| Depuis 1986, au lendemain du départ du président Jean Claude Duvalier, le système bancaire haïtien a connu un essor à nul autre pareil dans son histoire. Des banques commerciales sont apparues, il y en a qui ont disparu et tout cela fait que la dynam | | Depuis 1986, au lendemain du départ du président Jean Claude Duvalier, le système bancaire haïtien a connu un essor à nul autre pareil dans son histoire. Des banques commerciales sont apparues, il y en a qui ont disparu et tout cela fait que la dynamique du système soit reconnu de tous. Aujourd'hui, certains responsables se félicitent de la bonne position de leur banque dans le système et de leur chiffre d'affaires. Mais dans tout cela, on a l'impression qu'aucune voix ne s'est levée pour demander quelle est la perception des communautés de clients à qui sont offerts les services et produits bancaires.
Une file d'attente qui n'a pas de solution pour les banques
Alors que des dirigeants de banques s'octroient un satisfecit sur la performance de leur banque, les clients sont aux abois quant au temps mis pour être desservis quand ils vont à la banque pour une transaction. Les banques commerciales n'ont mis sur pied aucune stratégie pour une meilleure gestion des files d'attente. Pire encore, ces clients se plaignent que même un peu d'eau pour se désaltérer n'est pas disponible et encore moins l'accès aux toilettes, alors qu'ils peuvent passer des heures dans ces files d'attente, sans parler des dizaines de clients qui attendent sous un soleil de plomb à l'extérieur de la banque.
L'attestation bancaire, un luxe pour les banques !
Quand est-il à présent des services et produits bancaires qui sont offerts aux clients ? D'aucuns se plaignent à l'idée d'avoir à payer des frais prohibitifs pour une attestation bancaire dans une banque où on a déposé son argent depuis plusieurs années. En effet, comment comprendre qu'une banque qui détient notre argent depuis des lustres, qui fait son beurre sur cet argent, exige autant aux clients pour leur donner un morceau de papier qui dit : « Oui, ce client a de l'argent chez moi ». Les clients doivent donc payer pour un service qui, au fait, devrait être une simple courtoisie de la part d'une banque, au moins, pour le fait par ces clients d'avoir gardé leur argent dans une banque particulière et pas dans une autre !
Pour mieux comprendre l'ironie qu'il y a dans ce problème, imaginons que l'on donne notre argent à une personne qui prétend pouvoir mieux le garder et que, quand on demande à cette dernière de nous donner un document attestant que nous avons effectivement de l'argent entre ses mains, elle nous demande de payer pour nous donner ce document ! Nous imaginons que la première réaction d'un déposant serait de reprendre son argent sur le coup même. C'est exactement ce que les banques commerciales haïtiennes font à leurs clients sans tenir compte des revenus qu'elles gagnent sur nos dépôts. Pour nous, que l'on demande des frais pour ce service est déjà trop, voire que le niveau exagéré de ces frais est carrément intolérable !
Une compensation qui ne peut pas compenser l'absence de service
Un autre problème commun aux banques commerciales haïtiennes est la compensation bancaire. Pour des transactions qui se font dans la capitale, un déposant doit attendre au moins huit jours avant d'avoir accès à un montant déposé sur son compte à partir d'un chèque libellé d'une autre banque qui se retrouve aussi dans la capitale. Nous aurions pu comprendre ce délai pour des banques se retrouvant dans les provinces ou à l'extérieur du pays ! Mais quand on réalise que c'est pour des banques qui peuvent se retrouver à quelques mètres de distance, on se demande de quelle qualité de service ces dirigeants de banque se vantent-ils ? Plus déprimant encore est quand un client fait un dépôt d'un chèque libellé d'une banque étrangère ! Ce dernier devrait s'estimer heureux s'il pouvait avoir accès à cet argent dans au moins un mois ! Dès lors, il est clair que le client n'a pas le droit d'avoir une urgence entre-temps ! Car la banque doit prendre tout son temps pour donner ce service qu'elle estime « efficace et de qualité » !
Des banques de crédit, donc de développement !!!
Les banques commerciales haïtiennes sont réputées pour leur propension à refuser le crédit aux agents économiques haïtiens. Il suffit de chercher à savoir le volume de crédit qui est accordé aux principaux secteurs d'activités de l'économie haïtienne pour voir la réalité de cette propension. D'ailleurs, d'aucuns se plaignaient, avant le séisme du 12 janvier 2010, que le volume de crédit accordé au secteur agricole était de moins de 2% l'an. On attend des dispositions du gouvernement haïtien pour rendre le crédit plus accessible dans des secteurs avec le programme de fonds de garantie partielle, mais les banques commerciales haïtiennes n'ont jusqu'à présent proposé des produits bancaires pour attirer la clientèle, alors que le besoin est là ! Et quand elles acceptent d'accorder finalement des microcrédits, les taux d'intérêt laissent les bénéficiaires sur le qui-vive pour leurs remboursements.
L'autre disait que comme les micro-entrepreneurs acceptent les conditions, cela veut dire qu'ils sont satisfaits des conditions imposées par les opérateurs de la micro-finance, en attirant l'attention sur un rare cas de réussite d'après lui. Ce que l'on n'a peut-être pas réalisé est que ces micro-entrepreneurs, à défaut de rester désœuvrés, peuvent accepter de jouer le jeu sans nécessairement réaliser quelque chose qui vaille pour améliorer leurs conditions d'existence. Il en est de même d'une société où les citoyens acceptent des lois, mais qui, en réalité, renferment beaucoup d'injustices et de discriminations de toute sorte ! Ce n'est pas parce que ces citoyens acceptent de vivre dans ces conditions qu'on doit conclure qu'ils sont satisfaits ou que ces lois ont leurs raisons d'être. Le cas des sociétés orientales est probant comme illustration (pour les lois sur la discrimination de genre en particulier) !
