vendredi 9 juillet 2010

La UNIBANK s’explique sur son Avis concernant les fais sur dépôts…

La UNIBANK s'explique sur son Avis concernant les fais sur dépôts…

 

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr

Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) :

 www.reseaucitadelle .blogspot. com

 

Avec 30% du marché soit 835,000 clients et 33 milliards de gourdes de dépôts, elle serait la plus solide, la mieux capitalisée, la plus rentable et la plus profitable du système.

Ce vendredi 09 juillet 2010, au Cap-Haitien, RESEAU CITADELLE a rencontré Monsieur Fritz Baril, Assistant Vice Président Réseau de la UNIBANK. Il s'agissait de faire le point sur l'article paru cette semaine concernant l' « AVIS à la clientèle » sur le frais sur dépôts bancaires excédant 400,000 gdes ou 10,000 U.S. en cash.

D'entrée de jeu, Monsieur Baril a rejeté l'idée que la UNIBANK serait en difficulté donc menacée de faillite. Selon lui, son entreprise est la première du système bancaire avec 33 milliards de gourdes de dépôts, 30% du Marché. Elle compte 835,000 clients soit 200,000 clients en plus que la banque qui suit dans le classement. La banque de Carl Braun ne donnerait aucun signe d'essoufflement.

L'Avis en question n'a été envoyé qu'à 250 clients de la banque. Moins de 20, 000 personnes se trouveraient dans la situation de gros déposants qui occupent les grandes caisses des succursales de la banque durant des heures. Des opérations qui engendrent des coûts. Certains des clients concernés auraient accepté de partager les coûts avec la banque.

Monsieur Baril a mis ses 14 ans d'expérience dans l'entreprise à profit pour nous faire tout un cours sur le fonctionnement de la banque. Il nous apprend que les banques fonctionnent à partir des octrois de crédits, des opérations de changes et du commerce international. Il accepte qu'avec la destruction de Port-au-Prince, il y a une réduction du commerce international.

L'Avis rentrerait dans ce qu'il appelle une « anticipation sur les coûts ». Vu qu'après le séisme les frais d'assurance augmentent, il y a aussi les frais de comptage imposés par la Banque Centrale, les rentrées sur les opérations de changes diminuent avec la concurrence des cambistes du secteur informel. Suivant les polices d'assurance, il y a un niveau de montant acceptable dans les coffres, cela en fonction de l'importance de la succursale. Quant il y a surplus, la banque est obligée de payer le service d'un fourgon blindé pour transférer les excédents à  la BRH. Donc, certains dépôts entrainent des couts que la banque ne souhaite plus supporter seule.

Concernant l'accès au crédit, la UNIBANK n'appliquerait aucune politique élitiste. Le problème est le fait qu'un large secteur de l'économie nationale soit informel. L'Etat fait obligation aux banques de ne prêter de l'argent qu'à des personnes ayant un état financier et en règle avec la Direction Générale de Impôts (DGI). Les dossiers de demandes de prêt doivent être déposés à la DGI. Les commerçants du secteur informel n'étant pas en règle avec le fisc, ils n'arrivent pas à bénéficier du crédit bancaire. Donc, une majorité des commerçants n'arrive pas à appliquer pour un crédit bancaire.

Dans l'après-midi du même jour, nous avions reçu un appel de Monsieur Guy Supplice, Vice-Président au marketing qui a repris les mêmes explications de Baril en ajoutant que la UNIBANK est plus solide, mieux capitalisée, plus rentable et plus profitable. La UNIBANK ne repousse pas les dépôts. Il s'agirait seulement d'une décision administrative visant à partager certains couts non-indispensables. Une décision qui aidera à mieux servir la clientèle, car en partageant les coûts des dépôts avec les gros clients, la banque pourra mieux servir les autres qui actuellement passent des heures dans les lignes d'attente parce que toutes les caisses sont occupées par des gros déposants. La banque serait en mesure de développer le Service Grande Caisse, ce qui améliorera le service à la clientèle.

En ce qui concerne l'accès au crédit, Monsieur Supplice ajoute qu'il revient à l'Etat de prendre des mesures capables d'élargir le crédit bancaire. La UNIBANK n'y est pour rien. Elle a même créé une filiale Micro Crédit National pour aider les petits commerçants. Le portefeuille de Micro Crédit National est de 12,000 crédits, soit un montant de 300,000,000 gourdes.

LA UNIBANK respecte toutes les lois de police et de sûreté en matière de dépôt. Elle n'a rien à voir avec le blanchiment d'argent. Elle est toujours prête à coopérer avec les autorités judiciaires.

Le mercredi 7 juillet 2010, Réseau Citadelle avait publié un texte «  La UNIBANK ne veut plus de dépôts en cash… doit-on s'attendre à un crash? ».Un article qualifié de regrettable par les responsables de la UNIBANK. Toutefois, le fait pour une banque de taxer les dépôts nous paraissait bizarre. Nous étions obligés de questionner cette décision et de l'interpréter comme un refus d'accueillir des dépôts, un signe d'essoufflement qui pourrait annoncer un crash. Ce à quoi les responsables de la UNIBANK répondent : Il s'agit d'anticipation sur les couts. Le système bancaire haïtien va bien, malgré les difficultés auxquelles fait face le pays.

Au Cap-Haitien, certains commerçants annoncent déjà qu'ils retireront leur argent de la UNIBANK, à cause de cette décision d'imposer des frais sur des dépôts. On se demande s'ils auront le courage d'abandonner si facilement leur ligne de crédit. De plus, Fritz Baril rassure en signalant que la décision n'est pas encore entrée en vigueur. Seuls deux clients au Cap-Haitien auraient reçu une note en ce sens.

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 09 Juillet 2010, 17 heures 31.


mercredi 7 juillet 2010

La UNIBANK ne veut plus de dépôts en cash… doit-on s’attendre à un crash?

La  UNIBANK ne veut plus de dépôts en cash… doit-on s'attendre à un crash?

 

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
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Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) :

 www.reseaucitadelle .blogspot. com

 

Six (6) mois après le séisme du 12 janvier 2010, la « UNIBANK S.A. », l'une des banques haïtiennes les mieux quotées, donne des signes d'essoufflement qui troublent les esprits et portent les observateurs à se demander si on ne doit pas s'attendre à une crise financière, au pire, à la faillite de certaines banques haïtiennes. La Banque de Carl Braun, magnat de la finance haïtienne, repousse les dépôts en exigeant un frais pour les dépôts en cash. Une décision contre-nature à l'essence même d'une banque.

