**Une loi de finances pour réorienter l'économie**
Auteur:Lemoine Bonneau lbonneau@lenouvelliste.com
Selon toute vraisemblance, ce choix économique de l'administration Martelly-Lamothe traduit en priorité la vision de l'équipe au pouvoir dans une politique de soutien de la croissance économique à travers le développement de l'appareil productif agricole et industriel pour améliorer la compétitivité des entreprises nationales. L'ouverture de l'économie haïtienne par Leslie Delatour en 1987 avait provoqué la fermeture d'une bonne partie des entreprises agro-industrielles à travers le pays. Depuis cette date, la production nationale a subi la concurrence déloyale de grandes compagnies internationales. Avec la baisse des mesures tarifaires en 1996, l'économie haïtienne n'est devenue qu'une vaste machine d'importation. De 1996 jusqu'à cette aujourd'hui, aucun gouvernement n'a posé le problème, ni n'a pris de dispositions pour éviter la descente aux enfers de l'économie haïtienne. Le pays était devenu totalement dépendant de l'étranger.
En augmentant les droits de douane sur les biens importés produits localement et en baissant les tarifs sur les matières premières et les biens intermédiaires destinés à la production nationale, le gouvernement ne fait qu'appliquer une politique économique rationnelle pour favoriser la croissance économique qui doit nécessairement faciliter la création d'emplois. Wilson Laleau a réalisé un coup de maître qu'aucun autre ministre des Finances n'avait fait avant lui. En renversant la politique économique de Leslie Delatour qui a dominé l'économie haïtienne pendant près de vingt-cinq ans, Wilson Laleau se lance dans la course pour réussir là où d'autres ont échoué.
S'agissant des crédits budgétaires alloués au ministère des Finances pour faire l'acquisition de lampadaires et d'autres fonds affectés à des institutions n'ayant pas la mission d'effectuer de telles dépenses, le Sénat doit corriger ces anomalies. En attendant que les dispositions soient prises pour mettre à exécution le fonds de soutien aux petites et moyennes entreprises, de la promotion des gaz propane et butane en substitution au charbon de bois, de la construction de silos de stockage modernes dans les zones rurales en vue de conforter la sécurité alimentaire, en aucun cas on ne peut dire que le budget 2013-2014 est antiproduction nationale comme veut le faire croire l'économiste Camille Charlmers.
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