Une carte de débit qui n'est pas différente d'une carte de crédit
Il n'y pas de chose plus déconcertante que de se voir pénaliser pour son argent qu'on a déposé sur une carte de débit où quand, pour une raison ou pour une autre, on souhaite y faire une avance de fonds, les banques commerciales haïtiennes, qui se félicitent de la qualité de leurs services, nous imposent un frais ! Tous les clients peuvent comprendre les frais imposés par la banque pour une avance de fonds sur une carte de crédit, mais pas pour son propre argent déposé sur une carte de débit ! Et, comme on devrait s'y attendre, la banque se réserve le droit de fixer le montant de ce frais et de l'augmenter quand « ça lui chante » !
Où est la Banque centrale haïtienne dans tout ça ?
Les responsables de ces supers banques vont sûrement crier : « Mais les clients acceptent les conditions quand ils viennent à la banque, ou que les coûts de fonctionnement de la banque s'élèvent de plus en plus avec les nouvelles conditions économiques du pays ! » Quel que soit ce que ces derniers peuvent soulever comme motif pour justifier leur tarification pour les différents services et produits offerts, tout cela ne serait pas si la Banque centrale haïtienne avait tenu compte de la situation des consommateurs ou clients, en dernier ressort, qui sont désarmés face à la dictature de banques commerciales du système. Cela n'a rien d'étonnant ! On a déjà vu la Banque centrale haïtienne se croiser les bras pendant la période d'avant séisme du 12 janvier 2010 alors que l'économie haïtienne s'enfonçait dans le gouffre ! C'est le laisser-faire! Même si on assiste à l'effondrement de l'économie, les grands équilibres macroéconomiques vont faire en sorte que l'économie reprenne d'elle-même ! Il aurait peut-être fallu que les agents économiques haïtiens eussent été réduits à l'état d'indigence pour que la Banque centrale haïtienne comprenne qu'elle a un rôle qui l'implique beaucoup plus dans le développement de notre économie !
Et le système bancaire haïtien est en bonne santé aux dires de plusieurs ! | | Un système bancaire pour ou contre tous? | Depuis 1986, au lendemain du départ du président Jean Claude Duvalier, le système bancaire haïtien a connu un essor à nul autre pareil dans son histoire. Des banques commerciales sont apparues, il y en a qui ont disparu et tout cela fait que la dynam | | Depuis 1986, au lendemain du départ du président Jean Claude Duvalier, le système bancaire haïtien a connu un essor à nul autre pareil dans son histoire. Des banques commerciales sont apparues, il y en a qui ont disparu et tout cela fait que la dynamique du système soit reconnu de tous. Aujourd'hui, certains responsables se félicitent de la bonne position de leur banque dans le système et de leur chiffre d'affaires. Mais dans tout cela, on a l'impression qu'aucune voix ne s'est levée pour demander quelle est la perception des communautés de clients à qui sont offerts les services et produits bancaires.
Une file d'attente qui n'a pas de solution pour les banques
Alors que des dirigeants de banques s'octroient un satisfecit sur la performance de leur banque, les clients sont aux abois quant au temps mis pour être desservis quand ils vont à la banque pour une transaction. Les banques commerciales n'ont mis sur pied aucune stratégie pour une meilleure gestion des files d'attente. Pire encore, ces clients se plaignent que même un peu d'eau pour se désaltérer n'est pas disponible et encore moins l'accès aux toilettes, alors qu'ils peuvent passer des heures dans ces files d'attente, sans parler des dizaines de clients qui attendent sous un soleil de plomb à l'extérieur de la banque.
L'attestation bancaire, un luxe pour les banques !
Quand est-il à présent des services et produits bancaires qui sont offerts aux clients ? D'aucuns se plaignent à l'idée d'avoir à payer des frais prohibitifs pour une attestation bancaire dans une banque où on a déposé son argent depuis plusieurs années. En effet, comment comprendre qu'une banque qui détient notre argent depuis des lustres, qui fait son beurre sur cet argent, exige autant aux clients pour leur donner un morceau de papier qui dit : « Oui, ce client a de l'argent chez moi ». Les clients doivent donc payer pour un service qui, au fait, devrait être une simple courtoisie de la part d'une banque, au moins, pour le fait par ces clients d'avoir gardé leur argent dans une banque particulière et pas dans une autre !
Pour mieux comprendre l'ironie qu'il y a dans ce problème, imaginons que l'on donne notre argent à une personne qui prétend pouvoir mieux le garder et que, quand on demande à cette dernière de nous donner un document attestant que nous avons effectivement de l'argent entre ses mains, elle nous demande de payer pour nous donner ce document ! Nous imaginons que la première réaction d'un déposant serait de reprendre son argent sur le coup même. C'est exactement ce que les banques commerciales haïtiennes font à leurs clients sans tenir compte des revenus qu'elles gagnent sur nos dépôts. Pour nous, que l'on demande des frais pour ce service est déjà trop, voire que le niveau exagéré de ces frais est carrément intolérable !
Une compensation qui ne peut pas compenser l'absence de service
Un autre problème commun aux banques commerciales haïtiennes est la compensation bancaire. Pour des transactions qui se font dans la capitale, un déposant doit attendre au moins huit jours avant d'avoir accès à un montant déposé sur son compte à partir d'un chèque libellé d'une autre banque qui se retrouve aussi dans la capitale. Nous aurions pu comprendre ce délai pour des banques se retrouvant dans les provinces ou à l'extérieur du pays ! Mais quand on réalise que c'est pour des banques qui peuvent se retrouver à quelques mètres de distance, on se demande de quelle qualité de service ces dirigeants de banque se vantent-ils ? Plus déprimant encore est quand un client fait un dépôt d'un chèque libellé d'une banque étrangère ! Ce dernier devrait s'estimer heureux s'il pouvait avoir accès à cet argent dans au moins un mois ! Dès lors, il est clair que le client n'a pas le droit d'avoir une urgence entre-temps ! Car la banque doit prendre tout son temps pour donner ce service qu'elle estime « efficace et de qualité » !