 Dans un « Avis à la clientèle », la UNIBANK porte à la connaissance du public qu'en raison de la hausse considérable des dépenses liées à la réception et au traitement des dépôts cash en Gourdes et en Dollars américains (couts d'assurance, de transport par fourgon blindé, de sécurité, de mise en application des  normes légales de conformité, etc..), elle se trouve dans l'obligation d'appliquer, dorénavant, une partie de ces frais sur les dépôts supérieurs à HTG 400,000.00 et USD 10,000.00.

Toujours selon l'Avis, « Ces frais seront calculés de la manière suivante : 3.5 par millier de Gourdes ou de Dollars américains (3.5/1000 ou 0.35%) sur l'excédent des limites ci-dessus mentionnées pour tout dépôt ou cumul de dépôts effectués en un seul jour. »

La UNIBANK continue en ce sens : « A titre d'exemple, un dépôt de HTG 500,000.00 effectué sur un compte, en un seul dépôt ou en plusieurs dépôts, à la même succursale ou dans plusieurs succursales le même jour, fera l'objet de frais de HTG 350.00 sur les HTG 100,000.00 représentant le surplus par rapport au seuil fixé. »

Des dispositions qui sont entrées en vigueur depuis le 1er juillet 2010.

Avec la destruction de Port-au-Prince, 80% de l'économie nationale est sous les décombres. Selon un rapport de la Banque mondiale sur le système bancaire haïtien, près 75% des prêts bancaires étaient à la disposition des commerçants et industriels de la capitale. Sur ces 75% seuls quelques privilégiés en ont accès. Cet « Avis à la clientèle » qui n'est autre qu'une façon de repousser les dépôts traduit un malaise dans le système bancaire. Les coûts sur les dépôts excèdent les bénéfices. Ce qui explique que la UNIBANK S.A. est dans l'incapacité de trouver des projets d'investissement productifs qui théoriquement devraient soutenir les coûts administratifs.

Les efforts dans la lutte contre le blanchiment d'argent, ayant réduit les échappatoires, les banques haïtiennes sont sous pression. On se demande si le crash n'est pas pour demain ?

A moins qu'une nouvelle manœuvre politicienne n'apporte de l'eau au moulin de Monsieur Carl Braun, la UNIBANK s'installe dans une période de turbulences sérieuses.  Ce qui traduit la nécessité urgente d'entamer des réformes monétaires et bancaires en profondeur capables de relancer les demandes de crédits.

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 07 Juillet 2010, 16 heures 31.


mardi 6 juillet 2010

Les sites touristiques du Nord d’Haïti assiégés par une armée de kidnappeurs.

Les sites touristiques du Nord d'Haïti assiégés par une armée de kidnappeurs.

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr
Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) :

