Les annonces en grande pompe du Canada contre ceux qui supportent les gangs en Haïti, visent jusqu’à présent un secteur. Ce sont des personnalités politiques qui ont servi le parti PHTK/TETKALE du président Michel Martelly. Cette intervention internationale que nous avions sollicitée contre les oligarques et les élites criminels et corrompus semble être instrumentalisée par un secteur partisan, au risque d’amplifier les luttes politiques internes. C’est du moins, une inquiétude légitime. Peut-on conclure que la diplomatie Canadienne est sous l’emprise d’une guérilla administrative partisane dans le cadre d’une stratégie entriste ?
Car, l’histoire des gangs en Haïti est connue. On peut facilement la retracer à partir des rapports de la #MINUSTAH et des organisations internationales de droits humains sur Haïti. Les gangs, ce phénomène remonte à 1994. S’ils ont eu leur moment de gloire sous l’administration du président Jean-Bertrand Aristide, à partir du retour au pouvoir du Président René Préval, ils ont été capturés par la classe dominante et les oligarques criminels et corrompus dans leur stratégie de capturer le processus politique et de garder le pouvoir indéfiniment.
C’est durant le second mandat du président René Préval qu’ils ont déplacé certains gangs de Cité Soleil pour les relocaliser dans la commune de Carrefour à la faveur du programme CNDDR (Conseil National de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion) utilisant les fonds de l’USAID (CASH FOR WORK) et de la MINUSTAH. Moise Jean-Charles, l’artiste Samba Boukman, Antonio Cheramy, John Joël Joseph ont été les hommes de terrain pour appliquer cette stratégie politique si bien décrite dans le livre Zombie File de Max Kail, un ancien agent spécial de la MINUSTAH.
Aujourd’hui, on se demande pourquoi seules des personnalités du régime TETKALE/PHTK sont la cible du Canada ?
Qui influence le Canada en Haïti ? Que représente le Canada dans l’imaginaire collectif haïtien ?
Si n’importe qui peut facilement obtenir un visa américain, le Canada a toujours été l’ambassade réservée à la minorité qui pratique le mépris social en Haïti. N’importe qui ne peut pas visiter le Canada. C’est l’ambassade de la classe moyenne arrogante, méprisante qui utilise un “français marron” pour maintenir les masses populaires à distance. Le Canada pour l’haïtien lambda, c’est le pays accessible aux privilégiés, aux “gros zouzoun”; un pays qui applique une politique migratoire sélective, élitiste; donc, une forme d’exclusion sociale. Ce n’est pas l'ambassade des Etats-Unis accessible aux paysans, aux provinciaux ou aux ruraux.
Donc, ce n’est pas un hasard si la bourgeoisie haïtienne et l’élite privilégiée de la classe moyenne exerce une influence sur l’Ambassade du Canada en Haïti jusqu’à faire de cette politique de sanction une arme redoutable contre leurs adversaires politiques.
C’est dommage que les Etats-Unis qui représente le pays où la diaspora haïtienne est plus représentative d'Haïti avec une majorité de migrants originaires des villes de province, de la paysannerie, des bidonvilles, décide de rester en retrait abandonnant le dossier haïtien au Canada.
Comme je l’ai toujours dit dans mes premiers messages suite à l’assassinat du président Jovenel Moise, “ce crime est une erreur des classes dominantes criminelles et des élites corrompues qui doit nous permettre de nettoyer Haïti et de la libérer de leurs influences funestes, destructrices et néfastes.” Depuis 17 mois, nous faisons campagne pour une enquête internationale sur l’assassinat du président Jovenel Moise, nous réclamons un Tribunal pénal international pour juger les auteurs des crimes et des massacres commis par les gangs contre la population civile, ces personnes déplacées, ces familles appauvries. Il y a des crimes de sang. En conséquence, il doit y avoir des jugements et des condamnations, pas uniquement des sanctions économiques ou des visas coupés. Nous militons en faveur d’une enquête internationale sur la corruption, le fameux dossier #Petrocaribe médiatisé et dont la traçabilité des fonds peut aider à prouver les fraudes, la corruption et à punir les coupables.*
En ce sens, ce que fait le Canada actuellement rentre dans notre stratégie de nettoyage du pays pour la libérer de ce cancer que représente les oligarques corrompus et/ou criminels. Donc, nous ne pouvons pas laisser cette classe de privilégiés profiter de leur effet de masse dans les milieux canadiens pour détourner cette politique de son vrai objectif, jusqu’à la saboter.
L’approche de la diplomatie canadienne en Haïti doit-être non partisane et holistique. Elle doit être différente de sa politique migratoire élitiste, donc d’exclusion. De plus, elle doit favoriser des réformes économiques anti-monopoles et surtout l'accès au crédit à travers des mutuelles coopératives dont le Canada à une bonne expertise et réputation internationale.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
17 Décembre 2022
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* Lisez :
- Haiti - Petrocaribe : La justice haïtienne rejette les plaintes et replace le dossier dans son cadre légal de finance publique et de Droit administratif.-
https://reseaucitadelle.blogspot.com/2021/06/haiti-petrocaribe-la-justice-haitienne.html
- Liste de comptes ayant reçu des fonds #Petrocaribe.«Suivez l’argent» disait le Juge italien anti-mafia Giovanni Falcone.-
https://reseaucitadelle.blogspot.com/2018/12/liste-de-comptes-ayant-recu-des-fonds.html
- #Haiti : Liste des Firmes/Entreprises et Institutions publiques ayant reçu des décaissements en provenance directe des Fonds #PetroCaribe.-
https://reseaucitadelle.blogspot.com/2018/11/haiit-liste-des-firmesentreprises-et.html
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