lundi 13 avril 2009

Aristide mis sous enquête par le Bureau du procureur des Etats-Unis à Miami pour trafic de drogue.


Traduction de Jean Erich René

Posté le Samedi, 04.11.09
MiamiHerald


Le Président Jean-Bertrand Aristide qui a gouverné Haïti, à plusieurs reprises, est mis sous enquête par le Bureau du procureur des États-Unis à Miami pour avoir, prétendument, reçu des millions de dollars des trafiquants de drogue qui ont transféré des tonnes de cocaïne à partir de
cette nation pauvre des Caraïbes, selon les sources citées par Miami Herald, en avril 2004. "


Exposé du Sommet des Dirigeants corrompus
Par GERARDO REYES ET FRANCES ROBLES
frobles@MiamiHerald.com
Posté le Samedi, 04.11.09

http://www.miamiherald.com/news/breaking-news/v-fullstory/story/995131.html

Par un samedi ensoleillé de Décembre 1994, date à laquelle les dirigeants de l'hémisphère se sont réunis pour le Premier Sommet des Amériques qui se tenait dans les jardins de la Vizcaya avec un sourire figé et la solennité des vagues.


La majorité des 34 leaders de la région a signé ce qui était annoncé au tableau de bord comme le premier accord international visant à arrêter la corruption. Ils ont promis de lutter contre la politique généralisée du vol avec toutes les ressources à leur disposition - et ils l’ont confirmé par
écrit.



Quinze ans plus tard, près d'une douzaine de signataires du pacte anti-corruption de Miami, dans les années subséquentes, sont en prison en vertu d’un acte d'accusation, ou bien ils passent des années à esquiver des accusations criminelles de corruption ou de violation des droits de l'homme. De Panama au Pérou et au Paraguay, les présidents de l'hémisphère occidental se sont battus contre les accusations de détournement de fonds, de blanchiment d'argent et même de meurtre.



Constater qu’une douzaine des dirigeants qui ont signé les précédentes déclarations dressées contre la corruption tombent eux-mêmes sous des accusations criminelles, relève d’une grande ironie, sont unanimes à reconnaitre les experts du Sommet de 1994 à Miami.



«En 1994, la« corruption »a été un mauvais mot'', a déclaré à Washington le politologue Gerardo Berthin, qui conçoit la bonne gouvernance et la transparence des programmes dans tout l'hémisphère. `` Personne n'accepterait que la corruption existe. Un des succès de ce sommet, c'est qu'il met le mot à sa place. Le Président péruvien Alberto Fujimori vient d’être condamné. Il y a dix ans, c’était impensable.''


Au début de cette semaine, la Cour suprême du Pérou a condamné l’ancien professeur d'agronomie âgé de 70 ans, à 25 ans de prison pour l'autorisation des massacres qui ont occasionné 25 morts. Il a également été reconnu coupable d'enlèvement en 1992 d'un journaliste et homme d'affaires.


Président de 1990 à 2000, Fujimori a quitté ses fonctions brusquement au milieu d'un scandale de corruption lié à la vente d'armes à la guérilla colombienne, conçue par son éminence grise, Vladimiro Montesinos. Une enquête de la presse a également révélé que pour la campagne de réélection de Fujimori l’homme avait monté une industrie de falsification des signatures dans l'enregistrement de la campagne, au cours du processus électoral.


Sa capture ne se serait pas produite sans l'aide du Japon et du Chili, deux pays où il s’était réfugié au cours de sa cavale, disent les experts. Cette coopération internationale a été l'un des nombreux sous-produits de la "Convention interaméricaine contre la corruption, de l'Organisation des États américains. Le plan d'action s’est concrétisé deux ans après la signature de la Déclaration de 1994, a déclaré Joseph Tulchin, l'auteur du livre de la corruption en Amérique latine, chercheur principal au Woodrow Wilson Center.


''Grâce au sommet, la corruption est devenue une question internationale. L’Espagne a inculpé le [dictateur chilien] Augusto Pinochet. Le Japon et le Chili, ont aidé à la capture de Fujimori,'' dit Tulchin. `` Vous avez encouragé la corruption, ce qui est mauvais. Le fait que vous déployez les
efforts visant à la contrôler, doit être considéré comme une bonne action.''

Les experts disent que le sommet était important, parce que c'était la première fois que le monde a adopté une approche multilatérale régionale pour mettre fin à ce qui avait été longtemps considéré comme une grande affaire.


''Le fait que certains de ces dirigeants ont été identifiés comme étant impliqués dans des pratiques de corruption, je pense, est une bonne chose - il montre la capacité des démocraties de la région à lutter contre la corruption'', a déclaré Thomas Shannon, Assistant Secrétaire des Etats Unis. Au milieu des années 1990, de nombreux pays d'Amérique latine ont été de nouvelles démocraties qui apprennent récemment à enquêter sur les dirigeants. Démocratie et plan d'action de l'OEA a créé l'atmosphère propice à la lutte contre tout détournement de fonds et le favoritisme.


''Ce qui était tout à fait OK avec un clin d'oeil et un signe de tête a été soudainement interdit'', a déclaré le retraité du Département d'Etat américain Richard Werksman, qui a été le premier représentant américain pour le comité chargé de suivre l'application de la Convention de l'OEA.

Il a créé un examen annuel de la corruption pour les pays ayant publié des rapports grâce au support des groupes non gouvernementaux. Ces pays partagent les technologies d'investigation et commencent à mettre leurs budgets sur le Web.

En 2001, ils ont créé un mécanisme de suivi des résultats. Parmi ceux qui ont failli aux clauses du document qu’ils ont signé nous relevons:

• Carlos Menem, président de l'Argentine de 1989-1999, s'est retrouvé au centre d'un scandale, un an après le sommet pour avoir signé les décrets autorisant la vente de 6.500 tonnes d'armes à l'Equateur et la Croatie, lorsque les deux pays étaient en guerre avec d'autres nations.


À la suite de l'enquête, l'ancien président a été arrêté en Juin 2001 sous l’accusation d’être de connivence avec des criminels. Il a passé plus de cinq mois en résidence surveillée. En 2003, il a fui le pays et les autorités argentines ont émis un mandat d'arrêt contre lui. Maintenant, vivant en Argentine, l’ancien chef de file de 78-ans est toujours sous l'acte d'accusation pour la vente d'armes.


•En avril de cette année, un juge argentin a rouvert une autre affaire liée à une explosion qui a eu lieu en 1995 dans une usine militaire et qui a fait sept morts et 300 blessés - apparemment dans une tentative d'effacer les preuves dans les cas de contrebande.


•Le Président Jean-Bertrand Aristide qui a gouverné Haïti à plusieurs reprises, est mis sous enquête par le Bureau du procureur des États-Unis à Miami pour avoir, prétendument, reçu des millions de dollars de la part des trafiquants de drogue qui ont transféré des tonnes de cocaïne à partir de cette nation pauvre des Caraïbes, selon les sources citées par Miami Herald, en avril 2004.

