lundi 12 juillet 2010

Haïti six mois plus tard: une journaliste lance un S.O.S.

Publié le 12 juillet 2010 à 05h00 | Mis à jour à 05h00

Haïti six mois plus tard: une journaliste lance un S.O.S.

Daphnée Dion-Viens
Le Soleil

(Québec) Journaliste haïtienne engagée, Nancy Roc a travaillé comme correspondante à Port-au-Prince pour différents médias comme CNN, la BBC, CBC et TV5. Menacée de mort en 2005, elle a dû s'exiler et vit maintenant à Montréal où elle continue d'animer l'émission Métropolis, diffusée sur les ondes de Radio-Métropole à Port-au-Prince. Six mois après le tremblement de terre, Mme Roc lance un cri d'alarme.

Q Quels sont les principaux défis auxquels est confronté Haïti présentement?

R Il n'y a pas de place pour reconstruire. Haïti n'a ni l'argent ni l'équipement pour nettoyer les rues des milliers de tonnes de gravats qui s'y trouvent toujours. Le président haïtien a dit qu'avec 1000 camions qui travaillent huit heures par jour, ça prendrait quatre ans pour déblayer la capitale. Or, aujourd'hui, on constate que non seulement il n'y a pas assez de camions, mais la population est très dense, donc c'est difficile de faire ce travail. La Croix-Rouge a estimé que le volume de débris est 25 fois supérieur au 11 septembre 2001 alors qu'il n'y a pas de machinerie lourde à Port-au-Prince. Il faut lancer un appel aux amis d'Haïti pour aider au déblaiement parce que sinon, ça va prendre énormément de temps. Tous les pays veulent reconstruire Haïti, mais il faut déblayer d'abord.

Q Est-ce que le mécontentement de la population est grandissant?

R Absolument. La grogne a commencé il y a environ deux mois. Il y a eu une trêve pendant la Coupe du monde de soccer - le football en Haïti, c'est sacré - parce que le gouvernement a installé des écrans géants dans les camps pour regarder les matchs, alors le peuple était content. Mais là, on va passer aux choses sérieuses. Les gens sont très inquiets, avec l'approche des ouragans et il y a les élections qui s'en viennent fin novembre. Maintenant, c'est non seulement l'opposition politique mais aussi la société civile qui va reprendre la mobilisation contre le gouvernement. Et lorsque la société civile se met en branle, c'est une autre affaire.

Q Qu'est-ce qu'on reproche au gouvernement du président René Préval?

R La situation se corse du point de vue politique. Le pays a besoin d'un président qui respecte les citoyens et qui les écoute. Or, M. Préval a récemment renforcé son pouvoir et n'écoute pas les appels à la concertation. L'opposition et les partis politiques réclamaient par exemple la démission des membres du Conseil électoral provisoire (CEP) qui sont corrompus et totalement soumis au chef de l'État. Mais pendant la Coupe du monde, René Préval en a plutôt profité pour confirmer les membres du CEP. Il a dit que rien ne lui fera changer d'avis. C'est ce qui a allumé la mèche. La société civile, dans une déclaration conjointe publiée ce jeudi, reproche au président d'aller jusqu'à sacrifier les institutions nationales aux intérêts politiques et économiques d'un petit groupe et de faire preuve d'indifférence envers la population.

Q Au lendemain du séisme, plusieurs observateurs ont souligné l'importance de reconstruire Haïti sur de nouvelles bases. Est-on en train de manquer le virage?

R Absolument. Nous pensions tous que le séisme aurait permis de créer un sursaut de la conscience nationale, mais ce n'est pas ce que nous avons constaté. Nous revenons aux jérémiades politiques et le chef de l'État veut tout pour lui tout seul. Haïti ne peut pas faire face seul aux conséquences de ce séisme alors ce n'est pas M. Préval seul qui peut y faire face. Pourquoi ne pas aussi tendre la main à l'opposition et aux organisations de la société civile? Malheureusement, M. Préval démontre encore qu'il n'a pas changé. Vu l'importance de la crise humanitaire en Haïti, je pense que les Haïtiens ne l'accepteront pas.

Q Quel est le degré de responsabilité de la communauté internationale dans la grogne actuelle?

R Les gens ne comprennent pas pourquoi toute cette mobilisation, tous ces efforts internationaux en faveur d'Haïti n'aboutissent pas sur le terrain. Comme l'a déclaré récemment le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, le peuple haïtien ne peut pas se nourrir de promesses. Pour l'instant, tout reste au stade de promesses. On attend toujours. On dit que la communauté internationale attend le résultat des élections pour débloquer les fonds. Mais le prochain gouvernement sera en place en janvier, on ne peut pas se permettre d'attendre. La frustration est en train de bouillir, les gens ne voient pas d'amélioration de leurs conditions et on ne sait pas à quoi ça peut mener. On risque de se diriger vers une crise politique qui pourrait se greffer à une crise humanitaire. On est vraiment sur une chaudière, comme on dit chez nous. Si on attend le résultat des élections pour agir, ça va péter.

Séisme en Haïti: entre frustrations et espoirs, les sinistrés livrés à eux-mêmes

HAITI - 
Article publié le : dimanche 11 juillet 2010 - Dernière modification le : lundi 12 juillet 2010

Séisme en Haïti: entre frustrations et espoirs, les sinistrés livrés à eux-mêmes

Il reste un million et demi de sans-abri depuis le séisme survenu à Port-au-Prince le 12 janvier 2010.
Il reste un million et demi de sans-abri depuis le séisme survenu à Port-au-Prince le 12 janvier 2010.
Reuters/St Felix Eves
Par Amélie Baron

Six mois ont passé depuis le séisme du 12 janvier 2010. Le bilan humain (plus de 250 000 morts et 300 000 blessés) est le plus lourd de toutes les catastrophes naturelles de l'histoire. Et le quotidien des habitants de la capitale haïtienne est encore rythmé par l'urgence humanitaire.

