Dans un pays où il y a une classe politique cohérente, René Préval devrait déjà annoncer sa démission sans tambour ni trompettes puis annoncer les Etats Généraux pour camper l'agenda d'Haïti-Nation. Sauf les aveugles qui refusent de comprendre qu'on n'a pas besoin de passer de midi à 14 heures pour écrire l'acte de décès du Président d'Haïti. La raison est aussi simple, les conséquences du séisme ne sont autres que le résultat d'un régime Lavalas moribond qui n'a jamais su mettre une politique en place pour urbaniser Port-au-Prince correctement sans oublier la bidonvilisation politiquement calculée de la capitale qui a servi Duvalier. La logique de Aristide I, Aristide II, Préval I, Aristide III, Préval II, deux populistes, c'est « laissons-les car le peuple est souverain ». Les deux avaient toujours peur de prendre des décisions impopulaires qui nous serviraient aujourd'hui, soit la réduction du nombre de morts. Par voie de conséquence, en 35 secondes le séisme a broyé les gens comme un requin ouvrant ses lèvres pour tout manger, maisons et humains sous ses dents. Ce séisme indique que nous étions toujours laids mais on a surtout oublié le miroir pour nous l'indiquer. Ce séisme devrait apprendre aux victimes que ce n'est pas la NATURE qui est contre le peuple haïtien. Il s'agit en grosso modo d'un Etat mazora victime de responsables moribonds qui ont géré ce pays dans l'improvisation et l'amateurisme. Si le Chili de Michèle Bachelet n'a même pas un pour cent (1%) de nos morts (3,000) pour une magnitude de 8.8, ce n'est pas parce qu'ils sont plus intelligents que nous, c'est parce que nos dirigeants haïtiens n'ont pas une seule fois réfléchi sur la question. Nos dirigeants ont fait la sourde-oreille en gérant un pays comme des sapeurs pompiers, comme des hommes qui se sont laissé embrouiller dans des détails politiques. Papa Doc de 1957 à 1971 a du se préoccuper de plus de 12 invasions qu'il devait toujours mater pour se créer un break politique car quand ce n'est pas du Nord, ce sera du Sud, les jeunes d'Haïti, ou au cœur de Port-au-Prince. La petite histoire va révéler que Papa Doc allait laisser le Palais lors d'une invasion mais suite à un envahisseur qui est allé prendre une pause cigarette, un soldat eut le temps d'informer le Président « Excellence, c'est un minimum zwit ». Duvalier s'est senti renforcer… et voilà. Baby Doc se la coulait douce durant 15 ans et le premier séisme politique l'emporta comme la paille dans le vent. Il démissionna gentiment. Quant à Aristide lui-même, c'est un séismologue-né qui peut expliquer son incompétence versus sa popularité. Son prétexte le plus bizarre « On m'a toujours empêché » Malgré sa popularité liée a son incompétence, JBA ne peut jamais nous dire pourquoi le roi du peuple est sorti toujours sans babouche de son trône. Donc qu'il s'agisse des deux Duvalier, d'Aristide I, II, III, Préval I, Préval II, l'on comprendra que le séisme du 12 janvier a mis au clair tout ce qu'on nous cachait. Le séisme a dit tout haut ce que certains disaient tout bas. Les constructions ne tenaient jamais compte des risques sismiques alors que tous se le disaient en cuvant la bière dans leurs salons de la République de Port-au-Prince. Le séisme prouve aussi que l'éducation du peuple n'a jamais été une priorité pour leur expliquer quelle attitude qu'il faut avoir lors d'un séisme. Le séisme prouve que l'absence de forces armées eut été responsable pour secourir les multiples gens qui sont restées vivants sous les décombres pendant des jours et dont on entendait leurs voix « Je suis vivant, Jesus sove'm » On raconte que sous les décombres de la DGI, l'on écoutait de vive voix les échos des survivants qui scandaient des cris de secours après plus d'une semaine. Le séisme a prouvé aussi combien Haïti dépendait exclusivement de la Communauté Internationale. Durant l'année 2009, Préval a tout fait pour rester au pouvoir le 7 février 2011 soit en s'assurant de rester lui-même, soit en « putinisant » la Primature, savoir qu'il allait placer son successeur au Palais et devenir lui-même Premier Ministre (2011-2016). Préval allait cyniquement caser Jacques-Edouard Alexis ou n'importe qui se révélerait un allié inconditionnel pour s'assurer de sa douce retraite. Il a flanqué un CEP de nullards qui vont organiser des élections frauduleuses à l'instar de celles du 21 mai 2000 et du 26 novembre 2000. Rappelons-nous de Léon MANUS. On se rappelle des brouilles au Senat en septembre 2009 pour valider les nouveaux faux élus. Préval a fondé INITE avec le grand soutien du Groupe de Bourdon, de l'élite économique, de la MINUSTAH pour s'accaparer classiquement du pouvoir en février 2011. Préval a déposé l'amendement de la Constitution de 1987 qui prévoyait son agenda caché. Préval a pu facilement révoquer Michèle Pierre-Louis qui était visiblement une menace politique pour lui. Michèle Pierre-Louis va lui jeter une gifle récemment dans l'Express pour dire « Quand le président se trouve dans des réunions après le séisme et demander aux uns et aux autres que faire…. Qu'il se rappelle que c'est lui le LEADER. » Mathématiquement, Préval est mort. Les parents des 300,000 morts, les 300,000 blessés, les 1.5 millions de sans-abri, les amputés, les victimes perturbées de toutes sortes ne sont pas dupes. C'est de la frustration à son comble … En déchiffrant, on a Vote - 1 pour Préval et son dream team. Chaque mort a au moins un parent et des amis qui se révoltent contre le silence et l'ineptie de Préval, donc on peut arriver à conclure que du coté des morts, il y a en moyenne un demi-million (500,000) de gens qui ne voteraient jamais Préval pour le simple fait que mêmes les mots de condoléances ne leur ont pas été adressées. Dans tous les pays, le rôle d'un Président après toute catastrophe de cette ampleur c'est de dire le mot de circonstance pour déclarer « Etat d'urgence » afin de susciter officiellement l'appui international. Rappelez-vous que l'International est venu sans l'appel de Préval puisque l'odeur des morts montait au nez même derrière les écrans d'Anderson Cooper. Les 300,000 blessés savent que pratiquement, ils n'ont pas un président qui puisse soumettre un projet de loi au Parlement afin de légiférer sur un programme social pour eux. N'est-ce pas le cas des vétérans de guerres aux Etats-Unis et dans les autres pays du monde. Ces 300,000 avec proches, parents et amis ne voteront jamais Préval, aussi simple que cela. Pour les 1.5 millions de sans-abri, n'en parlons même pas. Ils sont sous les tentes dans les conditions infrahumaines, ils ont faim, ils surveillent les voleurs, les prisonniers, ils ont froid, ils sont dans la boue, ils doivent se débrouiller comme Maitre Jean-Jacques pour dormir. La vie est difficile pour eux. Ces 1,5 millions ne voteront jamais Préval. Fort de cela, c'est une perte de temps de parler de Préval comme Président. Il ne l'est plus. C'est un figurant au sens propre. Il est là parce qu'il est là. Le séisme l'a bien et bien révoqué avec tous ses acolytes de près ou de loin. Le séisme a ouvert les yeux pour mettre en plein jour ses 9 ans d'incompétence à la Présidence en deux fois. Ce n'est pas une lumière de Leadership. La communauté Internationale ne fait pas confiance aux nègres et elle est confuse ne sachant où placer les milliards et dans les poches/caisses de qui ? Les élections présidentielles devraient avoir lieu le dernier dimanche du mois de novembre 2010 avec la 49ème législature (30 sénateurs + 140 députés selon la derrière loi électorale de Préval) qui doit valider le pouvoir du Président du 7 février 2011. Ce qui est pratiquement impossible. Préval va s'arranger de rouler tout le monde dans les farines or c'est maintenant qu'il devrait dire en clair quel est son agenda de sortie. Il attend quoi ? Il attend qui ? Etant donné que nous les Haïtiens sommes des IMBECILES en politique, nous retournons toujours comme des chiens à leur vomissure, nous n'avons aucune INTELLIGENCE politique, on ne peut jusqu'à présent comprendre que notre Président, malheureusement il en est UN, est déjà mort et enterré. Les plus imbéciles c'est la cohorte des politiciens qui ne peuvent présenter en clair l'alternative dans un temps record car Préval a signé son acte de décès suite au séisme du 12 janvier 2010. Ne pouvez-vous pas le constater ! Stupides ! Frantz VILLAIRE Le 7 mars 2010 |
dimanche 7 mars 2010
Préval est arithmétiquement mort!
Haïti-Séisme/Reconstruction : Pas de refondation de l’Etat sans refondation de la justice.
