L’analyse comparative de l’échec des Etats-Unis en Afghanistan et le chaos migratoire auquel il fait face se résume à : L’#Immigranistan.
Néologie inspirée du constat d’échecs répétés ou la réédition des erreurs commises en Afghanistan par Washington. Les américains ont tendance, entre autres, à :
1- Appuyer des régimes corrompus et des assassins tant en Afghanistan qu’en Haïti ;
2- Tolérer le règne des gangs liés à la drogue, au trafic humain, et au crime organisé. Cette politique entraîne une situation chaotique consacrant l’impuissance des États-nations et la prolifération des zones de non-droit.
Face à une telle catastrophe, les populations et l’aile saine des nations voisines de la frontière Sud des Etats-Unis, livrées à elles-mêmes, sont portées à se conformer à l’ordre criminel et/ou terroriste des gangs souvent liés à des exactions politiques, ou à se déplacer.
On ne le répète pas assez, la cause principale de l'ancrage du mouvement des talibans était un besoin de sécurité et de justice. Toute la légitimité des talibans repose sur l’ordre de terreur qu'ils imposent et l’intransigeance de leurs tribunaux islamiques.
Les talibans se sont servis du chaos sécuritaire et judiciaire de l’Etat Afghan pour courtiser le peuple en présentant leur modèle islamiste moyenâgeux comme la seule solution. La Sharia, votre seul sauveur !
Faute grave de Washington, après l’invasion de l’armée américaine dans ce pays, les dirigeants des Etats-Unis ont commis l’erreur de vouloir remporter la victoire, en collaborant avec des leaders corrompus et criminels, suivant leur habituelle approche "cynisme pragmatique". En plus de la mauvaise gouvernance, ces dirigeants afghans corrompus ont détourné l’aide américaine pour la reconstruction. Au mois d’Aout dernier, le monde a constaté que les américains ont été mis en échec par leurs collaborateurs du pouvoir politique afghan.
Comment produire des résultats satisfaisants en répétant les mêmes erreurs ?
L’administration Biden supporte en Haïti un gouvernement d’assassins. Le gouvernement d’Haïti est la résurgence classique de la méthode employée lors des cellules d’“Hashashin” au Moyen-Orient, durant le moyen-âge, pour accéder au pouvoir.
Le projet démocratique haïtien se heurte à une communauté internationale qui s’enfile les gants pour forger une perception positive de Mr. Ariel Henry, Premier Ministre de fait, et assassin présumé du président Jovenel Moïse. L’insistance de la communauté internationale à imposer l’insupportable en Haïti soulève la question naturelle de son niveau d'implication dans la mise à mort du président.
Au Moyen-Orient, par exemple, cette technique d’assassinat n’a pas facilité l'instauration de l’ordre démocratique. Il est évident qu’une fois devenu assassin, le leader au pouvoir a besoin d’impunité. Sa survie, sa liberté, son patrimoine, son existence même en dépendent. Pour comble, quiconque est suffisamment fort pour s’octroyer le pouvoir par le sang, le maintiendra par le sang !
Comment demander à un assassin présumé, au péril des votants, d’organiser des élections libres, honnêtes et démocratiques ?
En supportant un règne magnicide, les Etats-Unis créent la perception de s’engager dans un nouveau système politique s’apparentant à la dictature des assassins ou L’“ASSASSINOCRATIE”. Le rejet de la démocratie chez certains des voisins du Sud n’est pas un phénomène nouveau. Les dictatures de généraux de l’Amérique latine avaient bénéficié du même soutien.
Malheureusement, cette politique entraînera plus de pouvoirs corrompus, plus de gangs criminels : une logique de crimes impunis qui légitimera le règne des gangs, augmentera leur nombre, condamnera les jeunes à s’y intégrer pour aux fins d’autodéfense et de survie ; renforçant ainsi l’emprise des oligarques et des criminels du trafic des stupéfiants et du crime organisé sur le pouvoir politique en Haïti.
La criminalisation de la chose publique, délétère au climat des affaires, aboutira nécessairement à des flux migratoires importants vers les Etats-Unis : une situation auto-entretenue par Washington.
Les Etats-Unis ne peuvent pas changer cette réalité catastrophique sans modifier sa politique étrangère envers les pays-Sud. Réussir en #Immigranistan exige une nouvelle politique vis-à-vis des voisins du Sud.
Durant ces 20 dernières années, les Etats-Unis ont abandonné l’Amérique Latine au profit du Moyen-Orient ou de l'Afghanistan. Quand une crise dans la région domine l'actualité, ils se contentent d’imposer des ordres irréalistes par le biais des pressions diplomatiques. Aujourd’hui, alors qu’ils orientent leurs forces et leurs ressources vers l’Asie dans une démarche d’endiguer la Chine, ils continuent d’abandonner leurs frontières Sud aux gangs criminels dont les influences sur le pouvoir politique se renforcent continuellement depuis Pablo Escobar.
