dimanche 10 octobre 2010

Haïti-Pédophilie : Le Ministre de la jeunesse Lescouflair, toujours sur le banc des accusés. Par Cyrus Sibert


(Photo du Ministre Evans Lescouflair)


Haïti-Pédophilie : Le Ministre Evans

Lescouflair, toujours sur le banc des accusés.

 

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr

Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle.blogspot.com

 

Personne ne saura la vérité sur les accusations de viol et de pédophilie portées contre le Ministre Evans Lescouflair par M. Dor et d'attouchement sexuel sur son neveu de 16 ans. Le classement sans suite du dossier de l'acte d'accusation contre l'homme fort du ministère de la Jeunesse et des sports ne fait que renforcer le doute sur son innocence. Les manifestations des membres du parti politique KOMBA, sans compter les supporteurs qui à longueur de journée intimident  les plaignants qui ont porté plainte sont plus que tendancieuses. Le mineur de 16 ans qui est à la base de ce scandale doit surement se sentir terrorisé.  Le déferlement de supporteurs menaçants arguant que ceux qui se disent victimes font partir d'un complot ourdi par des sénateurs de l'opposition contre le pouvoir en place a altéré le principe d'égalité devant la justice. La mise en scène d'un ministre exemplaire prêt à répondre au juge sur une accusation portée contre lui n'a pas atteint son objectif. Le classement sans suite du dossier faute d'évidence dans le certificat médical du plaignant pourrait être interprété comme une fuite en avant pour éviter une enquête en profondeur et un jugement de l'accusé pour les faits qui lui sont reprochés. Car nous savons tous, les difficultés techniques pour un médecin haïtien de diagnostiquer ce genre de cas.


Dans le dossier Douglas Perlitz, le médecin était incapable de dire si le sang aperçu au niveau de l'anus d'une victime hospitalisée, après avoir été sodomisée, était d'origine anale, rectale ou abdominale. Aux journalistes de Connecticut Post, il avait déclaré : « Nous ne pouvons pas dire avec précision l'origine du sang, nous n'avons pas des équipements appropriés. Parfois, nous sommes obligés de faire une touchée qui n'apporte pas trop de précision sur la localisation de la lésion ». Aussi, est-il possible que le jeune terrorisé décide de porter plainte après plusieurs rapports. A ce moment, il peut ne pas y avoir des lésions visibles, ni d'hémorragie. C'est la raison pour laquelle les enquêteurs dans le dossier Perlitz ont beaucoup mis l'accent sur le parcours de l'accusé, ses fréquentations, ses rapports avec d'autres jeunes et ses vices cachés, sa vie en générale.

 

Un observateur averti ne comprendra pas cette logique du Parquet de Port-au-Prince à vouloir nous faire croire que le certificat médical est l'unique preuve matérielle capable de justifier le transfert du dossier au Cabinet d'instruction.  La concordance des témoignages recueillis de sources diverses devrait en être une. Et le seul moyen d'arriver à percer l'écran de fumée habituel érigé par les prédateurs sexuels est de lancer une enquête approfondie. Que fait-on des mobiles de ceux qui ont porté plainte ? Comment expliquer que deux hommes, dont un mineur, acceptent d'affronter les stigmates liés à l'homosexualité pour accuser un ministre ? Pourquoi a-t-on préféré classer le dossier au lieu de mener une enquête sur la vie et l'environnement du ministre, sur les témoins, sur la vie et l'environnement des plaignants… ? Il serait utile d'établir les liens qui existent entre les plaignants et les membres de l'hypothétique complot contre Lescouflair.


La révocation pour détournement de fonds au Centre d'appui à la jeunesse qui aurait motivé Willio Dor à se venger de son patron en inventant un viol imaginaire, selon la thèse des Avocats de la défense, était intervenue le 2 janvier 2010, un jour férié chômé en Haïti, au cours duquel les administrations sont censées rester fermées. Déjà, une incohérence de la défense qui justifie l'ouverture d'une enquête judiciaire.


De plus, même quand il y aurait complot pour détruire le ministre, le fait reproché est-il une invention ? On comprend mal ces plaignants prendre le risque d'attaquer un ministre sans avoir une base pour lancer leur accusation. Une enquête du juge d'instruction pourrait établir les fondements de l'accusation, les motivations de ceux qui ont porté plainte. Lors même qu'un groupe de parlementaires aurait utilisé  un quelconque rapport illégal entre le ministre et un mineur pour le faire tomber n'élimine pas le caractère répréhensible de son acte. Le mineur peut à un certain moment accepter de se livrer à des relations homosexuelles et ensuite, pris de remord ou se sentant trahi par son partenaire qui n'a pas tenu ses promesses, décide de tout dévoiler. Là encore la responsabilité pénale du ministre resterait entière. En Haïti, nous avons la bestialité d'utiliser l'acquiescement du mineur pour banaliser les actes pédophiles. Ce qui est une monstruosité, vu que même quand le mineur aurait insisté pour avoir une relation sexuelle avec un adulte, ce dernier n'est pas moins coupable. Il est donc passible de peine prévue par la loi.

 

Pour ceux qui résident en Haïti, des rumeurs sur des comportements interprétés comme homosexuels de Monsieur Evans Lescouflair ne datent pas d'hier. Ce scandale devrait offrir une bonne occasion pour faire le point sur la pertinence de ces rumeurs afin d'établir un lien entre les faits reprochés et le comportement de l'accusé. On devrait pouvoir casser la carapace de la vie de l'homme pour mieux juger ses aptitudes à diriger le ministère de la jeunesse et des sports.


Des partisans de M.Lescouflair (Photo: Moranvil Mercidieu)


Dans un pays aussi corrompu comme Haïti, le comportement des membres du parti KOMBA ou d'autres manifestants peut être facilement être compris. La pauvreté et la précarité en Haïti dénaturent les gens. Ils sont ainsi prêts à tout pour conserver leurs avantages et privilèges. Toutefois, cette militance pour éviter que la lumière soit faite sur une accusation aussi grave restera comme une tache d'huile dans l'histoire du parti. Les arguments utilisés par le Directeur Exécutif du Parti faisant croire qu'une telle accusation chercherait à détruire le pouvoir en place est surréaliste et illogique. A qui peut-on faire croire qu'un régime aussi puissant et supporté par la MINUSTAH puisse être renversé par un scandale de ministre pédophile ?