De notre correspondante permanente en Haïti,

Retendre les bâches plastiques tombées au cours de la nuit, consolider l'abri avec quelques planches de bois et une tôle. Quotidiennement, ces mêmes scènes se répètent dans chaque camp de sinistrés de Port-au-Prince. Six mois après le séisme dévastateur, les places publiques de la capitale haïtienne accueillent toujours ceux qui ont tout perdu le 12 janvier. Et malgré toute l'aide humanitaire arrivée en Haïti, les conditions de vie y sont toujours aussi précaires.

Un million et demi de sans-abri. Les chiffres et statistiques des organisations internationales peinent à retranscrire la dure réalité du pays. Depuis six mois, Luckson Pierre se lève, se lave, se nourrit et se rendort sur la place Boyer de Pétion ville, dans les hauteurs de Port-au-Prince. Ce jeune étudiant de 21 ans s'est construit son abri de fortune avec une bâche plastique qu'il a pu obtenir d'une ONG, avec des planches de bois récupérées dans les décombres de bâtiments effondrés. Un calendrier comme unique décoration dans sa petite construction, Luckson a du mal à se faire à sa nouvelle vie : « Avec la saison des pluies, les nuits sont de plus en plus pénibles. J'ai bien posé des cartons au sol pour éviter de tremper mon matelas mais ça ne suffit pas : la bâche plastique est très abîmée et commence à se déchirer. »

Désespoir des jeunes

Les jours passent et ses espoirs de dormir dans un logement décent s'amenuisent. Plus qu'une maison, trouver un travail est devenu sa priorité. Fin mars, le Programme alimentaire a mis fin aux distributions massives de nourriture pour concentrer ses efforts sur les populations fragiles, les femmes enceintes, les enfants de moins de 5 ans et les personnes blessées. Une sélection nécessaire pour ne pas pénaliser l'agriculture nationale mais qui exclut tous les jeunes hommes sans famille à charge comme Luckson.

Sur ce qui fut le prestigieux terrain de golf de la capitale haïtienne vivent désormais 60 000 personnes. Parmi eux, Maricia, 23 ans, tente chaque jour d'intégrer un programme « argent contre travail » géré par les ONG. « J'aimerai avoir un boulot, un vrai pour satisfaire mes besoins premiers : avoir des vêtements, répondre aux besoins de mon ventre, c'est tout. Ici ça fait belle lurette qu'on ne nous a plus donné de nourriture sur le terrain », dit-elle. Mais les offres sont insuffisantes pour répondre aux nombreuses demandes. Aussi, Maricia essaie-t-elle de gagner quelques gourdes en vendant des boissons glacées à ses nouveaux voisins.

Ces petits commerces informels permettent aux sinistrés de survivre sur leur lieu de vie. Dans les camps de Port-au-Prince, les coiffeurs, cireurs de chaussures, vendeurs de cartes téléphones sillonnent les allées de tentes.

La débrouille est devenue la norme de vie. Sinistré installé sur le terrain de golf du Pétion ville club, Jean Roquet Clervaux fait partie d'une association qui travaille au niveau sanitaire. Six mois à vivre sous la tente, il a du mal à contenir sa colère : « Nous sommes devenus des nomades livrés à nous-mêmes. On pensait qu'on allait rapidement construire des maisons, mais non. Du coup, nous sommes bien obligés de rester sur le golf. » Comme beaucoup, il a cru aux promesses des pays amis d'Haïti, aux sommes annoncées en grandes pompes après le sommet de New York le 31 mars. Mais l'argent n'a pas été débloqué : sur les 2,6 milliards de dollars promis et nécessaires pour l'année 2010, la Banque mondiale n'a pour l'heure reçu que 260 millions.

Des promesses non tenues

Reportage sur les inquiétudes des blessés du séisme
 
(01:15)
 
12/07/2010
par Amélie Baron
 
Très dur avec la communauté humanitaire, Jean Roquet Clervaux ne peut contenir un sourire las quand on l'interroge sur l'action du gouvernement : « Je n'attends rien de l'Etat haïtien, je me suis habitué à ne rien attendre d'eux. En revanche, les ONG, elles ont failli à leur mission : regardez toutes ces grossesses précoces, la délinquance juvénile qui augmente dans le camp. Ils n'ont pas aidé la jeunesse. Comment peut-on accepter ça ? ».

Les frustrations sont les mêmes dans chacun des quelque 1 342 camps de sinistrés recensés par l'ONU dans le pays. Malgré ce sentiment d'abandon, nulle révolte massive n'a encore vu le jour. La ferveur religieuse prend le dessus sur la colère : « nous avons survécu alors il faut faire des efforts pour continuer à vivre, explique Jean. On attend Dieu, seul Dieu peut nous sortir de cette situation… mais quand même, après six mois, nous ne pouvons rester dans cette situation, sous nos maisons en plastique ».

tags: Haïti - Tremblement de terre en Haïti

Haiti's New Normal: You Get Up, You Sit Back Down.

Haiti's New Normal: You Get Up, You Sit Back Down

Updated: 20 hours 48 minutes ago
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Emily Troutman Contributor

PORT-AU-PRINCE, Haiti (July 12) -- Along the fault line that caused this disaster in Haiti, there are now more than 1,300 camps. They are filled with 700,000 tarps and 100,000 tents. They are tied up alongside 8,000 cubic yards of rubble and 190,000 destroyed houses. There are 1.5 million people, including half a million children, in the streets.

But ask folks what they've been doing lately and there is only one answer: "Nou leve chak jou, epi nou chita." We get up every day, and we sit back down.

Life is like that, they say, six months after the Jan. 12 earthquake. What can we do?

