vendredi 27 juin 2008

Cap-Haïtien : La police défère le pédophile Américain au Parquet.


Par Cyrus Sibert

Le lundi 16 juin 2008, il est 9hres30 du matin, le téléphone sonne. L’inspecteur Joseph Jean-Myrtil, No.2 de la Brigade de protection des mineurs (BPM) vient d’arriver. Il nous annonce sa présence dans la ville du Cap-Haïtien. De l’aéroport étant, il téléphone pour nous annoncer l’évènement : La BPM, encadrée de la MINUSTAH vient au Cap-Haïtien pour faire le dépôt de son rapport d’enquête sur la pédophilie au centre Pierre Toussaint pour les enfants de rues de Cap-Haïtien. L’enquête policière est convaincante. La BPM souhaite introduire le dossier par devant la justice en le déférant au Parquet : la BPM a assez d’éléments pour demander une enquête judiciaire sur les pratiques de Douglas Perlitz. Ce dernier est indexé par les enfants démunis pour les avoir abusé sexuellement.


Bonne nouvelle ! Car enfin, nous pouvons briser le silence négocié avec la BPM sur le dossier. Car en janvier 2008, lors de sa première visite au Cap-Haïtien, les policiers enquêteurs nous avaient demandé de ne rien écrire pour ne pas influencer l’enquête. Naturellement, nous avions coopéré. De plus, nous avions fourni les renseignements de base.

Bonne nouvelle ! Le prestige de notre investigation sur le Projet Pierre Toussaint est renforcé. Les informations publiées à partir de notre premier texte "Cap-Haiten, le Pédophile et son Centre d'Acceuil pour ''Enfants de rue'' .1, publié le 19 Aout2007, deviennent plus authentique.


Comme annoncé, un dossier de 12 pages a été remis ce 16 juin 2008 au Parquet du Tribunal civil du Cap-Haïtien. Le commissaire Chavanne Etienne a reçu le document des mains du No. 2 de la BPM et de Gilles Savard un policier Canadien spécialisé dans la protection des mineurs, membres de la UNPOL, la police des Nations Unies en Haïti.


Le parquet du Tribunal civil de Cap-Haïtien devra juger de l’opportunité de la poursuite. Normalement, le dossier doit être transféré au bureau du Doyen Alix Fucien qui formellement demandera au juge d’instruction pour enfants de mener une enquête judiciaire. L’enquête de la BPM étant préliminaire.


C’est sûr que le Commissaire Chavanne Etienne, en sa qualité de membre du parquet protecteur des enfants, le pire, des enfants vulnérables de rue, transfèrera le dossier au cabinet d’instruction.


D’après les déclarations du policier Canadien Gilles Savard, la BPM (Brigade de la Protection des Mineurs de la Police Nationale d’Haïti) a fait un travail professionnel. Les jeunes policiers haïtiens ont fait preuve d’intelligence et de professionnalisme dans le traitement des dossiers. Lors des déplacements à travers le pays – la MINUSTAH offre le service transport à la BPM – on n’a pas eu l’impression de transporter des vacanciers. Les policiers travaillent très tard dans la nuit. Ils arrivent à visiter tout le monde et bien faire leur interview dans un temps record et, si nécessaire, à retourner dans la zone pour approfondir leur enquête.


Le No. 2 de la BPM, l’inspecteur de police Joseph Jean Myrthil nous présente quelques points forts de son enquête :


Nous avons voyagé trois fois dans le Nord : Janvier, Mars et Juin 2008. Nous avons mis environ 5 mois pour questionner toutes les personnes concernées : les enfants victimes, les employés, des Sœurs catholiques qui connaissaient Douglas et l’avaient supporté à son arrivée au pays au début des années 90. Nous avons été à Milot pour interroger une jeune victime. Nous avons rencontré ses parents. Ils nous ont fourni beaucoup de renseignements. Nous avons réussi à mettre les enfants en confiance, à les faire sortir de leur peur. Ils m’appellent chaque jour, surtout la nuit. Nous étions au courant de tout. Et, le pire, même durant l’enquête Douglas continuait à abuser des enfants sexuellement. Nous avons aujourd’hui une infrastructure humaine capable de nous renseigner de tous ses faits et gestes. Nous avons réalisé des interviews avec des enfants isolés des autres, parce qu’ils sont actuellement en prison. Tous ont dénoncé les abus de Douglas Perlitz.


Enfin, l’Inspecteur Myrthil et le Canadien Savard regrettent l’inefficacité de l’IBERS (Institut Bien-être Social) qui normalement devrait suivre le fonctionnement des centres d’accueil pour enfants dans le Nord. Ils souhaitent que les citoyens se montrent vigilants à ce niveau pour que le dossier puisse poursuivre sa route. Car les pressions sont énormes. Douglas utilise beaucoup de moyens en ce sens. Il a en sa faveur notre tendance à banaliser les violences faites sur les enfants.


Selon nos informations, Douglas Perlitz ne fait plus partie de la Fondation Pierre Toussaint donc il ne dirige plus le projet en Haïti. Aujourd’hui, il n’est plus perçu en Haïti, car le conseil d’Administration du Projet (le board) décide de l’écarter du projet. Beaucoup de personnes qui l’ont soutenu aveuglement ont été expulsées de la Fondation qui se trouve aux Etats-Unis. C’est le cas de Father Paul, un ancien prêtre jésuite. Bryan, le Président a donné sa démission pour cause de maladie. Il ne peut pas supporter les pressions qui entourent ce dossier. Il n’arrive pas à sécher ses larmes. Au niveau local, le projet est administré provisoirement par Robenson, un cadre haïtien qui assistait Douglas.


Ce dernier n’entend pas abandonner le combat. Il continue de crier au complot. Il a engagé un cabinet d’avocats aux Etats-Unis pour exiger dédommagements de la Fondation Pierre Toussaint. Il exerce beaucoup de pression, appelle chaque jour certains enfants du Centre.


Son homme de main connu sous le nom de Jha Castel, employé fidèle et sans scrupule, est placé aux Iles Bahamas. Douglas lui a préparé un abri sur au cas où… Libéré de certaines préoccupations, cet homme fait le va et vient entre Cap-Haïtien et les Bahamas. Il est au service de son ami fidèle, le Pédophile.


Comme un feint manipulateur, Douglas organise une pression psychologique continue sur les enfants. Il leur fait des promesses accompagnées de menaces : le projet sera fermé ; Je compte revenir avec un autre projet ; j’en ai les contacts. Douglas cherche à soulever les enfants contre l’administration intérimaire. Il est sur tous les fronts.


