25 novembre 2010 Michel Guilloux Tout va très bien en Haïti. Si l'on en croit les experts, chargés de mission et autres hauts responsables du Fonds monétaire international de Dominique Strauss-Kahn, de l'Organisation mondiale du commerce de Pascal Lamy, ou de la Banque mondiale du faucon des Bush père et fils, Robert Zoellick, organisme qui a « pour mission de lutter contre la pauvreté avec passion et professionnalisme ». Toutes ces institutions ont beau faire tout ce qu'elles peuvent pour placer ce bout d'île dominicaine sur la route de la croissance, de la prospérité, dans un souci de respect des hommes et de la planète, et il y a toujours un grain de sable qui vient ruiner tous leurs beaux efforts. Cela doit tenir à la fatalité des éléments ou à de la malédiction liée à la conjonction de l'arrivée de Christophe Colomb naguère et à l'absence d'État digne de ce nom aujourd'hui, comme a pu l'écrire si joliment un Laurent Joffrin, dans Libération, aux lendemains du séisme de janvier. En juin 2008, le bureau du FMI pour Haïti tenait à congratuler les autorités en place pour « leur bonne performance » et « les progrès réalisés dans la mise en œuvre des réformes structurelles ». Au même moment, qui ne se souvient de ces images d'enfants amenés à avaler des galettes de terre ? Fatalité et absence d'État ou résultat de la spéculation effrénée dopée aux liquidités des subprimes de financiers se rabattant sur le « marché » alimentaire ? En 2010, le FMI, dans sa grande magnanimité, a décidé de ne pas « ajouter » de nouvelles contraintes à celles existantes. Ces messieurs sont trop bons. Les efforts sont concentrés dans la mise en place d'un « fonds de garantie partielle du crédit » pour « créer des emplois », bien sûr, et « élaborer des règles pour le secteur de l'assurance ». Dans un de ses textes miséricordieux, à peine peut-on relever que les adhérents n'ont pas tenu leurs promesses ; ces bailleurs de fonds sont principalement les pays riches, ceux-là mêmes qui se réunissent de G20 en G20. On ne peut pas à la fois passer son temps à sauver les marchés financiers et restaurer les taux de profits, au prix d'une austérité sans précédent, et tenir des engagements qui auraient pu permettre de reloger les centaines de milliers de personnes sans abri après le tremblement de terre ou de prendre des mesures de protection contre la saison cyclonique. Cette dernière est arrivée. Fatalité et pays maudit, vous dit-on. Une épidémie de choléra ne viendrait que conforter cette thèse. Ces messieurs doivent être bien contrariés : cela retarde la manifestation grandiose de projets qui ne le sont pas moins. En novembre 2007, le gouvernement haïtien –
il existe – élaborait à son tour un beau texte intitulé : « Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (2008-2010) ». On y lit que 2 % de la population capte 26 % du revenu national et que 80 % des Haïtiens doivent s'en partager même pas le tiers. Haïti est au premier rang mondial pour la corruption et devant Porto Rico pour la circulation du trafic de drogue. La moitié des enfants ne vont pas à l'école. La mortalité infantile y bat des records mondiaux et celle, maternelle, grimpe en flèche. L'espérance
de vie n'atteint pas cinquante-neuf ans. Et la moitié de la population n'a pas accès à un réseau d'eau potable. Ajoutons à cela le million d'hommes, de femmes et d'enfants à la rue depuis janvier, qui viennent de subir de nouveaux cyclones. Si le choléra fait alors des ravages, là non plus, on n'y peut rien. Quitte à utiliser de l'argent public, il est plus urgent de l'accorder à fonds perdus à des laboratoires pharmaceutiques aux profits eux aussi obscènes. Mais tout cela doit relever de la fatalité,
pas de choix politiques et économiques. Fatalité et pays maudit, vous dit-on. L'épidémie de choléra ne viendrait que conforter
cette thèse. La reproduction, la redistribution ou la syndication du texte ci-dessus, dans son intégralité ou en partie, nécessitent l'autorisation préalable et expresse de L'Humanité . ____________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles? Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle. WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.) |
jeudi 25 novembre 2010
Un peuple toujours sacrifié / L'Humanite
Le pouvoir serait en train de fouiller le bureau politique du Sénateur Youri Latortue.
