mercredi 1 février 2017

La fondation Dr Louis G. Lamothe a célébré le premier anniversaire de sa création.-

La fondation Dr Louis G. Lamothe a célébré le premier anniversaire de sa création ce mardi 31 janvier 2017 à l’hôtel El Rancho à Pétion-Ville. Au cours de cette soirée, plusieurs personnalités et institutions ont été honorées par la Fondation qui se donne pour mission de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. L’animation musicale a été confiée à des musiciens de renom tels que J-Perry, Shabba et Alan Cavé qui ont repris certains de leurs hits pour faire danser les différentes personnalités politiques du secteur privé et du corps diplomatique qui avaient fait le déplacement.

Photos: Casimir Veillard

























































mercredi 25 janvier 2017

Haiti - Jovenel : Le scénario en cas d'échec de l'Assemblée Nationale, le 7 février 2017.-

Le mardi 23 janvier 2017, lors d’une intervention sur Radio MEGA de Miami, on m’a posé la question : Quelle sera la situation, s’il n’y a pas de quorum au parlement pour la tenue de l’Assemblée Nationale et la prestation de serment du Président élu?
La réponse:
1- Théorie des formalités impossibles. En absence d'Assemblée Nationale, ce sera impossible d'organiser la prestation de serment au parlement. De plus, cette petite formalité ne saurait être plus importante que les articles de la Constitution stipulant que le Président rentre en fonction le 7 février et encore plus, il y a les principes démocratiques de suffrage universel, de la continuité de l’Etat, de la séparation des pouvoirs, de la présomption d’innocence…
2- Au nom du droit et même de l’obligation des Etats souverains de renouveler leur personnel politique, le Premier Ministre Enex Jean-Charles qui sera à ce moment Chef de l’Exécutif adoptera les dispositions qui s’imposent pour la prestation de serment et l’intronisation du Président Constitutionnellement élu.
Cela aurait plus d’impact s’il y avait un vote de l’Assemblée Nationale contre cette prestation de serment. Or, même dans ce cas, vu que constitutionnellement, l’élection du Président de la République revient au Conseil Electoral, aucune décision du parlement ne peut avoir d’effet sur ce processus.
Et, dans le cas précis d’accusation au Cabinet d’instruction, c’est au pouvoir judiciaire de traiter cette affaire en toute indépendance, suivant le principe de la séparation des pouvoirs d’Etat. Cela ne relève pas du parlement. Il faut cesser cette prétention des parlementaires à se considérer comme pouvoir unique de l’Etat.
Rappel historique :
Sur les 57 Chefs d’Etat qui ont dirigé Haiti, ils sont peu ceux qui ont prêté serment devant l’Assemblée Nationale. Aussi, les membres de cette 50e législature n’ont-il pas été élus par un Conseil Electoral Provisoire (CEP) alors que la Constitution recommande un Conseil Electoral Permanent?
Le seul objectif des Sénateurs contestataires est d’offrir au monde entier un nouveau spectacle dégoutant. Comme si la presse internationale n’a pas assez dit sur notre misère, le tremblement de terre, les intempéries, nos bidonvilles, la corruption, la drogue, ces sénateurs irresponsables veulent un nouveau spectacle mettant en scène les premiers nègres indépendants mais incapables de se diriger.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti // 24 janvier 2017
reseaucitadelle@yahoo.fr // @reseaucitadelle

lundi 23 janvier 2017

Haiti - Jovenel Moise : Evitons toute continuité de la “Gouvernance festive”.- (Texte de Cyrus Sibert)