•Ernesto Pérez Balladares Président du Panama, 1994-1999, a eu son visa d'entrée aux États-Unis pour avoir coupé ses liens avec la traite des migrants chinois sans-papiers.


• Juan Carlos Wasmosy Président du Paraguay, 1993-1998, a été condamné à quatre ans de prison pour le détournement d’environ 10 millions de dollars pour avoir aidé une banque privée qui a fait faillite. La Cour suprême l’a blanchi en Juin 2007.

• Le président Ernesto Samper, de la Colombie, 1994-1998, a été accusé devant la Commission de la Chambre des Représentants de Colombie d'avoir accepté 6 millions de dollars en contribution du cartel de la drogue de Cali.

Dans un procès qui a été intensément critiqué pour son manque d'impartialité, les accusations portées contre Samper ont été rejetées. Washington a retiré son visa.


• Le Président du Nicaragua, Arnoldo Alemán, 1997-2002, a signé la déclaration du Deuxième Sommet des Amériques, au Chili, où les dirigeants se sont engagés à lutter contre le blanchiment d'argent. C'est précisément l'une des charges retenues contre Alemán quand il a été condamné en Décembre 2003 à 20 ans de prison pour détournement de fonds.

Dans une décision controversée, la Cour suprême du Nicaragua a révoqué cette sentence en Janvier 2009. Washington a enlevé son visa.


•Fabián Alarcón, Président de l'Équateur, 1997-1998, qui a pris part au sommet du Chili était en état d'arrestation pendant 128 jours en 1999 sous l’accusation d’avoir embauché 1200 employés fantômes alors qu'il était président du Congrès. Son visa américain a été révoqué.


•Le Président du Guatemala Alfonso Portillo, 2004-2004, a fui au Mexique, au milieu d'un scandale impliquant le détournement de fonds. Portillo est accusé d'avoir autorisé le transfert d'environ 16 millions de dollars au nom du ministère de la Défense, une somme qui a été détournée par les officiers de l'armée. Il a été extradé au Guatemala, au Mexique en Octobre 2008. Au début de cette semaine, une commission spéciale de l'ONU a déposé des accusations officielles demandant qu'il soit jugé pour corruption.


• Rafael Angel Calderon du Costa Rica, 1990-1994, est devenu le premier ex-chef de l'Etat du pays à subir son procès pour corruption et détournement de fonds. Les charges retenues contre lui concernent des accusations de détournement de flux des caisses de sécurité sociale.


• Miguel Angel Rodríguez de Costa Rica, 1998-2002, est également confronté à des accusations de corruption liée à des ristournes obtenues d’une entreprise de télécommunications française Alcatel.


''Je souhaite pouvoir pointer du doigt quelqu'un et retracer sa présence à la convention qui a été signée. A dit Werksman. `` Mais il est difficile de croire que Fujimori serait là où il est maintenant n’était-ce ce mouvement de lutte contre la corruption dont la convention est partie prenante. Je n'accepterai jamais que cet effort soit fait pour rien.''


Pour toute authentification voici le texte original en Anglais de Miami Herald daté du 11 avril 2009.


SUMMIT EXPOSED CORRUPT LEADERS
POSTED ON SATURDAY, 04.11.09

BY GERARDO REYES AND FRANCES ROBLES
FROBLES@MIAMIHERALD.COM


It was a bright Saturday in December 1994 when hemispheric leaders who gathered for the First Summit of the Americas stood on the Vizcaya gardens with stiff smiles and a formal wave.


With a dash of their pens, the majority of the region's 34 leaders signed what was billed as the world's first international agreement to stop corruption. They vowed to combat widespread political thievery with every resource at their disposal -- and they put it in writing.


Fifteen years later, almost a dozen who signed the anti-corruption pact in Miami or in subsequent years are in prison, under indictment, or spent years dodging criminal charges of corruption or violation of human rights. From Panama to Peru and Paraguay, the Western Hemisphere presidents have battled accusations of embezzlement, money laundering and even murder.


While seeing leaders who signed precedent-setting declarations against corruption fall to criminal charges themselves is rich with irony, experts agree: the 1994 summit in Miami made it happen.


'In 1994, `corruption' was a bad word,'' said Washington-based political scientist Gerardo Berthin, who designs good governance and transparency programs throughout the hemisphere. ``Nobody would accept that corruption existed. One of the successes of that summit was that it put the word out there. [Peruvian President Alberto] Fujimori was just sentenced. Ten years
ago, that was unthinkable.''


Earlier this week, Peru's Supreme Court sentenced the 70-year-old former agronomy professor to 25 years in prison for authorizing massacres that left 25 people dead. He was also convicted of the 1992 kidnappings of a journalist and businessman.


President from 1990 to 2000, Fujimori left office abruptly amid a corruption scandal related to the sale of weapons to Colombian guerrillas, engineered by his top intelligence advisor, Vladimiro Montesinos. A newspaper investigation also disclosed that Fujimori's reelection campaign had created ''a human factory'' that falsified signatures to register the campaign in the electoral process.


His conviction would not have occurred without the help of Japan and Chile, two countries where he had fled while on the run, experts say. That international cooperation was one of the many byproducts of the Organization of American States' Inter-American Convention Against Corruption, the action plan hatched two years after the 1994 declaration was signed, said Joseph Tulchin, a senior scholar at the Woodrow Wilson Center, author of the book Corruption in Latin America.


''With the summit, corruption became an international issue. Spain indicted [Chilean dictator] Augusto Pinochet. Japan and Chile helped boot Fujimori,'' Tulchin said.

``You've got corruption -- that's bad. The fact you have efforts to control it has to be taken as a good.''


Experts say the summit was significant, because it was the first time the world took a regional multilateral approach to ending what had long been accepted as a cost of doing business.


''The fact that some of these leaders have been identified as having engaged in corrupt practices I think is a positive thing -- it shows the capabilities of democracies in the region to address corruption,'' said Thomas Shannon, U.S. Assistant Secretary of State.


In the mid 1990s, many Latin American countries were new democracies only recently learning how to investigate leaders. Democracy plus the OAS action plan created the atmosphere to battle everything from misuse of funds to favoritism.


''What used to be perfectly OK with a wink and a nod was suddenly prohibited,'' said retired U.S. State Department official Richard Werksman, who was the first American representative to the committee charged with following up on the OAS convention. It created an annual corruption review for countries with published reports and input from nongovernmental groups. Countries shared investigative technologies and started putting their financial budgets on the Web.
In 2001, they created a mechanism to follow up on results. Among those who fell to the very document they signed:


• Carlos Menem, president of Argentina from 1989-1999, found himself at the center of a scandal a year after the summit for having signed decrees that arranged for the sale of 6,500 tons of weapons to Ecuador and Croatia, when both countries were at war with other nations.