 

Cette victoire à la Pyrrhus du Ministre de la jeunesse et des sports ne lui rend pas service. Les intimidations contre le médecin Dr Jorden's Jean-Baptiste de l'HUEH qui a décerné le certificat médical et les plaintes contre les plaignants sont autant de réactions hâtives qui mettraient le « doute raisonnable » contre l'accusé. A tort ou à raison, le ministre a évolué suivant la tendance traditionnelle des prédateurs sexuels accusés ; à savoir : 1- dénoncer un complot pour confondre la société civile et les organisations des droits humains, 2- constituer une batterie d'avocats pour jouer sur les procédures et 3- lancer une guerre d'usure en vue de décourager le plaignant, 4- organiser une démonstration de force en terme d'appui social impressionnant et radical, une tache facile vu que ces genres de vices sont supportés par une organisation de type « société secrète » composée de personnes liées par le chantage donc l'omerta, 5- attaquer et intimider le plaignant tout en cherchant à lui proposer un arrangement dans le but de finir rapidement avec le dossier , 6- manœuvrer pour éviter un jugement sur le fond.

 

On peut toujours utiliser le pouvoir et une batterie d'avocats pour faire cesser les procédures judiciaires et rester en liberté dans un pays sous la coupe d'un système judiciaire corrompu et inféodé aux pouvoirs constitués, toutefois, l'opinion publique -nationale et/ou internationale - exigera plus que des manœuvres tendancieuses pour vous rendre votre légitimité. En ratant cette chance de faire la lumière sur les accusations d'abus sexuels et de pédophilie portées contre lui, dans l'esprit de tous ceux qui peuvent se faire une idée des rapports justice/pouvoir politique en Haïti, Evans Lescouflair reste sur le banc des accusés. Au Cap-Haïtien, on l'appelle déjà Lucifer.

 

RÉSEAU CITADELLE (Le Ré.Cit.), le 10 Octobre 2010, 16 heures 07.

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

samedi 9 octobre 2010

Haiti-elections : lettre de 40 membres de la Chambre des representants a Hillary R. Clinton.

 Dear Secretary Clinton:

We are writing to express our concerns about the November 28 presidential and parliamentary elections in Haiti.

We believe it is imperative that these elections be free, fair, and inclusive, and result in a government that is legitimate and perceived as legitimate.

The November 28 elections are particularly important to re-establish an effective legislature, establish political accountability for the expenditure of large amounts of money, and resolve Haiti's current societal disputes in a peaceful and democratic manner.

As it currently stands, Haiti's Provisional Electoral Council (CEP) has decided to exclude candidates from over a dozen political parties from participating in the elections, including Fanmi Lavalas, Haiti's largest political party. The exclusion will undermine both Haitians' right to vote and the resulting government's ability to govern.

Last November, the CEP, which was appointed through a process not recognized in Haiti's Constitution, excluded 14 parties from parliamentary elections then scheduled for February 2010, without providing a written, comprehensive explanation. Although those elections were postponed and rescheduled for this November 28, the CEP refused to revisit the disqualifications, which have been widely condemned by civil society and parties across Haiti's political spectrum. A previous CEP, with many of the same members, also excluded Fanmi Lavalas and other parties from Senatorial elections in April 2009. Haitian voters boycotted, and most observers estimated a 3-6% voter turnout.

Although some may argue that Haiti has more pressing problems, allowing flawed elections now will come back to haunt the international community later. Haiti's next government will be called upon to make difficult decisions in the reconstruction process that will have a lasting impact on Haitian society, such as land reform and allocation of reconstruction projects among urban and rural areas. Conferring these decisions on a government perceived as illegitimate is a recipe for disaster.

Haiti's next government will also have to ask its citizens to make sacrifices, such as losing land through eminent domain, or take risks, such as relocating to a new displacement camp. Citizens are unlikely to sacrifice for or trust a government that obtained power through dishonest means.

President John Kennedy famously remarked, "Those who make peaceful revolution impossible will make violent revolution inevitable." Running transparently unfair, exclusive elections, with the support of the international community, will leave many Haitians to conclude that they have no choice but to protest the elections and the consequent government through social disruption. That disruption threatens to severely limit such a government's ability to govern, and imperils the United States' past and future investments in Haiti's reconstruction.

The CEP and international community must also ensure that all Haitians entitled to vote are afforded the opportunity to do so. This includes all those who have lost their voting cards and other identity documents in the earthquake this year, as well as those who have turned 18 since the last elections in 2006.

We are particularly concerned that the 1.5 million people who have been internally displaced have access to identity cards and polling stations close to the camps where they live so that they can vote. This is also essential to holding legitimate elections.

We call on you to make a clear statement that elections must include all eligible political parties and ready access to voting for all Haitians, including the displaced. The United States government should also state unequivocally that it will not provide funding for elections that do not meet these minimum, basic democratic requirements. 

Sincerely,Maxine Waters; Donald Payne; William Delahunt; Barbara Lee; Debbie Wasserman Schultz; Alcee L. Hastings; Charles B. Rangel; Jan Schakowsky; Dennis Kucinich; Hank Johnson; Jim McDermott; Yvette D. Clarke; John W. Olver; Keith Ellison; Sam Farr; Donna M. Christensen; Raúl Grijalva; Michael Honda; Betty McCollum; Laura Richardson; Alan Grayson; Chellie Pingree; Eleanor Holmes Norton; Danny K. Davis; Sheila Jackson Lee; Elijah Cummings; Carolyn Cheeks Kilpatrick; Lynn Woolsey; Chaka Fattah; Fortney "Pete" Stark; Al Green; Stephen Lynch; Donna F. Edwards; John Lewis; Bob Filner; Diane Watson; Bennie G. Thompson; Tammy Baldwin; John Garamendi; Bobby L. Rush; Jesse L. Jackson Jr.; Bart Gordon; Melvin L. Watt; Corrine Brown; Lucille Roybal-Allard

Members of Congress

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Envoyé par mon BlackBerry de Digicel

Flash! Cap-Haitien : Nouveau kidnapping après l'arrestation de Willy Etienne.

Flash! Cap-Haïtien : Nouveau kidnapping après l'arrestation de Willy Étienne.    

Environ un mois  après l'arrestation de Willy Etienne, la police dans le nord vient d'enregistrer un cas de kidnapping.

Il s'agit de Wilbert Merzilus, un pasteur de la localité de « Boné du Gal » zone Madeline, non loin de Quartier-Morin. Il aurait été kidnappé à l'entrée de sa maison dans la nuit du 8 octobre 2010 et libéré, dans la soirée du même jour, dans la commune de Pignon.

Ses ravisseurs auraient voulu se rendre à Maïssade dans le Plateau central quand ils auraient rencontré des difficultés liées à une rivière en crue. Ils auraient transité par Saint-Michel de L'Atalaye.

Le pasteur aurait payé une somme de 8000 dollars américains dans la nuit même pour être  retrouvé menotté dans la matinée de ce samedi 9 octobre 2010. La police enquête sur ce nouveau cas de kidnapping.

Wilbert Merzilus est un haïtien-américain originaire de Marmelade. Il est marié à une missionnaire américaine avec qui ils gèrent une maison d'accueil pour des missionnaires, des églises, des écoles et plusieurs autres projets de bienfaisance.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haïti.
www.reseaucitadelle.blogspot.com
9 octobre 2010 - 9 heures 16 A.M.