Des banques de crédit, donc de développement !!!
Les banques commerciales haïtiennes sont réputées pour leur propension à refuser le crédit aux agents économiques haïtiens. Il suffit de chercher à savoir le volume de crédit qui est accordé aux principaux secteurs d'activités de l'économie haïtienne pour voir la réalité de cette propension. D'ailleurs, d'aucuns se plaignaient, avant le séisme du 12 janvier 2010, que le volume de crédit accordé au secteur agricole était de moins de 2% l'an. On attend des dispositions du gouvernement haïtien pour rendre le crédit plus accessible dans des secteurs avec le programme de fonds de garantie partielle, mais les banques commerciales haïtiennes n'ont jusqu'à présent proposé des produits bancaires pour attirer la clientèle, alors que le besoin est là ! Et quand elles acceptent d'accorder finalement des microcrédits, les taux d'intérêt laissent les bénéficiaires sur le qui-vive pour leurs remboursements.
L'autre disait que comme les micro-entrepreneurs acceptent les conditions, cela veut dire qu'ils sont satisfaits des conditions imposées par les opérateurs de la micro-finance, en attirant l'attention sur un rare cas de réussite d'après lui. Ce que l'on n'a peut-être pas réalisé est que ces micro-entrepreneurs, à défaut de rester désœuvrés, peuvent accepter de jouer le jeu sans nécessairement réaliser quelque chose qui vaille pour améliorer leurs conditions d'existence. Il en est de même d'une société où les citoyens acceptent des lois, mais qui, en réalité, renferment beaucoup d'injustices et de discriminations de toute sorte ! Ce n'est pas parce que ces citoyens acceptent de vivre dans ces conditions qu'on doit conclure qu'ils sont satisfaits ou que ces lois ont leurs raisons d'être. Le cas des sociétés orientales est probant comme illustration (pour les lois sur la discrimination de genre en particulier) !
Une carte de débit qui n'est pas différente d'une carte de crédit
Il n'y pas de chose plus déconcertante que de se voir pénaliser pour son argent qu'on a déposé sur une carte de débit où quand, pour une raison ou pour une autre, on souhaite y faire une avance de fonds, les banques commerciales haïtiennes, qui se félicitent de la qualité de leurs services, nous imposent un frais ! Tous les clients peuvent comprendre les frais imposés par la banque pour une avance de fonds sur une carte de crédit, mais pas pour son propre argent déposé sur une carte de débit ! Et, comme on devrait s'y attendre, la banque se réserve le droit de fixer le montant de ce frais et de l'augmenter quand « ça lui chante » !
Où est la Banque centrale haïtienne dans tout ça ?
Les responsables de ces supers banques vont sûrement crier : « Mais les clients acceptent les conditions quand ils viennent à la banque, ou que les coûts de fonctionnement de la banque s'élèvent de plus en plus avec les nouvelles conditions économiques du pays ! » Quel que soit ce que ces derniers peuvent soulever comme motif pour justifier leur tarification pour les différents services et produits offerts, tout cela ne serait pas si la Banque centrale haïtienne avait tenu compte de la situation des consommateurs ou clients, en dernier ressort, qui sont désarmés face à la dictature de banques commerciales du système. Cela n'a rien d'étonnant ! On a déjà vu la Banque centrale haïtienne se croiser les bras pendant la période d'avant séisme du 12 janvier 2010 alors que l'économie haïtienne s'enfonçait dans le gouffre ! C'est le laisser-faire! Même si on assiste à l'effondrement de l'économie, les grands équilibres macroéconomiques vont faire en sorte que l'économie reprenne d'elle-même ! Il aurait peut-être fallu que les agents économiques haïtiens eussent été réduits à l'état d'indigence pour que la Banque centrale haïtienne comprenne qu'elle a un rôle qui l'implique beaucoup plus dans le développement de notre économie !
Et le système bancaire haïtien est en bonne santé aux dires de plusieurs ! | Wilson Jean Louis jeanlouisw@yahoo.fr | Un système bancaire pour ou contre tous? | Depuis 1986, au lendemain du départ du président Jean Claude Duvalier, le système bancaire haïtien a connu un essor à nul autre pareil dans son histoire. Des banques commerciales sont apparues, il y en a qui ont disparu et tout cela fait que la dynam | | Depuis 1986, au lendemain du départ du président Jean Claude Duvalier, le système bancaire haïtien a connu un essor à nul autre pareil dans son histoire. Des banques commerciales sont apparues, il y en a qui ont disparu et tout cela fait que la dynamique du système soit reconnu de tous. Aujourd'hui, certains responsables se félicitent de la bonne position de leur banque dans le système et de leur chiffre d'affaires. Mais dans tout cela, on a l'impression qu'aucune voix ne s'est levée pour demander quelle est la perception des communautés de clients à qui sont offerts les services et produits bancaires.
Une file d'attente qui n'a pas de solution pour les banques
Alors que des dirigeants de banques s'octroient un satisfecit sur la performance de leur banque, les clients sont aux abois quant au temps mis pour être desservis quand ils vont à la banque pour une transaction. Les banques commerciales n'ont mis sur pied aucune stratégie pour une meilleure gestion des files d'attente. Pire encore, ces clients se plaignent que même un peu d'eau pour se désaltérer n'est pas disponible et encore moins l'accès aux toilettes, alors qu'ils peuvent passer des heures dans ces files d'attente, sans parler des dizaines de clients qui attendent sous un soleil de plomb à l'extérieur de la banque.
L'attestation bancaire, un luxe pour les banques !