As a result of the investigation, the former president was arrested in June 2001 on charges of consorting with criminals. He spent more than five months under house arrest. In 2003, he fled the country, and Argentine authorities issued an international warrant for his arrest. Now living in Argentina, the 78-year-old former leader is still under indictment for the weapons sale.
In April of this year, an Argentine judge reopened another case related to a 1995 explosion in a military factory that left seven dead and 300 wounded -- apparently in a attempt to erase evidence in the smuggling case.


• President Jean-Bertrand Aristide, who ruled Haiti several times, is under investigation by the U.S. Attorney's Office in Miami for allegedly receiving millions of dollars from drug traffickers who moved tons of cocaine through the poor Caribbean nation, sources told The Miami Herald in
April 2004.


• President Ernesto Pérez Balladares of Panama, 1994-1999, had his U.S. entry visa withdrawn for alleged ties to the trafficking of undocumented Chinese migrants.


• President Juan Carlos Wasmosy of Paraguay, 1993-1998, was sentenced to four years imprisonment for ''rerouting'' about $10 million to help a private bank that had gone bankrupt. The Supreme Court cleared him in June 2007.


• President Ernesto Samper of Colombia, 1994-1998, was charged before the Commission on Accusations of the Colombian House of Representatives with accepting $6 million in contributions from the Cali drug cartel. In a trial that was intensely criticized for its lack of impartiality, the charges against Samper were dismissed. Washington withdrew his visa.


• President Arnoldo Alemán of Nicaragua, 1997-2002, signed the declaration by the Second Summit of the Americas in Chile, where leaders vowed to fight against money laundering. That was precisely one of the charges against Alemán when he was sentenced in December 2003 to 20 years imprisonment for embezzlement.
In a controversial decision, the Nicaraguan Supreme Court revoked that sentence in January 2009. Washington revoked his visa.


• President Fabián Alarcón of Ecuador, 1997-1998, took part in the Chile summit and was under arrest for 128 days in 1999 on charges of graft for allegedly appointing about 1,200 ghost employees when he was president of Congress. His U.S. visa was revoked.


• President Alfonso Portillo of Guatemala, 2004-2004, fled to Mexico amid a scandal involving the misappropriation of funds. Portillo is accused of authorizing the transfer of about $16 million to the Ministry of Defense, a sum that was later embezzled by Army officers. He was extradited to Guatemala from Mexico in October 2008. Earlier this week, a special United Nations commission filed formal charges requesting that he be tried for graft.


• Rafael Angel Calderon of Costa Rica, 1990-1994, became the first ex-head of state in the country to stand trial for corruption and embezzlement. Charges are pending on accusations of diverting cash from social security coffers.


• Miguel Angel Rodríguez of Costa Rica, 1998-2002, also faces corruption charges linked to kickbacks obtained for French telecom firm Alcatel.


''I wish I could point to someone in jail and follow the trail right back to the convention that was signed. Can't do it,'' Werksman said. ``But it's hard to believe Fujimori would be where he is now if it was not for this movement the anti-corruption convention was part of. I will never accept that this effort was for naught.''

jeudi 9 avril 2009

Reporters sans frontières s'élève contre la fermeture, le 8 avril 2009 à Port-de-Paix , de la radio privée Idéale FM, pour "obstruction à la justice'.

Français/English
Reporters sans frontières
9 avril 2009
Haïti : une station de radio fermée d'office après le refus de sa rédaction de livrer ses sources.
Reporters sans frontières s'élève contre la fermeture, le 8 avril 2009 à Port-de-Paix (Nord-Ouest), de la radio privée Idéale FM, pour "obstruction à la justice". Le commissaire du gouvernement de la ville, Jean Frédéric Bénêche, cherchait à obtenir l'accès aux sources de l'information diffusée par la station concernant Alain Désir, un présumé trafiquant de drogue haïtien détenu en Floride. Devant le refus de la direction d'Idéale FM, des scellés ont été posés d'office à l'entrée de la rédaction, condamnant le média au silence.
"Cette mesure constitue un moyen de pression inacceptable sur un média. Elle relève à la fois de la censure et de la tentative de violation du secret des sources. La presse n'a pas à jouer le rôle d'auxiliaire auprès de la police ou de l'autorité judiciaire. Nous demandons au ministre de la Justice, Jean-Joseph Exumé, d'intervenir sans délai pour mettre fin à cette situation", a déclaré l'organisation.
_________
Haiti: radio station closed for refusing to reveal sources
Reporters Without Borders condemns yesterday's closure of Idéale FM, a privately-owned radio station based in the northwestern town of Port-de-Paix, by local prosecutor Jean Frédéric Bénêche for allegedly "obstructing justice." The prosecutor asked the station to identity its sources for a report about Alain Désir, an alleged drug trafficker who is being held in Florida. When the station refused, the prosecutor ordered its closure and had an official seal put on the entrance."Pressuring a news media in this manner is unacceptable," Reporters Without Borders said. "It constitutes both an act of censorship and a violation of the confidentiality of sources. It is not the media's job to act as police or judicial auxiliary. We urge justice minister Jean-Joseph Exumé to intervene without delay and put a stop to the situation."
--
Benoît HervieuDespacho Américas / Americas deskReporters sans frontières47, rue Vivienne75002 Paris - Francetél. : +33 (0) 1 44 83 84 68fax : +33 (0) 1 45 23 11 51e-mail :
ameriques@rsf.org / americas@rsf.orghttp://www.rsf.org

samedi 4 avril 2009

Inauguration du monument au Général Dumas, place du Général-Catroux à Paris






Allocution de Claude Ribbe samedi 4 avril 2009 à l'occasion de l'inauguration du monument au général Dumas, place du Général-Catroux à Paris en présence du maire de Paris, M. Bertrand Delanoë, et du Commissaire à la diversité et à l'égalité des chances, M. Yazid Sabeg.


Monsieur le Maire,
Monsieur le Commissaire,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames, Messieurs,

Il en aura fallu du temps pour que l’injustice faite au général Dumas soit enfin réparée. C’est ici même, place du général-Catroux, jadis Malesherbes, que les Trois Dumas avaient été réunis en effigie dès 1912 pour être séparés trente ans plus tard par les collaborateurs. Les voici de nouveau ensemble grâce à la ville de Paris.


