Le Comité de Rédaction et du Pilotage du PSSN salue la mémoire de Marc L. Bazin
Marco,
Au moment où la nouvelle s'est répandue, il s'est passé au fond quelque chose d'étrange. Il y a eu comme un grand vide. Ce fut comme si chaque Haïtien découvrait brusquement à quel point votre présence lui était devenue familière. Avec votre disparition, Haïti ne perd pas seulement un homme politique, un économiste, ministre de l'Économie et des Finances, Premier ministre, ministre de la Planification et de la Coopération Externe, ministre sans portefeuille chargé de la négociation, chef de parti. Vous avez occupé des postes et des fonctions importants tant sur le plan international que national. Dans le silence de l'action, et avec l'expérience qui est la vôtre, vous avez magistralement contribué à la réussite du colloque de Santo Domingo qui allait donner naissance au Plan Stratégique de Sauvetage National (PSSN). Vous avez contribué par vos idées à la rédaction du PSSN en tant que conseiller. Beaucoup d'institutions prévues dans le PSSN n'auraient pas été insérées dans le document final sans le dialogue édifiant que vous avez engagé après le colloque de Santo Domingo. D'ailleurs, vous l'avez dit si la classe politique avait pu réussir à mettre tout le monde ensemble après le départ de Duvalier en 1986, au-delà des clans et des sensibilités idéologiques, on aurait évité au pays les occupations étrangères et la misère qui l'accompagne. Vous avez vu dans la rencontre patriotique pour le sauvetage national, un acte de rédemption nationale. Avec le temps, même les gens qui n'étaient pas de votre famille idéologique, nous dirions sociale-libérale, ont fini par vous appréciez.
Vous avez servi l'État, c'est parce qu'il était pour vous l'instrument de la justice, la protection des plus faibles, le garant de cette unité nationale que vous voyiez si fragile et qui était presque compromise. Mais cet État vous l'avez voulu impartial, au-dessus des partis, des factions, des clans, des intérêts. L'État, la Nation, la République, ce fut le cœur de votre engagement, nous disiez-vous le 31 aout 2009 à l'Hôtel Jaragua à Santo Domingo. Ces mots, vous ne les avez pas seulement réhabilités. Vous les avez incarnés. Vous leur avez donné votre visage, votre voix. Dans la façon dont vous les prononciez, il y avait une sincérité émouvante qui leur donnait une force particulière.
Des idées pour l'action, vous y aviez contribué. Le calme et la force de la persuasion vous en étaient inséparables. L'art oratoire a été pour vous un acquis de notoriété publique. Les questions de société et le débat national ne vous ont pas laissé indifférent. Vous avez alimenté le débat national en idées. Vous n'avez pas été seulement en un observateur de la scène nationale, vous avez été un acteur important. Vos idées sur le développement économique du pays vont marquer plusieurs générations.
En ce moment difficile, le Comité de Rédaction et de Pilotage du PSSN salue la mémoire de l'un de ses conseillers et se prosterne devant ce serviteur de nation qui a marqué son temps. Marco, vous avez voulu mettre l'économie au service de l'homme et non l'homme au service de l'économie. Cette idée marque tout le texte du Plan Stratégique de Sauvetage National.
Que la terre vous soit légère !
Fait ce jeudi 17 juin 2010
Rudolph H. Boulos
Coordonnateur de la Rencontre de Santo Domingo et du Comite de Pilotage du PSSN
Guichard Doré
Conseiller Technique au Comité de Pilotage du PSSN ____________
|
jeudi 17 juin 2010
Le Comité de Rédaction et du Pilotage du PSSN salue la mémoire de Marc L. Bazin
Pub!!!
Pour vos activités Import-Export : TOTAL SHIPPING & TRANSPORT, Ltd., 57, Rue 14 I-J Cap-Haitien, Haiti, Tél: (509) 3740-4040, ralphdgeorges@gmail.com |
Lionel Jospin plaide pr le respect de la souverainete d'Haïti.