Quand est-il à présent des services et produits bancaires qui sont offerts aux clients ? D'aucuns se plaignent à l'idée d'avoir à payer des frais prohibitifs pour une attestation bancaire dans une banque où on a déposé son argent depuis plusieurs années. En effet, comment comprendre qu'une banque qui détient notre argent depuis des lustres, qui fait son beurre sur cet argent, exige autant aux clients pour leur donner un morceau de papier qui dit : « Oui, ce client a de l'argent chez moi ». Les clients doivent donc payer pour un service qui, au fait, devrait être une simple courtoisie de la part d'une banque, au moins, pour le fait par ces clients d'avoir gardé leur argent dans une banque particulière et pas dans une autre !
Pour mieux comprendre l'ironie qu'il y a dans ce problème, imaginons que l'on donne notre argent à une personne qui prétend pouvoir mieux le garder et que, quand on demande à cette dernière de nous donner un document attestant que nous avons effectivement de l'argent entre ses mains, elle nous demande de payer pour nous donner ce document ! Nous imaginons que la première réaction d'un déposant serait de reprendre son argent sur le coup même. C'est exactement ce que les banques commerciales haïtiennes font à leurs clients sans tenir compte des revenus qu'elles gagnent sur nos dépôts. Pour nous, que l'on demande des frais pour ce service est déjà trop, voire que le niveau exagéré de ces frais est carrément intolérable !
Une compensation qui ne peut pas compenser l'absence de service
Un autre problème commun aux banques commerciales haïtiennes est la compensation bancaire. Pour des transactions qui se font dans la capitale, un déposant doit attendre au moins huit jours avant d'avoir accès à un montant déposé sur son compte à partir d'un chèque libellé d'une autre banque qui se retrouve aussi dans la capitale. Nous aurions pu comprendre ce délai pour des banques se retrouvant dans les provinces ou à l'extérieur du pays ! Mais quand on réalise que c'est pour des banques qui peuvent se retrouver à quelques mètres de distance, on se demande de quelle qualité de service ces dirigeants de banque se vantent-ils ? Plus déprimant encore est quand un client fait un dépôt d'un chèque libellé d'une banque étrangère ! Ce dernier devrait s'estimer heureux s'il pouvait avoir accès à cet argent dans au moins un mois ! Dès lors, il est clair que le client n'a pas le droit d'avoir une urgence entre-temps ! Car la banque doit prendre tout son temps pour donner ce service qu'elle estime « efficace et de qualité » !
Des banques de crédit, donc de développement !!!
Les banques commerciales haïtiennes sont réputées pour leur propension à refuser le crédit aux agents économiques haïtiens. Il suffit de chercher à savoir le volume de crédit qui est accordé aux principaux secteurs d'activités de l'économie haïtienne pour voir la réalité de cette propension. D'ailleurs, d'aucuns se plaignaient, avant le séisme du 12 janvier 2010, que le volume de crédit accordé au secteur agricole était de moins de 2% l'an. On attend des dispositions du gouvernement haïtien pour rendre le crédit plus accessible dans des secteurs avec le programme de fonds de garantie partielle, mais les banques commerciales haïtiennes n'ont jusqu'à présent proposé des produits bancaires pour attirer la clientèle, alors que le besoin est là ! Et quand elles acceptent d'accorder finalement des microcrédits, les taux d'intérêt laissent les bénéficiaires sur le qui-vive pour leurs remboursements.
L'autre disait que comme les micro-entrepreneurs acceptent les conditions, cela veut dire qu'ils sont satisfaits des conditions imposées par les opérateurs de la micro-finance, en attirant l'attention sur un rare cas de réussite d'après lui. Ce que l'on n'a peut-être pas réalisé est que ces micro-entrepreneurs, à défaut de rester désœuvrés, peuvent accepter de jouer le jeu sans nécessairement réaliser quelque chose qui vaille pour améliorer leurs conditions d'existence. Il en est de même d'une société où les citoyens acceptent des lois, mais qui, en réalité, renferment beaucoup d'injustices et de discriminations de toute sorte ! Ce n'est pas parce que ces citoyens acceptent de vivre dans ces conditions qu'on doit conclure qu'ils sont satisfaits ou que ces lois ont leurs raisons d'être. Le cas des sociétés orientales est probant comme illustration (pour les lois sur la discrimination de genre en particulier) !
Une carte de débit qui n'est pas différente d'une carte de crédit
Il n'y pas de chose plus déconcertante que de se voir pénaliser pour son argent qu'on a déposé sur une carte de débit où quand, pour une raison ou pour une autre, on souhaite y faire une avance de fonds, les banques commerciales haïtiennes, qui se félicitent de la qualité de leurs services, nous imposent un frais ! Tous les clients peuvent comprendre les frais imposés par la banque pour une avance de fonds sur une carte de crédit, mais pas pour son propre argent déposé sur une carte de débit ! Et, comme on devrait s'y attendre, la banque se réserve le droit de fixer le montant de ce frais et de l'augmenter quand « ça lui chante » !
Où est la Banque centrale haïtienne dans tout ça ?
Les responsables de ces supers banques vont sûrement crier : « Mais les clients acceptent les conditions quand ils viennent à la banque, ou que les coûts de fonctionnement de la banque s'élèvent de plus en plus avec les nouvelles conditions économiques du pays ! » Quel que soit ce que ces derniers peuvent soulever comme motif pour justifier leur tarification pour les différents services et produits offerts, tout cela ne serait pas si la Banque centrale haïtienne avait tenu compte de la situation des consommateurs ou clients, en dernier ressort, qui sont désarmés face à la dictature de banques commerciales du système. Cela n'a rien d'étonnant ! On a déjà vu la Banque centrale haïtienne se croiser les bras pendant la période d'avant séisme du 12 janvier 2010 alors que l'économie haïtienne s'enfonçait dans le gouffre ! C'est le laisser-faire! Même si on assiste à l'effondrement de l'économie, les grands équilibres macroéconomiques vont faire en sorte que l'économie reprenne d'elle-même ! Il aurait peut-être fallu que les agents économiques haïtiens eussent été réduits à l'état d'indigence pour que la Banque centrale haïtienne comprenne qu'elle a un rôle qui l'implique beaucoup plus dans le développement de notre économie !