Une étrange opération lorsqu'on sait la position du Directeur Départemental Nord de la Police Joany Canéus qui a refusé la veille d'intercepter un véhicule Mitsubishi bleu immatriculé officiel qui transportait une cargaison d'armes a destination de son département, cela malgré les renseignements précis fournis par la Minustah.
Aussi, a-t-on jamais fouillé les voitures et les bureaux de l'INITE malgré les informations faisant état de distribution d'armes par le hommes du régime en place?
Cyrus Sibert, Cap-Haitien,Haiti
25 novembre 2010
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"Aba Inite" " vive Martelly", conclusion d'un meeting politique.
"Bagay yo gate sou plas la" Les. gens crient " Aba Inite, Viv Martelly".
Nous avons décidé de rentrer chez nous en sillonnant les rues de la ville pour avoir une idée de la situation. A la rue A, nous voyons des partisans de l'INITE en fuite. A la rue 14 A, nous observons une bande musicale a pied. Les musiciens cherchaient a rentrer chez eux, instruments en bandoulière. Ils ne jouaient plus de musique, plus personne ne dansait, c'était la débandade.
15 minutes plus tard, un ami du centre ville nous appelle sur notre portable: Bagay yo gate. Anpil jenn pran lari ap rele "Viv Martelly Aba Jude."
Sur la route menant a notre résidence, il y a une situation de panique. Des véhicules de l'INITE sont déployés pour protéger leurs partisans ou pour intimider les jeunes opposants, le rassemblement de INITE a été un échec.
Les centaines de personnes rassemblées durant la partie culturelle en attendant l'arrivée du candidat étaient, en majorité, venues exprimer leur rejet de la continuité-INITE au profit de Michel Martelly.
Faut-il signaler que Jude Célestin a pris du temps avant d'arriver sur la Place Notre Dame du Cap-Haitien a la rue 18. Depuis, 4 heures p.m. le public l'attendait pour exprimer ses sentiments, ce n'est que vers 22 heures que Jude arriva dans la ville pour recevoir le message qui lui est destiné a savoir, " les jeunes rejettent INITE au profit de Michel Martelly."
Le candidat de l'INITE n'a parlé que durant 10 minutes pour ne rien dire. Les animateurs qui harangaient la foule " 5+5", "8+2", "6+4", "9+1" ont eu comme réponse "8", le numéro de Michel Martelly.
A 10 heures du soir la foule a été estimée a quelques centaines de personnes, pas plus que 2000 - et nous sommes généreux. Aux yeux de plusieurs observateurs : Jude, ayant peur de la réaction des capois, est entré dans la ville comme un voleur. Les 12 millions de gourdes dépensées par Moise Jean-Charles en la circonstance n'ont pas entraîné les résultats escomptés. Le candidat du parti au pouvoir risque d'être éliminé dès le premier tour i.e. nous risquons d'avoir Michel Martelly et Mirlande Manigat au second tour.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
24 novembre 2010
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mercredi 24 novembre 2010
La PNH/Nord refuse d'intercepter une cargaison d'armes.
Le Directeur Départemental Joany Canéus a refusé de suivre les conseils de la Minustah qui ayant eu des informations précises sur le transport des armes, lui avait demandé d'envoyer un signal fort en donnant l'ordre d'intercepter tout véhicule suspect donc le Mitsubishi en provenance de la capitale.
La PNH a brandi le fait que le véhicule ait été immatriculé officiel comme excuse pour ne pas l'intercepter.
Cette tactique de voyager a bord de voiture officielle est souvent utilisée pour transporter des armes et de la drogue. Dans ce cas la police adopte un comportement passif qui frôle la complicité.
Peut-on compter sur la Police haïtienne pour la sécurité des élections? Doit-on parler de sécurité sans prévention?
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
24 novembre 2010
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De fausses urnes, de faux bulletins et de faux procès-verbaux pour la continuité.
Le pouvoir en place serait sur le point d'utiliser de faux bulletins, de fausses urnes et de faux procès-verbaux pour imposer tranquillement Jude Célestin au risque de soulever la colère du peuple et des émeutes qui encore justifieraient l'annulation des élections.
Les électeurs et les partis engagés dans la course de se montrer vigilants.
