jeudi 25 décembre 2014

HAITI-PSUGO-BILAN : les autorités, chiffres à l’appui, lèvent le voile.-

Le Nouvelliste | Publié le : 22 décembre 2014

Trois ans après le démarrage du Programme de scolarisation universelle gratuite et universelle (PSUGO), programme-phare de l'actuelle administration, le souhait du chef de l'Etat d'avoir en classe tous les enfants en âge d'aller à l'école semble, bon gré mal gré, prendre corps. Retour sur ce programme, via un rapport du ministère de l'Education acheminé au journal et qui présente le bilan annuel des deux derniers exercices 2011-2012 et 2012-2013, qui, dès son lancement, aura fait couler beaucoup d'encre.

« Pour l'exercice 2011­2012, le programme (PSUGO, ndlr), par le biais du MENFP, a facilité l'accès à l'éducation de base à un million vingt et un mille cent quarante­quatre (1, 021,144) enfants, tandis que pour cet exercice, à savoir 2012­2013, il a facilité l'accès à plus de un million trois cent quatre­-vingt­-dix-neuf mille cent soixante­-treize (1, 399,173) enfants, soit une augmentation de 378,029 enfants », apprend­on en consultant ce document élaboré par le Ministère de l'Education.

Bien que la Constitution de 1987 consacre l'éducation fondamentale des deux premiers cycles d'enseignement comme charge régalienne de l'Etat, le système éducatif haïtien, lit­on dans ce rapport, à cause de sa faiblesse, est incapable d'absorber de manière satisfaisante une demande scolaire croissante et de fournir un enseignement de qualité.

« Malgré des bonds considérables réalisés par l'Etat en termes de taux de scolarisation (TNS), d'environ 76% en 2003 et avoisinant les 88% en 2011, dans la période qui a suivi, la double nécessité de l'augmentation de l'offre scolaire et de l'amélioration de la qualité de l'enseignement de base reste une priorité de l'Etat haïtien », a estimé Nesmy Manigat, ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle, cité par ce rapport­-bilan

En ce sens, le ministère, à travers ce Programme de scolarisation universelle visant à offrir une éducation gratuite aux enfants, prioritairement aux plus nécessiteux sur la période 2011­2016, s'est engagé à augmenter progressivement la proportion de l'offre publique d'éducation, actuellement à 40 %, de 20 %. Durant ces 5 années, le PSUGO sera financé à hauteur de 12 milliards de gourdes environ. Financement qui sera assuré par le Trésor public et d'autres fonds de contrepartie (taxes prélevées sur les appels téléphoniques et sur les transferts d'argent vers Haïti). Ces fonds sont inscrits dans le Programme d'Investissement Public (PIP).

« L'ensemble des activités réalisées au cours de l'année scolaire 2011­2012 a été financé exclusivement par des ressources nationales à hauteur de 1,927,103,189.40 HTG. Une augmentation de 754, 784,810.60 HTG a été enregistrée cette année, soit un montant total de 2, 681, 888,000.00, ce qui donne un taux de financement total de 37% du montant total du projet », précise ce rapport qui entend faire la lumière sur certaines zones d'ombre qui, jusque­là, entouraient la réalisation de ce programme.

Parmi quelques­unes des principales activités entreprises dans le cadre du PSUGO, on dénote : subvention des enfants dans des écoles non publiques, élimination des frais scolaires des enfants des écoles publiques, audit des écoles inscrites dans le programme, prise en charge des enfants des rues et construction de nouvelles écoles publiques.

Par ailleurs, depuis son démarrage, le PSUGO a essuyé moult critiques venant d'acteurs et d'observateurs du système éducatif, en partie en raison de certaines irrégularités qui ont entaché son implémentation, à savoir : paiement en retard des écoles inscrites dans le programme, absence de données fiables (faute d'audit), augmentation accélérée des doléances des responsables d'établissements scolaires insatisfaits, déficit de communication autour du programme, etc.