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
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WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

L'émergence d'une classe politique, une nécessité pour Haïti.


On ne change pas une équipe qui gagne, dit-on. Mais lorsqu'une équipe ne peut pas donner de résultat, on est obligé de la changer, dis-je. En politique, lorsqu'on reconduit quelqu'un en poste, cela sous-entend qu'on était satisfait des performances de la personne et on la retourne en fonction, qu'elle soit élective ou nominative, pour continuer ou terminer le travail qu'il a commencé. Est-ce le cas en Haïti? Si la réponse est non, d'où la nécessité de l'émergence d'une nouvelle classe d'hommes aux affaires politiques de ce pays
   
Haïti: Avant le mardi 12 janvier, il suffisait de visiter ou d'habiter pendant un certain temps en Haïti pour se rendre compte de la situation catastrophique du pays. Plus de la moitié de la population vivait dans l'extrême pauvreté. Haïti n'était plus le pays essentiellement agricole qu'elle était durant le début du 19e siècle. La société se trouvait chaque jour confronté à des problèmes d'insécurité, au coût élevé de la vie, l'analphabétisme, la corruption et d'enrichissement illicite de leurs mauvais dirigeants. Le taux de mortalité en Haïti était très élevé. Près d'un million d'enfants en âge scolaire n'avaient pas accès à l'instruction de base. Moins de 35% de ceux-là qui sont scolarisés arrivaient à peine à atteindre la 5eme année fondamentale. Environ 80% des élèves fréquentaient des écoles privées alors que l'article 32 de la Constitution de 1987 stipule que l'instruction sest gratuite. Pour un pays sans emploi où les gens vivaient dans l'extrême pauvreté, le cout de l'instruction était très élevé pour les familles. De 1804 jusqu'à cette date, les enfants en âge de scolarisation ont toujours été négligés. Seule une faible minorité des enfants et des jeunes bénéficiaient d'une scolarité effective et consécutive. Haïti n'avait pas assez d'écoles et de professeurs compétents. Ce n'était pas seulement au niveau de l'éducation que le bilan était lourd. Dans tous les domaines de la vie nationale, la situation était catastrophique. Tout ça était le résultat de plus de 200 ans de mauvaise gouvernance. Mais les 35 secondes du tremblement de terre du 12 janvier ont mis a nu et montrent très clairement comment les autorités haïtiennes sont incapable de diriger les 27,750 km2.

Le « moi » ou l'individualisme est très poussé chez l'haïtien. Que ce soit en Haïti ou à l'extérieur, l'Haïtien aime parler de lui-même et de sa réussite personnelle. Je suis la fille de monsieur ou de madame... Mon fils a été de chez les...Je conduis la voiture de l'année. J'habite dans les hauteurs de... Pendant qu'ils passent la majeur partie de leur temps á parler de leur réussite, ils n'ont même pas eu le temps pour voir, négativement, le développement des bidonvilles etdes marchés publics près de chez eux. Cela ne les intéresse pas puisque ils peuvent toujours acheter un ticket pour aller se soigner à l'extérieur. En quoi cela peut-il les intéresser puisqu'ils peuvent payer les meilleures universités pour leurs enfants. Pour eux, environnement, infrastructures, décentralisation, justice sociale etc. ne sont que de simples mots.

Bref, il y eut le 12 janvier. Selon Daly Valet dans l'éditorial du Matin 'Ras-le-bol' du lundi 19 avril 2010 « Le séisme du 12 janvier a assené le dernier coup de pioche fatal à ce qu'il restait de Port-au-Prince. Notre capitale était devenue une sorte de poubelle à ciel ouvert. En fait, ce tremblement de terre n'a fait qu'apporter une signature naturelle à un acte de décès dressé par les habitants de la ville eux-mêmes et ses gestionnaires successifs depuis 1986. Cette descente ininterrompue aux enfers est à inscrire dans l'ordre des dommages directs et collatéraux de l'incurie et de la mal gouvernance. Les élites militaires putschistes, la gent lavalassienne et cette ribambelle d'objets politiques volants non identifiés de l'ère post-duvaliérienne n'ont fait que se servir grassement, mais non servir gracieusement. De l'État central aux municipalités, la République dans son entièreté, une et indivisible, périclitait. Jusqu'à l'actuelle dislocation. Désastres transversaux. Marasmes multisectoriels. Absence de vision ? Incompétence ? Quelle qu'en serait la cause, le bilan de ceux-là qui se disputaient et se tuaient pour le contrôle des vestiges de l'État bancal et atrophié duvaliérien est là. La crise de gouvernance et l'inconséquence des élites. Le pays et sa capitale implosaient parce que médiocrement administrées".

Lorsqu'on grandissait en Haïti durant les années 1980, on savait nous présenter le gouvernement de Jean-Claude Duvalier comme responsable de tous les maux du pays. Etant un gouvernement rétrograde, donc on voulait son départ. Pensant qu'une fois parti, la situation socio économique des classes défavorisées allait être différente, mais la classe politique de l'opposition avait elle une certaine préparation ou programme pour assurer la transition de celui qui entre père et fils avait dirigé le pays pendant presque trente ans. En quittant le pays, il y eut donc après le départ de Jean Claude Duvalier le 7 février, une absence de leadership. Remplacé par un gouvernement civilo-militaire appelé Conseil National de Gouvernement (CNG), ce Conseil, avec un mandat de deux ans, avait pour mission, de refaire le tissus social, doter le pays d'une nouvelle constitution et du même coup le sécuriser pour l'organisation des élections libres, honnêtes et démocratiques. Le Conseil était composé de: le Lieutenant Général Henry Namphy, président, les colonels, Williams Régala, Prosper Avril, Major Max Vallès, Ingénieur Alix Cinéaste et professeur, Me. Gerard Gourgue.

Dans son discours inaugural, Namphy déclarait que « L'Armée ne nourrit aucune ambition politique et demeure au service des intérêts supérieurs de la Patrie ». Si certains voyaient dans ce discours une garantie comme quelqu'un qui allait conduire Haïti vers la démocratie et la croissance économique, déjà, les plus prudents de la classe politique se méfiaient du gouvernement de transition. Historiquement les expériences avec les militaires au pouvoir se révélaient toujours négatives, donc déjà on parlait de Duvalier sans Duvalier. Le gouvernement de transition serait t-il en mesure de combler le fossé de presque deux cents ans d'inégalités entre ceux là qui possèdent et ceux qui n'ont rien. Le général Namphy avait- il la possibilité, l'expérience et la bonne volonté pour répondre aux attentes du peuple haïtien qui a tant souffert des vingt neuf années de dictature des Duvalier ? Serait-il en mesure de se conduire en vrai chef capable de prendre les bonnes décisions pour le pays ou une poupette facile d'être influencée et intimidée par les macoutes et la communauté internationale ?