Les fêtes patronales de Trou du Nord et de Terrier-Rouge se sont soldées par plusieurs cas de kidnapping. Des citoyens ont été enlevés par des bandits liés à la Bande de Willy Etienne. Un réseau qui sème le deuil et la tristesse dans le Nord depuis environ 4 ans et met à nu l'incapacité de la Police Nationale d'Haïti. La bande de Willy Etienne, ce kidnappeur évadé de prison depuis plus de 2 ans, est maitre du terrain dans le Nord. Elle s'installe autour des sites touristes comme Labadee, Acul du Nord, Milot, La Citadelle, le Parc National historique, le long de la route Cap-Ouanaminthe et sur la frontière haitiano-dominicaine. En une semaine, 5 cas de kidnapping ont été enregistrés dans la seule ville de Ouanaminthe. Dans le nord, le cas le plus médiatisé est celui du député Hugues Célestin enlevé dans la localité de Quartier-Morin dans la nuit du 27 juin 2010 vers 11 heures du soir.  
La continuité des enlèvements par le gang de Willy Etienne est un défi majeur pour la police et le gouvernement en place. Selon les témoignages de plusieurs victimes, les bandits circulent sans difficultés. Ils traversent la ville du Cap-Haitien, pour aller au Bel-Air ou dans la Bande du Nord dans des abris de fortune, où elles sont gardées jusqu'à la remise de la rançon. Le lieu de détention des victimes est situé  à moins de 4 kilomètre de Labadee, la station balnéaire de la Royal Caribbean, où plus de 7,000 touristes, en majorité des occidentaux, sont accueillis presque tous les jours.
Le commandement de la police dans le nord semble avoir choisi de mener une politique de non agression et de cohabitation pacifique avec les bandits. Les observateurs gardent encore en mémoire les déclarations fantaisistes du Directeur Général de la Police Nationale d'Haïti Mario Andrésol, du Ministre de la justice Magloire, du Secrétaire d'Etat à la Sécurité publique Luc Eucher Joseph, du Commissaire Fritz Jean, du Sénateur Kelly C. Bastien qui a l'unanimité avaient promis de fournir les moyens nécessaires aux commissariats de police de la région pour qu'ils puissent mettre un terme à cette situation en procédant à l'arrestation de Willy Etienne et au démantèlement de sa bande.
Au contraire la police est devenue de plus en plus faible. Elle se contente de quelques opérations sporadiques sans suite pour endormir l'opinion publique. De plus, une situation de tension existe entre le Directeur Départemental Joiny Canéus et une grande majorité de ses troupes qui lui reproche de se livrer plus à des manœuvres politiciennes visant à protéger les politiciens, leurs gangs et leurs hommes de main au lieu d'appliquer la loi et de faire régner l'ordre. L'incapacité du Directeur Départemental à procéder aux arrestations du CASEC de la Bande du Nord Gracius Laguerre, recherché pour meurtre, est une preuve qui renforce l'opinion des policiers critiques. Le Maire assesseur Fritz Joseph a empêché au Directeur de la police d'emmener le fugitif, il a pu s'engager sur la piste de l'Aéroport du Cap-Haitien avec un voiture Toyota 4x4 dans le but d'aider le présumé criminel à prendre la poudre d'escampette. Un événement humiliant pour les policiers qui n'ont pas caché leur mécontentement. Ils en ont profité pour rapporter que des bandits sont souvent libérés sur ordre du Directeur Départemental. Des violeurs et d'autres criminels arrêtés en possession d'armes à feu sont souvent relâchés sur l'ordre du Directeur Départemental de la Police après l'intervention de leaders politiques ou des parlementaires.
 Malgré les beaux discours du Ministre du Tourisme et les projections de son « Plan touristique architectural », la réalité saute aux yeux.
Avec la centralisation des ressources policières dans la capitale, le découragement des agents de police, et l'abandon du Nord à des hommes comme Moise Jean Charles, Nawoon Marcellus, Michel Saint-Croix et ses assesseurs, tous des leaders incapables de gérer leurs cellules de militants armés, pauvres,  prédisposés au banditisme et assurés de l'impunité des autorités. Les neuf (9) kidnappeurs arrêtés en mai 2010, dans le quartier de Cerca, à l'entrée de Milot, sont tous des partisans de Moise Jean-Charles.
Une situation semblable à l'histoire du roman « Le sicilien » se produit dans le Nord. Après environ 4 ans, ce qui était une bande de voleurs est devenu une vraie organisation criminelle, une armée clandestine de bandits expérimentés, au point de constituer une menace sur la sécurité des sites touristiques du Nord d'Haïti.
Le groupe de Willy Etienne a pris du poids : il organise des évasions dans la prison civile de la ville, il infiltre la police, paralyse la SDPJ (Service Départemental de Police Judiciaire), menace des juges, établit un réseau de renseignements et de contrôle de son espace opérationnel, fournit des motocyclettes à des jeunes, donc fait de plus en plus de disciples et de supporteurs actifs et passifs.
En 2008, ce gang a kidnappé le chauffeur de « Cormier Plage » sur la route de Labadee. A l'entrée Sud de la ville, plusieurs médecins et des professionnels ont été enlevés.  A l'Acul du Nord, sur la route de Milot, sur la route d'Ouanaminthe, à Quartier-Morin, non loin de Limonade et le long de la frontière le gang de Willy Etienne opère sans difficulté.
Le petit voleur de grand chemin a mis au point une armée de bandits qui défie tout le monde dans le Nord et le Nord-est. Il devient un homme important ayant des ramifications et des relations dans des milieux qu'on ne pourrait imaginer. En 2008, des policiers de la SDPJ ont été emprisonnés pour leur lien avec le gang. Récemment, Danley Jean-Louis, l'ex-responsable de la SDPJ est condamné à une peine de 5 ans de prison. Dieuveil Guillaume, son assistant, recherché par la police, s'est réfugié aux Etats-Unis pour les mêmes causes.
Telle est la situation du Nord en 2010. Labadee, Milot, Acul du Nord, La Citadelle, la route de Ouanaminthe, toutes les infrastructures porteuses en termes de développement économique sont assiégées par des hommes de Willy Etienne.
Alors que tout le monde est au courant des faits et gestes du Chef de Gang, la Police Nationale d'Haïti fait semblant de ne rien savoir du bandit. Conséquence de la stratégie centralisatrice du Directeur Général de la Police Mario Andrésol, le nord est en train de sombrer dans l'insécurité généralisée. Willy Etienne est ainsi Maitre du Département.  Il est sur le point de disposer de  plus de soldats que le DGPNH. Des soldats payés en dollars américains, libérés des prohibitions de la loi et de la morale.
Le Ministre du Tourisme Patrick Delatour peut continuer à présenter son « plan architectural » de développement du tourisme dans le Nord, cependant, dans les faits, il n'y a rien en termes de mobilisation sociale et sécuritaire pour changer la réalité.
On ne peut s'empêcher de poser la question suivante : Et si ayant pris conscience de la force de son armée clandestine de bandits, de son génie, et de la faiblesse des forces de sécurité en place, Willy Etienne décidait de fournir un service payé aux groupes terroristes internationaux? L'attentat terroriste de Bali en Indonésie devrait servir d'exemple pour aider les autorités haïtiennes à comprendre qu'on ne joue avec la sécurité dans une région où une station balnéaire reçoit de milliers de touristes occidentaux, spécifiquement des citoyens américains. Accepter qu'une armée de kidnappeurs puisse imposer sa loi de la frontière haïtiano-dominicaine jusqu'au voisinage d'une station balnéaire internationale est un fait qui prouve que les responsables ne comprennent rien en matière de sécurité publique.
RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 06 Juillet 2010, 19 heures 47.

lundi 5 juillet 2010

Les leaders de l'opposition sont à la recherche d'une concertation

Les leaders de l'opposition sont à la recherche d'une concertation

Plusieurs dirigeants de partis politiques de l'opposition envisagent de lancer au cours de cette semaine des consultations en vue de provoquer le départ du CEP. En dépit de la publication des arrêtés présidentiels convoquant le peuple en ces comices et prorogeant le mandat de l'actuel CEP, les leaders politiques veulent maintenir la pression sur le chef de l'Etat.

La majorité des dirigeants de partis politiques réclament le renvoi de tous les conseillers électoraux soupçonnés d'agir aux ordres du gouvernement.

Le chef de file de l'Union, Chavannes Jeunes, ancien allié du président Préval, figure parmi les leaders devant prendre part aux rencontres. Le pasteur Jeunes estime qu'au moins le chef de l'exécutif devrait concéder à renvoyer 4 ou 5 membres du CEP afin que l'institution puisse bénéficier de la confiance des acteurs politiques.

Les consultations entre les partis politiques ont débuté durant le week-end, révèle M. Jeune soulignant que l'objectif de présenter une réponse commune au chef de l'Etat. Chavannes Jeunes avait critiqué la décision du président Préval d'ignorer les revendications des leaders de l'opposition.

Plusieurs dirigeants de l'opposition dont Andrice Riché, secrétaire général de l'OPL, soutiennent que les élections ne pourront pas avoir lieu avant la fin de cette année. Il préconise la formation d'un gouvernement de salut public qui devra entre autres organiser les prochaines élections générales.

LLM / Radio Métropole Haïti

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La Minustah salue la publication des arrêtés présidentiels convoquant le peuple en ces comices

La Mission des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) a salué, dans un communiqué la publication des arrêtés présidentiels convoquant le peuple haïtien en ses comices en vue de la tenue des élections présidentielle et législatives, le 28 novembre prochain.

« A cette occasion, la MINUSTAH tient à rappeler que le Conseil de Sécurité dans sa résolution 1927 (2010) confirme le rôle de soutien logistique, technique et sécuritaire au processus électoral dévolu à la Mission. » peut-on lire dans ce communiqué rendu public ce mercredi 30 juin. .

Dans cette résolution, le Conseil de Sécurité demande également à la MINUSTAH de « coordonner l'assistance électorale internationale à Haïti en coopération avec les autres parties concernées, y compris l'Organisation des États américains », a précise le communiqué. .

