samedi 5 juin 2021

Haiti, ses “intellectuels” stériles et arrogants : cauchemar d’une décadence sans perspective de renaissance.- #LeReCit

Credit : Rotorhead 30A Productions/Shutterstock.com

Le Doyen Charles Manigat m’avait dit un jour : « Un intellectuel est un producteur d’idées. » Cette pratique de qualifier tout le monde d’intellectuel parce que des gens peuvent lire et écrire, ou parce qu’ils ont un diplôme, cela crée de la confusion, encourage la paresse, et complique les choses. Car, au final, ils sont devenus arrogants, ne veulent rien écouter et restent confinés dans des idées reçues ou fixes. Il faut stimuler la production d’idées.”

Ce commentaire m’est revenu à l’esprit après avoir constaté l’arrogance de plus d’un sur les réseaux sociaux et dans les médias. Des historiens, de jeunes cadres, traitent la nation avec mépris et sans respect, parce qu’ils sont des intellectuels.

Or, le problème d'Haïti est justement une question d’absence d'idées. Un vide tellement grand qu’il finit par être comblé par des artistes. Aujourd’hui, ces gens sont présents dans l’espace politique et/ou de la gouvernance. Pourquoi, parce qu'ils sont les seuls à combler le vide avec leurs idées…amusantes, malsaines, triviales, mais des idées quand même. Nous sommes à l’heure des artistes du Konpa et des DJ comme Tony Mix.

Vous allez les mépriser et cracher sur leur présence dans l’espace publique, c’est parce que vous êtes trop incompétents pour comprendre s’ils sont là, c’est parce que vous avez échoué. Malgré votre prétention intellectualiste vous n’avez pas pu combler le besoin en idées de la population.

Donc, messieurs et dames, Haïti étant une démocratie, vous êtes obligés de respecter et de vivre avec les dirigeants élus par le peuple. Votre arrogance et votre mépris ne changeront pas les choses.

De plus, en parlant de décadence, comme le grand historien en a fait allusion, Haïti n'est pas la seule nation à vivre cette situation. Ceux qui se basent sur la réalité actuelle pour insulter le peuple, la nation, le pays, au point de reprendre les injures de Donald Trump doivent se rappeler (s’ils le savaient) qu’après la disparition de Rome au 5e siècle soit en 476, l’Europe connut une décadence allant jusqu’à la perte de la lecture et de l’écriture. De 476 à 918, soit environ 5 siècles, c’est la barbarie totale, des bergers se sont transformés en voleurs, bandits de grand chemin, kidnappeurs et trafiquants d’enfants.

Si les choses ont changé en occident, c’est parce que durant cette période, des gens ont continué à travailler. L’Europe dont vous êtes fiers aujourd’hui, l’Europe dont vous vantez les prouesses aujourd’hui, a perdu sa capacité de lecture et d’écriture pendant cinq siècles. N’était-ce la contribution des moines irlandais qui n’ont jamais cessé de tout copier et protéger des livres, des manuscrits, des parchemins et de l’Église catholique en générale, ce continent n’aurait pas pu sortir des ténèbres de l’illettrisme, l' analphabétisme jusqu’aux révolutions italienne, française et des lumières.

Je vous invite à lire le Livre “How The Irish Saved Civilization" (The untold story of Ireland’s heroic role from the fall of Rome to the Rise of Medieval Europe, de Thomas Cahill. Cela vous aidera à être plus sage. Car, comme disait le sociologue Gaston Bouthoul, il est préférable d’avoir un leader illettré mais sage qu’un intellectuel savant mais arrogant.

Haïti est en train de subir les conséquences d’une décadence provoquée par les puissances étrangères conspirées contre elle dès son indépendance. Par l’absence de sagesse de ses élites qui n’ont jamais su vaincre leur ego pour discuter, faire des compromis et trouver des accords inclusifs dans un esprit de respect mutuel, ce pays est ravagé par des affrontements de 1804 à nos jours. Comme conséquences, il est vidé de sa classe moyenne, de ses cadres, de ses investisseurs et de sa jeunesse.

Que vous soyez savants, intellectuels ou surdoués, dans ce système démocratique, vous serez dirigés par les dirigeants élus par le peuple. Et cela, qu’ils soient Michel Martelly, Moise Jean-Charles, Gracias Delva, Top Adlerman, Don Kato, Bicha, Mazora, Krèk Koko…

Personnellement, je n’ai pas peur de la décadence dans laquelle Haïti se trouve. Je suis plutôt préoccupé par les mesures de redressement.
Car, les chinois ont réussi à définir une stratégie pour sortir du chaos et des humiliations qu’ils ont subies au 20e siècle, la Corée du Sud à fait la même chose en 50 ans, La Turquie, le Japon, la Russie est en train de se relever de la “tragédie” des années 90.

