La nécessité d'une réforme du droit haïtien applicable à la détention préventive prolongée Par Alfred Reynolds, LL.M. ************************ Selon plusieurs conférenciers et participants à un atelier de travail sur la justice en Haïti, « le plus grand obstacle au bon fonctionnement de la justice [haïtienne] demeure la détention préventive prolongée[1] ». En fait, le droit définit la détention provisoire ou préventive comme étant « l'incarcération d'un inculpé (…) pendant tout ou partie de l'instruction préparatoire jusqu'au jugement définitif sur le fond de l'affaire[2] ». En effet, cet inculpé ou accusé – pour être plus précis – est en détention préventive lorsqu'il est accusé d'une infraction pénale et il est mis en prison sous les ordres de la justice en attendant d'être jugé par un tribunal dans un délai ne dépassant quatre (4) mois ; mais, lorsque ce délai excède quatre (4) mois, l'inculpé est considéré en détention préventive prolongée[3]. Cependant, si l'inculpé doit être incarcéré, le droit prévoit « la protection de l'individu contre les arrestations arbitraires et contre la détention illégale[4] » et il exige aussi que cette mesure privative de liberté – dont la détention préventive prolongée – doit être seulement prise à titre exceptionnel. En effet, cette exigence exceptionnelle du droit – par rapport à la détention préventive prolongée – est basée seulement sur deux tests ou deux catégories de nécessités : d'une part, les nécessités de l'instruction ; et, d'autre part, les nécessités de l'ordre public. En ce qui concerne les nécessités de l'instruction, le juge d'instruction ou le commissaire du gouvernement doit démontrer au moins une de ces nécessités pour incarcérer l'accusé ou l'inculpé : la conservation des preuves et indices matériels ; l'interdiction de toute concertation entre personnes mises en examen et complices ; et, finalement, l'empêchement de tout genre de pression sur les témoins ou les victimes. Par contre, en matière de nécessités de l'ordre public et de la sécurité publique, le juge d'instruction ou le commissaire du gouvernement doit être sûre et certain de l'acte posé par l'accusé ou l'inculpé tout en démontrant à la cour ou au tribunal que cette mesure préventive est nécessaire pour prévenir de nouvelles infractions ; de mettre fin à une infraction ou d'empêcher le renouvellement de cette infraction; de maintenirl'accusé ou l'inculp é mise en examen sous le contrôle ou la disponibilité immédiate de la justice ; et, enfin, de préserver l'ordre public qui était déjà troublé par cette même infraction. En étudiant la problématique de la détention préventive prolongée, en Haïti, on perçoit fort souvent et assez rapidement que cette exigence exceptionnelle du droit n'est pas liée aux deux tests ou aux deux catégories susmentionnées. En fait, Danièle Saada – responsable de la section droit de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) – pense que le problème de la détention préventive prolongée a plusieurs causes : il y a les procédures qui trainent, les dossiers qui se perdent et les délais impartis par la loi qui ne sont pas respectés[5]. Elle affirme que « si le code d'instruction criminelle était suivi à la lettre (…) nous n'en serions pas là au niveau de la détention préventive[6] ». Cependant, beaucoup pensent que cette exigence exceptionnelle est liée de préférence à trois causes fondamentales[7]. Premièrement, les gens sont accusés, arrêtés ou inculpés illégalement pour des infractions mineures ou des cas pour lesquels la loi ne prévoit pas de peine d'emprisonnement ou de prison préventive. Deuxièmement, le non-respect des délais pour boucler les enquêtes. Sur ce, les juges d'instruction ont ordinairement un délai de deux (2) mois pour faire leurs enquêtes et communiquer les pièces de l'information au ministère public et un mois (1) pour l'émission de l'ordonnance de clôture. Cependant, ces juges n'ont pas pu respecter ces délais du fait qu'ils n'ont pas assez d'information pour le traitement du dossier. Dans ce cas, on y voit d'autres problèmes, particulièrement ceux-là qui sont liés à la mauvaise infrastructure haïtienne, tels que les problèmes de transportation, l'espace réservé aux juges pour pouvoir travailler tranquillement sur ces dossiers, l'absence d'équipements ou de capacités logistiques, etc. Et, troisièmement, il y a aussi le manque de ressources humaines au niveau des tribunaux et le système judiciaire en général. En effet, le ministère de la justice n'embauche pas assez de magistrats ou de personnes qualifiées ; la Police Nationale d'Haïti (PNH) est incapable de respecter le délai de 48 heures pour la garde à vue de l'accusé ou de l'inculpé; l'ancienneté des lois qui ne répondent pas aux exigences de l'heure ; l'absence d'un programme de caution ou de libération conditionnelle ; et, enfin, la non existence d'une instance judicaire capable d'évaluer ou de contrôler la nécessité ou non du système de détention provisoire ou préventive[8]. En plus de ces trois causes susmentionnées, il y a une quatrième cause qui est autant considérée tabou par les membres de l'appareil judicaire haïtien, les travailleurs du droit, les victimes tant bien que les accusés, que par la société haïtienne en général. En fait, il y a le problème de corruption au niveau de la justice en Haïti. En effet, suivant les conclusions d'un rapport sur la prison civile de Port-au-Prince, les autorités haïtiennes devraient se pencher sur les vraies causes du faible taux de condamnation en matière pénale versus le pourcentage élevé de cas de détentions préventives liées à des infractions graves[9]. Selon plusieurs, certains juges reçoivent de gros pots-de-vin pour libérer des prisonniers sous forme d'habeas corpus ad subjiciendum[10] particulièrement ceux-là qui sont inculpés à des infractions graves telles que le trafic de la drogue, le blanchiment d'argent et le détournement de fonds. Par ailleurs, il y a des juges qui trainent des procédures d'instruction pour jusqu'à perdre les dossiers de ces inculpés qui sont encore gardés en détention préventive prolongée parce qu'ils ne peuvent pas payer pour avoir leur liberté. Regardant ce problème majeur dans la justice haïtienne, ce n'est pas étonnant que « des Juges et des Commissaires du Gouvernement sont constamment décriés et dénoncés, en raison de leur implication dans des actes de