Sur l’avenir du Projet Pierre Toussaint, nous saluons le niveau moral de la BPM qui a respecté les clauses négociées jusqu’au bout. Lors de la première visite des enquêteurs de la DCPJ (Direction de la Police Judiciaire) /BPM au Cap-Haïtien, au mois de janvier 2008, nous avions conditionné notre coopération en ces termes : vu que Douglas utilise la fermeture du projet pour faire pression sur les enfants, étant donné que les enfants de rue ont beaucoup de difficultés et que le projet représente pour eux un moyen de survie et une chance de réussite, considérant que nous leur avions promis de défendre l’existence du projet, nous devons respecter notre parole.


La BPM nous avait donné la garantie absolue que le projet sera protégé ; qu’il n’y aura pas de descente des lieux brutale ; qu’elle consultera les instances concernées pour une prise en charge du projet. S’il le faut, elle contactera la Fondation aux Etats-Unis pour leur demander de planifier une transition avant toute chose, si c’est nécessaire.


Ainsi, au mois de mai de l’année en cours, nous avions reçu la visite d’une commission d’enquête privée déléguée par le Conseil d’Administration de la Fondation américaine responsable du Projet Pierre Toussaint. Elle était composée de deux membres, une représentante de CRS (Catholique Relief Service) et d’un enquêteur d’une compagnie de sécurité. Il s’agissait d’aider le ‘‘Board’’ à avoir une autre version des faits, à rassurer les enfants de la continuité du projet.


Les enfants se sont sentis libérer. Ils en ont profité pour témoigner des mauvais traitements subis de la part ce Douglas qui les exploitait sexuellement.


Nous n’avons pas un rapport de l’enquête de la Commission, mais nos renseignements nous disent que les conclusions sont les mêmes. Pour preuve, la Fondation américaine responsable du Projet Pierre Toussaint est aujourd’hui au coté des enfants, donc, face à Douglas Perlitz et c’est à ce niveau que le citoyen haïtien de l’intérieur comme de la diaspora doit agir.


Notre engagement comme journaliste est fondé sur l’approche suivante : si rien ne marche en Haïti c’est la faute des citoyens. En six (6) ans nous avons fait l’expérience d’un journalisme engagé, citoyen et responsable. Sans ressources, nous avons mené des enquêtes, dénoncé plusieurs cas de violation des droits humains, de corruption et aujourd’hui nous travaillons sur le kidnapping au Cap-Haïtien.


Nos petites actions ont permis de démasquer la corruption au sein de la Direction Départementale Nord de l’Agriculture, les violences contre caroline Charles la femme d’un prisonnier qui a été agressée sexuellement par un agent de la prison du Cap-Haïtien, les agressions d’agents de l’Administration pénitentiaire en règlement de compte sur les habitants de Nan Bannan Lafossette, les harcèlements de hauts gradés de la PNH à l’encontre des femmes postulantes, l’emprisonnement injuste de trois (3) jeunes de Carénage dans l’enquête sur l’assassinant d’un policier français au Cap-Haïtien, sans oublier la défense de la population de Trou du Nord dans ses protestations sur la route Cap-Haïtien –Ouanaminthe, pour ne citer que ces cas.


Les enquêtes administratives menées ont toutes confirmé nos informations. Par exemples, dans le dossier Caroline Charles, un émail de Nahomie Jean Rilus, Accompagnatrice à Kay Fanm nous dit :


« Kay Fanm a le plaisir de vous informer que le dossier de Caroline Charles a été finalisé au niveau de l'inspection Générale à Port-au-Prince. Les conclusions de l'enquête au niveau de l'IGPNH ont reconnu coupables l’agent Stanley Jean Bart, ainsi que le nommé Wildolphe Philippe, le chez de poste. Ce dernier avait donné de fausses déclarations aux inspecteurs. Les deux ont donc été sanctionnés. Ils seront transférés tous deux dans un autre département. Le dossier doit être cependant cheminé au parquet du Cap pour les suites pénales. »


De plus, une source proche de la Direction Générale de la PNH nous révèle l’arrestation imminente d’un Haut Gradé pour harcèlement sexuel sur des femmes postulantes de la police. Notre article ‘‘Les rapports entre FEMMES POSTULANTES et HAUTS GRADÉS de la Police Nationale d’Haïti’’2 publié le 23 janvier 2007, a attiré l’attention des autorités policières sur certaines pratiques malsaines au sein de l’institution.


N’en déplaise à ceux qui n’aiment pas la PNH et/ou la MINUSTAH, ce sont les institutions les plus sensibles aux dénonciations de la presse. Il y a toujours un suivi quand nous dénonçons une mauvaise pratique au sein de la police ou de la MINUSTAH. Et nous appelons les citoyens à en profiter pour renforcer la PNH. Nous conseillons l’organisation de cellules, pour une INTELLIGENCE CITOYENNE en appui à la PNH. Car, la sécurité est, d’abord, une question citoyenne.


L’engagement citoyen, la recherche de la vérité et le souci d’informer peuvent forcer les autorités à agir et à faire preuve d’engagement pour le respect absolu des droits fondamentaux. Ce sont des armes et moyens redoutables capables de faire bouger les choses dans le sens du bien commun. Il suffit de rester accrocher aux principes et aux valeurs universellement reconnus ; il suffit d’être vigilant comme nos ancêtres. Et pour avoir observé de près les conséquences et les retombées de la manifestation pacifique de 17 novembre 2002 au Cap-Haïtien, nous y croyons.

Comme Pharaon exigeait le retour des juifs en captivité, Douglas cherche à maintenir nos enfants en esclavage sexuel. Comme les colons français avaient exigé indemnités pour les pertes encourues à cause du mouvement anti-esclavagiste, le Pédophile indexé par les enfants de rues dans trois (3) enquêtes exige réparations. Le Conseil d’Administration du projet Pierre Toussaint est aujourd’hui au coté des enfants. Il subit des pressions de toute sorte. Aux citoyens d’Haïti et de la diaspora de faire pression pour que justice soit faite aux enfants victimes du prédateur Douglas Perlitz.


La police Nationale d’Haïti (PNH), la MINUSTAH, le Conseil d’Administration du Projet Pierre Toussaint et votre serviteur Cyrus Sibert ont fait leur devoir. Le Ministère de la justice, l’Ambassade des Etats-Unis, l’IBERS, UNICEF et LE PROTECTEUR DU CITOYEN sont autant d’instances touchées par le dossier. Depuis le 16 juin 2008, la justice capoise est saisie de la question. Le rapport d’enquête policière est aux mains de Me Chavanne Etienne.

Citoyen, vigilance !