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Carel Pedre Journaliste Tout Distingue.
www.haitiquotidien.com - Saturday March 06, 2010 Animateur du Morning show sur Radio One, Carel Pedre, 29 ans, a reçu, mercredi, un prix à New-York pour son utilisation du site micro-blogs Twitter afin de tenir le monde informé des suites du meurtrier séisme du 12 janvier. Devenu, malgré lui et malgré l'ampleur de la catastrophe, une star de médias, Carel Pedre dedie le prix a son pays meurtri. « Merci Claude. Je suis à New-York maintenant, dans un métro. Aussitôt arrivé à la maison, je te ferai parvenir quelques unes », a répondu Carel Pedre, quelques secondes après mon message, lui demandant de me faire parvenir une photo nécessaire à Maximini. Passionné des nouvelles technologies, cet ancien responsable de rédaction de Spotlight (magazine people édité par Le Matin) est foncièrement accroché à son iPhone et à son laptop. Même dans le métro. Ces sont ces atouts technologiques, justement, qui permet à Carel Pedre, originaire de Port-au-Paix (ville côtière et enclavée d'Haïti) de recevoir un prix dans la catégorie "humanitaire" lors de la seconde remise annuelle des Shorty Awards. Un prix pour récompenser "l'excellence sur Twitter". Considéré, aujourd'hui, comme "l'oeil d'Haïti" au moment du drame qui a fait 300 000 morts, 250 000 blessés et 1,5 million de sans-abri dans cette île des Caraïbes plongée dans l'horreur et le désespoir, Carel Pedre travaillait comme un forcené pour envoyer des photos et des témoignages à plusieurs chaines de télévisions étrangères sur son Twitter via le service TwitPic. Certaines de ces clichés, montrant l'ampleur de la catastrophe, ont été repris par CNN et Washington Post qui s'en était servi d'une d'entre elles pour sa Une. « Honnêtement, ces clichés ne sont pas représentatifs de l'ampleur des dégâts », a dit à l'époque Carel Pedre, en direct sur CNN. Quand la grande majorité des millions de téléphonies mobiles se taisaient en Haïti, sous la pression des secousses telluriques du 12 janvier, il était le seul point de contact des grandes chaînes américaines et françaises. Le séisme a surpris M. Pedre dans sa voiture coincée des les embouteillages habituelles de Pétion-Ville quand la terre a tremblé le 12 janvier dernier. A l'instar des centaines de milliers des personnes qui cherchaient a se mettre à l'abri, il est sorti de son véhicule et a marché dans les rues en ruines et pleines de cadavres pour rentrer chez lui et s'assurer que Khara, sa fille unique, âgée d'un an, se portait bien. Rassuré de la retrouver saine et sauve, Carel Pedre commençait d'arpenter les rues et raconter la catastrophe digne d'un film d'horreur. Claude Gilles Correspondant de Maximini |
Haïti-Séisme : L’ONU crée un groupe d’experts pour assurer la protection des handicapés.
Haïti-Séisme : L'ONU crée un groupe d'experts pour assurer la protection des handicapés |
samedi 6 mars 2010
Open Letter to Haiti Fund : Reopen Project Pierre Toussaint.
OPEN LETTER Board of Directors Project Pierre Toussaint Fairfield, CT I urge you to consider putting the PPT website back up on the internet so that the public can be made aware of the steps that are now being taken to reopen the drop-in center and school. This has been a very public issue. I am certain that many people would like to help by contributing money. You must also let the public know what policies, systems and procedures are being implemented to prevent what happened to the children at PPT from ever happening again. My advice is to work with sexual assault and child protection groups both here and in Haiti. If you try and do it yourselves, or rely on the Catholic Church for guidance, you may face criticism. You may not like it, but some will say that the same people, under whose watch the abuse occurred, are now in charge of creating policies to protect the children. I hope you can understand why child protection advocates may not approve. Therefore, you should seek third party assistance. You should strive to become the leading resource in Haiti for child sex abuse awareness, education and best practice prevention models. You should know that I have begun reaching out to other groups in Haiti for their participation. A non profit group that operates a large orphanage in southwestern Haiti has already expressed an interest in helping to implement awareness and child sex abuse prevention programs. We must never forget the horrific harms inflicted upon the PPT students. You mentioned that one of the new board members will be a Fairfield University official. This individual should be prepared to answer questions as to why university officials kept secret the allegations against Perlitz. If any member of your new board is unwilling to be open and truthful about what happened in the past, then it will be said that they are enabling child sex abuse to happen again. You should also know that Haiti Fund board members should be prepared to be open and transparent in an evaluation of how and why the sexual abuse of children went on for so many years. We can't fix the problem if we don't know what happened. You should also know that several members of the Haitian community told me how important it will be to include Cap Haitien community members on your board of directors. I agree. Local oversight can help protect children. Thank you for all you are doing to reestablish the school. Many of you have endured severe and persistent criticism of your efforts to protect the children. May God grant you the wisdom, strength and courage to carry on. Sincerely, Paul Kendrick |
No. 2010/20 REPRISE DES SERVICES DE VISAS NON-IMMIGRANTS...
COMMUNIQUE DE PRESSE Ambassade des Etats-Unis d'Amérique Bureau des Affaires Publiques Tabarre 41, Boulevard 15 octobre Port-au-Prince 4 mars 2010No. 2010/20 REPRISE DES SERVICES DE VISAS NON-IMMIGRANTS UNIQUEMENT POUR LES VISAS D'ETUDIANT, LES PARTICIPANTS AUX PROGRAMMES D'ECHANGES ET LES DEMANDEURS DE PERMIS DE TRAVAIL L'Ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince informe le public en général qu'à partir du 8 mars 2010 les services pour les visas non-immigrants reprendront uniquement pour les demandes de visa d'étudiant (F-1), les visas relatifs aux programmes d'échanges (J-1) et autres catégories de visas exigeant normalement une pétition approuvée par le service d'immigration américain. L'ambassade regrette de ne pouvoir satisfaire les demandes de visa de tourisme et d'affaires pour le moment. Elle informera le public de la reprise normale de ses activités à travers les médias. Pour prendre un rendez-vous, le demandeur de visa doit envoyer un courrier à l'adresse électronique papniv@state.gov en incluant les informations suivantes: 1. Nom complet 2. Date de naissance 3. Numéro de passeport 4. Numéro de la Pétition 5. Numéro de SEVIS pour les visas de catégories F1, J1 et M1. 6. Numéro de téléphone 7. But du voyage 8. Date requise pour le départ Dès que le Consulat aura reçu ces informations, le demandeur de visa recevra un courrier fixant la date et l'heure du rendez-vous. Prière de noter qu'actuellement aucun rendez-vous n'est disponible pour les demandes de visa de visiteur et d'affaires (B1/B2). Les demandeurs de visa devront remplir et imprimer la version électronique du formulaire de demande de visa (DS-156) qui est disponible sur le site: http://evisaforms.state.gov . Le jour du rendez-vous, ils devront également apporter les documents suivants: · le passeport valide (au moins 6 mois de validité après la durée du séjour aux Etats-Unis), · une photo de visa récente (50mmX50mm), · le reçu de paiement de la Sogebank · Autres documents pouvant attester des liens en Haïti. Pour plus d'informations concernant les règlements, les qualifications requises, et pour obtenir des copies et instructions sur les formes de demandes de visa et toutes questions y relatives, veuillez consulter les sites internet: www.travel.state.gov et http://haiti.usembassy.gov (Fin de texte) |
vendredi 5 mars 2010
Haiti: Tremblements De Terre: Mythe Ou Réalité