Haïti - Politique : Des étrangers planifient la gouvernance en Haïti 14/06/2010 08:11:03 Le Club de Madrid, un cercle exclusif comprenant d'anciens chefs d'État et de gouvernement du monde entier, a proposé un plan pour la gouvernance démocratique en Haïti et espère que la communauté internationale respectera la souveraineté et la légitimité des autorités haïtiennes pendant le processus de reconstruction, à déclaré Lionel Jospin, leader du Parti Socialiste français et ex-premier ministre sous le gouvernement Chirac. Jospin a refusé d'élaborer sur le contenu de cette proposition visant à assurer une bonne gouvernance en Haïti, proposition qui aurait été remise au Premier ministre Jean-Max Bellerive, à la mi-Mai au cours du sommet de Madrid. « Nous attendons que les autorités haïtiennes donnent leur réponse à cette proposition parce que la mise en œuvre doit être définie avec les autorités haïtiennes » a ajouté M. Jospin, soulignant que l'important est maintenant que l'aide internationale promise commence à arriver rapidement. « Si la proposition est acceptée, je serai personnellement impliqué dans la mise en œuvre», a précisé Lionel Jospin [...] nous espérons qu'Haïti puisse trouver dans cette reconstruction, un nouvel équilibre et l'espoir de son peuple » a déclaré l'ancien Premier ministre français. Il se passe décidément beaucoup de choses importantes en coulisses et peu d'informations filtrent [mais beaucoup de désinformations], sans doute une redéfinition du terme «transparence» par la communauté internationale... Le Club de Madrid « espère que la communauté internationale respectera la souveraineté et la légitimité des autorités haïtiennes » l'utilisation du mot «espoir» laisse planer chez ces ex-dirigeants un doute sans équivoque. S/ HaïtiLibre |
mercredi 16 juin 2010
Update: The Abuse Victims in Haiti will be provided shoes and tuition payments....
June 16, 2010 Cyrus Sibert Reseau Citadelle Cap Haitian, Haiti Cyrus, During the past few days, I have been speaking with mental health care professionals here in Maine who are experienced in working with victims of child sex abuse from other countries and cultures. What I have learned most is that traditional psychotherapy won't work for children and adults until certain basic needs are met. As one clinical social worker told me, "A psychotherapist who travels to a place like Haiti and thinks that all he or she is going to need to do is meet with clients in a private office is mistaken. First, the children who were abused are going to need structure in their lives. They will need food. They will need a safe place to live. They will need to be enrolled in school. The social worker's first job will be to work towards providing the boys with these basic needs." In a real sense, the "therapy" will have already begun. The boys will quickly recognize that they are being cared for. Actually, it may be a while before the victims are prepared to talk about the actual abuse. Other professionals told me that the same toxic feelings of shame, guilt, self loathing, remorse, etc. are evident in all children who have been sexually abused, no matter what culture or country they come from. Thanks to Ruth Moore's collection efforts from survivors and supporters in New England , the 20 or more boys who have reported that they were abused will be provided with a pair of shoes and tuition payments for next year's school term. Regards, Paul http://www.theglobeandmail.com/news/opinions/grief-industry-to-the-rescue/article1433336/ (scroll down) http://agehl.wordpress.com/2010/01/17/psychologists-in-haiti/ cc: Mike Mayko, Connecticut Post Joseph Berardino, Trustee, Fairfield University David Clohessy, Executive Director, Survivors Network of those Abused by Priests Carolyn Disco, Survivor Support, VOTF NH Anne Doyle, BishopAccountability.org Thomas Doyle, O.P., J.C.D. John Lee Marshall, VOTF Bridgeport Terry McKiernan, BishopAccountability.org Ruth Moore, STTOP Paul Kellen, People of Conscience Harvey Paul, Director, Maine SNAP Steve Sheehan, NSACoalition Michael Sweatt, NSACoalition Jeffrey von Arx, S.J., President, Fairfield University Kristine Ward, NSACoalition |
Ex-Haiti prime minister, presidential candidate Mar Bazin dies
Ex-Haiti prime minister, presidential candidate Mar Bazin diesBY JACQUELINE CHARLESjcharles@MiamiHerald.com
Marc Bazin, former World Bank economist, one-time Haitian prime minister and unsuccessful presidential candidate, has died, family members confirmed. |
Pour mémoire: Quand Marc Bazin répond à Daly Valet !
