Chaque année, le carnaval décentralisé attise un peu plus la curiosité et devient un rendez-vous pour les amants d’aventure et des rythmes colorés de la culture haïtienne. Cette fête populaire, malgré les maigres moyens, permet également à la ville hôte de se mettre sous les projecteurs et de projeter une image positive au reste du pays et au monde entier.
Cette année, c’est aux Gonaïves que le rendez-vous a été pris. Les groupes musicaux de tout genre y observent une escale de trois jours. La cité de l’Indépendance, en cette soirée du samedi 1er mars 2014, grouille dans tous les sens, du Nord au Sud, d’Est en Ouest. Il est minuit, on dirait midi. Les rues sont bondées de gens. De toute âge et des deux sexes.
Les affaires aussi vont bon train. Toutes les discothèques sont remplies. Les bars et les “Take-out” également. Les restaurants affichent complets. Les hôtels débordent. Les efforts du gouvernement pour remettre cette ville meurtrie par de nombreuses catastrophes naturelles sur les rails du développement, portent déjà du fruit. Les entrepreneurs et autres commerçants profitent pleinement de cette grande manifestation populaire pour arrondir leurs chiffres d’affaire.
Un va-et-vient incessant s’observe dans toutes les rues. Miléna, marchande de friture, en témoigne: “ c’est la première fois, qu’il y a un aussi grand déferlement de gens dans la ville. Le commerce marche bien”, avoue-t-elle toute souriante. Les stands sont pratiquement terminés. L’avenue des Dattes est prête.
Gonaïves bénéficie également sur le plan des infrastructures des apports du Carnaval. Plus de 5 millions de dollars ont été investis par l’État haïtien pour préparer les festivités, sans compter les 120 millions de gourdes dépensées pour la réalisation du Carnaval. De la réhabilitation urbaine à la construction de plusieurs tronçons de route ainsi que le renforcement du réseau électrique, les bienfaits du carnaval sont plus que visibles dans cette ville martyre.
Plusieurs milliers d’emplois temporaires sont créés. Plusieurs centaines de jeunes de la région ont été recrutés et embauchés. Comme le soutient le président de République, Michel Martelly, ce carnaval profite d’abord aux Gonaïviens. Des parkings publics ont été aménagés. Les matériels et autres personnels employés pour construire les stands et autres installations sont issues de la ville.
la sécurité parait très appoint. Les nombreuses rencontres du chef du CSPN, Laurent Lamothe, a permis d’accoucher d’un plan efficace pour réduire significativement les actes de violence et les pertes en vies humaines. S’il est vrai que des bouchons de circulation sont observés à plusieurs endroits sur la nationale #1, c’est également un puissant témoignage de l’engouement des carnavaliers pour délecter les méringues de leur groupe favoris, mais aussi pour explorer le potentiel et toute la beauté de cette ville qui a vu naître notre nation.
Cette cité renaît donc et recouvre, peu à peu, sa fierté et un visage à la hauteur de son histoire. Après les Cayes, Cap-Haïtien, avec Gonaïves un autre cap est franchi dans l’organisation des festivités carnavalesques. En attendant le défilé des trois jours gras, c’est au rythme des DJs que les fêtards avancent, et les retombées sont déjà très grasses pour les nombreux bénéficiaires.
Guillaume L. Pierre
DI: envoyé spécial
http://directeinfo.com/gonaives-ou-la-renaissance-dune-ville-martyre/
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