mardi 16 novembre 2010

Émeutes : Une délégation gouvernementale dans le Nord, 17 personnes arrêtées par la police.

Une délégation gouvernementale est arrivée dans la ville du Cap-Haitien ce mardi 16 novembre 2010. Elle est composée des Ministres, de l'intérieur Paul Antoine Bien-Aimé, de l'agriculture Gay, de la Santé Publique , des Travaux publics, des Relations avec le parlement, des sénateurs Kelly C. Bastien et Moise Jean-Charles et du Directeur Général de la PNH.

Les membres de la délégation ont rencontré le Délégué Ardouin Zephirin et deux responsables de la MINUSTAH branche Nord dans le camp Antoine situé a Larue, dans la commune de Quartier-Morin. Ils ont ensuite visité la ville du Cap-Haitien et présenté une conférence de presse.

La réunion dans le camp Antoine était entrecoupée coups de téléphone. Les Sénateurs - par exemple Moise Jean-Charles - appelaient leurs partisans pour leur demander de se solidariser du mouvement. Certains groupes auraient déjà levé leurs barricades. Une victoire qui risque de créer une autre forme de violence qui pourrait découler de la rivalité entre Nawoon Marcellus et Moise Jean-Charles.

Ainsi donc le gouvernement essaie de reprendre, par la ruse et la force, le contrôle d'une situation qu'il a créé.

La MINUSTAH serait en train d'évaluer le niveau de complicité de la PNH dans ces émeutes. Car, lundi matin, les policiers du Corps de Maintient de l'Ordre Départemental paraissaient très passif face au développement de la violence. Ils étaient très complaisants face aux émeutiers. Pour preuve aucune arrestation n'a été enregistrée.

Toutefois, dans une conférence de presse le Directeur Général de la PNH Mario Andrésol a annoncé 17 arrestations après son arrivée dans la ville du Cap-Haitien. La délégation de Haut niveau compte rester plusieurs jours dans le département.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
16 novembre 2010
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Émeutes au Cap-Haitien, le rôle des évadés.

Une source rapporte l'inquiétude des forces de sécurité face a une possible récupération du mouvement de rébellion populaire de Cap-Haitien par des évadés de prison.

Des forces de sécurité ont collecté des informations selon lesquelles des évadés de prison auraient dressé leurs propres barricades dans des zones stratégiques afin d'attaquer des maisons de commerce.

Ces bandits planifieraient de tirer sur des passants pour après, indexer les forces de sécurité. Aussi, chercheraient-ils a attaquer la prison civile de la ville.

A tort ou a raison, de telles informations serviront a justifier la répression. Déjà le DGPNH Mario Andrésol a annoncé sur les ondes l'arrestation des 17 émeutiers qui auraient incendié les sous-commissariats.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
16 décembre 2010
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Les émeutes au Cap-Haitien étaient l'oeuvre du pouvoir en place qui en a perdu le contrôle.

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 : souvenirfm@yahoo. fr
Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle.blogspot.com
Le mouvement d'émeutes déclenché dans la ville du Cap-Haitien, depuis le lundi 15 novembre 2010, serait l'œuvre du pouvoir en place.

En effet, des officiels auraient décidé de lancer un mouvement violent qui capitaliserait sur la haine de la population contre la MINUSTAH, aggravée par cette épidémie de choléra qui frappe les familles et fait des morts un peu partout dans le pays. Ce mouvement visait à justifier une décision du pouvoir qui irait dans le sens de son projet de continuité.
La situation étant de plus en plus grave sur le terrain pour Jude Célestin, le candidat du régime. Cette décision a été décidée après la déception de Jude Célestin au Cayes où une foule qui assistait à son meeting était composé en majorité de partisans de Michel Martelly, le chanteur candidat.

Ainsi, tôt dans la matinée du lundi 15 novembre, des groupes à la solde des hommes de l'INITE ont lancé le mouvement qui consistait à bloquer l'entrée de la ville avec des barricades enflammées en criant « Aba élection, Aba MINUSTAH». Un mouvement qui fut vite applaudi par la majorité de la population.

Des groupes autonomes ont ainsi intégré le mouvement, agissant en toute autonomie dans leur quartier respectif. Débordées par la situation, la MINUSTAH et la Police n'ont pas pu contenir des dizaines de milliers de jeunes armés de bâtons et de pierres. Ces derniers étaient décidés à attaquer la MINUSTAH dans ses bases au Carénage et du Coté de l'aéroport.

Plus grave encore, les billboards et affiches du candidat à la Présidence du parti INITE sont incendiés un peu partout dans la ville.

Le pouvoir a ainsi intimé l'ordre de réprimer les manifestations. Ce qui fut difficile. A la mi-journée, le comportement des policiers qui circulaient au milieu des manifestants en début de journée allait changer. Des unités du Corps de UDMO sont rentrées en action pour faire cesser le désordre. En réaction, les émeutiers décidèrent d'incendier deux sous-commissariats de police. Ils voulaient ainsi faire payer à la PNH son acte de trahison.

Des agents du pouvoir, proches de Moise Jean-Charles, qui dans la matinée encourageaient le peuple à manifester firent courir la rumeur que Guy Philippe est l'instigateur et le leader du mouvement. Ils ont ainsi arrivé à intoxiquer certains milieux responsables de la sécurité avec cette fausse information qui visait à trouver un bouc émissaire pour cacher leur complicité, justifier la répression et reprendre le contrôle de la situation.

Ce mardi 16 novembre le peuple a pris goût. La mobilisation est à son maximum. Nous venons d'apprendre qu'à Ouanaminthe, dans le Nord-est, des jeunes écoliers ont manifesté contre la Minustah et le régime en place. A carénage, des jeunes ne prennent aucun répit dans leur opération.
Actuellement, ils occupent le morne Calvaire Sainte-Thérèse pour lancer des pierres sur une base de l'ONU située en bas.

L'ONU fait appel à plus de renforts. Des résidants de Gonaïves rapportent avoir vu plusieurs camions et des blindés, environs une trentaine en direction du département du Nord. Dans la ville, les émeutiers décrètent ce 17 novembre 2010 jour de ravitaillement. La reprise des affrontements est fixée pour ce 18 novembre 2010, jour de la Bataille de Vertières. Du coté du gouvernement on planifie l'arrestation de personnes jugées complices. Le nom de Stanley Jean-Mary alias Doudy circule jusqu'au Palais National. Contacté par RESEAU CITADELLE, Doudy rejette les accusations. Il estime que le pouvoir n'a d'autre choix que de continuer le processus électoral et de perdre le pouvoir par les urnes. Les troubles dans le nord ne perturberont pas le peuple dans sa volonté de se défaire de ce pouvoir corrompu et antinational. Préval pap sis !

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 16 Novembre 2010, 14 heures 13.
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Cap-Haitien, le Juge Heidi Fortuné, attaqué par la Minustha?

