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vendredi 30 avril 2010
Cap-Haïtien : des logements sociaux, une aubaine pour des déplacés.
Nouvelle manifestation à Saint Marc et Miragoane contre la loi d'urgence.
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jeudi 29 avril 2010
Des sinistrés du 12 janvier organisent un défilé de mode au Cap-Haitien.
Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo. fr Le lundi 19 Avril 2010, l'Impérial Ecole de Haute Couture et Manufacture (EHCM), dans le cadre de l'opération KOLE ZEPOL instaurée par des membres de la société civile capoise en faveur des sinistrés du séisme du 12 janvier 2010 réfugiés au Cap-Haitien, a organisé un défilé de mode. Sur 180 étudiants, 95 dont 48 garçons, tous, victimes du séisme du 12 janvier 2010, ont défilé avec des vêtements cousus par eux-mêmes. Ils sont à leur 33eme jour de travail dans le cadre d'un programme de 1 an débuté le lundi 1er mars 2010. Me Carry Hyppolite, Jean Raymond Saint-Hubert et Madame Azmire C. Emilien sont les initiateurs de ce mouvement citoyen qui a permis à des jeunes sinistrés d'avoir une activité utile, dans l'attente d'un véritable programme gouvernemental de prise en charge des victimes. Dans leur allocution de circonstance, les organisateurs ont salué l'engouement des jeunes pour la formation. Malgré les problèmes de chaises, de tissus et d'autres fournitures pour les travaux pratiques, les jeunes ont répondu présents. Ils se sont défoncés pour assimiler les techniques de la Haute couture. Cette initiative louable de personnalités crédibles de la société civile capoise, n'a pas reçu les supports escomptés. Les demandes de nourriture adressées au PAM (Programme Alimentaire Mondiale) sont restées dans réponse. Selon des témoignages, le Maire de la ville du Cap-Haitien - Michel Saint-Croix n'apporte pas son soutien au programme parce qu'il n'est pas son initiateur. A ses yeux, une telle activité est sans retombées politiques. Seul le Consul Dominicain au Cap-Haitien a visité les étudiants et les dirigeants du programme KOLE ZEPOL. Le diplomate de la République voisine a ainsi promis d'apporter une aide significative aux 180 étudiants du Programme KOLE ZEPOL. Dans l'attende d'un support mérité, le lundi 19 avril 2010, 95 des 180 jeunes étudiants ont défilé, présentant au public capois les fruits de 33 jours d'apprentissage et de travail. Un défilé qui prouve qu'en dehors des acteurs bien pourvus en moyens de propagande les présentant, suivant une approche paternaliste, comme les sauveurs d'Haïti, la société haïtienne se prend en charge. Il existe à travers le pays des initiatives en faveur des victimes du séisme du 12 janvier 2010 qui méritent d'être encouragées. L'aide internationale devrait aller en faveur de ces actions pratiques non-partisanes et non-électoralistes qui visent réellement le bien des personnes victimes du séisme qui a frappé Port-au-Prince, la capitale d'Haïti. RÉSEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 29 Avril 2010, 17 hres 11. |
NSAC NEWS - April 29, 2010
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COMMUNIQUÉ DE TROIS ORGANISATIONS DES DROITS HUMAINS
COMMUNIQUÉ : AU NOM DE L'ETAT DE DROIT
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Les organisations signataires ne cachent pas leur étonnement, leurs inquiétudes et leurs préoccupations sur les failles multiples qui ont caractérisé les différentes étapes du vote de la loi dite d'urgence et sur les problèmes qu'il ne manquera pas de créer dans un avenir proche et lointain, si on n'applique pas les correctifs qui s'imposent.
Il s'agit en fait d'un vote d'une légitimité douteuse faisant appel à une chambre de députés dont le mandat a expiré depuis le 7 janvier 2010 alors que la Constitution établit clairement « en aucun cas le mandat des députés et des sénateurs ne saurait être prolongé.» Quand au Sénat il lui manquait dix voix à cause des élections reportées. Cette procédure bancale a quand même été utilisée pour confier les responsabilités à un exécutif dont le mandat se termine dans huit mois.