Préval et ses groupes privilégiés ne sont pas prêts a abandonner le pouvoir facilement a travers des élections honnêtes, libres, transparentes et démocratiques.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
24 novembre 2010
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Grève a l'APN du Cap-Haitien.
Portant, depuis plusieurs mois, les employés de Port-au-Prince ont reçu 65 pour cent d'augmentation, récemment, ils ont bénéficié de 20 pour cent, sans compter les prêts internes auxquels ils ont accès.
La Direction Générale brandit l'autonomie de la branche Nord pour refuser d'augmenter le salaire des employés de Cap-Haitien. Tandis que dans tous les dossiers du port sa main directrice est visible.
A la mi-journée, la barrière centrale du port est restée fermée. Les importateurs n'arrivent pas a débarquer leur cargaison. La douane est paralysée.
A 5 jours des élections, le Nord se trouve dans une crise qui n'est qu'une manifestation de plus de la politique d'exclusion dont sont victimes les villes de province.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
24 novembre 2010
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Nouveau sondage
Madame Manigat aurait obtenu 36 pour 100,
Jude Célestin, 19 pour 100,
Michel Martelly, 14 pour 100,
Jean Henry Céant, 9 pour 100
Cyrus Sibert, Réseau Citadelle
Cap-Haitien, Haiti
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mardi 23 novembre 2010
Peut-on organiser des élections crédibles avec René Préval? By Cyrus Sibert
Peut-on organiser des élections crédibles avec René Préval? By Cyrus SibertPar Cyrus SIBERT Cap-Haïtien, le 02 Décembre 2008 ; (Ré.Cit.).- "Ce qui compte, ce n'est pas ceux qui votent, c'est ceux qui comptent les votes." (Joseph Staline). Le 4 novembre 2008, le monde observait l'élection de Barack OBAMA à la présidence des États-unis d'Amérique. L'afro-américain a pu, grâce à un système politique méritocratique remporter les élections. Ceux qui s'attendaient à un coup de force des conservateurs de l'establishment, ont eu la grande surprise: le mérite est l'idée directrice de l'hyperpuissance mondiale, les institutions sont adaptées en ce sens, leur renforcement a toujours été le souci des dirigeants américains. Elles sont là pour neutraliser les réflexes primaires des groupes ou des clans. Même là où le capital règne en maître, le peuple et son vote, légalement exprimé en toute liberté, constituent la base d'une démocratie. Les élections ne sont pas un moyen de maintenir au pouvoir des régimes en faillite, des dirigeants voyous, comme on le voit dans plusieurs pays du tiers monde dont Haïti. Les lois sur le financement des partis empêchent aux riches et à la mafia d'imposer leurs candidats à coup d'argent sale. Le système de collecte de fonds de campagne reflète l'idée démocratique. Il permet aux citoyens de contrôler le système, grâce à leur contribution. On enquête sur la vie des candidats. Même avec des imperfections, on constate un souci de grande moralité dans le système électoral des États-unis. On est loin de ces élections de chez nous dont les candidats sont des repris de justice, des criminels de droits commun, des corrompus, des narcotrafiquants, des bandits de grands chemins, financés par la mafia et l'argent sale de la drogue, du kidnapping ou par des fonds occultes de pays amis comme le Taiwan. Les élections ne constituent pas un moyen de recycler les voyous et les nuls irresponsables qui à leur actif n'ont rien que la débauche et la perversion. L'Institution électorale, pierre angulaire du projet démocratique haïtien. Le mode de renouvellement des dirigeants à la tête de l'État constitue la pierre angulaire de la stabilité en Haïti. L'histoire des régimes dictatoriaux démontre le souci des tyrans de bloquer le cheminement des élites à des postes stratégiques au niveau de l'État. On cherche, comme aujourd'hui, à faire main basse sur la machine électorale. On se souvient encore de ces élections dirigées depuis le Ministère de l'intérieur, de ces résultats imposés par l'armée ou par la police – exemple 21 mai 2000. Les citoyens n'ont pas eu droit de vote. On utilisait toutes sortes de tactiques pour empêcher le vote populaire légalement exprimé et crier victoire avant même la proclamation officielle des résultats. En conséquence, le changement de régime et de politique se fait dans la rue. Dans l'impossibilité de s'exprimer, la subversion reste l'alternative. D'où l'instabilité