Une situation de répression pré-électorale règne dans les Communes de la Grande-Rivière du Nord, de Dondon, et de Pignon.
Plusieurs jeunes qui contestaient le mode de formation du Bureau Electoral Communal (BEC) de leur commune font, aujourd'hui, l'objet de poursuites judiciaires partisanes. Des mandats d'arrêt ont été émis contre eux par des juges partisans plantés par les ex-députés dont les bilans sont pitoyables et, qui ayant atteints la fièvre de réélection, ont choisi de persécuter des citoyens de leur commune, parfois, anciens supporteurs, d'attentat contre le local de l'institution électorale communale.
La folle décision du Conseil Electoral Provisoire de Mr. Max Mathurin de reconduire, sans enquête, les membres de tous les BED et BEC du pays est une erreur grave capable d'affecter la crédibilité des prochaines joutes. Au niveau des communes, les responsables électoraux sont des fanatiques connus des députés sortant. Ces derniers avaient utilisé leur influence pour imposer de façon indécente des membres de leur famille, leur chauffeur et des membres de leur garde rapprochée comme membres des Bureaux Electoraux Communaux.
Dans des villes comme la Grande Rivière du Nord, Pignon et Dondon, des députés, "élus'' en 2010 suite à de vastes opérations de fraudes massives, cherchent, une fois de plus, à rééditer leur forfait en faisant main basse sur les BEC.
La stratégie est la suivante:
1- Imposer des partisans inconditionnels comme membres du Bureau Electoral Communal (BEC).
2- Utiliser des juges et Commissaires du gouvernement qu'ils avaient implanté au sein du judiciaire pour terroriser les jeunes qui osent contester la composition du BEC en émettant des mandats d'amener contre eux.
Tout part d'une mise en scène d'attentat contre le local du Bureau Electoral Communal. Des incidents souvent montés de toutes pièces dans le but de contraindre leur potentiels adversaires à l'exile et/ou au silence. Cette pratique prévaut actuellement un peu partout dans le Nord, notamment, au Dondon et à Pignon. Il suffit de contester, de dénoncer ou de critiquer, des choses pour que les ex-députés concoctent eux-mêmes des actions criminelles ou délictueuses afin de vous accuser d'attentat contre le local du BEC, justifiant ainsi l'émission de mandats d'amener.
Au seuil des élections qui doivent être tenues dans la transparence, l'honnêteté et dans le respect des libertés démocratiques (y compris doit à la contestation sur une base légale), la réalité qui prédomine à la Grande-Rivière du Nord, au Dondon et à Pignon est inacceptable. Il s'agit ici d'un très mauvais présage pour le gouvernement qui devra trancher entre des potentiels parlementaires contestés et illégitimes, "élus" grâce à des actions criminelles et les aspirations démocratiques du peuple haïtien.
Avec plus de 10 millions de gourdes accordées par l'exécutif chaque années et cela depuis environ 4 ans, les ex-députés devraient avoir un bilan acceptable pour être réélus dans leur circonscription respective. Ces ex-députés qui coutent une fortune à la nation sont un frein au développement économique du pays en raison notamment de leur comportement délinquant. La stabilité en Haïti passe par de bonnes élections, des compétitions libres, le droit des opposants de critiquer, de proposer, et de concourir, dans le calme et la sérénité avec les ex-députés lors des prochaines élections - sans s'inquiéter pour la sécurité de leur personne et leurs biens, tout comme de ceux de leurs supporteurs.
Haïti doit rompre avec cette pratique qui consiste à créer des événements criminels capables de justifier les persécutions politiques au moyen de l'appareil judiciaire. Le judiciaire doit être un instrument de stabilisation, une institution de promotion des droits universels, d'équité, et de libre arbitrage dans son application de la règle de droit entre les parties en conflits. Dépourvu d'un judiciaire noble, Haïti ne pourra pas être compétitive dans sa quête d'attirer des capitaux étrangers pour financer des investissements, la croissance économique, et réduire la pauvreté extrême.
A la Grande-Rivière du Nord, la population dénonce l'existence d'un gang dénommé LAME ZO REKEN qui permet à l'ex-député de terroriser ses adversaires. Il est vrai que la situation politique est exceptionnelle, mais il est temps que le pouvoir central -- le CSPN (Conseil Supérieur de la Police Nationale) et de la Présidence, affronte cette délinquance politique qui risque de causer des dégâts structurels au pays. De paisibles jeunes, supporteurs naturels de la cause démocratique et du pouvoir en place sont continuellement persécutés par des membres de gangs agissant en toute impunité. Les partisans du pouvoir en place sont sans directive étant donné qu'ils sont persécutés par un ex-député se réclamant du pouvoir en place, et qui selon eux, n'agit pas dans le sens du progrès.
Les prochaines élections doivent être une opportunité pour que de jeunes leaders puissent émerger, mais pas un exercice de pérennisation du statut quo ex ante. Des jeunes doivent pouvoir s'organiser, critiquer, et solliciter, en toute liberté, le vote de la population. C'est une erreur de vouloir verrouiller, le système électoral avec l'idée de réélire des parlementaires coûteux, improductifs et corrompus et, dont la présence fait plus de mal au développement du pays étant donné qu'ils n'avaient pas contribué dans patrimoine législatif du pays alors qu'ils percevaient leur chèque, des frais et des avantages liés à leur fonction de prédateurs des pauvres. Une fois de plus, il faut des élections libres et inclusives qui garantissent la stabilité politique et la baisse des tensions sociopolitiques. Cela implique la création chez le perdant d'un sentiment que sa défaite électorale découle d'un rejet ou d'une sanction de la population souveraine de sa circonscription n'ayant pas voté en faveur de ses propositions et sa vision du future.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
22 février 2015
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) dixit Abraham Lincoln.