« Le PSUGO, qui en est déjà à sa troisième année d'exécution, a pris en charge, pour l'exercice précédent, l'intégralité des frais de scolarisation d'environ 1,4 million d'enfants répartis dans 10 710 établissements scolaires à travers les 10 départements géographiques du pays », précise Allison Llera, responsable de suivi de ce programme à la Primature, indiquant au passage que l'État haïtien a versé à ces écoles plus de 2,6 milliards de gourdes de subvention, dont plus de 803 millions de gourdes versées aux écoles publiques. « Pour l'exercice 2012­-2013, a­t­elle poursuivi, 943 enfants des rues ont été pris en charge complètement.»

Le bilan fait état de deux catégories de bénéficiaires du PSUGO : les bénéficiaires directs ainsi que les bénéficiaires indirects. Dans la première catégorie, on y trouve les enfants, âgés de 6 à 12 ans, accueillis dans les 10 710 écoles (publiques et non publiques) réparties dans les dix départements du pays. Les départements de l'Ouest, de l'Artibonite et du Nord arrivent en tête du classement avec respectivement 41%, 18% et 12% de ces enfants répartis dans 8 087 établissements scolaires.

La seconde catégorie de bénéficiaires regroupe d'abord les ménages desquels ces enfants sont issus ; ensuite, les professionnels de l'éducation affectés partout dans le pays (professeurs, instituteurs, directeurs, censeurs, personnel administratif, etc.), profitant des emplois générés par le programme dans la perspective de résorber le taux de chômage. En ce qui concerne cette sous-catégorie, le rapport informe que plus de cinq mille enseignants ont été recrutés en vue de renforcer le personnel existant dans les anciennes écoles publiques transformées en double vacation, et d'en doter celles nouvellement créées.

« En effet, ce programme va permettre, à court et à moyen terme, aux parents de ces enfants, sur le plan microéconomique, de réaliser une certaine épargne sous une forme ou une autre. Enfin, à long terme, c'est le pays en général qui bénéficiera d'un tel programme vu qu'il favorisera la formation et la constitution d'un capital humain nécessaire à son décollage économique », a expliqué le ministre Nesmy Manigat.

Faciliter l'accès gratuit aux deux premiers cycles de l'enseignement fondamental à 1,5 million d'enfants âgés de 6 à 12 ans ; assurer la gratuité de l'éducation de base à tous les enfants dans les écoles publiques en éliminant les contributions scolaires ; recruter et former huit mille cinq cents (8 500) nouveaux enseignants ; et, enfin, construire 800 nouvelles écoles publiques, sont, entre autres, les objectifs spécifiques à atteindre au terme du quinquennat du président Martelly.

« Rien que pour cet exercice, 72 écoles sont en train d'être construites ou rénovées à travers tout le pays dans le cadre du Programme PSUGO », a déclaré Allison Llera, qui a tenu à souligner que ces infrastructures scolaires sont en train d'être érigées dans les coins les plus reculés du pays. Par exemple, à Pointe des Mangles dans l'Artibonite, Damé dans le Nord­ Ouest, Sarazin dans le département du Centre, etc.

« Près de 3 milliards de gourdes seront nécessaires pour cette année, dont près d'un tiers devrait provenir du Trésor public », a fait savoir le ministre Manigat. Pour rappel, le PSUGO est financé essentiellement grâce au Fonds national pour l'Éducation (FNE), à hauteur de 1,9 milliard de gourdes, et du Trésor public, à hauteur de 800 millions de gourdes, pour un total de 2,7 milliards de gourdes. Cette enveloppe servira à payer les frais de scolarité pour quelque 1,4 million d'enfants dans les écoles publiques et non publiques incluant les enfants des écoles communautaires fraîchement nationalisées. « De plus, 10 millions de gourdes seront destinées à la prise en charge de 1 200 enfants des rues », prévoit ce rapport du MENFP établissant le bilan des dépenses et décaissements enregistrés dans le cadre du PSUGO pour ses deux premières années d'exercice.

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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
But you can't fool all the people all the time."
 (
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.

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