que connaît Haïti depuis son indépendance. Les observateurs de la communauté internationale critiquent souvent les insurgés et les rebelles, les accusant d'être à la base des chambardements. Nous estimons ces critiques superficielles et irresponsables, car les observateurs ne sont pas sans savoir les dispositions de planification des fraudes électorales. Ils sont souvent complices. Le 14 novembre 2008, lors d'un point de presse du Chef Civil a.i. de la MINUSTAH Oumar BA dans le Nord, nous avions appris que l'appui de la MINUSTAH au Conseil Electoral Provisoire s'arrête à la sécurité et à la logistique. La Mission n'entend pas superviser tout le processus. C'est une affaire haïtienne. En réponse à la question: Pourquoi n'observez vous pas tout le processus, c'est à dire du recrutement du personnel de l'appareil aux opérations de vote? La réponse est: Notre travail s'arrête à la sécurité et à la logistique (transport et entreposage). Une réponse inquiétante, vu que tout le monde est au courant des projets de main mise de la Présidence sur le Conseil Electoral Provisoire; déjà il est bruit que certains dossiers déposés par des jeunes diplômés pour intégrer l'appareil électoral au niveau des Bureaux Electoraux Communaux (BEC) du Nord sont portés disparus. L'ancien premier Ministre Jacques Edouard Alexis, à travers les cinq Ministères qu'il contrôle, finance déjà sa campagne électorale. Le Ministère de l'Intérieur se prépare à diriger comme aux temps des Duvalier, les élections. Les BED (Bureaux Electoraux Départementaux) seront aux mains des hommes du régime. Les présidents de bureau de vote seront des hommes d'Alexis. Toute la machine électorale actuelle sera dominée par le pouvoir en place. On s'achemine vers des élections officielles de jadis. La démocratie n'avancera pas. Comme en 2000, les pressions du Palais national sur l'institution électorale en vue d'obtenir des élections officielles accoucheront la polarisation de l'espace politique, des conflits, des affrontements et l'instabilité. Quel intérêt a un citoyen moral à participer à des joutes qui ne viseront qu'à redorer l'image des criminels, des trafiquants de drogue et des corrompus? Dans le Nord, il est évident que les élections sénatoriales catapulteront Moise Jean-Charles, un homme accusé par une enquête de l"OEA d'incendies criminelles, impliqué dans le meurtre de Guy Salvant, le frère du Député de Limonade- Quartier Morin Hugues Célestin et Nawoon Marcelus ancien député Lavalas de la Grande Rivière du Nord accusé par l'Ambassade des Etats-unis de trafic de drogue. Car le CEP étant une succursale de Jacques Edouard Alexis, le peuple ne pourra pas s'exprimer en faveur d'autres candidats populaires. La pédagogie des élections Pourtant, les élections devraient constituer l'axe central du processus démocratique en Haïti. L'organisation de joute électorale devrait donner à la nation la possibilité de changer de politique sans violence, mais à travers les urnes. Le filtrage des candidats à partir de leur casier judiciaire et de leur niveau moral devrait servir d'exemple et encourager les jeunes à rejeter la délinquance. Les débats entre candidats devraient jouer un rôle d'éducation et de sensibilisation des citoyens face aux grands défis de la nation. Les confrontations idéologiques devraient permettre de réduire les élans populistes d'explications faciles et de rejeter les approches manichéennes. En Haïti, nous sommes loin de cet objectif. Nous avons une démocratie sans le droit. Les résultats des élections de 1990 que l'on se tue à qualifier dans les milieux diplomatiques, de 1ère élection crédible dans l'histoire d'Haïti, ont été publiés sur les ondes de Radio France Internationale et les foules du candidat populaire Lavalas n'ont pas permis le respect scrupuleux de la loi électorale en ce qui concerne les protestations, le contrôle des procès-verbaux, etc. En 2006, la rue a encore une fois imposé le Président Préval avec 48% des votes exprimés, alors que la loi électorale réclamait 50% plus 1. Nous sommes loin d'avoir des élections crédibles en Haïti. Le processus électoral en reste une mascarade pour légitimer les criminels, les corrompus, les apprentis dictateurs et leur pouvoir personnel. Conclusion Le Président René Préval refuse de respecter les échéances constitutionnelles. Depuis son élection à la tête de l'Etat d'Haïti, il y a tout fait pour ne pas organiser des élections. Plusieurs diplomates qui