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
24 Juin 2008


N.B. : Recevez nos textes à partir des adresses suivantes :

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http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/

____________
1. http://reseaucitadelle.blogspot.com/2008/06/cap-hatien-le-pdophile-et-son-centre.html
2. http://reseaucitadelle.blogspot.com/2008/06/les-rapports-entre-femmes-postulantes.html

Cap-Haitien kidnapping : Un mandat d’amener contre un policier.

De sources confidentielles, nous venons d’apprendre qu’un mandat d’amener a été décerné par le Juge Heidi Fortuné à l’encontre du policier Guillaume Dieuveuil, ancien responsable du service d’investigation dans le département du Nord, pour son implication présumée dans des actes d’enlèvement de personnes et d’association de malfaiteurs.

D’autres policiers seraient dans le collimateur du Magistrat Instructeur dont quelques-uns ont été rappelés à l’Inspection Générale à Port-au-Prince.

Nous suivons de près l’évolution de ce dossier.

Nous invitons le lecteur à revoir notre texte « Panique au Cap-Haitien : un kidnappeur accuse des policiers… », en cliquant sur :

http://reseaucitadelle.blogspot.com/2008/06/panique-au-cap-hatien-un-kidnappeur.html

Cyrus Sibert
Cap-Haitien, Haïti
27 Juin 2008

Les rapports entre FEMMES POSTULANTES et HAUTS GRADÉS de la Police Nationale d’Haïti.

Cyrus Sibert, Journaliste,
Cap-Haïtien, Haïti.
reseaucitadelle@yahoo.fr

Des sujets qui culturellement sont banalisés, nous interpellent. Comme disait notre professeur de technique d’expression française à la faculté de droit : quand tu dois écrire un papier tu le sens. Le sujet te tripote, comme un enfant qui doit sortir du ventre de sa mère.


Les cas de dépression observés chez des jeunes femmes qui postulent à la P.N .H. nous sensibilisent et nous portent à rendre publique, une pratique coutumière en Haïti, mais inacceptable dans un pays qui se veut démocratique.

Cette situation de violation des droits de la femme dont nous allons faire état, nous porte aussi à questionner l’utilité des institutions comme le Ministère de la femme et à la condition féminine et des organisations de femmes, comme FANM YO LA, qui se disent préoccuper par les cas de violations de droits de la femme.

En effet, elles sont nombreuses les femmes qui souhaitent intégrer la Police Nationale d’Haïti (P.N.H.). Comme tous les postulants de la P.N .H., elles sont motivées par le désir de servir leur pays et surtout de réussir leur vie et elles voient dans l’institution policière un moyen sûr de promotion sociale. D’autant plus, le récrutement est (supposé) fait sur une base méritoire : un casier judiciaire sein, une bonne condition physique et une capacité intellectuelle fixée par un programme d’admission.

Mais, attention ! Comme nous venons de l’observer lors des élections de l’année 2006, la barbarie est une seconde nature, les vieux démons antidémocratiques refont surface de temps en temps. On est souvent tenté par les vieilles habitudes – et qui sait si elles sont vieilles. Les beaux discours et les résolutions d’organisations de droits humains n’empêchent pas aux sexistes et machos haïtiens de voir dans la profession des armes un espace exclusivement réservé aux hommes.

D’après les témoignages de jeunes diplômés de l’académie de police, la Police Nationale d’Haïti, l’unique institution pour laquelle l’Etat haïtien ne reçoit pas de pressions du Fonds Monétaire International (F.M.I.) pour sa politique d’embauchement, est un milieu sauvage pour les postulants et aspirants de sexe féminin.

Tout d’abord, les jeunes femmes qui postulent et cheminent pour être admises à l’académie de police sont perçues comme des utopistes. On les conseille de trouver un support, une personne contact capable d’influencer positivement leur dossier. Aussi, doivent-elles prendre des mesures pour défendre leur dossier. Car, il peut être falsifié ou déplacé dans le but de mettre ces jeunes femmes, souvent corpulentes, en position de faiblesse et de les porter à accepter la prostitution comme moyen de devenir officier de police. Entre le dispensaire de la Police Nationale d’Haïti, le commissariat central de Port-au-prince « anti-gang » et l’académie, il existe un véritable marché sexuel.

Dans le langage courant sur la cour de l’académie et/ou du commissariat central « anti-gang » de Port-au-prince, on peut entendre le vocable populaire : ‘‘sivil pa bay chèf pwent’’ en français « une policière ne saurait avoir qu’un policier comme partenaire sexuel ». Ce vocable, pour dire aux postulants de sexe féminin de se conformer, de négocier leur chair, en échange de protection sinon le rêve de devenir policier ne deviendra pas une réalité.

Il est courant et connu de tous qu’en Haïti, c’est difficile pour une jeune femme d’obtenir avec dignité un poste. Et cela, même quand cette dernière a les qualités et le niveau requis par l’employeur. La précarité, la misère et le chômage créent une dure réalité qui oblige les jeunes femmes à négocier : pour travailler, il faut coucher avec le patron.

La majorité des jeunes femmes sont l’objet d’harcèlement de la part des hauts dignitaires de la police. Elles sont obligées de se taire pour ne pas hypothéquer leur carrière au sein de l’institution. Aussi, des policiers de grades inférieurs en profitent-ils. Ils promettent toute sorte de faveur aux femmes sans défense qui ne connaissent pas les rouages de l’institution.

Même quand nos textes nuisent aux salariés de la MINUSTAH , nous sommes obligés de questionner, encore une fois, le rôle de la mission des Nations Unies dans cette situation. Les instructeurs étrangers affectés au recrutement et à la formation de jeunes officiers de police haïtiens sont-ils complices au point de ne pas dénoncer ces cas d’abus et réclamer une correction de la situation ?

Nous prenons l’habitude de responsabiliser la Mission de l’ONU en Haïti conformément aux résolutions qui habilitent ses membres à agir dans le pays afin que cette humiliation que nous connaissons aujourd’hui puisse servir, irréversiblement, au renforcement des institutions nationales et à l’Etat de droit et qu’elle soit la dernière de note histoire de peuple intrépide, victorieux à Vertières et à Savannah.

Dans le cadre de ce dossier, il est clairement stipulé dans la résolution 1702 du Conseil de Sécurité que la MINUSTAH et le gouvernement haïtien doivent s’occuper activement des problèmes liés au sexisme et s’attaquer à la violence contre les femmes et les enfants.

