Haiti-ONU- "La situation est calme mais fragile, le soutien doit continuer" selon Mariano Hernandez
Écrit par : centre des actualités de l'ONU
Vendredi, 16 Septembre 2011 15:30
Dans un exposé au Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour Haïti, Mariano Fernandez, a indiqué vendredi que la situation dans le pays était calme mais fragile et a appelé la communauté internationale à soutenir la consolidation de la stabilité.
«La situation en Haïti est toujours fragile, et certains revers pourraient générer une nouvelle crise. La stabilité future d'Haïti et sa prospérité dépendent de la volonté politique de ses dirigeants et citoyens comme de l'appui du Conseil de sécurité et de la communauté internationale à ses côtés », a déclaré M. Fernandez.
« Je lance un appel à tous les acteurs impliqués pour qu'ils continuent à coopérer avec Haïti afin que le pays parvienne à instaurer un avenir meilleur», a-t-il ajouté. M. Fernandez a souligné que l'augmentation des troupes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) pendant l'élection présidentielle en mars 2011 a été d'une grande aide pendant cette période volatile.
«La situation actuelle nous permet d'envisager une réduction des effectifs. Celle-ci devra être accompagnée par une réponse adéquate aux nécessités actuelles, y compris l'appui au processus politique, la consolidation de l'autorité publique, le renforcement des capacités de l'Etat et la création d'institutions d'un Etat de droit», a dit le Représentant spécial.
«La transition politique récente qu'a vécue Haïti n'a pas été sans difficultés », a-t-il dit, soulignant le signal positif ces derniers jours de la candidature de Garry Conille, fonctionnaire pendant des années à l'ONU, pour être élu Premier ministre par le Parlement.
S'agissant de la situation humanitaire, environ 634.000 personnes vivent dans des camps et le plan gouvernemental de relocalisation a eu « un succès limité ».
«Tandis que les besoins humanitaires des déplacés ont été couverts par la distribution d'aide humanitaire, les maigres opportunités socio-économiques et l'augmentation des prix de l'alimentation et de l'essence ont aggravé les conditions de vie de nombreux Haïtiens », a expliqué M. Fernandez, ajoutant que la situation sécuritaire du pays était calme mais fragile.
Concernant les allégations d'agression sexuelle par des Casques bleus uruguayens contre un Haïtien âgé de 18 ans, le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, a envoyé jeudi une équipe en Haïti menée par le Sous-Secrétaire général des Nations Unies à l'appui aux missions, Anthony Banbury, et composée également du Conseiller militaire de Ban Ki-moon, le général Babacar Gaye, et de la Conseillère du Secrétaire général en matière de police, Ann-Marie Older.
«Tout d'abord, les Nations Unies veulent garantir qu'une investigation crédible soit faite, qui puisse aider à établir la vérité sur ce qui s'est produit, sur ce qu'on a pu voir dans la vidéo ; mais également sur ce qui s'est passé avant et après ce qui a été filmé », a dit Anthony Banbury lors d'un point presse jeudi à l'issue d'une rencontre avec les membres de la MINUSTAH et les autorités haïtiennes.
« Une fois que les faits seront établis, il faut qu'une procédure judiciaire juste soit lancée afin de déterminer les sanctions à adopter contre les auteurs de ces actes. C'est la responsabilité de l'Uruguay, et nous sommes convaincus que ce pays respectera son engagement en la matière. Nous ferons le suivi de ce processus et en informerons les autorités haïtiennes », a-t-il ajouté.
M. Banbury a indiqué qu'un autre important objectif de sa visite « était de travailler avec les responsables de la MINUSTAH en vue de s'assurer qu'au niveau des Nations Unies et de la MINUSTAH, nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour que de pareils incidents ne se reproduisent pas à l'avenir ».
L'équipe a rencontré les dirigeants de la MINUSTAH ainsi que le Président Michel Martelly et la Ministre des affaires étrangères, Marie Michèle Rey.
« Aussi inacceptable et répréhensible que cet incident soit, il ne doit pas jeter le voile sur tout le bon travail du contingent uruguayen et de la MINUSTAH en général en Haïti. Car, en absence des gardes côtes d'Haïti, les forces navales uruguayennes faisant partie de la Mission font un travail très important en matière de contrôle des côtes haïtiennes, en agissant comme force dissuasive contre les activités de trafic de stupéfiants tout en protégeant Haïti contre les criminels », a-t-il conclu.
Le 27 août 2011, la MINUSTAH a été saisie d'allégations de violations graves du Code de conduite des Nations Unies par plusieurs membres de son personnel. Le Commandant de la Force a immédiatement instruit la police militaire de recueillir toutes informations concernant l'identité des victimes, témoins et suspects. Il a également ordonné au Commandant du contingent uruguayen de conduire une enquête préliminaire sur l'incident.