La Mission
onusienne a une nouvelle fois réitéré son ferme engagement à veiller à la tenue d'élections transparentes et crédibles sur l'ensemble du territoire. .

Elle souhaite la participation la plus large des électeurs, afin de faire de ces élections une étape supplémentaire dans la consolidation de la démocratie en Haïti. .

Soulignons que, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon avait également renouvelé l'engagement de l'ONU à soutenir les autorités haïtiennes dans la préparation et la conduite de ces élections.

Lettre ouverte de Jean Senat Fleury à Harry Jean Philippe

Lettre ouverte à Harry Jean Philippe
 
Boston, le 5 Juillet 2010
 
Mon cher Harry,
 
Préoccupé par le travail dans mon blog, j'ai depuis un certain temps gardé un silence face au développement de l'actualité liée à la conjoncture socio-économique et politique en Haïti. Cependant, témoin de la dégradation de la situation de vie dans le pays, je pense ne pas écrire pour dénoncer la gestion de la crise « post-earthquake » par l'actuel gouvernement en place, c'est se faire complice par mon silence des autorités haïtiennes au pouvoir. En effet, le lourd bilan du tremblement de terre du 12 Janvier 2010 qui a fait plus de 300.000 morts et des millions de sinistrés a été enregistré parce que tout d'abord nos différents régimes en place depuis 1986, après la chute de Jean-Claude Duvalier, n'ont jamais soucié d'appliquer aucun plan en rapport avec la protection de l'environnement. Je dois reconnaitre que le gouvernement de Lesly Manigat en votant une loi sur l'environnement en 1988 a voulu faire un
effort en ce sens, mais le peu de temps passé au pouvoir par ce régime n'avait pas permis à cette équipe de démontrer sa capacité à résoudre le problème environnemental qui représente le plus grand défi au développement infrastructurel d'Haïti.
 
Aussi, fixer les responsabilités le gouvernement Préval/Bellerive est le premier responsable des désastres occasionnés dans le pays par le tremblement de terre du 12 janvier. Le manque de leadership de cette équipe au pouvoir non seulement est responsable de ce lourd bilan mais est encore à la base de cette gestion catastrophique en rapport à la reconstruction  d'Haïti, un projet engageant le gouvernement haïtien et la communauté internationale au sein du CIRH. En effet, reconstruire Haïti sans un plan global de développement lié à une vision d'intégration  de plus de 80% de la population haïtienne vivant en marginalité sans accès à des services primaires de base : écoles, hôpitaux, eau potable, électricité, routes, services état civil, services de justice, police, sécurité, jobs, magasins et pharmacies communautaires, banques agricoles, transportation publique, encadrement technique pour développer l'agriculture,
l'artisanat etc. c'est persister dans le même schéma d'application d'une politique exclusive qui a conduit le pays là où il est aujourd'hui. À reconnaitre la vérité, cette tranche de la population exclue, pauvre, miséreuse, analphabète a toujours été la même frange victime de l'exploitation dans les zafras dominicains, les hôtels de Bahamas, et comme un peuple errant, elle est dispersée un peu partout: U.S.A., Canada, France, République Dominicaine etc. à la recherche d'un lendemain meilleur car forcée d'abandonner le pays pris en otage par des mercenaires,  des corrompus, des anti-nationalistes, qui n'aspirent qu'à une seule chose: devenir de jour en jour plus riche pour assurer une retraite de luxe à l'étranger. Une stratégie qui fonctionne par la séquestration du pouvoir économique par une éllite rétrograde, anti-peuple, anti-taxe, contre la concurrence, pro-monopole, qui dirige à l'arrière-scène
grace à la tolérance des hommes de doublure placés au pouvoir.  
 
Reconstruire Haïti sur la base de l'équité par l'intégration de tous les fils et filles de la nation, ce n'est pas un droit négociable, à laisser au bon vouloir du gouvernement haïtien et de la communauté internationale impliqués actuellement dans la tâche de reconstruire le pays.
 
C'est d'abord une nécessité.
 
C'est une revendication citoyenne qui s'est créée depuis le 7 février 1986, où à travers différents mouvements de protestations sociales, le peuple haïtien s'est toujours levé la voix pour dire non à l'exploitation aveugle et éhontée des richesses du pays par une minorité au détriment de la grande majorité croupie dans la grasse, le désespoir, la mendicité…Non à la corruption dans les administrations publiques, non aux abus de droits humains, non au mode de gestion socio-économique et politique du pays par différents régimes succédant au pouvoir soumis en majorité aux ordres de puissances impérialistes étrangères qui alimentent un seul but: Punir Haïti pour son geste héroïque de se déclarer indépendante en 1804 et renverser l'ordre colonial en place à l'époque. En même temps, le peuple a toujours dit oui à l'intégrité, oui à l'honnêteté, oui à l'éducation culturelle et à la refondation de la
nation sur la base du partage des richesses et des possibilités. Oui à l'ordre démocratique à la base du respect de la Constitution.
 
Reconstruire Haïti sur la base de l'équité par l'intégration de tous les fils et filles de la nation, c'est en même temps une démarche indispensable si l'on entend garder vivante dans notre mémoire de peuple le lourd bilan du séisme du 12 janvier 2010.
 
Patriotiquement,
 
Jean Sénat Fleury
 
72 Rangeley Rd
Chesnut-Hill, MA 02467
617-487-5432
617-487-5220
www.jeansenatfleury.com


Haïti - Politique : Des nouvelles de Jean-Bertrand Aristide.

05/07/2010 14:08:33

Haïti - Politique : Des nouvelles de Jean-Bertrand Aristide

Hubert Ingraham, Premier ministre des Bahamas accompagné de Turnquest Tommy, Ministre de la Sécurité nationale et de Charles Maynard, Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la culture ont visité l'ancien Président Jean-Bertrand Aristide lors d'un récent voyage en Afrique du Sud.

Rappelons qu'Aristide avait été renversé en Février 2004, il avait alors accusé les États-Unis d'avoir orchestré un coup d'État contre lui. Après un premier voyage en Jamaïque, il s'était exilé avec sa famille en Afrique du Sud.

Jean-Bertrand Aristide et sa femme travaillent actuellement à l'université de Johannesburg. « Il voulait que nous sachions que le gouvernement Sud-Africain prenait bien soin de lui [...] il a mentionné qu'il aimerait bien rendre visite à sa mère âgée de 89 ans qui vit en Haïti mais qu'il se rendait compte qu'il ne pouvait pas revenir en arrière [...] Il a semblé désemparé d'être incapable de retourner en Haïti », a déclaré Turnquest ajoutant « il a deux filles, l'une 11 ans l'autre de 13 ans, Jean-Bertrand Aristide a dit que le plus difficile était qu'elles continuent de lui demander quand elles vont revenir en Haïti, et qu'il ne peut pas apporter de réponse à cette question [...] il nous a semblé en bonne santé, mais Haïti semblait lui manquer » a conclus le Ministre de la Sécurité nationale.