Il est parti, Marco ! Il a demeuré élégant et brillant jusqu'à ses dernières heures avec et parmi nous. Un astre. C'était un Grand qu'on voulait voir petit parmi les petits. Ses dernières prises de parole publiques m'ont permis enfin de saisir la cohérence de ses incohérences. Il avait ses raisons, le Monsieur ! Ses voies ont été pour longtemps impénétrables bien que d'une voix limpide et pénétrante. Il nous a fourni, après tout, les clés. Les clés qui mènent à lui. A ce qu'il est. Une façon bien à lui d'être Haïtien et d'être en politique. Une vision sacerdotale du service public. Il mérite un grand coup de chapeau ! Je lui dis, personnellement, Respect ! Surveillez surtout le prochain numéro du Matin Hebdo. Entre-temps, vous trouverez ci-après un aperçu de mes échanges publics avec lui sur son bilan ! Vous jugerez de sa finesse d'esprit. kenbe la ! dalyvalet ----------------------------------------------
|
Décès de Marc Louis Bazin.
mardi 15 juin 2010
Bulletin météo du mardi 15 juin 2010
Valable jusqu'au 17 juin 2010 Situation synoptique dans la Caraïbe et sur l'Atlantique La crête de haute pression (zone de beau temps) au niveau des Bahamas influence la météo des grandes Antilles ce matin. Toutefois, des instabilités latentes au niveau des moyennes troposphères vont contribuer aux déclanchements d'orages isolés dans l'après-midi. Très peu de changement de l'évolution du temps pour mercredi et jeudi. La zone de basse pression sur l'atlantique centrale montre encore des signes d'organisation et pourrait bien se transformer en dépression tropicale dans les prochaines 48 heures. Ce système tropical pourrait aussi influencer le temps sur Haïti ce week-end. Par conséquent, Le CNM continu de suivre l'évolution de ce système afin de mieux informer la population. Prévisions pour Haïti - Temps généralement ensoleillé ce matin; - Passages nuageux en pm et en début de soirée ; - Températures peu supportables en journée mais plus clémentes en soirée ; - Des orages isolés s'éclateront sur les hauteurs avec possibilité de pluie légère à modérée cet après-midi et en début de soirée notamment dans le centre, l'ouest, le nord-est et le sud-est. Prévisions pour Port-au-Prince et environs · Ensoleillé ce matin; · Quelques passages nuageux en après-midi ; · Tº. max. : 36 ºC ; Tº min: 25ºC ; · Chance de pluie légère et d'orages isolés en après-midi et en début de soirée. Lever & coucher du soleil pour Port-au-Prince Aujourd'hui 15 Juin. Lever : 05h 13mn Coucher : 06h 27 mn Mercredi 16 Juin. Lever : 05h 13 mn Coucher : 06h 27 mn Jeudi 17 Juin. Lever : 05h 13 mn Coucher : 06h 27 mn Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM Bulletin météo marine du mardi 15 juin 2010 Valable jusqu'au 16 juin 2010 Prévisions maritimes: Zone côtière nord : Mardi & mercredi * Vent du secteur est sud-est : 10 nœuds, augmentant de : 15-20 nœuds mercredi; * Hauteur des vagues: 2 à 4 pieds ; * Mer plus ou moins agitée. Golfe de la Gonâve : Mardi & mercredi * Vent du secteur nord-est à est : 15-20 nœuds ; * Hauteur des vagues : 4 à 7 pieds ; * Mer plus ou moins agitée. Zone côtière sud: Mardi & mercredi * Vent du secteur nord-est à est: 15-20 nœuds ; * Hauteur des vagues : 4 à 6 pieds aujourd'hui, mais allant de : 5 à 8 pieds demain ; * Mer plus ou moins agitée. Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM |
Haiti- Reconstruction: Les Réflexions du professeur Eric Berr
Une interview avec Jean Sénat Fleury, 6/15/10 www.jeansenatfleury.com JSF- Professeur Eric Berr, vous êtes spécialiste des questions de développement, avec un accent particulier sur la dette des pays en développement notamment et sur le thème du développement soutenable. Parlez-vous un peu de vos travaux de recherches? Eric Berr- Mes travaux de recherche, inspirés notamment par les travaux du célèbre économiste anglais John Maynard Keynes, portent plus particulièrement sur les économies des pays dits en développement. Ils ont permis de livrer un bilan critique des politiques néo-libérales menées depuis les années 1980 au travers de ce que l'on appelé le consensus de Washington. Ces politiques, privilégiant toujours plus les ajustements de marché au détriment des régulations étatiques ou autres, ont eu pour conséquence de fragiliser toujours plus économies des pays les plus pauvres de la planète. La dette extérieure est à ce titre une arme puissante aux mains des créanciers internationaux