Et nous citons : « Réaffirmant combien il importe, dans les opérations de maintien de la paix et dans les activités de consolidation de la paix au lendemain des conflits, de disposer de compétences spécialisées sur les problèmes liés au sexisme, ainsi qu'il est dit dans la résolution 1325 (2000), rappelant qu'il faut s'attaquer à la violence contre les femmes et les enfants, et engageant la MINUSTAH ainsi que le gouvernement haïtien à s'occuper activement de ces questions, »

Point 15 : « Réaffirme le mandat de la MINUSTAH en matière de Droits de l'Homme, et exhorte les autorités haïtiennes à opérer une réforme d'ensemble touchant tous les aspects de l'Etat de droit et à promouvoir et sauvegarder les Droits de l'Homme et les libertés fondamentales ; »

En nationaux, nos questions vont spécialement sur l’utilité du Ministère de la Femme et de la Condition féminine, le rôle des organisations de femmes qui ne ratent aucune occasion pour scander sur la place publique la résolution de Beijing, Pékin (Chine)* et le travail des organisations de défense des droits humains.

On consomme des fonds, on voyage, on parle tout le temps à la radio et Haïti continue d’être une terre de souffrance et d’humiliation pour ses fils et ses filles. A quand des actions concrètes pour la résolution des problèmes aux noms desquels vous existez ? C’est triste de constater que dans notre pays, Haïti, en toute chose, il y a toujours un rapport de maître à esclave.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
23 janvier 2007.
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1995, PEKIN (CHINE) / 4E CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES
__La déclaration de Beijing [Pékin]

La déclaration en bref

La plate-forme d'action de Pékin est issue d'une conférence mondiale sur les femmes qui a eu lieu à Pékin, en septembre 1995, et dont la Déclaration et le Programme d'action ont invité la communauté internationale à s'engager pour la promotion de la femme et l'égalité des sexes. La déclaration, signée par 189 Etats, les exhorte à mettre en œuvre tous les moyens vers une réelle égalité homme/femme, une politique de développement et un engagement vers la paix.

La Déclaration et le Programme d'action de Beijing [Pékin] ont été adoptés par consensus le 15 septembre 1995. La Déclaration reflète l'engagement de la communauté internationale au service de la promotion de la femme et de la mise en œuvre du Programme d'action, en veillant à ce qu'une perspective "sexospécifique" soit appliquée à toutes les politiques et tous les programmes aux niveaux national, régional et international. Le Programme d'action définit des mesures à prendre à l'échelon national et international pour la promotion de la femme au cours des cinq années qui nous séparent de l'an 2000.

S'il est appliqué, le Programme d'action renforcera le pouvoir des femmes aux niveaux social, économique et politique, améliorera leur santé, facilitera leur accès à l'éducation et protégera leurs droits de reproduction. Le plan d'action définit des objectifs à atteindre à des dates spécifiques, engage les nations à appliquer des mesures concrètes dans des domaines tels que la santé, l'éducation, les prises de décisions et les réformes juridiques dans le but ultime d'éliminer toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes tant dans leur vie privée que dans la vie publique. La Conférence, qui a réuni près de 50'000 hommes et femmes, a axé ses travaux sur les problèmes interdépendants d'égalité, de développement et de paix, qu'elle a analysés sous un angle sexospécifique. Elle a mis l'accent sur les rapports cruciaux entre la promotion de la femme et les progrès de la société dans son ensemble. Elle a réaffirmé de façon claire que les problèmes de société doivent être abordés sous un angle sexospécifique de façon à assurer un développement durable.

Les problèmes soulevés dans le Programme d'action sont universels, tel est le message fondamental de la 4e Conférence mondiale sur les femmes. Des attitudes et pratiques profondément enracinées perpétuent l'inégalité et la discrimination à l'égard des femmes, tant dans la vie privée que publique, partout dans le monde. En conséquence, l'exécution du Programme d'action exige des changements de valeurs, d'attitudes, de pratiques et de priorités à tous les niveaux. La Conférence a signalé qu'elle s'engageait résolument en faveur de normes et critères internationaux pour l'égalité entre l'homme et la femme; que les mesures visant à protéger et promouvoir les droits fondamentaux de la femme et de la fillette, qui font partie intégrante des droits universels de la personne, doivent servir de base à toute action; et qu'il faut réorienter les institutions à tous les niveaux pour en accélérer la mise en œuvre. Les gouvernements et les Nations unies sont convenus de promouvoir l'"intégration" d'une perspective sexospécifique dans leurs politiques et leurs programmes. (Source : Nations unies).


LA DECLARATION DE PEKIN

1. Nous, gouvernements participant à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes,

2. Réunis à Beijing (Pékin) en septembre 1995, année du cinquantième anniversaire de la fondation de l'Organisation des Nations Unies,

3. Résolus à faire progresser les objectifs d'égalité, de développement et de paix pour toutes les femmes dans le monde entier, dans l'intérêt de l'humanité tout entière,

4. Prenant note de la voix de toutes les femmes dans le monde entier et tenant compte de la diversité des femmes, de leurs rôles et de leurs conditions de vie, rendant hommage aux femmes qui ont ouvert la voie, et inspirés par l'espérance incarnée dans les jeunes du monde entier,

5. Constatons que la condition de la femme s'est améliorée dans certains domaines importants au cours de la dernière décennie mais que les progrès ont été inégaux, que les inégalités entre hommes et femmes persistent et que d'importants obstacles subsistent, ce qui a de graves conséquences pour le bien-être de l'humanité tout entière,

6. Constatons également que cette situation est exacerbée par l'accroissement de la pauvreté qui affecte la vie de la plus grande partie de la population mondiale, en particulier des femmes et des enfants, et dont les origines sont d'ordre tant national qu'international,

7. Nous consacrons sans réserve à l'élimination de ces contraintes et obstacles afin de promouvoir encore le progrès et l'accroissement du pouvoir d'action des femmes dans le monde entier, et convenons que cela exige que des mesures soient prises d'urgence dans un esprit de détermination, d'espoir de coopération et de solidarité qui nous portera dans le siècle prochain.

Nous réaffirmons notre engagement de :

8. Réaliser l'égalité des droits et la dignité intrinsèque des hommes et des femmes et atteindre les autres objectifs et adhérer aux principes consacrés dans la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l'homme et les autres instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, en particulier la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et la Convention relative aux droits de l'enfant ainsi que la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes et la Déclaration sur le droit au développement;

9. Garantir la pleine réalisation des droits fondamentaux des femmes et des petites filles, en tant que partie inaliénable, intégrante et indivisible de tous les droits de la personne humaine et de toutes les libertés fondamentales;

10. Faire fond sur le consensus et les progrès réalisés lors des conférences et sommets précédents des Nations unies consacrés aux femmes (Nairobi, 1985), aux enfants (New York, 1990), à l'environnement et au développement (Rio de Janeiro, 1992), aux droits de l'homme (Vienne, 1993), à la population et au développement (Le Caire, 1994) et au développement social (Copenhague, 1995), en vue d'assurer l'égalité, le développement et la paix;

11. Appliquer pleinement et efficacement les Stratégies prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme;

12. Assurer le renforcement du pouvoir d'action des femmes et leur promotion, y compris le droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion et de conviction, contribuant ainsi à répondre aux besoins moraux, éthiques, spirituels et intellectuels des hommes et des femmes, et aux niveaux individuel et collectif, leur garantissant ainsi la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel au sein de la société et de régler leur vie selon leurs aspirations.