De concert avec les forces rétrogrades du pays, le régime militaire allait s'identifier et montrer son vrai visage. « Banboch demokratik lan fini », déclarait le président du Conseil. Influencé par la politique extérieure des grandes puissances occidentales et la maladresse des politiciens de la gauche haïtienne aussi bien de l'inexpertise des militaires á diriger, l'attente du peuple haïtien ou l'euphorie 1986 s'allait s'évanouir.

L'arrivée des activistes et hommes politiques venant de la diaspora qui pour la plupart étaient exilé pour leur opposition face au régime des Duvalier, était porteur d'espoirs. Malheureusement une fois arrivés au pays, bon nombre d'entre eux s'étaient noyés dans la grande bataille pour la lutte du pouvoir.

Sur le terrain, quant a certains activistes et dirigeants de partis politiques, de concert avec ceux de la diaspora, pour faire obstacle aux élections, a travers certaines organisations populaires a tendance de gauche, dépassée par l'évolution du temps, ils pensaient encore qu'une révolution politique ou la prise du pouvoir pouvait encore se faire par des luttes armées comme à l'époque de la guerre froide. Ainsi le boycottage de l'élection faisait son chemin par certaines organisations et associations qui se réclamaient de la masse. On assistait pendant les mois qui suivent la création du Conseil Électoral Provisoire à des déclarations codées de la part de certains leaders de partis politiques opposant à des élections. La tactique du double langage continuait comme á l'époque de la formation des constituants pouvant travailler sur la charte constitutionnelle. Avant c'était non á la constitution pour finalement dire non aux élections. Nous n'allons pas aux élections avec les militaires. Il nous faut un autre gouvernement capable d'organiser des scrutins libres et démocratiques, réclamaient les leaders politiques et les organisations á tendance gauchiste.

L'armée dans sa politique traditionnelle comme elle l'avait fait en 1957 pour le docteur François Duvalier, voulait effectivement organiser des élections orientées, dirigées pour un candidat. L'hypocrisie et la mesquinerie du jeu de double langage des leaders de la classe politique á pouvoir participer aux élections a, dans une certaine mesure, désamorcé l'atmosphère électoral et du même coup facilité l'armée dans leur jeu macabre. Au lendemain même du 7 février, certains dirigeants de la classe politique haïtienne qui se réclamaient de la gauche ou du secteur démocratique, ont toujours été indécis en terme de leur participation effective au le processus démocratique. Avec les discours démagogiques de révolutions et changement des conditions de la masse, ils n'étaient toujours pas d'accord surles moyens pour accéder au pouvoir. Dans leurs prises de position toujours codées et empreintes du double langage et de marronnage, il y a certains qui préconisaient la prise du pouvoir par la force et d'autres qui voulaient le prendre par le processus électoral, mais avec la faveur bien entendu de l'armée et de la communauté internationale.

Même lorsqu'ils s'unissaient certaines fois contre le régime militaire de transition pour protester ou dénoncer certains abus et violation des droits humains, le conflit entre ceux qui voulaient arriver au pouvoir par la force et la voie électorale était le cheval de bataille de tout un groupe de politiciens. Ceux qui voulaient aller aux élections étaient le plus souvent décriés et insultés comme vendeurs de patrie ou bien 'machan-n peyi'. Comme l'idée du « rache manyok » lancé par l'opposition avait échoué, donc il fallait trouver un moyen pour faire obstacle au Conseil National de Gouvernement. D'une façon voilée, mais moins enflammée et radicale, certains leaders qui hier encore parlaient leur double langage de anti-élections, ont rapidement changé de discours, façon de laisser la porte ouverte ou de courtiser cette même armée, dans l'exercice des élections tant décriées.

Comme les militaires ne pouvaient pas contrôler la machine électorale de 1987 et diriger le vote populaire, de concert avec les tontons macoutes, ils ont planifié et perpétré le massacre 'de la ruelle Vaillant'. Le même jour, général Namphy annonçait la caducité du Conseil Electoral Provisoire. Rapidement un autre conseil électoral de facto fut créé pour organiser les élections bidons du 18 janvier qui devaient porter au pouvoir le professeur Lesly François Manigat

Le gouvernement de Lesly Manigat
           
      Au matin du 7 février 1988, c'était dans l'indifférence totale que le Professeur a prêté serment comme le premier président élu post Jean-Claude Duvalier, devant un parlement que le peuple et la communauté internationale ont considéré comme illégitime. « La fin justifie les moyens ». Mais quand on arrive au pouvoir comme dans le cas des élections illégitimes du 18 janvier, les moyens étaient vraiment limités et impossibles à justifier. La fin justifie que le professeur était incapable de diriger une Haïti où les militaires ne voulaient pas retourner dans leurs casernes, et, conformément aux normes internationales, suivant le contexte du nouvel ordre mondial, et remettre le pouvoir à un gouvernement civil, issu d'élections libres, honnêtes et démocratiques.

La gestion du pouvoir politique issue des élections du 18 janvier 1988 s'avérait difficile et même impossible. Deux choses handicapaient le gouvernement du professeur Manigat : La crédibilité des élections qui l'ont emmené au pouvoir et l'impopularité du président. La légitimité des élections qui ont emmenés le président au pouvoir avait été questionnée par la communauté internationale aussi bien par les forces politiques d'Haïti, questionnement qui a mis les nouveaux élus que de l'exécutif et du législatif en isolement. Impopulaire nationalement et isole par la communauté internationale, le professeur était arrivé au pouvoir dans un contexte très difficile. Comme le président n'avait pas la légitimité, donc les bailleurs de fonds ont été timides au déblocage d'aides financières qu'avait besoin le régime pour exécuter son programme. On lui reprochait d'arriver au pouvoir à partir des élections non crédibles, mais il paraît être le seul à avoir une idée de la bonne gouvernance des choses publiques.

Le gouvernement de Namphy II

Mis sur le banc de touche pendant les vingt neuf années des Duvalier pour jouer un rôle de second et de complices des dictateurs dans les actes criminels et violations des droits du peuple haïtien, une fois au pouvoir en 1986 après le départ de Jean-Claude Duvalier, l'armée ne voulait plus rester dans les casernes. Le coup contre Manigat, le 20 juin, par ceux-là même qui avait organisé les élections truquées pour le porter au pouvoir, retourne avec le général Namphy au pouvoir pour une seconde fois, pour continuer ses exactions et ses basses oeuvres qui ont été bien sûr interrompues pendant les quelque mois du gouvernement civil de Manigat. Tout portait a croire que le second mandat de ces militaires sans vision sera un gouvernement de répression où les macoutes et les nostalgiques duvaliéristes retourneraient au pouvoir pour continuer le duvaliérisme sans Duvalier.

