Quid d'un Grand Débat Au Parlement:
Bernard H. Gousse Vs. LAVALAS?
(A Willy POMPILUS)
J'ai noté certains points lucides de haute importance tels que « Gousse serait-il en mesure de gérer les contradictions actuelles ou réparer le tissu social, réconcilier le pays et travailler en faveur de la paix et la concorde » et vous d'ajouter intelligemment « on pourrait lui donner l'opportunité de présenter son programme de gouvernement. Il a ce droit comme citoyen, il doit l'exercer. » Dès la première lecture de votre mèl, j'étais choqué en voyant « empoisant Gérard Jean-Juste » puis j'ai remarqué « emprisonné » dans le même paragraphe. J'ai essayé de comprendre « emprisonner » au lieu d'empoisonner surtout que le Père Jean-Juste est mort. Donc, j'ai pris pour acquis que ce fut « emprisonné ». Bref, avançons !
Oui, le Père Jean-Juste fut emprisonné tout comme il fut excommunié par l'Eglise Catholique pour des raisons propres à ses règlements internes. Le Père Gérard Jean-Juste fut un militant Lavalas qui a fait la prison mais il était « présumé innocent. » Ne l'oublions jamais. Jusqu'à ce qu'il fut transféré en Floride pour les soins médicaux selon les recommandations du Professeur de Harvard University, Jean-Juste en a profité pour se soigner et il a fui la prison. Malheureusement, le cancer eut gain de cause, il est mort. Ce que l'on feint d'ignorer de Jean-Juste c'est qu'il fut accusé pour avoir détenu des armes illégales chez lui. Il n'a jamais pu expliquer pourquoi et comment ces armes étaient illégalement stockées chez lui. Lors de la mort de Jacques Roche, Père Jean-Juste fut arrêté au risque d'être lynché par la foule car les parents, amis et alliés frustrés de l'enlèvement de leur chouchou-poète Jacques Roche crurent que la présence de Jean-Juste aux funérailles fut une provocation.
Ce qui parait sensationnel dans ce que je lis sur Internet à propos de l'après-29 février 2004, c'est le jeu de PERCEPTION sur CRIMES ou NON-CRIMES. Certains s'amusent à nier qu'il y eut des morts et des blessés lors du massacre de la Scierie à Saint-Marc. Certains arrivent jusqu'à nier Opération Bagdad I et II alors que le Sénateur Jean-Hector ANACASIS a confessé qu'il fut impliqué directement dans cette guérilla urbaine.
Le RNDDH, dans sa note de février 2009, dénonce le Sénateur du Nord, en la personne de Moise Jean-Charles pour des crimes perpétrés dans le passé. C'est ce même Moise Jean-Charles qui aujourd'hui prend sa trompette radiophonique en lançant les slogans «Tous repoussent Gousse, Gousse Pap Pasé (GPP), Nap degoussé Gousse ».
A entendre ces slogans de la bouche du Sénateur qui fait campagne pour une pétition signée par 16 sur 30, je me demande si Haïti est toujours cette veille République de 207 ans ayant la traduction des Grands Hommes de LOI. Les Sénateurs votent mais ne pétitionnent pas en trainant leurs voix à la radio. Les mandants d'un Sénateur peuvent s'arranger pour trouver 10,000 signatures et font la pression au nom de son département géographique pour soumettre ladite pétition. Quand même! 16 Sénateurs pétitionnent… C'est du n'importe quoi. Juridiquement, c'est NUL. Dans quel pays, sommes-nous ? Il semble que les espaces du SENAT sont fermés? Ca m'étonne que Joseph LAMBERT et Kelly BASTIEN aient laissé passer de telles bavures. Où lit-on pareille chose dans les règlements internes? Pardon my ignorance!
Si selon Moise Jean-Charles «Tous repoussent Gousse», nous devrions comprendre qu'il a au moins un outil en mains qui est le VOTE. Pourquoi ne peuvent-ils pas attendre?
Malgré votre position anti-Gousse, au moins, vous avez compris que le Parlement pourrait faire un Grand Débat sur « Le Gousse, Garde des Sceaux de la République, de mars 2004 à Juin 2005 ». Je vous en félicite ! Les Sénateurs, s'ils voulaient être plus élégants pour construire la démocratie réelle, ils auraient au moins l'occasion de lancer un Grand Débat National sur ce que vous avez suggéré comme suit :
- Bernard H. Gousse, est-il capable de recoudre le tissu social ?