Ils ont tous réussi en combinant la science (le positivisme) à leur tradition, puisant dans leur histoire, leur culture. Ils n’ont pas renié leur existence. Haïti peut faire la même chose et la diaspora haïtienne peut servir de réservoir d’idées et de pratiques modernes à associer avec nos traditions nationales. Car comme disent les stratèges chinois, le positivisme européen, la science, c’est seulement 300 ans, alors que l’humanité évolue depuis plusieurs millénaires grâce à l’intuition, en suivant les lois de la nature.

Tout orgueil fondé sur la connaissance scientifique et la technique n’est qu’ignorance; l'effet pervers d’une méthode et des moyens métamorphosés en idéologie et même en religion. Car, les indiens n’ont pas attendu les laboratoires modernes pour comprendre qu’il faut extraire l’eau des racines de manioc avant de produire la cassave. Preuve qu’ils pratiquaient la chimie avant ses codifications savantes sous forme de science.

Dans cette approche, je ne rejette pas la science ni ses mérites. Je veux plutôt dire, attention à ces haïtiens qui croient qu’il suffit de faire des études universitaires pour qu’ils soient capables de tout faire, méprisant l'expérience empirique du citoyen lambda a un point tel de faire preuve d’une arrogance les rendant incapables d'écouter, d'échanger, de trouver des consensus, les plongeant dans un jusqu’au-boutisme primaire, anti-social, les transformant en personnalités infréquentables.

Haïti est d’abord le peuple haïtien. Quelle que soit sa dimension, il est le centre de l’existence d'Haïti. On n’a qu’à vivre avec, contribuer sagement à sa transformation, à son évolution où l’abandonner à son processus d’évolution historique.

Ce qui manque à ce pays, ce sont des efforts de réflexions stratégiques. Nos dirigeants, nos élites, la classe politique, la presse s'adonnent uniquement à des micro-gestions, une concentration sur le présent immédiat, un focus sur l’arbre qui les empêche de voir la forêt.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti

05 Juin 2021

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti

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Sur l’histoire de l’Europe après l'effondrement de Rome sous la pression des goths et des visigoths (que les Romains appelaient Barbares) lisez :
- The Dark Ages 476 - 918 A.D. by Charles Oman,
- The inheritance of Rome : Illuminating the Dark Ages 400-1000 (The Penguin History of Europe) by Chris Wickham,
- The Birth of Classical Europe : A History from Troy to Augustine (The History of Europe) by Simon Prince,
- Framing the Early Middle Ages : Europe and the Mediterranean, 400 - 800, by Chris Wickham.

mardi 1 juin 2021

Luis Abinader questionne les frontières entre Haiti et la République Dominicaine…. il veut sa Crimée.- #LeReCit

Dans un discours en 2005, alors qu'il était président de la Russie, Vladimir Poutine avait déclaré que la chute de l'URSS avait été « la plus grande catastrophe géopolitique » du XXe siècle.


Plus tard, il envahit la Georgie, l’Ukraine; puis annexa la Crimée en critiquant la décision de Nikita Khrushchev de transférer ce territoire à l’Ukraine en 1954.


Le 30 mai 2021, le président de la République Dominicaine, Luis Abinader vient d’accuser l’ex dictateur Rafael Trujillo « d’avoir cédé des milliers de km2 à Haïti lors de négociations secrètes avec Port-au-Prince pour bloquer les opposants à son régime. »

 

Cette critique des accords sur la frontière entre les deux pays est faite alors que son gouvernement se lance dans la construction d’un mur entre Haiti et la République Dominicaine.


Une telle déclaration ne peut pas être prise à la légère. Il faut plus qu’une diplomatie “dégagiste” pour aborder ce genre de menaces.


01 Juin 2021

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti

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dimanche 30 mai 2021

Pas de crise identitaire en Haiti, pas de schizophrénie collective liée à la race!

Il n’y a pas de crise identitaire dans la partie Ouest de l’île d’Haiti. Pas de schizophrénie liée à l’identité.