le supportent ont abondé dans le même sens, répétant qu'Haïti organise trop d'élections. Ainsi, il n'a pas organisé les élections indirectes qui devaient renforcer la tradition électorale en élisant un Conseil Electoral Permanent, comme le veut la constitution en vigueur. Le parlement n'est pas renouvelé. Il avance vers un disfonctionnement de fait, car en 2010, le Sénat sera amputé de 2/3. Devant ce constat des dérives de la part du Chef de l'Etat, le consensus trouvé pour sa nomination par la communauté internationale en 2006 ne tient plus. En lieu et place du renforcement de la démocratie, il s'entête à manœuvrer, à affaiblir les institutions, dans le but de garder le pouvoir directement ou indirectement. La stratégie des démocrates devrait être de continuer la logique de blocage du processus électoral, jusqu'à la fin du mandat du Président René Préval. Car, il est connu de tous que le Palais national s'active à contrôler les Bureaux Electoraux Départementaux, les bureaux au niveau communal et les bureaux de vote. Le premier Ministre sortant Jacques Edouard Alexis, à partir de cinq (5) Ministères dont l'Intérieur qu'il contrôle promet des élections officielles. A travers le pays, on recrute des bandits comme candidats, membres de l'appareil électoral et/ou hommes de gangs pour les prochaines violences électorales. Avec la position géographique d'Haïti comme voie de transit pour les narcotrafiquants et les criminels de tout poil, on devrait mettre sur pied une procédure de ''vetting'' sur les candidats afin de réduire les nombres de bandits au pouvoir. La fin du mandat de René Préval et son départ diminueront la pression de ses hommes corrompus sur le système électoral. Une formule Président Provisoire et Premier Ministre Michèle D. Pierre-Louis serait un consensus idéal, pour la poursuite du processus constitutionnel et le rétablissement de la neutralité électorale et de l'esprit de négociation qui existait en 2006, celle qui avait permis à un homme comme René Préval de devenir Président d'Haïti, pour un second mandat. On pourrait profiter de cette nouvelle situation spéciale pour poser à partir d'accords entre les protagonistes de la classe politique et de la société civile, l'amendement de la Constitution ou de l'adoption d'une nouvelle Constitution. La réforme judiciaire et l'organisation des élections sont deux éléments fondamentaux pour la bonne gouvernance et la stabilité en Haïti. On comprend mal que les Nations Unies qui se disent en mission de stabilisation en Haïti refuse de s'engager à fond dans l'institutionnalisation des institutions électorales et judiciaires. "Ce qui compte, ce n'est pas ceux qui votent, c'est ceux qui comptent les votes." (Joseph Staline). RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 02 Décembre 2008, 12 heures 05. ____________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles? Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle. WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.) |
Peut-on organiser des élections crédibles avec René Préval? By Cyrus Sibert
Peut-on organiser des élections crédibles avec René Préval? By Cyrus SibertPar Cyrus SIBERT Cap-Haïtien, le 02 Décembre 2008 ; (Ré.Cit.).- "Ce qui compte, ce n'est pas ceux qui votent, c'est ceux qui comptent les votes." (Joseph Staline). Le 4 novembre 2008, le monde observait l'élection de Barack OBAMA à la présidence des États-unis d'Amérique. L'afro-américain a pu, grâce à un système politique méritocratique remporter les élections. Ceux qui s'attendaient à un coup de force des conservateurs de l'establishment, ont eu la grande surprise: le mérite est l'idée directrice de l'hyperpuissance mondiale, les institutions sont adaptées en ce sens, leur renforcement a toujours été le souci des dirigeants américains. Elles sont là pour neutraliser les réflexes primaires des groupes ou des clans. Même là où le capital règne en maître, le peuple et son vote, légalement exprimé en toute liberté, constituent la base d'une démocratie. Les élections ne sont pas un moyen de maintenir au pouvoir des régimes en faillite, des dirigeants voyous, comme on le voit dans plusieurs pays du tiers monde dont Haïti. Les lois sur le financement des partis empêchent aux riches et à la mafia d'imposer leurs candidats à coup d'argent sale. Le système de collecte de fonds de campagne reflète l'idée démocratique. Il permet aux citoyens de contrôler le système, grâce à leur contribution. On