Nous sommes convaincus que :

13. Le renforcement du pouvoir d'action des femmes et leur pleine participation sur un pied d'égalité à tous les domaines de la vie sociale, y compris aux prises de décisions et leur accès au pouvoir, sont des conditions essentielles à l'égalité, au développement et à la paix;

14. Les droits des femmes sont des droits fondamentaux de la personne;

15. L'égalité des droits, des chances et de l'accès aux ressources, le partage égal des responsabilités familiales et un partenariat harmonieux entre les femmes et les hommes sont essentiels à leur bien-être et à celui de leurs familles ainsi qu'à l'affermissement de la démocratie;

16. La participation des femmes au développement économique et social, l'égalité des chances et la pleine participation, sur un pied d'égalité, des femmes et des hommes, en tant qu'agents et bénéficiaires d'un développement durable au service de l'individu sont des conditions essentielles à l'élimination de la pauvreté au moyen d'une croissance économique soutenue, du développement social, de la protection de l'environnement et de la justice sociale;

17. La reconnaissance et la réaffirmation expresses du droit de toutes les femmes à la maîtrise de tous les aspects de leur santé, en particulier leur fécondité, sont un élément essentiel du renforcement de leur pouvoir d'action;

18. L'instauration de la paix, aux niveaux local, national, régional et mondial, est possible et elle est indissociable de la promotion des femmes, car celles-ci sont un moteur essentiel des initiatives, du règlement des conflits et de la promotion d'une paix durable à tous les niveaux;

19. Il est essentiel d'élaborer, de mettre en œuvre et de surveiller, à tous les niveaux, avec la pleine participation des femmes, des politiques et programmes, y compris des politiques et des programmes de développement, qui soient égalitaires, efficaces, efficients et synergiques et qui puissent favoriser le renforcement du pouvoir d'action des femmes et leurs promotion;

20. La participation et la contribution de tous les protagonistes de la société civile, en particulier les groupes et réseaux de femmes et les autres organisations non gouvernementales et organisations communautaires, dans le strict respect de leur autonomie, en coopération avec les gouvernements, revêtent une grande importance pour l'application et le suivi effectifs du Programme d'action;

21. La mise en œuvre du Programme d'action exige l'engagement des gouvernements et de la communauté internationale. En prenant des engagements, aux niveaux national et international, y compris lors de la Conférence, les gouvernements et la communauté internationale reconnaissent la nécessité d'agir immédiatement pour donner plus de pouvoir aux femmes et assurer leur promotion.

Nous sommes résolus à :

22. Redoubler d'efforts et multiplier les actions visant à atteindre d'ici la fin du siècle les objectifs des Stratégies prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme;


23. Veiller à ce que les femmes et les petites filles jouissent pleinement de tous les droits de la personne humaine et de toutes les libertés fondamentales, et prendre des mesures efficaces contre les violations de ces droits et libertés;

24. Prendre toutes les mesures voulues pour éliminer toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et des petites filles ainsi que les obstacles à l'égalité des sexes et à la promotion des femmes et du renforcement de leur pouvoir d'action;

25. Encourager les hommes à participer pleinement à toute action favorisant l'égalité;

26. Promouvoir l'indépendance économique des femmes, notamment par l'emploi, et éliminer le fardeau de plus en plus lourd que la pauvreté continue de faire peser sur les femmes, en s'attaquant aux causes structurelles de la pauvreté par des changements de structures économiques assurant à toutes les femmes, notamment aux rurales, l'égalité d'accès, en tant qu'agents essentiels du développement, aux ressources productives, aux possibilités de promotion et aux services publics;

27. Promouvoir un développement durable au service de l'individu, notamment une croissance économique soutenue, en développant l'éducation de base, l'éducation permanente, l'alphabétisation et la formation ainsi que les soins de santé primaires à l'intention des femmes et des petites filles;

28. Prendre des mesures concrètes en faveur de la paix pour la promotion de la femme et, tenant compte du rôle de premier plan des femmes dans le mouvement pacifiste, œuvrer activement à la réalisation d'un désarmement général et complet, sous un contrôle international rigoureux et efficace, et appuyer les négociations en vue de la conclusion immédiate d'un traité universel et effectivement vérifiable au plan multilatéral d'interdiction complète des essais nucléaires qui favorisera le désarmement nucléaire et la prévention de la prolifération des armes nucléaires sous tous ses aspects;

29. Prévenir et éliminer toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles;

30. Assurer l'égalité d'accès à l'éducation et aux soins de santé, ainsi qu'un traitement égal des femmes et des hommes, et améliorer la santé en matière de sexualité et de procréation ainsi que l'éducation des femmes;

31. Promouvoir et protéger tous les droits fondamentaux des femmes et des filles;

32. Redoubler d'efforts pour que toutes les femmes et les filles que de multiples obstacles, tenant à des facteurs tels que race, âge, langue, origine ethnique, culture, religion, incapacités ou appartenance à une population autochtone, privent de tout pouvoir et de toute possibilité de progrès puissent jouir à égalité de tous les droits de la personne humaine et de toutes les libertés fondamentales;

33. Faire respecter le droit international, notamment le droit humanitaire, afin de protéger les femmes et les petites filles en particulier;

34. Créer les conditions qui permettent aux petites filles et aux femmes de tous âges de réaliser tout leur potentiel, veiller à ce qu'elles participent pleinement et à égalité à l'édification d'un monde meilleur pour tous et leur confier un rôle accru dans le processus de développement.