Nous sommes nègres et l’assumons! Mais le nègre, c’est aussi des siècles de lutte et de combat pour la liberté. Un indigène indomptable qui a pris part à tous les révoltes et à tous les combats dès son arrivée en 1502 sur le continent Américain : La révolte de 1522 à Santo Domingo; la résistance des Caraïbes noirs de Dominique et de Saint -Vincent Grenadines; les soldats auxiliaires noirs dans toutes les révolutions de l’Amérique centrale; le régiment indigène dans la Révolution américaine; le leadership des noirs haïtiens hommes de troupes de Jean-François et Biassou (appelés les negros francès) au Guatémala, au Honduras, au Bélize, au Panama, jusqu’au Brésil. Dans l’ancienne colonie française de Saint-Domingue, à Vertières, nous avons infligé la défaite la plus humiliante qu’à connue une puissance européenne, changeant depuis la géopolitique de l’Amérique du Nord. Car, après cette raclée suivi de l’indépendance d’#Haiti, la peur changea de camp. L’angoisse provoquée par l’indépendance de la 1ère République Noire et indépendante contraignit Napoléon Bonaparte à liquider la Louisiane. Plus de deux siècles après, la France n’arrive pas à trouver les mots pour l’expliquer à ces petits enfants. Vaut mieux l’interdire dans les livres d’histoire et dans ses dictionnaires. Vertières, c’était nous! Les nègres transplantés d’Afrique vers l’Amérique, entassés dans les bateaux négriers. La richesse du monde moderne est le fruit de notre dur labeur dans des conditions inhumaines. Mais, nous nous sommes adaptés au climat, à l’environnement, au mauvais traitements jusqu’à transformer nos souffrances et flamme de guerre. Nous avons survécu là où tout le peuple amérindien a succombé; nous avons résisté et défendu la liberté. Notre histoire est glorieuse. Nous sommes des nègres d’Afrique et nous l’assumons. Conscients de notre histoire, nous ne pouvons pas avoir de crise identitaire ni de schizophrénie liée à la couleur de notre peau. Nous sommes des nègres et fiers de l’être. Personne n’arrivera à nous décourager. Haïti a besoin d’une diplomatie à la hauteur de son histoire. Il faut sortir du dégagisme et nous projeter sur le temps long. Comme tous les grands peuples de ce monde. #LeReCit 💪🏿💪🏿💪🏿 https://twitter.com/reseaucitadelle/status/1398827907808645120?s=21

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
30 Mai 2021 WhatsApp: 509-3686-9669 @ReseauCitadelle reseaucitadelle@yahoo.fr

La guerre commerciale de la République Dominicaine contre #Haiti.-

Comme je l’ai dit en début de semaine : « Le refus de la République Dominicaine de faire du commerce équitable avec #Haiti est la principale cause de l'immigration illégale des travailleurs haïtiens sur son territoire et dans toute la région. Toute la propagande faisant croire que les haïtiens cherchent à envahir la République Dominicaine est mensongère. 

La vérité : Si les haïtiens voulaient simplement résider en à l’Est de l'Île, ils l’auraient fait durant les 22 ans d'occupation par les forces haïtiennes de 1822-1844.
De plus, à chaque fin d’année ou fête traditionnelle, les haïtiens rentrent chez eux en #Haïti. En 2020, face à l'épidémie de #Covid19, ils ont traversé la frontière et sont entrés dans leur pays.
Les croyances haïtiennes mêmes sont basées sur la terre d’origine, la terre de naissance, l’habitation. C’est une violation des accords de l’OMC (l’organisation Mondiale du Commerce) que nos dirigeants devraient soulever, “s’ils étaient des hommes”. »

Lisez ‘’ La guerre commerciale ‘’ à la Page 88 du Livre « La Guerre Hors Limites » de Qiao Liang et Wang Xiangsui, deux officiers de l’Armée chinoise et vous comprendrez la stratégie de République Dominicaine contre Haiti.

Un pays ami fait du commerce équilibré ou négocié avec son voisin. #LeReCit

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
30 Mai 2021 WhatsApp: 509-3686-9669 @ReseauCitadelle reseaucitadelle@yahoo.fr

samedi 29 mai 2021

Vol direct entre Kingston/Jamaique et Lagos/Nigeria, rétablissement du cordon ombilical entre la Caraïbe et l’Afrique, l'Alma mater.-

Credit Photo : Jamaica.loopnews.com

Alors
que des dirigeants haïtiens se contentent d'être les valets des grandes puissances et de la République Dominicaine, la Jamaïque vient de lancer un vol direct reliant Kingston à Lagos Nigeria. Bravo Jamaïque! #LeReCit

Avec tous nos problèmes en Haïti nous refusons de réfléchir et d’innover. Nous acceptons le statu quo commercial de la République Dominicaine qui détruit systématiquement tous les produits haïtiens sur ses frontières, refusant un commerce équitable, aux détriments des travailleurs haïtiens, 67% de chômeurs. C’est triste!