enquête sur la vie des candidats. Même avec des imperfections, on constate un souci de grande moralité dans le système électoral des États-unis. On est loin de ces élections de chez nous dont les candidats sont des repris de justice, des criminels de droits commun, des corrompus, des narcotrafiquants, des bandits de grands chemins, financés par la mafia et l'argent sale de la drogue, du kidnapping ou par des fonds occultes de pays amis comme le Taiwan. Les élections ne constituent pas un moyen de recycler les voyous et les nuls irresponsables qui à leur actif n'ont rien que la débauche et la perversion. L'Institution électorale, pierre angulaire du projet démocratique haïtien. Le mode de renouvellement des dirigeants à la tête de l'État constitue la pierre angulaire de la stabilité en Haïti. L'histoire des régimes dictatoriaux démontre le souci des tyrans de bloquer le cheminement des élites à des postes stratégiques au niveau de l'État. On cherche, comme aujourd'hui, à faire main basse sur la machine électorale. On se souvient encore de ces élections dirigées depuis le Ministère de l'intérieur, de ces résultats imposés par l'armée ou par la police – exemple 21 mai 2000. Les citoyens n'ont pas eu droit de vote. On utilisait toutes sortes de tactiques pour empêcher le vote populaire légalement exprimé et crier victoire avant même la proclamation officielle des résultats. En conséquence, le changement de régime et de politique se fait dans la rue. Dans l'impossibilité de s'exprimer, la subversion reste l'alternative. D'où l'instabilité que connaît Haïti depuis son indépendance. Les observateurs de la communauté internationale critiquent souvent les insurgés et les rebelles, les accusant d'être à la base des chambardements. Nous estimons ces critiques superficielles et irresponsables, car les observateurs ne sont pas sans savoir les dispositions de planification des fraudes électorales. Ils sont souvent complices. Le 14 novembre 2008, lors d'un point de presse du Chef Civil a.i. de la MINUSTAH Oumar BA dans le Nord, nous avions appris que l'appui de la MINUSTAH au Conseil Electoral Provisoire s'arrête à la sécurité et à la logistique. La Mission n'entend pas superviser tout le processus. C'est une affaire haïtienne. En réponse à la question: Pourquoi n'observez vous pas tout le processus, c'est à dire du recrutement du personnel de l'appareil aux opérations de vote? La réponse est: Notre travail s'arrête à la sécurité et à la logistique (transport et entreposage). Une réponse inquiétante, vu que tout le monde est au courant des projets de main mise de la Présidence sur le Conseil Electoral Provisoire; déjà il est bruit que certains dossiers déposés par des jeunes diplômés pour intégrer l'appareil électoral au niveau des Bureaux Electoraux Communaux (BEC) du Nord sont portés disparus. L'ancien premier Ministre Jacques Edouard Alexis, à travers les cinq Ministères qu'il contrôle, finance déjà sa campagne électorale. Le Ministère de l'Intérieur se prépare à diriger comme aux temps des Duvalier, les élections. Les BED (Bureaux Electoraux Départementaux) seront aux mains des hommes du régime. Les présidents de bureau de vote seront des hommes d'Alexis. Toute la machine électorale actuelle sera dominée par le pouvoir en place. On s'achemine vers des élections officielles de jadis. La démocratie n'avancera pas. Comme en 2000, les pressions du Palais national sur l'institution électorale en vue d'obtenir des élections officielles accoucheront la polarisation de l'espace politique, des conflits, des affrontements et l'instabilité. Quel intérêt a un citoyen moral à participer à des joutes qui ne viseront qu'à redorer l'image des criminels, des trafiquants de drogue et des corrompus? Dans le Nord, il est évident que les élections sénatoriales catapulteront Moise Jean-Charles, un homme accusé par une enquête de l"OEA d'incendies criminelles, impliqué dans le meurtre de Guy Salvant, le frère du Député de Limonade- Quartier Morin Hugues Célestin et Nawoon Marcelus ancien député Lavalas de la Grande Rivière du Nord accusé par l'Ambassade des Etats-unis de trafic de drogue. Car le CEP étant une succursale de Jacques Edouard Alexis, le peuple ne pourra pas s'exprimer en faveur d'autres candidats populaires. La pédagogie des élections Pourtant, les élections devraient constituer l'axe central du processus démocratique en Haïti. L'organisation de joute électorale devrait donner à