Par Claude PREPETIT, Ing.Géologue Les tremblements de terre ou seismes se rangent en tête des catastrophes naturelles quant à la gravité des conséquences qui en résultent pour l'espèce humaine. A la différence des inondations, les séismes constituent un type de désastre dont les causes sont entièrement indépendantes de l'action de l'homme. L'inconscient collectif haïtien n'a plus en mémoire les catastrophes naturelles liées aux secousses telluriques enregistrées autrefois dans le pays. Au fil des temps, ces souvenirs lointains se sont estompés et, de générations en générations, on finit par oublier que Haïti a connu dans le passé des moments de forte émotion et de grande angoisse causés par de puissantes vibrations en provenance de notre sous-sol. Imaginer un instant que ces mouvements telluriques se reproduisent aujourd'hui en Haïti avec les mêmes magnitudes et intensités ! Bien sûr, l'imaginaire collectif haïtien ne saurait penser qu'il est dans l'ordre des choses que ces phénomènes naturels puissent un jour se reproduire, en raison, d'une part, de sa méconnaissance de la réalité de la menace sismique en Haïti et, d'autre part, de ses croyances religieuses, instituant un « Bon Dieu bon », le préservant de tous risques et désastres naturels. Un peu de sismique historique: Moreau de Saint-Méry (1750 -1819), l'historien de Saint-Domingue, a relaté dans son ouvrage « Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l'Ile Saint Domingue », publié en 1797, les calamités dues à des catastrophes naturelles, notamment les tremblements de terre, survenus dans l'île tout au cours des périodes espagnole et française. Aussi, pour appréhender aujourd'hui la réalité de la menace sismique en Haïti, il nous est loisible de porter à votre attention les récits aussi précis qu'éloquents de ce témoin oculaire. Il nous rappelle tout d'abord quelques dates importantes au cours desquelles l'Ile a tremblé : 1564, 1684, 1691, 1701, 1713, 1734, 1751, 1768, 1769, 1770, 1771, 1783, 1784, 1785, 1786, 1787, 1788, 1789. Il s'agit là de périodes récurentes variant de 1 à 120 ans d'inter-valles. Mais les dates qui ont le plus marqué l' histoire des séismes à Saint Domingue demeurent 1751 et 1770. Suivons les récits de ces grands désastres. « Le 18 octobre 1751, à deux heures de l'après-midi, par un temps calme et serein, la terre se mit à trembler à Port-au-Prince avec deux secousses violentes qui durèrent environ trois minutes. La terre eut, jusqu'au 25, des balancements, comme si elle n'avait pas trouvé d'assiette. La ville de Saint Domingue perdit plusieurs édifices. Le 28, on éprouva trois secousses, le 29 deux et le 19 novembre encore deux extrêmement fortes. Le 21 novembre, à 8 heures du matin, durant un calme profond, il y eut une légère secousse à Port-au-Prince. Des secousses plus violentes suivirent. Une seule des maisons de maçonnerie ne fut pas renversée. Quelques-unes de charpente tombèrent. Les casernes, le magasin général et une aile de l'intendance s'écroulèrent. Le 22, les bâtiments qui avaient résisté la veille furent détruits, et du 19 au 22, la terre ne fut pas stable un seul instant. Le soir et le matin un bruit comme celui d'un canon souterrain annonçait de nouvelles agitations. Du 22 novembre au 8 décembre, il y eut 25 secousses, et pendant près d'un mois, nul homme n'osa se placer sous un autre asile qu'une tente. Les ravages de tant de secousses furent sensibles depuis Léogane inclusivement jusqu'aux Gonaïves. Touts les mouvements furent constamment dirigés de l'Est à l'Ouest. La terre trembla aussi pendant tout ce temps au Cap, mais aucune maison ne fut renversée. Cependant quelques personnes se jetèrent par frayeur, des fenêtres du premier étage dans les rues. A Port-au-Prince, la terreur rendit plusieurs soldats épileptiques. La terre fut tranquille ensuite jusqu'au 27 décembre 1767, elle trembla vivement à quatre heures et demie du matin, mais sans causer aucun dommage. Le 10 octobre 1768, il y eut trois secousses, et une seule le 14 août 1769. La terre trembla le 20 janvier et le 12 avril 1770.Mais l'époque du plus grand désastre, fut le 3 juin de la même année, jour de la Pentecôte. A sept heures un quart du soir, l'Ile entière éprouva un tremblement de terre précédé d'un bruit sourd, semblable à un mugissement. Les deux premières secousses, ressenties à Port-au-Prince et qui se suivirent de très près, durèrent, ensemble au moins 4 minutes, et pendant cette succession de mouvements d'ondulation de l'Est à l'Ouest et de trépidation, la ville entière fut renversée ; la poudrière seule résista et s'ouvrit seulement. Un horizon gras, une atmosphère brûlante, un air accablant, durant toute la journée, avaient heureusement porté les habitants à chercher, dès le coucher du soleil, quelque soulagement dans la promenade, soit hors de leurs maisons soit sous leurs galeries, d'où ils purent s'élancer dans les rues ; car, une heure plutôt, tous auraient péri sous les ruines de leurs maisons, où il ne se trouva encore que trop de victimes. De moindres secousses succédèrent à ces deux premières, mais elles auraient été capables de renverser des villes. La lumière pâle de la lune éclaira une nuit pendant laquelle la terre, pour ainsi dire flottante et s'agitant dans tous les sens, faisait craindre à chaque instant le sort de Lisbonne. Le jour montra toute l'horreur de cette scène déchirante. Un sol entrouvert en mille endroits, des défenseurs de la patrie ensevelis sous les ruines des casernes ou des hôpitaux, des prisonniers écrasés sous les débris de la geôle, les montagnes voisines de la ville dégradées et affaissées ; enfin, des monceaux de décombres couvrant toute l'étendue d'une ville, où il n'y avait plus d'autre abri que celui des arbres, qui indiquaient la direction des rues ; tel était le tableau que contemplaient des infortunés, s'estimant trop heureux encore, lorsqu'ils n'avaient à déplorer que les pertes de la fortune, et qu'ils ne découvraient aucun objet cher à leur tendresse parmi deux cents (200) cadavres. Le feu se manifesta dans plusieurs points par la chute des cuisines et il fallait travailler à l'éteindre, en se traînant sur un sol vacillant. Par un bonheur inespéré, les 43 bâtiments français qui étaient dans la rade, ressentirent les commotions sans en être endommagés. Pendant les 3 premiers jours on y fit fabriquer, avec deux cents (200) barils de farine qui se trouvaient à bord, et dont les Administrateurs sentirent la cruelle nécessité de défendre qu'on augmentât le prix, du pain pour la ville ou des fours furent reconstruits ; on prit toutes les voiles du magasin du roi et des navires et l'on en forma des tentes. On vit à la même époque du troisième jour, le marché s'approvisionner, les habitants voisins y envoyèrent en abondance des vivres de terre et des légumes ; quelques-uns goûtèrent même le plaisir d'y faire distribuer gratuitement des volailles, des bestiaux ; de ce nombre était une famille de mulâtres, qui envoya trois cabrouets de vivres de terre . Des courriers, expédiés par les Administrateurs, allèrent porter partout la nouvelle du désastre et des besoins qu'il avait causés. Les malheurs de la plaine du Cul-de-Sac ne le cédèrent point à ceux de la ville. La rivière Blanche cessa de couler ; on vit sortir de différentes crevasses, formées sur plusieurs habitations, une eau pleine de sel et de soufre, qui ne pouvait servir ni pour désaltérer ni pour fertiliser les terres. La montagne de la Selle et la montagne Noire, écroulées dans plusieurs points, firent disparaître les anciens chemins, et au Trou-Bordet et au Lamantin, c'était le même spectacle de désolation ; l'on n'y découvrait pas de vestiges de demeures ni de bâtiments de manufacture Le 15 juin, le conseil supérieur de Port-au-Prince, extraordinairement assemblé sous une tente dans la cour du gouvernement, prit des mesures pour faire mettre à l'abri les actes des dépôts publics et pour constater quelles personnes avaient péri dans ce fatal événement. Il prononça aussi la résiliation des baux de toutes les maisons de la ville, à compter du jour de leur destruction. Pendant les 15 premiers jours qui suivirent l'épouvantable catastrophe de Port-au-Prince, il y eut plus de deux cents secousses par jour et à la fin du mois d'octobre la terre avait encore des mouvements, presque insensibles à la vérité. Des pluies légères vinrent à la même époque, faire cesser l'épidémie dont cette malheureuse ville était affligée depuis le mois de Juin. Le jour de la Pentecôte de l'année 1771, le peuple entier de Port-au-Prince, alla, à peu près à l'heure fatale de l'année précédente, vers une croix plantée au Belair, par quelques-uns d'entre eux, peu après le désastre, et le clergé de la paroisse marchait au devant de cette procession, qui retraçait des maux encore trop récents, pour que les vœux poussés vers l'Auteur de toutes choses, ne fussent pas sincères et fervents. Le 10 juillet 1771, la terre trembla à 6 heures du matin dans la direction du Nord au Sud. La secousse fut de deux (2) secondes. On n'observa point de tremblement de terre très sensible depuis lors, jusqu'au 11 et 12 février 1783, qu'il y en eut trois(3),dont deux (2) furent assez forts. Au mois de juillet 1784, on en sentit deux (2) légers dirigés de l'Est à l'Ouest ; un le 28 Août et un le 11 décembre. On en ressentit un (1) violent le 20 juillet 1785, dirigé du Sud au Nord, mais sans accident. Un (1) du même genre le 29 Août 1786, et un semblable, mais dirigé de l'Est à l'Ouest, le 30 janvier 1787, après 8 jours de brise d'Est violente, et deux (2) secousses le 23 avril ; durant la première et plus d'une minute après, le mercure du baromètre oscillait la direction était du Sud au Nord. Le 10 mai 1788, il y a eu une très forte secousse arrivée à deux (2) heures du matin, et une pareille le 6 octobre 1789, à une heure et demie de l'après midi. Ainsi voilà dans ce moment, plus de 19 ans révolus, sans que le Port-au-Prince ait vu le retour du phénomène qui a pensé à l'anéantir, et cette période inquiétait d'autant plus, qu'on en cherchait l'influence dans les rapports des deux tremblements de terre de 1751 et de 1770. Mais, même