corruption et de malversation. Si bien que le système judiciaire est, à nos jours, assimilé à un lieu de transactions commerciales où la Justice est vendue au plus offrant[11] ». En effet, si « la détention préventive prolongée est l'une des tares du système judiciaire haïtien, elle est aujourd'hui plus préoccupante que jamais[12] ». D'une manière générale, non seulement « le taux de détention préventive prolongée atteint les 90% et dans certaines prisons près de 98% des détenus n'ont pas encore été jugés[13] », « certains magistrats affichent des signes extérieurs d'opulence et mènent visiblement un train de vie supérieure à leurs traitements et salaires[14] ». Devant le fait accompli de cette situation très complexe, il est important de dire que « la détention préventive ne peut être prolongée indéfinitivement[15] ». Sur ce, le gouvernement haïtien avait mis sur pieds des programmes et avait entamé le processus de réforme dans l'appareil judiciaire afin de trouver une solution adéquate aux problèmes. En effet, le gouvernement intérimaire de Gérard Latortue avait mis sur pieds des commissions de magistrats pour siéger au Pénitencier national. En fait, avec son mouvman li jou, le ministre de la justice, Me Henry Marge Dorléans, avait entamé « une visite dans plusieurs villes de province pour s'enquérir de la situation des tribunaux et des commissariats[16] ». De cette visite, il y avait un projet de création d'annexes pour les commissariats des communes telles que celles de Jean Rabel et de Pignon. Ensuite, il y avait « la décision du tribunal de première instance de Port-au-Prince de siéger en deux vacations dans le but de passer de cinq à vingt audiences correctionnelles par semaine et des audiences criminelles sans assistance de jury tout au cours de l'année judicaire[17] ». Quelque temps plus tard, on avait assisté aux importantes initiatives télévisées du Parquet de Port-au-Prince en vue de libérer certains détenus pour des raisons humanitaires. Il y avait aussi sous le gouvernement de Préval/Alexis la commission sur la détention préventive prolongée. Actuellement, de concert avec la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), le gouvernement haïtien – par le biais du Ministère de la justice et de la sécurité publique – a conçu le projet des Commissions de détention. Ces commissions, qui sont des groupuscules formées d'employés du ministère, devront « trier les dossiers et faire en sorte que les personnes emprisonnées depuis un certain temps, sans avoir été jugées, soient priorisées, ceci à Port-au-Prince et dans les tribunaux des provinces[18] ». En analysant ces différents programmes du ministère de la justice, on voit bien que les autorités judiciaires ont la volonté d'améliorer et de changer l'une des tares du système judiciaire haïtien. Mais, comment peut-on améliorer ou changer une situation qui est maintenant considérée comme étant « le plus grand obstacle au bon fonctionnement de la justice ?[19] » En fait, pour résoudre ce problème de détention préventive prolongée, il faut que l'État haïtien pense à une certaine réforme au niveau de l'appareil judiciaire. Si les autorités judicaires ont vraiment la volonté d'apporter un changement à la problématique de la détention préventive prolongée, leurs manières de procéder à cette réforme est très préoccupante du fait qu'ils n'y aient jamais eu d'améliorations malgré leurs efforts et leurs investissements. Sur ce, peut-on dire que « les responsables sont en train d'errer dans leur approche parce qu'ils ne sont pas des professionnels (…) et qu'Haïti est l'un des rares pays ne disposant pas d'une politique criminelle[20] » ? En effet, selon certains, « avant même qu'elle ne commence, la réforme judicaire va déjà dans le mur[21] ». Et, selon d'autres, « le dépassement de la crise exige que l'on considère non seulement les questions liées à l'efficacité [du droit], mais aussi celles liées à la qualité du procès et du système pénal[22] ». En d'autres mots, il faut qu'il y ait un changement en profondeur dans le système judicaire haïtien. Il faut qu'il y ait une réforme qui devrait répondre aux exigences de l'heure parce que « le système inquisitorial qui est celui basé sur le Code d'instruction criminelle de 1835 a fait ses preuves et il a échoué (…) du fait de son incapacité de rechercher les infractions et leurs auteurs [23] ». En effet, l'État haïtien ne peut pas continuer à pérenniser la défaite d'un système qui échoue ses fils et ses filles. L'État haïtien doit prendre en main ses obligations. Il doit entreprendre ce genre de réforme dans le système pénal et cette réforme doit nécessairement revenir de son pleine autorité (auctoritas facit legem[24]) qui n'est autre que la connaissance (la théorie) et l'expérience (la pratique ou le savoir-faire) du droit. Or, le problème en Haïti – comme on le perçoit depuis quelques années – ne revient pas du non coexistence de la connaissance et de l'expérience. C'est avant tout un problème d'évolution qui est inextricablement lié avec l'espace et le temps. En effet, à ce carrefour du 21ème siècle où l'avancement technologique et les grandes découvertes scientifiques sont devenus monnaie courante dans le monde, toute société doit avoir une certaine évolution à tous les niveaux. Une société ne peut pas évoluer si son système juridique n'est pas dynamique. En fait, être dynamique – du mot grec dunamikos – c'est d'être actif ou avoir de l'énergie. C'est encore le pouvoir de « manifester une grande vitalité, de la décision et de l'entrain[25] ». En d'autres mots, c'est de la force qui est orientée vers le progrès et le développement. Or, le dynamisme du droit vient ipso facto de l'action gouvernementale qui met en relief les acquis des éléments de la société en question. Le droit, osons le dire, doit être synonyme de changement, de progrès et d'évolution ; mais, il doit surtout être imbibé de la tradition, de la culture, des mœurs au sens étroit et des manières de vivre du peuple haïtien. Une chose certaine, quand le droit évolue, il crée – d'une manière générale – de nouvelles opportunités (échanges commerciales, investissements, épanouissements du tourisme national, transnational et international, etc.) dans une société et rassure les éléments de cette même société de la nécessité de jouir pleinement de ses droits et de ses privilèges (se promener dans les