Une patrouille de la MINUSTAH a lancé une bonbonne de gaz lacrymogène a l'intérieur de la maison du Juge Heidi Fortuné, le juge d'instruction chargé de l'enquête sur l'assassinat de Gerald Jean-Gilles a l'interieur de la base nepalais de Cap-Haitien.

La fille du Juge a eu de grave problème respiratoire suite a cet acte jugé délibéré par des riverains.

Le Juge Heidi a pu évacué sa famille. Il a toutefois décidé de rester seul pour protéger sa maison.

Faut-il signaler que les forces de l'ONU lancent des gaz lacrymogène dans tous les sens et le pire, sur des maisons. Une ancienne directrice de l'école des Mères de Carrenage a failli succomber a une crise d'asthme.

Dans le dossier Jean Gilles Gérard dont le corps sans vie avait été retrouvé le 18 aout dernier sur la base des soldats népalais de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah), à Carénage une localité du Cap-Haitien.

Le juge instructeur du dossier, Heidi Fortuné, devrait auditionner cette semaine Joël Rozéford, une employée civile de la Minustah de nationalité haïtienne. Cette dernière étant suspectée dans le meurtre puisqu'elle avait eu un contentieux avec le jeune Jean Gilles Gérald.

Edmond Mullet avait fait opposition a la décision du Juge au nom de l'immunité qui aurait couvert tous les employés de l'ONU. Un mandat d'amener et une interdiction de départ s'en étaient suivis.

Finalement nous apprenons que Madame Rozefort et son fils ont pu quitter la pays grâce a la MINUSTAH.

C'est ce refus de fonctionner dans la transparence qui complique la situation de l'ONU sur le terrain. On ne voit pas comment cette mission pourra continuer son travail sur le terrain.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
16 novembre 2010
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Cap-Haitien, la mobilisation prend une forme autonome.

La situation se complique du coté de Vetrières. Barricades et pneus enflammés, des jeunes décident de reprendre la mobilisation. Cela, malgré l'opération de distribution d'argent organisée la veille par des hommes du pouvoir. Le nom de Moise Jean-Charles est cité en ce sens.

Au Centre ville c'est le même constat.

Le gouvernement semble avoir perdu le contrôle de la situation. Des pneus, des pierres, des barricades, la mobilisation continue. Avec le choléra la vie n'a plus de sens.

La visite annoncée du Président de la République au Cap-Haitien excite les masses, la révolte est au plus haut niveau.

Des renforts de police seraient en route. Au Limbé, on aurait aperçu des hommes du BIM (Brigade d'Intervention Motorisée). Le Nord est replongé dans la violence. La visite de René Préval dans une ville que son gouvernement a abandonné pendant 10 ans de pouvoir est une erreur grave.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
16 novembre 2010
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Émeutes au Cap-Haitien, manipulation ou initiative populaire ...

La ville du Cap-Haitien s'est réveillée plus calme que la veille.

Les routes sont débloquées ou partiellement dégagées dans d'autres endroits, le trafic des taxi-motos est repris. Dans les rues, des piétons cherchent a regagner le centre ville.

A chaque jour suffit sa peine, avec la misère qui règne un peu partout, la reprise des activités est une condition de survie.

De source proche des acteurs de la sécurité, la thèse de présence physique de Guy Philippe a été complètement écartée. L'ancien commissaire de police était dans le Sud. Son nom a été rapporté par des hommes proches du pouvoir en place. D'autres sources ont abondé dans le même sens. Mais Nawoon Marcellus reste sur le banc des accusés. L'homme en perte de vitesse dans sa plate-forme chercherait a démontré sa force de frappe sur le terrain.

D'autres informations rapportent que dans une réunion organisée par des hommes de Moise Jean-Charles, il était question d'utiliser le choléra comme outil politique pour reporter les élections.

Les émeutes aurait été lancées par des politiques proches du pouvoir qui auraient après perdu le contrôle de la situation. Étant en colère a cause du choléra, des groupes de jeunes ont intégré le mouvement agissant dans le sens de leur sentiment anti-gouvernemental. De plus, la réaction des forces de sécurité a mis le feu au poudre.

Une situation qui s'est soldée par des morts et des blessés. Et pour consoler le pauvre peuple, le pillage du dépôt régional de produits alimentaires du CARE.

Pauvre peuple, exploité, désabusé, malade, affamé, abandonné et toujours manipulé. La vie des pauvres innocents tués ce lundi n'aura servi qu'a consolider des intérêts politiques de clan.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti.
15 novembre 2010
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lundi 15 novembre 2010

Flash! Cap-Haitien : Maison Laroche menacée de pillage.

Des émeutiers chercheraient a piller un dépôt de riz de l'homme d'affaire Maurice Laroche dans la zone de l'aeroport.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
15 novembre 2010
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Émeutes au Cap-Haitien, un mort de plus.

Un jeune homme du nom de Guympsly, âgé de 16 ans, a été tué par des soldats de la Minustah, a la rue 24 J, vers 19 heures 30, ce lundi 15 novembre 2010.

Le père de la victime serait un nommé James, agent de sécurité a la mairie du Cap-Haitien. La victime aurait été acheter des minutes de recharge pour un téléphone portable. Il a été abattu a coté d'une barricade.

Depuis l'arrivée des troupes en renfort a la tombée de la nuit, les soldats de la Minustah mènent une opération de reprise de contrôle de la ville du Cap-Haitien où on a enregistré un premier acte de pillage.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
15 novembre 2010
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Cap-Haitien, émeutes le nom de Guy Philippe...

Dans les milieux liés a la sécurité dans le Nord, le nom de Guy Philippe circule a tort ou a raison comme le principal instigateur de cette journée de violence au Cap-Haitien.

Si des journaux internationaux citent Nawoon Marcellus, des informations pertinentes font état d'une présence de l'ancien commandant de l'armée du Nord qui a contribué au renversement de Jean-Bertrand Aristide en 2004.
Guy Philippe aurait fait son entrée dans la ville du Cap-Haitien, ce 15 novembre, tôt, vers 5 heures du matin, a bord d'un véhicule 4x4, double cabines de couleur rouge, après avoir séjourné au Limbé. Il se serait ensuite rendu dans le département du Centre.

Les forces de sécurité se préparent a repousser une attaque des hommes de l'ancien Commissaire de police qui aurait ciblé la prison civile, le Quartier Général de l'ONU dans le Nord, les soldats et policiers de l'ONU.

Ces mêmes sources n'écartent pas une alliance entre Nawoon Marcellus et Guy Philippe. Le candidat au sénat étant en disgrâce dans sa plate-forme INITE, il serait une proie facile pour tous groupes dépositaires de moyens financiers pour sa campagne électorale.

