La Minujusth n’entend pas interférer dans le dossier PetroCaribe
La cheffe de la Mission des Nations unies pour l'appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) et représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies, Helen Meagher La Lime, a profité de la conférence de presse organisée à l’occasion de la Journée des Nations unies le 24 octobre 2018 pour fixer la position de ladite mission sur le dossier PetroCaribe qui fait des vagues depuis plusieurs mois.
Publié le 2018-10-26 | Le Nouvelliste
National -
«La corruption est l’un des principaux freins au développement et c’est aussi un facteur qui crée l’instabilité. Depuis un certain temps, nous constatons une mobilisation qui vise à enjoindre la justice de mener des actions contre cette gangrène. Il nous semble que ces demandes ont été entendues par le gouvernement», a fait savoir la cheffe de la Mission des Nations unies pour l'appui à la justice en Haïti.
La Minujusth qui a remplacé la Mission des Nations unies pour la stabilité en Haïti (Minustah) en 2017 ne compte pas s’impliquer dans ce dossier éminemment politique. «Nous, en tant que Minujusth, nous allons continuer à mettre en œuvre notre mandat, notamment en ce qui concerne le renforcement du système judiciaire, le travail effectué avec la police nationale et l’institutionnalisation de l’État de droit qui sont des acteurs clés dans la lutte contre l’impunité», a précisé Helen Meagher La Lime, qui rejette d’un revers de main toute volonté de se pencher sur ce dossier.
Nous allons continuer à exécuter notre travail qui est défini dans notre mandat, a-t-elle poursuivi. «Notre activité se limite à cela», a conclu la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies. Elle a par ailleurs salué la décision du gouvernement qui a confirmé lundi la nomination de 30 juges dans le système.
À rappeler que l’ancienne cheffe de la Minujusth Susan D. Page était tombée en disgrâce devant les autorités haïtiennes à la suite de la publication, en février dernier, d’une note dans laquelle elle a salué le fait que des juges ont été chargés d’instruire les plaintes concernant le dossier PetroCaribe. Un dossier dans lequel des rapports sénatoriaux indexent plusieurs proches du pouvoir en place et d’anciens hauts dignitaires de l’administration Martelly.
Le gouvernement d’alors a dénoncé une prise de «position partisane». L’ancien ministre des Affaires étrangères, Antonio Rodrigue, a déploré le comportement de l’actuelle conseillère du secrétaire général de l’ONU relatif à l’État de droit. Il avait en outre souligné que le gouvernement dirigé à l’époque par Jacques Guy Lafontant était «prêt à collaborer avec toute personne qui respecte le pays et ses autorités et qui respecte les normes diplomatiques…».
Entre-temps, la mobilisation dite citoyenne se renforce. Les PetroCaribe Challengers qui ont initié ce mouvement sur les réseaux sociaux pour réclamer la reddition de comptes du fonds PetroCaribe espèrent gagner les rues le 18 novembre 2018 qui marquera les 215 ans de la bataille de Vertières.
Caleb Lefèvre
Auteur
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire