lundi 5 mai 2008

Broken Democracy

by James Morrell, director of project, 2008-05-02

Paper presented at opening of Haiti Study Group, April 29, 2008, held at Brookings Institution, Washington, D.C.

During the past year, President Préval has embarked on a path of impeding elections, undermining parliament, and challenging the constitution. These acts have constituted a major distraction from far more urgent priorities posed by the economic emergency.

Below we outline five areas of concern.

1. Presidential challenge to the constitution

On October 17, 2007 President Préval gave a speech calling the Haitian constitution the most destabilizing political element in Haiti, singling out its ban on consecutive presidential terms. Under the present constitution, Préval's term ends in 2011. Because he was previously president, he would be ineligible to run again. In calling for changes to the constitution, President Préval left open the possibility of avoiding the lengthy amendment process prescribed by the constitution in favor of some quicker method.

2. Failure to form the Permanent Electoral Commission

On December 3, 2006, local elections were successfully held and local government officials were elected. This for the first time in many years made it possible to choose local councils which could nominate a Permanent Electoral Commission. Elections for these councils are the government's responsibility. Haitian political commentators expected that the electoral commission emerging from the councils would be pluralistic, reflecting the variety of parties at the local level. The elections have never been held, however, and instead President Préval assembled a new temporary electoral commission whose members are assumed to be beholden to him.

3. Loss of integrity of electoral mechanism

In December 2007, a well-regarded manager, Jacques Bernard, who successfully administered Haiti's elections in 2006, was reappointed administrator of the electoral commission. In January 2008 he resigned when President Préval put in new bylaws eliminating his authority. The loss of Bernard was a major blow to the prospects for free and open elections.

4. Failure to hold senatorial elections

On January 11, 2008, the terms of a third of the senate technically expired. The elections had not been held because of the disarray noted in numbers 2 and 3 above. With the loss of a third of its membership, the senate's quorum would be threatened; however, in this bicameral legislature the House of Deputies cannot function alone, so the threat to the senate was a threat to the entire legislature. A compromise was reached to leave the last third of the senators in office until May 9, 2008.

5. Expulsion of senate vice-president

On March 18, 2008, a propaganda and pressure campaign personally orchestrated by President Préval culminated in a senate vote to expel the vice-president of the senate.

This was Sen. Rudolph H. Boulos, elected overwhelmingly from the Nord-Est Department in 2006. (He is also a founding member of the Haiti Democracy Project.) The vote was illegal because the constitution forbids the senate from expelling members. Nevertheless, such a lynch atmosphere developed that Senator Boulos had to immediately flee Haiti to avoid arrest and likely mistreatment in jail. President Préval considered him a rival.

The Haiti Democracy Project is deeply concerned that Haiti maintain a free parliament, repeat its accomplishment of free and fair elections, and uphold the constitution. Together these institutions embody a certain consensus of the society even when opinion turns against the president, as it has today. With the legitimacy of the government rapidly declining, Haiti finds itself unable to cope with the humanitarian emergency of high food prices. Our goal is a government capable of channelizing the deep and justified grievances of the people into the arenas of resolution provided by the constitution. Again and again we have seen in Haiti that elections denied or distorted have triggered deeper upheavals of the people so disenfranchised. This political destabilization will add fuel to the fire of popular protest over economic issues that has spread so alarmingly in Haiti's major cities.

dimanche 4 mai 2008

La mairie du Cap-Haïtien impliquée dans un scandale de fonds collectés aux Etats-Unis.

Les hommes de main du Maire Michel Saint-Croix terrorisent la ville du Cap-Haïtien


Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Cap-Haïtien, Haïti
48, Rue 23 -24 B
reseaucitadelle@yahoo.fr, reseaucitadelle@gmail.com
www.reseaucitadelle.blogspot.com


Près d’un an après notre article Quelle transparence dans la collecte des dons de la diaspora haïtienne?- (Article republié au bas de ce texte), la population capoise et de la diaspora haïtienne ne cessent de se poser des questions sur la façon dont les fonds collectés aux Etats-Unis ont été utilisés. Toujours pas de rapport. Le Maire Michel Saint-Croix refuse de présenter un bilan exhaustif sur la provenance et l’utilisation des dons de ressortissants haïtiens originaires du Nord qui résident aux USA en faveur de la ville du Cap-Haïtien.


Le journaliste Hervé Bastien, de Miami étant, ne cesse de réclamer des explications. Les capois de la Floride qui avaient collecté plusieurs dizaines de milliers de dollars se plaignent. Toujours pas de rapport et le Maire Michel Saint-Croix ne veut plus en entendre parler.


En décembre 2007, sur Radio Vision 2000, à l’Emission Invité du Jour, le Maire Saint-Croix avait catégoriquement refusé d’admettre que les fonds collectés font partie des biens de l’entité étatique qu’est la municipalité. D’autre part, on ne sait pas où sont passées les voitures collectées au profit de la Mairie.


En plus des cas d’intimidation et de violation systématique des droits de plusieurs citoyens, dont une marchande battue gravement et hospitalisée, le Maire cherche par tous les moyens à réduire au silence ceux qui insistent à demander des comptes. Il ne rate aucune occasion pour attaquer la presse locale et proférer des menaces. Il accuse les correspondants de RCPN (Regroupement de Correspondants de Presse du Nord) d’encourager la population à la désobéissance civile et cherche à soudoyer certains propriétaires de médias afin de garder le silence sur ses activités ombrageuses.

Le niveau de vie des membres du cartel explique tout. Des fonds de la Mairie seraient détournés au profit de l’enrichissement personnel de proches. Après une année à la tête de la Mairie du Cap-Haïtien, les maires construisent, dit-on, des maisons luxueuses du coté Morne Rouge, un quartier résidentiel à l’entrée de la ville.


Toujours pas de loi sur le fonctionnement des collectivités. L’assemblée communale ne fonctionne pas. Les capois sont pris en otage par des hommes tous puissants qui agissent à leur manière. Ces dirigeants poussent leur audace jusqu’à constituer une force armée municipale qui se livre à des actes de bastonnades quotidiennement. On se demande encore une fois : A quoi sert l’U.L.C.C. (Unité de Lutte Contre la Corruption) ?

Lisez notre texte : L’ULCC, un écran de fumée au service des corrompus au pouvoir ?

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
3 Mai 2008

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Quelle transparence dans la collecte des dons de la diaspora haïtienne?

L’actualité dans la ville du Cap-Haïtien met face à face le journaliste Cyrus Sibert et le Maire Michel Saint-Croix. Les informations parvenues jusqu’à nous de la diaspora nous avaient signalé le lancement d’une opération de collecte de fonds aux Etats-Unis recommandée par le Maire Lavalas de la ville du Cap-Haïtien lors de son passage aux Etats-Unis. Hervé Bastien, animateur de Radio à Miami est donc mandaté en ce sens. Il est autorisé à collecter des dollars et des équipements qui desserviront la ville du Cap-Haïtien. Un projet qui n’a pas été annoncé. Une collecte de fonds au nom de la ville du Cap-Haïtien qui échappe au contrôle des institutions étatiques et de l’opinion publique.