Pour le moment ce sont des hypothèses non encore démontées, mais des hypothèses de travail construites a partir de sources de renseignement supposées fiables qui détermineront l'orientation des actions pour reprendre le contrôle de la deuxième ville du pays.

Nous venons d'apprendre l'arrivée des renforts qui dès ce soir chercheront a rétablir l'ordre.

Nous présentons aux deux accusés Guy Philippe et Nawoon Marcellus une chance de démentir ces soi-disant informations, au cas où leurs hypothèses viseraient a trouver un boucs émissaires pour justifier l'humiliation infligée, a savoir la perte du contrôle de la 2e ville en quelques heures.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
15 novembre 2010
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Scène de pillage dans la ville du Cap-Haitien.

Des groupes émeutiers ont livré au pillage un dépôt de nourriture propriété de l'organisation CARE dans la zone de Fort-Michel sur la route de l'aeroport du Cap-Haitien.

A la tombée de la nuit, ils ont érigé des barricades, isolant le dépôt pour mieux emporter son contenu.

Des commerçants de la ville commencent par avoir peur pour la sécurité de leurs entreprises.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
15 Novembre 2010.
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Cap-Haitien : Pneus enflammés au Pont-Neuf entrée Sud-est de la ville.

Photo by Reseau Citadelle
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Le sous-commissariat de Barrière bouteille incendie.

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Un billboard de Jude Célestin incendié a la station de Barrière Bouteille.

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Cap-Haitien : Le sous-commissariat incendie sur la route de l'aeroport.

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Barricades dans la ville du Cap-Haitien.

Photo by Réseau Citadelle.
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Une situation de non droit règne dans la ville du Cap-Haitien.

La situation est critique. La ville est bloquée.

Des malades du choléra et des blessés n'arrivent a se rendre a l'hôpital.

Une situation de non droit règne. Des étrangers sont recherchés par des groupes d'émeutiers violents. On accuse tout étranger d'être membres de la Minustah.

Deux citoyens dominicains ont connu l'enfer ce midi dans la zone de citée du peuple non loin de Sainte Philomene. Ils ont été arrêtés par un groupe de jeunes qui les accusent d'être des membres de la Minustah qui cherchent a prendre la fuite. Ils ont été torturés.

Une patrouille de Police n'a pas pu les sauver. On est sans nouvelle du sort qui leur a été réservé.

Nous espérons publier quelques photos en fin de journée.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
15 novembre 2010
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Flash! Raz-le-bol, émeutes, un Sénateur fait des promesses.

Le sénateur Moise Jean-Charles vient d'intervenir sur Radio Venus FM pour rassurer la population, leur demandant de garder son calme; le gouvernement promet de résoudre les problèmes dans le Nord, les infrastructures, drainage et santé sont les priorités du pouvoir en place, a t-il déclaré.

Le mouvement spontané serait de nature populaire. Les dirigeants haïtiens commettent souvent l'erreur d'ignorer l'opinion publique.

1- Les gens ont peur du choléra. Il n'y a pas de service pour transporter les malades a l'hôpital. La mairie jette les morts dans des camions de fatras. Il y a une pénurie de chlore et de produits pour traiter l'eau, beaucoup de familles qui subsistaient a partir du commerce de restauration se retrouvent sans ressources financières avec l'épidémie qui fait rage. De plus, même sans ressource, elles doivent acheter des produits pour prévenir le choléra: moins de ressource, plus de dépenses, la mort est garantie.

2- Des rumeurs circulent contre la Minustah. A la mi-journée, sur Radio Venus FM des gens ont appelé pour rapporter que des membres de l'ONU s'activeraient a jeter des produits dans les rivières. Des rumeurs mal gérées par les chefs d'une mission qui se sentant en territoire conquis, ne font rien pour améliorer leur image. Comme l'assassinat du jeune Gérald Jean Gilles a la base nepalaise du Cap-Haitien, les responsables de la mission se contentent de démentir les accusations, de couvrir les accusés au lieu de mener des enquêtes transparentes et de protéger l'image de Minustah. Normalement, on devrait déplacer les nepalais vers un autre pays.

3- La mission paraît trop liée au régime en place. Elle ne fait rien pour renforcer la gouvernance même au niveau local, elle devient donc la cible privilégiée des citoyens complètement fatigués avec le choléra, la fermeture du marché de Dajabon a la frontière, la fermeture du marché de la rue 3, les sinistrés dans le camps créant des conditions pour la violence.

Hier dimanche, il fallait voir l'indignation de la population quand le Maire adjoint de la ville Fritz Joseph décida de transporter le cadavre d'un jeune homme dans un camion de fatras.

Les capois semble avoir atteint leur seuil d'indifférence.

P.S.: Alors que nous écrivons ce texte, on nous apprend que partout dans la ville, même des femmes et des enfants, jettent des pierres sur les voitures de la MINUSTAH. Devant le Quartier-general de la mission au Cap-Haitien est assiégé par une foule qui menace de donner l'assaut.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
15 novembre 2010
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Flash! La PNH et la Minustah réagissent contre les émeutiers. Des commissariats incendiés.

Après avoir repliées dans leurs bases, suite aux émeutes déclenchées dans la matinée de ce lundi dans la ville du Cap-Haitien, les forces de l'ONU sont resorties déterminées a mater le mouvement de protestation.

Selon nos sources, le mouvement est parti dans des quartiers populaires en réaction contre l'absence de service dans la ville pour aider le peuple face au choléra. Des barricades ont été exigées tôt ce matin, l'arrivée de la Minustah dont les contingents nepalais sont accusés d'introduire la maladie dans le pays, a aggravé la situation, transformant la protestation en mouvement anti-Minustah.

A l'hôpital Justinien, on a recensé six (6) blessés par balles dont un enfant atteint a la mâchoire et un homme au coup.

Une source a l'intérieur du mouvement dément toute mainmise d'un secteur. Il a présenté la réaction violente de la PNH comme preuve que le pouvoir inquiet a donné l'ordre de sévir contre les émeutiers. Il s'est dit déterminer a aller jusqu'au bout, n'écartant pas la possibilité de tirer sur la Minustah si nécessaire avec ceux dont ils disposent dans les bidonvilles.

Des posters du candidat de l'INITE sont déchirés ou brûlés. Les avant-postes de Barrière Bouteille et de Pont-neuf sont en flamme en réaction aux interventions de la police qui a tiré sur la foule et fait des blessés.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
15 novembre 2010
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Flash! Émeutes dans la ville du Cap-Haitien.

Plusieurs milliers de personnes armées de bâtons et de pierres ont gagné les rues de la ville du Cap-Haitien ce lundi 15 novembre, pour réclamer des actions concrètes du gouvernement contre l'épidémie de choléra qui fait des morts dans la région.

Les manifestants ont crié "Aba élection" "Aba Minsutah" "vive la lutte contre choléra." Ils ont attaqué les bases de la Minustah a coups de pierres. Des voitures de la mission ont été endommagées. La base nepalaise de la ville a Carrenage est assiégée par des jeunes qui lancent des pierres.