Nous sommes résolus à :

35. Assurer l'accès des femmes, dans des conditions d'égalité, aux ressources économiques, notamment à la terre, au crédit, à la science et à la technique, à la formation professionnelle, à l'information, à la communication et aux marchés, en tant que moyen de favoriser la promotion des femmes et des filles et le renforcement de leur pouvoir d'action, y compris en leur donnant les moyens de tirer parti de ces ressources, notamment grâce à la coopération internationale;

36. Assurer le succès du Programme d'action, ce qui exigera une volonté résolue des gouvernements, des organisations internationales et des institutions à tous les niveaux. Nous sommes profondément convaincus que le développement économique, le développement social et la protection de l'environnement sont des éléments interdépendants et synergiques du développement durable, dans lequel s'inscrivent nos efforts visant à améliorer la qualité de vie pour tous. Un développement social équitable, qui permette aux pauvres, en particulier aux femmes vivant dans la pauvreté, d'utiliser de manière viable les ressources naturelles, est une assise nécessaire pour le développement durable. Nous reconnaissons également qu'une croissance économique large et soutenue, dans le contexte du développement durable, est nécessaire pour étayer le développement social et la justice sociale. La réussite du Programme d'action exigera également la mobilisation de ressources suffisantes, aux échelons national et international, ainsi que l'affectation aux pays en développement par tous les mécanismes de financement existants, tant multilatéraux que bilatéraux et privés, de ressources nouvelles et additionnelles pour la promotion de la femme; des financements pour renforcer la capacité des institutions nationales, sous-régionales, régionales et internationales; un engagement en faveur de l'égalité des droits, de l'égalité des responsabilités, de l'égalité des chances et de la participation égale des femmes et des hommes à tous les organismes et à tous les processus de prise de décisions nationaux, régionaux et internationaux; la création ou le renforcement, à tous les niveaux, de mécanismes de vigilance responsables devant toutes les femmes dans le monde entier;

37. Assurer également le succès du Programme d'action dans les pays en transition; à cet effet, la coopération et l'assistance internationales resteront nécessaires;

38
. En tant que gouvernements, nous adoptons le Programme d'action énoncé ci-après et nous nous engageons à le traduire dans les faits, en veillant à ce que le souci d'équité entre les sexes imprègne toutes nos politiques et tous nos programmes. Nous demandons instamment aux organismes des Nations unies, aux institutions financières régionales et internationales, aux autres institutions régionales et internationales compétentes et à tous les hommes et toutes les femmes, ainsi qu'aux organisations non gouvernementales, dans le strict respect de leur autonomie, et à tous les secteurs de la société civile, de souscrire résolument et sans restriction au Programme d'action et de participer à sa réalisation en coopération avec les gouvernements.

jeudi 26 juin 2008

Cap-Haïtien, le Pédophile et son Centre d’Accueil pour ‘‘Enfants de rue’’.


Cyrus Sibert,AVEC L’OPINION,
Cap-Haïtien, Haïti19 Août 2007

La défense de la liberté exige l’intolérance du citoyen face à l’injustice. Même quand les victimes refusent que leur noms soient cités dans la presse, même quand au lieu d’enquêter sur les faits on préfère nous demander plus de preuves et de porter plaintes, on ne saurait passer sous silence cette situation d’injustice à laquelle font face les enfants ‘‘de rue’’ et/ou ‘‘dans la rue’’ du Cap-Haïtien.

Il existe au Cap-Haïtien, un centre d’accueil qui aussi, constitue un centre d’abus pour les enfants de rue. Dirigé par un américain très connu dans le milieu, ce centre dispose d’un programme bien adapté et offre aux jeunes démunis des rues des possibilités d’épanouissement. On n’a qu’à observer l’évolution de ces jeunes exclus qui fréquentent le centre pour se faire une idée de son utilité. Ils y sont bien encadrés. Les programmes de formation technique et d’encadrement psychologique sont d’une contribution énorme. De jeunes enfants pauvres arrivent à produire et à créer un revenu au point tel de devenir leader économique de leur famille.

On peut facilement apercevoir ces jeunes gens à la plage, dans les lieux de loisir accompagnés de travailleurs sociaux professionnels. Le centre fait tout pour les aider à réussir leur vie. Dans un pays où l’Etat néglige les plus faibles (pauvres, handicapés, enfants et vieillards), dans une société où il n’existe pas de programmes structurés de prise en charge des enfants sans abris, on ne peut qu’apprécier l’effort de ce centre dont nous nous gardons de citer le nom, pour le moment.

Cependant, faute de contrôle de ces initiatives privées par les services de l’Etat, ces genres de centres représentent souvent un espace privilégié pour des détraqués, des pédophiles ou homosexuels. A leurs yeux, les enfants de rue représentent une mine de chair fraîche à exploiter. Les plus petits sont entraînés par ignorance ou manque d’expérience. Il suffit de dire à un enfant : monte dans ma chambre, je vais t’apprendre quelque chose qui te fera du bien. Si tu le fais bien et sans problème et si tu gardes notre secret, je serai ton ami et....

Pour les plus vieux, les adolescents en âge de comprendre, on conclut un marché : Pas de chair, pas de support. Si tu n’acceptes pas de passer la nuit dans mon lit, tu seras obligé de quitter le programme. Le jeune qui refuse n’a d’autre choix que de retourner dans la rue sans encadrement et de voir le programme de financement de ses activités musicales ou sportives suspendu.

Mais on peut toutefois renouer les liens. Il suffit de passer chez le Boss et se laisser abuser toute une nuit. Une nuit de plaisir et de douleur. Du plaisir pour le Boss qui utilise toute sorte de produits aphrodisiaques pour augmenter sa performance et de la douleur pour ce jeune de 15 ans qui explique, avec des larmes aux yeux, sa souffrance : Toute une nuit Cyrus ! Toute une nuit, pour le plaisir de cet homme blanc qui ne veut pas en finir ! Un triste témoignage qui ne pouvait nous laisser indifférent. Voir pleuré un jeune adolescent pris aux pièges d’un pédophile homosexuel à cause de la misère est émouvant.

Quant au Centre, les jeunes victimes le voient comme un acquis. Grâce à son travail, des démunis sont devenus musiciens, artisans, footballeurs, etc. Même quand ils nous racontent ces abus, ils ne veulent pas que ce programme soit suspendu. Le pédophile responsable semble avoir mis dans leur tête l’idée que s’ils rendent public ces faits il n’y aura plus de Centre. Il fallait voir avec quelle insistance on nous demande de ne pas mentionner les noms du Centre, de son responsable et même pas celui des victimes. Toutefois, l’un d’entre eux promet de témoigner s’il y a une enquête sérieuse sur cette affaire.

Alors ce qui est révoltant dans tout cela : Où est l’Etat qui empoche nos taxes ? Pourquoi les responsables haïtiens refusent-ils de contrôler ces centres privés ? Pourquoi on n’y affecte pas des travailleurs sociaux, des étudiants stagiaires, comme on le fait pour les centres de santé ? Pourquoi les responsables méprisent-ils les démunis de ce pays au point de livrer nos enfants aux bouchers de la pédophilie et de l’homosexualité ?
Cyrus SibertCap-Haïtien, Haïti
19 Août 2007

mardi 24 juin 2008

Haïti : Michèle Duvivier Pierre-Louis, premier ministre désigné

lundi 23 juin 2008

P-au-P., 23 juin. 08 [Alter Presse] --- L’économiste Michèle Duvivier Pierre-Louis, 61 ans, a été désignée dans la soirée de ce 23 juin premier ministre, par le président René Préval, pour remplacer Jacques Edouard Alexis, destitué le 12 avril dernier par le sénat.

