Discours de l'État de la Nation
« Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale,
Mesdames, Messieurs du Bureau de l'Assemblée Nationale,
Honorables Parlementaires,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les Membres du Gouvernement,
Mesdames, Messieurs les Membres du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire,
Mesdames, Messieurs les Membres du Corps Diplomatique et Consulaire,
Mesdames, Messieurs,
La cérémonie du jour, à laquelle je prends plaisir à participer et, à partir de laquelle va solennellement s'ouvrir la première session ordinaire de l'année Législative 2013, me donne l'occasion de témoigner au Parlement haïtien toute la haute considération que je porte à ce noble et prestigieux Corps. Ma présence se veut expression, non seulement de mon obéissance absolue à la Constitution, mais aussi de mon ardent désir d'œuvrer au renforcement de relations harmonieuses et fructueuses entre l'Exécutif et le Législatif. Car, j'ai conscience qu'une intelligente collaboration entre ces deux branches fondamentales de l'appareil d'Etat est indispensable pour que la barque nationale soit conduite selon les principes de la bonne gouvernance.
Devant trouver les solutions aux nombreux problèmes que nous avons pour mission de résoudre, nous devons donc coopérer étroitement pour que les réponses proposées et mises en œuvre soient conformes aux intérêts supérieurs de la Nation. Il nous est donc commandé de transcender nos divergences en restant accrochés à la lettre de notre devise : l'Union fait la force.
Des lectures différentes de la situation de notre pays amènent souvent à des prises de position contraires. Mais, parce que nous visons tous le bien commun, nous pouvons, sereinement, nous mettre ensemble pour travailler à l'édification de l'Haïti régénérée que nous appelons de tous nos vœux.
Pour ma part, je me fais l'incontournable devoir de respecter les engagements pris envers l'électorat national qui, majoritairement, a approuvé le programme que je lui ai proposé, celui des 5 E, (l'Education, l'Emploi, l'Etat de Droit, l'Environnement, l'Energie).
La situation que vit le pays, exprimée à travers des statistiques alarmantes, situation qui interpelle notre conscience d'Haïtiens, notre conscience de responsables tout court, renforce ma détermination à agir. Mes dix-neuf mois de présidence permettent de jauger toute la vigueur de mon engagement. Il a fallu opérer des choix intelligents parmi les innombrables urgences à gérer.
Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale,
Honorables Parlementaires,
L'économie haïtienne devrait se maintenir sur une trajectoire de croissance modérée en 2012-2013. Nous comptons sur la mise en œuvre effective et coordonnée de politiques et d'investissements ciblés pour favoriser cette croissance.
Nous devons accorder plus d'attentions aux secteurs porteurs comme la construction, les services commerciaux et le touriste. Ces secteurs devraient bénéficier de l'intensification de l'investissement public et privé. L'investissement privé profitera des politiques de développement du crédit et des partenariats public-privé dans le cadre de la promotion et de l'appui aux Petites et Moyennes Entreprises et Industries. De nouveaux investissements directs étrangers notamment dans l'hôtellerie et une mobilisation générale des principaux organes de l'Etat faciliteront le développement des affaires et libéreront les énergies porteuses de croissance et génératrices d'emplois.
A partir du financement du Trésor Public, de grands travaux d'infrastructure se poursuivront. Je cite à titre d'exemples : l'Aéroport du Sud, la Route des Cayes-Jérémie, route Hinche-Cap-Haitien, route Fermathe-Frère, reconstruction des bâtiments publics, construction de logements sociaux et des infrastructures de santé.
La mise en opération du Parc industriel de Caracol qui a déjà suscité beaucoup de demandes de locaux par des investisseurs étrangers désireux de s'y installer va permettre un rebond dans nos exportations.
Mesdames, Messieurs Honorables parlementaires
Quand depuis la campagne électorale, je me suis engagé à sortir le pays de l'ère de l'assistanat pour passer à celle de la promotion et de l'encadrement de l'investissement productif, j'avais conscience que je faisais là un pari difficile. C'était le pari à tenir pour créer les conditions nécessaires de la stabilité sociale et de l'autonomisation des citoyens. C'est encore aujourd'hui le principal défi à relever afin de pouvoir léguer à nos enfants un pays meilleur que nous l'avons trouvé. C'est le seul moyen dont nous disposons aujourd'hui pour nous rendre dignes des sacrifices de nos ancêtres qui nous ont légués le plus bel héritage qui soit et que l'esprit de l'homme puisse imaginer : la liberté.