rues sans crainte, aller à la plage avec sa famille, participer à des festivités publiques, etc.) tout en faisant confiance à l'État. Par ailleurs, en faisant confiance à l'État, ces éléments créent à leur tour d'autres opportunités (embauchages de chômeurs et de marginaux, créations de nouvelles structures de développement durable tels que la décentralisation de la main d'œuvre, la répartition de l'électricité à long terme, le traitement d'eau et la construction de routes) que les autres éléments de la société vont bénéficier à leur tour incluant l'État lui-même (la stabilité politique, la diminution de la corruption et de la criminalité, le respect de l'autorité, la collection d'impôts, le renforcement du système éducatif, etc.). Mais, quand le droit n'évolue pas, la société régresse à son plus bas niveau et les problèmes que confrontent l'État et les éléments de la société se multiplient (le kidnapping aux yeux de tous, le vol à mains armées en plein jour et le viol), deviennent complexes (l'importation et l'exportation de la drogue, les règlements de compte et les assassinats politiques) et très fragiles (la corruption des travailleurs et des défenseurs de la justice, etc.). Certains éléments de la société, en acceptant ouvertement cette régression du droit – tant au niveau de l'administration publique que dans les secteurs formels et informels de la société – sans essayer d'apporter un changement adéquat à la défaillance du système juridique, deviennent indirectement complices de ce disfonctionnement de l'État. La complaisance de ces éléments de la société avec le status quo engendre un système de non droit dans lequel la balance de la justice se penche beaucoup plus vers ceux-là qui ont des moyens économiques et des liens politiques. Par contre, ceux-là qui sont dépourvus des ressources nécessaires pour manipuler le système à leur avantage, peuvent devenir contre leur gré un grand obstacle au bon fonctionnement de la justice. De ce fait, on ne peut pas entreprendre une réforme réelle quand le processus de cette réforme est basé sur « des aménagements superficiels et cosmétiques[26] », quand « les mêmes méthodes, les mêmes habitudes, les mêmes connivences sont là[27] » et, finalement, quand « le droit haïtien reste tout aussi archaïque que féodal[28] ». Enfin, il est important de penser à la nécessité de cette réforme qui soit applicable à la détention préventive prolongée. Cette réforme doit être considérée sérieusement par l'État à cause de sa responsabilité immesurable par rapport à la société. On sait bien quand l'État existe dans ses prises de position, « c'est le juridique qui fait figure de phénomène particulier au regard de l'ensemble social[29] ». Cette réforme doit être aussi une sorte de contrainte aux mœurs et au droit et « elle peut se définir comme une action venant de l'extérieur et tendant à l'exécution d'une norme[30] ». Cette réforme ou contrainte spécifique du droit doit tenir compte de ces trois points fondamentaux : l'origine des problèmes ou les causes de la détention préventive prolongée, le but de cette réforme qui doit être présenté en référence aux notions d'ordre et de désordre dans le système pénal et le mécanisme utilisé par cette réforme pour changer une fois pour toute la plus grande tare du système juridique haïtien. [1] Atelier de travail du Bureau de la Secrétairerie d'État aux Affaires Judiciaires, Hôtel Karibe, 28 et 29 avril 2010 (Source : Alerte Haïti, 2 mai 2010). [2] Jean PRADEL, L'instruction préparatoire, Cujas, 1990, P. 587. [3] Réforme carcérale et droits des personnes incarcérées, Centre International des Droits de la Personne et du Développement Démocratique - Droits et Démocratie, Juin 2009. [4] Oumar KONE, « La problématique de la détention provisoire », Mémoire, Université Nancy II, 27 juin 1989. [5] « Le problème de la détention préventive prolongée : un souci majeur », Haïti Culture, 1er octobre 2007. [6] Idem. [7] Jean Robert FLEURY, « Détention préventive prolongée : responsabilités des magistrats », Le Blog du Juriste, Info-Solidarité, 31 janvier 2008. [8] Idem. [9] « Lancement du rapport sur la détention préventive prolongée en Haïti », HaitiPress Network, 18 novembre 2006. [10] Du latin : « Que tu aies le corps pour le produire (devant la cour) ». Cette loi anglaise, datée de 1679, a été prise en vue d'assurer le respect de la liberté individuelle contre les arrestations illégales. Dans ce cas, le juge demande aux autorités concernées d'amener l'inculpé par devant le tribunal en vue de savoir s'il est détenu en prison illégalement. Si oui, le juge ordonne aux autorités de le relâcher dans l'immédiat. [11] « Résolution sur la situation des droits de l'homme en Haïti », adoptée par le Congrès de la Fédération Internationale des Ligues de Droits de l'Homme (FIDH), Erevan (Arménie), 5 mai 2010. [12] « RNDDH à la Commission Inter-Américaine des Droits Humains : Présentation sur la situation générale des droits humain en Haïti », Réseau National de Défense des Droits Humains, 3 mars 2006. [13] Supra, note 5. [14] Supra, note 11. [15] Comité contre la torture : Réponses de la délégation estonienne, Comité des droits humains des Nations Unies, 14 novembre 2007. [16] « Haïti : La détention préventive prolongée à l'ordre du jour de l'exercice judiciaire 2005-2006 », Alter-Presse, 3 octobre 2005. [17] Supra, note 7. [18] Supra, note 5. [19] Supra, note 1. [20] « Clifford Larose plaide pour la définition d'une politique criminelle », metropolehaiti.com, 29 octobre 2008. [21] Heidi FORTUNÉ, « Échec d'un réforme », blogspot.com, Cap-Haitien, 15 mai 2010. [22] « La détention provisoire prolongée et le choix d'un modèle de système pénal pour Haïti », Symposium AFPEC – Amicale des Juristes – CHECCHI, 9 au 11 décembre 1996. [23] Idem. [24] Du latin : Le droit vient de l'autorité. [25] Le Petit Robert Grand Format, Éditions 1993. [26] Supra, note 21. [27] Idem. [28] Idem. [29] Jean CARBONNIER, Sociologie juridique, Paris, Presses Universitaires de France, 1994, p. 318. [30] Idem, p. 322. --- On Tue, 6/8/10, Reseau Citadelle - Cyrus Sibert <reseaucitadelle@yahoo.fr> wrote:
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mercredi 9 juin 2010
La nécessité d’une réforme du droit haïtien applicable à la détention préventive prolongée.
Flash! Establishment of Fund for the Victims of abuse from Cap Haitien, Haiti.