Des observateurs questionnent l'origine de ce mouvement qui parait être bien organisé. Des informations avaient annoncé la violence a partie de ce 15 novembre 2010. Un secteur politique pourrait chercher a utiliser le choléra pour mettre l'ONU sur la défensive la veille des élections.

Toutefois, nous avions, a travers nos reportages, fait état des préoccupations de familles. Dans les quartiers populeux de la ville où les masses abandonnées sont les principales victimes.

Le traitement infligé aux cadavres des victimes de l'épidémie qui sont transportés dans des camions de fatras est un élément de plus qui révolte plus d'un.

Tôt dans la matinée de ce lundi, un mouvement dans les quartiers populeux a l'entrée de la 2e ville avait érigé des barricades, brûlé des pneus et obligé les écoliers a rentrer chez eux.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti.
15 novembre 2010.
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dimanche 14 novembre 2010

Cap-Haitien choléra, un problème multidimensionnel.

Dans le nord étant, plusieurs citoyens de la capitale nous appellent pour nous informer de la tenue d'une émission sur plusieurs médias haïtiens en multiplex. Tous les médias transmettaient une seule émission sur le choléra, de 10 heures jusque dans l'après-midi.

Le président de la République et plusieurs haut-responsables au niveau de l'Etat ont été sur un parnel pour rassurer la population de la détermination des gouvernants a multiplier les ressources nécessaires pour lutter contre le choléra en Haiti.

Depuis quelques jours, nous ne cessons pas de recevoir des appels d'inconnus paniqués qui cherchaient a partager leurs inquiétudes, nos numéros de cellulaires 50936869669 ou le 50934495707 étant disponibles sur le web et sur notre blog www.reseaucitadelle.blogspot.com

Un ancien camarade de classe résidant actuellement dans la capitale nous a expliqué que sa femme de ménage était récemment décédée après une crise de vomissements alors qu'elle cuisinait. Elle a été transportée d'urgence dans un centre de santé où elle a succombé a la deshydratation. Sa famille a du évacuer la maison pour qu'elle soit désinfectée avant de réaménager avec de nouveaux ustensiles de cuisine. Le problème est de plus en plus sérieux.

Des signes de leadership et de mobilisation, dans ces circonstances, sont importants pour éviter la panique et la stigmatisation.

Au Cap-Haitien, des familles sont terrorisées par l'épidémie qui multiplie des morts partout dans la ville. Le stress empêche a des pères et mères de famille de dormir. Ils sont nombreux ceux qui se réfugient dans l'alcool pour retrouver le sommeil.

Toutefois, en plus des paroles, nous attendons des actes.

Le peuple a besoin des produits pour traiter l'eau potable, du chlore et des sachets de sérum oral. Un service ambulance et une équipe de nettoyage et de désinfection des maisons de malades, des emplacements des cadavres retrouvés et des vomis sont indispensables, une procédure d'évacuation des cadavres avec dignité...

Il y a aussi les secteurs affectés économiquement par l'épidémie. Les marchands ambulants de nourriture, les restaurants, le secteur touristique, les pêcheurs, les producteurs de produits maraîchères et les agriculteurs dans l'Artibonite. Une nouvelle politique douanière est aussi nécessaire pour encourager l'importation de produits de nettoyage.

C'est sûr que les acteurs des secteurs économiques affectés par le choléra pourront se convertir dans le commerce de produits détergents très demandés ces jours-ci; toutefois, il leur faudra trouver du financement pour relancer leur boutique.

Enfin, il faut revoir la gouvernance locale. Ce dimanche le Maire adjoint de la ville du Cap-Haitien, Son Indécence Fritz Joseph a utilisé un camion de fatras pour évacuer un cadavre. Des membres de la population nous ont exprimé leur indignation de voir la mairie traiter le cadavre d'un homme avec tant de mépris, cela malgré l'insistance des agents de la Minustah sur place. En effet, ces blancs que nous critiquons au nom du nationalisme haïtien avaient recommandé au maire d'utiliser un autre moyen plus digne. Un conseil qui a été rejeté par ce maire brut, d'une sauvagerie animale. En conclusion, l'homme a été jeté sur des ordures dans le camion préalablement mobilisé.

Ces genres de scènes n'encouragent pas les familles a rejoindre les centres de traitement du choléra. Au contraire, elles garderont leur malade chez elles ou dans un espace privé, peu recommandé.

Déjà le terme "Jeter dans la chaux" est utilisé comme injures a travers la ville. La stigmatisation contre les familles affectées et les malades qui ont survécu au choléra divisera davantage notre société.

En plus des messages de sensibilisation, l'Etat doit considérer le problème dans toutes ces dimensions.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien,
14 novembre 2010.
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Cap-Haitien choléra : des morts en pleine rue, un vrai problème.

Le cadavre d'un jeune homme a été découvert tôt dans la matinée de ce dimanche 14 novembre 2010 a la rue 19 I derrière le local de la délégation dans le Nord.

Des riverains témoignent avoir entendu une personne en pleine crise de vomissements aigus. Le jeune homme serait pris de faiblesse et succombé de sa maladie sans pouvoir atteindre le centre de traitement de choléra au gymnasium de champ de mars.

Ils sont nombreux ceux qui cachent la maladie par peur de stigmatisation. Plusieurs de ces personnes meurent quand leur état de deshydratation atteint un stade avancé. Il sont de plus en plus fréquents, les décès en pleine rue, non pris en compte par les autorités. Ces personnes ne rentrent pas dans les statistiques des centres de soin.

C'est un camion de collecte des ordures ménagères que la mairie a emporter le corps, vers 10 heures du matin.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
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14 Novembre 2010
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samedi 13 novembre 2010

Cap-Haitien choléra : la gestion de l'épidémie soulève des questions de planification en santé publique.

Ce samedi 13 novembre 2010, jusqu'à midi l'hôpital Justinien a reçu 30 nouveaux cas de choléra et exéaté 15 personnes. Deux (2) personnes sont décédées a la mi-journée.

Hier vendredi, la mairie de Cap-Haitien a enterré 15 cadavres dans le principal cimetière de la ville.

Dans la soirée du 13 novembre, RESEAU CITADELLE a présenté un émission sur Radio Kontak Inter relayée par Radio Souvenir FM sur les comportements a adopter face au choléra.

Nous étions personnellement témoins d'une dame en crise de vomissements a la rue 25 G, au voisinage du lycée Philippe Guerrier dans la soirée vers 17 heures.

Il y a une pénurie de chlore, d'eau de javel, de sérum oral et surtout d'aquatab, un produit de traitement d'eau. Des membres de la population se plaignent de la lenteur des autorités publiques. Déjà, ils ne comprennent pas pourquoi dans le département de Plateau central, sur 2000 malades seulement 60 ont été tués, alors que dans le nord qui savait que l'épidémie allait arriver, sur 799 malades, on a enregistré 51 morts.

