C’est vraiment indécent que Michèle Bennett, la principale cause de nos malheurs en Haïti, nous passe en dérision au point de vouloir nous donner des leçons.
N’importe quel historien vous dira que la 2e guerre mondiale est la conséquence de la Première Guerre mondiale qui a provoqué l’effondrement des empires européens suite à l'épuisement économique, des millions de morts, l’humiliation de l’Allemagne par un traité de paix jugé injuste. Ainsi, la réalité du monde aujourd’hui est la cause de la Première guerre mondiale, non de la deuxième.
Avant ce mariage qui a conduit à sa perte, Jean-Claude Duvalier avait la réputation d’un homme jeune, beau prince noir, ouvert, qui se rapprochait de son peuple avec ses multiples sorties clandestines vers les villes de province et le milieu rural. On avait l’impression que le jeune dictateur voulait réformer son régime. En 1983, il est allé jusqu’à accepter un référendum sur sa présidence à vie. En ce sens, l'une de ses premières décisions à son accession au pouvoir fut d’ordonner le désarmement des miliciens, de réduire leur influence, tout en concentrant ses capacités répressives dans la Capitale haïtienne avec la création de nouveaux corps militaires anti-guérilla comme le Corps des Léopards.
L’arrivée de Michèle Bennett au Palais National avec son arrogance pathologique, ses extravagances et ses folies de toutes sortes, a provoqué un changement radical dans cette dynamique d’assouplissement et de rapprochement du président Jean-Claude Duvalier avec son peuple, jusqu’à précipiter l’effondrement du régime. Faut-il rappeler ses querelles stupides avec le Ministre Roger Lafontant et d’autres idéologues Duvaliéristes ou serviteurs du régime, sans parler de ses impertinences à l'égard des officiers de la Garde présidentielle. Égoïste, possessive, perverse-narcissique, elle a provoqué un changement de trajectoire qui nous conduit dans l'abîme.
“L’État faible est l'héritage de sociétés jetées précocement dans la mondialisation.” c’est ce qu’on peut lire à l'endos du Livre “État faible” du professeur André Corten. Aussi, l’auteur nous a-t-il démontré une augmentation exponentielle des dépenses entre 1983 et 1986. Des prêts du FMI qui ont été dilapidés et gaspillés. En plus des pressions du FMI pour des coupes budgétaires dans des secteurs comme l'agriculture et l'éducation, il y a l’irréalisme de cette Première Dame ivre de pouvoir et de ses amis mulâtres de Pétion-ville corrompus et de sous-culture.
( Lisez ce rapport d’enquête de l'Université d’Arkansas sur les finances de Duvalier :
https://www.slideshare.net/reseaucitadelle/rapports-sur-les-finances-de-jeanclaude-duvalier-et-cie )
Je ne suis pas Duvaliériste, mais je crois dans l'émancipation des noirs. On pouvait organiser un départ planifié de Jean-Claude Duvalier, sans détruire Haïti. Les Chiliens l’ont fait avec Augusto Pinochet, les Dominicains avec Joaquin Balaguer, ce fut le cas dans toute l'Amérique Latine et récemment on l’a vu en Égypte, en Algérie. Des transitions ordonnées pour passer de régimes dictatoriaux, répressifs du temps de la guerre froide, vers la démocratie.
Le jeune Jean-Claude Duvalier n’a jamais présenté une obsession du pouvoir d’État. C’était un jeune qui aimait la vie. Le fils légitime unique de Papa Doc, gentleman élégant, que le destin a placé au cœur d’un système de pouvoir répressif protégé et conseillé par les États-Unis. Baby Doc laisse l'impression qu’il se battait contre le protocole officiel qui l'empêchait de vivre librement sa naïveté de jeunesse, à l'instar de ses camarades de classe.
La façon dont il a abandonné le pouvoir le 7 février 1986, est une preuve de son manque de détermination à vouloir s’accrocher au pouvoir. Car, comme on l’a vu dans les Balkans avec la tragédie des républiques de l’ex-Yougoslavie, généralement, ce genre de régime résiste au prix de dizaines de milliers de cadavres. Mais, Jean-Claude Duvalier a fait autrement. Il a abandonné le pouvoir à la surprise des dizaines de milliers de tontons macoutes et miliciens qui attendaient l’ordre de mater les opposants, comme ils savaient le faire sous le règne de Papa Doc.
L’ignorance et l'incompétence des uns et des autres facilitent le recyclage de personnalités funestes qui séjournent dans la poubelle de l’histoire. Elles sont devenues audacieuses et osent passer, nous, leurs victimes, en dérision.
Mais, les gens avertis ne se laissent pas manipuler. Des recherches et des analyses sérieuses aideront toujours à replacer ces imposteurs à leur place, en rappelant les contextes.
La pire usurpation de Michèle Bennett, c’est quand elle ajoute Duvalier à son nom. Car, c’est difficile d’expliquer que la femme qui a divorcé de Jean-Claude Duvalier, l’abandonnant à un point que lors de son retour en Haïti il fut accompagné d’une française, -- comment expliquer que cette femme -- puisse continuer à utiliser le patronyme Duvalier.
Mais, toute imposture à ses limites : On n’est pas Duvaliériste sans être un griot, noiriste!
Cyrus Sibert,
#LeReCit @reseaucitadelle
04 Novembre 2021
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