Cap-Haïtien brillait de mille feux
Lord Edwin Byron ebyronlord@gmail.com Twitter:@LordEdwinByron
Les 10, 11 et 12 février, la deuxième ville du pays, le Cap-Haïtien, a accueilli des centaines de milliers de carnavaliers. Dans une ambiance endiablée, la ville du Cap a étonné ses hôtes. Récit de cette grande fête populaire qui a illuminé la métropole du Nord.
Le stand présidentiel, Martelly TV
Martine Fidèle
Samedi 9 février. 4hp.m. C'est la veillée. On est à quelques mètres de la métropole du Nord. La fête est partout. On la sent. Depuis Barrière-Bouteille, seuil de la ville, l'embouteillage est monstre. Ils sont des milliers à lanterner sans s'ennuyer. La curiosité et l'étonnement prennent le dessus. Deux. Trois minutes. On est déjà au coeur de la cité christophienne, en plein dans l'ambiance. C'est chic. Cela zappe et requinque.
Tôt dans l'après-midi, l'affluence est déjà considérable au boulevard du bord de mer. La ville se transforme. Elle se pare de mille et une couleurs et d'innombrables lumières pour éblouir les dizaines de milliers de touristes venus de toutes parts étancher leur soif de plaisir.
Les marchands et marchandes sont déjà à pied d'oeuvre. Un amalgame d'odeurs pullulent dans toutes les artères de la ville. Quoiqu'étroites, les rues deviennent des restaurants en plein air. Friture, boissons alcoolisées, cigarettes et boissons énergisantes sont à portée de main.
Le Cap brille de tous ses feux. Carnavalières et carnavaliers, motivés et fiers, pavanent sur le boulevard où sont érigés les stands. Pas encore de DJ. Mais c'est plus romantique quand tout se mêle au clapotis des vagues. La fête s'annonce grandiose.
Super sexy, un brin tape-à-l'oeil, mais toujours courtoises ou astucieuses, les Capoises en font rougir plus d'un. Les rues étroites sont splendides avec cette marée de fêtards venant de partout comme pour assouvir un brûlant désir. Bref, pour satisfaire leur instinct de liberté. Et c'est parti pour une nuit sans sommeil, mais pas blanche, surtout riche en attente, au coeur d'une ville qui se dévêt. Une nuit qui habitera encore longtemps l'inconscient de centaines de milliers de gens.
Les bandes masquées
Durant ces trois jours fous, les bandes masquées forment maints cortèges. En prélude à la plus grande fête populaire du pays, avec de multiples représentations, elles offrent un spectacle entraînant. L'art est à portée de main. « Lame Bizango », les « Vampires de cité Lescot », les plus adulées de cette catégorie, ainsi que des dizaines d'autres venues des quartiers populaires et d'autres villes du département du Nord émerveillent. Pareilles aux « blocos » de Rio de Janeiro, les bandes sont accompagnées de percussionnistes ou de musiciens avec des cornets ou vaccines.
Les thèmes sont variés. Le roi et les reines, sur des mini chars somptueusement ornés suivis de danseurs et de danseuses, sont applaudis à tout rompre. Ils sont captivants, comme ces fantômes, vêtus de blanc et menés par des « kaptenn » : Jean-Jacques Dessalines, Henri Christophe, pour ne citer que ceux-là. Bref, une manière de dire que tous les Haïtiens morts ont été zombifiés. C'est à la fois fascinant et terrifiant. Le beau et l'affreux se mêlent et deviennent carrément spectacle.
Les bandes à pied
Elles représentent la quintessence du carnaval, puisqu'elles ont pour mission de donner un avant-goût de l'ambiance. En provenance de Port-au-Prince, des quartiers du Cap ou des villes avoisinantes, elles sont nombreuses à investir le boulevard. Tabou Band, Bazilik Rara, Baby Love Rara, Fashion Matte, Zaka Rara, Bato Lari permettent aux fêtards de danser aux sons trépidants et magiques des cornets et des tambours. « Pay karòt » est hors catégorie. C'est la bande la plus ''douce '', pour répéter bon nombre de Capois. Son groove est pénétrant. Avec des musiciens talentueux, elle est la bande qui fait rêver. Sa performance non égalée hypnotise.
En fin d'après-midi, la folie prend corps. La liberté et l'envoûtement aussi. Les femmes, avec ou sans masque, ne passent pas inaperçues. Elles ont la voix et leurs hanches en perpétuel mouvement manifestent leur joie. De bas en haut, de haut en bas et dans tous les sens, les corps ne chôment pas. Les mordus du rara ont de quoi se régaler. Les hommes, eux aussi, n'ont nulle raison de se garder de jouir du spectacle, savourant la fête avec avidité.
Déguisements, chorégraphies, couleurs et rythmes constituent la trame de ces journées, au cours desquelles les carnavaliers et carnavalières se défoulent jusqu'au vertige.
Les chars musicaux
Ils sont au nombre de 15, les chars qui défilent. Mais très peu font le bonheur des fêtards. « Okap pa Okay », c'était bien dit, puisque la grande polémique entre les deux groupes (T-Vice et Djakout #1), connus comme étant les ténors du carnaval haïtien, ne tient plus. Anbyans et Septentrional cassent tout. Ils sont quatre à distiller plus d'ambiance. Par-dessus tout, Anbyans, avec Oky James à l'avant-garde, a tout en sa faveur pour obtenir le titre convoité de révélation du carnaval national 2013.