Le gouvernement du général Avril

A la faveur d'un coup orchestré par un groupe de soldats, manipulés par des officiers mesquins de la hiérarchie militaire, qui se réclamaient de la base progressiste des forces armées d'Haïti (Fad'H), Prosper Avril est arrivé au pouvoir. C'était le tour de « l'intelligent Avril ». Non seulement le général n'avait pas de programme pouvant répondre aux desideratas du peuple, mais il ne voulait non plus organiser des élections. Heurté à une classe politique qui voulait des élections et une population assoiffée de changement, le Général Avril devait, après plusieurs jours de manifestations, quitter le pouvoir le 10 mars 1990.

Le gouvernement de Ertha Pascal Trouillot

Avec l'investiture du Juge Ertha Pascal Trouillot au Palais national, elle était devenue la première femme à pouvoir occuper ce poste. Le défi qu'attend le gouvernement de Madame Trouillot était énorme. En dépit de l'origine du gouvernement qui était le fruit d'une large consensus entre tous les secteurs et acteurs de l'élite politique, l'administration de Madame Trouillot était incapable de faire appliquer la justice dans le pays. Arrivée à la première magistrature de l'Etat avec un pouvoir sans base de popularité puisque elle n'était pas de la trempe des politiciens traditionnels qui sont capable de manipuler les bases politiques pour pouvoir contrôler certains dossiers importants dans la problématique haïtienne, le nouveau locataire du palais national était sans marge de manoeuvre face à une force militaire qui avait pris goût au pouvoir politique. En dépit de ce qu'on peut dire ou penser de la gestion de Madame Trouillot, en moins de dix mois, avec l'aide de la communauté internationale, son gouvernement a pu organiser les élections générales du 16 décembre 1990. Elections qui devait porter au pouvoir le populaire prête, Jean-Bertrand Aristide.

Aristide au pouvoir

C'est dans un atmosphère de fête et de réjouissances dans tout le pays et dans les communautés haïtiennes en diaspora que le gouvernement sorti des élections du 16 décembre d'abord, au palais législatif au Bicentenaire, ensuite pour les cérémonies religieuses, à la Cathédrale de Port-au-Prince le 7 février 1991. Le nouveau gouvernement avait-il l'expérience et la volonté pour opérer les réformes nécessaires tant souhaité par les masses défavorisées. D'un activisme militant au verbe enflammé de « makout pa ladan'l, anba inperyalis » à la présidence, le père Arisitide devenu président savait-il exactement les responsabilités qui l'attendaient au lendemain même de son investiture du 7 février.

Après presque deux cents ans de luttes d'une nation déchirée par la misère et l'inégalité entre ceux-là qui possèdent et ceux-là qui n'en ont rien, le 7 février 1991, les destinées du peuple haïtien ont été remises au chef Lavalas. Avec une vote massive de 67% aux élections générales du 16 décembre, président Arisitde pensait qu'il avait le plein feu vert de décider de la moindre petite chose des institutions du pays. Arrivé au pouvoir sur une base populiste. Dans un premier temps c'etait « tim tim bwa chèch, twa woch di fe e grès kochon ki kwuit kochon. Pour finalement arriver à « si pa gen la pè nan vant, pap kab gen la pè nan tèt. Autant de discours populistes vides de sens. Discours qu ne correspondaient pas aux réalités politiques et économiques d'un peuple sans emploi, sans grands centres hospitaliers et universitaires. De coup d'état au départ force, l'homme qui occupait la scène politique haïtienne pendant les années 90, laissait impression quelqu'un qui ne savait comment garder son pouvoir voire changer l'image du pays. Ainsi, le 29 février 2004 comme il survolait Cité Soleil en direction de son exil en Afrique du Sud, il laissait plus de misère dans son propre fief que lors du vol de Jean-Claude Duvalier pour la France en 1986. Il rentrait dans l'histoire comme quelqu'un, qui comme ses prédécesseurs, a échoué lamentablement.

René Préval

De « naje pou soti a gade m nan je map gade w nan je », René Préval et ses hommes ont dirigé le pays comme un président sans vision. Préval n'a pas pu ni pendant son premier ni au cours de son second mandat instaurer l'autorité de l'état comme il l'avait promis. Il n'a pas pu non plus empêché la corruption dans les institutions publiques. Le programme d'apaisement social était une simple illusion. Les bandits imposèrent leurs lois aux autorités. Au moment ou Préval, avec sa plateforme politique Espoir transforme en Unité, préparait les élections de février pour renouveler le tiers du sénat et les 99 députés, le pays avait été terriblement frappé par le tremblement de terre du 12 janvier. Si Préval est le seul après le départ de Jean Claude Duvalier a pouvoir boucler tous ses mandats de cinq ans, il apparait pourtant désorienté et sans options face aux défis d'une Haïti post séisme.

Abraham di se ase. Nou bezwen yon lòt klas politik

La maladresse et l'inefficacité des dirigeants post duvaliériens à résoudre les problèmes de base de la fonction régalienne ont conduit à une Haïti plus pauvre qu'avant 1986. Après plus de 20 ans post Duvalier, le bilan est lourd. Le résultat de ceux-là qui ont dirigé Haïti a mis à jour l'incapacité de la classe politique, particulièrement du secteur populaire à diriger. Les institutions sont affaiblies. Port-au-Prince est devenue une ville poubelle ceinturée de bidonvilles.

Les bandits imposent leurs propres lois aux paisibles citoyens en passe a des problèmes économiques, vie chère et chômages. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le pays ne peut pas continuer à recycler les mêmes politiciens post Duvalier. Si cela continue, on retrouvera les mêmes résultats négatifs. A savoir une Haïti sans emploi, sans sécurité, sans écoles, sans infrastructures, des dirigeant arrogants et corrompus. Comme « les problèmes politiques sont les problèmes de tout le monde et les problèmes de tout le monde sont des problèmes politiques », donc on doit réinventer Haïti avec une nouvelle classe d'hommes dans les affaires publiques du pays. D'ou la nécessité de l'émergence d'une nouvelle classe politique.

Bien des années auparavant, l'Ambassadeur américain Brian Dean Curran anticipait l'idée d'une nouvelle classe politique. C'est dans cet ordre d'idées que dans son discours très significatif prononcé le 9 juillet 2003 lors d'une soirée d'adieu organisée par la HAMCHAM qu'il déclarait. "J'espère que les têtes froides prévaudront. Et j'espère que l'ultime incohérence, la nostalgie de l'ère duvaliérienne, n'induise personne à appuyer financièrement ou autrement, aucun rôle politique pour Jean Claude Duvalier. Le passage du temps ne devrait pas effacer les crimes. Les pages de l'histoire ne peuvent pas être retournées. Cherchez de préférence parmi vos incroyablement talentueux jeunes professionnels éduqués à Harvard, Columbia, Stanford, Georgetown et autres universités américaines, à la Sorbonne ou l'HEC, à McGill ou Laval, pour une nouvelle génération de leadership politique, éprouvés dans le creuset des idées modernes, mais maintenant en Haïti, préparant un meilleur avenir pour Haïti et non la pérennité, la nostalgie ou la revanche". Le peuple haïtien doit avoir une alternative entre ceux-là qui ont échoué pendant les vingt cinq dernières années dans la gérance des affaires publiques du pays et ceux-là qui peuvent apporter le changement et réinventer Haïti.