June 9, 2010 Vol. 2, No. 98 Publisher's Note: The following was received from Ruth Moore, Coordinator of STTOP (Speak Truth to Power) STTOP has maintained a presence, in support of survivors, in front of the cathedral in Boston every Sunday for the past eight years. Establishment of Fund for the Victims of abuse from Cap Haitien, Haiti For the past several months we have read the heart wrenching news accounts of several Haitian victims who were sexually abused while attending a school established by Project Pierre Trussaint, directed by Douglas Perlitz. After going public with their abuse, these brave young people were further victimized by the sudden dissolution of their school forcing them back into a homeless life on the streets. STTOP.Org (Speak Truth to Power) has established a special one time Fund, to support these brave individuals and to send them a message that many of us do care about them and are appalled by the lack of outreach from several institutions and local support groups. 100% of your donation to this Fund will go directly to these individuals. The names of donors and the amount of their donations will be kept anonymous. Any amount will be greatly appreciated. Send donations to: STTOP PO Box 610156 Newton, MA 02461 (Checks payable to STTOP (memo - Cap Haitien Victims) STTOP and Friends Ruth Moore, Coordinator _____________________________ (A note from Paul Kendrick Paul has been a pioneer in the effort to help Haitians especially those victimized by clergy.) You can advise donors that the funds will be used for school tuition in the fall (and shoes so they can attend). My immediate plans are twofold: 1) Provide counseling and therapy (yes, amidst all the immediate problems in their lives, the victims need help working through the trauma of their abuse) 2) Get them represented by legal counsel here in US so they are not pushed around and forgotten by those who failed to protect them (this is in the works). I cannot thank you enough. Regards Paul |
mardi 8 juin 2010
Haïti-Justice : Et si Jean Saint-Fleur n’était pas inspecteur de police?
Haïti-Justice : Et si Jean Saint-Fleur n'était pas inspecteur de police? Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr Le lundi 31 mai 2010, sur les ondes de Radio Vision 2000, l'opinion publique avait droit à une bataille médiatique entre le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Maitre Manès Louis et son supérieur hiérarchique Paul Denis, ministre de la justice. Il s'agissait d'analyser la libération de Jean Saint-Fleur, un inspecteur de la Police Nationale d'Haïti, emprisonné pour coups et blessures sur la personne de Eglanès JEAN, un pompiste de la capitale, et le bien-fondé de la révocation du Chef du Parquet pour insubordination. L'Officier de Police en question a été emprisonné durant environ un mois au pénitencier national. Finalement, il a bénéficié d'une décision de justice. Dans le jugement, il a été déclaré non coupable. Non content de la décision du juge, Maitre Manès Louis a interjeté appel. Un comportement, plutôt non-protocolaire, vu que le commissaire du gouvernement, aussi bien que l'officier de police relèvent tous les deux du Ministère de la Justice. En conséquence, l'appel devrait être une initiative du plaignant. Ce dernier a aussi le droit d'exiger des réparations pour les sévices corporels subis. Me Manès Louis a ainsi laissé apparaitre ses sentiments contre l'Officier de police. Il a tenté d'utiliser l'appel pour le punir, malgré un jugement affranchissant l'accusé hors des liens de la détention. Sa décision parait, pour le moins, intéressée. Dans la matinée du 31 mai, sur les ondes de Radio Vision 2000, le Commissaire du gouvernement avait utilisé tous les artifices procéduraux pour expliquer sa décision et justifier son acte de bouder une convocation du Doyen du Tribunal Civil qui comptait statuer sur la requête de l'avocat du détenu protestant contre la détention de son client. La liberté étant le principe, la détention l'exception, on ne saurait emprisonner une personne sans une décision de justice. Tandis que, dans l'après-midi du même jour, le ministre de la justice Paul Denis, à son tour, essayait de démontrer que le commissaire du gouvernement Manès Louis avait tort. En tentant de garder l'officier de police en prison, sous prétexte qu'il avait interjeté appel, tout en refusant de répondre à une convocation du Doyen du tribunal civil pour étudier la requête de la défense, Me Louis fait du dossier une affaire personnelle. Il a fait montre d'une volonté de punir l'Officier de police pour des raisons que nous ignorons. Une situation qui n'est pas nouvelle, car il y a toujours lutte entre la justice et la police. De plus, l'inspecteur Saint-Fleur est connu pour son comportement cavalier. Il avait bastonné un député en exercice. Le comportement de l'homme semble avoir donné ras le bol au Commissaire de Port-au-Prince. Toutefois, même dans notre contexte de confusion sur la démocratie, confusion qui tend à banaliser toute chose, à niveler par le bas et à affaiblir la société, un officier supérieur de la Police n'est pas n'importe qui. Généralement, c'est un personnage important qui, certes n'est pas au dessus des lois, mais quand même, un homme qui mérite un traitement particulier. L'emprisonner, pour un délit mineur, alors que normalement quand il n'y a pas « crime de sang » l'accusé peut toujours rester en liberté en attendant la sentence, est une mesure extrême qui montre que nos gouvernants n'ont pas encore saisi la dimension étatique de leur décision. Ils ont exposé un homme qui tous les jours prend des risques pour notre sécurité aux vendettas des criminels condamnés du Pénitencier National. Les préjugés et l'orgueil du Chef du Parquet ont ainsi primé sur le moral de l'unique force publique, sur la sécurité publique. Cette tendance exhibitionniste qui domine le parquet de Port-au-Prince depuis l'arrivée de Me Claudy Gassant affaiblit la justice haïtienne au point que certains observateurs parlent déjà de ''dictature du parquet'' : c'est une menace pour les libertés civiles. Face à cette situation, le simple citoyen se pose la question suivante : Et si Saint-Fleur n'était pas un inspecteur de police ? S'il était un simple citoyen anonyme comme moi, ignoré des membres du gouvernement, de la presse et de l'opinion publique ? Ce dossier nous rappelle l'effet contre productif des cas comme l'emprisonnement des responsables de services de renseignement en Haïti. Les Directeur de l'UCG (Unité Centrale de Gestion) Bureau étatique responsable du renseignement financier a été emprisonné à partir d'artifices du système juridico-légal, Michael Lucius en poste à la DCPJ (Direction Centrale de la Police Judiciaire), le service de renseignement de la PNH, a été persécuté par la justice. Aussi, devons nous renouveler la nécessité de la réforme de la justice. Dominé par les visions des régimes dictatoriaux qui se sont succédé, le système pénal haïtien porte trop sur l'emprisonnement ou la privation des libertés. Il laisse au Commissaire du gouvernement trop de marge de manœuvre sur la liberté des citoyens, il existe trop de possibilités pour garder illégalement un citoyen en prison. A partir des tractations de Me Manès Louis pour maintenir en détention l'inspecteur Jean Saint-Fleur, on peut facilement comprendre pourquoi les prisons haïtiennes sont ainsi remplies. Nous sommes sûrs que la moitié des détenus sont emprisonnés à partir des caprices du parquet. Si dans le cas du Commissaire Saint-Fleur, il y a tout l'air de règlement de compte pour une raison inconnue du grand public, dans d'autres cas, des magistrats du parquet utilisent ces tactiques pour remplir les prisons et faire fortune en termes de pots de vin pour la libération des détenus. Quand il n'y a rien chez le Magistrat, il y a un détenu à libérer en échange de quelques milliers de ''dollars américains''. Une pratique qui ressemble étrangement au kidnapping. Quel investisseu serait assez fou pour s'aventurer dans un pays, où sa liberté et ses biens ne dépendent que de l'humeur et/ou du bon vouloir d'un homme exhibitionniste et animé d'une intention de nuire qu'on appelle MAITRE ? Pourra-t-on reconstruire ou refonder Haïti sans investisseurs, donc sans emplois ? N'est-il pas urgent de réformer en profondeur le système judiciaire haïtien ? L'inspecteur Jean Saint-Fleur, pourrait-il jouir de sa liberté, s'il n'était pas un Haut-gradé de la Police? Si on interroge les faits, l'histoire de la justice haïtienne et les pratiques procédurales en cours, la réponse ne se fait pas attendre. RÉSEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 08 Juin 2010, 16hres 23. |
Lavalas attaque frontalement René Préval.