Se rappelant la finalité de la fameuse opération de collecte de fonds organisée en 1991 par une organisation Lavalas dénommée VOAM (VOYE AYITI MONTE), opération qui était destinée à enrichir des particuliers corrompus, au nom du changement et le progrès, exploitant sans scrupules le sentiment d’appartenance de nos frères et sœurs de la diaspora, ces expatriés nostalgiques, qui malgré toutes les charges financières, trouvent toujours quelques choses à envoyer, en signe de solidarité et comme preuve d’amour pour la terre natale, nous nous sommes faits le devoir de demander des comptes, et sur les ondes de Radio Kontak Inter 94.9 FM, nous avions sommé le Maire Michel Saint-Croix de s’expliquer sur la question.


Une initiative mal comprise par le Maire Lavalas qui n’arrive pas jusqu'à présent à se démarquer de la logique de pouvoir Lavalas, à savoir : le pouvoir élu s’exerce aux mépris des droits civils et politiques ; le chef charismatique n’a de compte à rendre à personne ; il est tout puissant et au-dessus des institutions. En ce sens, sur les ondes de Radio Vénus FM 104.3, le Maire Michel Saint- Croix, à l’occasion de la fête des mères nous a attaqué ouvertement. Renouvelant son intention de procéder à notre arrestation et qualifiant Elusca Charles de l’OPL et Cyrus Sibert de deux salops. Toujours dans sa logique de pouvoir absolu, le Maire est allé fermer un chantier qui visait à ériger des murs de sécurité pour le Port de la ville. Malgré les remarques du troisième membre du cartel, Fritz Joseph, qui avait pris part au lancement des travaux alors que Michel Saint-Croix était aux Etats-Unis, les travailleurs ont été sommés de quitter les lieux sous la menace des armes des hommes du Maire principal.


Faut-il signaler que l’initiative de clôturer le Port est prise selon les recommandations des inspecteurs américains qui supervisent le Port de la ville. En regard au code ISPI, il faut renforcer la sécurité du côté de la rue 24 Boulevard, en face de Septen Théâtre, un lieu de passage suspect, utilisé par les contrebandiers et les trafiquants de drogue. Le Ministre de l’intérieur et un membre de cabinet du secrétaire d’Etat à la sécurité publique ont du faire le déplacement au Cap-Haïtien pour calmer le Maire Michel Saint-Croix.


Afin que nul n’en prétexte cause d’ignorance, nous publions ce texte. Nous réitérons la demande de transparence dans les activités de l’administration communale. Les ASEC (Assemblée Section Communale) et AV (Assemblée de Ville) ne sont pas encore en fonction. Les Maires sont sans contrôle. La guerre contre la corruption lancée par le Président Préval à l’occasion de la fête du drapeau, le 18 mai dernier doit s’étendre aux mairies. Les fonds collectés dans la diaspora, au nom de la ville du Cap-Haïtien, ne doivent pas servir à financer les amis et partisans Lavalas qui ont pris l’exil volontairement et qui sont coincés aux Etats-Unis, sans un sou, le savoir-faire et le travail étant là bas les conditions de bien-être.


Les intimidations du Maire Michel Saint-Croix ne nous ferons pas reculer. Même quand Brignol Lindor nous rappelle l’assassinat d’un journaliste aux prises avec un maire Lavalas sous la présidence de Préval, même quand en moins de deux mois trois journalistes ont été assassinés en Haïti, nous continuons d’exiger transparence dans la Gestion de la chose publique. Alors que le Président de la République parle de lutte contre la drogue et de guerre contre la corruption, les multiples tentatives contre la sécurité du Port de la ville du Cap-Haïtien et le refus de transparence sont de mauvais signes. Elles témoignent des contradictions entre les discours pour la consommation internationale et la Gestion réelle des dossiers sur le terrain, elles commandent la vigilance citoyenne et la nécessité d’une Presse Libre et courageuse.
Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
30 Mai 07.

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Cap-Haïtien - Attention à l’AUTORITARISME MUNICIPAL.


Comme dans toutes les autres villes du pays, le nouveau cartel de la Mairie de la ville du Cap-Haïtien applique des mesures impopulaires pour libérer les trottoirs des marchands du secteur informel qui transforment la ville du Cap-Haïtien en marché public. Les membres du nouveau cartel Lavalas qui s’étaient opposés au maire Aspil Fleurant quand durant la transition on voulait mettre de l’ordre dans la rue, sont très actifs dans l’application de ces mesures drastiques allant jusqu’à des comportements arbitraires et hors normes pour forcer les marchands à laisser la rue aux voitures et les trottoirs aux piétons. Un miracle de la prise de pouvoir ! Parce qu’avant on tenait mordicus à dénoncer Aspil Fleurant de Maire-Assaillant-pro-bourgeois qui agit dans les intérêts du secteur privé. Michel Saint-Croix, l’actuel maire Lavalas était à la tête des manifestations de soutien aux petits-marchands. On en profitait pour réclamer le retour de Jean-Bertrand Aristide : Titid ou la mort !

Bref, les nouveaux maires sont raisonnés. Ils agissent, disent-ils, dans le but de ‘‘rénover’’ la ville du Cap-Haïtien. Cette ville qu’ils promettaient d’incendier, il y a trois mois, si le résultat des élections n’était pas en leur faveur. Dans un tour magique, Attila est devenu Cicéron.

Mais attention ! Haïti est un pays qui a le malheur de voir les intellectuels, les élites, dans des moments de délire, appuyer l’arbitraire jusqu’à instaurer la dictature. Duvalier et les intellectuels de l’indigénisme de l’école les griots, Aristide et les intellectuels de gauche, sont des exemples effrayants. Des intellectuels de la démocratie étaient tellement contents du mouvement populaire qui propulsait le petit prêtre de La Saline, qu’ils avaient baissé leur garde jusqu’à qualifier le supplice du collier (père Lebrun) de ‘‘nécessité historique de justice sociale’’. Au Cap-Haïtien, nous autres du secteur démocratique, disons attention au TOTALITARISME MUNICIPAL. Les mesures doivent être prises et appliquées suivant les normes, dans le cadre des lois régissant le fonctionnement des municipalités.


Les lavalassiens au pouvoir, à la tête de la mairie, sont connus pour leur participation dans des actes de violation des droits humains. Au moins, un d’entre eux, prenait part aux violences organisées contre les marches pacifiques de 2003. Ils ont une pratique de violation systématique des droits humains.

Le Conseil d’Administration de la Section Communale du Cap-Haïtien, présidé par Gracius Laguerre du Parti Fanmi Lavalas, arrête des citoyens sans mandat pour les emprisonner dans le local de l’Ecole professionnelle de la zone transformé en caserne et en garde à vue. ‘‘Jo’’ ainsi connu, résidant de la 22 M , en a vécu les agissements du nouveau cartel. Des citoyens nous signalent une patrouille, nocturne organisée par les hommes de Gracius Laguerre regroupés au sein d’un gang appelé ARMEE SO PLAKE. Ce qui rappelle les DKW, les voitures de la police politique de François Duvalier.

L’élection de ce cartel Lavalas à la faveur des fraudes électorales du 3 décembre dernier représente une menace pour le site touristique Labadie. Un gang à proximité d’un site touristique…

C'est pourquoi nous attirons l'attention de l'opinion sur la nécessité d'exiger à ce que les décisions de la mairie doivent être légales et administratives. L’équipe qui accompagne le cartel dans l’application de ces décisions ne doit pas être composée de repris de justice, de voleurs connus, ni de criminels. Les biens doivent être saisis suivant les normes et dans la légalité. La mairie doit respecter la vie privée des gens et ne pas se comporter en tout puissant, agissant à la place de la police, de la justice, ...

