Le Ré.Cit : www.reseaucitadelle.blogspot.com/
Cap-Haitien, le 25 Avril 2009
Cyrus Sibert
Radio Souvenir FM, 106 : souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit : http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/
Cap-Haitien, le 22 Avril 2009
L’état des rues défoncées de la ville du Cap-Haïtien reflète malheureusement le niveau de conscience des citoyens. Ce dimanche 19 Avril 2009, les citoyens sont restés chez eux. Ceux qui s’attendaient à un vote massif pour contrer le candidat officiel ont du constater avec amertume, une ville indifférente On est loin de ces mobilisations du temps de Jean-Claude Duvalier, car au début des années 80, la ville entière s’était mise debout contre Claude Vixamar, Préfet/Secrétaire d’Etat et candidat officiel pour le renouvellement de la chambre des députés. Alexandre Lerouge était le candidat du peuple. En masse, le Cap avait défié le régime d’alors à travers les urnes. Ce fut d’ailleurs, le cas lors des élections municipales de 2006. Le Maire Lavalas actuel est élu avec 3,500 voix.
Le 19 Avril dernier, la multitude qui encourageait Moise Jean-Charles dans son rêve de devenir Sénateur et empochait ses millions, n’était pas, non plus, au rendez-vous. Si l’on considère cette foule qui l’avait accompagné au Bureau Electoral Départemental du Nord lors de son inscription, la déception ne peut être que grande dans le camp du candidat officiel.
Où sont passés ces gens qui, d’un ton agressif, criaient ‘‘Moise Senatè’’ ‘‘Moise ou Lanmo’’ ?
Cela fait penser aux hordes d’Aristide. Malgré leur promesse de défendre Lavalas au prix de leur vie, quelques combattants convaincus suffisaient pour les mettre en déroute.
La misère et la précarité transforment négativement notre peuple. Mentir, bluffer, trahir, voler, ramper sont devenus des vertus. Le double jeu est très répandu. Il traverse toutes les couches sociales. Car ceux qui se disent intellectuels, se contentent de critiquer pour mieux cacher leur incapacité, leur manque de courage et absence de solidarité. Ainsi, le peuple comprenant bien que les élites dirigeantes de la classe moyenne et de la bourgeoisie ne sont en fait que des affairistes, se conforme à la réalité. Car l’exemple des élites est concluant : Leur mobilisation n’est motivée que par des objectifs primaires comme conserver un poste honteux ou de se frayer un passage : une affaire de ventre et de bas ventre se cache derrière des clichés comme Macoute, Lavalas, Diaspora, citadins, paysans, etc.
Conséquence, les élections (si on peut les appeler ainsi) se jouent en milieu rural. Dans le milieu paysan, il est plus facile de trouver des militants honnêtes pour faire face aux défis. Car, en 2005 sur une population départementale de 168,574 la ville du Cap-Haitien comportait 96,395. Aujourd’hui avec 110,000 électeurs inscrits, la 2ème ville du pays dispose de la moitié de l’électorat départemental. Donc, il était possible de remporter les sénatoriales à partir de la ville du Cap-Haitien où, généralement, le climat est calme et serein lors des scrutins. Quel est le poids réel des organisations de femmes ? La ville du Cap-Haitien en comporte plusieurs dizaines.
Lavalas dans sa logique « qui perd, gagne » revendique la faible participation aux sénatoriales. Il lui faudra attendre d’autres élections partielles pour réussir une grève générale, car le 1er Avril dernier son mot d’ordre de grève n’a été qu’un poisson d’avril. Les citoyens avaient boudé le mot d’ordre du Parti Fanmi Lavalas qui comptait ainsi protester contre la tenue des sénatoriales du 19 Avril 2009.
On se souviendra de ces militants de ‘‘La Scierie’’ qui se sont faits massacrer au lieu de trahir leur conviction. Même quand on ignore ces jeunes qui ont payé de leur vie le prix de la Liberté ; même quand ceux qui les avaient encouragés à se battre, négocient autres choses au lieu d’exiger que justice leur soit rendue, l’histoire retiendra que Haïti, plaque tournante du trafic de la drogue où vit un peuple paupérisé, dirigé par des opportunistes immoraux et sans grandes convictions a connu des combattants courageux.
Les combattants sont devenus de plus en plus rares. C’est ce qui nous vaut notre situation de peuple sous protectorat international, méprisé par les états minuscules de la Caraïbe.
RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 22 Avril 2009, 14 heures 19.
Nou pap vote zombi kòm Senatè. Depi 3 zan Préval ap gade nou nan je li pa wè nou. Dimanch 19 avril nou pral gade nan bilten yo nou pap wè kandida zombi li yo. Depi 2006 nèg sa yo ap piye kès leta pandan pèp la ap mouri grangou. Moun ki pa vote se payas Préval yo ye.
Jeudi, 2 avril 2009 13:48
L ‘enquête sur l'assassinat du journaliste Jean Dominique reste toujours bloquée au niveau du cabinet d'instruction. Le juge en charge du dossier Fritzner Fils-Aime a été mis en disponibilité cette semaine pour faute administrative grave selon le ministre de la justice.