Comme je l’ai dit en début de semaine : « Le refus de la République Dominicaine de faire du commerce équitable avec #Haiti est la principale cause de l'immigration illégale des travailleurs haïtiens sur son territoire et dans toute la région. Toute la propagande faisant croire que les haïtiens cherchent à envahir la République Dominicaine est mensongère. La vérité : Si les haïtiens voulaient simplement résider en à l’Est de l'Île, ils l’auraient fait durant les 22 ans d'occupation par les forces haïtiennes de 1822-1844. De plus, à chaque fin d’année ou fête traditionnelle, les haïtiens rentrent chez eux en #Haïti. En 2020, face à l'épidémie de #Covid19, ils ont traversé la frontière et sont entrés dans leur pays. Les croyances haïtiennes mêmes sont basées sur la terre d’origine, la terre de naissance, l’habitation. C’est une violation des accords de l’OMC (l’organisation Mondiale du Commerce) que nos dirigeants devraient soulever, “s’ils étaient des hommes”. »

Membre de la Caricom, nous refusons de diversifier nos points d’approvisionnement. Nous acceptons la loi des racistes qui traitent notre pays sans respect. Alors que la diplomatie devrait nous permettre de construire des alliances capables de renforcer l’influence de notre État, sans violence, sans trop grands investissements publics, nous autres haïtiens refusons de défendre nos droits et d’innover.

En 2016, après son investiture, le président Américain Donald Trump a utilisé la diplomatie pour remettre en question les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et le Mexique, le Canada, la Chine et même ses alliés stratégiques Européens en vue d'augmenter les investissements de capitaux privés dans son pays, créant ainsi des emplois dans des secteurs en crise comme l’acier et l’agriculture.

En Haïti, nous sommes obsédés par l’aide internationale. C’est toujours l’argent liquide qui nous préoccupe. Alors qu’une remise en question du statu quo commercial haitiano-dominicain pourrait contribuer à résoudre beaucoup de problèmes internes et créer des opportunités.

Membre de la CARICOM, cette communauté d'États ou de Nations devrait servir à diversifier nos partenaires commerciaux, augmentant ainsi nos moyens de pression sur la République Dominicaine qui nous traite comme des parias, sans aucun respect utilisant toutes les tribunes internationales pour nous humilier.

La Jamaïque devrait être un partenaire stratégique et important pour Haïti. Un modèle. Car, géographiquement, elle est juste à quelques kilomètres de nos côtes occidentales. De plus, il existe plusieurs entreprises de production et plusieurs usines là-bas. Elle est un point de chute pour d’autres entreprises des pays du Sud de la Caraïbe comme Trinidad et Tobago, Barbados....

Messieurs, en créant l’Etat d’Haiti, nos ancêtres comptaient créer un instrument politique en vue de défendre les anciens esclaves noirs de cette terre. Car, un Etat est une entité importante sur la scène internationale. Pour preuve, après notre indépendance, nos ancêtres se sont servis de cet État d'Haïti pour supporter des révoltes et des révolutions en Amérique du Sud, Simon Bolivar, à Cuba, en République Dominicaine, en Amérique Centrale, au Mexique et jusqu’en Amérique du Sud. Alors, il est de votre devoir de vous montrer à la hauteur des postes que vous occupez.

Depuis les années 50, les dirigeants Jamaïcains se sont montrés plus libres et plus intelligents que nous. Ils ont reconnu Cuba en 1959, en pleine guerre froide et malgré les pressions de Washington. Ils ont commercé avec l’Union Soviétique (URSS) lui fournissant la bauxite (aluminium) pour construire des avions de guerre et ses missiles. Les dirigeants de la Jamaïque ont eu le courage d'établir des relations avec la Chine Communiste en pleine guerre froide, malgré les pressions américaines.

Aujourd'hui, malgré l'épidémie de COVID19, les dirigeants Jamaïcains viennent d’inaugurer un vol direct reliant la Caraïbe au continent Mère qu’est l’Afrique. Avant, pour se rendre en Afrique, il fallait transiter par l’Europe. Ce vol a rétabli le cordon ombilical en la caraïbe et l’alma mater.

Je me réjouis du fait que toutes ces grandes initiatives aient été prises par un pays frère de la Caraibe; un pays noir, indigène comme nous autres haïtiens qui ne souffre d’aucune crise identitaire. Comme ces voisins qui promeuvent des rhétoriques anti-haïtiennes basées sur notre origine africaine, alors que le sang nègre coule dans ses veines, les transformant en nation schizophrène en conflit avec sa réalité ethnosociale.

La caraïbe est indigène. Les occidentaux nous considèrent comme tels, et les héros de la révolution haïtienne l’ont assumé sans complexe au point d'appeler leur armée révolutionnaire l'« Armée Indigène ».