Days start early. By 5:30 a.m., the sun has risen. By 6 a.m. tents and shacks are unbearably hot. There may be breakfast. Or there may not be.

People who are lucky enough to have a job or go to school head out into the streets to wait for tap-taps, the colorful and dilapidated shared taxis. The traffic begins to honk and crawl, heaving smog like a dragon, to settle against the sea.

By 6:30 a.m., the city is fully awake. Compas music plays from every radio. Women line up their mangoes. Everyone gets ready to sell something -- then everyone waits.

In Haiti, there is often the promise of commerce and no real commerce. The promise of money and no real money. But for most, there is neither. In the camps, people seek out a little bit of shade and go back to sleep.

Most of all, in Haiti, there has been the promise of change, and no change.

It could be 6:30 in the morning or 4 in the afternoon or 8 o'clock at night. It could be June or January or December. It could be 2010 or 2009 or 2012. What earthquake? It changed everything and nothing at all.

"What do I do when I'm not sitting? Please. I wait for my death," Lori says, with a snarl.

"I do a little laundry," Jeanette says. "I wait."

"I take my bread and put it here. And when no one buys it, I give it to the kids," Wislene says. "And I pray."

Just after the earthquake, when buildings and crushed cars still covered the roads, life was made simple -- if you were alive, you were lucky.

People spent the first weeks huddled together with their families, feeling the texture of the warm air like never before. The sun was bright and everyone thought, "I am alive and the sun is bright."

Each day was filled with ordinary tasks that suddenly became difficult and important. Water. Food. Family. There was intention. Everyone had hope and urgency and gratitude and purpose, not just for themselves, but also, for their country.

Then gas arrived and cars started moving. That familiar smog settled in. The radios laughed. Six months passed. Life moved on, as it must, and along the way, it's shown everyone -- in equal measure -- how a near-death experience can eventually feel distant.

Unfortunately, for Haiti and for Haitians, this might be what healing looks like. To be panicked, to be in constant mourning, to be confrontational ... these are also not solutions.

"What about your son?" I ask. "What does he do all day?"

"Him? He plays with the Chinese guys," says one father, speaking about the Filipino U.N. soldiers who sometimes guard the camp.

"And when you're not sitting? What do you do?"

"I don't know. I sometimes try to go find this boss I know and ask him if he can give me anything. He's a mechanic. But you know, you can't go to the same guy two days in a row."

The world has spent hundreds of millions in Haiti since the earthquake. It is sometimes said that change is a process, not an event. But sometimes it's hard to believe that change should be so expensive and so slow.

In the streets, there are obvious changes. Many of the buildings that were once a jagged cacophony of destruction were leveled or whittled away by men with sledgehammers until big blocks became smaller blocks and now, everywhere, rubble.

It sits in the streets, dragged out one bucketful at a time onto every corner and into every dead end. The rubble is a reminder of what lies within -- that memory, of something that once seemed bigger, now whittled away.

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dimanche 11 juillet 2010

Haiti-Kidnapping : 5 étrangers kidnappés au Cap-Haitien.

Haiti-Kidnapping : 5 étrangers kidnappés au Cap-Haitien.


Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr


Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle .blogspot. com


2 colombiens, 3 dominicaines et un haïtien soit au total de 6 personnes ont été kidnappées dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 juillet 2010 au Cap-Haitien. Nous apprenons de sources confidentielles que les personnes kidnappées seraient des employés d'une compagnie du nom de SIGMA établie à Turks and Caicos qui travaillent dans la construction d'un quai touristique dans la localité de Port-Margot.


Les ravisseurs auraient exigé une rançon considérable. Nous nous réservons le droit de ne pas révéler le montant pour la sécurité des personnes séquestrées.


Samedi soir, on avait signalé que le gang de Willy Etienne avait dressé des barricades du coté de Pont Blanc à Milot. Il semble clair que le Chef de gangs évadé de prison depuis près de 3 ans voulait se faire de l'argent durant le week-end.


Nous ne savons pas encore dans quelle localité les 6 personnes ont été enlevées.


En début de semaine RESEAU CITADELLE avait publié un article titré « Les sites touristiques du Nord d'Haïti assiégés par une armée de kidnappeurs. » alertant les autorités sur les menaces que fait peser une armée de kidnappeurs commandée par Willy Etienne sur les sites touristiques du Nord. Nous invitons nos lecteurs à relire l'article pour mieux comprendre la situation générale dans laquelle nous évoluons dans le Nord.


RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 11 Juillet 2010, 17 heures 39.


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Les sites touristiques du Nord d'Haïti assiégés par une armée de kidnappeurs.


Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr


Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle .blogspot. com



Les fêtes patronales de Trou du Nord et de Terrier-Rouge se sont soldées par plusieurs cas de kidnapping. Des citoyens ont été enlevés par des bandits liés à la Bande de Willy Etienne. Un réseau qui sème le deuil et la tristesse dans le Nord depuis environ 4 ans et met à nu l'incapacité de la Police Nationale d'Haïti. La bande de Willy Etienne, ce kidnappeur évadé de prison depuis plus de 2 ans, est maitre du terrain dans le Nord. Elle s'installe autour des sites touristes comme Labadee, Acul du Nord, Milot, La Citadelle, le Parc National historique, le long de la route Cap-Ouanaminthe et sur la frontière haitiano-dominicaine. En une semaine, 5 cas de kidnapping ont été enregistrés dans la seule ville de Ouanaminthe. Dans le nord, le cas le plus médiatisé est celui du député Hugues Célestin enlevé dans la localité de Quartier-Morin dans la nuit du 27 juin 2010 vers 11 heures du soir.