Le 25 mars 1762, le futur général Dumas naissait esclave avec comme seul patrimoine deux prénoms : Thomas-Alexandre. C’était à Jérémie, une ville coloniale de la partie française de l’île de Saint-Domingue, devenue aujourd’hui République d’Haïti. Son père ? Un colon déclassé issu de l’aristocratie normande. Sa mère ? Une esclave d’origine africaine qui servait de compagne. Le sinistre code noir régissait le sort et de la mère et de l’enfant. Le père revint en Normandie et vendit son fils de treize ans pour payer la traversée avec une clause permettant le rachat. Le jeune Thomas-Alexandre arriva au Havre en 1775 sous un faux nom. C’était un sans papiers et rien ne le destinait à être plus honoré que ne le sont les sans papiers d’aujourd’hui. En 1786, il choisit un métier – l’armée – et un pseudonyme - Alexandre Dumas. Dans le régiment de cavalerie des dragons de la Reine, il rencontre trois amis. À Villers Cotterêts en 1789, il fonde une famille avec Marie-Louise Labouret, la fille d’un aubergiste. Comme beaucoup de Cotteretziens, comme beaucoup de Français, les Labouret méprisaient les préjugés et reconnaissaient un homme à sa valeur, pas à sa couleur ni à son accent, ni à sa religion. La Révolution fit d’Alexandre Dumas un général d’armée et un héros. À Villers-Cotterêts, ce fut et c’est toujours le Général, la fierté du pays. À trente deux ans, à la tête de 45 000 hommes et d’un état major de 17 généraux, il s’élance à la conquête du Petit-Saint-Bernard et du Mont Cenis. En brave officier de la République, il ne marche pas derrière ses troupes, mais toujours à leur tête. Il croit à des valeurs simples telles que l’honneur, le courage, la liberté, l’égalité et la fraternité. Ses exploits militaires en France, en Italie, font de lui l’égal d’un chevalier Bayard, d’une Jeanne d’Arc, et, bien sûr, d’un d’Artagnan. Car d’Artagnan c’est lui.


Le général Dumas n’était pas qu’un combattant. C’était aussi un homme qui croyait en l’homme. Il sut le montrer lorsque, nommé commandant en chef de l’armée de l’Ouest, il démissionna avec éclat, préférant briser son épée plutôt que de massacrer les civils de Vendée. Par le respect dont il fit preuve vis à vis des prisonniers de guerre, c’est l’un des plus grands soldats de tous les temps dont le nom devrait être inscrit au fronton des académies militaires.


Mais le général Dumas n’obtint pas, de son vivant, sa part de gloire ni la reconnaissance de la nation à laquelle il avait tant donné. Bonaparte, qui l’admirait, sans doute, mais qui le jalousait aussi, s’acharna contre lui. En 1802, décidant de revenir sur l’abolition de l’esclavage décidée pendant la Révolution et de mettre dans les fers les citoyens français de toutes les colonies sur le seul fondement de la couleur de leur peau, le Premier consul mit en vigueur sur le territoire national une réglementation raciste qui interdisait aux militaires descendants d’Africains non seulement de commander aux Européens mais de résider dans un périmètre de moins de cent kilomètres de Paris, une réglementation qui interdisait aux soldats dont la peau était la plus sombre de résider ailleurs que dans les Pyrénées orientales ou les Alpes maritimes, une réglementation qui proscrivait les mariages dits « mixtes » entre civils, une réglementation qui interdisait aux « nègres et autres gens de couleur » qui ne s’y trouvaient pas déjà d’entrer sur le territoire français. Titulaire d’un sabre d’honneur qu’il avait pourtant reçu de Bonaparte à Alexandrie en juillet 1798, le général Dumas était membre de droit de l’ordre national de la Légion d’honneur créé le 19 mai 1802. Mais l’exercice de ce droit et l’entrée dans cet ordre lui furent interdits à cause de la couleur de sa peau.


Le général Dumas mourut de chagrin et de honte d’être chassé de l’armée, d’être visé par des textes aussi odieux, aussi injustes, aussi contraires à tous les principes qu’il avait défendus les armes à la main et au péril de sa vie.


Il laissa une veuve sans ressources et deux orphelins dépourvus de toute aide de l’État pour survivre et accéder au savoir. Et pourtant, l’un de ces orphelins, guidé par l’amour qu’il portait à un père si cruellement traité, est devenu, grâce à son talent et à sa persévérance, l’écrivain français le plus lu dans le monde. Pour honorer ce général qui lui avait donné la vie, il reprit ce pseudonyme d’Alexandre Dumas et en fit un nom encore familier à tous sur tous les continents. Il transfigura les aventures du général et de ses compagnons dans Les Trois Mousquetaires et sa revanche fut de faire du proscrit de 1802 un Gascon admiré de tous ceux qui n’auraient jamais voulu s’identifier à un « nègre ». Sa statue est ici. Un troisième Alexandre Dumas, fils et petit-fils des précédents, auteur de La dame aux Camélias s’installa dans ce quartier Sa statue est là-bas. Même si ses yeux bleus et ses cheveux blonds ne trahissaient pas ses origines, il n’oublia jamais d’où il venait. Il n’oublia jamais que ses ancêtres avaient soufferts. Ils souffriraient encore aujourd’hui, hélas. Car l’esclavage a été aboli depuis bien longtemps. La France a perdu ses colonies. Mais le racisme de 1802 continue à gangrener le pays des Dumas comme un cancer qui ne dit pas toujours son nom. S’il en était autrement, le glorieux général aurait-il été chassé des livres d’histoire et de la mémoire de son pays comme il a été chassé de l’armée ? Oui, l’obsession de classer les Français par la couleur de leur peau et d’opposer le noir au blanc continue de transpirer dans bien des discours, même ceux qui sont pavés, en apparence, des meilleures intentions. La France doit en finir avec ce fléau si elle ne veut pas que l’idéologie coloniale de jadis dégénère aujourd’hui en guerre civile non seulement outre mer mais aux portes mêmes de cette ville, dans les ghettos où l’on relégué les proscrits d’aujourd’hui. Les damnés de la France, descendants des indigènes et des esclaves, quel héros leur a-t-on laissé ? Quel rêve pour eux, hormis les réussites étrangères ? Alors qu’on leur rende au moins, ici et maintenant, ce géant là qui leur ressemble. Qu’on le rende à tous les Français ce héros qui peut les rassembler. Et qu’on réintègre enfin le général Dumas dans l’ordre national de la Légion d’honneur où il a sa place plus que tout autre. En attendant, ces fers d’esclaves brisés que la ville de Paris lui donne, eh bien nous nous les approprions. Rendez-vous à toutes celles et à tous ceux qui sont ici aujourd’hui le 10 mai prochain afin de célébrer, en ce même lieu, devant les fers de Driss Sans Arcidet, à travers ce héros issu de l’esclavage, l’abolition de la servitude, la gloire des esclaves venus d’Afrique et celle de tous leurs descendants.

Plus d'infos à partir de du site internet de Radio Métropole.