Le chef de l’État a fait part de son choix aux présidents des deux chambres, Kelly Bastien (sénat) et Pierre Eric Jean-Jacques (Chambre des députes), lors d’une rencontre au palais présidentiel.
Jean-Jacques, qui a confirmé l’information, a fait savoir la disposition du bureau qu’il dirige à entamer rapidement le processus de ratification.

Si le choix de Michèle Duvivier Pierre-Louis est accepté par les deux chambres, elle aura à former un gouvernement et présenter sa politique générale aux deux entités législatives.
C’est la troisième personnalité désignée par Préval en deux mois, suite au rejet par la chambre des députés du choix de l’agronome Eric Pierre (12 mai) et de celui du principal conseiller du président, Robert Manuel (12 juin).

Née à Jérémie (Sud-ouest), Michèle Duvivier Pierre-Louis, amie de longue date de René Préval, dirige depuis 1995 la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL), dont elle est un des membres fondateurs.

Cette fondation, qui a bénéficié au départ de l’appui du financier milliardaire américain Georges Soros, s’est taillé une place de choix dans la société haïtienne par son action culturelle et sociale.
FOKAL promeut « les structures nécessaires à l’établissement d’une société démocratique, juste et solidaire, basée sur l’autonomie et la responsabilité individuelles et collectives ». Elle appuie « les secteurs porteurs de changement de la société – (…) prioritairement les enfants et les jeunes mais aussi les jeunes associations de la société civile (…) - et les secteurs historiquement marginalisés comme la paysannerie et les femmes ».

Michelle Pierre-Louis est l’auteur de plusieurs textes de réflexion sur la réalité haïtienne. Elle fait partie depuis 1989 du collectif de rédaction de la revue haïtiano-caribé enne « Chemins Critiques ».

Elle a été plusieurs fois honorée au niveau national et international. Elle a reçue en 2006 le titre « Trésor National Vivant » et en 2007 elle s’est vue décernée, par l’organisme américain Dialogue sur la Diversité, le prix Trailblazer, qui a salué son leadership.

Pierre-Louis a été dans les années 80 chef de service de sensibilisation et mobilisation au niveau de la campagne d’alphabétisation de l’église catholique. [gp apr 23/06/2008 20:00]

L’économiste Michèle Duvivier Piere-Louis, Premier ministre désigné (officiel)

Une intellectuelle issue du secteur démocratique et amie personnelle du Président René Préval pour mettre fin à la crise

lundi 23 juin 2008,
Radio Kiskeya

Le Président René Préval a fait choix lundi soir de Michèle Duvivier Pierre-Louis, 61 ans, pour succéder au Premier ministre sortant, Jacques Edouard Alexis, lors de consultations tenues au Palais National (siège de la Présidence) avec les présidents du Sénat, Kelly Bastien et de la Chambre des Députés, Pierre Eric Jean-Jacques, a appris Radio Kiskeya auprès des deux parlementaires.

Après les échecs successifs à la Chambre des Député d’Ericq Pierre et de Robert Manuel, respectivemenmt les 12 mai et 12 juin derniers, Mme Pierre-Louis est la troisième candidate désignée en quelques semaines par le chef de l’Etat pour occuper la Primature. Si elle parvient à franchir avec succès les différentes étapes du processus de ratification en Chambre séparée, elle sera la deuxième femme à devenir Premier ministre d’Haïti après Claudette Werleigh (1995-1996), sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide.

Personnalité respectée de l’intelligentsia haïtienne et militante aguerrie du secteur démocratique, Mme Pierre-Louis est aussi une amie personnelle de longue date du Président Préval. Cette économiste de formation est issue d’une ancienne famille du monde des affaires. Elle a également réalisé des études de philosophie en France où elle avait vécu les événements de mai 1968.

Elle dirige depuis plusieurs années une importante institution culturelle, la Fondation connaissances et liberté (FOKAL) financée par l’organisation Open Society du milliardaire américain d’origine hongroise George Soros.

Après la chute de la maison des Duvalier en 1986, Michèle Pierre-Louis avait notamment assumé des responsabilité s importantes dans le cadre de la campagne d’alphabétisation de l’église catholique dénommée Misyon Alfa.

Elle a également dirigé avec son ami et associé René Préval -jusqu’à l’accession de ce dernier à la Primature, en 1991- une boulangerie située dans le centre commercial de la capitale.

Son père Max U. Duvivier fut un important commerçant au cours des années 70-80 tandis que l’un de ses frères est le propriétaire d’un restaurant dansant à Kenscoff (banlieue est de la capitale).

Mère d’une fille, Elisabeth, qu’elle a eue de son mariage avec Edouard Pierre-Louis, le Premier ministre désigné est aussi la belle-sœur de feu père Ti Jean Pierre-Louis, l’une des figures emblématiques de l’église des pauvres, assassiné en 1998 à Port-au-Prince.

Plongée dans une nouvelle crise de gouvernabilité , Haïti vit sans gouvernement légitime depuis l’éjection de Jacques Edouard Alexis le 12 avril dernier par le Sénat à la suite de plusieurs journées de protestations sociales meurtrières contre la faim et la cherté de la vie.
spp/Radio Kiskeya

samedi 21 juin 2008

Visite au Cap-Haïtien des Hauts Responsables de la Sécurité Nationale.

Par Cyrus Sibert
http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/

Quand les parlementaires du Nord n’ont plus rien à dire…

Le jeudi 19 juin 2008, une délégation composée du Ministre de la justice René Magloire, du Secrétaire d’Etat à la sécurité publique Luc Eucher Joseph, du Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti (DGPNH) Mario Andrésol, de l’Inspecteur Général Fritz Jean, du député de Limonade Hugues Célestin, du Député de Cap-Haïtien Jean-Eddy Jean-Pierre et du Président de l’Assemblée Nationale le Sénateur Kelly C. Bastien, a visité la ville du Cap-Haïtien. A l’ordre du jour, il s’agissait de rassurer les citoyens par une causerie avec les directeurs départementaux et les représentants de la société civile du Nord.

Dans une salle du bureau de la délégation, durant plus de deux heures, l’assistance avait droit à des discours. Mis à part les mesures ponctuelles prises par le Conseil Supérieur de la PNH (CSPN) en vue de renforcer la PNH dans le Nord, on a assisté, avec tristesse, le niveau superficiel des approches de nos dirigeants et ceux qui, à titre de représentant de la société civile, prenaient part aux débats.

