MINUSTAH.ORG
30 juillet 2008
L’occupation de l’ancienne prison civile de Cap-Haïtien (au nord du pays) par un groupe d’anciens militaires des Forces armées d’Haïti (FAD’H) aura finalement durée 24 heures. Dans l’après-midi du 30 juillet, ces derniers ont été délogés sans violence par des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH).
Le dénouement de la crise à l’ancienne prison civile de Cap Haïtien, dans l’après-midi du 30 juillet, fait suite aux négociations entamées dans la matinée entre une délégation du gouvernement conduite par le ministre de l’Intérieur, Gabriel Bien-Aimé, et trois représentants des anciens membres des FAD’H.
Au terme de ces discussions, il a été décidé que les protestataires quittent les locaux de l’ancienne prison. Cette opération a été pilotée par les agents de la PNH. Les anciens militaires démobilisés, au nombre de 200 environ, ont été soumis à une fouille minutieuse. Treillis, casquettes, bottes et tout équipement militaire ou dangereux ont été saisis.
Les anciens membres des FAD’H, parmi lesquelles se retrouvaient des mineurs et des personnes recherchées par la justice, ont ensuite été conduits dans les locaux de la Délégation départementale du Nord. Ils y sont sous la haute surveillance des agents de la PNH et des soldats de la MINUSTAH. Les opérations se sont déroulées en présence d’un juge de paix.
« Les civils qui se trouvent parmi les militaires feront l’objet d’investigation », a expliqué une source proche des négociations.
Une foule immense a pris d’assaut l’esplanade de la Délégation départementale du Nord, depuis l’arrivée, en fin de matinée, de la délégation du ministère de l’Intérieur et du Secrétariat d’Etat à la Sécurité publique. Partisans et adversaires des Forces armées d’Haïti ont chaque fois voulu en découdre mais ils ont été dissuadés par le déploiement des forces de sécurité.
Il faut rappeler que les anciens militaires qui avaient occupé de force les locaux de l’ancienne prison civile de Cap Haïtien, le 29 juillet dernier, avaient deux revendications principales : le rétablissement des Forces armées d’Haïti (FAD’H) et paiement de 14 années d’arriérés de salaire. « Nous avons décidé d’occuper ce lieu parce que c’est ici qu’a été créée la première compagnie des FAD’H) », avait expliqué le coordonnateur du Comité civilo-militaire, Raphaël Morney Michel.
Raphaël Morney Michel avait également annoncé que ses hommes et lui allaient entamer des activités de sécurisation dans tout le département. ». « Nous ne pouvons plus accepter l’insécurité. Nous ne pouvons plus accepter le kidnapping. Nous allons apporter notre contribution à l’éradication de ces maux », avait-il déclaré.
Les militaires démobilisés avaient promis de maintenir le mouvement jusqu’à « la satisfaction totale des revendications ». Seule l’abrogation de la Constitution devait mettre fin à leur mouvement d’occupation. « La Constitution fait de l’Armée la force apte à défendre et à protéger, nous ne mettrons fin à ce mouvement que si la Constitution est abrogée », avait conclu le coordonnateur du Comité civilo-militaire.
Il s’agit de la énième manifestation des anciens militaires dans le Nord. Mais, les fois précédentes, les anciens membres des FAD’H s’étaient contentés d’organiser des marches et de lire des déclarations. L’occupation des locaux de l’ancienne prison marque un nouveau tournant dans leur volonté tout exprimée de réhabiliter les Forces armées d’Haïti dissoutes en 1994 par l’ancien président de la République, Jean Bertrand Aristide
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