En termes d'analyse comparative, il y a la une preuve de défaillance au niveau du bureau départemental de la santé publique. Le Dr Ernst Robert Jasmin, directeur départemental de la santé dans le Nord devra s'expliquer sur cette situation.

Faut-il signaler qu'il existe une baisse considérable dans la qualité des services de soin dans le Nord, ou du moins, il y a lieu de parler d'une crise de confiance. Car, depuis plus de 5 ans le nombre de malades qui fuient vers la République dominicaine a la recherche de soins médicaux ne cesse d'augmenter. Des observateurs se demandent s'il existe encore une médecine haïtienne.

En tout cas, la réaction du système de santé face au choléra n'est pas impressionnante. Elle ne fait pas l'honneur des professionnels du ministère. Ils doivent avoir le courage de fixer les responsabilités.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
13 novembre 2010.
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vendredi 12 novembre 2010

Cap-Haitien, choléra, la fin d'une journée cauchemardesque.

Je viens de rentrer a la maison après une dure journée de travail consistant a suivre la situation de la population face au choléra.

22 heures 30, j'étais a la rue 15 L cherchant un taxi, quand un groupe de personnes arriva gants a leurs mains, un peu essoufflé. Je leur avais posé la question suivante : avez vous un problème? Ils m'ont répondu par l'affirmative. Ils venaient de transporter un malade du choléra au gymnase.

Ce fut le dernier cas noté personnellement pour la journée. Avant de rentrer chez moi, j'étais a Carrenage où on m'a rapporté un autre cas. Un jeune vendeur de carte de recharge de téléphone a été transporté a l'hôpital. Son état est critique, mais il y a de l'espoir.

Selon les témoignages de jeunes de la zone de carrenage, plusieurs personnes sont atteintes du choléra dans le quartier. Ce matin a la rue 28, une dame a été transportée d'urgence. Le petit cousin de cette dernière âgé de 4 ans est mort la veille. Sa grand-mère est rétablie sans soin de santé. Un miracle!

A Calvaire Sainte Thérèse, un mort a été évacué dans un camion de ramassage d'ordures.

Du cotée de Bas-ravine, plusieurs personnes sont infectées dont un pêcheur. Ce derniers avait perdu sa femme le mercredi 10.

Le choléra a atteint un stade généralisé dans la ville avec des foyers plus importants dans les quartiers populeux, les cités et les quartiers situés dans le flanc des montagnes de la ville.

La population commence par s'habituer aux décès. J'ai entendu des explications mystiques qui ne font que renforcer la confusion sur la maladie. Les amis rencontrés a la rue 15L m'ont expliqué que les médecins haïtiens deviennent plus confiants.

Une journée difficile pour un travail de reporter mal équipé et exposé dans le seul espoir que ces textes sensibiliseront les dirigeants au point de les pousser a voler au secours des plus pauvres en distribuant eau de javel, Aquatab, et sérums.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien,Haiti
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12 novembre 2010.
Envoyé par mon BlackBerry de Digicel

Cap-Haitien choléra : La situation est critique.

Plusieurs personnes frappées de crise de vomissements et de diarrhée aigus ont été répertoriées dans la ville du Cap-Haitien, ce vendredi 12 novembre 2010. Des personnes sans secours abandonnées a leur sort par des passants pris de peur.

Les couches populaires sont de plus en plus touchées. Dans le quartier populaire de Nazon, zone barrière bouteille, 3 jeunes femmes qui rentraient chez eux après une journée au marché, ont présenté des symptômes de vomissements aigus. Normalement, il devrait y avoir un service d'ambulance patrouillant les rues a la recherche de malades en difficultés, une campagne massive de nettoyage et des distributions de produits aux familles dans les quartiers les plus frappés.

Franchement, nous sommes prêts a nous exposer a la bactérie pour agir en ce sens, si nous avions les moyens. Nous pensons que des citoyens de la société civile doivent s'associer pour fournir le minimum d'aide. Dans la matinée de ce vendredi, le Dr Wesner Polycarpe, candidat au sénat aurait récupéré un nombre important de malades, les transportant vers son centre de santé privé de Galeman du plat, Quartier-Morin.

On devrait organiser des distributions massives de kits avec sérum oral et eau de javel dans les quartiers populaires.

Les gens sont pauvres, ils n'arrivent pas a acheter le minimum pour se protéger. On n'arrive pas a comprendre pourquoi le pouvoir en place ne fait rien pour aider les pauvres.

Nous venons d'apprendre que la situation est critique dans les quartiers populaires de SHADA 1 et SHADA 2.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
www.reseaucitadelle.blogspot.com
12 Novembre 2010.
Envoyé par mon BlackBerry de Digicel

Cap-Haitien : choléra, cadavres et immondices, les conditions sont réunies pour cent mille morts.

Cap-Haïtien : choléra, cadavres et immondices, les conditions sont réunies pour cent mille morts.


(Photo par Cyrus Sibert, RÉSEAU CITADELLE)


(Photo par Cyrus Sibert)

Sept (7) employés du Ministère des Travaux et de la mairie de Cap-Haïtien travaillent à déboucher des caniveaux de la ville à la rue 23 A, le mercredi 10 novembre 2010, en pleine épidémie de choléra.


Des immondices dans les rues de Cap-Haïtien, en pleine crise de choléra.

(Photo par Cyrus Sibert)


(Photo par Cyrus Sibert, RESEAU CITADELLE)

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr

Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle.blogspot.com


En plus des tas d'immondices partout dans la ville, un cadavre suspecté de choléra, abandonné à la rue 9 L, toute la journée de ce vendredi 12 novembre 2010 a proximitee de marchands de "mais boucanée", de "douces", de "tablettes", de détaillants de sucre, etc. L'homme qui travaillait au marché est mort tôt dans la matinée sans aucune trace de violence sur son corps.

Hier jeudi 11 novembre 2010, une dame folle connue sous le nom de "Man Bouré" est morte au marché Clugny au centre ville rue 9 K. Les pauvres et personnes frappées de folie qui trainent dans les rues du Cap-Haïtien sont les principales victimes.

Un autre cadavre était resté dans l'après du 11 novembre dans le centre de Santé de Fort Saint-Michel. Tout le personnel ayant pris la fuite, le corps est resté toute la nuit dans le local du centre de santé à lits.

On rapporte également plusieurs cas de marchands frappés de crise de vomissement et/ou de diarrhée tandis qu'ils se livraient à leurs activités de vente de produits comestibles.


RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 12 Novembre  010, 17 heures 02.

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

Yon lide sou sondaj ki mete madan Manigat devan net. (Par Cyrus Sibert)

"Si Ayiti manman nou malad, se nomal ke pami tout pitit li yo, se yon fanm konpetan ki pran swen li". Cyrus Sibert

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

Haïti: Manigat se détache, Céant bondit, Célestin piétine.