Décès de M. NOVELLA! Profonds Regrets !

Famille NOVELLA,
Famille ZÉPHYR,

Le Président, l'ensemble des Membres du Conseil d'Administration et la Direction Exécutive de La Chambre de Commerce, d'Industrie et des Professions du Nord (CCIPN) expriment leurs Profonds Regrets et leurs Condoléances Émues aux Établissements Novella et aux Familles éplorées a l'occasion du décès a Paris de M Jacques NOVELLA.

Aux noms de tous les membres de la Chambre et en son nom propre, le Conseil d'Administration témoigne toute sa sympathie a l'endroit de M Nonce ZÉPHYR, un Collègue Conseiller affligé par ce deuil et avec qui la douleur est partagée.

Avec cette disparition, la Ville du Cap-Haïtien, le Commerce, l'Industrie du Département du Nord et la CCIPN ont perdu un rude travailleur et un grand homme d'affaires dont le nom marque a jamais l'histoire de cette cité.

Paix a son âme !!!!!!

Pour la CCIPN

Dr Harold DURAND

Secrétaire Général
Chambre de Commerce
d'Industrie et des Professions du Nord
(CCIPN)
Cap-Haïtien , HAÏTI
arolduran@hotmail.com
Tel : 509 3622 4243

Analyse de Robert Benodin...

Thèmes de l'Emission de la semaine

Orlando le 2 juillet, 2010

Actualités Politiques : Grandes Lignes

Avant de se rendre au sommet du G20 réuni au Canada, réagissant d'une part aux pressions de l'Internationale, Préval a voulu lâcher un ballon d'essai pour manifester ostensiblement et sans équivoque, à la fois son intention de respecter le calendrier constitutionnel, et d'autre part sa décision d'ignorer totalement les pressions des partis d'opposition et de la société civile, en maintenant son CEP, la clef de voûte de sa stratégie du maintien de la continuité. Il a donc publié, dans un premier temps, un arrêté présidentiel confirmant le fait qu'il garde son CEP et les taches qui sont assignées aux conseillers.

Arrivé au sommet du G20, c'est là que Préval découvre la vraie raison de l'invitation. On lui fait savoir que l'Internationale n'a aucune confiance en lui, tant pour la gestion des élections que pour celle des projets de reconstruction. Il n'y a pas que les bailleurs de fonds à rejeter Préval. L'eurodéputé Michèle STRIFFLER, après sa visite investigatrice en Haïti, vient de corroborer ce fait de manière très convaincante, en exprimant son inquiétude face à l'apparente absence de leadership des autorités haïtiennes et aux très faibles capacités du gouvernement à mener à bien le processus de reconstruction d'Haïti.

Rejeté par les G20, déconcerté, décontenancé, Préval se cherche une rassurance. Il lui faut désespérément se trouver des alliés dans sa zone de confort. Retourné du sommet sur la pointe des pieds, Préval se rend immédiatement, aux sons des cloches de bois, en République dominicaine pour réveiller un chat qui dort depuis l'an 2000, la commission mixte bilatérale. Pour gagner la sympathie de son homologue dominicain, il lui murmure au tuyau de l'oreille, qu'il choisit Jean Max Bellerive pour son successeur. Ce dernier a épousé une dominicaine qui vit avec ses enfants en République dominicaine. Il visitera sous peu Cuba, Jamaïque et le Venezuela. Toutes ces activités fébriles, pour faire quoi ? Pense-t-il que, parce qu'ils sont de la Caraïbe, ils seront moins soucieux de ses insuffisances ?

Pour réaffirmer ses intentions, Préval promulgue le décret électoral. Cependant, ce décret électoral a évité intentionnellement de fixer la date des élections pour les autorités locales. Il est évident que Préval veut retenir l'appareil étatique de base qui lui a permis de gérer à son profit les élections législatives d'avril et de juin 2009. C'est cette machine chevronnée qui s'est déjà prouvée aux dernières élections, en synchronisation avec son CEP, qui lui permettront avec aisance d'obtenir une 49e législative qui lui soit totalement soumise. L'adoption rapide des amendements et leur mise en vigueur sont des étapes essentielles à la réussite de la stratégie prévalienne, la continuité.

Réagissant à la promulgation du décret électoral, les secteurs suivants représentés au sein du CEP, ont manifesté leur adhésion. Ce sont :

-Le secteur du vaudou

-La Fédération nationale des conseils d'administration des sections communales

-Le secteur syndical

-Le secteur des handicapés

-Le secteur des femmes

Les 4 autres secteurs :

-Le Conseil national des partis politiques

-L'Église épiscopale

-L'Église catholique

-La Fédération protestante

n'ont pas donné leur adhésion à ce jeu de dupe. Il nous faut aussi préciser qu'au cours du mois de juin, le représentant de l'Église catholique dans les Nippes, Mgr Pierre André Dumas, avait estimé que le CEP dirigé par Gaillot Dorsinvil n'est pas crédible pour organiser les élections. Il avait donc souhaité la démission du représentant de l'Église catholique, Enel Désir, mêlé dans un scandale de corruption. Ce vendredi, l'ULCC, après investigation, a acheminé son rapport au parquet de Port-au-Prince. Un substitut du gouvernement a confirmé le fait.

Les partis d'opposition et la société civile à leur tour ont réitéré fermement leur opposition à ce CEP et demandent que l'on reforme le CEP selon les prescrits de l'article 289 de la constitution.

Il nous faut aussi remarquer que dans l'arrêté présidentiel du 24 juin 2010 définissant l'autorité des conseillers, on a fait mention paradoxalement de la tenue d'élections indirectes. Ce à quoi le régime lavalas s'est opposé viscéralement pendant ses 20 ans de pouvoir. Au lendemain du 7 février 1991, quand le CEP, après avoir installé les ASEC et les Délégués de ville, s'apprêtait à organiser les élections indirectes, Aristide s'est empressé de disperser ces conseillers rapidement en les envoyant dans des postes diplomatiques. Et depuis, tout les CEP sous le régime lavalas n'ont jamais tenté d'organiser des élections indirectes, à l'exception de celui qui a ramené Préval au pouvoir en 2006. Le sénateur Rudolph Boulos, revenant d'une réunion organisée par lui à Kaliko Beach avec des législateurs, avait exigé du CEP l'installation des ASEC et des Délégués de ville, pour précisément organiser les élections indirectes. Ce qui automatiquement a pris Préval à rebrousse-poil et causé immédiatement le renvoi brutal de ce CEP.