En Haïti, les Etats-Unis cautionnent l’assassinat d’un Chef d’Etat par des éléments de Forces spéciales qu’ils ont entrainés en Colombie. Malgré l’implication du FBI dans l’enquête, les États-Unis ont imposé l'installation d'un Premier Ministre suspecté de complicité dans l’assassinat du Président Jovenel Moise.
Mr. Renald Lubérice, l’ex-Secrétaire Général du Conseil des Ministres sous la Présidence du feu Jovenel Moïse a twitté :
“ L’histoire de l’humanité est une histoire migratoire. C’est naïf et cynique de foutre la merde chez les autres et croire que la bunkérisation de ses frontières et les traitements inhumains arrêteront l’immigration. Vous ne voulez pas de nous? Arrêtez de foutre la merde chez nous. ” Renald Lubérice.
Un tweet qui tombe à point nommé. Car, avant les années 90, les haïtiens quittaient Haïti pour le tourisme et l’éducation. L’émigré haïtien fut une exception. Le rêve haïtien fut de terminer ses études secondaires, fréquenter l'Université en vue de devenir médecin, agronome, avocat, officier des Forces Armées d’Haïti, cadre de la fonction publique ; ensuite devenir boursier afin de réaliser des études supérieures à l’étranger. D'autres rêvaient de devenir techniciens, transporteurs, commerçants ou entrepreneurs agricoles.
A partir des années 90, en revanche, Haïti a subi les diktats de l’international pour l’ouverture de son marché intérieur au profit de toutes sortes de produits importés, jusqu’aux biens usés qui ont détruit les professions manuelles de cordonnerie, couture, menuiserie, boiserie ou distillerie, etc.
Alors que l’international accorda à la République Dominicaine le temps de faire une transition démocratique en douceur pour mettre fin au règne autocratique du Président Joaquín Balaguer ; en Haïti, poussé par la France et son formalisme impérial, vertical, déductif, hérité des romains, on a imposé un système politique dépourvu de pragmatisme, une Constitution à caractère napoléonien sans tenir compte de la réalité culturelle et historique de la nation haïtienne. Ce qui détruisit certains mécanismes fondamentaux de contrôle social, de sécurité communautaire, au point de décourager les investissements dans la production de vivres alimentaires, de denrées agricoles et l'industrie de transformation. La réalité est qu’il n'existe pas de production agricole sans sécurité rurale.
Au nom du libéralisme débridé des années 90, il fallait imposer le "dieu marché" et une "démocratie folle et de folie” de façon précipitée, ce qui a affaibli l’État au profit des groupuscules extrémistes politiques, des gangs criminels et oligarques corrompus.
La démobilisation des Forces Armées a provoqué l’effondrement de l’État, du système traditionnel de sécurité et de contrôle du territoire. Cette aberration rend les régions invivables. Elle crée les conditions facilitant les bandits d’occuper les routes, de kidnapper, voler et violer impunément.
En Haïti, la sécurité va coude à coude avec l'encadrement communautaire. On ne peut pas détruire le système de police rurale qui encadrait les planteurs et croire que le vide ne sera pas comblé par des gangs armés qui se partagent le territoire en zones de non-droit.
À titre d’illustration, voici certaines des politiques prônées par Washington et la communauté internationale qui ont annihilé l’économie rurale d’Haïti :
- L'extermination des cochons noirs d’origine africaine, le cochon créole, l'épargne du petit agriculteur haïtien, a provoqué l'exode rural des masses au profit de l'industrie de la sous-traitance. Cette politique a transformé les grandes villes en bidonvilles où des jeunes qui ont perdu leurs liens sociaux traditionnels se livrent à des exactions odieuses ;
- Les programmes dits d’ajustements structurels exigeant à l’État de démanteler les services et subventions offerts à la population ;
- La “privatisation" des entreprises publiques, dénuée de mécanismes de protection de l’industrie locale naissante, a privé l’Etat de ressources fiscales au profit des oligarques corrompus de l’Import-Export des produits de base qui autrefois étaient fabriqués localement ;
- Le démantèlement des tarifs à l’importation de produits agricoles américains et dominicains a créé une concurrence déloyale et intenable dans un contexte de subventions publiques accordées aux agriculteurs américains, couverts de toutes formes d’assurances. En revanche, les agriculteurs haïtiens n’avaient même pas accès au financement bancaire voire des produits d’assurance contre les risques systématiques, et les aléas climatiques y compris les ouragans et les intempéries. Par ailleurs, la République Dominicaine oppose une fin de non-recevoir aux produits haïtiens ;