Aujourd'hui, le contexte est différent, mais le défi n'est pas moins impressionnant. Vous, moi, aucun citoyen haïtien quel que soit son rang, quel que soit son statut dans la société ne saurait ne pas se sentir concerné par la dégradation généralisée de notre environnement, la plus grande vulnérabilité du pays. Cette situation insupportable est le résultat de politiques menées au cours de plusieurs décennies, qui nous ont porté à financer les emplois chez nos partenaires commerciaux pendant que nous attendons les ressources de l'aide internationale et des transferts des Haïtiens expatriés pour payer les biens venus de l'étranger que nous ne produisons plus.
Changer cette perspective en mettant en avant l'emploi, la croissance économique et la compétitivité nationale oblige le pays à s'inscrire dans une autre dynamique, celle du combat pour l'institutionnalisation de la vie démocratique. Celle aussi des actions visant à transformer Haïti en une terre d'élection pour les investissements productifs. Elles concernent de nombreux projets de lois qui sont déjà déposés et d'autres qui vont l'être par devant vous. Elles concernent également un certain nombre d'accords et conventions internationaux signés par Haïti, non encore ratifiés - certains datent de plusieurs décennies. Leur vote et leur publication permettront d'adapter notre législation et de la mettre en phase avec les besoins de développement du pays.
Sans cette nouvelle législation qui facilite l'accès des jeunes au crédit et à l'entrepreneuriat, qui protège les biens des conjoints de la faillite de leurs entreprises, qui définit un système de normes à suivre par nos entrepreneurs afin que leurs produits aient accès aux marchés étrangers à des conditions favorables et qui protègent les consommateurs, les investissements ne seront pas aussi dynamiques que nous l'espérons pour nous aider à changer la vie dans le pays.
La Commission de Modernisation du Droit des Affaires, installé le 7 Septembre 2012, a un mandat de six (6) mois reconductible une fois pour revisiter l'ensemble de cette législation dont certaines des lois parmi les plus importantes remontent à environ deux siècles. Je voudrais interpeller le sens de responsabilité de chacun ici présent, parlementaires et membres du Gouvernement, afin qu'un pacte de responsabilité réciproque puisse être pris pour que soit voté un maximum de lois ayant rapport à l'entrepreneuriat et à l'investissement dans des délais raisonnables. Nous le devons à nos enfants, nous le devons à notre jeunesse, nous le devons à nos ancêtres, nous le devons à nous-mêmes.
Notre ambition pour 2013 est de continuer à mieux faire pour affronter les défis qui se présentent devant nous.
Le premier défi à relever est la valorisation du capital humain par l'instruction. Cette politique sera poursuivie par la mise en œuvre du Plan Opérationnel de l'Education, la revalorisation de la fonction enseignante, la formation des ressources humaines, la construction des centres de formation professionnelle, la refonte des curricula, la protection et le développement de la petite enfance, le programme pilote de formation professionnelle pour les élèves du 3e cycle de l'école fondamentale dans vingt centres, la mise en place du programme de Validation des Acquis de l'Expérience Professionnelle.
Au niveau de la gouvernance du secteur de l'éducation, pour cette année 2013, un paquet législatif comportant huit projets de loi sera déposé au Parlement et qui concernera notamment la réforme de l'Enseignement Supérieur et la réglementation de l'exercice des professions et des métiers.
Une nouvelle approche sera adoptée dans la mise en œuvre de la scolarisation universelle, gratuite et obligatoire (PSUGO). Cette nouvelle approche sera visible à travers la construction massive d'écoles publiques notamment dans les sections communales. Dans les grandes villes, nous allons continuer avec la construction des Ecoles Fondamentales et Centres d'Application Pédagogique (EFACAP).
Le programme d'identifiant-élève va démarrer. A la fin de mon quinquennat, chaque élève aura un numéro d'identification scolaire permettant de suivre son parcours dans le système éducatif. Avec la révision de la carte scolaire, des réponses ciblées seront apportées aux difficultés du système éducatif.
Honorables Parlementaires,
Un deuxième défi est la mise en place progressivement du système national de protection sociale en santé qui concernera à terme tous les habitants d'Haïti. Un programme en trois étapes sera exécuté.
La première étape est déjà en cours, c'est le projet pilote de Carte Rose « konbit Solidarite », lancé en mai 2012. Une assurance-maladie a été offerte à un groupe de 2000 personnes. Elles ont bénéficié pour une année d'une carte de sécurité sociale qui leur permet d'être soignées gratuitement dans cinq établissements publics ou privés de Port-au-Prince.
Au cours d'une deuxième étape, un système global universel, toujours axé sur la Carte Rose de sécurité sociale, sera mis en place dès juin 2013 dans le département du Nord-Est. Les bénéficiaires seront les travailleurs du secteur formel, cotisants obligatoires et ceux du secteur informel, cotisants volontaires.