Malheureusement, on nous signale des cas où des biens saisis par la mairie on été appropriés par des membres de la sécurité communale. On peut facilement observer des hommes de la mairie dégustant la nourriture saisie des mains d’une marchande, on se livre au partage des fruits, des légumes et d’autres biens saisis comme des pirates se régalent de leur butin. Dans ces conditions, on peut vite comprendre que souvent des petits marchands sont violentés par des hommes de la mairie dans le seul but d’augmenter le butin. Des gens de la mairie, nous signale-t-on, se livrent au contrôle des vêtements. Les porteuses de jupes jugées trop courtes sont harcelées et humiliées en pleine rue.

Un propriétaire terrien qui au début supportait le cartel jusqu’à aller lui présenter ses félicitations, est aujourd’hui déçu. Son terrain a été qualifié, illégalement, de propriété de l’Etat par le Maire Michel Saint-Croix. Ce dernier ignore les décisions de justice confortant le droit de propriété de la famille Pierre-Louis et menace d’arrêter le représentant des héritiers s’il persiste à réclamer des spoliateurs dédommagements.

Ce n’est pas sans raison qu’on assiste à une augmentation de cas de dépossession forcée. Partout dans le Nord c’est le dechoukaj des terres. On envahit des champs agricoles pour construire des maisons et tout cela avec les complicités de policiers qui en reçoivent portion.

Même quand le Maire Michel Saint-Croix promet de nous ‘‘arrêter’’, nous continuerons à jouer notre rôle de contre pouvoir. Nous continuerons de rappeler son passé ; de suivre le caractère légal de ses décisions ; de dénoncer le caractère arbitraire des ses faits et actes, tout en surveillant le respect des droits des petits marchands qui sont eux aussi des personnes physiques dépositaires de droits et de devoirs. Nous n’avons pas comme d’autre à appuyer des autorités, dans un pays avec un Etat au passé liberticide. Nous ferons notre travail de contre pouvoir, promoteur des droits civils et politiques, défenseur de la veuve et de l’orphelin. Car la démocratie haïtienne se renforcera par la vigilance citoyenne et le courage de la presse et des militants des droits humains. Si l’absence de casier judiciaire facilite la prise du pouvoir par des délinquants et les trafiquants de drogue, la presse continuera à rappeler les crimes et les délits commis ; les victimes en sont les premiers témoins.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti (07 mai 2007)

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lundi 3 décembre 2007

L’ULCC, un écran de fumée au service des corrompus au pouvoir ?


Le lundi 19 et le mardi 20 novembre 2007, dans un effort de communication, l’ULCC (Unité de Lutte Contre la Corruption), supportée par la MINUSTAH a organisé une série de séminaire-conférence-débats sur son travail, son cadre légal et la corruption en Haïti.

Le directeur des opérations Ernst Chalumeau accompagné du responsable des relations publiques Tony Bellevue ont fait une belle présentation sur la situation du pays, la corruption, ses conséquences, les difficultés et les défis à relever. Au local de Lakou Lakay à Milot, nous avions pris part aux activités que nous jugeons constructives puisqu’elles ont permis aux participants, représentants de la population de poser les problèmes et surtout de plaider en faveur de la route de Milot.

Sur le gouvernement Aristide/Neptune soit entre 2002 et 2003, la principale revendication de la population Milotienne fut la construction de la route. Moise Jean-Charles, alors Maire de la commune avait, sur les ondes des médias, fait la déclaration suivante : Le gouvernement a débloqué les fonds pour la construction de la route. Je suis en charge de ce projet. Je travaille avec la Compagnie HL (Hervé Lerouge) à l’exécution de ce projet. Paroles célèbres de Moise Jean-Charles.

De toutes ces déclarations, seulement 1kilomètre1/2 sur 18 kilomètres au total fut construit. Du coté de Bérard, on peut facilement observer le segment de 1k1/2 de route construit par la HL. Depuis lors, la compagnie a fermé chantier. Et jusqu’à présent, la population de Milot a la vie dure, faute de cette route. Se rendre à l’Hôpital de Milot est un véritable Calvaire. Les malades souffrent. Les camions en provenance de Pignon, Saint-Raphaël, Dondon, le grenier du Nord, sont systématiquement démolis au niveau du secteur Cap-Haïtien – Milot.

Ce Mardi 20 novembre 2007, les habitants de Milot qui prenaient part à la conférence avaient le courage que dire ce qu’ils pensent, ce qui compte pour eux. Ils ont demandé à l’ULCC de mener une enquête sur la route en répondant aux questions : pourquoi des 18 kilomètres, on n’a construit que 1kilometre ½ ? Où est l’argent destiné à financer la construction de la route Cap-Haïtien – Milot ? Quel est le niveau de responsabilité de Moise Jean-Charles qui avait fait des déclarations publiques ? Y a t-il des coupables dans cette affaire ? Pourquoi la compagnie HL a-t-elle fermé le chantier et discontinué les travaux ? Pourquoi on ne continue pas l’ouvrage ? Qui doit aller en prison ?

Après cette pluie de questions, l’assistance était déçue de constater dans les réponses des responsables de l’ULCC impuissance et démagogie : On ne peut pas faire ceci... On ne peut pas faire cela... Les citoyens doivent porter plainte. L’ULCC ne se laissera pas manipuler en vue de ternir l’image d’un responsable...

Des réponses regrettables vu qu’on y croyait. Les exposés étaient tellement bien faits que les participants furent sur le point de voir en ULCC une institution capable de les aider à lutter contre la corruption. Mais les conférenciers avaient préféré retourner sur leur précédente assertion à savoir : On peut sur simple soupçon déclencher une enquête. On peut juste observer le niveau de vie d’un fonctionnaire de l’Etat par rapport à son salaire et ouvrir une enquête. L’ULCC peut à partir des informations diffusées dans la presse initier une enquête.

Et les responsables de l’ULCC en ont profité pour plonger l’assistance dans la démagogie en posant des questions sur le montant des fonds décaissés, les responsables du projet, la date, comme s’ils n’avaient pas la possibilité de s’enquérir auprès du Ministère des travaux publics, du Ministère des finances.

De plus, les techniciens de l’ULCC ont fait tout un plaidoyer pour convaincre la population que l’ancien Ministre de la Culture Daniel Elie n’est pas un corrompu, qu’il a seulement détourné des fonds en vue d’atteindre d’autres objectifs de l’Etat, mais non pour s’enrichir. Ce qui représente un pari difficile vu qu’aux yeux des observateurs, la décision de Daniel Elie de concentrer les fonds alloués dans le budget national entre Port-au-prince et Jacmel était, sans doute, un moyen d’enrichir des amis du pouvoir concentrés dans la capitale. De plus, avec les poursuites judiciaires contre l’ancien président français Jacques Chirac pour détournement de fonds publics à la Mairie de Paris, ce ne sera pas facile d’innocenter quelqu’un qui a violé la loi budgétaire en détournant l’argent du contribuable.

Bref, on arrive à la conclusion que l’ULCC constitue un écran de fumée pour cacher les actes des hommes proches du pouvoir. Sur le résultat des 27 enquêtes menées par l’Unité, la réponse en terme de personnes poursuivies n’était pas claire.