Haïti: Manigat se détache, Céant bondit, Célestin piétine.


 
 
ENSEMBLE DU PAYS Répartition des Electeurs potentiels (en possession de leur carte électorale) suivant le Candidat à la Présidence qu'ils seraient prêts à voter si les élections devraient avoir lieu aujourd'hui même. (Données recueillies entre le 30 octobre et le 8 novembre 2010).
   
L'écart se creuse entre Mirlande Manigat et Jude Célestin dans les intentions de vote. C'est ce qu'a révélé le dernier sondage rendu public le jeudi 11 novembre par le Brides. Les résultats créditent la candidate à la présidence du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP) de 30,3 % des intentions de vote contre 21,7 % à celui de l'INITE, la plateforme présidentielle, soit une avance de 8,6 %.

Les résultats du Bureau de recherche en informatique et développement économique et social démontrent que Mirlande Manigat a également arraché à Jude Célestin deux (2) départements. Dans le sondage du 24 octobre, les deux candidats se partageaient le pays. Dans cette dernière enquête, la candidate du RDNP occupe la première place dans l'Ouest (32,5 %), le Sud (23,6 %), les Nippes (36 %), le Plateau Central (26,5 %), le Nord (26 %), le Nord-Ouest (54,8 %) et le Nord-Est (40,2 %). Tandis que le candidat de la plateforme présidentielle est en meilleure position dans le Sud-Est (32,8 %), la Grande-Anse (44,2 %) et l'Artibonite (39,4 %).

Jean-Henry Céant continue de bondir. De la sixième place au sondage du 24 octobre, il passe à la quatrième position. Avec 8.3 % des intentions de vote, il devance Charles-Henri Backer (7 %) et Jacques Édouard Alexis (5,8 %), qui occupaient respectivement la quatrième et la cinquième place. Quant à Michel Martelly, quoiqu'un peu en baisse, il fait sienne la troisième place. De 12.5 % dans la précédente enquête, il n'obtient maintenant que 10.8 %.

Les résultats de ce dernier sondage du Brides démontrent que certains candidats n'ont aucune chance de gagner les prochaines présidentielles. Eric Smarki Charles (0,4 %), Garaudy Laguerre (0,3 %), Josette Bijou (0,2 %), Yvon Neptune (0,2 %), Léon Jeune (0,2 %) et Gérard Necker Blot (0,1 %) occupent les dernières places. La situation de ces derniers n'est pas si différente par rapport aux deux précédentes enquêtes.

Ce sondage est réalisé pour le compte du Forum économique du secteur privé des affaires (Fespa). Il est effectué à partir d'un échantillonnage de 6 128 sondés. Les résultats sont calculés sur la base de 5 667 interviewés qui ont déclaré disposer de leur carte d'identification nationale (CIN). La marge d'erreur est estimée à 1.27 % avec un niveau de confiance de 95 %. La collecte des données a duré neuf (9) jours. Elle s'est étendue sur la période du 31 octobre au 8 novembre.

Ce sondage est le troisième commandité par le Forum économique du secteur privé des affaires, qui en a commandé quatre. Le premier a été publié le 4 octobre 2010, le deuxième le 24 octobre. La publication des résultats du dernier est prévue pour le 25 novembre 2010, soit trois (3) jours avant la tenue des compétitions électorales. Contrairement aux précédents sondages, seulement 6,1 % des sondés ont dit le 11 novembre n'avoir aucun candidat. Alors que dans celui du 4 octobre, ils étaient 14,8 % et dans celui du 24 octobre 6,9 %.

Par ailleurs, le président du Forum économique du secteur privé des affaires est conscient que le secteur Fespa, à travers ces sondages, « joue une grande mise ». Réginald Boulos dit n'avoir aucune inquiétude quant à la perception de la population de ces enquêtes. Il a toutefois reconnu que les résultats des élections iront confirmer ou infirmer ces sondages.

Jacques Desrosiers
jadesro@yahoo.fr


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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
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Haiti-Élections : La mission impossible des élections contre la continuité des kidnappings et des assassinats.

Mardi 9 novembre 2010

Débat

par Leslie Péan*

Soumis à AlterPresse le 9 novembre 2010

Jude Célestin et les candidats INITÉ ont assisté à leur propre enterrement organisé le 1er novembre dernier par les étudiants de la faculté d'ethnologie de Port-au-Prince. Les réfugiés sous les tentes au Champ-de-Mars ont applaudi à l'événement. Le président Préval n'y a pas vu une partie de plaisir, visiblement étonné par l'absence de fleurs autour du cercueil drapé des couleurs jaune et vert de INITÉ et portant le numéro 10. Impuissant devant le constat désopilant de son propre gâchis. Faible devant la charge d'alarme d'une métaphore dont il ignore les secrets. Jude Célestin ne décolle pas. Il a du plomb dans l'aile. L'héritage du chef de l'État est encombrant. Mais au lieu d'accepter sa dépréciation dans l'opinion nationale et internationale comme rançon de son incompétence, il a décidé de continuer dans son aveuglement. La population haïtienne doit être emmurée dans un cauchemar de violences. La révolte des zombis gronde aux quatre coins du pays. Mais l'opposition démocratique ne semble pas avoir les moyens de sa politique afin de prendre toutes les mesures pour sortir Haïti des fantasmes mortels de INITÉ et de l'univers nocturne dans lequel ce regroupement veut enfermer Haïti.

Se pase pran m, ma pase chèche w

La situation d'enfer créée par le séisme du 12 janvier 2010 a fait naitre de nouvelles occasions pour les milieux affairistes. Et depuis, la réalité du pouvoir concentrée entre les mains du chef de l'État ne cesse de se manifester dans toute sa vigueur. Des décrets d'urgence ont été publiés et des postures de combat sont prises pour bloquer la révolution structurelle qui ne cesse de frapper aux portes d'Haïti. Des postures qui se sont révélées incapables de promouvoir le bien-être pour la grande majorité de la population. Le séisme du 12 janvier 2010 s'est révélé une occasion d'introspections perdue pour l'équipe au pouvoir. Une occasion de refaire l'État haïtien sur des fondements non élitistes.