d'après ce que j'ai rapporté, on est tenté de se taire cette question : Pourquoi les tremblements de terre sont-ils aussi communs dans ce lieu de la Colonie ? j'avoue que je ne suis pas en état de la résoudre.» (fin de citation) L' histoire des séismes en Haïti ne s'arrête pas en 1797 avec les récits de Moreau de Saint Méry. Il est à signaler, par la suite, les travaux du Père Scherer qui fut le Directeur de l'Observatoire du Petit Séminaire Collège Saint Martial qui a eu à dresser un « catalogue chronologique des tremblements de terre ressentis dans l'Ile d'Haïti de 1551 à 1900 ». L'Observatoire disposait d'un sismographe de faible amplitude qui a fonctionné de 1908 à 1966. Les dates à retenir après 1797 sont les suivantes : 1818, 1842, 1860, 1881, 1887, 1910, 1911, 1912, 1917, 1918, 1922, 1924, 1946, 1952, 1956, 1962. Le dernier séisme important remonte à la destruction du Cap Haïtien en 1842. Monseigneur J.M. Jan, Evêque du Cap de 1929 à 1953, dans sa « Documentation religieuse » publiée en 1972 par les Editions Henri Deschamps, eut à nous faire ainsi le récit de cet événement douloureux : « Le samedi 7 mai 1842, deux jours après la fête de l'Ascension, on entendit vers les 5 h et demie de l'après-midi comme le bruit d'un tonnerre souterrain, accompagné de plusieurs secousses si violentes qu'en moins de quelques secondes, la ville du Cap fut transformée en un vaste champ de ruines ; tellement subites que la plupart des habitants n'eurent le temps ni de fuir, ni de se dire un suprême adieu. Trois personnes furent ensevelies sous les décombres de la cathédrale et plusieurs milliers sous les décombres de leurs maisons. Au moment où la ville s'écroulait, le ciel fut tellement obscurci par les tourbillons de poussière que l'on aurait dite une nuit complète. La mer se précipita sur la ville, jusque dans les maisons qui bordent le quai et se retira aussitôt, fort heureusement. Mais les commotions en ébranlant les profondeurs avaient amené à la surface tant de vase et de détritus de toutes sortes que l'eau était noire dans tout le rade. Le sol s'entrouvrit de toutes parts en longues crevasses mais peu larges, ayant la plupart, la direction du nord au sud et quelquefois croisées par des fissures perpendiculaires. Pour comble d'horreur, on entendit les cris terrifiants des victimes ensevelies sous les ruines ou se consumaient sous les ardeurs de l'incendie éclatant au milieu des décombres, pour achever l'œuvre de destruction.. Affolés par la terreur, ceux qui avaient pu fuir passèrent la nuit sur les places publiques et à la Fossette… Aucun signe précurseur ne s'était manifesté pendant la journée. L'air était calme, le ciel pur et serein.Durant toute la nuit, il y eut de fréquentes oscillations et de violentes commotions. Bien plus, les trépidations du sol se répétèrent chaque jour et quelquefois à plusieurs reprises pendant près d'un mois. La population allait passer toutes les nuits sur les places ouvertes. La catastrophe ne se borna pas à détruire le Cap, elle renversa presque toutes les villes du Nord, Port-de-Paix, Gonaïves, Fort-Liberté et dans la République Dominicaine, Santiago, Puerto Plata, etc. Les zones à risque sismique à travers le monde Après 40 ans, le souvenir de cet affreux malheur est tellement vif que le peuple compte les dates mémorables en le prenant pour point de départ. C'est ainsi que nous entendons tous les jours des personnes nous dire : je suis né tant de temps après l'événement; j'ai fait ma première communion avant l'événement. Pour elles, l'événement veut dire le tremblement de terre du 7 mai 1842…. » (fin de citation). Origine des séismes Si en 1797, Moreau de Saint Méry n'arrivait pas à comprendre les raisons pour lesquelles l'île subissait autant de secousses telluriques, il est tout à fait possible aujourd'hui d'apporter des réponses à ses interrogations au regard des avancées scientifiques réalisées en matière de sismologie et particulièrement de tectonique. En effet, la Tectonique des plaques est une théorie fondée sur l'observation de la fragmentation de la lithosphère (la croûte terrestre et une partie du manteau) en approximativement une demi-douzaine de grandes plaques et autant de micro plaques semi-rigides.Celles-ci se déplacent à des vitesses très lentes variant de 1 à 10 cm par an et leurs limites sont des zones d'activité tectonique où les éruptions volcaniques et les séismes sont fréquents. La théorie de la Tectonique des plaques est entrée dans la pensée géologique dans les années 60 et 70. Bien que les bases de cette théorie aient été établies dès le XVII ème siècle, il a fallu attendre l'année 1910 pour que l'allemand Alfred Wegener émit l'idée de la dérive des continents. Aujourd'hui, l'existence de plans de subduction, constituant un des trois types de frontières entre les plaques tectoniques, a été mis en évidence tout autour du Pacifique, en mer Egée, dans les Antilles, en Amérique centrale, etc. Ces zones de subduction correspondent à la convergence entre deux plaques et au plongement de l'une sous l'autre, elles se caractérisent par un volcanisme très explosif et par une sismicité interne. Les tremblements de terre ou séismes sont donc provoqués par des déformations brusques de l'écorce terrestre. Les failles sismiques: Les mouvements tectoniques des plaques rocheuses constituant la croûte terrestre conduisent assez souvent à des fractures appelées failles. Lorsque les couches rocheuses situées de part et d'autre de la faille bougent l'une par rapport à l'autre, il se produit, soit un mouvement horizontal appelé décroche-ment, soit un mouvement vertical accompagné d'un rejet dont l'escarpement peut atteindre plusieurs milliers de mètres. Un déplacement brutal le long d'une faille peut aussi entraîner un séisme. Pour répondre donc à l'interrogation de Saint Méry, on peut aujourd'hui affirmer que 90 % des séismes, à travers le monde, sont d'origine tectonique et l'Ile d'Haïti n'échappe pas à ces mouvements de plaques et de failles qui provoquent en profondeur des ondes de choc se répercutant en surface. Failles actives et sismicité historique dans l'Ile d'Haïti Situation tectonique de l'île d'Haïti L'Ile d'Haïti est située à la frontière des plaques tectoniques Amérique du Nord et Caraïbes. Ces plaques se déplacent l'une par rapport à l'autre à une vitesse d'environ 2 cm par an. Ces déplacements s'accomodent par des mouvements sismiques sur des failles actives identifiées dans deux pricipales zones en Haïti: • En mer, le long de la côte nord, une faille de direction est-ouest qui se prolonge à terre dans la vallée du Cibao en République Dominicaine et qui serait à l'origine du séisme de 1842. • A terre, au travers de la presqu'île du sud, de Tiburon à Port-au-Prince, le décrochement sénestre sud-haïtien, qui se prolonge en République Dominicaine dans la vallée d'Enriquillo. Cette faille sismiquement active en 1751 et 1770 est responsable de l'escarpement topographique sur lequel est bâtie une partie de la capitale. Ces failles ont été responsables de séismes historiques majeurs dans l'île dont les plus importants ont été décrits par Saint Méry et Mgr. Jan. Celles-ci résistent d'abord au mouvement en accumulant de l'énergie élastique pendant plusieurs dizaines ou centaines d'années avant de la relâcher brusquement lors des séismes. Les périodes au cours desquelles on n'enregistre pas de secousses en Haïti ne signifient nullement que l'activité sismique a cessé. L'énergie élastique s'accumule très lentement dans le sol au point que plusieurs générations d'hommes et de femmes arrivent à ignorer les activités sismiques survenues dans le passé. Chaque siècle passé a été marqué par au moins un séisme majeur dans l'Ile. Or, plus le temps passe, plus les risques d'un séisme destructeur s'accroissent. Est-on aujourd'hui dans la période où l'énergie qui s'accumule dans le sol depuis fort longtemps risque de se relâcher avec toutes les conséquences qu'une telle activité sismique pourrait entraîner dans un pays où la situation environnementale est tellement dégradée qu'un rien peut être transformé, à tout instant, en un désastre effroyable ?.Qu'en est-il aujourd'hui de cette énergie ? La relative quiescence sismique du dernier siècle ne doit pas nous porter à croire que notre pays n'est plus à l'abri de séismes dévastateurs. Tout simplement, les failles sismiques se trouvent tempo-rairement bloquer, accumulant ainsi de l'énergie susceptible d'être relâchée lors de séismes à venir, impossibles d'ailleurs à situer dans le temps. En termes de prévision, nous pouvons seulement avancer que, sur la base des mesures de géodésie spatiale effectuée sur l'Ile depuis plus de cinq ans, il a été enregistré des déformations de plus de 7 mm/an le long des failles septentrionale et sud d'Haïti. Ces déformations ont été induites par un mouvement de cisaillement de l'ordre de 17 mm/an entre les côtes nord et sud.Compte tenu de la période d'accalmie sismique observée au cours de ces deux derniers siècles, cette déformation élastique aurait induit un déficit de glissement de l'ordre de deux mètres le long