- Deux ans d'embargo économique international en 1992 pour trancher un différend interne entre deux groupes d’haïtiens de vision politiques opposées ! Cette atrocité infligée par Washington et sollicitée par des intérêts nationaux égoïstes a anéanti l’industrie locale ainsi que la délocalisation de l’industrie internationale légère ;
- La mise sous tutelle inutile d'Haïti depuis l’invasion américaine de 1994;
- La réalisation des farces électorales alors que Washington, soutenu par des imposteurs diplomatiques, décide sans appel les résultats des prétendues consultations électorales ;
- Les importations d'armes illégales des Etats-Unis, de la Colombie, au profit et au renforcement des gangs, tandis que l'État haïtien est placé sous un embargo des armes à feu depuis 1992 ;
- Un président haïtien ne peut s’arroger le droit de choisir le Directeur Général de la Police Nationale sans l’aval de l’Ambassade des Etats-Unis, dont les diplomates, par alliance culturelle naïve basée sur la pigmentation, sont souvent manipulés par des oligarques corrompus et mêmes des trafiquants de drogue qui contrôlent leur environnement opérationnel et leur facilite bien de choses y compris du bon temps. D’où une boucle de réactions qui renforce la mainmise des oligarques sur le pays à travers des diplomates. Pour preuve, consulter l’un des rapports sur la corruption au sein du bureau de la DEA en Haïti. https://osc.gov/News/Pages/20-20-DEA-Haitian-Seaport.aspx
( Lisez : “Contre le STATE CAPTURE* des oligarques en #Haïti, ignorer le “QU’EN DIRA T’ON?”.- #LeReCit” http://reseaucitadelle.blogspot.com/2019/10/contre-le-state-capture-des-oligarques.html )
Ne parlons pas de déportations de criminels vers Haïti ni des trafiquants libérés prématurément sous prétexte qu’ils deviendront des informateurs de la #DEA ; et qui une fois en Haïti reprennent du service et influencent les décisions politiques, les élections, les votes au parlement, etc.
A partir de tous ces faits, on peut conclure que l’#immigranistan est une création des Etats-Unis. Ce n'est pas ce petit espace neutre qui constitue le lit du Rio Grande entre le Mexique et le territoire des États-Unis. Il est un État sans espace géographique. Il se trouve à la marge des grands états. Les peuples oubliés sont ses citoyens. Leur instinct naturel de survie est leur stimulant. Le refus de mourir sans tenter quelque chose, leur leitmotiv. #baddiplomatie, #badpolicy
Seul un changement radical de la politique des Etats-Unis vis-à-vis de ses voisins du Sud et spécifiquement d'Haïti apportera une solution à ce problème fondamental.
Il faut évoquer qu’avant les diktats internationaux des années 1990 au nom du droit d'ingérence humanitaire, du libéralisme et de la globalisation, les haïtiens quittaient rarement leur pays.
Les haïtiens sont victimes de l’utopie de globalisation heureuse, débridée, imposée à partir des années 90. Nous sommes victimes du libéralisme fou, du changement climatique (ouragans, intempéries) et voire des failles séismiques. Notre pays est aussi victime de l'instabilité politique entretenue par l'internationale dans sa stratégie du chaos permanent, qui en profite pour maintenir les dirigeants haïtiens en situation de faiblesse, ce qui explique pourquoi les diplomates étrangers n’ont jamais exercé de pressions diplomatiques sur les opposants radicaux qui pratiques ouvertement la violence politique, profèrent des menacent sur les médias, jusqu’à assassiner impunément le président de la République Jovenel Moise en sa résidence privée.
Aujourd'hui, avec cette dictature d'assassins et de trafiquants de drogue qui s'installe en Haïti grâce aux pressions de la Communauté Internationale, le citoyen lambda, l'aile saine de la société, l'enseignant honnête ou le fonctionnaire intègre ne pourra pas accéder au pouvoir, même quand il est populaire. Il restera impuissant, verra son rêve haïtien s’effondrer et n’aura qu'une alternative : immigrer vers les Etats-Unis, la Canada, ou ailleurs, avec une première escale en République Dominicaine.
Obsédé par l'impunité, un pouvoir d’assassins ne peut prendre le risque d’organiser des élections libres, honnêtes et démocratiques au risque de voir le peuple élire des dirigeants qui réclament que justice soit faite.
Les Etats-Unis doivent changer radicalement de politique vis-à-vis d’Haïti, de la Caraïbe et de l’Amérique Latine. Car, on peut difficilement tirer profit de ses erreurs !
( Lisez : Besoin d'un gouvernement de COVER-UP en Haiti. L’assassinat du président Jovenel Moïse est devenu embarrassant pour les États-Unis.- https://reseaucitadelle.blogspot.com/2021/07/besoin-dun-gouvernement-de-cover-up-en.html )
Cyrus Sibert,
#LeReCit @reseaucitadelle
23 Septembre 2021
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