Une tendance radicale d'une aile du parti de Jean-Bertrand Aristide incarnée par Dr Maryse Narcissse et René Civil qui ont joint leurs voix lundi pour le départ anticipé du chef de l'Etat et la remise à l'heure des pendules lundi 7 juin 2010, La représentante officielle de l'ex-Président Jean-Bertrand Aristide, Dr Maryse Narcisse, et le chef d'OP René Civil ont demandé lundi au nom de Fanmi Lavalas la démission immédiate du Président René Préval et l'organisation d'élections anticipées en vue de la normalisation de la situation du pays. |
Lawyer for Douglas Perlitz visits scene of crime - does not care about truth.
OPEN LETTER June 8, 2010 William F. Dow III Attorney at Law 350 Orange Street New Haven, Connecticut 06511 This message is being delivered to the Mont Joli Hotel in Cap Haitien, Haiti where Mr. Dow is staying this week. Dear Mr. Dow, I hope you are treating the Cap Haitien community with honor and respect. You are walking on holy ground, Mr. Dow. After all, it is the community's children who were raped and sodomized by your client, Douglas Perlitz. The Cap Haitien community knows full well that you are not there to assist and comfort the boys who were sexually abused by Perlitz at Project Pierre Toussaint. The community knows full well that you are not there seeking justice for the terrible harms and injuries that were inflicted upon the boys as a result of their abuse by Perlitz. The community knows full well that your only goal is to ever so subtly intimidate witnesses and disparage those who are supporting and believing the 24 children who have reported to Haitian and U.S authorities that they were sexually abused by Perlitz. The Cap Haitien community knows full well that you do not care about the truth and in so doing, you are making it very clear to the community that you do not care about them either. Sincerely, Paul Kendrick Freeport, Maine |
Bulletin météo du mardi 08 juin 2010.
Valable jusqu'au 10 juin 2010 Situation synoptique dans la Caraïbe et sur l'Atlantique Un faible creux en surface est localisé au nord d'Haïti ce matin. On retrouve également un amas orageux assez structuré juste au nord de la République Dominicaine qui pourrait affecter la région nord du pays cet après-midi et ce soir. Les activités convectives se répètent mercredi en après-midi et en début de soirée. Prévisions pour Haïti - Temps partiellement nuageux ce matin; - Nuageux à couvert en après-midi et en soirée ; - Températures peu supportables en journée mais plus clémentes en soirée ; - Averses de pluie modérée à forte et orages isolés prévus notamment sur les reliefs des départements du nord-ouest, du nord, du nord-est, de l'artibonite, du centre et de l'ouest. Prévisions pour Port-au-Prince et environs · Partiellement nuageux ce matin; · Périodes nuageuses en pm ; · Tº. max. : 35 ºC ; Tº min: 23ºC ; · Pluie sectorielle et orages isolés prévus ce soir notamment sur les hauteurs. Avis Le CNM de concert avec le SPGRD et la DPC demande particulièrement aux habitants des zones à risques d'inondations, d'éboulements et de glissements de terrain de rester vigilants et d'appliquer scrupuleusement toutes les consignes pratiques de sécurité lors de ces averses orageuses. Lever & coucher du soleil pour Port-au-Prince Aujourd'hui 08 Juin. Lever : 05h 12mn Coucher : 06h 25 mn Mercredi 09 Juin. Lever : 05h 12 mn Coucher : 06h 25 mn Jeudi 10 Juin. Lever : 05h 12 mn Coucher : 06h 26 mn Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM Bulletin météo marine du mardi 08 juin 2010 Valable jusqu'au 09 juin 2010 Prévisions maritimes: Zone côtière nord : Mardi & mercredi * Vent du secteur sud-est : 10-15 nœuds ; * Hauteur des vagues: 3 à 4 pieds ; * Pluie et orages sur le littoral et au large ; * Mer plus ou moins agitée, mais agitée lors des orages ; * Il est demandé aux voiliers de ne pas s'aventurer en haute mer. Golfe de la Gonâve : Mardi & mercredi * Vent du secteur est sud-est : 15-20 nœuds ; * Hauteur des vagues : 4 à 7 pieds ; * Mer plus ou moins agitée. Zone côtière sud: Mardi & mercredi * Vent du secteur est sud-est :15-20 nœuds ; * Hauteur des vagues : 4 à 6 pieds aujourd'hui, mais allant de : 6 à 8 pieds demain ; * Mer plus ou moins agitée. Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM |
Pétition pour un Gouvernement de Sauvetage National.
Soutien à l'appel des patriotes réclamant la formation d'un Gouvernement de Sauvetage National.