L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a du pain sur la planche pour convaincre la population de son utilité. Dans le Nord, la population attend que lumière soit faite sur la route Cap-Haïtien – Milot. Le séminaire-conférence-débats de Milot a raté son but. La population du Grand Nord, attend le résultat de l’enquête sur la route Cap-Haïtien --Milot. Car, Un tiens vaut mieux que deux tu auras !

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
1 Décembre 2007

vendredi 2 mai 2008

Combien faut-il d’agronome pour sauver 3 feuilles.

Cyrus Sibert,
AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM
48, Rue 23 -24 B
Cap-Haïtien, Haïti
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L’actuel gouvernement d’Haïti comporte, semble-t-il, le plus d’agronomes de toute l’histoire nationale. Il a pris le pouvoir en 2006 au nom de la production nationale. Trois (3) feuilles symbolisaient le regroupement LESPWA qui comptait changer la réalité des plus pauvres.
Après 2 ans et demi, c’est la consternation. LESPWA (l’espoir) est devenu un désespoir. Le peuple a faim. Les jeunes sont toujours au chômage. Au début du mois d’avril 2008, le pays vient de connaitre des émeutes de la faim. Port-au-Prince, la capitale d’Haïti est saccagée par des jeunes pillards mécontents. Même quand on décèle la main invisible de groupes liés à des projets politiques extrémistes, le fait qu’à travers le monde - notamment au Sénégal - il y a eu des mouvements similaires, est une preuve que les peuples connaissent un phénomène socioéconomique à conséquences politiques. L’agronome Jacques Edouard Alexis, ancien responsable de campagne de la plate-forme LESPWA , est renvoyé par un vote de censure du Sénat pour son incapacité à alléger la souffrance du peuple. Les trois feuilles souffrent, il faut sauver le régime.

Après plusieurs jours de spéculation sur le nom du successeur d’Alexis, la nouvelle est tombée. Le chef de l’Etat René Préval a jeté son dévolu sur Ericq Pierre, un haïtien de 63 ans, un employé de la Banque Interaméricaine de Développement (BID), un agronome.

René Préval, connu lui aussi comme agronome, a, par ce choix, confirmé un trait fort de son caractère : il a des idées fixes. Aussi longtemps que vous le voulez, il fera semblant d’être ouvert, finalement, il décidera dans le sens de ses idées préconçues.
L’agronome Ericq Pierre a été l’objet de controverses lors du premier mandat du président René Préval. Désigné par le chef de l’Etat en 1997, son choix fut rejeté par un bloc parlementaire.
Si pour plus d’un, le choix du chef de l’Etat est une provocation qui mérite d’être combattue, pour nous autres, il exprime les limites d’un leader autocrate qui ne fait confiance qu’à ses petits copains.
Alors, au lieu de combattre ce chef d’Etat limité, au risque d’enfoncer le pays dans une crise à conséquences incalculables, pourquoi ne pas accepter son choix de fin mandat. Il n’y aura plus de prétexte pour s’excuser aux yeux du peuple qui ne cesse de le regarder dans les yeux depuis son investiture en mai 2006.
Comme dans un jeu de poker, René Préval mise sur Ericq Pierre. Il croit en cet homme comme les juifs attendaient ou attendent encore le messie. Alors, donnons-lui la chance de mettre son homme à l’œuvre.
En tant que progressistes, nous ne devons pas souhaiter l’échec de l’équipe au pouvoir pour nous réjouir. Nous devons plutôt porter le débat sur l’incompétence de l’équipe en place et les possibilités de faire mieux. Mais un point est clair : on ne peut pas changer le pays dans une ambiance anarcopopuliste, de gabegie administrative, de corruption et de monopole. Le renforcement des institutions est la voie à suivre et le chef de l’Etat n’est pas dans cette ligne – du moins, il n’est pas encore dans cette voie.
Comme disait Churchill : Ne comptez pas vous protéger en nourrissant le crocodile. Les gangs représentent une menace sur l’avenir du pays. Les extrémistes de tout bord cherchent le cahot. Leurs agissements créent l’insécurité et entrainement le blocage du démarrage, les indices de sécurité étant alarmantes. Il faut les combattre. Alexis a errée en voulant les récupérer pour son projet politique.
Le peuple haïtien ne connait pas vraiment Ericq Pierre. On ne peut pas dire du mal de quelqu’un qu’on ne connait pas. Au contraire, on dit qu’il travaille depuis très longtemps au sein de la BID. Il a en sa faveur une présomption de compétence. Compétence limitée par un déficit de connaissance du terrain.
A bien dire, l’Ex-premier Ministre Gérard Latorture qui n’avait pas une expérience de terrain avait permis à l’Etat d’accumuler des réverses avec le programme d’ajustement du Fonds Monétaire International (FMI) qualifié à tort par certains démagogues de plan-néolibéral. Nous disons démagogues parce qu’ils savent pertinemment que l’Etat haïtien adopte un plan de renforcement des monopoles, ce qui est contraire à l’esprit néolibéral.
Paradoxalement, l’Etat engraisse des parlementaires qui se disent anti-néolibéraux avec les recettes accumulées grâce au plan du FMI. Ces derniers, sans scrupule, critiquent vertement le plan anti-néolibéral sans prendre le temps de rembourser les fonds des réserves de l’Etat empochées au détriment des familles démunies du pays.
De plus, Jacques Edouard Alexis qui est un homme de terrain n’a trouvé mieux que d’utiliser ces fonds pour mener campagne en perspective des élections présidentielles de 2010. Il n’a pas entendu les cris du peuple, traitant ce qui ont faim de voyous au service des trafiquants de drogue. On se souvient aussi de cette manifestation de soutien organisée en mars dernier par la primature devant la chambre des députés pour intimider les parlementaires. Les manifestants au service de Jacques Edouard-Alexis avaient exhibé devant les cameras de Télévision des sacs de riz, des vivres - dont de gros régimes de bananes - pour prouver qu’en Haïti il n’y pas un problème de faim, le peuple peut manger. Une méchanceté, vu que partout dans le pays des gens crèvent de faim. Depuis septembre 2007, à l’ouverture des classes, les familles n’en pouvaient plus.
Heureusement les masses sont sorties dans la rue créant la surprise générale, troublant les grandes réceptions des bureaucrates affectés aux agences de l’ONU. De cette politique nihiliste et épicurienne qui consiste à s’accaparer du pouvoir pour la jouissance triviale d’un groupe d’amis (approche récente de Daly Valet), la démocratie est sortie renforcée. Car le fait de corrompre quelques parlementaires et/ou leaders communautaires n’est plus une garantie pour les gouvernants. Avec cette leçon on peut laisser à René Préval la latitude d’utiliser sa dernière carte. De la rue étant, le peuple sera toujours là pour corriger les perversions.
Ne demandons pas à un président malade de cohabiter avec un premier ministre qu’il ne connait pas. Cultivons l’ « art du possible » de Lyndon B. Johnson *:…le vrai drame d’un gouvernement ne se pose pas en termes absolus de bien et de mal, de sain et de malsain, de sage ou de fou. (p.155)
C’est surtout grâce à son pouvoir de persuasion, basé sur une compréhension instinctive et innée des sentiments, émotions, idées ou réticence de la personne … en face (p.32)
La leçon qu’il faut tirer des émeutes de la faim d’avril 2008, le peuple, une fois abandonné par les partis politiques et les organisations de la société civile, se prend en charge. Il descend dans la rue et la nation toute entière est exposée par les manœuvres de groupes criminels qui en profitent pour faire fortune.
S’il faut condamner les partis politiques, le silence de la société civile organisée est irresponsable. C’est le moment d’organiser la société. Laissons aux agronomes de Préval le défit de sauver les trois feuilles d’espoir. Le leadership étant dans la rue, organisons le peuple pour la défense de ses intérêts et le renforcement de la démocratie.
Car, si aujourd’hui tous ces agronomes de la gauche-démagogico-populiste n’arrivent pas à sauver trois (3) feuilles, demain, ils n’auront plus la prétention de voler au secours de l’« arbre de la liberté ». Les incompétents doivent être démasqués. Ne commettons pas l’erreur des putschistes de 1991 qui au lieu de laisser Aristide face à ses promesses électorales, on fait de lui un martyr habilité à designer des boucs émissaires pour expliquer ses échecs.
Recherchons la solution « mieux que rien » p.52
… attend(r)ons donc pour attaquer d’être, nous, en mesure de gagner. P.55
Aujourd’hui ceux qui font du bruit n’ont rien sur le terrain en termes d’organisation capable d’assurer la relève. Les trafiquants de drogue et les hommes corrompus proches du pouvoir politique sont les mieux aptes à prendre les choses en main. N’importe quel mouvement sera récupéré. Au lieu d’affronter le pouvoir sans préparation, organisons la société. Trouvons les moyens, les leaders et le projet-juste pour le faire. L’aventurisme ne mènera à rien.
A ceux qui critiquent constamment la classe politique de saisir l’occasion pour construire un nouveau leadership. Car, avec le gouvernement de coalition qui s’annonce, tous les partis seront au pouvoir. Dans environ deux ans tout le monde sera mis à nu. Fusion, OPL, UNION, ALLIANCE, LAVALAS et surtout LESPWA ne constitueront plus une alternative.
Lyndon Baines Johnson disait :
Les règles tacites qui régissent la politique intérieure américaine ne sont, au fond, ni plus ni moins contraignantes que les règles du Barreau ou de l’Ordre des médecins. D’aucuns peuvent les enfreindre et gagner momentanément, mais personne ne peut gagner à la longue. Car la politique américaine n’est pas la politique des Balkans. Le but politique, aux Etats-Unis, est de vaincre l’adversaire, non de le déshonorer ou de l’anéantir. Le « tuer » politiquement parlant, certes, mais l’écraser, l’écraser encore et haineusement non. Il faut respecter les règles du jeu, et qu’elles soient tacites ne les empêchent pas d’exister. Le véritable but de la politique est la réussite ; il ne s’agit pas de mépriser, de punir ou de se venger. P.144
Les citations sont tirées du livre Lyndon Baines Johnson, Le professionnel, Paris 1967, Nouveaux Horizons, p.179, auteur William S. White.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
30 Avril 2008

