mardi 6 octobre 2015

CEP/Démission -- Ricardo Augustin: « Le CEP va avancer sans Néhémy Joseph... »


Publié le 02 octobre 2015

« Oui, nous avons reçu la lettre démission du conseiller Néhémy Josep », a confirmé à Le Nouvelliste, Ricardo Augustin, trésorier du CEP. « Nous n’avons pas encore discuté sur sa démission puisque aujourd’hui, nous avons eu un agenda très chargé, donc on n’a pas eu le temps de se réunir autour de ce dossier », a-t-il dit, joint au téléphone vendredi après-midi.

Est-ce que cette démission aura des conséquences sur le travail du CEP ?, lui a demandé Le Nouvelliste. «Pratiquement non, puisque nous sommes huit conseiller maintenant, jusqu’à ce qu’il soit remplacé, cela ne va pas affecter le travail du CEP. Nous allons continuer à travailler normalement, les activités programmées seront réalisées », a répondu le conseiller électoral Ricardo Augustin. 

Le représentant de la Conférence épiscopale d’Haïti au sein du CEP a laissé comprendre que l’absence d’un conseiller ne saurait handicaper l’institution. «Lorsqu’un conseiller est malade ou absent pour une raison quelconque, nous continuons à travailler. La démission de Me Néhémy Joseph ne nous déstabilise pas. Nous sommes toujours sereins », a-t-il soutenu.

En revanche, Ricardo Augustin a dit regretter la démission de son collègue. « Là où est parvenu, nous avons besoin de toutes nos forces pour travailler. Nous n’avions pas souhaité sa démission. Il était important pour nous au Conseil surtout dans les dossiers relatifs aux recours ou aux lois de la République », a-t-il déclaré avant de souligner sur ce point, la démission de Me Néhémy Joseph affecte le Conseil. « Mais le CEP va pas s’arrêter pour autant, nous allons continuer à travailler», a-t-il dit.

Seul un obstacle majeur pourrait nous empêcher d’avancer, a-t-il lancé. Interrogé sur des malaises qui auraient existé au sein du CEP et entre les conseillers électoraux, Ricardo Augustin a dit ne pas voir la chose de cette façon. « On n’est pas divisés. Chacun a sa position. Certaines fois, les conseillers agissent selon leur conscience, d’autres fois, ils décident selon la loi. C’est une assemblée contradictoire aussi. Il y toujours des débats au CEP. C’est notre mode de travail. C’est ainsi que je le vois, je ne peux pas parler au nom des autres conseillers... », a-t-il expliqué.

Même si, depuis la formation du CEP, ses membres n’ont eu à voter que sur deux dossiers, l’institution va continuer à fonctionner comme un collège où les décisions sont prises par le vote de la majorité, a indiqué le conseiller Augustin. Il a souligné qu’en général le CEP décide par consensus. Il ne se rappelle pas les deux dossiers sur lesquels le CEP était obligé de passer au vote. Il nous réfère aux différentes résolutions prises par le CEP.

Ricardo Augustin a souligné que le CEP n’est pas l’autorité de nomination en ce qui trait à un conseiller. Comme Néhémy Joseph, les huit autres membres du CEP ont été désignés par un secteur, a-t-il rappelé. «Je pense que normalement le secteur qui l'avait désigné devrait proposer un autre nom à l’exécutif », a-t-il dit.

Justement, le secrétaire général du palais national a confirmé au Nouvelliste avoir reçu la lettre de démission du conseiller électoral Néhémy Joseph. « La lettre est datée du 30 septembre 2015 et nous ne l’avons reçue que le 2 octobre 2015 »., a souligné M Jean Renel Sanon.

L’ancien ministre de la Justice a annoncé que l’exécutif va entrer en consultation avec les secteurs vaudou et paysan pour le choix d’un autre représentant au CEP. Ces secteurs peuvent également choisir un nom et l’envoyer pour remplacer Me Néhémy Joseph, a-t-il dit.

Selon le conseiller électoral Ricardo Augustin, dans sa lettre de démission, Néhémy Joseph fait état de son inconfort au sein de l’institution électorale. Il a parlé également des critiques auxquelles le CEP fait face ces derniers jours de la part des candidats, des partis politiques et des associations de la société civile. Le démissionnaire a estimé que cette situation ne fait pas honneur à sa personne. Le PNUD n’est pas innocent non plus dans la démission de Néhémy Joseph. Dans sa lettre de démission, il a dénoncé le fait que cet organisme des Nations unies rechigne quand il s’agit de débloquer des fonds pour le travail du CEP.

Contacté également par Le Nouvelliste sur la démission de Me Néhémy Joseph, le secrétaire général du CEP, Vijonet Demero, a indiqué qu’il ne se sent pas en mesure d’intervenir maintenant sur ce dossier. Il ne s’est pas encore remis après l’attaque qu’a subie sa maison en début de semaine. Dans un communiqué, le CEP a dit apprendre avec stupéfaction la fusillade dont a été l'objet la résidence de son secrétaire général.

Le Conseil, tout en condamnant cette attaque, appelle tout un chacun à faire preuve de modération en vue de faciliter la poursuite du processus électoral. II appelle également les autorités compétentes à diligenter une enquête en vue de déterminer le mobile de cette action et punir avec une extrême rigueur ses auteurs, coauteurs et complices, conformément à la loi », lit-on dans le communiqué.

Robenson Geffrard 
rgeffrard@lenouvelliste.com

http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/150670/Ricardo-Augustin-Le-CEP-va-avancer-sans-Nehemy-Joseph

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