Sécurité
Pas de mort. Mission accomplie. Selon la direction départementale du Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), 676 personnes ont été blessées, dont une vingtaine gravement, durant les trois jours du carnaval.
Pas mal pour la mythique ville du roi Christophe aux prises pendant trois jours avec des armées de sublimes carnavaliers...
Tôt dans l'après-midi, l'affluence est déjà considérable au boulevard du bord de mer. La ville se transforme. Elle se pare de mille et une couleurs et d'innombrables lumières pour éblouir les dizaines de milliers de touristes venus de toutes parts étancher leur soif de plaisir.
Les marchands et marchandes sont déjà à pied d'oeuvre. Un amalgame d'odeurs pullulent dans toutes les artères de la ville. Quoiqu'étroites, les rues deviennent des restaurants en plein air. Friture, boissons alcoolisées, cigarettes et boissons énergisantes sont à portée de main.
Le Cap brille de tous ses feux. Carnavalières et carnavaliers, motivés et fiers, pavanent sur le boulevard où sont érigés les stands. Pas encore de DJ. Mais c'est plus romantique quand tout se mêle au clapotis des vagues. La fête s'annonce grandiose.
Super sexy, un brin tape-à-l'oeil, mais toujours courtoises ou astucieuses, les Capoises en font rougir plus d'un. Les rues étroites sont splendides avec cette marée de fêtards venant de partout comme pour assouvir un brûlant désir. Bref, pour satisfaire leur instinct de liberté. Et c'est parti pour une nuit sans sommeil, mais pas blanche, surtout riche en attente, au coeur d'une ville qui se dévêt. Une nuit qui habitera encore longtemps l'inconscient de centaines de milliers de gens.
Les bandes masquées
Durant ces trois jours fous, les bandes masquées forment maints cortèges. En prélude à la plus grande fête populaire du pays, avec de multiples représentations, elles offrent un spectacle entraînant. L'art est à portée de main. « Lame Bizango », les « Vampires de cité Lescot », les plus adulées de cette catégorie, ainsi que des dizaines d'autres venues des quartiers populaires et d'autres villes du département du Nord émerveillent. Pareilles aux « blocos » de Rio de Janeiro, les bandes sont accompagnées de percussionnistes ou de musiciens avec des cornets ou vaccines.
Les thèmes sont variés. Le roi et les reines, sur des mini chars somptueusement ornés suivis de danseurs et de danseuses, sont applaudis à tout rompre. Ils sont captivants, comme ces fantômes, vêtus de blanc et menés par des « kaptenn » : Jean-Jacques Dessalines, Henri Christophe, pour ne citer que ceux-là. Bref, une manière de dire que tous les Haïtiens morts ont été zombifiés. C'est à la fois fascinant et terrifiant. Le beau et l'affreux se mêlent et deviennent carrément spectacle.
Les bandes à pied
Elles représentent la quintessence du carnaval, puisqu'elles ont pour mission de donner un avant-goût de l'ambiance. En provenance de Port-au-Prince, des quartiers du Cap ou des villes avoisinantes, elles sont nombreuses à investir le boulevard. Tabou Band, Bazilik Rara, Baby Love Rara, Fashion Matte, Zaka Rara, Bato Lari permettent aux fêtards de danser aux sons trépidants et magiques des cornets et des tambours. « Pay karòt » est hors catégorie. C'est la bande la plus ''douce '', pour répéter bon nombre de Capois. Son groove est pénétrant. Avec des musiciens talentueux, elle est la bande qui fait rêver. Sa performance non égalée hypnotise.
En fin d'après-midi, la folie prend corps. La liberté et l'envoûtement aussi. Les femmes, avec ou sans masque, ne passent pas inaperçues. Elles ont la voix et leurs hanches en perpétuel mouvement manifestent leur joie. De bas en haut, de haut en bas et dans tous les sens, les corps ne chôment pas. Les mordus du rara ont de quoi se régaler. Les hommes, eux aussi, n'ont nulle raison de se garder de jouir du spectacle, savourant la fête avec avidité.
Déguisements, chorégraphies, couleurs et rythmes constituent la trame de ces journées, au cours desquelles les carnavaliers et carnavalières se défoulent jusqu'au vertige.
Les chars musicaux
Ils sont au nombre de 15, les chars qui défilent. Mais très peu font le bonheur des fêtards. « Okap pa Okay », c'était bien dit, puisque la grande polémique entre les deux groupes (T-Vice et Djakout #1), connus comme étant les ténors du carnaval haïtien, ne tient plus. Anbyans et Septentrional cassent tout. Ils sont quatre à distiller plus d'ambiance. Par-dessus tout, Anbyans, avec Oky James à l'avant-garde, a tout en sa faveur pour obtenir le titre convoité de révélation du carnaval national 2013.
Sécurité
Pas de mort. Mission accomplie. Selon la direction départementale du Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), 676 personnes ont été blessées, dont une vingtaine gravement, durant les trois jours du carnaval.
Pas mal pour la mythique ville du roi Christophe aux prises pendant trois jours avec des armées de sublimes carnavaliers...
Lord Edwin Byron ebyronlord@gmail.com Twitter:@LordEdwinByron