionner.

Dans la mentalité haïtienne, le Président de la République, Chef de l’État, reste le père, le “Papa Bon Coeur”, responsable de tout ce qui arrive au peuple. Il ne peut pas se laisser intimider, paralyser par le “QU’EN DIRA-T-ON?” pour ne pas assumer ses responsabilités. Dans un contexte de fin du programme Petrocaribe, d’inflation de +18% et de dépréciation de la monnaie nationale, l’existence même de l’État haïtien dépend de la réévaluation, suivie de renégociation de tous les contrats sans exception aucune.

Ferme au poste!



Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
18 Octobre 2019
#LeReCit @ReseauCitadelle
WhatsApp : +509-3686-9669
reseaucitadelle@yahoo.fr
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2- Afrique du Sud : qui sont les Gupta, ces riches industriels soupçonnés de vouloir influencer Zuma?
https://www.jeuneafrique.com/311082/politique/afrique-sud-gupta-riches-industriels-soupconnes-de-vouloir-influencer-zuma/

3- Afrique du Sud: Washington sanctionne la famille Gupta, liée à des scandales de corruption.-
https://amp.lefigaro.fr/flash-actu/afrique-du-sud-washington-sanctionne-la-famille-gupta-liee-a-des-scandales-de-corruption-20191010

4- Rapport Commission de pilotage de la réforme du secteur de l’énergie.-
https://www.slideshare.net/reseaucitadelle/rapport-commission-de-pilotage-de-la-rforme-du-secteur-de-lnergie

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