Vendredi, 3 avril 2009 09:52

Le dossier d'Haïti sera au menu des discussions au Conseil de sécurité de l'ONU
Au conseil de sécurité des Nations Unies, la situation haïtienne sera évoquée le 6 avril prochain. L'annonce a été faite par le représentant du Mexique au sein du Conseil, Claude Heller. Il souligne que cette réunion aura lieu en présence de l'ambassadeur d'Haïti, Léo Méorès et le représentant du secrétaire général de L'ONU en Haïti, Hédi Annabi. Les débats vont se dérouler autour de la coordination de l'assistance en faveur de la République d'Haïti . C'est également au cours de cette séance de travail que sera présenté le rapport relatif à la visite à Port-au-prince d'une mission du Conseil de Sécurité le mois dernier.
Selon les membres du Conseil de Sécurité, une attention spéciale sera accordée à Haïti à quelques jours de la Conférence des donateurs prévue à Washington le 14 avril prochain. EJ

L'ONU veut lutter contre la criminalité en Amérique latine et dans les Caraïbes
L'ONU a ouvert un bureau régional au Panama pour faciliter la bataille contre le narco –trafic et les autres formes de crimes organisées.
Un accord a donc été signé entre les responsables onusiens et les autorités panaméens le mardi 24 mars dernier.
Selon le directeur exécutif du Bureau de lutte contre la drogue et autres délits des Nations Unies, Antonio Maria Costa, cette entité travaillera de concert avec les autorités de pays comme Haïti, la République dominicaine, Cuba et Salvador dans le cadre de la lutte contre la délinquance, les stupéfiants et le terrorisme EJ


La Jamaïque aura bientôt une mission diplomatique en Haïti
Le premier ministre Jamaïcain a annoncé pour bientôt l'installation d'une mission diplomatique à Port-au-Prince selon les informations reportées par le journal jamaïcain « Jamaica Gleaner » .
Selon le quotidien, le premier ministre Keneth Baugh, qui fait également office de ministre des affaires étrangères de Jamaïque, a fait ces déclarations dans le cadre d'une rencontre organisée cette semaine à Otawa, avec la ministre canadienne de la coopération, Beverly Oda.
L'officiel jamaïcain en avait profité pour remercier le Canada pour le travail qu'il réalise en Haïti.EJ

Ratification par le parlement européen de l'accord économique APE
Le parlement européen a ratifié le mercredi 25 mars, l'accord économique APE, intervenu en octobre dernier entre l'Union Européenne et 14 pays membres de la CARICOM.
L'accord dit de partenariat Economique (APE) permettra notamment aux états de la Caraïbe d'avoir un accès direct au marché européen et aux pays européens d'écouler leurs produits au niveau de la CARICOM pendant une période de 25 ans.
Un accord non encore signé par Haïti qui dispose d'un délai expirant en 2010 pour le faire.EJ

11 membres d'un gang appréhendés par la DCPJ

Un important réseau de kidnapping ayant des ramifications dans des villes de province a été démantelé par les forces de l'ordre en début de semaine.
Le directeur central de la Police Judiciaire, Frantz Thermilus informe que 11 des 20 membres de ce gang ont été interpellés à Port-au-Prince et au Cap Haïtien ces derniers jours.
Les autorités policières ont lancé un avis de recherche contre Etienne Willy, alias Pierre Wenston, chef de ce gang qui avait commis des forfaits à Saint Michel de Latalaye (Artibonite) , Ouanaminte (Nord'Est), Pilboro (Nord), Caradeux et Tabarre (Ouest).
Selon M. Thermilus les membres de ce gang étaient responsables de l'enlèvement de deux policiers sur la route nationale numéro 2. Ils avaient également enlevé un enfant dans le quartier de Lilavois. Dans le même temps, trois autres individus auteurs de rapts ont été appréhendés par les policiers du Cap Haïtien la semaine dernière.
Tout en réitérant la détermination des forces de l'ordre à combattre le phénomène du kidnapping, le directeur de la police Judiciaire invite les victimes d'enlèvement à fournir des informations qui permettront de démanteler les réseaux de kidnapping.
De plus, M. Thermilus annonce la poursuite des enquêtes visant à retrouver d'autres personnes séquestrées. Au nombre des personnes séquestrées, le directeur de la Commission Nationale des marchés publics, François Robert Marcelo, enlevé le 12 janvier 2009 à Delmas. LLM

Les autorités planchent sur la sécurité des élections sénatoriales

Les conseillers électoraux, les responsables du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) et le chef adjoint de la Minustah, Joël Boutroue ont abordé hier les différents aspects du dispositif sécuritaire à l'occasion des joutes du 19 avril.
La Première Ministre Michèle Pierre Louis, chef du CSPN, a notamment pris en compte les menaces proférées par certains secteurs hostiles à l'organisation des sénatoriales partielles.
Les conseillers électoraux sont l'objet de menaces de la part des tenants d'un mouvement dénommé " porte fermée". Les membres de ce secteur non identifié menacent également de représailles les candidats et électeurs qui voudraient prendre part à la campagne électorale et aux joutes du 19 avril.
Au moment où les conseillers électoraux, la Première Ministre, le ministre de la justice, le secrétaire d'état à la sécurité publique participaient à la rencontre, des manifestants lavalas lançaient des propos hostiles aux conseillers électoraux.
Très menaçants les organisateurs de la manifestation ont appelé au boycott des sénatoriales partielles en raison de l'exclusion du parti Lavalas. René Civil a au cours de la manifestation mis au défi les candidats de faire campagne dans les quartiers populeux.
Les autorités électorales avaient indiqué en début de semaine que des matériels sensibles ont été distribués dans les principales villes de province telles Port-de-Paix, Fort Liberté, Cap Haïtien, Hinche, Mirebalais, Miragoane et Jérémie. Dans le même temps, les responsables du CEP ont publié des listes électorales partielles qui ont été affichées dans certains centres de vote. Les autorités électorales poursuivent également les travaux visant à favoriser le fonctionnement du Centre de Tabulation des résultats.LLM

Le projet de loi de finance approuvé par les députés

Après deux tentatives ratées les députés ont approuvé hier le rapport de la commission finance recommandant l'adoption du projet de budget rectificatif 2008 – 2009.
Un vote en guise d'engagement, les députés et les membres du gouvernement ayant convenu que le budget 2009 – 2010 doit être soumis au parlement au cours du mois de juin.
Le président de la chambre basse, Levaillant Louis Jeune est satisfait du vote mais fait remarquer que les députés pourraient interpeller le gouvernement si la loi de finance 2009 -2010 n'est pas déposée à temps.
M. Louis Jeune dit comprendre que 50 % du budget ait été déjà décaissé regrettant que ce vote soit intervenu plus de 6 mois après le début de l'exercice fiscal.
Selon le président de la chambre des députés le vote du budget est indispensable parce qu'entre autre il faut accorder des fonds pour payer les arrières de salaires des enseignants.
Interrogé sur les conséquences de ce vote tardif, le président de la chambre basse soutient que les élus ont approuvé non seulement les dépenses mais aussi les recettes déjà réalisées.
Le ministre chargé des relations avec le parlement, Joseph Jasmin se réjouit du vote du budget et signale que les élus ont exercé leurs prérogatives constitutionnelles en analysant minutieusement les différentes affectations de la loi de finance. Il révèle que la Première Ministre, Michèle Pierre Louis, a déjà enjoint les ministres d'œuvrer afin que le prochain budget soit soumis au parlement avant le 30 juin.
Le projet de budget ratifié par la chambre basse sera analysé à partir de la semaine prochaine par le sénat. LLM

Assassinat du journalistes Jean DOMINIQUE ; neuf ans après des journalistes haïtiens réclament encore justice



Vendredi, 3 avril 2009 19:58


Des journalistes haïtiens ont marché dans les rues de Port-au-Prince, ce 3 avril 2009, pour marquer le 9e anniversaire de l'assassinat du journaliste Jean Léopold Dominique.