Et le système bancaire haïtien est en bonne santé aux dires de plusieurs ! | Wilson Jean Louis jeanlouisw@yahoo.fr | Un système bancaire pour ou contre tous? | Depuis 1986, au lendemain du départ du président Jean Claude Duvalier, le système bancaire haïtien a connu un essor à nul autre pareil dans son histoire. Des banques commerciales sont apparues, il y en a qui ont disparu et tout cela fait que la dynam | | Depuis 1986, au lendemain du départ du président Jean Claude Duvalier, le système bancaire haïtien a connu un essor à nul autre pareil dans son histoire. Des banques commerciales sont apparues, il y en a qui ont disparu et tout cela fait que la dynamique du système soit reconnu de tous. Aujourd'hui, certains responsables se félicitent de la bonne position de leur banque dans le système et de leur chiffre d'affaires. Mais dans tout cela, on a l'impression qu'aucune voix ne s'est levée pour demander quelle est la perception des communautés de clients à qui sont offerts les services et produits bancaires.
Une file d'attente qui n'a pas de solution pour les banques
Alors que des dirigeants de banques s'octroient un satisfecit sur la performance de leur banque, les clients sont aux abois quant au temps mis pour être desservis quand ils vont à la banque pour une transaction. Les banques commerciales n'ont mis sur pied aucune stratégie pour une meilleure gestion des files d'attente. Pire encore, ces clients se plaignent que même un peu d'eau pour se désaltérer n'est pas disponible et encore moins l'accès aux toilettes, alors qu'ils peuvent passer des heures dans ces files d'attente, sans parler des dizaines de clients qui attendent sous un soleil de plomb à l'extérieur de la banque.
L'attestation bancaire, un luxe pour les banques !
Quand est-il à présent des services et produits bancaires qui sont offerts aux clients ? D'aucuns se plaignent à l'idée d'avoir à payer des frais prohibitifs pour une attestation bancaire dans une banque où on a déposé son argent depuis plusieurs années. En effet, comment comprendre qu'une banque qui détient notre argent depuis des lustres, qui fait son beurre sur cet argent, exige autant aux clients pour leur donner un morceau de papier qui dit : « Oui, ce client a de l'argent chez moi ». Les clients doivent donc payer pour un service qui, au fait, devrait être une simple courtoisie de la part d'une banque, au moins, pour le fait par ces clients d'avoir gardé leur argent dans une banque particulière et pas dans une autre !
Pour mieux comprendre l'ironie qu'il y a dans ce problème, imaginons que l'on donne notre argent à une personne qui prétend pouvoir mieux le garder et que, quand on demande à cette dernière de nous donner un document attestant que nous avons effectivement de l'argent entre ses mains, elle nous demande de payer pour nous donner ce document ! Nous imaginons que la première réaction d'un déposant serait de reprendre son argent sur le coup même. C'est exactement ce que les banques commerciales haïtiennes font à leurs clients sans tenir compte des revenus qu'elles gagnent sur nos dépôts. Pour nous, que l'on demande des frais pour ce service est déjà trop, voire que le niveau exagéré de ces frais est carrément intolérable !
Une compensation qui ne peut pas compenser l'absence de service
Un autre problème commun aux banques commerciales haïtiennes est la compensation bancaire. Pour des transactions qui se font dans la capitale, un déposant doit attendre au moins huit jours avant d'avoir accès à un montant déposé sur son compte à partir d'un chèque libellé d'une autre banque qui se retrouve aussi dans la capitale. Nous aurions pu comprendre ce délai pour des banques se retrouvant dans les provinces ou à l'extérieur du pays ! Mais quand on réalise que c'est pour des banques qui peuvent se retrouver à quelques mètres de distance, on se demande de quelle qualité de service ces dirigeants de banque se vantent-ils ? Plus déprimant encore est quand un client fait un dépôt d'un chèque libellé d'une banque étrangère ! Ce dernier devrait s'estimer heureux s'il pouvait avoir accès à cet argent dans au moins un mois ! Dès lors, il est clair que le client n'a pas le droit d'avoir une urgence entre-temps ! Car la banque doit prendre tout son temps pour donner ce service qu'elle estime « efficace et de qualité » !
Des banques de crédit, donc de développement !!!
Les banques commerciales haïtiennes sont réputées pour leur propension à refuser le crédit aux agents économiques haïtiens. Il suffit de chercher à savoir le volume de crédit qui est accordé aux principaux secteurs d'activités de l'économie haïtienne pour voir la réalité de cette propension. D'ailleurs, d'aucuns se plaignaient, avant le séisme du 12 janvier 2010, que le volume de crédit accordé au secteur agricole était de moins de 2% l'an. On attend des dispositions du gouvernement haïtien pour rendre le crédit plus accessible dans des secteurs avec le programme de fonds de garantie partielle, mais les banques commerciales haïtiennes n'ont jusqu'à présent proposé des produits bancaires pour attirer la clientèle, alors que le besoin est là ! Et quand elles acceptent d'accorder finalement des microcrédits, les taux d'intérêt laissent les bénéficiaires sur le qui-vive pour leurs remboursements.
L'autre disait que comme les micro-entrepreneurs acceptent les conditions, cela veut dire qu'ils sont satisfaits des conditions imposées par les opérateurs de la micro-finance, en attirant l'attention sur un rare cas de réussite d'après lui. Ce que l'on n'a peut-être pas réalisé est que ces micro-entrepreneurs, à défaut de rester désœuvrés, peuvent accepter de jouer le jeu sans nécessairement réaliser quelque chose qui vaille pour améliorer leurs conditions d'existence. Il en est de même d'une société où les citoyens acceptent des lois, mais qui, en réalité, renferment beaucoup d'injustices et de discriminations de toute sorte ! Ce n'est pas parce que ces citoyens acceptent de vivre dans ces conditions qu'on doit conclure qu'ils sont satisfaits ou que ces lois ont leurs raisons d'être. Le cas des sociétés orientales est probant comme illustration (pour les lois sur la discrimination de genre en particulier) !