La continuité des enlèvements par le gang de Willy Etienne est un défi majeur pour la police et le gouvernement en place. Selon les témoignages de plusieurs victimes, les bandits circulent sans difficultés. Ils traversent la ville du Cap-Haitien, pour aller au Bel-Air ou dans la Bande du Nord dans des abris de fortune, où elles sont gardées jusqu'à la remise de la rançon. Le lieu de détention des victimes est situé à moins de 4 kilomètre de Labadee, la station balnéaire de la Royal Caribbean, où plus de 7,000 touristes, en majorité des occidentaux, sont accueillis presque tous les jours.


Le commandement de la police dans le nord semble avoir choisi de mener une politique de non agression et de cohabitation pacifique avec les bandits. Les observateurs gardent encore en mémoire les déclarations fantaisistes du Directeur Général de la Police Nationale d'Haïti Mario Andrésol, du Ministre de la justice Magloire, du Secrétaire d'Etat à la Sécurité publique Luc Eucher Joseph, du Commissaire Fritz Jean, du Sénateur Kelly C. Bastien qui a l'unanimité avaient promis de fournir les moyens nécessaires aux commissariats de police de la région pour qu'ils puissent mettre un terme à cette situation en procédant à l'arrestation de Willy Etienne et au démantèlement de sa bande.


Au contraire la police est devenue de plus en plus faible. Elle se contente de quelques opérations sporadiques sans suite pour endormir l'opinion publique. De plus, une situation de tension existe entre le Directeur Départemental Joiny Canéus et une grande majorité de ses troupes qui lui reproche de se livrer plus à des manœuvres politiciennes visant à protéger les politiciens, leurs gangs et leurs hommes de main au lieu d'appliquer la loi et de faire régner l'ordre. L'incapacité du Directeur Départemental à procéder aux arrestations du CASEC de la Bande du Nord Gracius Laguerre, recherché pour meurtre, est une preuve qui renforce l'opinion des policiers critiques. Le Maire assesseur Fritz Joseph a empêché au Directeur de la police d'emmener le fugitif, il a pu s'engager sur la piste de l'Aéroport du Cap-Haitien avec un voiture Toyota 4x4 dans le but d'aider le présumé criminel à prendre la poudre d'escampette. Un événement humiliant pour les policiers qui n'ont pas caché leur mécontentement. Ils en ont profité pour rapporter que des bandits sont souvent libérés sur ordre du Directeur Départemental. Des violeurs et d'autres criminels arrêtés en possession d'armes à feu sont souvent relâchés sur l'ordre du Directeur Départemental de la Police après l'intervention de leaders politiques ou des parlementaires.


Malgré les beaux discours du Ministre du Tourisme et les projections de son « Plan touristique architectural », la réalité saute aux yeux.


Avec la centralisation des ressources policières dans la capitale, le découragement des agents de police, et l'abandon du Nord à des hommes comme Moise Jean Charles, Nawoon Marcellus, Michel Saint-Croix et ses assesseurs, tous des leaders incapables de gérer leurs cellules de militants armés, pauvres, prédisposés au banditisme et assurés de l'impunité des autorités. Les neuf (6) kidnappeurs arrêtés en mai 2010, dans le quartier de Cerca, à l'entrée de Milot, sont tous des partisans de Moise Jean-Charles.


Une situation semblable à l'histoire du roman « Le sicilien » se produit dans le Nord. Après environ 4 ans, ce qui était une bande de voleurs est devenu une vraie organisation criminelle, une armée clandestine de bandits expérimentés, au point de constituer une menace sur la sécurité des sites touristiques du Nord d'Haïti.


Le groupe de Willy Etienne a pris du poids : il organise des évasions dans la prison civile de la ville, il infiltre la police, paralyse la SDPJ (Service Départemental de Police Judiciaire), menace des juges, établit un réseau de renseignements et de contrôle de son espace opérationnel, fournit des motocyclettes à des jeunes, donc fait de plus en plus de disciples et de supporteurs actifs et passifs.


En 2008, ce gang a kidnappé le chauffeur de « Cormier Plage » sur la route de Labadee. A l'entrée Sud de la ville, plusieurs médecins et des professionnels ont été enlevés. A l'Acul du Nord, sur la route de Milot, sur la route d'Ouanaminthe, à Quartier-Morin, non loin de Limonade et le long de la frontière le gang de Willy Etienne opère sans difficulté.


Le petit voleur de grand chemin a mis au point une armée de bandits qui défie tout le monde dans le Nord et le Nord-est. Il devient un homme important ayant des ramifications et des relations dans des milieux qu'on ne pourrait imaginer. En 2008, des policiers de la SDPJ ont été emprisonnés pour leur lien avec le gang. Récemment, Danley Jean-Louis, l'ex-responsable de la SDPJ est condamné à une peine de 5 ans de prison. Dieuveil Guillaume, son assistant, recherché par la police, s'est réfugié aux Etats-Unis pour les mêmes causes.


Telle est la situation du Nord en 2010. Labadee, Milot, Acul du Nord, La Citadelle, la route de Ouanaminthe, toutes les infrastructures porteuses en termes de développement économique sont assiégées par des hommes de Willy Etienne.


Alors que tout le monde est au courant des faits et gestes du Chef de Gang, la Police Nationale d'Haïti fait semblant de ne rien savoir du bandit. Conséquence de la stratégie centralisatrice du Directeur Général de la Police Mario Andrésol, le nord est en train de sombrer dans l'insécurité généralisée. Willy Etienne est ainsi Maitre du Département. Il est sur le point de disposer de plus de soldats que le DGPNH. Des soldats payés en dollars américains, libérés des prohibitions de la loi et de la morale.


Le Ministre du Tourisme Patrick Delatour peut continuer à présenter son « plan architectural » de développement du tourisme dans le Nord, cependant, dans les faits, il n'y a rien en termes de mobilisation sociale et sécuritaire pour changer la réalité.