L’annonce par le Président élu Jovenel Moise de la tenue du Carnaval national de 2017 dans la ville des Cayes n’était pas nécessaire. Pour réussir les 5 cinq ans de son mandat, le nouveau président doit éviter tout signal lui présentant comme une copie conforme de l’administration Martelly. Il doit-être conscient du fait qu’après le 7 février 2016, #NègBannanNan est devenu un mouvement authentique, autonome, identitaire et sans précédent.
En effet, Monsieur Jovenel Moise a pu réaliser une coalition politique plus large que celle qui a gouverné le pays durant le mandat du Président Michel Martelly. Il a bénéficié de la réaction conjoncturelle du secteur GNB et des jeunes qui n’entendaient pas revivre un retour d’Aristide au pouvoir. Aussi, le peuple haïtien a t-il voté pour un jeune leader paysan, originaire de province, dans le seul objectif de concrétiser des transformations structurelles pour la production nationale.
En ce sens, il faut éviter toute continuité de ce que nous appelons “gouvernance festive” à savoir un pouvoir central qui s’immisce directement dans l’organisation de festivités au point de lancer une fausse image d’insouciance au niveau national et international. Car, si on pouvait comprendre que cela correspond parfaitement à la déformation professionnelle d’un musicien devenu président, il sera difficile de l’expliquer pour un entrepreneur agricole devenu président.
De plus, c’est politiquement contre productif de lancer des signaux de continuité parfaite du Président Martelly. Car, après un certain temps, TET KALE risque de subir les conséquences de la fatigue de l’opinion publique. Dans une démocratie, c’est difficile pour un parti de garder le pouvoir au-delà de 10 ans. Après un certain temps, les peuples cherchent du nouveau; ils veulent rêver et réclament de l’utopie.
Comme exemple, aux Etats-Unis, il est difficile pour un parti d’obtenir un 3e mandat. En Haiti, après la 2e année d’une administration, le pouvoir est exposé à une opposition politique active et des agitations intenses : René Préval a connu les émeutes de la faim; Michel Martelly faisait face à des manifs, un an après son investiture.
Le président Jovenel Moise ne doit pas perdre son temps dans des initiatives contre-productives, des histoires de carnaval, de festivités, au risque de rater le temps idéal pour imprimer sa marque. Il doit éviter les irritants, les polémiques anciennes de type “Ti Lili” et continuer à projeter son image d’homme honnête, incorruptible, “un chef d’Etat qui n’a pas d’ami” mais rassembleur — pour reprendre ses promesses de campagne.
S’il commet l’erreur d’aliéner les membres de cette coalition qui lui a permis de résister jusqu’à remporter les élections, malgré les 11 mois de terreur du Président de facto Jocelerme Privert et de ses sbires anti-TETKALE, il se retrouvera seul dans 2 ans, devant une opposition certaine et violente. A ce stade, seules de véritables réalisations en termes de production nationale pourront convaincre le peuple de continuer à le supporter. Sinon, il ne pourra plus faire rêver le peuple, encore moins capitaliser sur les réalisations du gouvernement Martelly/Lamothe.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti // 23 Janvier 2017
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samedi 21 janvier 2017

Les bourgeoisies haïtiennes! Compte-rendu de rencontres à Port-au-Prince.- (Texte de Cyrus Sibert)