Il est évident qu'à ce carrefour où il devient de plus en plus impossible pour Préval de se succéder, que le problème de la succession devient de plus en plus un sujet litigieux au sein de son entourage et surtout au sein de la caste multi-classiste qui entend perpétrer le maintien du monopole du pouvoir au-delà d'un demi-siècle. L'introduction officielle de la notion de tenue d'élections indirectes par un chef d'état lavalassien pure laine, est une volte-face radicale et la levée d'un veto maintenu sans faille pendant 20 ans.

De quoi s'agit-il ? S'il s'agissait de Préval uniquement, ses réflexes possessifs et son comportement egocentrique par rapport au pouvoir politique, l'empêcheraient de prendre le risque d'une telle délégation de pouvoir à une institution qui par définition est autonome et indépendante des 3 pouvoirs. En fait c'est ce qui explique que l'on n'ait jamais réussi à avoir un CEP permanent, après 23 ans que la constitution de 1987 est mise en vigueur de. Il faut croire que ce soit cette caste multi-classiste qui soit arrivé à convaincre Préval, de la notion de la priorité de l'intérêt collectif versus l'intérêt personnel, le cas échéant. Que la conscience et l'identité de caste ait été bien ancrées et bien établies pendant ce dernier demi-siècle. Que des notables de cette caste bien imbus des intérêts et de la volonté du maintien du monopole du pouvoir par cette caste, seront dignes de confiance et capables de maintenir le contrôle de l'accès, de la conquête et de l'octroi du pouvoir politique à travers des élections organisées par eux au sein de leur nouveau Conseil Electoral Permanent établi sous Préval ! D'ailleurs c'est la raison fondamentale qui explique pourquoi Préval a omis d'inclure dans la promulgation du décret électoral, la date des élections pour les autorités locales. Il veut utiliser les mêmes autorités qui lui sont déjà acquises pour faire ces élections indirectes. Et faire les élections de ces autorités locales sous le contrôle de leur nouveau CEP permanent dont les membres seront proposés par leur Conseil interdépartemental élu à travers ces élections indirectes. C'est ce processus alambiqué, exécuté en circuit fermé et maintenu en vase clos, qui garanti l'étanchéité, la cohésion et la solidité de l'emprise de cette caste populiste sur le pouvoir politique.

Que faire ? A cette croisée de chemins, où la rupture est un impératif. Il nous faut faire ce saut qualitatif, pour passer de l'acte à l'action politique. Il ne s'agit pas dans cette conjoncture de commettre la bêtise puérile du boycottage des élections (la ri blanche porte fermin). Il ne faut pas qu'il y ait d'élection sous Préval ! Point final ! Si non, on ne nous servira pas seulement du réchauffé comme en 2006, mais du rata en 2010 ! Il nous faut rompre, pour répondre aux impératifs du changement ! On ne peut plus reprendre les sentiers battus (repassé peau cann) ! Il faut des hommes neufs avec des idées nouvelles pour forger un monde nouveau !

Dialogue avec le Professeur Vernet Larose


www.jeansenatfleury.com

Juin 2010

JSF- Monsieur Vernet Larose parlez-nous de votre formation professionnelle et de vos expériences ?

Prof. Larose- Je possède une vaste expérience en intégration culturelle et en audit institutionnel et une solide expertise en analyse de milieu de travail, en changement organisationnel et en gestion de projets. Je détiens un diplôme d'études approfondies en sociologie, spécialité économie sociale et développement. J'enseigne la sociologie et l'histoire.

JSF- Rentrons dans le vif de notre sujet : La reconstruction d'Haïti. Comment comprenez-vous ce terme « Reconstruire Haïti »?

Prof. Larose- Souffre d'un déficit de légitimité assez cuisant. Un gouvernement en fin de mandat qui laisse une impression parmi une partie de la population d'une décision délibérée de l'exclure dans la structuration de son espace social. La reconstruction ne se définit pas que dans le bâti, mais dans l'interaction entre population et son milieu de vie, sinon c'est un désert où s'élèvent des immeubles.

JSF- Reconstruire Haïti : Pouvez-vous identifier les principaux défis qui se présentent à l'état haïtien (incluant notamment les défis en matière de politiques publiques) et définissent les décisions prioritaires à entreprendre?

Prof. Larose- À la société haïtienne, en finir avec l'instabilité politique qui ruine le pays depuis le début de sa fondation. Réaliser des élections citoyennes représente le plus grand défi à relever, l'urgence des urgences, car c'est dans la légitimité de l'État et le statut de la société civile que se dessinent les enjeux susceptibles de baliser à la fois le post 12 janvier 2010 et le post 7 février 1986-2011. Sinon, l'édifice s'écroule, faute d'une fondation préalablement posée.

JSF- Comment analysez-vous le plan mis en place par le gouvernement haïtien et la communauté internationale dans le cadre de la reconstruction d'Haïti ?

Prof. Larose- Tirer du standard des tiroirs des organisations internationales pour y aller vite au profit d'entreprises étrangères et d'experts mercenaires ne peut qu'accentuer le sentiment de la population qui ne rêve qu'à partir outre-mer, c'est le cas de la moitié de la population, plus de quatre millions , suivant un sondage Gallup mené dans 137 pays, en 2009 et présenté lors de la journée internationale de la migration, d'aggraver le fossé qui clive davantage les élites et un bonne partie de la population.

JSF- Si vous avez des avis à donner aux acteurs impliqués dans l'exécution du plan de la reconstruction d'Haïti réunis au sein du CIRH. Quels seront vos avis ?

Prof. Larose- Je suis pour la « reconstruction » au ras de sol, par et pour la population en fonction de notre tropicalité et dans le cadre du travail comme marqueur de dignité et de responsabilité.

JSF- Fixer les responsabilités: Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a occasionné des pertes considérables au sein de la communauté haïtienne. Plus de 200.000 morts, près d'un million de sans-abris, la capitale haïtienne et plusieurs villes dans le Sud du pays ont été sévèrement endommagées par le séisme. Comment fixer les responsabilités?