la nation la possibilité de changer de politique sans violence, mais à travers les urnes. Le filtrage des candidats à partir de leur casier judiciaire et de leur niveau moral devrait servir d'exemple et encourager les jeunes à rejeter la délinquance. Les débats entre candidats devraient jouer un rôle d'éducation et de sensibilisation des citoyens face aux grands défis de la nation. Les confrontations idéologiques devraient permettre de réduire les élans populistes d'explications faciles et de rejeter les approches manichéennes. En Haïti, nous sommes loin de cet objectif. Nous avons une démocratie sans le droit. Les résultats des élections de 1990 que l'on se tue à qualifier dans les milieux diplomatiques, de 1ère élection crédible dans l'histoire d'Haïti, ont été publiés sur les ondes de Radio France Internationale et les foules du candidat populaire Lavalas n'ont pas permis le respect scrupuleux de la loi électorale en ce qui concerne les protestations, le contrôle des procès-verbaux, etc. En 2006, la rue a encore une fois imposé le Président Préval avec 48% des votes exprimés, alors que la loi électorale réclamait 50% plus 1. Nous sommes loin d'avoir des élections crédibles en Haïti. Le processus électoral en reste une mascarade pour légitimer les criminels, les corrompus, les apprentis dictateurs et leur pouvoir personnel. Conclusion Le Président René Préval refuse de respecter les échéances constitutionnelles. Depuis son élection à la tête de l'Etat d'Haïti, il y a tout fait pour ne pas organiser des élections. Plusieurs diplomates qui le supportent ont abondé dans le même sens, répétant qu'Haïti organise trop d'élections. Ainsi, il n'a pas organisé les élections indirectes qui devaient renforcer la tradition électorale en élisant un Conseil Electoral Permanent, comme le veut la constitution en vigueur. Le parlement n'est pas renouvelé. Il avance vers un disfonctionnement de fait, car en 2010, le Sénat sera amputé de 2/3. Devant ce constat des dérives de la part du Chef de l'Etat, le consensus trouvé pour sa nomination par la communauté internationale en 2006 ne tient plus. En lieu et place du renforcement de la démocratie, il s'entête à manœuvrer, à affaiblir les institutions, dans le but de garder le pouvoir directement ou indirectement. La stratégie des démocrates devrait être de continuer la logique de blocage du processus électoral, jusqu'à la fin du mandat du Président René Préval. Car, il est connu de tous que le Palais national s'active à contrôler les Bureaux Electoraux Départementaux, les bureaux au niveau communal et les bureaux de vote. Le premier Ministre sortant Jacques Edouard Alexis, à partir de cinq (5) Ministères dont l'Intérieur qu'il contrôle promet des élections officielles. A travers le pays, on recrute des bandits comme candidats, membres de l'appareil électoral et/ou hommes de gangs pour les prochaines violences électorales. Avec la position géographique d'Haïti comme voie de transit pour les narcotrafiquants et les criminels de tout poil, on devrait mettre sur pied une procédure de ''vetting'' sur les candidats afin de réduire les nombres de bandits au pouvoir. La fin du mandat de René Préval et son départ diminueront la pression de ses hommes corrompus sur le système électoral. Une formule Président Provisoire et Premier Ministre Michèle D. Pierre-Louis serait un consensus idéal, pour la poursuite du processus constitutionnel et le rétablissement de la neutralité électorale et de l'esprit de négociation qui existait en 2006, celle qui avait permis à un homme comme René Préval de devenir Président d'Haïti, pour un second mandat. On pourrait profiter de cette nouvelle situation spéciale pour poser à partir d'accords entre les protagonistes de la classe politique et de la société civile, l'amendement de la Constitution ou de l'adoption d'une nouvelle Constitution. La réforme judiciaire et l'organisation des élections sont deux éléments fondamentaux pour la bonne gouvernance et la stabilité en Haïti. On comprend mal que les Nations Unies qui se disent en mission de stabilisation en Haïti refuse de s'engager à fond dans l'institutionnalisation des institutions électorales et judiciaires. "Ce qui compte, ce n'est pas ceux qui votent, c'est ceux qui comptent les votes." (Joseph Staline). RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 02 Décembre 2008, 12 heures 05. ____________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles? |