En effet, en Haïti, l'État faible est l'obstacle à la création et à la distribution de la richesse. L'absence de vie économique privée indépendante a un impact négatif sur l'autonomie du politique. Les dictateurs chaussent les bottes de leurs prédécesseurs pour permettre à leurs clans de s'enrichir sur le dos du peuple qui croupit dans la misère. Le pays est cloué dans le sous-développement avec « un petit groupe » qui a besoin de l'État marron pour avoir des contrats de monopole. Les dirigeants de l'État marron et du « petit groupe » s'arrangent comme larrons en foire. Se pase pran m, ma pase chèche w. Ces dirigeants protègent leurs arrières en s'assurant que les gouvernements qui se succèdent maintiennent cet arrangement qui fait descendre Haiti dans les profondeurs de l'abime. L'opposition démocratique est aussi victime de cet engrenage de la misère. Les formations politiques qui tentent de s'organiser n'ont que de faibles moyens matériels. Leurs efforts pour changer les structures et faire l'histoire sont souvent vains. Le président Préval en utilisant la corruption s'est emparé de nombre de leurs militants en garantissant à ces derniers leur réélection. Une campagne électorale coûte cher et les clés du trésor sont entre les mains d'un petit groupe composé entre autres des officiels du gouvernement, de la bourgeoisie et de la mafia de la drogue.

Pou souse yon ti zo

Telle est la tare congénitale que les Haïtiens charrient depuis 1804 et dont ils ne peuvent rompre le cycle malgré leurs efforts. Le marasme est réel. Avec un État toujours dans la dèche et une classe politique qui dépend de cet État pour trouver un emploi et nourrir sa famille, c'est la consécration d'une ère de ténèbres. Ainsi, la lutte politique se résume à la lutte pour les emplois dans le secteur public.

Dans ces conditions de misère, rares sont ceux qui échappent à la corruption. Cette dernière a la part belle pour acheter les consciences. Pou yon djob osnon yon kontra ak leta, pou souse yon ti zo, pa gen prensip ki kenbe. Sa rèd. Moun ki rive kenbe se moun ki pa pè soufri pou bagay yo change. Jodia gin nan diaspora ampil moun ki pa bezwen kontra ak lajan leta pou yo viv. Se sak fè leta pè moun sa yo ke li pa ka achte konsians yo fácil. Mais la gangrène de la corruption n'arrive pas à asservir toute la population. Des courants politiques minoritaires refusent de participer à la curée et ces courants trouvent en diaspora d'importants relais. L'émigration haïtienne constitue un réservoir de talents indépendants qui ont les moyens matériels pour vivre sans avoir besoin de se courber devant le pouvoir et de faire allégeance aux seigneurs de Port-au-Prince.

Contre la politique spaghetti

Le système maléfique haïtien craque de partout. Les liens d'aide et de protection tissés pour empêcher un soulèvement général, un leve kanpe, ne sont plus garantis. Le clientélisme néfaste a atteint ses limites car les avantages réciproques entre patrons et clients ont disparu. Le système haïtien a cultivé l'ignorance du peuple pour pouvoir mieux se l'attacher par l'émotion et les sentiments. Mais le manque de connaissances a réagi sur la production qui a décliné comme une peau de chagrin. En dépendant de plus en plus de l'assistance étrangère, l'État marron n'a plus les moyens de maintenir ses réseaux d'allégeance. Facteurs démographiques, intensification des communications (radio, téléphone, télévision, internet) et pouvoir d'achat de la diaspora rendent caduques les ruses du statu quo. Le conflit antagonique que les Grecs avaient noté entre le devoir envers la collectivité et la réalisation de soi est plus que jamais en vigueur en Haïti. En effet, la réalisation de soi met souvent en veilleuse le Sujet et la raison au détriment du collectif.

Le dernier rempart consistant à empêcher la double nationalité est fissuré du fait même que les candidats sont obligés de venir faire campagne en diaspora pour avoir des ressources financières afin de poursuivre leurs campagnes. Le changement frappe aux portes d'un système social longtemps condamné qui utilisait l'exil comme sa dernière carte pour éloigner les éléments porteurs de changement. Les liens féodaux qui ligotent la population dans sa condition misérable sautent. Nous passons d'un temps où l'Haitien se définissait par ses liens semi-féodaux à autrui à un autre temps où l'Haitien va se définir par le discours de vérité qu'il est capable ou "obligé de tenir sur lui-même [1]." Un autre temps qui passe par la fin de la politique spaghetti [2] pour permettre à tous les Haitiens de participer à la vie nationale dans un État de droit. Une participation qui est le thème cenral de la campagne électorale de Jean-Henry Céant avec le slogan tout moun ladan l.

Les dénonciations de distribution d'armes du parti INITÉ

Cette crise qui perdure en Haïti n'a pas que des effets matériels. Elle a aussi des effets psychologiques. Comme Pierre Bourdieu l'a montré dans « La misère du monde », les gens sont pris au piège. L'immense majorité manifeste de manière spontanée contre le mauvais sort qui lui est fait. Mais elle n'a pas les moyens pour prendre sa propre cause en main sur la durée et le gouvernement prend toutes les mesures pour éloigner d'elle tous ceux qui ont une consciente pensante et qui peuvent organiser le changement. Les distributions d'armes pour intimider l'électorat le jour du scrutin s'inscrivent dans cette logique.

C'est ce que justement Jacques Édouard Alexis, ancien premier ministre et candidat à la présidence, a dénoncé le 6 octobre dernier au siège central de sa campagne électorale. Même constat le 9 octobre pour la sénatrice Edmonde Supplice Beauzile dans le Plateau Central où des armes de guerre de type M-16 ont été distribuées aux candidats dans les milieux liés au parti INITÉ. La dénonciation de distribution des armes est soutenue par le journaliste Cyrus Sibert de Réseau-Citadelle qui fait état de deux distributions d'armes les 13 et 16 octobre 2010 dans le Nord et particulièrement au Cap-Haitien. Les armes sont des pistolets, calibre 9 mms, modèle Glock 17, distribuées par des hommes d'affaires. Également un stock d'armes contenant des M14, AK47 et T65 cachées dans la localité de Limonade depuis 2004 a été distribué à des militants appartenant au parti au pouvoir. Des informations similaires sont également données par le leader paysan Chavannes Jean-Baptiste. En effet pour le coordonnateur du Mouvement des Paysans de Papaye (MPP), deux distributions d'armes ont eu lieu. La première a été effectuée à Hinche (Centre), et la seconde à Maïssade, sous la direction de l'ex-député Willo Joseph. Selon le leader paysan, au moins 18 enfants sont détenteurs d'armes à feu. Enfin la candidate Myrlande Manigat a déclaré le 2 novembre au Funglode à Santo Domingo qu'elle "dispose d'informations fiables selon lesquelles, le 27 novembre, un jour avant les élections, des secteurs proches du gouvernement tenteront de terroriser la population et d'éviter qu'elle aille voter".