Vêtus de t-shirts à l'effigie de Jean Dominique, ces travailleurs de divers médias de la capitale haïtienne et des villes de province ont lancé des messages à travers lesquels ils réclament justice pour l'ancien directeur général de Radio Haïti Inter.


Sur tout le parcours de la marche, le message était clair : « justice pour Jean Dominique.


Un ancien collaborateur de Jean Dominique à Radio Haïti Inter, Grégory Casimir est venu directement du Canada pour participer à cette manifestation qui a pris fin devant le Palais de Justice.


Pour Grégory Casimir, le ministère de la justice doit intervenir dans ce dossier. L'important ce n'est pas de nommer des juges, mais de faire avancer le dossier a-t-il fait remarquer.


En 9 ans, « le dossier sera passé entre les mains de six juges d'instruction et l'impunité totale demeure », a dénoncé l'organisation internationale Reporters Sans Frontières (RSF) dans un communiqué de presse.

RD
______________
Haïti-Presse-Assassinat
Affaire Jean Dominique : Les journalistes furieux contre les juges
Une "prime de 50.000 dollars" bientôt disponible pour récompenser toute personne détentrice d’informations crédibles, annonce le responsable de SOS Journalistes, Guyler Delva, à l’occasion du 9e anniversaire de l’assassinat du plus célèbre des journalistes haïtiens
vendredi 3 avril 2009,
Plusieurs dizaines de personnes, pour la plupart des journalistes, ont manifesté vendredi à Port-au-Prince en vue de réclamer justice pour le directeur de Radio Haïti Inter, Jean Léopold Dominique, à l’occasion du neuvième anniversaire de son assassinat.
Le 3 avril 2000, un commando avait exécuté le plus célèbre journaliste haïtien dans la cour même de sa station en compagnie d’un employé, Jean-Claude Louissaint.
Avec à leur tête Guyler Delva, responsable de l’organisation SOS Journalistes et de la commission présidentielle d’appui aux enquêtes sur les journalistes assassinés (CIAPEAJ), les manifestants ont fustigé le laxisme des juges d’instruction chargés de mener l’enquête, particulièrement le dernier, Fritzner Fils-Aimé. « Neuf juges, les uns plus rusés que les autres, se sont succédés sans qu’aucun résultat n’ait été obtenu après neuf années d’instruction », a déclaré Delva devant le Palais de justice.
Apellant à la nomination d’un autre juge pour prendre en charge ce dossier encombrant, il soutient que les assassins de Jean Dominique - les commanditaires aussi bien que les auteurs matériels du double meurtre du 3 avril 2000- doivent être coûte que coûte identifiés, jugés et condamnés. Le responsable de la CIAPEAJ se dit d’autant plus convaincu qu’il n’y a pas d’autres issues que le Président René Préval et la Première ministre Michèle Pierre-Louis étaient tous deux très proches du directeur de Radio Haïti.
Guyler Delva a, par ailleurs, annoncé l’organisation d’une levée de fonds en vue de réunir une prime de 50.000 dollars américains destinée à toute personne pouvant fournir des informations crédibles sur les auteurs du meurtre de M. Dominique.
D’autres journalistes ayant pris la parole au cours de la marche ont également exprimé leur ras-le-bol face à l’indifférence des autorités judiciaires chargées d’élucider un cas aussi emblématique.
Les manifestants se sont arrêtés devant le ministère de la justice et le Palais National avant de se disperser dans le calme.
Un peu plus tard dans la journée, les mêmes confrères ont pris part à un débat, retransmis en direct par la Télévision Nationale, sur l’affaire Jean Dominique et la situation de la presse haïtienne. Une liaison téléphonique a été établie avec la journaliste Michèle Montas, veuve du disparu et porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Depuis New York, elle a exprimé sa déception devant l’impunité qui continue d’entourer la mort odieuse de son mari tout en émettant l’espoir de voir la justice rattraper un jour les assassins.
La veille de ce nouvel anniversaire douloureux, l’organisation Reporters Sans Frontières s’est demandée si Jean Dominique et Jean-Claude Louissaint auront jamais droit à une décision de justice équitable après le renvoi du juge instructeur Fritzner Fils-Aimé soupçonné de corruption dans le traitement d’autres dossiers.
spp/Radio Kiskeya

Assassinat de JEAN DOMINIQUE : Reporters Sans Frontières se demande si justice sera rendue


Jeudi, 2 avril 2009 13:48

L ‘enquête sur l'assassinat du journaliste Jean Dominique reste toujours bloquée au niveau du cabinet d'instruction. Le juge en charge du dossier Fritzner Fils-Aime a été mis en disponibilité cette semaine pour faute administrative grave selon le ministre de la justice.


Me Fritzner Fils-Aime est accusé par le réseau national de défense des droits humains de transformer son cabinet en une boutique.


Dans une note rendue publique le RNDDH déclare que Me Fritzner fils-Aimé pratique l'auto-saisine, agit sans réquisitoire d'informer, sans ordonnance de désignation du doyen, procède à l'arrestation de citoyen et à leur libération contre rançon.


Dépositaire d'une commission rogatoire de la cour d'appel de Port -au –prince, le magistrat avait pour mandat d'identifier les commanditaires de l'assassinat du journaliste.


Y aura- il nomination d'un nouveau magistrat se demande Reporters Sans frontières dans un communiqué à l'occasion du neuvième assassinat du PDG de Radio Haïti inter


L'organisation de défense des journalistes croit que ces questions se posent alors que le délitement de la procédure, au fil du temps, rend de plus en plus improbable la manifestation de la vérité


Depuis que l'enquête judiciaire s'est ouverte en 2000, au moins six juges d'instruction ont travaillé sur le dossier de l‘assassinat du journaliste sans qu'ils arrivent à produire un rapport complet permettant d'identifier tous les présumés coupables. RD

Note de Reporters sans frontières

Français/English
2 avril 2009


Haïti : le juge d'instruction en charge de l'affaire Jean Dominique mis en disponibilité pour "corruption"


Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique a annoncé, le 30 mars 2009, la mise en disponibilité pour "actes de corruption graves" de Fritzner Fils-Aimé, le dernier juge d'instruction en charge de l'enquête sur l'assassinat, le 3 avril 2000 à Port-au-Prince, du directeur de Radio Haïti Inter, Jean Dominique. Fritzner Fils-Aimé, mais aussi le commissaire du gouvernement de Jérémie (Sud-Ouest), Joseph Descharles, et le substitut du commissaire du gouvernement de Petit-Goâve (Sud-Ouest), Patterson Dorval, font l'objet d'une plainte de leur ministère de tutelle et connaîtront leur sort à l'issue d'une audience au Conseil supérieur de la magistrature. Fritzner Fils-Aimé était le sixième juge d'instruction à avoir été saisi du dossier Jean Dominique, depuis 2006. Dépositaire d'une commission rogatoire de la cour d'appel de Port-au-Prince, il avait pour mandat d'identifier les commanditaires de l'assassinat du journaliste. A ce jour, seul un suspect, Mercidieu Toussaint, arrêté en août 2007, a été placé en détention dans le cadre de cette affaire. Rencontré par Reporters sans frontières, le magistrat se plaignait d'un manque de moyens. Il a récemment dénoncé une "absence d'intérêt de la cour d'appel" pour ce dossier.