Une carte de débit qui n'est pas différente d'une carte de crédit
Il n'y pas de chose plus déconcertante que de se voir pénaliser pour son argent qu'on a déposé sur une carte de débit où quand, pour une raison ou pour une autre, on souhaite y faire une avance de fonds, les banques commerciales haïtiennes, qui se félicitent de la qualité de leurs services, nous imposent un frais ! Tous les clients peuvent comprendre les frais imposés par la banque pour une avance de fonds sur une carte de crédit, mais pas pour son propre argent déposé sur une carte de débit ! Et, comme on devrait s'y attendre, la banque se réserve le droit de fixer le montant de ce frais et de l'augmenter quand « ça lui chante » !
Où est la Banque centrale haïtienne dans tout ça ?
Les responsables de ces supers banques vont sûrement crier : « Mais les clients acceptent les conditions quand ils viennent à la banque, ou que les coûts de fonctionnement de la banque s'élèvent de plus en plus avec les nouvelles conditions économiques du pays ! » Quel que soit ce que ces derniers peuvent soulever comme motif pour justifier leur tarification pour les différents services et produits offerts, tout cela ne serait pas si la Banque centrale haïtienne avait tenu compte de la situation des consommateurs ou clients, en dernier ressort, qui sont désarmés face à la dictature de banques commerciales du système. Cela n'a rien d'étonnant ! On a déjà vu la Banque centrale haïtienne se croiser les bras pendant la période d'avant séisme du 12 janvier 2010 alors que l'économie haïtienne s'enfonçait dans le gouffre ! C'est le laisser-faire! Même si on assiste à l'effondrement de l'économie, les grands équilibres macroéconomiques vont faire en sorte que l'économie reprenne d'elle-même ! Il aurait peut-être fallu que les agents économiques haïtiens eussent été réduits à l'état d'indigence pour que la Banque centrale haïtienne comprenne qu'elle a un rôle qui l'implique beaucoup plus dans le développement de notre économie !
Et le système bancaire haïtien est en bonne santé aux dires de plusieurs ! | Wilson Jean Louis jeanlouisw@yahoo.fr | Un système bancaire pour ou contre tous? Depuis 1986, au lendemain du départ du président Jean Claude Duvalier, le système bancaire haïtien a connu un essor à nul autre pareil dans son histoire. Des banques commerciales sont apparues, il y en a qui ont disparu et tout cela fait que la dynamique du système soit reconnu de tous. Aujourd'hui, certains responsables se félicitent de la bonne position de leur banque dans le système et de leur chiffre d'affaires. Mais dans tout cela, on a l'impression qu'aucune voix ne s'est levée pour demander quelle est la perception des communautés de clients à qui sont offerts les services et produits bancaires.
Une file d'attente qui n'a pas de solution pour les banques
Alors que des dirigeants de banques s'octroient un satisfecit sur la performance de leur banque, les clients sont aux abois quant au temps mis pour être desservis quand ils vont à la banque pour une transaction. Les banques commerciales n'ont mis sur pied aucune stratégie pour une meilleure gestion des files d'attente. Pire encore, ces clients se plaignent que même un peu d'eau pour se désaltérer n'est pas disponible et encore moins l'accès aux toilettes, alors qu'ils peuvent passer des heures dans ces files d'attente, sans parler des dizaines de clients qui attendent sous un soleil de plomb à l'extérieur de la banque.
L'attestation bancaire, un luxe pour les banques !
Quand est-il à présent des services et produits bancaires qui sont offerts aux clients ? D'aucuns se plaignent à l'idée d'avoir à payer des frais prohibitifs pour une attestation bancaire dans une banque où on a déposé son argent depuis plusieurs années. En effet, comment comprendre qu'une banque qui détient notre argent depuis des lustres, qui fait son beurre sur cet argent, exige autant aux clients pour leur donner un morceau de papier qui dit : « Oui, ce client a de l'argent chez moi ». Les clients doivent donc payer pour un service qui, au fait, devrait être une simple courtoisie de la part d'une banque, au moins, pour le fait par ces clients d'avoir gardé leur argent dans une banque particulière et pas dans une autre !
Pour mieux comprendre l'ironie qu'il y a dans ce problème, imaginons que l'on donne notre argent à une personne qui prétend pouvoir mieux le garder et que, quand on demande à cette dernière de nous donner un document attestant que nous avons effectivement de l'argent entre ses mains, elle nous demande de payer pour nous donner ce document ! Nous imaginons que la première réaction d'un déposant serait de reprendre son argent sur le coup même. C'est exactement ce que les banques commerciales haïtiennes font à leurs clients sans tenir compte des revenus qu'elles gagnent sur nos dépôts. Pour nous, que l'on demande des frais pour ce service est déjà trop, voire que le niveau exagéré de ces frais est carrément intolérable !
Une compensation qui ne peut pas compenser l'absence de service Un autre problème commun aux banques commerciales haïtiennes est la compensation bancaire. Pour des transactions qui se font dans la capitale, un déposant doit attendre au moins huit jours avant d'avoir accès à un montant déposé sur son compte à partir d'un chèque libellé d'une autre banque qui se retrouve aussi dans la capitale. Nous aurions pu comprendre ce délai pour des banques se retrouvant dans les provinces ou à l'extérieur du pays ! Mais quand on réalise que c'est pour des banques qui peuvent se retrouver à quelques mètres de distance, on se demande de quelle qualité de service ces dirigeants de banque se vantent-ils ? Plus déprimant encore est quand un client fait un dépôt d'un chèque libellé d'une banque étrangère ! Ce dernier devrait s'estimer heureux s'il pouvait avoir accès à cet argent dans au moins un mois ! Dès lors, il est clair que le client n'a pas le droit d'avoir une urgence entre-temps ! Car la banque doit prendre tout son temps pour donner ce service qu'elle estime « efficace et de qualité » !