Si tous les membres des chambres de commerce et d’industrie ne sont pas des bourgeois, il n’y a pas mieux pour représenter la bourgeoisie haïtienne que ces associations d’hommes et de femmes d’affaire. Comme il existe plusieurs secteurs dans la communauté internationale, “la bourgeoisie haïtienne” est divisée en “plusieurs bourgeoisies”. Nous avons récemment rencontré certaines personnalités que les anarcho-populistes présentent comme des bourgeois ennemis d’Haiti. Grande était notre surprise de constater comment beaucoup de ces gens souffrent péniblement de la réalité misérable d’Haiti. On dirait des gens incarcérés, à l’intérieur des murs, avec des gardes armés et sous les regards figés des sentinelles placés sur les hauteurs des postes d’observation (les bidonvilles surplombant les villas). C’est à quoi ressemble la vie de la bourgeoisie haïtienne de Pétion-ville, dont des membres d’une faction dite progressiste veulent contribuer au changement en Haiti;
1- Tout d’abord, ils se sentent menacés par le nombre de jeunes qui ne participent pas à l’économie nationale. Ils comprennent que c’est inacceptable que des groupes de jeunes restent sans rien faire à longueur de journée, donc sans revenu. Cette situation est une vraie menace pour la sécurité et la stabilité;
2- Ils sont attristés devant l’anarchie, l’insécurité et n’aiment pas l’idée d’envoyer leurs enfants aux lycées français ou écoles américaines de la République Dominicaine. Car, de nos jours c’est à la mode, les enfants de la classe moyenne et/ou de la bourgeoisie haïtienne évoluent en République voisine dès les classes de primaire. Là bas, le niveau de vie et le cadre sécuritaire sont adaptés;
3- Ils ne cessent de répéter que le secteur privé de la République voisine vient de célébrer son onzième milliardaire tandis qu’en Haiti, il faut réunir toute une famille élargie pour difficilement mobiliser quelques centaines de millions de dollars;
4- Ils ont la nostalgie des temps anciens : une promenade au Bi-centenaire, au Champs de mars, un moment au Rex Théâtre ou au Ciné Triomphe. Ils souhaitent voir leurs enfants et les générations à venir reprendre cette mode de vie dans un pays sécurisé, dynamique où l’argent circule dans une économie prospère;
5- Ces hommes et femmes d’affaires de ce secteur dit progressiste de la bourgeoisie haïtienne se sentent trahis par les hommes politiques traditionnels qui ont toujours bénéficié de leurs aides financières au nom du changement pour après enfoncer d’avantage le pays dans la pauvreté tout en les accusant d’être seuls responsables de la misère du peuple;
6- Ils reconnaissent l’existence d’un secteur raciste et anti-national au sein de la bourgeoisie haïtienne qui ne cherche qu’à faire des profits au détriment du pays. Toutefois, ils estiment qu’il y a, durant ces 30 dernières années, l’émergence d’une aile progressiste qui a toujours contribué socialement en termes de solidarité avec les plus démunies et qui est prête à supporter tout effort sérieux de redressement national;
7- Contrairement à la propagande dominante qui prétend que tous ceux qui contribuent financièrement à une campagne électorale le font pour des intérêts mesquins, nous avons rencontré des personnalités de ce secteur qui ont toujours apporté leur support aux partis politiques sans rien demander en retour sous forme de contrats ou d’avantages personnels. “Ils ont de quoi vivre” … “leur seule motivation est de voir un leadership progressiste remettre le pays sur les rails", disent-ils.
8- Ils se plaignent de l’obligation d’avoir une armée de sécurité privée pour pouvoir vivre dans leur pays; ils expriment le dégoût de rester cloitrés derrière des clôtures en béton armé pour se protéger; ils sont fatigués de l’état de salubrité des rues, des nids de poule, d’une circulation chaotique, du désastre environnemental qui affecte les plages, le paysage et l’écosystème.
9- L’idée centrale de nos entretiens avec ces membres de ce secteur de la bourgeoisie haïtienne et du monde des affaires se résume en cette confession : “ Nous aimons l’argent. C’est bien d’en posséder autant que possible. Cependant, nous n’allons pas tuer pour l’obtenir; et nous nous révoltons contre ceux qui pensent pouvoir s’enrichir en détruisant ce pays. Car, on serait plus riche si tout le monde fonctionnait, si le peuple pouvait travailler, consommer, donc acheter dans nos entreprises. La situation actuelle d’Haiti n’est pas favorable au développement des affaires. Notre chiffre d’affaire annuel représente celui d’un entrepreneur dominicain dans le même secteur pour 2 ou 3 semaines d’activité.”