"Neuf ans après l'assassinat de Jean Dominique, le dossier sera passé entre les mains de six juges d'instruction et l'impunité totale demeure. Cet épisode, que nous ne pouvons commenter sur le fond, s'ajoute malheureusement aux nombreux échecs de l'enquête. L'absence de résultats reprochée au juge Fils-Aimé tient-elle seulement aux manquements de ce dernier ? Y a-t-il eu une claire volonté, judiciaire et politique, d'élucider cette affaire ? Y aura-t-il nomination d'un nouveau magistrat ? Toutes ces questions se posent alors que le délitement de la procédure, au fil du temps, rend de plus en plus improbable la manifestation de la vérité", a déclaré Reporters sans frontières.
__________


Haiti : judge in charge of Jean Dominique murder case suspended for corruption


The justice ministry announced on 30 March that Fritzner Fils-Aimé, the latest judge to be put in charge of the investigation into the April 2000 murder of Radio Haïti Inter director Jean Dominique, has been suspended for "serious acts of corruption." Two other judicial officials - Joseph Descharles, the prosecutor of the southwestern town of Jérémie, and Patterson Dorval, the deputy prosecutor of the southwestern town of Petit-Goâve - were suspended at the same time for similar reasons. The charges against them are to be heard by the Higher Council for the Judiciary.

Fils-Aimé was the sixth investigating judge to be put in charge of the Dominique case since 2006. He had been ordered by the Port-au-Prince appeal court to identify the instigators of Dominique's murder. Only one suspect has ever been arrested in connection with the case. That was Mercidieu Toussaint, who was arrested in August 2007. When Reporters Without Borders met Fils-Aimé to discuss the Dominique case, he complained of a lack of resources and of a "lack of interest on the part of the appeal court."


"In the nine years since Dominique was gunned down, the case has been handled by a total of six investigating judges and his murder remains completely unpunished," Reporters Without Borders said. "We cannot comment on the substance of this latest episode, but it clearly represents yet another failure for the investigation. Is the lack of results by Fils-Aimé due solely to his negligence? Is there a clear judicial and political will to solve this case? Will a new judge be appointed? These questions require an answer as the judicial procedures disintegrate with the passage of time, and it becomes more and more unlikely that the truth will ever be known."--

Benoît Hervieu

Despacho Américas / Americas deskReporters sans frontières

47, rue Vivienne75002 Paris - Francetél. : +33 (0) 1 44 83 84 68

fax : +33 (0) 1 45 23 11 51

e-mail : ameriques@rsf.org / americas@rsf.orghttp://www.rsf.org

vendredi 3 avril 2009

Assassinat Jean Dominique: 9 ans plus tard.


Port-au-Prince, le 3 avril.-


9 ans déjà depuis le brutal assassinat de Jean Dominique, propriétaire de Radio Haïti et de Jean Claude Louissaint, gardien de la radio.


Très tôt le 3 avril 2000, Jean Dominique arrive à la radio pour son émission du matin. Il ne franchira pas la porte d’entrée. Des hommes armés attendaient déjà sur la cour. Jean Dominique et Jean Claude Louissaint sont atteints de plusieurs projectiles tirés presqu’à bout portant. Les détonations entendues révèleraient qu’au moins deux tueurs ont perpétré le crime. Jean Claude Louissaint est mort sur le coup. Transporté d’urgence à l’Hôpital de la Communauté Haïtienne sur la route de Frères, Jean Dominique succomba à ses blessures quelques minutes plus tard.


Plusieurs arrestations et interpellations ont été effectuées depuis. En 2007, une commission est créée pour assurer le suivi de l’enquête sur l’assassinat des journalistes. Les « obstacles politiques » au dossier de Jean Dominique ne devaient plus exister selon le président Préval. Bob Lecorps qui avait été arrêté en 2000, relâché et qui disait détenir des informations sur le crime, est assassiné le lendemain de cette déclaration.


En 2008, les membres de la commission réitèrent leur volonté de faire aboutir l’enquête. Le commissaire Jean Daniel Ulysse, alors responsable de la Police Judiciaire est arrêté. Il est accusé d'avoir causé la mort en 2001, d’un individu impliqué dans l’assassinat. Une arrestation dénoncée par plus d’un qui n’aboutira à rien.
2009, les acteurs se préparent à gagner les rues pour dire non à l’impunité. Que s’en suivra-t-il? Il n’est que d’attendre.


En attendant, qu’il s’agissait d’un assassinat politique, règlement de compte ou autre, la famille et les proches de Jean L. Dominique attendent toujours les résultats d’une enquête.

REGROUPEMENT DES CORRESPONDANTS DE PRESSE DU NORD






Note pour la presse



A l’occasion de ce 3 Avril 2009, date marquant le 9e anniversaire de l'assassinat de Jean Léopold Dominique, Directeur de Radio Haïti Inter et de Jean Claude Louissaint, gardien de la station, Le RCPN (Regroupement des Correspondants de Presse du Nord) salue la mémoire de ces travailleurs de la presse haïtienne disparus dans des conditions non encore élucidées.



Par son exemple d’engagement professionnel et de ténacité, Jean-Dominique incarnait la lutte pour la liberté d’expression en Haïti. Il reste le symbole du journalisme professionnel incorruptible. Il est un modèle pour les jeunes assoiffés de changement à travers une Haïti moderne et prospère.



Le RCPN profite de l’occasion pour réitérer son engagement dans le combat contre l’impunité. Il exige que justice soit faite ; que l’enquête puisse aboutir ; que les coupables soient condamnés.



L’immobilisme observé, depuis neuf (9) ans, dans le dossier Jean Dominique est voulu. Il représente une menace constante contre tous ceux qui osent dire la vérité et une garantie pour les corrompus. En conséquence, l’impunité provoquera un comportement d’autocensure chez les journalistes et cette situation est inacceptable.



Le RCPN met en garde tous les secteurs qui entendent se servir du dossier de Jean-Dominique comme outil de propagande politique. Il encourage et supporte tout mouvement de mobilisation réelle capable de faire pression sur l’appareil judiciaire et le gouvernement en place pour que l’enquête puisse aboutir.



Le maintien de plusieurs candidats ayant un casier judiciaire compromettant dans la course électorale pour les sénatoriales d’Avril 2009 prouve que, toujours, en Haïti, l’Exécutif l’emporte sur le Judiciaire. Le Président de la République , Chef de l'Etat, ayant comme obligation Constitutionnelle de veiller « au respect et à l'exécution de la Constitution et à la stabilité des institutions » et d’assurer « le fonctionnement régulier des pouvoirs publics », le Gouvernement en place a un rôle à jouer pour le déblocage de la situation et l’aboutissement de l’enquête du juge d’instruction qui agira en toute indépendance.

