Sophia Martelly s'implique dans le social
Sophia Martelly est impliquée dans le social depuis dix-huit années. Manager de Sweet Micky, elle a su avant les autres groupes et artistes partager les retombées du succès de son mari, Michel Martelly, en les transformant en pain, habits et bien-être pour les démunis. Aujourd'hui première dame, Mme Martelly veut poursuivre son action. Elle doit annoncer cette semaine l'organisation d'une grande rafle originale où il suffira d'être étudiant pour gagner. Après la protection des fous, la lutte contre le sida, la femme de Michel Martelly s'implique. Du social à la politique sociale, trajectoire de Sophia Martelly.
Aujourd'hui, dans son bureau au palais national, dans l'open space qui loge le command center de la présidence, Sophia Martelly enchaîne les rencontres. L'ancienne manager a une grande connaissance du tout Port-au-Prince et surtout des projets qui l'amènent chaque jour à rencontrer plus de monde.
« Je veux, à ma place, étendre ce qui était mon action à des projets pour le plus grand nombre. Je m'entoure d'experts; ils assurent l'assise des projets », déclare-t-elle d'entrée d'interview.
La première grande sortie sur le terrain social de la première dame a été son appui à la santé mentale. Elle a rendu la folie visible à l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale.
« Il était temps que l'on renforce les institutions qui sont là depuis des décennies, d'autant que leurs actions sont utiles. Beudet ou le centre de psychiatrie Mars Kline mérite un meilleur sort; je m'y suis engagée. Il n'est pas normal, non plus, que dans nos rues, sous les yeux de nos enfants, des gens nus ou violents circulent. J'ai réalisé qu'il faut prendre cela au sérieux, ne pas s'amuser aux dépends des fous. »
Depuis le lancement du # 177, un numéro spécial qui permet à une brigade de recueillir les fous errants et les personnes nécessitant des soins, cela n'arrête pas. Les rues se vident, les asiles se remplissent.
« Notre action vise aussi à sensibiliser la population au sujet de ces malades qui sont des fois enfermés ou délaissés dans leur propre maison, ignorés de leur entourage proche. En plus du numéro d'urgence, il y a un site internet qui permet de recueillir les appels et de monter un système d'information géographique», se réjouit la première dame.
Toujours dans le champ de la santé, Sophia Martelly s'implique aussi dans la lutte contre le sida. Représentation d'Haïti aux conférences de l'ONU sur le sida, participation à une conférence sur la contamination mère-enfant, présidence du Comité de coordination multisectorielle (CCM) qui est l'interlocuteur national du Fonds mondial.
Ce n'est pas seulement le sida qui retient son attention. « Je vois la santé comme un processus global. Il faut être éduqué pour savoir que se laver les mains après les selles protège, qu'il nous faut tout faire pour réduire le taux de mortalité infantile, comme il ne faut plus que les femmes meurent en couche. Le principal remède est la prévention et cela passe par l'éducation », martèle-t-elle.
Autre dada de Sophia Martelly, l'instruction civique. Un vieux souci qu'elle traîne depuis des années. « On finalise un projet qui sera présenté sous peu pour une action importante ».
Autre projet, qui avance, lui, à grands pas: Aba Grangou. Une action contre la faim qui sera un des axes majeurs de la présidence de son mari, Michel Martelly.
Une équipe d'experts travaille sur ce projet depuis des mois. Madame Martelly a visité le Brésil et les institutions internationales pour trouver les marches à suivre et les financements pour une action globale en faveur des familles, en ciblant les enfants et les femmes.
« Ce sera comme la bourse de la famille, qui existe dans des pays de l'Amérique latine. On va apporter de l'aide à certaines conditions. Les parents devront envoyer les enfants à l'école, les faire vacciner, s'engager à ne pas faire un nombre élevé d'enfants, etc..., explique un des experts de la présidence, qui assiste la première dame.
« Les chiffres sont scandaleux. L'insécurité alimentaire touche près de cinq millions d'Haïtiens. Le but du gouvernement est de réduire le nombre de moitié d'ici 2015. Mais l'objectif le plus immédiat est d'aider 220 mille de nos compatriotes en situation critique à recevoir un repas par jour, puis deux», a déclaré au Nouvelliste Klaus Eberwein.
« Aba Grangou sera une façon de faire du social tout en relevant la production nationale. 53% des produits vivriers sont importés. Il y a des devises qui s'en vont et du chômage qui se crée », selon lui.
« Converger toutes les ressources existantes, celles de l'Etat, des ONG et des institutions internationales et prendre en compte dans le nouveau budget national l'orientation de l'action sociale est l'un des objectifs du couple Martelly, en totale fusion sur ce dossier », selon Klaus Eberwein.
Le 12 janvier un premier programme sera annoncé, selon l'expert.
Donner à manger touche la fibre maternelle de la première dame, qui a une famille nombreuse.
Elle est aussi mère et, à ce titre, pendant l'entretien qu'elle accorde au Nouvelliste, l'un de ses enfants l'appelle quatre fois en moins de 10 minutes sur l'un des trois téléphones qu'elle emmène partout.
« Je me partage entre tous mes rôles. A 7 heures, chaque soir, je m'efforce de rentrer et de faire repasser leurs leçons à ma fille Malaïka qui est au primaire et à Yanni qui est en 9e grade. De loin, je suis les études de Sandro qui est à l'université. »
« Mon mari étant souvent absent, je voyage quand cela est vraiment nécessaire. Cependant, le week-end, quand c'est possible, toute la famille se retrouve en province.»
Alors que l'entretien se termine, elle engage une conversation via BBM avec son fils Sandro qui est au Canada. Sandro lui transmet son calendrier pour les fêtes de fin d'année et du nouvel an.
Dans la famille Martelly, il y a un politicien qui prend la relève, Olivier, conseiller de son père et un musicien, Sandro qui, sur scène, chante et danse comme son père,...ou presque.
La prochaine annonce de la première dame concernera les étudiants haïtiens. Pour les fêtes de Noël, le 23 décembre, elle a pris l'initiative d'organiser une grande rafle très originale. Pas besoin d'acheter les billets. Ils seront gratuits. Ils permettront à dix mille étudiants de gagner des motocyclettes, des ordinateurs, des téléphones, des paniers de provisions alimentaires, de bons d'achats de livres, des comptes d'épargnes, des télévisions, des forfaits internet, etc...
Interrogée sur la Fondation Rose et Blanc qu'elle a fondée pour porter les actions sociales de son couple, Mme Martelly concède qu'elle est en sommeil depuis la campagne électorale et ses nouvelles fonctions.
« Je suis moins impliquée et je cherche un responsable, une directrice exécutive ».
Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)
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