Ces hommes et femmes d’affaire que nous avons rencontrés parlent couramment l’anglais, le français, le créole et l’espagnol. Certains ont fait des études à l’étranger, ont vécu un moment de leur vie en Europe ou en Amérique du Nord. Beaucoup d’entre eux ont eu des désaccords profonds avec leurs parents, en un mot : avec les approches de l’ancienne génération qui exigeaient de continuer à s’enrichir sans s’intégrer socialement, culturellement et politiquement… sans être un citoyen haïtien. Ils disent comprendre le capitalisme dans son vrai sens : certes, un système qui cherche à maximiser les profits, mais aussi un système basé sur la dynamique du marché et sur le mérite. Ils se sentent critiqués à tort quand ils considèrent le fait qu’après la diaspora haïtienne, c’est la société civile d’Haiti qui supporte les plus démunis; la coexistence oblige de secourir les personnes défavorisées évoluant dans l’environnement de leurs entreprises et/ou de leur résidence, quand il s’agit d’envoyer des enfants à l’école, de faire face à une maladie, un décès, un loyer à payer, etc. Ces gens réclament un vrai changement de gouvernance dans le pays; ils souhaitent qu’on mette fin à la corruption généralisée qui empoisonne la vie économique; selon eux, il faut cesser ces discours démagogiques consistant à désigner des boucs émissaires pour ne pas présenter un bilan, en évitant d’aborder les vrais problèmes du pays et du peuple haïtien. Aussi, faut-il prendre en considération, l’évolution des secteurs dans ce contexte de monde globalisé + Internet. 
Nous avons souvent entendu parler de bourgeoisie comme un groupe homogène. On dirait que la bourgeoisie haïtienne était une et indivisible. La réalité est différente. C’est comme pour “La communauté internationale”. Elle n’est pas homogène. Il y a plusieurs tendances et plusieurs secteurs ou groupes d’intérêts au sein de “La communauté internationale”. Il y a des secteurs progressistes dans l’internationale comme il y a des secteurs rétrogrades, des impérialistes néo-colonisateurs, des racistes. La catégorisation des ONGs, dans le livre “Haiti : Invasion des ONGs” du professeur Sauveur Pierre-Etienne, illustre parfaitement cette réalité. On peut-être surpris d’y apprendre l’existence d’ONGs progressistes. Car, en Haiti, quand on parle d’ONG, on s’attend aux pires histoires. Pourtant “Amnistie Internationale”, “Transparency International”, GreenPeace, Médecins Sans Frontières, Oxfam sont des exemples d’ONGs progressistes. Tout le secret réside dans la capacité de pouvoir nuancer quand on aborde ces sujets. Et, c’est sur ce point que les politiciens traditionnels roulent depuis des décennies en Haiti. À leurs yeux, le peuple est trop analphabète pour établir les nuances. Les résultats des dernières élections prouvent qu’ils n'ont pas suivi l'évolution du peuple. Ils ont beau accusé Jovenel Moise d’être l’homme de la bourgeoisie ou du secteur des affaires, mais le peuple sait qu’il y a bourgeois et bourgeois. Tous les secteurs politiques ont leurs bourgeois; la différence est : laquelle de toutes ces plate-formes politiques est supportée par des bourgeois progressistes? 
Pour arrêter la descente nationale aux enfers, nous devons travailler avec tous les secteurs progressistes de toutes les classes sociales du pays. Il faut mettre un terme à la démagogie politique. Car, dans un bus allant en République Dominicaine vous verrez certes des commerçants, mais aussi des étudiants, des vacanciers et surtout des haïtiens en visite médicale; le comble, un médecin haïtien en quête de soins de santé en République voisine. Lors de notre dernier passage à Santo Domingo, nous avons vu le progrès, un pays émergent, une ville traversée par la volonté de puissance d’une bourgeoisie capitaliste mais nationaliste. Et, les hommes politiques haïtiens, fauteurs de trouble à Port-au-Prince, y séjournent régulièrement à la recherche de tranquillité, de loisir, de luxe, oubliant qu’ils sont en train de jouir l’oeuvre d’une bourgeoisie capitaliste, dans un environnement de stabilité politique négociée par la classe politique dominicaine.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti // 21 janvier 2017 @reseaucitadelle // reseaucitadelle@yahoo.fr WHATSAPP : 509-3686-9669 https://www.facebook.com/reseaucitadelle/posts/10211947117851983