Mais, depuis quelque temps, à partir de la fin de la guerre de l'indépendance, nous faisons du “sur place”. Nous sommes bloqués dans des querelles intestines qui nous empêchent d’avancer. Nous ne faisons que regarder les capitales européennes, ou des pays occidentaux, avec l’espoir qu’ils apporteront des solutions à nos problèmes.

Nous avons commis l’erreur de faire de notre histoire une singularité. Pour mieux nous isoler, les anciens colons nous ont fait croire qu'Haïti est différente des autres pays de la Caraïbe. Ils ont aussi dit aux peuples de la caraïbe qu'Haïti est un cas à part. Alors, qu’en réalité nous vivons un cauchemar commun d’anciens esclaves ou de peuples indigènes déportés d’Asie vers l'Amérique, pour les besoins industriels des puissances coloniales occidentales.

Il est temps de corriger cette anomalie diplomatique. Nous devons construire une nouvelle stratégie géopolitique d'intégration et d’alliances capables de nous aider à résoudre certains problèmes, en partenariat des pays qui nous respectent comme nation sœur.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
29 Mai 2021 WhatsApp: 509-3686-9669 @ReseauCitadelle reseaucitadelle@yahoo.fr —————————————
Jamaica Launches Direct Flight to Nigeria CNW Reporter On Monday, Jamaica and Nigeria completed the historic first direct flight from Nigeria’s largest city Lagos to Montego Bay as the two nations attempt to pave way for a regular direct airline route between the two destinations. Jamaica’s Minister of Foreign Affairs and Foreign Trade, Senator Kamina Johnson Smith was on hand to greet Nigeria’s Minister of Foreign Affairs, Geoffery Onyeama, along with other delegates who arrived on the charter flight carrying just under 150 persons. The minister said that she was “truly delighted that after 400 years of shared history, Jamaica and Nigeria could celebrate this historic direct charter flight from Lagos to Montego Bay. ”The context of this flight is significant as both countries are celebrating 50 years of diplomatic relations this year.” “The fact that we have been able to make the flight happen against the backdrop of the major global challenges that defined 2020, make it that much more significant,” she added. Johnson Smith said that the pandemic has deepened the need to connect “and this makes this coming home of family even more special. The foreign affairs minister also expressed hope that the Air Peace charter flight will “represent the start of a new era of robust cooperation between Jamaica and Nigeria and ultimately the rest of Africa and the wider Caribbean.” At the same time, she noted that “the flights hold considerable promise for increased people to people contact through tourism and increased trade and investment opportunities.” Johnson Smith praised the ministers of tourism and transport and mining for their support of the flight arrangements and expressed confidence in the programme in place

jeudi 13 mai 2021

Un néo-noirisme, un noirisme-démocratique : une nécessité historique !!! Compte-rendu de lecture!!! #LeReCit


Le livre "Idéologie, histoire et politique en Haïti” de Mac-Ferl Morquette est édifiant. Tous les jeunes haïtiens devraient le lire. Il est disponible en librairie en Haïti, 
c’est un cadeau d’un ami-frère qui a collaboré avec son auteur à la Primature, en 2016.
Au plus fort de moi, je pense que nous devons rendre justice au professeur Leslie F. Manigat. Une lecture du livre susmentionné, vous aidera à comprendre comment ce dernier a été diabolisé par les marxistes haïtiens qui ont refusé d’explorer la dimension ethnocentrique de certains événements dans le pays, se consacrant aveuglément à une “religion” marxiste. Au lieu de faire évoluer l’analyse matérialiste dialectique et l’adapter à la réalité haïtienne, comme le leader chinois Mao Zedong l’a fait en Chine, ils ont réduit le marxisme à une métaphysique révolutionnaire. A la page 200, l’auteur consacre toute une section titrée “Néo-noirisme ou nouvelle approche plus commode de la question de couleur”. Je ne savais pas si quelqu’un avait déjà envisagé cette nécessité. Et cela m’a convaincu que la réalité historique est en train de nous dicter l’urgence de combler ce vide idéologique. De plus, avec Trouillot Rolph et Leslie Manigat, l’auteur critique ce qui appelle "l'enthousiasme juvénile" chez la plupart de certains communistes “incitant à intégrer coûte que coûte, de manière scolaire, au vécu haïtien, des théories de Marx qui, bien souvent, sont en porte-à-faux par rapport au vécu”. p.208 Dans ses écrits, Trouillot a fait remarquer le caractère autonome de la couleur de peau comme facteur socio-économique et politique durant toute l'histoire d'Haïti. Aussi, la position du professeur Manigat sur la question, est-elle claire : “la contradiction ethnique n’était pas toujours nécessairement secondaire”. “La race elle-même (citant Engels) est un facteur économique.” p.206 Professeur Morquette reconnaît que “la thèse marxiste a pu se révéler un outil sérieux d’analyse des antagonismes de classes et des conflits sociaux en général. Mais, elle ne saurait exclure d’autres approches liées à d’autres particularismes nationaux, comme ceux de la formation sociale haïtienne aux prises, dès son origine, avec de sérieuses contradictions ethnoculturelles opposant des entités raciales différentes." p.208 Il conclut ainsi “la question raciale est prééminente comme élément d’analyse des rapports sociaux dans la genèse de la nation haïtienne et dans une très grande mesure, dans sa continuité historique, en attendant que d’autres paramètres, comme le facteur économique, s’imposent, eux aussi, comme éléments d’explication et d’analyse.” p.207 Toutefois, à la page 177, il utilise la théorie des “idoles” de Bacon pour nous mettre en garde contre “ la déformations du réel par réduction simplificatrice et la récupération subséquente (par mimétisme!) à laquelle cette déformation a donné lieu.” 