En reconduisant ces mêmes messieurs dans d'autres postes, le peuple saura qu'il a fait choix pou ke lekòl kontinye tonbe sou piti li. Mete mesye sa yo nan pouvwa ankò se pèmèt pa gen anyen ki fet pour résoudre le problème de l'insécurité, de la faim, du chômage et de l'électricité. Reconduire ces messieurs au pouvoir c'est donner un autre mandat de cinq ans à Préval ou à ces messieurs pour continuer à nous regarder dans les yeux et de nous dire de nager pour sortir. De Namphy a Préval, la classe politique traditionnelle avait 25 ans pour prouver son efficacité et ses compétences dans la bonne gouvernance des affaires politiques du pays. Malheureusement, ils ne savaient pas comment s'y faire. Le tremblement de terre du 12 janvier est le coup de grâce. Il montre que rien de sérieux ne peut sortir de ces messieurs. Donc après un quart de siècle, c'est le moment de remercier et renouveler le clientèle de la classe politique haïtienne de l'après 1986.

Prof. Ésaü Jean-Baptiste
younalot@yahoo.com

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

Commentary: Sustainable tourism as an effective tool for development:The case of Jamaica and of Haiti.

Commentary: Sustainable tourism as an effective tool for development:The case of Jamaica and of Haiti

Published on October 9, 2010
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By Jean Hervé Charles

"Tourism is for the Caribbean what oil is for the Middle East."

I have received from CMEx (Caribbean Media Exchange) last August a fellowship to attend from September 30 to October 4 the 19th annual gathering of hotel owners, journalists, government officials, academicians and students interested in the area of sustainable tourism to reflect and ponder about the future and the impact on growth and development of the industry. The fellowship included lodging and meals, not the airfare.

I approached the Ministry of Tourism in Haiti to contribute to my travel expenses in exchange for doing some promotion on behalf of Haiti and its tourist industry. I was told flat out that no money was available for such imitative. I also approached the ATA -- the association of travel agents and hotel owners. The president, Mr Jean Bernard Simonnet, received me with a Cuban cigar on hand, flanked with an arrogance that had the typical flair of a semi-French and semi-Haitian bourgeois attitude.

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Jean H Charles MSW, JD is Executive Director of AINDOH Inc a non profit organization dedicated to building a kinder and gentle Caribbean zone for all. He can be reached at: jeanhcharles@aol
I was scolded (as if I was the Haitian government!) for being so derelict concerning the growth of the tourism industry in the country. I refrained from responding accordingly because I plan to come back to Mr Simonnet to advocate for his releasing some of his parrots into the wild landscape of Labadie, completing the aura of enchantment that makes the area so mysterious and so idyllic to the thousands of tourists from the cruise ship of Royal Caribbean Line.

The beautiful hotel Cormier's Plage grooms on its grounds a nursery of outstanding parrots that outgrow their cage. Convincing the owner that it is a civic, indeed a divine duty to endow Haiti with this bounty is part of God' design to enrich this island with the nature and the species that made Christopher Columbus said in looking at the island for the first time: "Ayti! It is indeed marvelous!" This advocacy will be my calling until I succeed!

Getting into Kingston, Jamaica, the venue of the conference was not easy. I found to my surprise that the colonial way is the only way to go to Jamaica from Haiti, passing through Miami or New York. I opted for New York. So I ended up flying from Port au Prince to New York via Miami in one day and the next day I flew from New York to Kingston via Miami.

Going to Jamaica has always been for me like approaching a nirvana. I am reputed to have that je ne sais quoi penchant for the Jamaican women. I have publicly said that they represent the best that black women have to offer and to emulate: self assured, well integrated, self realized, they are confident in their feminism while not afraid to take care of business, of their men, their children and their churches!

Indeed, they people the customs as well as the immigration area; later I will find them all over the city with their fine black suits, mending the business of the country. I have made a long detour equal to my traveling schedule to arrive to the business at hand, which is sustainable tourism!

President Rene Preval of Haiti has in the past consulted the former Prime Minister of Jamaica, Portia Simpson Miller, to inquire about the secret that Jamaica had up its sleeve to succeed so well in the area of tourism. The answer is simple: Jamaica utilizes sustainable tourism as a tool of development. Haiti has a master plan that remains only on paper!

In reality, it does not put the focus on the rehabilitation of its environment, the rebuilding of its infrastructure and invigorating its institutions for the benefit of its people first and its tourists by ricochet.

The take away of the Conference was tourism is the vehicle to propel one's country to build its infrastructure with a forward vision, to create its institutions with a hospitable engagement, while instilling the sense of fairness, ethics and courtesy amongst and for everyone.

Bevan Springer (president of CMEx), a scion of a great Barbadian family that includes his father, the ethicist Dr Basil Springer, put it best: "Sustainable tourism is a vehicle to boost farmers' incomes while increasing local foods in hotels through enhancing faith and medical tourism to greater collaboration with the Caribbean Diaspora and the rest of the world."

The organization is fortunate to be a lean and potentially forceful instrument for the governments, the hotel owners and those who rely on tourism in general for continuous vitality. Its vice president Lelaulu (who is also president of Counterpart International), who hails from Samoa, is a visionary with the charm and the simplicity of a Nehru. Its secretary, Simone Christian from Trinidad and Tobago, has the efficiency and the congeniality of a mother goose... I have suggested to the president and the vice president to become bolder in engaging in the deliberations the policy makers of each island for quicker results and outcome on behalf of the people and the tourists.

Mr Lelaulu, with his extensive knowledge of men and things, defines tourism as the largest voluntary transfer of resources from the rich to the poor. Akin to the Good Samaritan of the Bible, the tourist is invited to one's home with all the prescribed hospitality of caring for each other. In return, tourism is a tool to fight poverty. It creates wealth for those who have little. To whom it is given, more is granted! He said that one of the most current complaints of tourists is they are not eating enough local food in the hotels. St Lucia has succeeded in an experiment of distributing from the farmers to the chefs at the hotels the culinary heritage of the country to the greater world.

CMEx is advocating a program called "roots to restaurant" in the Caribbean. It is a program for all those aid agencies interested in development to incubate the access to and the growing of organic produce by small farmers to feed the hungry tourists in the fine hotels of the region.