Les débats n'ont pas réussi à faire la lumière sur des termes légaux fondamentaux et laissent planer une confusion entre Etat d'urgence et Etat de siège et sur l'étendue des pouvoirs de chaque institution pendant cette période. Cela représente une menace permanente sur les droits des citoyens. C'est avec une légèreté déconcertante que la décision a été prise de dégager pour cette période des voies et des moyens qui échappent à toute juridiction et à tout contrôle des instances institutionnelles haïtiennes.
Cette loi inclut aussi la création de la Commission Internationale de Reconstruction (CIR). Dans la perspective de grands moyens qui seront nécessaires dans les dix ans qui viennent pour remettre sur pied le pays, la question des procédures pour conduire des chantiers et des projets n'est pas clairement établie : qui sera en contrôle, qui portera la responsabilité des dépenses ? Le passé nous a démontré avec quelle légèreté on a pu procéder dans des circonstances analogues. Pour la création d'un organisme original, dont l'action se répercutera sur plusieurs décades, on ne peut pas comprendre qu'elle repose sur un exécutif dont le mandat se termine le 7 février 2011. Les droits des personnes peuvent être menacés aussi bien que le destin du pays lui-même.
Vu l'importance des opérations qui doivent s'étendre sur plusieurs décades, vu les dégâts que l'avidité et la corruption peuvent causer, les organisations soussignées lancent un appel urgent pour la formation d'une plate-forme de vigilance et de plaidoyer incluant les associations de la société civile, les organes de presse et les instances internationales concernées pour que le peuple haïtien soit protégé par la réalité d'un Etat de Droit.
Port-au-Prince, le 25 avril 2010
Jean-Claude Bajeux, CEDH, P. Jan Hanssens, JILAP Jean Lhérisson, HSI
Le RNDDH sollicite officiellement une enquête sur des allégations de corruption en rapport avec le vote de la loi d'Etat d'urgence.
mercredi 28 avril 2010,
Radio Kiskeya
Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) sollicite une enquête de l'Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) au sujet du scandale entourant le vote de la loi d'Etat d'urgence de 18 mois.
Le RNDDH se dit préoccupé par des rumeurs persistantes selon lesquelles trois (3) parlementaires auraient été monnayés pour participer à la séance, dans une correspondance datée du 26 avril 2010 à l'ULCC dont Radio Kiskeya a pu disposer d'une copie.
L'organisme de défense des droits humains cite nommément les trois parlementaires en question dans ladite correspondance, en l'occurrence les sénateurs Céméphise Gilles, Judnel Jean et Rudy Hérivaux. Il y est précisé qu'ils auraient reçu des montants respectifs de 5 millions de gourdes, 3 millions de gourdes et 40 mille dollars américains.
« De tels faits méritent d'être approfondis par une enquête sérieuse, car la population haïtienne a droit à la vérité », déclare le RNDDH précisant que l'Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), devenue « une institution amorphe » depuis la nomination de son actuel Directeur, aurait pu contribuer à la cueillette d'informations sur les comptes bancaires et l'évolution du patrimoine de ces parlementaires. En dépit de cette réserve par rapport à l'UCREF, le RNDDH a toutefois transmis à cette institution une copie de sa lettre à l'ULCC.
Estimant inacceptable que la refondation de l'Etat, prônée par le président René Préval, démarre sur fond de corruption, de pots de vin et de mauvaise gouvernance, le RNDDH sollicite formellement de l'ULCC l'ouverture d'une enquête sur les allégations concernant les 3 parlementaires. L'organisme de défense des droits humains dit en ce cens espérer qu'il existe encore dans les institutions haïtiennes « des hommes et des femmes déterminés à lutter effectivement contre la corruption et à changer l'image d'Haïti ».
[jmd/Radio Kiskeya]