La troisième étape verra l'extension progressive du système à d'autres départements un an après, soit en juin 2014, et en 2017, tous les départements seront couverts.
Il s'agit d'une réforme ambitieuse et fondatrice qui s'inscrit dans la longue durée. Elle transformera profondément le parc social de notre pays. Elle repose sur des principes d'équité et de solidarité. Ainsi, chaque habitant d'Haïti doit pouvoir recevoir des soins de qualité, quelque soit son niveau de revenu. Un conseil national de la sécurité sociale aura pour mission de piloter tout le dispositif. Ce système devra être financé progressivement par les ressources propres du pays afin de nous rendre maîtres de notre système de soin. Cela passe par le développement économique et la création d'emploi, et donc l'augmentation du nombre de cotisants.
Honorables Parlementaires,
Toujours dans le but de valoriser notre capital humain, j'entreprends de mieux faire connaître Haïti sur la scène internationale, répondant à des invitations officielles, participant à des Forums de Chefs d'Etat afin d'apporter un éclairage sur la vraie situation d'Haïti. J'intéresse des hommes d'affaires étrangers à profiter des avantages que nous offrons, de la qualité et de la disponibilité de notre main-d'œuvre, en même temps que je fais ressortir l'énorme potentiel de ressources dont la nature nous a dotés.
Notre pays assume depuis le 1er janvier 2013, pour la toute première fois, la présidence tournante de la Communauté de la Caraïbe (CARICOM). Pendant six mois, la République d'Haïti sera le porte-parole de la région dans toutes les assises internationales. J'en profiterai également pour accélérer le processus d'intégration d'Haïti au marché et à l'économie uniques de la CARICOM par la promotion des échanges intra régionaux.
Pour y arriver, honorables parlementaires, la ratification des projets de lois, traités et conventions nécessaires à l'aménagement d'un environnement propice à la création d'emplois et de richesses doit devenir une priorité. Je me dois de préciser que ces instruments juridiques, textes de lois, traités et conventions, sont soumis à votre sanction.
Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale,
Honorables Parlementaires,
Avec la même détermination, je continuerai à favoriser la culture du dialogue ouvert avec les secteurs concernés pour qu'une structure de consensus devant conduire, dans l'année 2013, aux prochaines élections, soit rapidement montée. Je redoublerai d'efforts pour améliorer la gouvernance politique, en vue d'éviter que les élections soient une source de conflits inutiles pouvant dégrader dangereusement le climat de paix sociale et la tranquillité publique dont nous avons besoin pour aller de l'avant.
Déjà, un protocole d'accord a été signé avec le Pouvoir Législatif sur le Collège de Gestion du Conseil Electoral Permanent, chargé d'organiser les élections, en même temps que les pouvoirs Exécutif et Législatif discutent de la question avec le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire.
Par-delà des clivages idéologiques et politiques, en tant que Chef d'Etat, je demeure ouvert à tous les secteurs de la Nation, dans le respect des règles du jeu démocratique. Je m'engage donc à poursuivre le dialogue avec tous les secteurs de la Nation que j'ai entamé dès ma prise de fonction et consolidé l'année dernière. Plus précisément, je poursuivrai les discussions avec les pouvoirs législatif et judiciaire en vue de l'organisation d'élections libres et démocratiques. Je continuerai inlassablement au renforcement de l'Etat de droit, en veillant à la nomination des neuf juges du Conseil Constitutionnel et en respectant scrupuleusement l'indépendance des deux autres pouvoirs. Je veillerai également à ce que des élections sénatoriales et municipales, transparentes et démocratiques, soient organisées cette année.
Aucun différend politique n'est si difficile à résoudre ; aucun intérêt sectaire n'est si important que nous devons risquer d'hypothéquer l'avenir du pays et de nos concitoyens qui attendent tant que Notre Chère Haïti puisse jouir de la stabilité et du mieux-être qu'ils sont en droit d'espérer.
J'invite donc les acteurs sociaux et politiques à suivre le chemin de l'apaisement, de la paix sociale, de la concorde et de la solidarité nationale, conditions indispensables à la promotion des investissements directs étrangers et à la création d'emplois. Je voudrais insister que seul le chemin de la réconciliation nationale, seul le chemin de la réconciliation nationale, favorisera l'éclosion du secteur touristique et les investissements recherchés. Ceci nous permettra de réparer les torts que des décennies de mauvaise gestion ont causés à notre environnement, de construire les institutions académiques et professionnelles requises pour former et éventuellement intégrer nos milliers de jeunes en quête d'emploi.