Les secrets de la boîte noire du pouvoir

Mais la société civile revient à la charge en dénonçant la campagne d'intimidation pour faire peur aux électeurs. Le courant de la continuité catastrophique ne sait où donner de la tête. Mais les tendances du mouvement démocratique tardent à se donner la main afin d'articuler le courage de ces individus à celui de la collectivité. Selon le candidat Charles Henry Baker, des agresseurs ont essayé de kidnapper et de tuer Mme Guirlène Cottin, Directrice Exécutive du parti Respè dans la nuit du 29 au 30 octobre. Les agresseurs, pensant que Mme Cottin était seule, ne s'attendaient pas à une réponse armée. Or justement l'ex député et candidat à sa réélection pour la commune de Pilate, M. Georges Espady, dormait ce soir-là dans la maison. Ancien policier rompu aux maniements des armes, il riposta et blessa deux des agresseurs [3]. Alors le chef du commando donna l'ordre de faire une rafale de mitraillette dans la chambre de Mme Cottin. Les paroles prononcées par les agresseurs et les douilles des balles tirées accusent directement les autorités pour cette agression totalement injustifiée. La société haïtienne ne peut plus continuer à se boucher les oreilles devant de tels agissements criminels.

Tous les partis démocrates doivent apporter leur solidarité à Respè en manifestant contre la politique des assassins. On comprend donc le vrai dans les déclarations de Jacques Édouard Alexis et il ne s'agit pas de l'ostraciser parce qu'il était encore hier dans le dispositif du gouvernement. Tous les dirigeants qui étaient dans l'armée de Leclerc en 1802 et qui ont rejoint l'armée de libération en 1803 ont été accueillis à bras ouverts par les stratèges et tacticiens qui nous ont donné l'indépendance.

Le CNE est une boite à scandales qu'il faut fermer

Les organisations de l'opposition démocratique se doivent de faire un sursaut par-delà la course à la présidence pour exiger la lumière sur les pratiques des assassins encagoulés qui rappellent les tontons macoutes. Sans des milliers de gens dans les rues pour dire non, il ne sera pas possible d'empêcher la planification d'autres opérations de ce genre. Il faut une autre politique dans laquelle les engagements ne reflètent pas que des ambitions personnelles pour la puissance et le pouvoir mais aussi et surtout une volonté de changer les choses en arrêtant la machine de mort de ces assassins qui ont fait disparaitre Robert Marcello en janvier 2009. La population est en danger avec ce pouvoir qui insiste pour affirmer que les affaires politiques sont son domaine réservé. Ceux qui refusent de voir cette réalité criminelle se trompent grandement et trompent les autres.

Faut-il toujours que les élections en Haïti soient une foire de corruption où les votes populaires sont achetés par le plus offrant ? Le président Sténio Vincent avait remarqué dès 1912 que « ventre affamé n'a pas d'oreilles » et que la corruption de la misère avait pervertit le suffrage universel. Pour Sténio Vincent, corrupteurs et corrompus changent de place en se donnant la main dans le continuum de la corruption en période électorale. « Le métier de candidat devient plus difficile, dit Vincent. L'électeur sceptique et besogneux n'est plus disposé à s'enticher d'un homme pour ses beaux yeux ou ses belles manières. L'expérience et la misère ont irrévocablement fermé ses oreilles aux boniments de jolis messieurs, tous intéressés d'ailleurs. Pourquoi ne chercherait-il pas son profit, lui aussi ? » « On lui a dit qu'il pouvait battre monnaie avec ce carton qui lui a été délivré gratuitement par la commune. Ah ! vraiment ? Mais c'est une aubaine inespérée. Et le voilà qui tient boutique de suffrage, le tarifie. La côte varie, en effet, suivant les marchés électoraux. C'est trois gourdes ici, cinq gourdes là…Voilà comment le peuple gagne à reprendre l'exercice de ses droits [4]. »

En effet, les techniques des forces d'argent pour amener les électeurs à voter contre leur conscience sont multiples. Mais le renversement des valeurs ne profite qu'aux corrupteurs qui emportent le morceau en laissant des miettes aux corrompus. Aujourd'hui, le peuple haïtien ira-t-il danser sur la musique créée pour Jude Célestin ? Sous les tentes, le peuple haïtien est-il obligé de manger la soupe INITÉ tout en votant pour un candidat anti-INITÉ ? Doit-on prendre l'argent de Jude pour voter contre Jude ? Haïti ne peut plus se payer l'infamie du Centre National des Équipements (CNE) qui dilapide l'argent public. Personne n'a vu les comptes d'exploitation du CNE ni ses rapports annuels. Le CNE est le plus grand obstacle au décaissement des fonds promis à Haïti pour la reconstruction car les travaux réalisés en régie sont connus pour être des gisements classiques de corruption. L'opacité du CNE laisse penser que ses coûts d'exécution des travaux sont le double ou le triple du prix au kilomètre des entreprises de la place. La candidate Myrlande Manigat a raison de dénoncer le CNE et de proposer de fermer cette boite à scandales. Le chef de l'État se méfie quand il se rend compte qu'il n'a envouté personne. Et c'est justement parce qu'il sait que le peuple haïtien n'est pas dupe que le Conseil Electoral Provisoire (CEP) bidon est instrumentalisé pour assurer, par la fraude, le triomphe de la continuité de malédiction.

Face à un gouvernement qui se passe de scrupules quand son pouvoir est menacé, le peuple haïtien doit s'organiser pour être prêt à bondir par-dessus tous les obstacles dressés sur son chemin. Les partisans du camp du refus des élections avec le président Préval sont du même côté que ceux qui veulent battre son candidat aux urnes En tant que force de frappe, ils doivent se retrousser les manches et faire les efforts nécessaires pour empêcher que les élections ne soient, une fois de plus, confisquées par la mafia.

Le modèle du cartel électoral, similaire à celui des nationalistes de 1930, est la voie tracée pour la victoire électorale des démocrates. L'opposition démocratique se doit d'agir non pas en fonction de conditions idéales relevant de l'utopie mais plutôt en fonction des conséquences immédiates de ses actions. Ceux qui veulent s'abstenir doivent bien comprendre que c'est la meilleure façon de permettre « au petit groupe » au pouvoir de le garder. Les démocrates peuvent gagner la guerre sans tirer un coup de feu. Rien ne doit être négligé pour la modernisation de la société et de l'État, y compris la confrontation électorale.
…………….

* Economiste, écrivain

[1] Michel Foucault, La volonté de savoir, Tome 1, Paris, Gallimard, 1976, p. 78.

[2] Paolo Parigi et Peter S. Bearman, Spaghetti Politics, Department of Sociology, Institute for Social and Economic Research and Policy, Columbia University, 2008.

[3] André Lafontant Joseph, Chronique d'une tentative avortée de crime d'État, novembre 2010.

[4] Chronique de Sténio Vincent dans Haiti-Littéraire et Sociale, janvier 1912, cité dans Sténio Vincent, En Posant les Jalons, Tome Premier, Imprimerie de l'État, Port-au-Prince, Haïti, 1939, pp.113-114. Voir aussi Leslie Péan, Haïti – Économie politique de la corruption : Le Saccage, 1915-1956, Paris, Maisonneuve et Larose, 2006, pp. 175-176.

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