Prof. Larose- Il suffit d'établir une comparaison entre les dommages réclamés par le président Barack Obama à la firme BP responsable de la catastrophe pétrolière, donc dans un État de droit, et le non-droit qui règne à l'issue de l'hécatombe. C'est à l'État qu'incombe de fixer et de faire respecter les normes.

JSF- Comment voyez-vous la participation de la diaspora haïtienne dans le cadre de la reconstruction d'Haïti ?

Prof. Larose- Les transferts d'argent continuent, des obligations familiales internationalisées. Les professionnels se positionnent pour obtenir des contrats et offrir leur compétence. Les relations ne débordent pas la sphère privée. On n'a pas encore élaboré un cadre où s'accumulerait du capital social: un degré élevé de confiance interpersonnelle et de participation aux associations civiques.

JSF- Les leçons à tirer dans le séisme du 12 janvier. D'après vous que sont-elles ?

Prof. Larose- Le corps-État, l'État c'est moi !, est plus que comateux, il est squelettique. Créer des institutions constitutives de l'État de droit s'invite comme la voie la plus impérative à emprunter en vue d'endiguer la tendance à la disparition, écologiquement et socio-économiquement, de ce pays.

JSF- L'historien Christophe Wagny dans son ouvrage Haïti n'existe pas [ed. Autrement 2004] a dénombré un certain nombre de causes extérieures à l'échec socio-économique d'Haïti. Comment expliquez-vous le retard d'Haïti sur le plan socio-économique.

Prof. Larose- La mise en quarantaine dès 1804, le paiement de la dette de l'indépendance, le système agro-exportateur marchand, consacré par le code rural de Boyer, les spéculateurs et les consignataires accaparent la grosse part des revenus qui y sont dégagés ; ce qui se traduit par la spécialisation d'Haïti au titre de pays pourvoyeur de force de travail sous évaluée. Se déroule un cercle vicieux, pas d'économie de plantation mais migration de la main-d'œuvre à Cuba et en République Dominicaine pour faire la zafra et la pauvreté refoule l'économie du tourisme. D'après mon analyse sont les différentes causes expliquant le retard d'Haïti sur le plan socio-économique.

JSF- Christophe Wagny dans le même ouvrage a encore dit : « Il ne s'agit peut-être pas de reconstruire Port-au-Prince, mais de construire enfin un pays qui ne doit pas exister que par sa capacité à se relever. Partagez-vous la même opinion au regard de la reconstruction d'Haïti ?

Prof. Larose- Une communauté haïtienne s'est structurée après la proclamation de l'indépendance : c'est notre ruralité. Cependant, en qui concerne, l'urbain, échec et mat ! L'exposition Universelle de 1949, à l'occasion de la commémoration du bicentenaire de la ville de Port-au-Prince, n'a duré que l'espace d'un cillement, même si elle fut financée sur un emprunt national. Depuis Jean-Claude Duvalier s'accélère une régression historique et à l'issue du séisme du 12 janvier, on s'enfonce dans l'abîme, qui n'est rien d'autre qu'une catastrophe politique.

JSF- Professeur à l'Université, comment voyez-vous la reconstruction de l'enseignement supérieur en Haïti ? Quel rôle peut jouer l'éducation dans le cadre du développement d'Haïti ?

Prof. Larose- Un autre bien rare, c'est la capacité de penser, ce que conceptualiser veut dire. L'Université représente le lieu de la production et de la transmission du savoir. Interroger une certaine réalité, qui est toujours une construction sociale, en l'occurrence, aujourd'hui, l'éducation. Or la forme scolaire née aux 16e et 17e siècles, salles de classes et maîtres, est rendue obsolète par la révolution numérique et l'écologique. Il faut à la fois penser à un aménagement du territoire et une forme scolaire autre, et même médicale, télé enseignement, télé médecine, etc. C'est l'avenir qui doit guider les choix à faire relatifs aux politiques publiques afin de nous permettre d'effectuer des raccourcis, d'optimaliser les allocations de ressources, dans un pays qui est insolvable, un déni d'État, aggravé par l'économie de charité en forte expansion depuis le temps des catastrophes- Georges,
Fonds-Verrettes, Gonaïves, séisme- Au-delà des réformes des trois cycles d'études universitaires, il importe de prendre une décision fondée en raison, les coûts-avantages : s'enliser dans la forme traditionnelle, l'enseignement présentiel ou entrer systémiquement dans le numérique, qui a, intrinsèquement toutes les caractéristiques d'un bien public.

JSF- Quels sont les grands défis qui se présentent à Haïti dans le cadre du renforcement institutionnel et de son développement ?

Prof. Larose- Institutionnalisation, socialisation. Faire activer les mécanismes de l'affiliation qui se situent aux niveaux méso et macro: les églises, le scolaire, les associations, bref, le système d'intermédiation propre au monde moderne.

JSF- La question de la double nationalité est l'objet de maints débats au sein de la communauté haïtienne tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Quelle est votre opinion sur la question ?

Prof. Larose- Si la procédure de l'amendement se finalise, la question sera grandement résolue. Au niveau de la représentation politique, les éternels candidats, ministrables ne représentent qu'une petite minorité. Sinon, les provisions légales peuvent être renforcées pour atténuer l'étanchéité qui semble poser problème.

JSF- La question des prochaines élections soulève un grand débat au sein de la classe politique en Haïti. Quelle est votre opinion sur la question des élections en novembre prochain dans le pays?

Prof. Larose- Le défi : 28 novembre 2010-7 février 2011 : proscrire, la tradition mortifère, ou prescrire, rupture. Porteur, le camp démocratique, mais introuvable, d'où la fracture, entre la majorité numérique qui n'hésite jamais à exercer sa compétence élective pour faire choix de ses dirigeants, et l'oligarchie, la minorité stratégique qui ne rate jamais l'occasion à manifester son refus d'adhérer aux principes et normes démocratiques, à épingler, ostensiblement, son incroyance au développement socio-économique.

JSF- D'après vous, comment Haïti peut-elle reprendre son destin en main ?

Prof. Larose- Individuellement, à recréer pratiquement leur quotidienneté, dans le cadre de la famille élargie. La migration exprime un refus d'accepter ses conditions et la recherche d'un mieux-être. Cependant, collectivement, des obstacles, liés au type de domination, bloquent cette quête légitime de la population qui risque parfois sa vie pour trouver des conditions de vie décentes.