L“authentisme” noir ou d’ailleurs mulâtre étant la forme démagogique des discours sur la couleur ayant comme unique objectif la prise du pouvoir souvent pour des visées exclusivistes de corruption, de rapines et d’enrichissements personnels… p.152 “Il faut sortir du discours authentique et concevoir un autre lié non plus à une perception globalement parasitaire de l’État, mais à une vision constructive, responsable, prônant un effort d’investissement tous azimuts producteurs de richesses et d'apaisement social.” p.163 Et à moi d’ajouter : un effort de lutte contre les discriminations coloristes en Haïti et ailleurs, la construction d’une épopée de la diaspora africaine basée sur le courage, les luttes, le génie, les accomplissements des noirs d’Afrique dès leur déportation vers l'Amérique au début du 16e siècle. Car, contrairement aux discours construits dans des laboratoires de domination en vue d'empêcher aux noirs d'être fiers d'eux-mêmes et confiants en leurs capacités, l’histoire prouve que nous sommes des guerriers nés, avec la liberté dans nos gènes. Nous sommes de rudes travailleurs qui ont produit les richesses du monde moderne, une race qui n’a pas succombé face aux virus propagés par les européens, des hommes et des femmes intelligents - l’intelligence étant la capacité de s'adapter, un haut niveau de plasticité. Venus d’Afrique, nous nous sommes adaptés rapidement à l’environnement du nouveau monde. Et, depuis lors, nous n’avons jamais cessé de faire la guerre contre l’esclavage, contre la servitude, pour la liberté. Un constat que fit le gouverneur espagnol Nicolas Ovando dès l'arrivée des premiers esclaves noirs en 1502. Ce commentaire fait à partir d’un rapport d’Ovando adressé à ses supérieurs, en est la preuve : “il n’y a aucun doute que quelques uns (noirs d’Afrique) arrivèrent sur la Espanola (l'Île d'Haïti), car le même Ovando demanda au gouvernement en 1502 qu’on n’y envoie pas d’esclaves noirs, parce qu’ils fuyaient, en s’unissant avec les Indiens à qui ils enseignaient de mauvaises coutumes et qu’ils ne pourraient jamais être corrigés.” ( Traduit de l’espagnol, dans le livre “Quand la révolution, aux Amériques, était nègre…”, de Nicolas Rey, Ed. Karthala, 2005, p.20 ) Faut-il signaler deux points importants à l’attention des futurs lecteurs du livre “Idéologie, Histoire et Politique en Haiti” : 1- “la thèse de l’ethnocentrisme et du racisme occidental” basée sur l'hypothèse d'Aristote, reprise par l’Espagne esclavagiste, que certains hommes étaient inférieurs, et donc destinés à être esclaves” p. 202
suivie 2- “des postulats de Diodore de Sicile trouvant les éthiopiens « primitifs » et de Pline l’Ancien inventant « au cœur de l’Afrique des sous-hommes monstrueux ».” p.203
Et, l’auteur de conclure l’occident n’est pas que capitaliste” et “la division internationale du travail se double d’une hiérarchie des races et des couleurs….des cultures.” p.203
Les marxistes de la gauche haïtienne ont idéologiquement lynché l’historien Lesly Manigat, empêchant aux jeunes de comprendre et d’approfondir sa thèse. Aussi, peut-on déduire que des idéologues racistes de la classe dominante coloriste-mulâtre ont profité de l'instauration de la démocratie après 1986 pour imposer leur astuce de déni de la réalité ethno-sociale de domination, basée sur la couleur de la peau. Pour le faire, ils ont utilisé l’affinité de couleur qui existait entre eux et certains marxistes opposants au régime de François Duvalier. Une mission encore plus facile quand de nombreux idéologues influents des mouvements communistes haïtiens sont des mulâtres. Dès lors, parler de "racisme" est qualifié de "duvaliérisme" et même de "macoutisme". Ils sont allés jusqu’à nous imposer une Constitution interdisant à nous, la majorité haïtienne, d’exercer notre droit démocratique inaliénable de majorité citoyenne démocratiquement exprimée. Majorité neutralisée, majorité enchaînée! Aux intolérants qui oseraient insinuer que l’auteur du livre est de tendance duvaliériste nous disons : Il est au contraire une victime de François Duvalier. Son père “Sénermil Charles Morquette fut saisi de corps dans sa propre maison, devant le regard atterré de ses enfants et de sa femme”, par des sbires du régime, un matin de l’année 1964, et a disparu depuis. Mais, sa probité intellectuelle lui a commandé d'écrire sur cette réalité tabou mais présente dans tous les espaces et rapports socio-économiques et politiques. Une constante historique qui soulève des questionnements, des contestations et mêmes de révoltes depuis Jean-Jacques Acaau, en 1843. Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti 13 Mai 2021 WhatsApp: 509-3686-9669 @ReseauCitadelle reseaucitadelle@yahoo.fr