On ne peut s'empêcher de poser la question suivante : Et si ayant pris conscience de la force de son armée clandestine de bandits, de son génie, et de la faiblesse des forces de sécurité en place, Willy Etienne décidait de fournir un service payé aux groupes terroristes internationaux? L'attentat terroriste de Bali en Indonésie devrait servir d'exemple pour aider les autorités haïtiennes à comprendre qu'on ne joue avec la sécurité dans une région où une station balnéaire reçoit de milliers de touristes occidentaux, spécifiquement des citoyens américains. Accepter qu'une armée de kidnappeurs puisse imposer sa loi de la frontière haïtiano-dominicaine jusqu'au voisinage d'une station balnéaire internationale est un fait qui prouve que les responsables ne comprennent rien en matière de sécurité publique.


RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 06 Juillet 2010, 19 heures 47.

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Analyse de Robert Benodin : Thèmes de l’Emission de la semaine

Thèmes de l'Emission de la semaine 

 

Orlando le 9 juillet, 2010

 

Actualités Politiques : Grandes Lignes

 

N'est-il pas trop tard pour Préval, de vouloir s'engager tout azimute et à la hâte dans tous les programmes bilatéraux et multilatéraux de la zone caribéenne ? A Cuba cette semaine, ce n'est que le vice-ministre des affaires étrangères qui l'a reçu, mais pas Fidel, ni Raul, ni aucune autorité cubaine de haut rang. Pourquoi Préval a-t-il annulé sa visite au Venezuela ? Préval se rend compte qu'il lui est très difficile de compenser ou plutôt de suppléer au manque de confiance manifeste exprimée à la fois au sommet du G20 et par les législateurs de l'Union européenne. N'est-il pas trop tard pour Préval de jouer à la mouche du coche, quand le coche s'est déjà embourbé désespérément ? Préval, petit boulanger de profession, ne devrait-il pas reconnaître à première vue, qu'il se trouve dans un pétrin qui ne pétrit plus ? Pourquoi veut-il maintenant, à la fin de son mandat, se démener comme un diable dans un bénitier pour faire semblant d'entreprendre monts et merveilles ? Est-il vraiment soucieux du patrimoine qu'il est en train de léguer ? Est-ce maintenant, qu'il se soucie du jugement de l'histoire ? Se sent-il gêné et embarrassé par l'incompétence, le laxisme et la corruption, images de marque de ses deux mandats ?

 

Point n'est besoin pour Préval d'attendre le jugement de l'histoire. Un académicien spécialisé en défense et sécurité militaires a rencontré cette semaine les dirigeants de la Minustah. Ces dirigeants militaires et civils lui ont fait un exposé extraordinaire sur la situation minable du pays. Pour illustrer le comportement insouciant du gouvernement envers ses responsabilité s, ils ont mis l'emphase sur le fait que 5 mois après le tremblement de terre, les décombres jaugent jusqu'à présent toutes les rues de la capitale. L'effort minimal, le moins éreintant, n'exigeant aucune connaissance scientifique ou technologique, qu'un gouvernement, qui se respecte, aurait dû entreprendre, s'il se souciait, tant soit peu, du bien-être et de la sécurité des citoyens de son pays, serait de déblayer les rues aussi rapidement que possible ! On ne constate aucune initiative, aucune velléité de la part de ce gouvernement pour offrir ce minimum.

 

Il y a plus de 1000 camps de sinistrés peuplés par plus d'un million et demi de personnes sans abri et sans emploi. Compte tenu des problèmes de cadastre, parmi ces sinistrés, se trouvent un tas de gens de classe moyenne qui n'ont aucun accès au crédit bancaire pour reconstruire leurs maisons dévastées par le tremblement de terre. Cette classe moyenne aujourd'hui vit dans les rues, dans le désespoir absolu ! Est-elle en train d'attendre avec impatience qu'on vienne lui donner un regain d'espoir ? Ou abandonnée, seule dans le gouffre du désespoir et de la tourmente, sera-t-elle forcée de prendre elle-même le taureau par les cornes ? Il nous faut être conscient de ce fait que c'est une situation qui peut devenir très volatile ! Il y a là un conflit entre la conscience d'une classe moyenne qui s'est battue du bec et des ongles dans le pays le plus pauvre de l'hémisphère, pour maintenir un certain standard de vie qu'elle vient de perdre, sans aucun espoir de récupération, en 37 secondes ! Aujourd'hui, elle n'est pas seulement menacée, elle est de fait en train de sombrée rapidement et désespérément dans la misère et la pauvreté.

 

On se plait à croire, que Préval soit dépassé par les événements. C'aurait été le cas, s'il s'en souciait. C'est évident que Préval s'en fout ! Il n'est maintenant préoccupé que par la possession du pouvoir politique et de son maintien au bénéfice de sa caste. Ne pouvant plus se succéder, la stratégie personnelle de Préval, qui a prédominé son second mandat, a fait une mutation, pour prendre les démentions d'une stratégie collective de caste.

 

Il ne faut pas sous-estimer le fait, que les différentes prises de position des secteurs de l'Internationale par rapport au gouvernement Préval/Bellerive, peuvent permettre à cette caste infernale de prendre avantage de cette absence même momentanée de cohésion, en se faufilant entre ces obstacles et ces contradictions pour gérer le maintien de la continuité. Il ne faut pas sous-estimer non plus la capacité de cette caste qui a réalisé en 2006 ce tour de force inédit et paradoxal, au lendemain du reversement du leader d'un régime, le retour au statu quo ante, avec l'ex-chef d'état le plus piètre de ce même régime !