Des banques de crédit, donc de développement !!!
Les banques commerciales haïtiennes sont réputées pour leur propension à refuser le crédit aux agents économiques haïtiens. Il suffit de chercher à savoir le volume de crédit qui est accordé aux principaux secteurs d'activités de l'économie haïtienne pour voir la réalité de cette propension. D'ailleurs, d'aucuns se plaignaient, avant le séisme du 12 janvier 2010, que le volume de crédit accordé au secteur agricole était de moins de 2% l'an. On attend des dispositions du gouvernement haïtien pour rendre le crédit plus accessible dans des secteurs avec le programme de fonds de garantie partielle, mais les banques commerciales haïtiennes n'ont jusqu'à présent proposé des produits bancaires pour attirer la clientèle, alors que le besoin est là ! Et quand elles acceptent d'accorder finalement des microcrédits, les taux d'intérêt laissent les bénéficiaires sur le qui-vive pour leurs remboursements.
L'autre disait que comme les micro-entrepreneurs acceptent les conditions, cela veut dire qu'ils sont satisfaits des conditions imposées par les opérateurs de la micro-finance, en attirant l'attention sur un rare cas de réussite d'après lui. Ce que l'on n'a peut-être pas réalisé est que ces micro-entrepreneurs, à défaut de rester désœuvrés, peuvent accepter de jouer le jeu sans nécessairement réaliser quelque chose qui vaille pour améliorer leurs conditions d'existence. Il en est de même d'une société où les citoyens acceptent des lois, mais qui, en réalité, renferment beaucoup d'injustices et de discriminations de toute sorte ! Ce n'est pas parce que ces citoyens acceptent de vivre dans ces conditions qu'on doit conclure qu'ils sont satisfaits ou que ces lois ont leurs raisons d'être. Le cas des sociétés orientales est probant comme illustration (pour les lois sur la discrimination de genre en particulier) !
Une carte de débit qui n'est pas différente d'une carte de crédit
Il n'y pas de chose plus déconcertante que de se voir pénaliser pour son argent qu'on a déposé sur une carte de débit où quand, pour une raison ou pour une autre, on souhaite y faire une avance de fonds, les banques commerciales haïtiennes, qui se félicitent de la qualité de leurs services, nous imposent un frais ! Tous les clients peuvent comprendre les frais imposés par la banque pour une avance de fonds sur une carte de crédit, mais pas pour son propre argent déposé sur une carte de débit ! Et, comme on devrait s'y attendre, la banque se réserve le droit de fixer le montant de ce frais et de l'augmenter quand « ça lui chante » !
Où est la Banque centrale haïtienne dans tout ça ?
Les responsables de ces supers banques vont sûrement crier : « Mais les clients acceptent les conditions quand ils viennent à la banque, ou que les coûts de fonctionnement de la banque s'élèvent de plus en plus avec les nouvelles conditions économiques du pays ! » Quel que soit ce que ces derniers peuvent soulever comme motif pour justifier leur tarification pour les différents services et produits offerts, tout cela ne serait pas si la Banque centrale haïtienne avait tenu compte de la situation des consommateurs ou clients, en dernier ressort, qui sont désarmés face à la dictature de banques commerciales du système. Cela n'a rien d'étonnant ! On a déjà vu la Banque centrale haïtienne se croiser les bras pendant la période d'avant séisme du 12 janvier 2010 alors que l'économie haïtienne s'enfonçait dans le gouffre ! C'est le laisser-faire! Même si on assiste à l'effondrement de l'économie, les grands équilibres macroéconomiques vont faire en sorte que l'économie reprenne d'elle-même ! Il aurait peut-être fallu que les agents économiques haïtiens eussent été réduits à l'état d'indigence pour que la Banque centrale haïtienne comprenne qu'elle a un rôle qui l'implique beaucoup plus dans le développement de notre économie !
Et le système bancaire haïtien est en bonne santé aux dires de plusieurs ! Wilson Jean Louis jeanlouisw@yahoo.fr
Depuis 1986, au lendemain du départ du président Jean Claude Duvalier, le système bancaire haïtien a connu un essor à nul autre pareil dans son histoire. Des banques commerciales sont apparues, il y en a qui ont disparu et tout cela fait que la dynamique du système soit reconnu de tous. Aujourd'hui, certains responsables se félicitent de la bonne position de leur banque dans le système et de leur chiffre d'affaires. Mais dans tout cela, on a l'impression qu'aucune voix ne s'est levée pour demander quelle est la perception des communautés de clients à qui sont offerts les services et produits bancaires.
Une file d'attente qui n'a pas de solution pour les banques
Alors que des dirigeants de banques s'octroient un satisfecit sur la performance de leur banque, les clients sont aux abois quant au temps mis pour être desservis quand ils vont à la banque pour une transaction. Les banques commerciales n'ont mis sur pied aucune stratégie pour une meilleure gestion des files d'attente. Pire encore, ces clients se plaignent que même un peu d'eau pour se désaltérer n'est pas disponible et encore moins l'accès aux toilettes, alors qu'ils peuvent passer des heures dans ces files d'attente, sans parler des dizaines de clients qui attendent sous un soleil de plomb à l'extérieur de la banque.
L'attestation bancaire, un luxe pour les banques !
Quand est-il à présent des services et produits bancaires qui sont offerts aux clients ? D'aucuns se plaignent à l'idée d'avoir à payer des frais prohibitifs pour une attestation bancaire dans une banque où on a déposé son argent depuis plusieurs années. En effet, comment comprendre qu'une banque qui détient notre argent depuis des lustres, qui fait son beurre sur cet argent, exige autant aux clients pour leur donner un morceau de papier qui dit : « Oui, ce client a de l'argent chez moi ». Les clients doivent donc payer pour un service qui, au fait, devrait être une simple courtoisie de la part d'une banque, au moins, pour le fait par ces clients d'avoir gardé leur argent dans une banque particulière et pas dans une autre !