des deux grandes failles actives d'Haïti. Le relâchement d'une telle énergie accumulée patiemment dans les entrailles de la terre au fil des ans, pourrait donner naissance à des séismes de magnitudes supérieures à 7 sur l'échelle de Richter graduée de 1 à 8. Il s'agit de ces mêmes magnitudes qui ont eu à détruire Port-au-Prince en 1751 et 1770, puis le Cap-Haïtien en 1842. Il n'est pas improbable que les épicentres des séismes à venir soient situés dans les mêmes zones que celles observées dans le passé.Mon pire cauchemar : notre grande vulnérabilité Il y a eu des séismes dans le passé, il y en aura dans le futur.Il faut bien se convaincre que des séismes de la force de ceux qui ont détruit autrefois Port-au-Prince et Cap-Haitien vont se reproduire mais en provoquant une mortalité et des dégâts sans commune mesure avec ceux qui ont été constatés à cette époque-là. La population des quatre plus grandes communes du Département de l'ouest, à savoir : Port-au-Prince, Pétion-Ville, Delmas et Carrefour, est aujourd'hui estimée à plus de 2 millions d'habitants. Or ces quatre communes sont traversées par un réseau de failles secondaires dont on ignore leur activité sismique. Les effets secondaires des séismes sont les glissements de terrain et la formation de vagues de grande hauteur appelées Tsunami. Les villes et bidonvilles perchés sur les hauteurs des montagnes entourant notre capitale ne seront pas à l'abri de ces éventuels mouvements de versants. Les villes côtières seraient également frappées de plein fouet par les Tsunami. Quant à la commune du Cap-Haïtien, sa population est aujourd'hui estimée à environ 200.000 habitants. Nous ne devons pas oublier que le séisme de 1842 avait provoqué la mort de 5000 personnes sur une population estimée à l'époque à 10.000 âmes. Que dire enfin de l'absence de normes de construction qui caractérise la grande majorité de l'habitat haïtien ? Dans les pays à risque sismique élevé, puisque l'homme n'est pas en mesure d'agir sur la menace qui est un phénomène naturel, il essaie d'atténuer les dégâts en agissant sur les types de construction et en menant des campagnes de sensibilisation de la population qui doit apprendre à réagir mentalement et émotionnellement lorsque ces phénomènes se produisent. Qu'en est-il des récentes petites secousses enregistrées dans le pays ? De faibles secousses sismiques ont été ressenties dans plusieurs coins du pays durant la période des inondations catastrophiques. Bien que les inondations soient d'origine météorologique et les séismes, d'origine géophysique, il semblerait qu'il existe un lien entre ces deux phénomènes naturels. Le rôle des fluides dans le déclenchement du processus sismologique est aujourd'hui un sujet de grand intérêt dans les milieux scientifiques américain et européen. Il a été en effet démontré que dans un environnement géologique caractérisé par la présence de failles sismiques, de bassins sédimentaires assez profonds et de réseau karstique bien développé, c'est-à-dire un environnement calcaire marqué par des trous de dissolution, des grottes et des cavités souterraines issus des réactions chimiques entre l'eau de pluie chargée de gaz carbonique et le carbonate de calcium (calcaire), de petites secousses sismiques, de faible magnitude (M < 4 ), peuvent prendre naissance à une très faible profondeur lors d'un événement météorologique exceptionnel marqué par des inondations susceptibles de remplir les réservoirs karstiques. Trois mécanismes seraient à l'origine de ce processus: • Une augmentation des contraintes élastiques dans le sol suite au remplissage des réservoirs karstiques ; • Une augmentation de la pression de l'eau interstitielle en réponse à l'accroissement des contraintes élastiques ; • Des variations de pression de l'eau interstitielle dues à la migration de l'eau dans la zone hypocentrale. La présence d'une quatité importante d'eau dans une couche géologique superficielle aurait des conséquences sur les vitesses de propagation des ondes de compression (P) et de cisaillement (S) qui sont à l'origine des vibrations du sol. Les zones dans lesquelles les secousses ont été ressenties, à savoir Fond Parisien, Delmas, La Boule, Port-au-Prince, Carrefour, etc. sont caractérisées par la présence de la faille sismique Pétion-Ville / Tiburon, de formations sédimentaires meubles et d'un réseau karstique marqué par l'écoulement souterrain des rivières de Fond Verettes et de Fermathe ou Rivière Froide. L'événement météorologique exceptionnel se traduit par la tempête tropicale « Fay » du 15 au 17 août, l'ouragan « Gustav » du 24 au 27 août, la tempête tropicale « Hanna » du premier au 4 septembre et l'ouragan « Ike » du 6 au 8 septembre qui ont pu déverser chacun en moyenne 300 mm d'eau sur le Département de l'ouest, soit au total environ 1200 mm d'eau en moins d'un mois, alors que ce total représente, pour le Département, la moyenne d'une année. Tous ces systèmes porteurs d'eau auraient rapidement saturé les sols et provoqué le remplissage des réservoirs karstiques s'étendant le long de la faille active, déclenchant par la suite les secousses telluriques à une très faible profondeur, suite à une augmentation des contraintes hydrostatiques. Les vibrations dues aux petits séismes vont à leur tour provoquer le glissement des versants saturés d'eau et dépourvus de végétation. Voilà pourquoi on associe assez souvent inondations, secousses sismiques et glissements de terrain durant les grandes périodes pluvieuses en Haïti. Nous pouvons alors avancer que ces secousses sont tout à fait conjoncturelles, elles sont dues à des conditions géologiques particulières et des événements météorologiques exception-nels.Toutefois le processus normal d'accumulation d'énergie en profondeur se poursuit inexorablement et seule une activité de recherche scientifique peut établir la relation existant entre ces petites secousses superficielles conjoncturelles et les grandes secousses à venir. En guise de conclusion: Les tremblements de terre dans le pays d'Haïti-Thomas, serait-ce un mythe ou une réalité ? La question ne se pose même pas, car la menace sismique au niveau de la plaque caraïbéenne, en général, et de l'île d'Haïti, en particulier, est plus qu'une réalité. Sans vouloir adopter une attitude systématiquement pessimiste ou alarmiste, je refuse toutefois de me baigner dans l'illusion que les secousses sismiques désastreuses ne se produiront que chez les autres. Un peuple sans mémoire, dit-on, est un peuple sans avenir. A nous Haïtiens de prendre dès aujourd'hui des mesures de mitigation pour limiter les dégâts comme les autres pays de la plaque caraïbéenne, particulièrement Porto Rico, Martinique et Guadeloupe, le font pour préserver les vies et les biens de leurs populations. Caveant consules ! Source: Claude PREPETIT, Ing. Géologue Cap-Haitien, +509 3721 0665 |
Bulletin météo du vendredi 05 mars 2010.
Valable jusqu'au 07 mars 2010 Situation synoptique dans la Caraïbe et sur l'Atlantique L'axe du front froid se retrouve sur Porto Rico ce matin. Toutefois, quelques activités de pluie isolée légère à modérée sont encore prévues sur certains départements du pays aujourd'hui. Prévisions pour Haïti - Temps nuageux avec des périodes couvertes aujourd'hui ; - Températures agréables au cours de la journée et en soirée ; - Pluie isolée légère à modérée encore prévue aujourd'hui notamment dans le nord, le nord-est, le centre, le sud, l'ouest et le sud-est. Prévisions pour Port-au-Prince et environs · Périodes nuageuses aujourd'hui ; · Tº. max. : 29ºC ; Tº min: 20ºC ; · Possibilité de pluie isolée légère à modérée aujourd'hui. Avis Le Centre National de Météorologie (CNM) de concert avec le SPGRD et la DPC demande à la population des zones à risques d'éboulements, de glissement de terrain et d'inondations, de rester vigilante. Lever & coucher du soleil pour Port-au-Prince Aujourd'hui 05 Mars. Lever : 06h 05 mn Coucher : 05h 56 mn Samedi 06 Mars. Lever : 06h 04 mn Coucher : 05h 56 mn Dimanche 07 Mars. Lever : 06h 04 mn Coucher : 05h 56 mn Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM Bulletin météo marine du vendredi 05 Mars 2010 Valable jusqu'au 06 mars 2010 Prévisions maritimes: Zone côtière nord : Vendredi & samedi * Vent du secteur nord-ouest à nord : 10-20 nœuds ; * Hauteur des vagues: 7 à 10 pieds ; * Mer plus ou moins agitée à agitée ; * Pluie isolée encore attendue aujourd'hui ; * Il est demandé aux voiliers de prendre des précautions en mer. Golfe de la Gonâve : Vendredi & samedi * Vent du secteur nord-est: 10-20 nœuds ; * Hauteur des vagues : 4 à 6 pieds ; * Mer plus ou moins agitée ; * Chance de pluie intermittente légère à modérée ; * Les voiliers doivent prendre des précautions en mer. Zone côtière sud : Vendredi & samedi * Vent du secteur nord-est: 10-20 nœuds ; * Hauteur des vagues : 4 à 6 pieds ; * Mer plus ou moins agitée ; * Possibilité de pluie intermittente légère à modérée ; * Les voiliers doivent prendre des précautions en mer. Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM |
mercredi 3 mars 2010
Bulletin météo du mercredi 03 mars 2010.