CMEx is also launching the theme of Kingston as the cultural capital of the Caribbean. Jamaica has succeeded with Ocho Rios, Negril and Montego Bay as tourist hubs; it is now time to bring back the renaissance of Kingston as the true capital of the arts, fine cuisine and good living. I was pleasantly surprised to find that Kingston, the home of Bob Marley, could be compared to any city of the south of the United States, large avenues, efficient bus service and vibrant night life.

The chairman of the Jamaican Tourist Board, John Lynch, explained that 75 percent of the employment in the country is linked to the tourism industry. In the United States it is an $11.684 billion industry, which is being promoted not only by the Federal government but also by each state. The governors have found out that tourism means jobs for agriculture, for the arts, for shopkeepers and now for the medical field. In spite of the depression, people will preserve their godly right to travel.

Plaques and honors were distributed at the final banquet to several honorees including:

- The minister of tourism of Jamaica, Mr Edmund Curtis Bartlett (Exemplary award);

- Professor Noel Brown, president of the Friends of the United Nations;

- The prime minister of Bermuda, the Honorable Dr Ewart Frederick Brown (World leadership award). At the ceremony, I was pleasantly educated to the power of love, watching the prime minister of Bermuda holding and caressing lovingly the hand of his beautiful wife. Hopefully I will be invited to their country to see with my own eyes, in action, the power of love of the doctor, king philosopher for his people!

- Members of the media also received awards: the photographer Margot Jordan; the columnist of the Jamaica Observer, Ingrid Brown; Dennis Morrison of the Gleaner, as well as Inderia Saunders of the Nassau Guardian.

At the end of the day, I said to myself how can Haiti be at least like Jamaica!

This vista is not for tomorrow, with the culture of ineptitude and mediocrity pregnant with arrogance imposed upon Haiti by its own rulers and supported and incubated by the international community -- we may need another Bookman (from Jamaica) to ignite the second and true revolution in Haiti where she will become hospitable first, to its people and later to the tourists as an icing on the cake!

Note: While the 19th CMEx conference took place at the Pegasus hotel in Kingston Jamaica, preparations are on the way for the 20th CMEx gathering on tourism to take place at the Renaissance Hotel in Georgetown, Guyana. I was hosted at the Spanish Court Hotel in Kingston. I bet the Renaissance to beat my hospitality at the Spanish Court!

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

Bulletin météo du samedi 09 octobre 2010

Valable jusqu'au 11 octobre 2010

Situation synoptique dans la Caraïbe et sur l'Atlantique
Une large zone de basse pression se situe au sud-ouest de la caraïbe ce matin. Elle continue de produire de la pluie et des orages en attendant une meilleure organisation de ce système dans les 2 prochains jours. Des bandes nuageuses qui circulent autour de l'ouragan OTTO (très éloigné de l'ile Hispaniola) continuent d'influencer la météo de la caraïbe centrale ce matin. Des orages et de la pluie dispersée restent possibles sur certains départements géographiques d'Haïti aujourd'hui.

Prévisions pour Haïti
- Ensoleillé avec des périodes nuageuses au cours de la journée ;
- Périodes nuageuses cet après-midi et en début de soirée ;
- Températures agréables en soirée ;
- Pluie et orages dispersés prévus ce soir et dimanche notamment dans le sud-est, le sud, les nippes, la grande-anse, l'ouest, le centre et le nord-ouest et le nord-est.

Prévisions pour Port-au-Prince et environs
· Partiellement ensoleillé ce matin ;
· Passages nuageux en après-midi et en début de soirée;
· Tº. max. : 33 ºC ; Tº min: 23ºC ;
· Possibilité de pluie et d'orages isolés ce soir et demain.

AVIS

Le CNM de concert avec le SPGRD demande une fois de plus à la population des zones à risque de rester vigilante et respecter toutes les consignes pratiques de sécurité en cas d'orages violents, de pluie pouvant causer des crues de rivière, des inondations et des glissements de terre.

Lever & coucher du soleil pour Port-au-Prince
Aujourd'hui 09 oct.
Lever : 05h 42 mn
Coucher : 05h 31 mn

Dimanche 10 oct.
Lever : 05h 42 mn
Coucher : 05h 30 mn

Lundi 11 oct.
Lever : 05h 42 mn
Coucher : 05h 29 mn

Esterlin Marcelin, Prévisionniste au CNM


Bulletin météo marine du samedi 09 octobre 2010

Valable jusqu'au 10 octobre 2010

Prévisions maritimes:
Zone côtière nord :
Samedi & Dimanche
* Vent du secteur nord nord-est : 10-15 nœuds,
* Hauteur des vagues : 3 à 5 pieds ;
* Mer peu agitée .

Golfe de la Gonâve :
Samedi & Dimanche
* Vent du secteur est sud-est : 10-15 nœuds;
* Hauteur des vagues : 3 à 5 pieds ;
* Mer peu agitée.

Zone côtière sud:
Samedi & Dimanche
* Vent du secteur est sud-est : 10-15 nœuds,
* Hauteur des vagues : 3 à 5 pieds ;
* Mer peu agitée ;

Esterlin Marcelin, Prévisionniste au CNM

Communiqué clôture du Forum d'Affaires Québec-Haïti

POUR DIFFUSION IMMÉDIATE.
 
Avec nos remerciements anticipés et nos cordiales salutations

Nancy Roc
Directrice Exécutive
Incas Productions Inc.

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vendredi 8 octobre 2010

Une nouvelle distribution de nourriture en faveur des victimes de Douglas Perlitz.

Les victimes remercient STTOP - Speak Truth to Power , SNAP - The Survivors Network of those Abused by Priests et  Food For the Poor /Haïti; sans oublier Paul Kendrick and Jacques Théard.

 



Photos par Cyrus Sibert RÉSEAU CITADELLE

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
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Bon courage au prochain président de la République (Garry Azémar - Le Nouvelliste Haiti)

Bon courage au prochain président de la République

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84277&PubDate=2010-10-07

La campagne électorale est officiellement lancée. Pour le plus grand soulagement de la pléthore de prétendants au fauteuil présidentiel qui commençaient à trépigner d'impatience.
           
         
Haïti: Dix-neuf candidats (avant ils étaient 34 !), tous grands patriotes devant l'Éternel, et qui, deux mois durant, nous rebattront les oreilles de leurs discours lénifiants et essayeront de nous convaincre de voter pour eux, vu qu'ils détiennent la solution aux multiples problèmes qui accablent le pays. Certains d'entre eux n'ont même aucune notion des attributions d'un président de la République et savent qu'ils n'ont aucune chance de gagner. Mais ils sont candidats quand même et affectent de se prendre très au sérieux. Que voulez-vous : l'institution présidentielle a tellement traîné dans les ruisseaux ces dernières décades que n'importe quel zigoto croit pouvoir devenir président.
Pendant deux mois donc, l'électorat sera soumis à une bonne indigestion de promesses et n'aura que l'embarras du choix et le choix de l'embarras.