qui a permis de placer nombre de pays en développement sous tutelle économique, pour le plus grand profit des élites capitaliste du Nord, mais également du Sud. L'accent mis aujourd'hui sur le thème du développement soutenable ne conduit malheureusement pas encore aujourd'hui à la remise en cause d'un système prédateur dont la devise est : « faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais ». JSF- Rentrons dans le vif de notre sujet : La reconstruction d'Haïti. En effet, Haïti a été sévèrement touchée par un tremblement de terre en date du 12 janvier 2010, une catastrophe qui a détruit la capitale haïtienne et plusieurs autres villes dans le Sud du pays. La communauté internationale venant en support aux autorités haïtiennes parle d'un plan de « Reconstruction d'Haïti ». En tant qu'économiste et expert, comment voyez-vous ce terme « Reconstruire Haïti.» Haïti a vécu une catastrophe sans précédent. Malheureusement, la gestion de ce type de catastrophe est toujours la même. L'Occident arrive dans sa tenue de sauveur sans essayer de comprendre ce que veulent les haïtiens. Car aider autrui consiste à l'aider à faire ce qu'il souhaite, non à l'inciter à agir comme nous le souhaitons. Or, nous sommes toujours dans un rapport de dominant à dominé où l'on impose des solutions de l'extérieur. Remarquons aussi que les sommes consacrées à la reconstruction d'Haïti sont ridicules au regard de celles qui ont été débloquée pour sauver la finance mondiale. JSF- Haïti ce n'est plus un secret est l'un des pays les plus pauvres du monde. Cette condition de pauvreté était un fait connu bien avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui est venu bien sûr aggraver la situation dans le pays. Comment voyez-vous la reconstruction d'Haïti dans le cadre du développement soutenable? JSF- Le développement soutenable est une question qui doit tous nous préoccuper sur cette planète. Mais cela ne pourra être effectivement le cas que lorsque les populations pourront voir satisfaits leurs besoins élémentaires, que ce soit en termes d'alimentation, de santé, de logement ou d'éducation. Sans progrès social, le développement soutenable restera un vœu pieu. Cela ne veut toutefois pas dire que les pays en développement ont des leçons à recevoir de la part des plus gros pollueurs de la planète. Notons par exemple que l'agriculture vivrière est beaucoup plus respectueuse de l'environnement que ne l'est l'agriculture d'exportation que l'on a imposée dans de nombreux pays en développement afin d'attirer les devises nécessaires au remboursement de leur dette extérieure, rendant au passage ces pays dépendants de l'aide alimentaire extérieure. JSF- Comment d'après vous traduire dans la réalité économique Haïtienne, ce postulat de base du développement économique : « L'impulsion première au progrès d'un territoire doit venir de l'intérieur ? » Eric Berr- L'expérience montre que tous les pays aujourd'hui dits développés ont construit leur développement en utilisant des mesures protectionnistes visant à protéger leurs industries naissantes et en faisant de l'Etat un élément moteur du processus de développement. Or, c'est précisément ce que l'on refuse aux pays en développement aujourd'hui. Les élites ont bien compris le danger de laisser trop de pays en développement les rejoindre et tentent plutôt de les maintenir sous domination. Pour envisager toute forme de développement qui ait une chance de réussir, il convient déjà d'être conscient de cet état de fait, et d'arrêter de considérer que les solutions ne peuvent provenir que de l'extérieur. Qui, mieux que les haïtiens, sait ce qui est bon et nécessaire pour Haïti ? La diaspora haïtienne a aussi un rôle à jouer à condition de ne pas se faire les représentants du monde occidental. Il y a un rapport de force à construire et cela prendra du temps, beaucoup de temps. A court terme, les haïtiens doivent se battre pour être les maîtres d'œuvre dans la reconstruction de leur pays. Ils n'ont pas besoin d'être placés dans un rôle d'assisté mais se doivent au contraire d'être les acteurs de leur propre développement. Bien sûr, le combat contre les pays donateurs et leurs multinationales sera dur mais seules les batailles non engagées sont sures d'être perdues. A plus long terme, bâtir des institutions capables de promouvoir un développement soutenable est essentiel. Rappelons qu'un pays comme le Chili, qui a