Après une brève introduction du Délégué Départemental Georgemain Prophète, le Ministre de la justice a salué l’assistance en signalant l’engagement du gouvernement de mettre fin au kidnapping dans le nord : Nous n’allons pas accepter une telle situation. Nous sommes ici pour vous rassurer que les autorités entendent, avec vous, éradiquer le kidnapping. Le Président Préval pense qu’il est indispensable de sécuriser le pays pour la relance des investissements. Au Ministère de la Justice nous avons demandé aux Parquets d’aider la police à monter les dossiers. Le Commissaire est l’avocat de la société que la police protège. S’il y a une faiblesse dans un dossier, il doit assumer ses responsabilités en attirant l’attention des enquêteurs de la Police , en leur demandant de compléter pour conforter le juge dans sa décision.

Luc Eucher Joseph a voulu ordonner le débat en exhortant l’assistance à poser le problème concrètement et de façon ponctuelle. Il a parlé de renforcement de la police qualitativement et quantitativement, de la réforme judiciaire et la nécessité d’une société civile capable de défendre les valeurs morales : La sécurité est l’affaire de tous les citoyens. Cela commence au niveau des familles qui doivent contrôler le comportement des enfants, à la société civile qui doit faire preuve d’engagement citoyen au coté de la PNH et de la justice, jusqu’aux policiers qui doit agir avec professionnalisme.

Le DGPNH Mario Andrésol a mis l’accent sur les conditions de travail des policiers, les besoins en personnels et en matériels : La Direction Générale entend apporter des solutions provisoires en vue de renforcer les capacités de l’institution dans le Nord. Nous allons compléter la chaîne de commandement ; nous sommes venus avec trois voitures supplémentaires, 13 radios de communication, des armes à feu, des munitions ; nous allons augmenter l’effectif rapidement et pencher globalement sur les conditions de travail.

Quant aux trois parlementaires présents dans la salle, ils n’ont pas laissé passer l’occasion pour, dans un esprit démagogique, se lamenter, appelant l’Etat à prendre les mesures, demandant aux Citoyens de s’engager, sans faire le bilan des lois votées pour le renforcement du climat de sécurité. On dirait un meeting électoral.

A entendre le Sénateur Kelly C. Bastien - Numéro 4 de la République selon le Délégué Prophète ou No 2 selon le Député Jean Eddy Jean-Pierre - parler de zéro tolérance, de peine de mort, de nécessité pour les banques et les compagnies de téléphones de coopérer avec la police en fournissant des renseignements sur les comportements jugés suspects, on se demande qui dirigent ce pays.

Depuis 1991, avec la prise de pouvoir des anarchistes et des populistes, les dirigeants, au lieu d’adopter des décisions, de voter des lois, se contentent de protester comme de vulgaires citoyens.

Hugues Célestin dont la circonscription est réputée prolifique en groupes armés et considérée comme principal espace utilisé par les kidnappeurs pour séquestrer leurs victimes, a fait mention d’un projet de résolution pour la peine de mort : La solution est pour demain, nous allons adopter une décision extraconstitutionnelle. Les bandits doivent être fusillés sur la place publique.

Tristesse !

Ces parlementaires ignorent que la justice haïtienne n’a pas un problème de lois, mais un déficit de moralité. Nous n’avons pas la capacité d’appliquer les lois en vigueur. Une loi sur la peine de mort serait une arme au service des politiciens intolérants pour éliminer leurs adversaires. Aujourd’hui, ceux qui croupissent en prison sont des voleurs de bananes, de poules, de portable ou de bétails. Les trafiquants de drogue comme les criminels sont toujours au pouvoir en Haïti. Bref, aucun kidnappeur de poids ne serait condamné à mort.

Pour preuve le Parlement comme l’Exécutif est truffé de criminels. Un gangster siège à la commission de désarmement. Un trafiquant de drogue était président de l’Assemblée Nationale, un autre était Directeur de la police. Aujourd’hui, ils sont nombreux les parlementaires qui devraient être derrière les barreaux.

Sans parler de cette clause internationale qui empêche un pays qui a aboli la peine de mort de revenir sur sa décision, en scandant la peine de mort, nos parlementaires nous prennent pour des imbéciles. Comme nous l’avons signalé à un collègue journaliste : Ils souhaitent sûrement que le représentant des Nations Unies, présent dans la salle, ne rapporte leur folie à ses supérieurs de New York. Car ils savent pertinemment que les conséquences d’une telle décision peut aller jusqu’au blocage de l’aide internationale.

Ce n’était pas encourageant de voir les autorités d’Haïti poser le problème de l’insécurité en des termes simplistes. Le pire, ils étaient applaudis par des élites représentants de la société civile capoise : VIVE LE SÉNATEUR ! VIVE LE DÉPUTÉ !

Rien n’est dit sur la sécurité en milieu rural. Le besoin de rétablir la structure de la police rurale qui constituait la base opérationnelle des forces de sécurité avant 1995. La sécurité frontalière, le cadre légal pour une meilleure coordination entre la Police et la justice - de nouvelles lois sur les modes de preuves, le renforcement de la police scientifique, les fonds à allouer pour l’application d’une politique de haute sécurité, le mode de recrutement, l’interférence des parlementaires dans la nomination des magistrats souvent corrompus n’ont pas été abordés.

La peine de mort a été utilisée pour passer à coté du sujet, pour ne pas répondre aux exigences de la chambre de commerce : un armement contrôlé pour des familles exposées ;

La peine de mort est instrumentalisée pour éviter de questionner nos parlementaires sur l’existence des gangs armés qui les appuyaient lors des élections de 2005 ;

La peine de mort… pour ne pas poser la question : qu’avez vous fait pour empêcher une détérioration de la situation ? Comment sommes-nous arrivés là sous votre gouvernance ?

Et pour finir, comme d’habitude, quand il n’y a plus rien a dire, sachant que le peuple digère mal l’occupation, on s’est amusé à parler du statut inconstitutionnel de la MINUSTAH. Heureusement , les étrangers qui étaient présents dans la salle ne sont pas créolophones. Sinon, ils auraient décidé de ne pas héliporter les officiels haïtiens vers la capitale. A l’instar des anti-néolibéraux qui aiment l’argent des contribuables des économies néolibérales, ils étaient tellement contents de voler à bord d’un hélicoptère de la MINUSTAH.

Démagogie, stupidité, incohérence, absence de profondeur dans l’analyse des dossiers tout était au rendez-vous. Avec de telle prestation, on est en droit de conclure : Haïti a un long chemin à parcourir avant de caresser LESPWA (l’espoir en créole) de s’en sortir.

Reportage photos:

http://picasaweb.google.com/reseaucitadelle/VisiteCSPNAuCapHaitien

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
20 juin 2008