Me Fritzner Fils-Aime est accusé par le réseau national de défense des droits humains de transformer son cabinet en une boutique.
Dans une note rendue publique le RNDDH déclare que Me Fritzner fils-Aimé pratique l'auto-saisine, agit sans réquisitoire d'informer, sans ordonnance de désignation du doyen, procède à l'arrestation de citoyen et à leur libération contre rançon.
Dépositaire d'une commission rogatoire de la cour d'appel de Port -au –prince, le magistrat avait pour mandat d'identifier les commanditaires de l'assassinat du journaliste.
Y aura- il nomination d'un nouveau magistrat se demande Reporters Sans frontières dans un communiqué à l'occasion du neuvième assassinat du PDG de Radio Haïti inter
L'organisation de défense des journalistes croit que ces questions se posent alors que le délitement de la procédure, au fil du temps, rend de plus en plus improbable la manifestation de la vérité
Depuis que l'enquête judiciaire s'est ouverte en 2000, au moins six juges d'instruction ont travaillé sur le dossier de l‘assassinat du journaliste sans qu'ils arrivent à produire un rapport complet permettant d'identifier tous les présumés coupables. RD
Note de Reporters sans frontières
Français/English
2 avril 2009
Haïti : le juge d'instruction en charge de l'affaire Jean Dominique mis en disponibilité pour "corruption"
Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique a annoncé, le 30 mars 2009, la mise en disponibilité pour "actes de corruption graves" de Fritzner Fils-Aimé, le dernier juge d'instruction en charge de l'enquête sur l'assassinat, le 3 avril 2000 à Port-au-Prince, du directeur de Radio Haïti Inter, Jean Dominique. Fritzner Fils-Aimé, mais aussi le commissaire du gouvernement de Jérémie (Sud-Ouest), Joseph Descharles, et le substitut du commissaire du gouvernement de Petit-Goâve (Sud-Ouest), Patterson Dorval, font l'objet d'une plainte de leur ministère de tutelle et connaîtront leur sort à l'issue d'une audience au Conseil supérieur de la magistrature. Fritzner Fils-Aimé était le sixième juge d'instruction à avoir été saisi du dossier Jean Dominique, depuis 2006. Dépositaire d'une commission rogatoire de la cour d'appel de Port-au-Prince, il avait pour mandat d'identifier les commanditaires de l'assassinat du journaliste. A ce jour, seul un suspect, Mercidieu Toussaint, arrêté en août 2007, a été placé en détention dans le cadre de cette affaire. Rencontré par Reporters sans frontières, le magistrat se plaignait d'un manque de moyens. Il a récemment dénoncé une "absence d'intérêt de la cour d'appel" pour ce dossier.
"Neuf ans après l'assassinat de Jean Dominique, le dossier sera passé entre les mains de six juges d'instruction et l'impunité totale demeure. Cet épisode, que nous ne pouvons commenter sur le fond, s'ajoute malheureusement aux nombreux échecs de l'enquête. L'absence de résultats reprochée au juge Fils-Aimé tient-elle seulement aux manquements de ce dernier ? Y a-t-il eu une claire volonté, judiciaire et politique, d'élucider cette affaire ? Y aura-t-il nomination d'un nouveau magistrat ? Toutes ces questions se posent alors que le délitement de la procédure, au fil du temps, rend de plus en plus improbable la manifestation de la vérité", a déclaré Reporters sans frontières.
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Haiti : judge in charge of Jean Dominique murder case suspended for corruption
The justice ministry announced on 30 March that Fritzner Fils-Aimé, the latest judge to be put in charge of the investigation into the April 2000 murder of Radio Haïti Inter director Jean Dominique, has been suspended for "serious acts of corruption." Two other judicial officials - Joseph Descharles, the prosecutor of the southwestern town of Jérémie, and Patterson Dorval, the deputy prosecutor of the southwestern town of Petit-Goâve - were suspended at the same time for similar reasons. The charges against them are to be heard by the Higher Council for the Judiciary.
Fils-Aimé was the sixth investigating judge to be put in charge of the Dominique case since 2006. He had been ordered by the Port-au-Prince appeal court to identify the instigators of Dominique's murder. Only one suspect has ever been arrested in connection with the case. That was Mercidieu Toussaint, who was arrested in August 2007. When Reporters Without Borders met Fils-Aimé to discuss the Dominique case, he complained of a lack of resources and of a "lack of interest on the part of the appeal court."
"In the nine years since Dominique was gunned down, the case has been handled by a total of six investigating judges and his murder remains completely unpunished," Reporters Without Borders said. "We cannot comment on the substance of this latest episode, but it clearly represents yet another failure for the investigation. Is the lack of results by Fils-Aimé due solely to his negligence? Is there a clear judicial and political will to solve this case? Will a new judge be appointed? These questions require an answer as the judicial procedures disintegrate with the passage of time, and it becomes more and more unlikely that the truth will ever be known."--
Benoît Hervieu
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