subi un tremblement de terre d'une plus grande intensité que celui d'Haïti, n'a enregistré qu'environ 300 morts contre 200000 à Haïti. Une explication tient au fait que les réglementations anti-sismiques dans le secteur du bâtiment sont assez bien respectées au Chili en raison d'institutions et de règles elles aussi assez fiables. JSF- A l'ère de la mondialisation et la globalisation. D'après vous, quels sont les défis qu'Haïti doit faire face pour son développement ou du moins pour assurer un bien-être à sa population? Eric Berr- La réponse est à la fois simple et très difficile à réaliser. Il s'agit pour Haïti de reprendre le contrôle de l'économie haïtienne. Je crois que les expériences de la Bolivie ou de l'Equateur sont à méditer. Leurs succès actuels tiennent au fait que l'on associe le peuple au processus de développement. JSF- Le président Français Nicolas Sarkozy à son arrivée en Haïti le 17/02/10 a déclaré que la France allait consacrer 326 millions d'euros d'aide à Haïti touchée par un séisme qui a fait plus de 200.000 morts. Cette somme annoncée par Nicolas Sarkozy à Port-au-Prince comprend l'annulation de la dette de 56 millions d'euros. « Nous allons prendre des dispositions très concrètes a dit le président français, lors d'une conférence de presse dans les jardins du Palais présidentiel détruit par le séisme. » En qualité d'expert en économie sur la question de la dette, si vous avez à faire des suggestions au président Sarkozy sur des dispositions concrètes que la France doit prendre pour participer à la reconstruction d'Haïti, quels seront vos conseils ? Eric Berr- Au-delà des effets d'annonce, les sommes en présence sont encore une fois sans commune mesure avec ce que l'on a été capable de faire lors de la dernière crise financière. Et les annulations de dette présentées comme des mesures généreuses ne le sont pas puisque ces dettes ont déjà été remboursées plusieurs fois. Mon conseil pourra surprendre, voire choquer. Je pense qu'Haïti n'a pas besoin de compassion (car derrière les bons sentiments se cachent toujours les intérêts économiques des donateurs) mais d'une réelle indépendance économique, qu'elle ne pourra pas acquérir en comptant uniquement sur l'aide extérieure. JSF- Concernant la question de la dette: suite à une pétition pour l'annulation de la dette extérieure d'Haïti envers la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire Internationale et autres instituts financiers internationaux ; la dette extérieure d'Haïti est sur le point d'être totalement effacée. Le Club de Paris, un groupe informel de gouvernements créanciers des pays industrialisés, a effacé le mercredi 8 juillet 2009, la totalité des redevances d'Haïti estimées à 214, 73 millions de dollars américains. Dans la même veine, le Canada affirme avoir effacé une dette de 2,3 millions de dollars que lui devait Haïti. Le 30 juin 2009, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International ont conclu un accord : « visant la réduction dans un premier temps de 265 millions de dollars en faveur d'Haïti dans le cadre l'initiative pays pauvres très endettés (Ppte), dans un second temps de 972,7 millions de dollars dans le cadre de l'initiative d'allégement de la dette multilatérale (IADM). Le G7 qui réunit les pays les plus riches de la planète : Etats-Unis, Canada, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Japon et l'Italie, a confirmé l'annulation de la dette d'Haïti. Le 7 juin 2010 la Banque mondiale a annoncé avoir entériné l'annulation de la dette d'Haïti à son égard soit 36 millions de dollars. Quels sont d'après vous les impacts de la dette extérieure sur le développement d'un pays pauvre comme Haïti? Comment cet effacement de la dette extérieure d'Haïti peut-il aider dans la reconstruction du pays? Eric Berr- La dette extérieure a été l'arme utilisée par les créanciers et les institutions financières internationales afin d'imposer les programmes d'ajustement structurels inspirés par le consensus de Washington. Les initiatives PPTE et IADM, sous couvert d'une réduction de la dette extérieure, ont permis de pérenniser les conditionnalités néo-libérales contraires aux intérêts des pays en développement en général et d'Haïti en particulier. Les réductions de dette envisagées ne seront bénéfiques à Haïti que si elles sont accompagnées de l'abandon de ces conditionnalités, ce qui ne semble pas être à l'ordre du