La participation de plusieurs ambassadeurs influents à l'installation du Conseil électoral provisoire est un signal clair. Le processus électoral a la bénédiction de la communauté internationale. En effet, le chef de la MINUSTAH, Mme Sandra Honoré, l'ambassadrice des Etats-Unis d'Amérique, Mme Pamela White et l'ambassadeur de France, Patrick Nicoloso, ont assisté à la cérémonie d'installation des nouveaux conseillers électoraux.
Les déclarations publiques, les communiqués de presse se sont ensuite succédé durant la journée de lundi. La sortie la plus importante est celle du secrétaire d'Etat américain John Kerry. Le chef de la diplomatie américaine a informé officiellement le Congrès américain qu'Haïti est en train de prendre des dispositions pour organiser des « élections libres et honnêtes », selon un communiqué rendu public par l'ambassade américaine en Haïti.
« Le secrétaire d'État, au regard de la Section 7045(D)(1) de la loi, 2014 (Div. K, Pub. L. 113- 76) du Département d'État traitant les questions liées aux opérations étrangères et des programmes de finances y relatives, certifie, par la présente, qu'Haïti est en train de prendre des dispositions en vue de l'organisation d'élections parlementaires libres et honnêtes, et de la constitution d'un nouveau Parlement haïtien », peut-on lire dans une copie de la certification rendue publique par l'ambassade des Etats-Unis.
Cette certification est exigée par la loi américaine avant que les Etats-Unis puissent allouer certains fonds au gouvernement haïtien. Le congrès américain avait récemment invité le gouvernement haïtien à montrer des progrès dans le cadre du processus électoral et en d'autres points, sous peine de voir suspendre les supports financiers du gouvernement américain au pays.
« Le gouvernement de la République d'Haïti respecte l'indépendance de la justice; et le gouvernement de la République d'Haïti est en train de lutter contre la corruption et d'améliorer la gouvernance, y compris l'adoption de la loi anticorruption pour permettre de poursuivre des fonctionnaires corrompus et d'instaurer la transparence financière et les exigences de responsabilité financière dans les institutions publiques », informe cet avis qui sera publié dans le registre fédéral avant que des copies soient transmises aux commissions des finances du Congrès.
Quelques jours avant les déclarations du chef de la diplomatie américaine, le Représentant spécial du secretaire général des Nations unies en Haïti, Mme Sandra Honoré, ainsi qu'un groupe d'ambassadeurs réputés influents avaient pris note des progrès réalisés dans le processus électoral. Ces personnalités de la communauté internationale ont aussi encouragé les différents acteurs politiques à œuvrer en vue de la réalisation des élections d'ici la fin de l'année.
« La Représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies et les autres membres de la communauté internationale en Haïti représentés au sein du «CORE Group » (les ambassadeurs du Brésil, de l'Espagne, des Etats-Unis d'Amérique, de la France, et de l'Union européenne, le chargé d'affaires a.i. du Canada, et le Représentant spécial de l'Organisation des Etats américains) prennent note du fait que par arrêté en date du 6 mai 2014, le président de la République a procédé à la formation du Conseil électoral provisoire », peut-on lire dans le communiqué daté du 9 mai.
« Suite à la formation du CEP et au discours à la nation du président de la République du 6 mai, le CORE Group note que le processus électoral est lancé. Il revient maintenant aux acteurs politiques haïtiens, à tous les niveaux, de prendre toutes les mesures nécessaires afin d'avancer vers la tenue des élections législatives partielles, municipales et locales au plus tard le 26 octobre 2014», écrivent ces représentants de la communauté internationale. Ils ont du coup recommandé la poursuite du dialogue entre les acteurs politiques, ce pour encourager la confiance mutuelle et la réalisation des élections.
« La non-tenue des élections cette année impliquerait la caducité du Parlement en janvier 2015, une éventualité que les partenaires d'Haïti se refusent à considérer. Les membres du CORE Group réitèrent leur soutien au processus électoral du point de vue financier, technique, logistique et sécuritaire », conclut le communiqué.
Même le Venezuela, toujours très réticent à se positionner dans les débats politiques, a tenu à saluer l'installation du Conseil électoral provisoire. L'ambassadeur vénézuélien, qui a rencontré la presse lundi matin, a déclaré que « le Venezuela comme pays démocratique salue la programmation des élections pour octobre prochain et l'installation du Conseil électoral provisoire ». L'ambassadeur Pedro Canino Gonzales a encouragé les différentes parties à œuvrer en vue de rendre possibles les élections comme prévu.