La femme d’un policier capois kidnappée par un évadé de prison.

Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM
48, Rue 23 -24 B
Cap-Haïtien, Haïti
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Willy Etienne le principal évadé de prison dans la nuit du 17 avril 2008 serait à la base d’un nouveau cas de kidnapping au Cap-Haïtien survenu ce jeudi 1 mai 2008 à 8hres p.m. D’après les informations fournies, une voiture de location rouge Land cruiser a fait irruption dans les parages de la maison de la victime pour l’emmener de force. Elle répond au nom de Denise, la femme du policier Volmar attaché au Commissariat de la police du Cap-Haïtien. Les kidnappeurs exigent 200,000 dollars US.

Continuellement les officiers de police critiquent la justice pour ses largesses en faveur des criminels. Constamment on relâche les bandits sans motifs. Même quand ils aient été arrêtés au prix de grands sacrifices.

Le cas récent est la libération de Janet un bandits qui, à deux reprises, est relâché par la justice capoise en échange de pots de vin soit 25,000 dollars.

Janet a été arrêté en compagnie de Nicky pour possession illégale d’arme à feu. Janet a retrouvés pratiquent la spoliation de terre de particuliers et souvent les officiers de police en sont bénéficiaires. Janet qui est le leader, le plus dangereux du gang est connu pour ses cas viols d’enfants, de braquages, de vols à main armée suivis de viols. Enos, un habitant de Morne-Rouge a été plusieurs fois victime par ces bandits qui sans ambages vous annoncent que ce soir ils arrivent. Enos et sa femme, deux investisseurs qui travaillaient au Cap-Haïtien se sont réfugiés à Provo, l’une des îles anglaises les plus proches de la cote Nord d’Haïti.

L’acte de kidnapping de la femme d’un officier de police est un avertissement lancé aux forces de l’ordre. La justice capoise est pourrie jusqu’aux os, la Direction Pénitentiaire aussi. Et nous prenons la responsabilité de le dire : le Doyen Me Alix Fucien, le Chef du Parquet Me Clersias Célancieux et la majorité des juges d’instruction dont l’Honorable Juge Heidi Fortuné n’y sont pour rien. Ils ont fait de leur mieux pour l’avancement de la justice. Le problème se situe au niveau des nominations à motivation politique de personnes non compétentes souvent motivées par l’argent, faites sous les ordres de parlementaires corrompus. Aussi, ces derniers protègent-ils les oranges pourries de la magistrature au Cap-Haïtien. En retour les trafiquants de drogue et les criminels qui leur sont proches sont libérés sans difficultés. L’Etat doit se pencher sur ce problème qui empêche aux juges de Bonne volonté d’avancer.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
2 mai 2008

lundi 28 avril 2008

REVUE DE LA PRESSE DU LUNDI 28 Avril 2004




Ericq Pierre désigné comme nouveau Premier ministre

Le président René Préval a désigné ce dimanche Ericq Pierre, actuellement conseiller pour Haïti auprès de la Banque Interaméricaine de Développement (BID), comme nouveau Premier ministre.

"C'est Ericq Pierre qui a été désigné", a indiqué le président du sénat haïtien Kelly Bastien.

"Le choix a été fait après une nouvelle rencontre dimanche avec le président Préval", a de son côté confirmé le président de la chambre des députés Pierre-Eric Jean-Jacques.