jour. Afin d'envisager une autre voie de développement, il est impératif de briser les chaînes de la dette extérieure. Et en la matière, seul Haïti, en répudiant une dette qui a déjà été largement remboursée, pourra éventuellement reprendre la main sur son destin. Si une telle répudiation est une condition nécessaire à un meilleur développement, elle n'en est bien évidemment aucunement une cause suffisante. JSF- Plusieurs conférences internationales ont été organisées sur la reconstruction d'Haïti. Le 25 janvier 2010 à Montréal a eu lieu la première conférence sur le sujet. Le 31 mars 2010, à New York au siège des Nations Unis, a eu lieu une deuxième rencontre sur Haïti et une dernière conférence toujours sur la reconstruction d'Haïti s'est tenue à Punta Cana en République Dominicaine le 2 juin 2010. Avez-vous des avis à donner à la communauté internationale dans le cadre du plan de la reconstruction d'Haïti ? Eric Berr- La communauté internationale doit cesser d'agir à la place d'Haïti, mais avec Haïti et pour Haïti. Car, comme le rappelait Gandhi, « tout ce que vous faites pour moi sans moi, vous le faites contre moi ». C'est bien sûr beaucoup plus facile à énoncer qu'à mettre en pratique et les recettes miracles n'existent pas. JSF- Professeur Berr, une dernière question. Si Haïti doit choisir un pays comme modèle pour sa reconstruction. D'après vous quel pays doit-elle choisir pour être son modèle? Eric Berr- Je crois que l'erreur est de croire qu'il existe ailleurs un modèle clé en main. Haïti doit se construire à partir de sa propre histoire, de sa propre culture, en faisant ses propres erreurs. Le seul modèle de développement qui puisse réussir est celui qui implique la population dans la construction d'un avenir commun. JSF- Professeur Berr, je vous remercie. N.B. Docteur ès sciences économiques, Habilitation à diriger des recherches, Eric Berr est Maître de Conférence à l'Université de Bordeaux IV. Il est spécialiste des questions de développement, avec un accent particulier sur la dette des pays en développement notamment et sur le thème du développement soutenable. Il a co-dirigé avec Jean-Marie Harribey l'ouvrage: Le développement en question (Presses universitaires de Bordeaux, 2006). Il a , entre autres, publié : « Une autre lecture de la soutenabilité de la dette », Revue Tiers Monde, No 192 ; « The false promises of the (second) Washington consensus: evidence from Latin America and Caribbean (1990-2003) ; Brazilian Journal of Political Economy, Vol 27, « Le développement en question (s), Pessac, Presses universitaires de Bordeaux ; « Vingt ans d'application du consensus de Washington à l'épreuve des faits », Economie appliquée, no 2. |
L'ONU et l'OEA désignent leurs représentants à la CIRH.
|
lundi 14 juin 2010
Une nouvelle date pour l'inauguration de la Commission Intérimaire.
Une nouvelle date pour l'inauguration de la Commission Intérimaire. L'inauguration de la CIRH a été reportée à plusieurs reprises en raison notamment du retard des bailleurs de fonds à designer leurs représentants au sein du conseil d'administration de cette agence chargée de reconstruire le pays. Lors de la réunion de Punta Cana ( République Dominicaine ) la semaine dernière, l'émissaire du secrétaire général de l'ONU, Bill Clinton, avait invité les principaux donateurs à designer leurs représentants et à décaisser les fonds promis lors de la conférence de New York. M. Mulet indique que le représentant résident du PNUD sera le représentant de l'ONU au sein de la CIRH. Les Etats-Unis, le Canada, la France, le Brésil et les institutions financières internationales devront également designer des représentants au sein de cette commission. En tout la communauté internationale comptera une dizaine de représentants. Le chef de la mission onusienne rappelle que la CIRH devra sélectionner les projets et autoriser le décaissement des fonds en vue de la réalisation des programmes du plan de reconstruction. Une soixantaine de projets avaient été soumis à l'approbation de la communauté internationale lors de la conférence de Punta Cana par le Premier Ministre haïtien Jean Max Bellerive. Le multi trust fund de 9 milliards de dollars sera géré par la Banque Mondiale. M. Mulet soutient que le rôle de la Minustah durant la période de reconstruction sera de renforcer l'Etat de droit et garantir un climat sécuritaire stable. LLM / Radio Métropole Haïti |