 

Le secteur financier international, à cause de la corruption, montre ostensiblement une réticence totale envers le gouvernement Préval/Bellerive. Les législateurs de l'Union européenne dénoncent l'absence totale de leadership et l'incapacité manifeste de gestion des projets de reconstruction. Les législateurs américains exigent de Préval l'impossible, des élections, démocratiques, libres, honnêtes et crédibles avec un nouveau CEP. Tandis que le secrétaire général des Nations-Unies se réjouit du fait que Préval ait promulgué le décret électoral. Il déclare allégrement que ces élections coûteront 44 millions de dollars US. Les autorités civiles et militaires de la Minustah après avoir fait un rapport stupéfiant à l'académicien sur la situation exécrable du pays, donnent sans hésitation la garantie qu'on aura des élections à la fin de l'année, sans se soucier du dossier électoral de Préval, sans évaluer sérieusement le texte qui a été promulgué et ses conséquences politiques. « The devil is in the detail ! »

 

On peut aisément différencier le comportement de la Minustah envers le gouvernement, de celui des autres secteurs de l'Internationale qui dénoncent les tares de ce gouvernement, la corruption, la carence de leadership, l'incapacité de gestion, la volonté et l'habitude de faire des élections frauduleuses, etc. Associée aux gouvernants, dans le cadre du maintien de la stabilité militaire, la Minustah est plus encline au maintien des apparences de stabilité, même quand le danger de devenir la complice de la stratégie politique du maintien de la continuité est évident. D'ailleurs, en 2006, la Minustah n'avait-elle pas été l'actrice principale du retour au statu quo ante, avec naturellement la complicité du premier ministre Gérard Latortue ? Il y a là des précédents qui confirment le fait que la Minustah joue beaucoup plus un rôle de partenaire des gouvernants que de protectrice des gouvernés. D'ailleurs, ces officielles de la Minustah, quand nous les critiquons pour leur laxisme, ne nous ont-ils pas répété continuellement : « Nous n'avons qu'une mission d'accompagnement, mais pas d'autorité décisionnelle. »

 

Faire à tout prix des élections, sans que les conditions politiques ne soient pas réunies, peu importe leur qualité et leurs conséquences sur les destinés de la nation, sert un intérêt fondamental pour la Minustah, le maintien de la stabilité militaire et le maintien de l'harmonie entre elle et le gouvernement. La Minustah n'a aucun intérêt à prendre en considération ces aspects et nuances politiques qui vont à l'encontre des intérêts gouvernementaux. Alors que l'intérêt national met l'emphase sur la sécurité, la stabilité militaire, la stabilité sociale, la stabilité politique, la relance de l'économie et la reconstruction. Voilà ce à quoi aspire vraiment la nation haïtienne dans cette conjoncture où la modernisation et la refondation de l'Etat sont réalisables, pourvu qu'on y mette la volonté. Il nous faut nous rendre à l'évidence que le rôle d'accompagnement, se limite exclusivement à offrir du support au gouvernement.

 

Bien que le financement des élections provienne principalement des gouvernements des Etats-Unis, du Canada, et de la France, on peut clairement remarquer que le secrétaire général des Nations-Unies soit plus enthousiaste qu'eux à vouloir réaliser des élections sous Préval, à la fin de l'année. A moins qu'il soit de l'intérêt de la Minustah de contribuer à la gestion du maintien de la continuité par cette caste. Comprend-elle l'énormité du danger à laquelle la nation haïtienne est exposée, avec des élections indirectes organisées sous Préval avec des autorités locales élus depuis 2006, acquises à sa cause et à celle de cette caste, avec quoi Préval vient de faire les fameuses élections d'avril et de juin 2009 ?

 

Admettons que la Minustah ait en tête de circonvenir non seulement Préval, mais aussi les velléités de cette caste multi-classiste qui compte déjà plusieurs générations au timon des affaires, en entrant en contrôle des procès-verbaux et des urnes immédiatement à la fermeture des centres de vote pour réduire les risques de fraude. Le danger éminent qui engage les destinés de la nation, se trouve aussi et surtout dans l'organisation des élections indirectes avec des autorités locales élus depuis 2006 acquises à la cause de Préval et de cette caste qui vont contribuer à la formation du prochain CEP permanent. Il ne s'agit pas seulement d'entrer en contrôle des urnes et de procès-verbaux, et croire que le problème soit résolu. Il ne faut pas que ces autorités locales s'engagent dans l'organisation de ces élections indirectes qui sont secrètes ! La création du CEP permanent dans ces conditions garantit automatiquement à cette caste multi-classite, la continuité par le contrôle des élections à venir pour au moins 9 ans avec un CEP permanent qu'elle contrôle ! Préval est entrain de battre de l'ail. Mais cette caste reste !

 

Malgré la persistance des critiques et la constance des désaveux de Préval, repousser le naturel, il revient au galop. Bien que ce secteur ait été avili à plate couture au cours de passage d'Aristide au pouvoir, elle demeure néanmoins par défaut, le rempart de la morale dans toute société. Préval en est conscient. Ce CEP vient d'être l'objet d'une manœuvre de corruption scandaleuse, précisément à cause du secteur qui en a été l'objet. La confirmation des 4 représentants de certains secteurs au sein du CEP, a été obtenue par les voies et moyens préférentiels de Préval. Nous avons appris de source certaine et crédible, que Préval vient de donner deux autobus au pasteur Exantus, président de la Fédération Protestante d'Haïti. Préval est décidé à acheter toutes les consciences, ou le peu qui en reste. Reste à savoir maintenant ce qu'il a déjà offert et donné aux autres églises ! Voilà l'équipe que Préval nous offre ! Un CEP corrompu et des autorités locales dans le même état, avec quoi les prochaines élections vont être gérées ! Pouvons-nous rester à nous morfondre en discours de lamentation et de protestation, frappant du poing sur la table, jouant à la victime, prétextant notre faiblesse et laisser faire ? Il y a une classe moyenne sans abri, sans emploi qui nous attend impatiemment dans les rues, sous les tentes et sur les décombres. Nos leaders d'instruments politiques comprennent- ils, qu'ils n'arriveront au triomphe qu'en surmontant maintes difficultés ! Ad augusta per augusta !


vendredi 9 juillet 2010

Cap-Haitien - Pédophilie : L’Ordre de Malta et l'USCCB sont-ils coupables de destruction de preuves?