Cette désignation survient à l'issue de deux semaines de consultations entre le chef de l’état et les chefs de file des partis représentés au parlement.
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Haïti : Le président Préval désigne un nouveau Premier ministre
Le président haïtien René Préval a désigné dimanche Ericq Pierre comme Premier ministre, au terme de deux semaines de consultations laborieuses depuis la destitution de Jacques-Edouard Alexis, alors que le pays est confronté à une grave crise alimentaire.
"C'est Ericq Pierre qui a été désigné", a déclaré au téléphone à l'AFP le président du Sénat Kelly Bastien. "Le choix a été fait après une nouvelle rencontre dimanche avec le président Préval", a de son côté indiqué le président de la Chambre des députés Pierre-Eric Jean-Jacques.
Cette désignation doit maintenant être confirmée par un vote des deux chambres du Parlement haïtien.
"Le parti Lavalas de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide en exil en Afrique du Sud est prêt à voter la nomination de M. Pierre", a déclaré à l'AFP le sénateur Rudy Hériveaux.
Les autres partis réservaient leurs réactions dimanche après-midi, souhaitant d'abord consulter leurs membres.
"Le président Préval s'est sans doute assuré de l'approbation des forces politiques au Parlement avant de faire connaître son choix", a commenté un diplomate souhaitant garder l'anonymat.
Ericq Pierre est actuellement conseiller pour Haïti auprès de la Banque interaméricaine de développement (BID). Agé de 63 ans, c'est un agronome de formation. Il avait déjà été désigné en 1999 comme Premier ministre mais n'avait reçu l'aval du parlement haïtien.
Si sa nomination est confirmée par les parlementaires, elle va permettre de mettre fin au vide politique dans lequel le pays était plongé depuis le samedi 12 avril et la destitution de l'ex-Premier ministre Jacques-Edouard Alexis par le Sénat.
M. Alexis avait dû quitter le pouvoir après deux semaines d'émeutes causées par la flambée des denrées alimentaires de base et qui ont fait 6 morts, environ 200 blessés et de nombreux dégâts matériels.
C'était la première grave crise politique et sociale du pays depuis l'élection en février 2006 de René Préval à la présidence du plus pauvre pays du continent américain.
La flambée des prix des produits alimentaires, enregistrée dans le monde entier, est très fortement ressentie dans un pays comme Haïti où 70% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour.
Au cours de la première quinzaine d'avril, des manifestations pour protester contre le prix de denrées comme le riz avaient eu lieu dans plusieurs villes haïtiennes et parfois dégénéré en émeutes, comme à Port-à-Prince et aux Cayes.
Un casque bleu nigérian avait été tué et trois Sri-lankais blessés par balles pendant ces émeutes.
Pour tenter de calmer la population, le président René Préval avait annoncé, le même jour que la destitution de son Premier ministre, une baisse de 8 dollars, soit 15%, du prix d'un sac de 50 kilos de riz.
En l'absence d'une majorité présidentielle, M. Préval avait immédiatement lancé des discussions avec des partis représentés au Parlement pour former un nouveau gouvernement.
Alors que la moitié des 8,5 millions d'Haïtiens sont au chômage, la nouvelle équipe au pouvoir va devoir rapidement affronter la crise alimentaire qui pourrait menacer la stabilisation de ce pays secoué par des crises politiques à répétition.
Le secrétaire d'état français à la Coopération, Alain Joyandet, s'est dit au cours d'une visite sur l'île ces derniers jours "personnellement choqué" des conditions dans lesquelles vivaient la plupart des habitants.
En l'absence d'un Etat fort et d'infrastructures et avec une pauvreté qui épargne peu de Haïtiens, la sécurité est aussi un gros problème malgré la présence d'une mission de l'ONU (Minustah) forte de près de 10.000 soldats et policiers.
AFP
lundi 28 avril 2008

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Le processus de ratification du premier ministre pourrait être lancé mardi

Le président du sénat, Kelly C. Bastien, affirme que le chef de l’état doit expédier ce lundi une lettre de confirmation de la désignation de M. Ericq Pierre comme premier ministre, et annonce qu’une commission sera constituée mardi afin d’analyser les dossiers.

Ericq Pierre avait été désigné premier ministre par René Préval en 1997,mais son choix avait été rejeté par le parlement. L’absence de l’acte de naissance de la grand-mère d’ Ericq Pierre avait été évoquée comme cause du rejet de sa candidature.

Le président du sénat croit que cet argument n’était pas le vrai motif, rappelant le conflit entre le président Préval et le parlement (contrôlé par l’OPL) après la démission de Rosny Smarth. " Il n’y a plus de conflit entre le parti majoritaire et l’exécutif", dit-il faisant remarquer que les acteurs politiques ont compris la nécessité de s’entendre sur un programme avant de designer une personnalité.

Le sénateur Kelly Bastien admet que les consultations ne se sont pas déroulées suivant les prescrits constitutionnels mais s’inscrivaient dans le cadre d’une approche politique.

Une rencontre entre le premier ministre désigné et les parlementaires de la Fusion des Sociaux-démocrates est prévue ce lundi autour du programme du prochain gouvernement de coalition.

Selon le porte parole de la Fusion, Micha Gaillard, le sentier est aplani en vue de la ratification du premier ministre parce qu’il y a un programme et la perspective d’un gouvernement de consensus. " C’est la première fois qu’il y a une possibilité de coalition au gouvernement et au parlement pour exécuter un programme", ajoute t-il.




Ericq Pierre, 63 ans, originaire de Jérémie est un agronome qui avait contribué à la fondation de l’Andah.
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Arrivée prochaine d’une mission d’évaluation de Ocha

Une délégation du bureau de coordination pour les affaires humanitaires (Ocha) effectuera une visite en Haïti au cours de cette semaine afin d’évaluer la situation humanitaire. La porte parole de Ocha à Genève, Elisabeth Byrs, révèle que cette visite avait été projetée de longues dates mais coïncide avec les efforts de la communauté internationale en vue de trouver une solution à la crise alimentaire en Haïti.

Elle indique que la mission planifiée depuis l’année dernière doit évaluer l’insécurité alimentaire et ses conséquences. "Cette mission facilitera l’identification du nombre de personnes dans des régions spécifiques ayant des besoins immédiats", dit-elle soulignant que ceci permettra aux agences de l’ONU de cibler leur réponse. " La situation haïtienne comporte deux aspects, le développement sur le moyen et le long terme et une urgence humanitaire caractérisée par les manifestations contre la faim", ajoute t-elle.

Dans une interview accordée, Jean Edouard Rigaud, correspondant de radio Métropole à Genève, la porte parole de Ocha affirme que son organisation entend tout mettre en œuvre pour répondre aux besoins urgents de la population haïtienne.

L’Ocha qui compte une petite cellule de coordination de 5 personnes en Haïti projette de renforcer la coordination dans la perspective d’une réponse humanitaire à la crise. Mme Byrs rappelle que le bureau de coordination pour les affaires humanitaires œuvre en coordination avec les organismes membres du système de l’ONU en Haïti. Elle souligne que la malnutrition est très répandue en Haïti, pays le plus pauvre de l’hémisphère.

Interrogée sur l’action de Ocha en Haïti, Mme Byrs informe que 8 000 tonnes de nourriture sont actuellement distribuées dans le pays. Tout en se réjouissant de l’intensification des interventions des autres agences de l’ONU, elle soutient que des gouvernements étrangers apportent un appui directe sur le plan alimentaire à Haïti.

La semaine dernière, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon avait sollicité une aide d’urgence en faveur d’Haïti. Dans une lettre adressée à 12 pays membres de l’ONU, Ban Ki-moon avait rappelé que de grandes manifestations violentes contre la vie chère ont été enregistrées au début du mois.

Par ailleurs, la ministre autrichienne des affaires étrangères avait annoncé le déblocage d’un million d’euros au profit de la Nanibie, Haïti, Bourkina Faso et Etiopie. 250 000 dollars seront attribués au PAM pour aider les enfants, les malades et les jeunes mères en Haïti.


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Le DSNCRP, servira de programme au prochain gouvernement

Avec quelques ajouts en perspectives, le Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSNCRP) a été retenu comme programme du prochain gouvernement. La quasi-totalité des chefs de file des partis, ayant pris part aux consultations réalisées par le président Préval, ont apporté leur approbation à ce document qui résulte de la participation de tous les secteurs de la vie nationale.

