Transparency International, principale organisation de la société civile basée à Berlin et qui fait autorité en matière de lutte contre la corruption, vient de publier son rapport annuel 2017, ce 22 février 2018 sur l’indice de perception de la corruption (IPC) dans le monde. Il y est constaté que la République d’Haïti enregistre un score de 22\100, occupant le 157e rang dans un classement qui regroupe 180 pays. Ainsi le pays a-t-il progressé de deux (2) points par rapport à l’année dernière.
L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) se réjouit de ce nouvel indicateur qui vient récompenser l’engagement de ces deux dernières années de la part des autorités étatiques, notamment les acteurs institutionnels, à combattre ce mal endémique qui gangrène la société haïtienne et qui risque d’annihiler tous les efforts consentis pour plus de progrès social et économique. Si l’ULCC, de par son mandat et sa mission est au cœur de la lutte contre la corruption, on doit à juste titre reconnaitre que l’amélioration du score d’Haïti n’est pas uniquement due à ses seules actions mais à la convergence des efforts de tous les organes de contrôle œuvrant pour le renforcement du Système National d’Intégrité. Cette embellie néanmoins vient renforcer la détermination de cette nouvelle direction générale à poursuivre sa stratégie de lutte tous azimuts contre cette tare des institutions étatiques en mettant en œuvre toute une série d’actions destinées à l’ensemble des acteurs institutionnels et de la société civile. La campagne de vulgarisation de la loi du 12 mars 2014 portant prévention et répression de la corruption au profit du secteur judiciaire et de la société civile actuellement en cours, les sessions de formation et d’informations sur les enjeux liés à la lutte contre la corruption, notamment le respect de la loi du 12 février 2008 portant déclaration de patrimoine par certaines catégories de personnalités politiques, de fonctionnaires et autres agents publics, à l’intention des maires de la république, les spots publicitaires à répétition, les différentes prises de parole publique du directeur général, toutes ces initiatives à caractère préventif participent des dispositions dont l’ultime finalité est de résorber définitivement ce phénomène pervers qui continue malgré tout de polluer l’administration publique.
La corruption n’est pas une fatalité : si aucun pays n’en est exempt, la mise en place de mesures de prévention et la diffusion des normes éthiques de bonnes pratiques administratives peuvent réduire de manière significative les risques. De plus, on notera que les pays qui forment le peloton de tête affichent un profil identique, à savoir : l’indépendance du système judiciaire, la gestion saine des finances publiques, l’accès à l’information, la protection des lanceurs d’alerte, un système (rigoureux) de déclaration de patrimoine des agents publics, l’adoption de lois anti-corruption et le respect des libertés fondamentales.
Si la promulgation de la loi du 12 mars 2014 portant prévention et répression de la corruption a renforcé l’arsenal juridique de lutte contre la corruption, l’impunité dont jouissent les corrompus et les corrupteurs aura toujours des incidences sur l’IPC d’Haïti. Luttons pour que notre justice soit totalement indépendante et impartiale!
Fait à Port-au-Prince, le 23 février 2018
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