Dans le même temps, je pense à nos populations rurales et suburbaines le plus souvent et particulièrement victimes des cyclones et autres intempéries. Aussi, en l'année 2013, décrétée Année de l'Environnement, de vigoureuses interventions seront conduites pour reboiser nos montagnes et nos bassins versants dénudés de façon à ce qu'on parvienne à mieux contrôler le débit de nos eaux et à mieux endiguer leur cours tumultueux en saison des pluies.
Je crois que l'accent qui sera porté sur la remise en état de notre sol, attirera à nouveau l'attention sur la valeur du travail de la terre et favorisera une relance de notre production. De cette relance découlera un amoindrissement de notre dépendance alimentaire avec toutes les conséquences positives que cela comporte.
Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale,
Honorables Parlementaires,
Bien que les infrastructures constituent les éléments de base de tout développement, les investissements dans ce secteur ont été dictés, jusqu'à nos jours, par le besoin de répondre à la pression démographique. Qu'il s'agisse de réduire les embouteillages dans les rues de Port-au-Prince ou de connecter un coin reculé du pays à une voie principale, qu'il s'agisse de fournir l'électricité à un village ou d'améliorer les ports du pays, nos efforts n'ont eu pour objectif que de réduire les retards que nous avons accumulés.
Nous saluons les efforts de nos prédécesseurs dans leurs démarches de survie. Cependant, je veux, je veux offrir, aujourd'hui, à la nation une nouvelle approche, une vision des investissements dans le secteur des infrastructures qui se base, non pas sur la nécessité de faire face à la désuétude présente mais plutôt sur un avenir où les opportunités d'investissements par le secteur privé soient réelles.
Dans la zone métropolitaine, ma vision est de reconstruire une Capitale libre de la pression d'une population non productive. Dans cette perspective, nous envisageons la construction de deux nouveaux ports commerciaux en dehors de la zone métropolitaine (l'un au Nord et l'autre au Sud) et la reconversion du port de Port-au-Prince à sa mission antérieure de Port touristique et celle du marché de la Croix-des-Bossales en marché touristique. Cette démarche résultera en la création de milliers d'emplois en dehors de Port-au-Prince, apportera la solution aux problèmes de salubrité du centre ville. Le décongestionnement du Centre-ville sera un atout à nos efforts pour avoir un boulevard du Bicentenaire avec sa splendeur d'antan, bordant les nouveaux bâtiments derniers cris que nous sommes en train de construire dans le cadre de la reconstruction et dont l'édifice du Corps Législatif va en constituer un joyau.
Au niveau national, nous allons mettre l'emphase sur l'accès aux sites logeant les trésors touristiques de notre pays. La construction des nouvelles attractions touristiques dans les communautés par le secteur privé est ralentie par le manque et souvent par l'absence de facilités d'accès à ces sites. L'investisseur du secteur privé, surtout de la diaspora haïtienne, sera enchanté de construire de nouvelles chambres d'hôtel dans sa ville natale, s'il peut organiser des tours de visite sur les points d'intérêt qui ont fait le bonheur de son enfance.
Revenant à Port-au-Prince, nous allons adresser le problème de la circulation en refusant de nous confiner à un passé d'une circulation à deux dimensions et introduire des solutions qui fassent appel à une troisième dimension en construisant des passages aériens dans les points à grande circulation tels le carrefour de l'aéroport et Delmas, Gérald Bataille, Martissant, Mariani, Carrefour Fleuriot, ancien Cimetière de Pétion-Ville, Delmas 32 et 33, etc.
La plupart de ces travaux débuteront sous peu.
La nation haïtienne devra prendre note que je ne mentionne pas les efforts présents du Gouvernement pour améliorer les infrastructures en Haïti. Je veux surtout que notre nouvelle approche sorte des sentiers battus. Dans cet ordre d'idées, j'invite les professionnels du secteur infrastructure à nous accompagner dans la matérialisation de cette vision, et d'oser proposer des projets ambitieux qui soient à la hauteur de mes ambitions pour ce pays.
Voilà donc, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, comment je comprends et je travaille à concrétiser la mission de régénération nationale dont nous a investis le Peuple haïtien. Les moyens dont je dispose pour la mener ne sont pas à la hauteur de mes ambitions. Mais je m'efforce avec le peu dont je peux me servir de répondre aux attentes qui ont été placées en moi.
La tâche à accomplir est immense et va au-delà des capacités d'un homme. Aussi, le concours que vous ne manquez de m'apporter et que vous ne manquerez pas de m'apporter m'est-il précieux. Et ensemble, nous construisons et nous construirons cette Haïti de progrès, de justice sociale et de mieux-être que nos efforts conjugués finiront par faire surgir.
Je vous souhaite bon travail.
Vive notre Haïti ! »
Source: HL/ HaïtiLibre
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, (
But you can't fool all the people all the time."
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois,
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.
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