Le dirigeant de l’Alliance Démocratique, Evans Paul, affirme que les rencontres avec le chef de l’état avaient pour objectif de trouver des solutions en vue de répondre aux attentes de la population. " Je suis pour l’application d’une politique économique nationale et solidaire mais qui ne fonctionne pas en vase clos", fait remarquer M. Paul qui évite le terme néolibéral. Il appui le DSNCRP comme base d’un programme économique mais souhaite qu’on y ajoute d’autres points importants tel la réforme agraire.

En plus de la réforme agraire, Micha Gaillard, porte parole de la Fusion, désire qu’on s’engage sur la réforme de l’état. M. Gaillard est totalement favorable à l’adoption du DSNCRP comme noyau du programme du prochain gouvernement.

La position du chef de file de l’Union, Chavannes Jeune, n’est pas différente de celle de la Fusion et de l’Alliance. Cependant M. Jeune fait état des remarques de certains parlementaires de l’Union en ce qui a trait au programme.

De son coté, le président du sénat, Kelly Bastien, affirme que la prochaine équipe gouvernementale appliquera le DSNCRP auquel on ajoutera d’autres priorités telles la réforme de l’état, la sécurité sociale et la réforme agraire. Il rappelle que le secteur privé doit jouer un rôle important dans la croissance économique et plaide pour l’établissement d’un vrai dialogue entre les secteurs privé et public.

Par ailleurs, Kelly Bastien, regrette le retard dans la ratification des accords internationaux par l’assemblée nationale. Il soutient que ceci est lié à la faiblesse des institutions, tout en soulignant que certains accords sont des outils qui devront être utilisés par le prochain gouvernement. " Il y a eu une certaine négligence et nous devons prendre des mesures pour corriger le fonctionnement des commissions", ajoute t-il.


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Dimanche, 27 avril 2008 17:00

La communauté internationale renouvelle son appui aux autorités haïtiennes

Une délégation internationale présidée par le secrétaire général de l’Organisation des Etats Américains (OEA), Miguel Inzulsa, a bouclé vendredi une visite de 48 heures en Haïti. Les membres de la délégation se sont entretenus avec le chef de l’état, les dirigeants des partis politiques, les représentants de la société civile et les membres des bureaux des deux chambres du parlement et ont exhorté les différents secteurs à œuvrer en vue de trouver une solution à la crise.

M. Inzulsa s’est dit convaincu que la situation s’améliorera dans les prochains jours. " Nous partons avec beaucoup d’espoir que les choses vont être résolues ", dit-il espérant que le premier ministre sera nommé dans le meilleur délai. Le secrétaire général de l’OEA annonce des consultations en vue de déterminer la contribution de la communauté internationale face à la crise alimentaire en Haïti.

Outre le secrétaire général de l’OEA, des représentants de l’ONU, de l’Union Européenne, de l’Argentine, du Brésil, du Chili, de la France, du Canada et du Mexique étaient présents dans le cadre de cette visite. Les membres de la délégation ont exprimé leur solidarité avec le peuple haïtien et renouvelé leur détermination à favoriser la consolidation de la démocratie en HaïtiL’ambassadeur canadien à Port-au-Prince, Claude Boucher, a soutenu que cette visite démontre l’appui de la communauté internationale à Haïti.

Pour le représentant de l’Union Européenne, Francesco Gosseti, l’ensemble de la communauté internationale a montré sa préoccupation à rechercher des solutions au problème.

A l’issue de sa rencontre avec les membres de la délégation internationale, le président du sénat, Kelly Bastien, a annoncé que l’un des aspects abordés lors de la rencontre a été la désignation d’un nouveau premier ministre. " Cette visite est importante, ils ont souhaité que le pays ait un gouvernement dans le meilleur délai et ont réaffirmé leur engagement à œuvrer pour l’amélioration de la situation socioéconomique d’Haïti ", ajoute le sénateur Bastien.

Par ailleurs, le ministre espagnol des affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a mis un terme à une visite officielle de 24 heures à Port-au-Prince.

Le chef de la diplomatie espagnole a indiqué que son pays a débloqué une aide d’urgence de 1,5 millions d’euros en faveur Haïti confronté à une crise alimentaire. Lors de sa rencontre avec le chef de l’état, M. Moratinos affirme avoir abordé le dossier de la relance de la production nationale.

samedi 26 avril 2008

Le courage du quotidien (Pour une citoyenneté responsable).

Par Raoul Peck

''Mwen te wè sa pou li !''

Il est de notoriété publique que j'ai appelé à ne pas voter pour le candidat René Préval. J'ai été l'un de ses plus intransigeants critiques et continue d'appliquer la même vigilance à son présent exercice.


Si je m'exprime aujourd'hui sur la conjoncture actuelle du pays, c'est parce que nous nous trouvons à une période sensible ou il s'agit de faire le bilan de ce qui a été accompli et consolider les acquis pour éviter le retour de l'inacceptable.


« Le fait de partager les ministères, les postes et les avantages qui en découlent aura-t-il suffi à faire taire tout ce monde ?»
D'abord, force est de constater la disparition ou la démission quasi totale de l'ensemble des partis politiques en tant que tels. Eux, qui ont si longtemps dominé l'actualité et le terrain politique, de manière abusive a-t-on envie d'écrire, vu que les élections ont clairement démontré une implantation faible sans commune mesure avec leur tapage préélectoral. Certains ténors, autrefois si vindicatifs dans leurs prises de position, restent muets sur les grands dossiers du moment.


Pire, ils ont réussi à nous faire oublier qu'ils sont aujourd'hui au pouvoir : l'Alyans, l'OPL, la Fusion, Lavalas et l'Union. Donc responsables à part entière de la politique de ce « gouvernement d'ouverture». Le fait de partager les ministères, les postes et les avantages qui en découlent aura-t-il suffi à faire taire tout ce monde ?


La vie politique ne tolère pas le vide. En agissant de la sorte ces politiciens laissent le champ libre à de nouvelles ambitions qui ne s'accommoderont d'aucun scrupule pour imposer un retour à des pratiques du passé.


De même, face au quotidien du pays, la plupart des organisations de la société civile qui ont contribué sans aucun doute à changer le visage de ce pays, semblent avoir pris une distance précautionneuse ou stratégique au mieux. Le retour de la nation aux normes constitutionnelles, avec l'entrée en jeu du Parlement, du Sénat, des mairies et Casecs, est une bonne chose. Mais l'apparente quiétude, qui semble en être la conséquence, est préoccupante.


Face à un gouvernement effacé dans son ensemble, un Premier ministre productif en discours, moins en accomplissement, un gouvernement manquant d'efficacité sur le terrain, dont on peine à déceler ni vision d'ensemble, ni projet de société cohérent, autre que sa propre durée et la satisfaction des bases respectives de certains de ses membres, c'est comme si on assistait à une pacification forcée du terrain, faute de combattants. Les quelques performances, réelles sur certains dossiers économiques, sur les relations bilatérales (domaine privilégié du président) et sur la sécurité, sont paradoxalement le résultat de consensus, de pressions et d'engagement militants de différents acteurs de la société.