Valable jusqu'au 05 mars 2010 Situation synoptique dans la Caraïbe et sur l'Atlantique L'axe d'un nouveau front froid est localisé sur Cuba ce matin. Il est prévu pour être dans nos murs ce soir. Quelques activités de pluie isolée sont associées à ce front. Prévisions pour Haïti - Passages nuageux ce matin ; - Nuageux à couvert en fin de journée et en soirée ; - Températures agréables en soirée ; - Pluie intermittente attendue notamment dans le nord-ouest, le nord, le nord-est, l'artibonite, le sud, la grande-anse et les nippes. Prévisions pour Port-au-Prince et environs • Temps partiellement nuageux ce matin ; • Périodes nuageuses cet après-midi et ce soir ; • Tº. max. : 30ºC ; Tº min: 20ºC ; • Chance de pluie isolée ce soir. Avis Le Centre National de Météorologie (CNM) de concert avec le SPGRD et la DPC demande à la population des zones à risques d'éboulements, de glissement de terrain et d'inondations, de rester vigilante et d'appliquer scrupuleusement toutes les consignes pratiques de sécurité lors des averses de pluie. Lever & coucher du soleil pour Port-au-Prince Aujourd'hui 03 Mars. Lever : 06h 07 mn Coucher : 05h 56 mn Jeudi 04 Mars. Lever : 06h 06 mn Coucher : 05h 56 mn Vendredi 05 Mars. Lever : 06h 05 mn Coucher : 05h 56 mn Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM Bulletin météo marine du mercredi 03 Mars 2010 Valable jusqu'au 04 mars 2010 PRÉVISIONS MARITIMES: Zone côtière nord : Mercredi & jeudi - Vent du secteur sud sud-ouest: 15-20 nœuds, devenant ouest nord-ouest jeudi ; - Hauteur des vagues: 5 à 8 pieds; - Mer plus ou moins agitée ; - Pluie modérée et orages isolés attendus ; - Les voiliers doivent prendre des précautions en mer aujourd'hui et demain. Golfe de la Gonâve : Mercredi & jeudi - Vent du secteur sud-est à sud: 10-20 nœuds, devenant est sud-est : 10-15 nœuds jeudi ; - Hauteur des vagues : 4 à 5 pieds ; - Mer peu agitée. Zone côtière sud : Mercredi & jeudi - Vent du secteur sud-est à sud : 10-20 nœuds, devenant est sud-est : 10-15 nœuds jeudi ; - Hauteur des vagues : 4 à 5 pieds ; - Mer peu agitée. Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM |
PAUL GUSTAVE MAGLOIRE : POUR UNE NOUVELLE GOUVERNANCE EN HAITI.
Paul Gustave Magloire Ministre de l´Intérieur d´Haïti, de Juin 2005 à Juin 2006 et Président fondateur de la Compagnie Prospectives System International (PROSINT), Paul Gustave Magloire a présenté récemment, en Floride, un plan de Développement durable pour Haïti, au cours d'une rencontre organisée à l'intention des leaders communautaires, chercheurs, journalistes, de membres des milieux d'affaires, etc. Au cours des débats, M. Magloire a précisé, d'entrée de jeu, qu'il priorise de nouvelles approches quant à la décentralisation et la déconcentration de Port-au-Prince, la capitale et le rôle des maires dans la gouvernance locale, le support continue aux partis politiques, la protection de l'environnement, la modernisation des services de transports, de l'agriculture et de l'élevage, du commerce, la construction d'une série d'infrastructures modernes ; mettre l'accent sur la santé, l'éducation, la revalorisation de la culture, des sports et de la jeunesse, afin de créer un nouveau cadre de vie. Il a insisté surtout sur la nécessité de renforcer les capacités des institutions et organisations dans les municipalités en vue de satisfaire les besoins essentiels et d'assurer les services de base à travers le pays. Paul Gustave Magloire a joué un rôle-clé dans l´organisation des élections législatives et présidentielles de 2006 incluant tous les secteurs politiques du pays et a aussi inauguré un programme de déconcentration de la capitale, Port-au-Prince, en renforçant les mairies de différents chefs-lieux du pays et en lançant un vaste programme de construction de complexe administratif départemental et municipal, dont l'exemple probant est le complexe du Cap-Haitien. Il avait aussi, dans ce cadre, instigué la construction de la route de Cap-Ouanaminthe, en collaboration avec le Ministère des Travaux Publics, et initia avec le support de la Banque de la République d'Haïti, un réseau télématique national pour offrir un service Internet par satellite, afin de desservir toutes les municipalités et offrir des services à prix réduit aux jeunes, aux petites entreprises et aux employés du secteur public et privé, pour encourager surtout la formation continue et l'excellence dans la force de travail du pays. Paul Gustave Magloire qui a été pendant dix-huit ans l'une des personnalités influentes des communautés haïtiennes d'outre-mer aux Etats-Unis d´Amérique et qui a travaillé à l´Agence d´Information des Etats-Unis, (USIA) à Washington, D.C. pendant 7 ans, où il a été honoré à plusieurs reprises, a représenté l'Etat haïtien en mai 2005, à Oslo, Norvège, lors de la conférence des Nations Unies sur les Missions Intégrées. M. Magloire avait vivement défendu en cette occasion le principe du déroulement d'un dialogue national dans les pays sortants de conflits domestiques ou internationaux. Par le passé, juste après la chute du régime des Duvalier, M. Magloire a été conseiller spécial de l'industriel Thomas Désulmé et a pris en charge toutes les étapes de la planification de son Parti, le PNT, Parti National du Travail, qu´il a représenté au Groupe des 57 qui a réuni des militants du secteur démocratique naissant, et a eu un rôle prépondérant dans l´adoption de la Constitution de 1987. Il avait, entre autres, préparé pour les membres de l´Assemblé Constituante le texte « Prospectives pour une Renaissance Haïtienne », un vibrant plaidoyer pour la déconcentration et la décentralisation du pays et l´établissement d´une démocratie participative en vue d'une amélioration sensible des conditions de vie de la population. M. Magloire est aussi connu comme l'un des entrepreneurs les plus actifs des années 80, ayant été Membre du conseil d´administration de la Société Haïtienne de Filature (SAFICO) , PDG de la Société Agricole et de Production Agro-industrielle, qui a participé à de grands efforts de reforestation en Haïti, co-fondateur de l´Association Nationale des Artistes Haïtiens, et activiste politique dénonçant les injustices sociales en général. Paul G. Magloire, né le 2 décembre 1953 a été lauréat de sa promotion à l´Ecole Normale Supérieure d´Haïti où il a fait des études en Sciences Sociales et en Philosophie. CHANGER L'AVENIR Selon Paul Gustave Magloire, il faut désormais « changer l'avenir », continuer à combattre les injustices sociales, tout en réservant une grande place aux relations internationales, bien choisir ses alliés, réarticuler une nouvelle planification du développement, protéger l'environnement, prendre en compte immédiatement les risques et désastres à tous les niveaux et donner une attention aigue et continue à la problématique des droits humains. Paul Gustave Magloire souhaite que les pratiques d'écrasement et d'abandon de la nation ne soient plus les règles de gouvernance. Il a suggéré des alternatives pour dynamiser davantage les relations entre le pouvoir et les jeunes en encourageant leur sens du service et facilitant leur participation effective vers une diplomatie pour le développement et la protection de la nation. Paul Gustave Magloire ne rate aucune occasion pour parler et s'occuper des affaires haïtiennes qu'il priorise constamment, quand il est invité à des forums spécialisés en Europe et en Amérique. Ces jours-ci Paul Gustave Magloire résume sa pensée politique en cinq points : le premier concerne le contexte général de la crise haïtienne (économique, sociale, éducative, alimentaire et la sécurité nationale), le second porte sur le profil des grandes réformes à réaliser afin de rééquilibrer son pays ; le troisième est le diagnostic des urgences et le quatrième, un plan d'investissement sur le court, moyen et le long terme, ainsi que les stratégies de financement et d'accompagnement à mettre en place; en cinquième et dernier lieu, les relations avec l'extérieur et avec l'autre partie chère d'Haïti, la diaspora. En présentant détail par détail ce qu'il compte accomplir, il a voulu, dit-il « offrir des perspectives de développement en adéquation avec les potentialités du pays Haïti, à travers des plans de développement communal flexible qui tient compte du contexte pluriel tant sur le plan social, économique, politique, culturel, national et mondial, et des engagements dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). » En fait, il insiste sur l'urgence : · de moderniser les villes haïtiennes par la décentralisation · d'améliorer la qualité de vie des plus pauvres · d'assurer un développement accéléré mais harmonieux · d'adapter le développement aux interdépendances mondiales · d'affirmer le rôle de chaque région du pays en tant que pôles attractifs dans le domaine