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Société Civile: Déclaration d'entrée en politique active (BAGAY LA SAMBLE PRAL GATE)

Société Civile: Déclaration d'entrée en politique active

Le Président de la République s'est montré insensible et sourd à tous les appels au dialogue et à la concertation, aussi bien pour faire face, avec une certaine cohésion nationale, à la tragédie du 12 Janvier, que pour corriger les dérives qui se sont produites lors des dernières élections sénatoriales partielles et à l'occasion du récent replâtrage du Conseil Electoral Provisoire. 

 

Au lieu de se hisser à la hauteur d'un véritable Chef d'Etat et Président de tous les Haïtiens, soucieux du bien-être de la Nation, il a préféré s'enfermer dans le rôle peu glorieux d'un chef de clan, allant jusqu'à sacrifier les institutions nationales aux intérêts politiques et économiques d'un petit groupe. Par la publication des trois arrêtés relatifs aux élections et à travers sa récente conférence de presse, il a ajouté, à l'indifférence de ces derniers mois, une ironie et une suffisance qui ont profondément choqué la conscience nationale. Encore une fois dans notre histoire, l'ivresse du pouvoir s'apprête à faire le malheur du pays.

Pire encore, en reprogrammant purement et simplement les élections législatives du 28 Février, ceci sans concertation aucune et par la volonté absolue du Monarque, écartant ainsi toute possibilité de nouvelle inscription, non seulement il consolide les intérêts de sa plate-forme politique, mais il prive de nombreux citoyens d'un droit politique fondamental.

Cependant, vu la gravité de la situation de notre pays sur les plans physique, social, économique et politique, l'heure n'est pas aux jérémiades, mais à la mobilisation. Toutes les citoyennes et tous les citoyens conscients doivent se mobiliser pour défendre leurs droits politiques et le respect de leur bulletin de vote. Lorsque le CEP à travers sa Présidence et sa Direction Générale met en quarantaine les bulletins de vote de toute une commune pour favoriser un candidat aux dépens d'un autre, sous prétexte de fraude et que sans vérification des allégations, il maintient la quarantaine, il viole les droits politiques du citoyen. Or aujourd'hui, nous devons défendre du bec et des ongles nos droits politiques et notre bulletin de vote car le pays a besoin de changement.

Le pays a besoin d'un Pouvoir Exécutif qui respecte la Constitution, les lois en vigueur, les institutions nationales et les échéances électorales. Le pays a besoin d'un Président qui respecte les citoyens, les écoute et communique avec eux. Le pays a besoin d'un Gouvernement qui gouverne, qui coordonne, délivre et ne s'en remet pas à la communauté internationale pour tous les services à la population : sécurité, éducation, santé, protection sociale, routes, encadrement technique etc. Le pays a besoin d'un leadership qui ne bloque pas les réformes nécessaires mais au contraire les met en oeuvre : Réforme de la Justice en commençant par la nomination d'un Président à la Cour de cassation, Réforme de l'Administration Publique pour la rendre efficiente, Déconcentration des services publics et Décentralisation de l'Etat. Le pays a besoin d'une politique de sécurité sociale équitable, d'une politique étrangère cohérente, d'une politique économique qui privilégie l'investissement et non l'assistance, la production, la création d'emplois et de richesses. Le pays a besoin d'ordre et de justice.

Le pays a besoin de vrais parlementaires, non pas des criminels à la recherche d'une couverture immunitaire, des personnalités honnêtes et expérimentées, qui défendent les intérêts de la nation, qui produisent en quantité suffisante, des lois justes, répondant aux besoins de la population, des hommes et des femmes de conviction, qui ne vendent pas leur vote, ni leur allégeance au plus offrant. Le pays a besoin d'élus locaux, dynamiques, modernes, soucieux du bien-être de la population. A tous les niveaux, la nation a besoin de citoyennes et de citoyens compétents, intègres, capables de travailler avec ardeur et vision au relèvement et à la reconstruction du pays.

Ce besoin de changement est si impérieux que nous ne pouvons nous permettre de nous désintéresser ni de nous soustraire au processus qui devra conduire à la formation de ce nouveau pouvoir. Aussi les signataires de la présente déclaration invitent-ils toutes les forces vives et saines de la nation, qu'elles soient du secteur politique ou de la société civile, à quelque sensibilité qu'elles appartiennent, à se concerter:

·        En vue d'élaborer une stratégie capable de faire face à l'effondrement du pays et de l'État

·        Et pour constituer une force politique unitaire capable d'aboutir à ce leadership moderne et responsable.


Le pays ne peut plus se payer le luxe de cinq nouvelles années de dégradation et de recul. Sans ce changement radical, ce sera notre disparition définitive comme entité nationale.

Suivent les signatures :

 

Les signataires de cette déclaration

Rosny Desroches, de l'Initiative de la société civile (ISC)
Léopold Berlanger, de l'Organisation des patriotes Haïtiens (OPA)
Jean-Claude Bajeux, du Centre oecuménique des droits humains (CEDH)
Jean Gary Denis, de l'Initiative citoyenne (IC)
Jean Gardy Théodore, de CEPRODHD
Dominique Joseph, de l'Officie de concertation pour le développement (OCODE)
James Jacques, de GRAFNEH
Bellegarde Berthony, de Action citoyenne (AC)
Alfonse Francis, de MODODH
Edouard Paultre, CONHANE
Pierre Espérence, RNDDH


La UNIBANK s’explique sur son Avis concernant les fais sur dépôts…

La UNIBANK s'explique sur son Avis concernant les fais sur dépôts…

 

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr

Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) :

 www.reseaucitadelle .blogspot. com

 

Avec 30% du marché soit 835,000 clients et 33 milliards de gourdes de dépôts, elle serait la plus solide, la mieux capitalisée, la plus rentable et la plus profitable du système.