mercredi 28 avril 2021

La résistance au changement de la Constitution falsifiée en 2010, vue sous l’angle de la domination ethnosociale mulâtre : Pas de diaspora!

J’ai toujours assumé mes responsabilités. Cette fois, je pense qu’il est anormal d’accepter que le racisme systémique ou la question de couleur en Haiti, soit un sujet tabou. Car, en réalité, il existe sur la terre de Dessalines, une caste économiquement privilégiée, dont l'élément fondamental d’acceptation et de promotion sociale est la couleur claire de la peau. C’est d’ailleurs la situation sur l'île entière, en Haïti et en République dominicaine. Je refuse de m'auto-censurer sur cette question qui fait tant de préjudices. C’est connu que sur l'île des taïnos et des noirs, la peau sombre est méprisée et détermine des avantages socio-économiques. En ce contexte mondial de contestations contre tous les identifiants racistes, Haïti doit se mettre au pas. 

Depuis un certain temps, nous replaçons au cœur des débats le racisme systémique qui provoque l'instabilité en Haïti. Depuis la fin du 18e siècle, l’haitien à peau claire s’obstine à mépriser le pouvoir légitime de l’Haitien à peau sombre. C’est une vérité historique. Le Général de Division Toussaint Louverture a dû faire la guerre du Sud pour contraindre le Général de brigade  André Rigaud, un mulâtre à peau claire, d’obéir à ses ordres. Cela reste une constante historique. L'oligarchie à peau claire conteste toujours le leadership des dirigeants noirs qui cherchent à implémenter leur vision politique. 


Détrompez-vous! Nous ne sommes pas dupes. Ceux qui ont mis en place ce système et qui continuent de le défendre sont dans l’ombre, souvent bien établis dans des capitales étrangères où ils assurent le fonctionnement de lobby réactionnaire contre tout changement en Haïti. Après + 200 ans d’exploitation d’Haiti, ils ont amassé assez de richesses pour se la couler douce dans les milieux huppés de ce monde. C’est la continuité du lobby des colons français auprès de Napoléon pour obtenir l’expédition Leclerc en vue de rétablir l’esclavage en Haïti; ou une compensation en faveurs des anciens colons hypothéquant l’économie haïtienne d'une foutue dette de l’indépendance. D’ailleurs, le Président Boyer, n’a t-il pas pris refuge à Paris, comme un agent exfiltré pour regagner son vrai pays, suite à une mission à l'étranger?


Ceux qui résident dans le pays ne sont que des sous-fifres qui se font aussi manipuler par la couleur de leur peau : “Sacrifiez-vous au nom de votre groupe ethno-social, même quand en réalité vous vivez dans des quartiers assiégés par des bidonvilles, dans la crasse, autour des tas d'immondices, sans énergie, sans services publics, sans hôpitaux pour répondre à une urgence médicale!”. Tel est le message d'encouragement des puissants riches, souvent absentéistes-gardiens du système exclusivisme, comme au temps de la colonie. En ce sens, même quand ils sont souvent trop cons pour le comprendre, le combat pour sortir Haïti de l’Etat-Plantation vers l’ État-Nation, est dans leur intérêt. 