Chers compatriotes, Le peuple haïtien a applaudi, en 1986, la chute d'une dictature de trente ans dans une atmosphère enthousiaste. Il a chanté la liberté, il a rêvé le changement. Mais, depuis, la dégradation de la situation s'est poursuivie ; l'affaissement de l'Etat s'est accéléré ; le pays s'est enfoncé dans une régression économique alarmante ; les valeurs patriotiques se sont effritées ; la corruption et la médiocrité des responsables de la gestion du pays ont terni l'image de la nation. En résumé, Haïti a accentué son sous-développement. Il a fallu la gestion désespérante de l'après-séisme du 12 janvier pour que toutes les couches de la population dénoncent avec force les carences de la gestion de l'Etat prédateur. En tant que citoyens d'un pays dans la détresse, nous sommes sensibles à l'élan de solidarité qui s'est rapidement manifesté en faveur de notre pays sinistré. En tant que patriotes, nous ne pouvons nous empêcher de nous rappeler les interventions malheureuses de ceux des Etats qui ont soutenu la fraude lors des élections présidentielles de 2006. Ils ont appuyé les ambitions d'un pays candidat au statut de membre influent sur la scène internationale, faisant ainsi perdre à Haïti une occasion démocratique de redressement. Le récent séisme aurait dû permettre aux détenteurs du pouvoir de se racheter en modifiant la politique de descente aux enfers ; mais, il est plus aisé d'être corrompu et corrupteur que d'être visionnaire. Le moment est venu pour tous les Haïtiens qui ont à cœur de changer le cours des choses de nouer le dialogue pour mettre en commun leurs moyens en vue de prendre des initiatives pour la survie de la nation et pour l'honneur de notre peuple. Les patriotes conscients doivent se surpasser pour mettre de côté leurs vanités, leurs frustrations et leurs petites ambitions. La situation actuelle exige un langage de vérité et de responsabilité. Lassés de tant de mystifications, de tartufferies, de palinodies, de petitesses, nous ne faisons confiance qu'aux valeurs sûres, au sérieux et à la compétence. Aussi, souscrivons-nous à l'appel lancé par des patriotes de l'intérieur appelant à la formation d'un Gouvernement Provisoire de Sauvetage National sous la présidence de Leslie MANIGAT, après la déchéance du fantôme de gouvernement actuel. Si notre pays présente aujourd'hui une image particulièrement négative, c'est qu'il s'est identifié, au fil des dernières décennies, à la médiocrité, à la corruption, à l'insécurité, en un mot, à la politique du pire. Il revient donc aux patriotes conséquents de prendre des initiatives pour réidentifier le pays et lui redonner son âme. Les patriotes sont en deuil, en deuil de leur nation. Il leur incombe de la ressusciter en faisant que pour une fois l'ambition mesquine, le froid calcul, l'esprit de corruption laissent place à des sentiments qui permettent de décliner la passion pour le pays et la foi en son avenir sur un mode élevé. Les premiers signataires : Pierre CAUVIN (Paris), Raymond DELERME (Paris), Jean METELLUS (Paris), Hermann JEAN (Paris/Nice), Bernard EUGENE (Paris), Joseph ST-FLEUR (Lille), Raynold A. JEAN (Dieppe/Envermeu). Suivent : Eddy ALERTE (Paris), André BAZILE fils (Paris), Raoul BENECHE (Paris), France CHAMPAGNE (Paris), Jean Hector CHARLES dit Boule (Paris), Jean-Marie CHAVANNES (Paris), Faniel COULANGES (Paris), Joseph Bélus DIEUDONNE (Paris), Faustin GILLES (Paris), Duhamel JOSEPH (Paris), Arnold LECONTE (Paris), Frantz LOUIS (Paris), Robert PIERRE (Paris). La liste des signataires est ouverte. |
LA SOCIETE CIVILE DANS LA MISE EN OEUVRE DU PSSN (PLAN STRATEGIQUE POUR LE SAUVETAGE NATIONAL). By Rosny Desroches.
ROLE DE LA SOCIETE CIVILE DANS LA MISE EN OEUVRE DU PLAN STRATEGIQUE POUR LE SAUVETAGE NATIONAL. COMMUNICATION PRESENTEE PAR ROSNY DESROCHES A NEW-YORK LE 16 MAI 2010. Je remercie les organisateurs de la conférence de ce soir de l'occasion qu'ils m'offrent, de m'entretenir avec les leaders haïtiens de New-York autour du Plan Stratégique de Sauvetage National(PSSN). C'est pour moi un plaisir d'être associé à ce Plan dont les orientations fondamentales correspondent à mes convictions profondes. Il est vrai que des circonstances indépendantes de ma volonté ne m'ont pas permis d'être présent à la Conférence inaugurale de St Domingue au cours de laquelle, l'élaboration de ce plan a été décidée, toutefois, je me réjouis de pouvoir participer à sa promotion, comme je l'ai fait à l'occasion de sa récente présentation à Port-au-Prince. D'entrée de jeu, je voudrais souligner les qualités majeures que je reconnais à ce plan. Son premier mérite, c'est d'être bien équilibré. En effet, il présente un excellent équilibre entre l'économique et le social. Il accorde une place je dirais égale au « Progrès » et à l' « Humanisme ». Du côté du social, il accorde une grande attention aux préoccupations relatives aux Droits de l'homme, à l'équité de genre, à la démocratie, au système de sécurité sociale, á la lutte contre la pauvreté et l'exclusion, à la scolarisation universelle. Dans ce plan, 20% du budget national sont consacrés à l'éducation. Sur le plan économique, la question de la croissance économique est centrale. A côté de l'agriculture, le développement de l'industrie, du tourisme et du secteur de la construction est envisagé avec le plus grand sérieux. Autre point important qu'on trouve rarement ou sinon jamais dans les plans élaborés pour Haïti, c'est la proposition de travailler à l'intégration des différents secteurs de l'économie, afin de développer un véritable appareil de production nationale. Avec aussi beaucoup de courage et de réalisme, le Plan aborde la question de la pression démographique qui peut constituer un frein au développement de l'économie nationale. Le second mérite que je voudrais souligner, c'est le caractère éminemment scientifique du travail. Il est réjouissant de constater que la rationalité commence à trouver sa place dans la politique haïtienne. Le développement du pays est envisagé selon trois hypothèses : l'une pessimiste, l'autre intermédiaire et la troisième optimiste. Pour chaque hypothèse, le taux de croissance et le niveau d'investissement sont calculés. Faut-il rappeler qu'il n'y a de science que du mesurable. L'hypothèse pessimiste d'une croissance de 2 à 3 % suppose un investissement de 36 milliards de dollars américains. L'hypothèse intermédiaire d'une croissance de 3 à 5 % suppose un investissement de 50 milliards. Enfin l'hypothèse de 4 à 7 % demande un investissement de 100 milliards. A propos de science, rappelons que le Plan insiste beaucoup sur le développement de la recherche