Fait au Cap-Haïtien, le 2 Avril 2009

Jean-Rony Jean
Secrétaire Général
Curtis Eyma
Secrétaire Général Adjoint.

Plus d'informations à partir OMEGA NEWS en cliquant sur l'adresse qui suivre:

http://www.omegamilitaryconsultant.com/artman/publish/cat_index_1.shtml

mercredi 1 avril 2009

La grève générale du Parti Lavalas dans le Nord : un poisson d’Avril.


Par Cyrus Sibert

http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/

Cap-Haïtien, le 01 Avril 2009 (Le Ré.Cit)


Le mot d’ordre de grève générale, du parti Lavalas dans le Nord pour exiger du Conseil Electoral Provisoire (CEP) l’intégration des candidats du parti d’Aristide, n’a pas été respecté. Très tôt dans la matinée de ce mercredi 01 Avril 2009, le transport en commun fonctionnait sans problème. Les magasins, les bureaux administratifs et les marchands ambulants, après un moment d’hésitation et d’observation, se livraient normalement à leurs occupations habituelles.


Tandis qu’on se tue à vanter la force du parti d’Aristide, sur le terrain, le peuple répond de moins en moins à ses consignes et à ses mots d’ordre. Face aux techniques de noyautage de l’équipe du Président René Préval, Fanmi Lavalas se résume à un mythe qui ne reste populaire que dans les cauchemars de ses victimes ou dans les rêves de ceux qui souhaitent récupérer ses bases en vue de bénéficier de la popularité qu’Aristide avait en 1990.


Les résultats des dernières élections prouvent que Fanmi Lavalas est de plus en faible : aucun député, aucun Sénateur, seulement 2 mairies sur 19 dans le Nord. Dans le reste du pays la situation n’est pas différente. Même dans la zone métropolitaine : à Pétion-Ville, à Carrefour, à Delmas, au Centre ville de Port-au-Prince ou à Cité Soleil, les candidats de Fanmi Lavalas ont essuyé une défaite incroyable. Ils n’étaient pas nombreux les élus du parti d’Aristide en 2006.


A qui veut l’entendre : en 1990, Lavalas, avec toutes les branches du mouvement populaire avait obtenu 67% des voix. Même dans des conditions irrégulières, il était clair que Jean-Bertrand Aristide étant populaire, son élection était inévitable. Depuis, lors, soit de 1994 à 2001, Fanmi Lavalas n’a jamais remporté des élections libres. Toutes les élections ont été guidées par le Palais National et organisé entre quelques partis comme l’OPL, PLB, MOP, Fanmi Lavalas, ESKAMP/KOREGA membres de la ‘‘diversité’’ - [On se souvient de ce vocable d’Aristide : l’Unité dans la diversité’’]. Quelques figurants jouaient le jeu, argent comptant. Les gangs armés empêchaient à l’opposition de s’organiser.


Alors pourquoi refuse t-on d’accepter la réalité ? Le syndicaliste Polonais Lech Walesa, l’homme le plus populaire dans son pays dans les années 80, n’a obtenu que 5% des votes lors de sa dernière participation aux élections dans son pays. Lavalas est en voie de disparition. Il faut l’admettre ! Qu’on ne vienne plus troubler l’ordre des choses en présentant le Parti Lavalas comme une force incontournable. Cette idée encourage les partisans et fanatiques d’Aristide à compenser leur faiblesse populaire par la violence, au point de se croire capables d’empêcher la tenue des élections par le massacre des électeurs comme fut Ruelle Vaillant en 1988. Déjà on entend des promesses de violenter les élections du 19 Avril 2009.


Le peuple haïtien n’est pas dupe. Il observe et comprend que cette affaire Fanmi Lavalas n’a été qu’un moyen de faire fortune. Le mouvement populaire qui réclamait le changement en 1990 a été détourné au profit de quelques magouilleurs corrompus. Aujourd’hui, le peuple entend trouver des opportunités et assurer l’avenir de ses enfants. Il n’aime pas quant on assimile LE PAUVRE PEUPLE HAITIEN aux bandits mafieux du Parti FANMI LAVALAS.


Faut-il rappeler que la grève générale du 4 février 2009 lancée par l’Association des Medias du Nord (AMEN) pour protester contre le black out, l’état de la route nationale #1 au niveau de Vertières, le mauvais état des rues de la ville du Cap-Haïtien a été respectée à 100% par la population : preuve que le peuple a atteint un niveau de maturité politique.


RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 01 Avril 2009, 18 heures 15.

Les cambrioleurs sont maîtres de la ville du Cap-Haïtien.

Par Cyrus Sibert

http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/

Cap-Haïtien, le 01 Avril 2009 (Le Ré.Cit)

Une armée de cambrioleurs envahit le centre ville de Cap-Haïtien la nuit. Après 22heures 30, l’heure fixée par la compagnie électrique pour interrompre la production de la centrale électrique, des voleurs, avec un savoir-faire extraordinaire, attaquent les familles capoises.


La nuit du 31 mars au 01 Avril 2009, a été le tour de la famille Georges, propriétaire des entreprises « Etablissements Georges » et de « TOTAL SHIPPING » de vivre cette situation d’insécurité. Deux hommes complètement nus (pourquoi ?) ont traversé par le toit des maisons voisines pour escalader les murs de leur résidence familiale. Tranquillement, à la faveur de l’obscurité causée par l’interruption à 22 heures de la production de la centrale électrique José Marti - don de la coopération tripartite haïtiano-cubano-vénézuélienne -, les cambrioleurs ont failli tout emporter. Ils n’ont pu atteindre leur objectif, grâce à la vigilance et l’intervention de personnes non encore endormies.


Plusieurs, Magasins du centre ville de Cap-Haïtien ont été cambriolés et saccagés par cette armée de cambrioleurs. Ils sont nombreux ceux qui ont été décapitalisés et dépourvus de leur stock. La population est aux abois. Elle se demande où est la police municipale ? Pourquoi l’E.D.H. (Electricité d’Haïti) s’entête-t-elle à fournir l’électricité de 9 heures à 22 heures, ignorant le climat d’insécurité qui règne à cause de l’interruption du service ? Pourquoi on ne s’arrange pas pour faire droit aux demandes de la population qui propose un horaire acceptable : 9 heures 14 heures pour le secteur économique et 19 heures 5 heures pour la vie et la sécurité des familles?


Face aux rumeurs faisant croire que l’horaire est dicté par Cuba et le Venezuela, le public se demande : Quel projet de Cuba /Venezuela nécessiterait l’obscurité dans la ville du Cap-Haïtien? La Centrale José Marti est-elle une usine électrique ou un point stratégique Cubano-Venezuela dans la baie de Cap-Haïtien ?


RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 01 Avril 2009, 18 heures 15.