Sortira-t-il de la prochaine présidentielle un président qui aura vraiment à coeur de changer les choses en Haïti ? Rien n'interdit de rêver. Mais il ne faut pas rêver en couleur. Ici, le patriotisme veut qu'on vise les charges civiles pour en tirer richesses et prestige. Il en a toujours été ainsi et il n'y a pas de raison que cela change. On sait ce que valent les promesses électorales.

Mais ne soyons pas si fatalistes. Osons croire que notre prochain président sera cette fois-ci plus qu'un nationaliste de nom et qu'il sera vraiment soucieux de changer les choses. Être au pouvoir dans ce pays n'a jamais induit aucune espèce de responsabilité ni envers les citoyens, ni envers le pays. Encore moins envers les générations futures. Depuis deux cent six ans, nos braves dirigeants ont pris la pernicieuse habitude de se contenter d'occuper la place et de jouir outrageusement des privilèges de la fonction. Aujourd'hui le pays végète dans l'indigence la plus abjecte et ne doit sa survie qu'à la débrouillardise désespérée de ses braves habitants et à la charité de la communauté internationale à laquelle on a quand même le toupet de reprocher de ne pas donner assez et à temps.
Tout est à faire dans cette sacrée première République noire indépendante au monde. Et tout est tellement urgent qu'il n'est du tout pas aisé de savoir par où véritablement commencer. Il faudra cependant commencer quelque part et faire enfin le premier pas dans la bonne direction. Et ce devrait être la tâche de la prochaine administration.
Quand il s'agit de parvenir au pouvoir, de s'y accrocher comme si leur survie en dépend, nos glorieux timoniers font toujours preuve d'une science admirable et d'un savoir-faire sans égal. Persécutions, arrestations, bastonnades, tortures, enlèvements, disparitions : ils ont le choix des moyens. Ils réussissent même, chose pourtant difficile, à se draper dans le manteau de la démocratie pour « dictater » à l'aise. Mais s'agit-il de résoudre le plus petit problème, ils perdent aussitôt toute leur science. Pour ne pas avoir à agir, ils préfèrent imputer la responsabilité de nos malheurs à la lenteur de la communauté internationale à décaisser, au colonialisme français, à la dette de l'Indépendance, aux coups d'État militaires...

Comme quoi Haïti serait le seul pays de l'hémisphère à avoir été colonisé ou à avoir connu des coups d'État. Réfugiés derrière ces échappatoires grotesques et secondés en cela par la stupidité sans faille d'une multitude friande de slogans, ils peuvent librement s'occuper à ne rien faire. Et à faire fortune pour tuer le temps.            
Depuis deux cent six ans donc, le pays est pratiquement confronté aux mêmes problèmes : chômage massif, black-out permanent et généralisé, insécurité galopante, insalubrité des rues, bidonvilisation, ruralisation des villes, déboisement accéléré, précarité alimentaire, analphabétisme, etc. Pour les résoudre nous avons essayé tous les régimes. Nous avons connu le gouvernorat à vie, l'empire, la royauté, la république... Rien n'y fait : ils demeurent entiers et augmentent jour après jour.

La prochaine équipe au pouvoir voudra-t-elle changer les choses ? Ce n'est pas le travail qui manque, pardi ! Mais elle aura la partie d'autant moins belle que l'équipe sortante ne lui aura pas laissé la tâche facile. Car c'est une constante de la politique haïtienne de compliquer au possible l'action de son successeur pour faire oublier qu'on a été impuissant ou carrément incompétent. Parce qu'on a échoué, son remplaçant doit à son tour échouer. Au besoin il faut l'aider à échouer. La solidarité dans l'échec, quoi ! De ce côté-là, l'équipe actuelle peut se vanter d'avoir réalisé un coup de génie. C'est même son meilleur ouvrage en cinq ans d'inertie totale.
Par exemple, huit mois après le séisme, qu'est-ce qui a été fait ? Rien ou presque. À la prochaine administration de tout faire. Tenez : à défaut d'enlever les ordures et de déblayer les rues, qu'est-ce qui a empêché de loger ailleurs et dans de meilleures conditions sanitaires et de sécurité les réfugiés du Champ de Mars et des autres places publiques pour atténuer l'image apocalyptique de Port-au-Prince ? On nous dira que ces gens ne voulaient pas être logés ailleurs, qu'ils voulaient rester près des ruines de leurs anciennes demeures. C'est bien vrai. Mais la vraie raison c'est que, dans la perspective des prochaines joutes, il était surtout prudent de ne pas chercher noise à un électorat aussi sûr et si bon marché. Ce serait la meilleure recette pour perdre les élections. À la prochaine administration donc d'encourir le courroux de ces gens, d'enlever les décombres, reloger tous les sinistrés, reconstruire la ville, ramasser les ordures, combattre l'insécurité, juguler le chômage, faire baisser le coût de la vie et tout le reste.

Et puisque les caisses de l'État sont vides et que les promesses d'aide de la communauté internationale tarderont longtemps à se matérialiser, elle sera à la merci de la populace affamée, de la multitude des déplacés exaspérés par leurs conditions de vie dans les camps de fortune. Elle sera surtout une proie facile pour l'opposition. On feindra d'oublier qu'on avait laissé du temps à l'équipe sortante pour ne rien faire et qu'il faut en laisser à la nouvelle pour faire quelque chose si l'envie lui en prenait.

Non, la prochaine administration n'aura pas la tâche facile. Néanmoins, si elle se rappelle que le pouvoir doit s'exercer en vue du bien commun et qu'il n'a d'autre finalité que de servir, protéger et promouvoir, ce sera déjà encourageant. Le nouveau chef de l'État devra, entre autres, et même avec les moyens du bord, travailler à offrir au monde civilisé une nouvelle perception d'Haïti et des Haïtiens. Il lui faudra surtout songer à construire l'État, éduquer le peuple, le mettre au travail, lui faire miroiter un avenir. Il devra principalement se familiariser avec la notion de l'ordre. Car n'ayons pas peur des mots, c'est l'anarchie qui nous gouverne depuis deux siècles : anarchie dans l'administration publique, dans le fonctionnement des écoles, dans le système des transports, dans la circulation des véhicules, dans la distribution de la justice, la façon d'occuper l'espace, partout.

Mais par-dessus tout, il devra réconcilier la famille haïtienne avec elle-même. Car ces vingt dernières années, les clivages politiques ont balkanisé la société en autant de petits clans ennemis et acharnés à s'égorger qu'il y a de prétendus partis. Embarqués sur la même galère, nous devons enfin apprendre à ramer ensemble.

Prions pour que la prochaine présidentielle dote enfin le pays d'un président humain et souhaitons à celui-ci bon courage. Car du courage, il en faut beaucoup pour diriger le pays dans le contexte actuel.

Garry Azémar
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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)