à l'Université. Parmi les qualités du Plan, il ya lieu de signaler qu'au niveau politique, il prévoit une sérieuse réforme de l'Etat. D'abord la décentralisation y occupe une place importante. Il prévoit la mise sur pieds de comités locaux pour des questions aussi importantes que la sécurité, l'éducation, la santé. L'Administration publique elle aussi sera modernisée pour devenir à la fois plus efficace et plus efficiente, grâce au développement d'une culture de résultats. Les grandes orientations du Plan sont présentées sous la forme de politiques publiques et non de simples programmes. De plus pour chaque politique publique sectorielle présentée, les lois qui devront traduire et accompagner la mise en œuvre de ces politiques sont indiquées. Si bien que tout Gouvernement qui s'aviserait de mettre en œuvre ce plan, aurait déjà une indication claire de l'Agenda législatif à préparer et à soumettre au Parlement. Il est question aussi de diplomatie économique, une diplomatie qui aurait aussi pour fonction de promouvoir les produits du pays et d'aller à la conquête de parts de marché pour l'exportation nationale. Il serait fastidieux de signaler toutes les qualités du PSSN, je voudrais toutefois en signaler une dernière que j'apprécie particulièrement, c'est l'importance accordée au financement du développement. C'est en ce sens que je disais récemment qu'il était révolutionnaire. En effet, trop souvent nos hommes politiques haïtiens, se contentent de faire de belles promesses, de faire du « voye monte » sans se donner la peine de calculer le coût de leur programme et encore moins de se soucier de son financement. Le PSSN nous propose au contraire un véritable montage financier pour le développement économique du pays. Il est prévu la création d'une Banque de Développement, un grand emprunt national, la mobilisation de Fonds éthiques et solidaires, la création d'une « City » à Port-au-Prince et d'un Fonds Souverain. Nous entrons dans une véritable modernisation de l'économie et de la finance de notre pays. Un Plan qui présente tant de qualités, mérite bien d'être mis en œuvre. Alors la question qui se pose et que je traiterai dans cette seconde partie, est la suivante : « Qu'est-ce qu'il faut pour cette mise en œuvre ? » Je signalerai ici quatre conditions : En tout premier lieu, un dialogue et un travail d'harmonisation. Il existe aujourd'hui, deux documents qu'on ne peut ignorer. Il s'agit d'une part, du PARDN, le Plan d'Action pour la reconstruction et le Développement National que le Gouvernement a présenté le 31 Mars dernier au siège des Nations Unies à New-York et de l'autre, de la Vision et de la Feuille de Route du Secteur Privé des Affaires. Le Plan du Gouvernement élaboré par une pléiade d'experts nationaux et internationaux, sur un horizon de 20 ans, et qui présente quatre grands chantiers pour la reconstruction d'Haïti : la refondation territoriale, la refondation sociale, la refondation économique, la refondation institutionnelle, constitue la base sur laquelle la Communauté Internationale s'est engagée pour un montant de 5 milliards de dollars sur 2 ans pour la reconstruction du pays. L'international est aujourd'hui plus que jamais un interlocuteur incontournable. Il importe donc de faire un examen critique du PARDN à la lumière des orientations du PSSN afin d'identifier les points de convergence et de divergence, éventuellement les lacunes respectives, ne serait-ce que pour revoir avec la communauté internationale l'ordre des priorités d'un Plan à mettre véritablement en œuvre. Le Document préparé par le Forum du Secteur Privé et qui a bénéficié des études de deux firmes internationales, OTF, (On The Frontiers) et Dalberg Global Development Advisors et des travaux du Groupe de Travail sur la Compétitivité (GTC) présente non seulement les secteurs susceptibles de dynamiser l'économie haïtienne, du point de vue á la fois de la croissance et de la création d'emplois mais aussi les quatre pôles géographiques de développement ainsi qu'un calendrier de mise e œuvre. Le secteur privé des affaires constitue lui aussi un acteur incontournable et est appelé à jouer un véritable rôle de moteur pour le développement d'Haïti. D'où la nécessité de revisiter le PSSN a la lumière de ces deux importants documents pour des ajustements éventuels. L'Initiative de la Société Civile s'intéresse à une telle démarche et c'est certainement un domaine où la société civile peut apporter une contribution appréciable. La seconde démarche à entreprendre par les concepteurs et les promoteurs du Plan, c'est de travailler à l'appropriation du PSSN par les différents secteurs de la société haïtienne. Je sais qu'il y a déjà un projet dans ce sens et que des déplacements sont prévus dans les 10 départements géographiques. Toutefois, je voudrais insister sur le fait que cette démarche ne doit pas rester à un niveau superficiel. En effet, l'appropriation par la population haïtienne d'un projet de modernisation sociale, économique et politique d'Haïti, suppose une rupture d'avec une vision et un discours qui ont été dominants depuis la fin des années 80. Cette vision était caractérisée par un refus de l intégration économique d'Haïti dans le monde et envisageait un développement endogène, un développement en autarcie. Le slogan de cette vision est « Grès kochon kap kuit kochon ». C'est un refus systématique de la globalisation. Il est vrai que la globalisation peut présenter certains dangers pour de petits pays faibles comme Haïti. Mais elle peut aussi présenter des avantages et des opportunités pour nous, á condition que nous sachions en profiter et que nous fassions l'effort nécessaire pour saisir ces opportunités et les tourner à notre profit. Cela demande du travail, de l'organisation et un esprit d'entreprise. Cette vision et ce discours dominant voyait Haïti comme une société essentiellement agraire où le maitre mot est la souveraineté alimentaire, avec une tendance à tuer dans l'œuf toute tentative d'industrialisation et où aucun effort n'est fait pour profiter sérieusement de la manne touristique qui se déverse sur la Caraïbe. La mise en œuvre d'un plan de modernisation suppose une insertion de l'économie haïtienne dans l'économie mondiale, une ouverture sur le progrès scientifique et technique, le développement d'une certaine compétitivité dans des secteurs porteurs, une étroite collaboration entre les entrepreneurs de tous les niveaux et les dirigeants politiques. On ne peut plus considérer l'investisseur, l'entrepreneur comme l'ennemi de la nation, ni le profit comme un sacrilège. En effet, il n'y a pas de