des services de base, de l'écologie, du tourisme, de l'agriculture, de la santé, et de l'éducation avec un minimum obligatoire pour tous. M. Magloire insiste sur les questions d'exode rural, d'émigration de masse à stopper par des offres d'emplois massives dans les municipalités dans divers domaines, y compris l'informatique : «Traduire objectivement cette vision, exploiter valablement la vocation productrice du pays, est la raison d'être de ce plan de gouvernance que je suggère aux leaders de mon pays. Il incombe à tous les Haïtiens d'outre-mer et ceux de l'intérieur de participer à cette nouvelle vision solidaire du futur de notre pays! Il nous faut dresser ensemble un état des lieux des relations entre les Haïtiens de toutes les origines et de toutes les frontières en vue d'un meilleur accompagnement du développement du pays natal." LES EFFORTS DE CO-DEVELOPPEMENT Au niveau de la décentralisation, Magloire précise que des efforts de Co-développement avec de nombreuses régions du monde ont été entrepris avec plus d'une soixantaine de jumelages de villes haïtiennes, toutefois, déclare-t-il "nous avons découvert quand nous étions Ministre de l'Intérieur que le cadre réglementaire et politique faisait défaut, car sur la totalité des jumelages recensés, environ 15% seulement avaient été établis dans le cadre d'une convention signée et dans la majorité des cas les domaines de coopération n'étaient pas suffisamment spécifiés. De plus, il manquait aux collectivités une orientation technique clairement définie de la coopération décentralisée et du Co-développement. Si les élus locaux s'intéressaient à ces stratégies, ils ne savaient pas précisément ce qu'ils voulaient faire avec les partenaires pour leurs communes et les territoires. Nous avons initié les correctifs nécessaires et il faudra, pour le moindre, continuer dans cet effort!". Paul Gustave Magloire a profité de l'occasion pour élaborer une série de propositions afin de parvenir à établir un cadre juridique approprié pour la gestion des relations de coopération décentralisée et trouver une stratégie nationale d'orientation du Co-développement. Il suggère également la "mise en place d'un réseau d'information et d'appui aux collectivités en matière de coopération décentralisée tout en insistant sur la priorité d'un recensement des expériences de coopération en terme de leçons apprises en vue du partage et de l'amélioration conjointe afin d'assurer un renforcement de la capacité productive en Haïti". Quant aux affaires politiques, il veut adopter une position avant-gardiste : « Ecoutez, nous devrions à la fin assumer la responsabilité de protéger la population dans le cadre du respect de notre souveraineté nationale et dans une perspective de sécurité humaine globale, basée sur la justice sociale et les droits humains dans leur totalité. Pour appuyer correctement les organisations du mouvement social haïtien et les institutions publiques, nous devrons accentuer le dialogue et la concertation sur les priorités et les stratégies de développement et de coopération, tant en Haïti qu'a l'étranger. Il faudra que nous nous impliquons tous, sur une période longue, dans de vastes programmes de reconstruction, de réhabilitation et de développement, mettant l'accent sur l'appui aux mesures qui font avancer le relèvement des conditions de dignité des majorités pauvres, urbaines et rurales. Et ceci, très certainement, en continuant de renforcer le système de justice contre l'impunité. » Selon Paul Gustave Magloire cela nécessitera un leadership utile en s'engageant dans la durée dans l'appui à la refondation de l'éducation pour tous et convaincre tous les Haïtiens d'y participer : « A titre de contribution civile à la lutte contre la pauvreté et pour la paix, nous encourageons nos compatriotes à poser des gestes audacieux et novateurs. Nos appuis à la relance de l'économie, centrés sur les besoins des Haïtiens, accentueront la spéciale attention que nous accordons déjà au secteur de l'économie sociale et solidaire. Tirant les leçons apprises des actions passées, nous voulons voir les Haïtiens s'impliquer de manière plus significative et tenace en matière de développement local et d'environnement. » martèle-t-il « Nous devons aussi encourager les Haïtiens d'outre-mer à se maintenir dans le sillage des motions d'appui au peuple haïtien, poursuivre et accentuer les actes de solidarité en demeurant les interprètes et défenseurs d'Haïti devant l'opinion publique internationale. Nous sommes déterminés à reconstruire notre souveraineté et à effectuer les énormes efforts nécessaires pour laisser le statut, par ailleurs contesté, de pays faillis et redevenir un pays à part entière et digne» Enfin Paul Gustave Magloire souhaite obtenir des appuis politiques internationaux dans son projet de lutte contre la pauvreté, contre l'impunité, et la restauration d'un environnement ingambe et sécuritaire : « Nous plaidons pour des appuis qui contribuent de manière significative à assurer l'éducation pour tous, qui renforcent les organisations du mouvement social et contribuent à reconstruire et réformer les institutions publiques sur une base démocratique et équitable. Ceci veut dire, pour moi, agir également en faveur de nouvelles politiques macroéconomiques qui tiennent aussi compte des besoins essentiels des gens et plaider face aux nations, notamment les plus puissantes, en faveur de pratiques économiques plus justes qui ne piétinent pas la dignité de notre peuple ! Car vivre dans l'injustice est de vivre dans l'indignité et cela crée de l'instabilité ». Au moment de clôturer cette entrevue donnée avec beaucoup de conviction et de confiance dans l'avenir, M. Magloire déclara: « I do believe in Haiti, but I believe more in the future of my country and in my people. The day will come, believe me; we will turn from poverty to prosperity! This is my quest. We will build new citadels » (Je crois en Haïti, mais je crois davantage dans le futur de mon pays et de mon peuple. Le jour viendra et vous pouvez me croire, nous ferons la courbe passant de la pauvreté à la prospérité ! C'est le chemin que je poursuis. Nous allons construire d'autres citadelles) Paul Gustave Magloire Construisons Ensemble un État Démocratique, Moderne et Prospère |
Le séisme aurait fait plus d’un "demi-million" de morts, selon Mgr Louis Kébreau
Haïti-Séisme-Eglise Le séisme aurait fait plus d'un "demi-million" de morts, selon Mgr Louis KébreauLe président de la conférence épiscopale, qui prône une reconstruction dans la "dignité", s'inscrit en faux contre les interprétations religieuses abusives et erronées de l'événement du 12 janvier lundi 1er mars 2010, Le président de la conférence épiscopale d'Haïti et Archevêque métropolitain du Cap-Haïtien (nord), Mgr Louis Kébreau, a estimé lundi en République Dominicaine que plus de 500.000 personnes avaient péri dans le violent tremblement de terre ayant dévasté son pays qui, selon lui, doit envisager une "reconstruction digne et humaine". Dans des déclarations faites lors d'une rencontre avec des étudiants haïtiens de l'Université catholique Madre y Maestra (PUCMM) à Santiago (155 km au nord de Santo Domingo) et relayées par EFE, le prélat a souligné que plus d'un mois après la tragédie, des cadavres continuent d'être remarqués sous les décombres. Par ailleurs, Mgr Kébreau a catégoriquement rejeté la thèse selon laquelle le séisme du 12 janvier serait un "châtiment que Dieu aurait infligé à Haïti". Une idée que des chrétiens n'ont cessé ces derniers jours de propager dans un contexte de passions exacerbées, d'intolérance et de fanatisme religieux. Pour l'Archevêque, au contraire, ce cataclysme servira à changer la mentalité du peuple et devrait "nous porter, nous haïtiens, à réfléchir sur le sens de la vie". S'exprimant en présence du recteur de l'université dominicaine, Mgr Agripino Nùñez Collado, il a aussi rappelé que de nombreux représentants de l'église catholique haïtienne ont disparu dans le séisme, parmi eux, l'Archevêque de Port-au-Prince, Mgr Joseph Serge Miot. Un prêtre et 16 séminaristes sont également décédés dans l'effondrement de deux séminaires. Déplorant l'état de "désolation" du pays et l'image de Port-au-Prince, une "ville confrontée à des pénuries", le président de la conférence épsicopale a rappelé que la capitale faisait face, avant le 12 janvier, à une grande explosion démographique et était peuplée de constructions anarchiques. Mgr Louis Kébreau a enfin tenu à remercier la République Dominicaine pour le soutien moral et l'aide matérielle apportés à Haïti immédiatement après le tremblement de terre de magnitude 7 à l'origine de plus de 200.000 morts. spp/Radio Kiskeya |
La Dominicaine d'origine haïtienne Sonia Pierre récompensée par les USA pour son courage et son leadership.
Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés GARR 69, Rue Christ-roi Port-au-Prince, Haïti Téléphone (509) 3900-5703 e-mail: garrhaiti@yahoo. com , site : www.garr-haiti. org La Dominicaine d'origine haïtienne Sonia Pierre récompensée par les USA pour son courage et son leadership 03 mars 2010 Le gouvernement américain a décerné le 01 mars 2010 le Prix du Courage Féminin à Sonia Pierre, fondatrice du Mouvement des Femmes Dominico-Haïtiennes (MUDHA), une organisation de défense des droits des descendants–es d'Haïtiens en République Dominicaine. Sonia Pierre fait partie des dix femmes récompensées à travers le monde pour leur « courage et leur leadership exceptionnel » a indiqué la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton, dans un communiqué tout en soulignant que les dix personnalités distinguées a travers ce Prix, sont des femmes qui ont apporté « une grande contribution au mouvement féministe ». Mme Pierre qui recevra cette distinction le 10 mars prochain au Département d'Etat américain, est une militante de longue date dans la défense des droits de la communauté d'ascendance haïtienne en République Dominicaine : elle fut arrêtée à l'âge de 13 ans pour avoir pris ouvertement la défense d'un groupe de coupeurs de canne dans un batey. Sous la direction de Sonia Pierre, l'organisation MUDHA s'est engagée dans un plaidoyer en faveur du respect du droit à la nationalité de milliers de descendants d'Haïtiens/Haï tiennes nés en République Dominicaine. Cet engagement lui a valu les critiques incessantes du gouvernement et des secteurs conservateurs dominicains, mais aussi des menaces de mort ou de retrait de sa nationalité. Selon MUDHA, près de 200 000 fils et filles de sans-papiers haïtiens nés en République Dominicaine ne disposent pas de documents d'identité. Ces personnes vivent constamment sous la menace de déportation vers Haïti. Le Prix du Courage Féminin attribué cette année à Sonia Pierre, a été institué par le Département d'Etat américain en 2007 pour rendre hommage aux femmes qui ont fait preuve d'un courage exceptionnel pour défendre les droits et la promotion sociale des femmes.
Rappelons que la militante dominicaine a déjà reçu plusieurs distinctions dont celle d'Amnistie Internationale et du Centre américain pour les Droits Humains Robert F. Kennedy .
Lisane André Responsable de la Section Communication &Plaidoyer GARR |
mardi 2 mars 2010
La presse haïtienne entre survie et agonie.
(Panos Caraïbes).- Après un premier mois éprouvant, certains médias de Port-au-Prince et des villes de province, sévèrement touchés par le séisme du 12 janvier, tentent de se relever des décombres. Avec leurs studios de fortune logés sous des tentes, parfois en pleine rue, ou dans des véhicules immobilisés, ces médias veulent coûte que coûte rester en vie pour informer leurs compatriotes, en majorité sans-abri et traumatisés. Reportage dans un secteur habité par la rage d'informer. Michelène Hilaire, 45 ans et la plus vieille correspondante haïtienne encore en activité, ne se croyait pas si bien inspirée en baptisant « Men Kontre (Les mains se rencontrent, en créole) », sa radio à Petit-Goâve. Depuis les secousses telluriques de magnitude 7,3 sur l'échelle de Ritcher qui ont ravagé sa ville, elle peine à faire fonctionner sa petite station dont les locaux sont endommagés. Bousculée par la suppression de la publicité, conséquence immédiate du séisme, l'avenir parait encore obscur pour cette femme de médias qui traîne derrière elle vingt ans de carrière. Chose certaine, le matériel des 17 radios de la ville côtière n'est pas enseveli sous les décombres. Celui de « Men Kontre », en ondes depuis une décennie, est installé dans une jeep des années 80 désaffectée. Sous les arbres qui débordent sur le capot de cette vielle bagnole, des journalistes de 17 stations de radios de la ville dédiée à l'ex-empereur Faustin Soulouque se rencontrent régulièrement pour la préparation et la diffusion collective d'une édition de nouvelles et d'une émission d'intérêt public. « Nous contribuons entre nous pour l'achat du carburant et les journalistes font du bénévolat pour la cueillette des informations, la rédaction et la présentation des deux émissions », soupire Guyteau Mathieu, secrétaire général du Réseau des médias de Petit-Goâve. Président directeur général de Préférence FM, Mathieu tient à ces programmes post-catastrophes autant qu'au fonctionnement de sa station. « Dans l'unité, nous sauverons Petit-Goâve », clame-t-il. Plus que jamais la presse qui a une forte influence sur les 9 millions d'Haïtiens, en majorité analphabètes, a un nouveau rôle à jouer dans la reconstruction de cet Etat de la Caraïbe à qui la nature envoie, parfois, le souffle de sa colère. A l'approche de la prochaine saison pluvieuse et même cyclonique, les prévisions communiquées par les médias, par exemple, peuvent faire la différence entre la vie et la mort. Mais déjà des avis de tempêtes s'abattent sur les médias haïtiens qui redoutent comme la peste l'arrêt des contrats publicitaires des grandes entreprises de Port-au-Prince affectées par le tremblement de terre qui a fait 300 000 morts dont une trentaine dans la presse. Autrefois quotidien, Le Nouvelliste, journal plus que centenaire, s'est rabattu sur Internet pendant un mois avant de sortir un hors-série, puis un hebdomadaire sous les presses d'Imprimeur II. « Où sont nos abonnés ? Où distribuer le journal ? Il va falloir retourner à la vente au numéro », s'interroge perplexe Max Chauvet, copropriétaire et directeur de l'entreprise familiale fondée en 1898. En attendant une relocalisation de ses abonnés, moins ceux qui sont décédés ou se sont exilés, le journal retourne à la vente au numéro. Quelque deux mois de travail seraient nécessaires pour consolider l'immeuble de Le Nouvelliste au centre-ville. Autant de mois aussi, selon des techniciens vénézuéliens, pour tenter de débloquer la « vieille rotative » du journal qui imprimait, avant le séisme, 15 000 exemplaires cinq jours par semaine. Ajouter à tout cela, les recettes publicitaires qui représentaient 75% dans le budget du journal sont taries pour plusieurs mois, se désole M. Chauvet, contraint de se séparer de la moitié de ses vingt-quatre rédacteurs. Comme les animaux malades de la peste, Le Matin, l'autre quotidien haïtien et plusieurs autres médias de Port-au-Prince recourent à la même formule, au grand dam de l'Association des journalistes haïtiens. Lutte pour survivre Patron de radio Caraïbes, Patrick Moussignac, voit lui aussi l'arrivée de l'arrêt imminent de certains contrats publicitaires, mais ne veut se séparer d'aucun de ses employés. « Sauf ceux qui veulent partir pour d'autres cieux », a indiqué le Pdg de la plus vieille radio haïtienne. Sous une tente bleue, installée sur une partie de la minuscule rue Chavannes où la station a vécu ses soixante ans, celui qui est considéré comme le Berlusconi haïtien (1) n'arrête pas de tourner les spots de ses traditionnels clients. Rien que dans l'espoir que les contrats ne seront pas cassés. Bien que les bâtiments de plusieurs clients sont effrités à l'image d'Energie FM, la radio de son frère, Maxime Moussignac, à la rue Magloire Ambroise. Les yeux rivés sous les gravats laissés par le tremblement de terre à l'auditorium de sa station, M. Moussignac étudie déjà les stratégies pour la réparation de son impressionnant immeuble que ses journalistes appellent affectueusement La maison de la radio. Un peu chanceux, le réseau de 30 radios communautaires affiliées à la Société d'animation et de communication (Saks) n'a pas été aussi affecté que les médias commerciaux et évangéliques de Port-au-Prince. « La radio Zetwal Peyizan à Fondwa – une localité de Léogâne – ainsi que les locaux de Saks ont été détruits et l'émetteur de la radio Saka à Grand-Goâve est cassé sous la pression du tremblement de terre », a expliqué Sony Estéus. L'autre conséquence de la catastrophe perçue par les Haïtiens comme un monstre, c'est la cessation des bulletins de nouvelles quotidiennes et les magazines hebdomadaires produits par Saks pour alimenter ses radios affiliées. Et pour cause. Le studio de production de l'organisation a été détruit dans le quartier du Canapé-Vert. « Grâce à ces programmes, les communautés rurales restaient informées de l'actualité nationale et internationale », a expliqué Estéus. Heureusement, a-t-il ajouté, nos partenaires traditionnels veulent aider à la reconstruction de la Saks. En cette période de profonde léthargie, les radios communautaires ne sont pas les seules qui prendront encore du temps pour renouer avec la production. Les télévisions haïtiennes sont contraintes de relayer des chaînes d'informations françaises et américaines ou diffuser des films et des matchs de football et basket-ball si elles veulent rester en ondes. Une bonne dose de thérapie pour ce peuple des sans-abri, mais pas assez pour aider à la reconstruction pharaonique qui prendra du temps et demandera beaucoup d'argent, d'énergie et un leadership dont le déficit, depuis la chute de la dynastie des Duvalier, a plongé cette île des Caraïbes dans l'horreur, la pauvreté et le désespoir. « Et pour jouer efficacement son rôle, la presse, elle aussi foudroyée par le séisme du 12 janvier, a besoin de se reconstruire », juge le directeur d'information d'une radio ayant requis l'anonymat. Claude Gilles (Panos Caraïbes) -Patrick Moussignac est copriétaire ou copropriétaire de plusieurs radios et de télévisions et proche du Racing Club Haïtien. Il n'est pas engagé, du moins encore, dans la politique active comme Silvio Berlusconi du Milan AC et premier ministre controversé de l'Italie. |