Ce silence donc est préoccupant, alors qu'au même moment, certains préparent, activement et de manière assez agressive (et pas toujours licite), les Élections à venir. Même le feu secteur Lavalas, rescapé de ses cendres, reste persuadé d'un retour en force pour l'après-Préval et se prépare activement pour le prochain renouvellement de la Chambre en attendant les présidentielles.


D'autre part, rester muet également devant les acquis de ce pays (y compris ceux de la période de transition !) revêt de la démission civique la plus totale.


D'abord, il faut rompre avec cette propension des uns et des autres à toujours se plaindre et de ne jamais reconnaître les progrès lorsqu'il y en a. On ne sort décidément pas de cette tendance à tout casser lorsqu'il est déjà trop tard, au lieu de construire par étape et assurer les acquis au fur et à mesure.
Trop souvent, un ministre, un directeur général, un chef de bureau, alors qu'il défend un projet utile, important, urgent pour le pays, se retrouve seul devant les feux de la rampe, sans aucun soutien, même de la part des secteurs concernés. Les badauds sur la berge regardent l'imbécile se noyer.


« AUCUN secteur ne peut donner de leçon à qui que ce soit ! »

Quelque part existe l'illusion que, comme par magie, les hommes et les femmes qui sont actuellement sur le terrain vont disparaître et laisser place à d'autres, nouveaux, purs, sans taches, plus performants, bref des sauveurs. Fatal aveuglement, hélas. Il faut faire avec eux. Je l'ai déjà écrit ailleurs : AUCUN secteur ne peut donner de leçon à qui que ce soit. Ni le secteur privé, ni les politiques, ni les parlementaires, ni la société civile, ni les journalistes, qu'on a appelés à une Époque le 5e pouvoir. Chacun a son propre nettoyage à faire. La société, ni l'État ne changent ainsi par miracle.


Les grands chamboulements (révolutions, déchoukages, évictions) demandent toujours une phase de reconstruction, de renouvellement. Cela a toujours constitué notre grande faiblesse. Il nous faut FORCER ceux qui sont au pouvoir à FAIRE leur travail. Il faut dénoncer les juges qui libèrent des criminels qui les payent (riches ou pauvres), les policiers qui ferment les yeux (gradé ou simple policier), les ministres qui renoncent, faute de courage politique, les directeurs généraux qui gèrent sans vision, les fonctionnaires qui rançonnent le citoyen, l'homme d'affaire qui magouille avec les sénateurs ou députés. Chacun à son humble niveau est concerné.


Mais il faut aussi appuyer publiquement ceux qui résistent, dénoncent, se battent, souvent seuls, face à des pouvoirs plus puissants qu'eux. Les choses ne changent pas (tout le temps) par de grands bonds en avant, mais aussi par les petits pas au quotidien. Et dans cette marche quotidienne difficile le citoyen a un rôle essentiel. Pourquoi attendre l'explosion ?


Sur le dossier de la sécurité par exemple. De nombreux secteurs, tant dans la société civile que du côté des « amis » d'Haïti et de la Minustah, se sont mobilisés pour améliorer la situation, en particulier l'enfer de Cité Soleil, de Martissant et le drame des enlèvements quotidiens.


Il a fallu déployer beaucoup d'efforts pour vaincre la résistance initiale du président et mettre l'International devant ses responsabilités. Ces efforts ont été payants et il faut mettre au crédit du chef de l'état qu'il a contribué à faire bouger les choses.


L'institution policière également, il faut le reconnaître, a fait des pas en avant, malgré ses difficultés de départ et celles qui continuent de la menacer. « Les associations de journalistes, pourtant virulentes sur d'autres dossiers, se taisent»
De même sur les dossiers de corruption, des progrès ont été faits, (déjà sur le précédent gouvernement de transition): La commission Paul Denis, l'Ucref, le jugement sur les coopératives et finalement aujourd'hui, l'épais nuage de fumée que constitue le dossier Socabank.


Il est pour sûr dangereux pour certains de prendre publiquement position sur ce dossier brûlant. Mais il est encore plus suicidaire pour tous de continuer à nous taire face à ce qu'il faut bien décrire comme les tentacules envahissants d'un affairiste mafieux et puissant (il en a les méthodes, la logique et le pouvoir). Après la courageuse résistance montrée par l'équipe de la BRH, seul le président et quelques autres rares citoyens et élus ont publiquement tenu bon face à la bête. Le reste se tait : les politiques, la société civile, les associations du secteur des affaires.


Pire, des élus sont accusés par leur propre collègue, d'avoir reçu de l'argent, aucune enquête n'est diligentée au risque de confirmer cette accusation grave à leur encontre.


Des journalistes critiques ont eu à subir des pressions, des membres de la presse ont reçu des gratifications. Les associations de journalistes, pourtant virulentes sur d'autres dossiers, se taisent.


Troisième exemple, un directeur de la Téléco est confronté quasi seul aux syndicats qui eux défendent les intérêts légitimes de leurs membres, alors que ce conflit touche précisément l'ensemble de la société. Il va certes falloir trouver une solution à ce différend, mais il faudra poser les problèmes de fond sans occulter les responsabilités politiques et criminelles. Ce ne sont sûrement pas les quelques milliers d'employés aujourd'hui menacés de licenciement qui ont le plus profité des largesses de la Téléco. Il faut négocier certes, mais il faut aussi poser le problème du pillage de cette compagnie par une minorité, dont l'ancien Président de la République en personne (voir procès actuel aux USA). Il faut demander des comptes à ceux qui ont construit des stations de radio et de télévision avec les revenus de la Téléco, ceux qui ont utilisé les caisses de cette compagnie comme leur caisse politique personnelle. Cela aussi fait partie du problème si c'en n'est pas la partie essentielle.


Laisser le directeur général de la Téléco affronter seul ce conflit difficile, est irresponsable.

« La démocratie n'est ni une recette, ni un mot magique»
Le président de la République a confirmé son engagement dans la lutte contre la corruption. Mais dans cette lutte, le citoyen de base doit jouer son rôle, comme les partis politiques doivent faire entendre leur voix, et la société civile, qui peut en être le garant moral.

On peut ne pas être d'accord avec la politique générale et les décisions d'un gouvernement, d'un Premier ministre, d'un Parlement, comme je le suis, mais cela ne nous dispense pas de rester citoyen lucide et actif. Il faut sortir de cette fâcheuse habitude de laisser à d'autres, plus braves (ou plus inconscients ?), de se mettre en avant et les regarder périr un à un, en se disant « Mwen te wè sa pou-li »

La démocratie n'est ni une recette, ni un mot magique. Il faut la construire, la façonner, la défendre. Comment ignorer ce qui a été accompli depuis 1986 ? Comment oublier ceux qui sont morts : amis et adversaires pour que ce pays survive ? Les apprentis sorciers, qui continuent à prendre leurs ambitions politiques pour l'avenir du pays, devront toujours se rappeler que certains acquis sont irréversibles.


« Mais le vrai travail de construction reste à faire. »
Etre citoyen signifie également s'exprimer, prendre position, soutenir tout ce qui fait que la société fonctionne et surtout FAIRE. Il ne faut pas attendre le désastre et l'échec pour descendre dans la rue, et tenter, trop tard, de sauver le navire qui coule. Mais à ce stade malheureusement, il ne reste déjà plus que violence et destruction. De part et d'autre.


Etre citoyen, demande le courage du quotidien.

Port-au-Prince, 27 Juin 07