- Bernard H. Gousse, admet-il les erreurs judiciaires lors de son passage au Ministère de la Justice? Quelles sont les leçons apprises vers la construction du futur de notre Nation ?
- Bernard H. Gousse, va-t-il poursuivre la réforme judiciaire telle qu'il l'a initiée?
- Bernard H. Gousse, sera-t-il en mesure de faire un « chita tande » avec tous les secteurs Lavalas et anti-Lavalas ?
- Bernard H. Gousse face à la Reconstruction dans le contexte du Changement que prône le Président Michel J. Martelly?
Au lieu de nous livrer ce Grand Débat au regard du contexte actuel, c'est le maché presé dans le chen manjé chen sans regarder le pays dans une perspective de Giga-Vision. Encore une fois, nou meleu… Les pétitions font l'affaire des mandants comme Willy Pompilus, nèg Nord'Est et JJ JOSEPH nèg l'Ouest mais les Parlementaires sont élus pour voter en assemblée. Un point. Un trait. Ce n'est pas la radio érigée en Parlement où l'on écoute incessamment des chaines de monologues successifs. Le journaliste qui les tolère s'amuse à questionner : Sénateur ou Député « Kisa'w panse de… » Eh bien nou gen yon slogan « Nap degousé Gousse »
Alors que Moise Jean-Charles claironne « Tous repoussent Gousse », le Président Martelly a dit au journaliste de RFI « C'est Gousse que je VEUX… il a été sélectionné parmi les 10»
Quelles sont les conséquences de « Gousse Pap Pasé (GPP) »?
- Le Gouvernement liquide les affaires courantes et le Parlement n'a aucun regard de contrôle sur les Ministres sortants. Ca veut dire qu'un Ministre peut dépenser 10 millions de gourdes sans passer par la Commission Nationale de Marchés Publics (CNMP), aucun Sénateur ou Député n'a le droit de l'interpeller, le limoger de ses fonctions. Donc sans un Gouvernement légitimité (Premier Ministre + Ministres), le Parlement est sur les chaises roulantes dans le sens qu'il ne peut que contrôler ce qui est contrôlable. Plus qu'il n'existe aucun Premier Ministre légitimement voté par le Parlement, le rôle de « contrôle » est NUL jusqu'à nouvel ordre.
- Le même Parlement a le pouvoir de légiférer. Pour légiférer, il faut que le Projet de loi, dans la majorité des cas soit issu après analyses de l'Unité Juridique de la Primature, puis déposé sur le Bureau du Premier Ministre pour avis, ensuite être proposé au Conseil des Ministres pour discussions/débats, puis le ministre de tutelle dépose ce Projet de Loi par devant les deux chambres. J'ai bien dit : la plupart des cas. Par surcroit, sans un Gouvernement légitimé (Premier Ministre + Ministres), le Parlement est aussi en panne de LEGIFERER. Même s'il légiférait une ou deux lois sans le Premier Ministre frais et moulu du Président Martelly, il faudra la promulgation du Président en Conseil des Ministres. Alors là, entre vous et moi, dans ce traintrain de confrontation, même si le Parlement envoyait la meilleure loi du monde au Palais National, soyez en assuré que le Président n'allait pas signer.
Je veux dire comme vous « Le Parlement devrait laisser à Bernard H. Gousse l'exercice de défendre sa Politique Générale ou le guillotiner lors de ses deux séances… » Ce serait une occasion en or pour eux de se défouler dans l'espace d'un Grand Débat National : Bernard H. Gousse vs. Lavalas.
Si Michel J. Martelly est conscient de son pouvoir, il peut laisser claironner tous les bruits du monde par les Parlementaires et rester calme. Le Parlement sans en être conscient n'existe vraiment pas dans « un vide institutionnel ». Pour finir, admettons que c'était Jean-Henry CEANT et le Président, de son coté décidait de choisir à lui seul 18 Ministres qui lui sont chers et proches. Dans cette éventualité, Céant serait seul. Le voterait-il? Que feraient-ils? Avec Bernard H. Gousse, le Président peut céder autant de Ministères que ces messieurs veulent sauf ce qui suit : Economies/Finances, Affaires Etrangères, Education, Affaires Sociales, Agriculture, Justice, Intérieur. Dans leur slogan « Tous repoussent Gousse », les parlementaires s'affaiblissent au lieu de se renforcer sans s'en rendre compte.
Kenbe fèm. Kenbe rèd ! En attendant, nap debat tèt fret!
Jean-Junior JOSEPH
Le 11 juillet 2011