Pour mieux comprendre l'ironie qu'il y a dans ce problème, imaginons que l'on donne notre argent à une personne qui prétend pouvoir mieux le garder et que, quand on demande à cette dernière de nous donner un document attestant que nous avons effectivement de l'argent entre ses mains, elle nous demande de payer pour nous donner ce document ! Nous imaginons que la première réaction d'un déposant serait de reprendre son argent sur le coup même. C'est exactement ce que les banques commerciales haïtiennes font à leurs clients sans tenir compte des revenus qu'elles gagnent sur nos dépôts. Pour nous, que l'on demande des frais pour ce service est déjà trop, voire que le niveau exagéré de ces frais est carrément intolérable !
Une compensation qui ne peut pas compenser l'absence de service
Un autre problème commun aux banques commerciales haïtiennes est la compensation bancaire. Pour des transactions qui se font dans la capitale, un déposant doit attendre au moins huit jours avant d'avoir accès à un montant déposé sur son compte à partir d'un chèque libellé d'une autre banque qui se retrouve aussi dans la capitale. Nous aurions pu comprendre ce délai pour des banques se retrouvant dans les provinces ou à l'extérieur du pays ! Mais quand on réalise que c'est pour des banques qui peuvent se retrouver à quelques mètres de distance, on se demande de quelle qualité de service ces dirigeants de banque se vantent-ils ? Plus déprimant encore est quand un client fait un dépôt d'un chèque libellé d'une banque étrangère ! Ce dernier devrait s'estimer heureux s'il pouvait avoir accès à cet argent dans au moins un mois ! Dès lors, il est clair que le client n'a pas le droit d'avoir une urgence entre-temps ! Car la banque doit prendre tout son temps pour donner ce service qu'elle estime « efficace et de qualité » !
Des banques de crédit, donc de développement !!!
Les banques commerciales haïtiennes sont réputées pour leur propension à refuser le crédit aux agents économiques haïtiens. Il suffit de chercher à savoir le volume de crédit qui est accordé aux principaux secteurs d'activités de l'économie haïtienne pour voir la réalité de cette propension. D'ailleurs, d'aucuns se plaignaient, avant le séisme du 12 janvier 2010, que le volume de crédit accordé au secteur agricole était de moins de 2% l'an. On attend des dispositions du gouvernement haïtien pour rendre le crédit plus accessible dans des secteurs avec le programme de fonds de garantie partielle, mais les banques commerciales haïtiennes n'ont jusqu'à présent proposé des produits bancaires pour attirer la clientèle, alors que le besoin est là ! Et quand elles acceptent d'accorder finalement des microcrédits, les taux d'intérêt laissent les bénéficiaires sur le qui-vive pour leurs remboursements.
L'autre disait que comme les micro-entrepreneurs acceptent les conditions, cela veut dire qu'ils sont satisfaits des conditions imposées par les opérateurs de la micro-finance, en attirant l'attention sur un rare cas de réussite d'après lui. Ce que l'on n'a peut-être pas réalisé est que ces micro-entrepreneurs, à défaut de rester désœuvrés, peuvent accepter de jouer le jeu sans nécessairement réaliser quelque chose qui vaille pour améliorer leurs conditions d'existence. Il en est de même d'une société où les citoyens acceptent des lois, mais qui, en réalité, renferment beaucoup d'injustices et de discriminations de toute sorte ! Ce n'est pas parce que ces citoyens acceptent de vivre dans ces conditions qu'on doit conclure qu'ils sont satisfaits ou que ces lois ont leurs raisons d'être. Le cas des sociétés orientales est probant comme illustration (pour les lois sur la discrimination de genre en particulier) !
Une carte de débit qui n'est pas différente d'une carte de crédit
Il n'y pas de chose plus déconcertante que de se voir pénaliser pour son argent qu'on a déposé sur une carte de débit où quand, pour une raison ou pour une autre, on souhaite y faire une avance de fonds, les banques commerciales haïtiennes, qui se félicitent de la qualité de leurs services, nous imposent un frais ! Tous les clients peuvent comprendre les frais imposés par la banque pour une avance de fonds sur une carte de crédit, mais pas pour son propre argent déposé sur une carte de débit ! Et, comme on devrait s'y attendre, la banque se réserve le droit de fixer le montant de ce frais et de l'augmenter quand « ça lui chante » !
Où est la Banque centrale haïtienne dans tout ça ?
Les responsables de ces supers banques vont sûrement crier : « Mais les clients acceptent les conditions quand ils viennent à la banque, ou que les coûts de fonctionnement de la banque s'élèvent de plus en plus avec les nouvelles conditions économiques du pays ! » Quel que soit ce que ces derniers peuvent soulever comme motif pour justifier leur tarification pour les différents services et produits offerts, tout cela ne serait pas si la Banque centrale haïtienne avait tenu compte de la situation des consommateurs ou clients, en dernier ressort, qui sont désarmés face à la dictature de banques commerciales du système. Cela n'a rien d'étonnant ! On a déjà vu la Banque centrale haïtienne se croiser les bras pendant la période d'avant séisme du 12 janvier 2010 alors que l'économie haïtienne s'enfonçait dans le gouffre ! C'est le laisser-faire! Même si on assiste à l'effondrement de l'économie, les grands équilibres macroéconomiques vont faire en sorte que l'économie reprenne d'elle-même ! Il aurait peut-être fallu que les agents économiques haïtiens eussent été réduits à l'état d'indigence pour que la Banque centrale haïtienne comprenne qu'elle a un rôle qui l'implique beaucoup plus dans le développement de notre économie !
Et le système bancaire haïtien est en bonne santé aux dires de plusieurs ! | Wilson Jean Louis jeanlouisw@yahoo.fr | |