Toutefois, la situation personnelle de ces individus que nous appelons des sous-mulâtres exploités, ne doit pas nous empêcher de voir le système instauré depuis Alexandre Pétion et Jean-Pierre Boyer. 


Sur le plan historique et systémique, tout l’enjeu de la nouvelle constitution, aux yeux des leaders de ce secteur que l’homme politique et écrivain martiniquais schoelcher appelle la “faction jaune” --  i.e. l’oligarchie mulâtre, c’est qu’elle instaurera en Haïti un pouvoir autonome émanant uniquement du vote de la majorité populaire. 

 

Cette nouvelle constitution qui sera votée le 27 juin prochain, anéantira la dictature des mains invisibles, des réunions de salons dans les hauteurs de Pétion-ville. Car, celui que le peuple élira, aura le pouvoir d’installer son gouvernement sans marchandage, en vue d'implémenter ses promesses de campagne. 

 

Ce sera différent d’aujourd’hui, où malgré un vote majoritaire et populaire au niveau national, un président élu doit supplier l’oligarchie de lâcher prise afin qu’il puisse installer un gouvernement.

 

Aussi, cette constitution, intégrera-t-elle la diaspora haïtienne avec sa double nationalité, son apport technique, son savoir-faire, ses expériences de modernité dans les pays riches, sa capacité financière et ses réseaux mondiaux pour concurrencer la bourgeoisie rétrograde et rentière. 

 

C’est tout le système de domination exclusiviste instauré dans le pays, après l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, qui est menacé. On comprend pourquoi un homme comme Jerry Tardieu, qui a passé 4 ans à la Chambre des députés à travailler sur une nouvelle constitution, est contre ce référendum constitutionnel.

 

De plus, il faut signaler que si la République Dominicaine sert de base arrière pour les membres de la “faction jaune” haïtienne, cette mulâtrie qui grâce à la couleur de la peau profite sans contrainte la République voisine, s’y rend, investit, envoie ses enfants à l’école sans difficulté dans les lycées français ou dans des écoles  américaines de Santo Domingo…. notre diaspora, originaire en majorité des villes de province, des sections rurales et des mornes d'Haiti, constitue la base arrière de la majorité nationale. 


Elle est une force que cette constitution permettra de transformer en ressources géopolitiques, en vue de renforcer l’influence d'Haïti sur la scène internationale et de faire entendre notre voix. 

 

Personnellement, je propose une géopolitique noiriste et/ou indigéniste. On reviendra sur ce point.


Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti 28 Avril 2021 WhatsApp: 509-3686-9669 @ReseauCitadelle reseaucitadelle@yahoo.fr

dimanche 25 avril 2021

Haiti et la stratégie d’encerclement de la « faction jaune », dans leur objectif d’un système « exclusiviste politique ».- #LeReCit

Après l’assassinat de l’Empereur Jean Jacques Dessalines, la « faction jaune instaura en Haiti un système apartheid qualifié d’ «exclusivisme social ». Ce qui a provoqué des réactions radicales de Christophe, Soulouque, jusqu’à Duvalier. Cette idéologie raciste a survécu sous la forme d’« exclusivisme économique. »

Et, depuis quelque temps, l’oligarchie profite de l’espace démocratique pour mettre en place une domination politique, un « exclusivisme politique», dont la première manifestation est leur mépris et leur arrogance à l’encontre des élus du peuple, tout en trouvant un moyen pour nous faire répéter que « Haïti a choisi d’être pauvre! », qu’ils sont les seuls capables de travailler à la « valorisation d’Haiti », que le Chef de l’État qui n’a aucune influence sur le système qu’ils ont mis en place à partir de leur crime d’assassinat de Dessalines, est responsable de nos problèmes.

Alors que, comme il est dit dans le livre « Idéologie, Histoire et Politique en Haiti » du professeur Mac-Ferl Morquette, le bilan historique de l’exercice du pouvoir par cette « faction jaune » donne le reigne de l’obscurantisme, du nihilisme, de la corruption, du populisme ‘’papa-bon coeur’’.
A partir des premières pages lues, dans le livre susmentionné, j’ai pu comprendre que les seules transformations économiques et sociales qu’a connues Haïti, ont été l’oeuvre des leaders noiristes comme Christophe (1804 - 1820), Philippe Guerrier (1844-1845), Salomon (1879 - 1888), Florvil Hyppolite (1889- 1896), Estimé ( 1946-1950), et Duvalier (1957-1986 - surtout social, malgré ses méthodes radicales pour se maintenir au pouvoir) #LeReCit