recherche, d'innovation, d'investissement, sans profit, sans épargne et sans accumulation. Il n'y a pas de progrès sans profit, a condition bien sur que ce profit soit réalisé dans le respect des droits humains et des lois du pays et que sa réalisation s'accompagne d'une certaine responsabilité sociale de la part de l'entrepreneur. La société civile peut contribuer largement à développer et à propager une nouvelle vision plus moderne, plus ouverte sur le monde et en même temps soucieuse de l'intérêt général et du bien-être collectif. La troisième condition pour la mise en œuvre du PSSN, c'est qu'il se transforme en un projet politique. Il faut d'abord affirmer qu'une partie importante de la société civile haïtienne aspire fortement à une modernisation de la vie sociale, politique et économique du pays et souhaite sortir du populisme qui a dominé la vie politique haïtienne depuis une vingtaine d'années. Bien sûr, on peut comprendre que le populisme est une réaction face à la pauvreté et aux inégalités qui caractérisent notre pays. Mais la réponse du populisme qui consiste à instaurer un régime à la fois de laisser-aller, de laisser faire, voire d'anarchie, et de violence soi disant réparatrice, n'est pas la solution. La réponse adéquate réside plutôt dans la création d'emplois, de richesses, d'opportunités pour tous, dans l'instauration d'une fiscalité juste et rigoureuse qui permette à l'Etat de fournir des services de base, particulièrement l'éducation et la santé à l'ensemble de la population. La réponse adéquate c'est aussi l'instauration d'un Etat de Droit démocratique, où la vie publique est régie par la constitution et les lois, où il n'existe pas de discrimination devant la loi et où chaque citoyen a le droit de participer aux choix décisifs devant engager la nation. La société civile aspire á l'avènement de cette nouvelle Haïti. Pour réaliser cette aspiration, elle a besoin d'une représentation politique, d'un bras politique capable de mettre en œuvre un tel projet. Le PSSN contient les éléments essentiels non seulement pour sauver Haïti, mais pour la régénérer, la reconstruire. Il s'agit maintenant de créer autour d'un tel Plan, une grande force politique moderne, avec une base populaire forte et des compétences avérées. Les Haïtiens vivant à l'étranger ont une contribution majeure à apporter dans la constitution de cette grande force politique, en termes de compétences, de ressources humaines et matérielles et de savoir-faire politique. Avec les compétitions électorales qui s'en viennent, une nouvelle opportunité s'offre au peuple haïtien, de mettre en place cette grande force politique et de construire cette nouvelle Haïti. Il faut saisir cette opportunité. Merci. |
lundi 7 juin 2010
Fonctionaire de l”ONU frustré par la situation en Haiti.
Sydney (AP_ - Le chef des opérations humanitaires de l'ONU a reconnu dimanche sa frustration devant le lent progrès des travaux à faire pour pourvoir un logement aux 1,5 milllions d'haitiens qui continuent à être désemparés à cause du tremblement de terre devastateur du 12 janvier, et dit qu'une quantité énorme de travail est nécessaire en ces moments où commence la saison des cyclones. John Holmes dit à la Presse Associée que le procesus complexe de trouver un terrain disponible pour des abris temporaires, la lenteur des décisions du gouvernement et les nouvelles vagues d'haitiens se déplaçant vers les camps pour les sinistrés rendent chaque fois plus difficile les solutions à la crise "Nous sommes un peu frustrés par tant de retard" dit Holmes que se trouve en Australie pour une réunion du groupe d'appui aux donneurs à l'Office de la ONU pour la Coordination des Affaires Humanitaires. "Nous n'avons pas pu contruire beaucoup de ces refuges temporaires." La saison des cyclones a commencé la semaine dernière et les météologues annoncent qu'elle sera très active. Jusqu'à 23 tourmentes tropicales ont été només. La déforestation et l'érosion ont rendu Haiti particulierèment vulnérable aux innondations et glissements de terrain. Un cyclone pourait creer des misères pour les gens qui vivent encore sous des tentes dans zones inondables. "Il nous reste encore beaucoup à faire et baucoup de préocupations y beaucoup de risques avant de pouvoir sentir que nous sommes devant una situation plus commode," dit Holmes. Pour compliquer l'affaire s'ajoute le flot d'haitiens dans les camps de refugiés qui a aumenté a 1,5 millions, presque le double du total estime après le tremblement de terre. "Après le désastre, des centaines de milliers de personnes s'échappèrent de la capitale dévastée vers les villes voisines pour aller vivre avec des parents. Cependant, les conditions de ces zones n'étant pas meilleures, n'ayant rien à faire et étant sans revenus, ils ont commence à retourner à Port-au-Prince et s'etablir dans les camps," dit Holmes. |
Justice for Child Abuse Victims.
Editorial
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dimanche 6 juin 2010
Bulletin météo du dimanche 06 juin 2010.
Valable jusqu'au 08 juin 2010 Situation synoptique dans la Caraïbe et sur l'Atlantique Une masse d'air sec domine la caraïbe centrale ce matin. Cependant un faible creux demeure en face des côtes nord il pourrait provoquer certaines activités convectives légères en soirée notamment sur les régions nord et nord-est d'Haïti. Prévisions pour Haïti - Temps ensoleillé et brumeux par endroits ; - Quelques passages nuageux cet après-midi ; - Températures peu supportables en journée mais plus clémentes en soirée ; - Possibilité de pluie et d'orages légers ce soir notamment dans l'ouest, le centre et le nord-est. Prévisions pour Port-au-Prince et environs · Ensoleillé et brumeux ce matin ; · Passages nuageux en pm ; · Tº. max. : 35 ºC ; Tº min: 23ºC ; · Pluie légère et orages probables en soirée . Lever & coucher du soleil pour Port-au-Prince Aujourd'hui 06 Juin. Lever : 05h 12mn Coucher : 06h 24 mn Lundi 07 Juin. Lever : 05h 12 mn Coucher : 06h 25 mn Mardi 08 Juin. Lever : 05h 12 mn Coucher : 06h 25 mn Esterlin Marcelin, Prévisionniste au CNM Bulletin météo marine du 06 juin 2010 Valable jusqu'au 07 juin 2010 Prévisions maritimes: Zone côtière nord : Dimanche & lundi * Vent du secteur nord-est : 10-15 nœuds ; * Hauteur des vagues: 3 à 5 pieds * Mer plus ou moins agitée. Golfe de la Gonâve : Dimanche & lundi * Vent du secteur est sud-est 15/20 nœuds ; * Hauteur des vagues : 4 à 6 pieds ; * Mer plus ou moins agitée. Zone côtière sud: Dimanche & lundi * Vent du secteur est sud-est :10 -20 nœuds ; * Hauteur des vagues : 4 à 6 pieds ; * Mer plus ou moins agitée. Esterlin Marcelin, Prévisionniste au CNM |