Ce vendredi 09 juillet 2010, au Cap-Haitien, RESEAU CITADELLE a rencontré Monsieur Fritz Baril, Assistant Vice Président Réseau de la UNIBANK. Il s'agissait de faire le point sur l'article paru cette semaine concernant l' « AVIS à la clientèle » sur le frais sur dépôts bancaires excédant 400,000 gdes ou 10,000 U.S. en cash.

D'entrée de jeu, Monsieur Baril a rejeté l'idée que la UNIBANK serait en difficulté donc menacée de faillite. Selon lui, son entreprise est la première du système bancaire avec 33 milliards de gourdes de dépôts, 30% du Marché. Elle compte 835,000 clients soit 200,000 clients en plus que la banque qui suit dans le classement. La banque de Carl Braun ne donnerait aucun signe d'essoufflement.

L'Avis en question n'a été envoyé qu'à 250 clients de la banque. Moins de 20, 000 personnes se trouveraient dans la situation de gros déposants qui occupent les grandes caisses des succursales de la banque durant des heures. Des opérations qui engendrent des coûts. Certains des clients concernés auraient accepté de partager les coûts avec la banque.

Monsieur Baril a mis ses 14 ans d'expérience dans l'entreprise à profit pour nous faire tout un cours sur le fonctionnement de la banque. Il nous apprend que les banques fonctionnent à partir des octrois de crédits, des opérations de changes et du commerce international. Il accepte qu'avec la destruction de Port-au-Prince, il y a une réduction du commerce international.

L'Avis rentrerait dans ce qu'il appelle une « anticipation sur les coûts ». Vu qu'après le séisme les frais d'assurance augmentent, il y a aussi les frais de comptage imposés par la Banque Centrale, les rentrées sur les opérations de changes diminuent avec la concurrence des cambistes du secteur informel. Suivant les polices d'assurance, il y a un niveau de montant acceptable dans les coffres, cela en fonction de l'importance de la succursale. Quant il y a surplus, la banque est obligée de payer le service d'un fourgon blindé pour transférer les excédents à  la BRH. Donc, certains dépôts entrainent des couts que la banque ne souhaite plus supporter seule.

Concernant l'accès au crédit, la UNIBANK n'appliquerait aucune politique élitiste. Le problème est le fait qu'un large secteur de l'économie nationale soit informel. L'Etat fait obligation aux banques de ne prêter de l'argent qu'à des personnes ayant un état financier et en règle avec la Direction Générale de Impôts (DGI). Les dossiers de demandes de prêt doivent être déposés à la DGI. Les commerçants du secteur informel n'étant pas en règle avec le fisc, ils n'arrivent pas à bénéficier du crédit bancaire. Donc, une majorité des commerçants n'arrive pas à appliquer pour un crédit bancaire.

Dans l'après-midi du même jour, nous avions reçu un appel de Monsieur Guy Supplice, Vice-Président au marketing qui a repris les mêmes explications de Baril en ajoutant que la UNIBANK est plus solide, mieux capitalisée, plus rentable et plus profitable. La UNIBANK ne repousse pas les dépôts. Il s'agirait seulement d'une décision administrative visant à partager certains couts non-indispensables. Une décision qui aidera à mieux servir la clientèle, car en partageant les coûts des dépôts avec les gros clients, la banque pourra mieux servir les autres qui actuellement passent des heures dans les lignes d'attente parce que toutes les caisses sont occupées par des gros déposants. La banque serait en mesure de développer le Service Grande Caisse, ce qui améliorera le service à la clientèle.

En ce qui concerne l'accès au crédit, Monsieur Supplice ajoute qu'il revient à l'Etat de prendre des mesures capables d'élargir le crédit bancaire. La UNIBANK n'y est pour rien. Elle a même créé une filiale Micro Crédit National pour aider les petits commerçants. Le portefeuille de Micro Crédit National est de 12,000 crédits, soit un montant de 300,000,000 gourdes.

LA UNIBANK respecte toutes les lois de police et de sûreté en matière de dépôt. Elle n'a rien à voir avec le blanchiment d'argent. Elle est toujours prête à coopérer avec les autorités judiciaires.

Le mercredi 7 juillet 2010, Réseau Citadelle avait publié un texte «  La UNIBANK ne veut plus de dépôts en cash… doit-on s'attendre à un crash? ».Un article qualifié de regrettable par les responsables de la UNIBANK. Toutefois, le fait pour une banque de taxer les dépôts nous paraissait bizarre. Nous étions obligés de questionner cette décision et de l'interpréter comme un refus d'accueillir des dépôts, un signe d'essoufflement qui pourrait annoncer un crash. Ce à quoi les responsables de la UNIBANK répondent : Il s'agit d'anticipation sur les couts. Le système bancaire haïtien va bien, malgré les difficultés auxquelles fait face le pays.

Au Cap-Haitien, certains commerçants annoncent déjà qu'ils retireront leur argent de la UNIBANK, à cause de cette décision d'imposer des frais sur des dépôts. On se demande s'ils auront le courage d'abandonner si facilement leur ligne de crédit. De plus, Fritz Baril rassure en signalant que la décision n'est pas encore entrée en vigueur. Seuls deux clients au Cap-Haitien auraient reçu une note en ce sens.

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 09 Juillet 2010, 17 heures 31.