JSF- Professeur Larose, au nom de l'équipe www.jeansenatfleuryBlog, je vous remercie pour votre participation à cette réflexion : « Une nouvelle approche pour la reconstruction d'Haïti. »

Prof. Larose- C'est à moi de vous remercier Jean pour ce travail de formation et d'éducation si important que vous faites à travers votre blog.

N.B. www.jeansenatfleury.com blog est un espace de réflexion en vue d'une nouvelle approche pour la reconstruction d'Haïti. Un ensemble d'intellectuels haïtiens et étrangers seront interrogés dans le cadre de ce dialogue et l'idée est de réunir toutes les réflexions dans un document final à présenter aux acteurs responsables d'appliquer le plan de la reconstruction et aussi bien au grand public. A www.jeansenatfleury.com blog nous avons initié ce projet parce que nous croyons que la reconstruction d'Haïti est une réflexion citoyenne engageant tous les haïtiens vivant au pays et ceux vivant à l'extérieur d'Haïti (naturalisés ou non). A www.jeansenatfleury.com nous combattons tout plan visant à exploiter à nouveau Haïti sur la base d'une reconstruction au rabais. La reconstruction doit-être faite dans le respect de la dignité du peuple haïtien et surtout en honneur de plus de nos 300.000 morts et des millions de victimes dans le séisme du 12 janvier 2010.

dimanche 4 juillet 2010

CAP-HAITIEN-PEDOPHILIE : RESEAU CITADELLE FAIT LE POINT SUR SON ENGAGMENT.

CAP-HAITIEN-PEDOPHILIE : RESEAU CITADELLE FAIT LE POINT SUR SON ENGAGMENT.


Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr

Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle .blogspot. com


Chers amis et observateurs de l'évolution du Dossier Pédophile du Projet Pierre Toussaint au Cap-Haitien. Comme annoncé dans plusieurs publications, RESEAU CITADELLE, représenté par Cyrus Sibert, organise avec le support d'amis, des anciennes victimes de pédophilie et des supporters américains divers, une assistance de base au profit des victimes du Projet Pierre-Toussaint.


Grace à une cotisation réalisée dans la ville de Boston par l'organisation STTOP, nous avons pu recueillir 2,300 dollars U.S. Cet argent est utilisé en vue de fournir un kit alimentaire à 20 victimes, des chaussures, et l'écolage de certaines victimes qui, avec l'aide de parents et d'amis, avaient continué d'aller à l'école.


Nous avons consenti des dépenses imprévues pour des soins de santé, des articles de toilette, le transport et des frais pour la constitution des dossiers sur l'Etat civil des victimes, cela, en prévision de leur déplacement pour le procès qui se tiendra à Connecticut à la fin de l'année 2010.


Dans chaque kit alimentaire, il y avait : deux marmites de riz, une marmite de pois, un gallon d'huile de cuisine, des pates (spaghetti), deux boites de ''pates tomates''.


Nous comptons entreprendre des démarches auprès des organisations comme " Food For The Poor" et le ''Programme Alimentaire Mondial (PAM)'' pour pouvoir, dans l'avenir, trouver des provisions alimentaires gratuitement et élargir le programme envers d'autres enfants de rue. Pour le moment, nous étions contraints de commencer avec 20 jeunes qui se disent victimes d'abus sexuels de Douglas Perlitz.


RESEAU CITADELLE est conscient du fait que ce travail ne rentre pas dans ses attributions professionnelles de la presse, ni de journalisme d'investigation. Toutefois, face à l'abandon total des victimes, leur souffrance et la dégradation continue de leur niveau de vie, nous avons décidé de franchir cette ligne et d'aller jusqu'au bout dans la défense de leur droit de dénoncer les exploitations sexuelles auxquelles ils étaient assujettis. Les messages répétés à l'endroit des autorités haïtiennes et du Conseil d'Administration du Projet Pierre Toussaint étant restés sans réponse, nous sommes obligés d'assurer la survie des victimes et ne pas les laisser découragés au point d'abandonner l'exercice de leur droit. Car, si rien n'est fait, beaucoup d'entre elles seront obligées de se déplacer vers d'autres régions - en Haïti ou en République Dominicaine - à la recherche de moyens de survie.


Les jeunes que nous décidons d'accompagner sont de vrais exemples de dignité et de courage, de vrais « grenadiers ». Jamais, Jamais, ils n'ont accepté de rétracter en échange d'argent ni de bien matériel. Les offres étaient nombreuses. Douglas Perlitz et ses amis inconditionnels ont contacté plus d'un, en ce sens. Les avantages obtenus par ceux qui acceptent de nier la vérité n'ont pas ébranlé leur décision de témoigner devant un tribunal en racontant les abus sexuels qu'ils ont subis.


En conséquence, RESEAU CITADELLE n'abandonnera sous aucun prétexte ces jeunes victimes. Nous avons décidé de faire un pas de plus. Nous avons organisé une aide minimale en faveur des victimes, nous allons systématiser ce support matériel et psychologique.


Aussi, comptons-nous accompagner et assister un Grand Avocat de la Côte Est des Etats-Unis qui fournira le service juridico-légal nécessaire pour le dédommagement des victimes. Il a déjà l'autorisation expresse de ces dernières en vue d'intenter une action au civil. Les enfants de rue victimes auront réparation. Cette action au civil, augmentera la pression sur les membres du clan de Douglas Perlitz. Car, ils ont été trop libres de signer des pétitions, de manœuvrer dans l'ombre pour détruire des preuves, de tenter de retourner des témoins et de continuer à supporter inconditionnellement l'accusé.


Aux dires des militants Américains qui ont accepté de supporter les enfants victimes du Projet Pierre-Toussaint : Faire dédommager les victimes servira de leçon à toutes ONGs, fondations et/ou missions. Après ce procès, les responsables de ces institutions sauront que même quand l'Etat haïtien faillit à sa mission de protéger les enfants, ils doivent eux-mêmes mettre en place des procédures pour contrôler les mœurs de leurs missionnaires et éviter des dérives. Sinon, ils payeront leur irresponsabilité, très cher.


Nous remercions Paul Kendrick d'avoir aidé à mettre sur pied un réseau de lobbyistes et de militants pour défendre les victimes aux Etats-Unis. Nous remercions Ruth Moore de l'organisation STTOP qui a lancé une collecte de fonds qui nous permet de fournir un peu d'aide. Nous remercions également Manel Louis, un travailleur social haïtien, qui a fait un travail académique sur la problématique des enfants de rue au Cap-Haitien, pour ses conseils techniques. Nous remercions également les amis et partenaires qui forment avec nous cette ligne de défense des droits des enfants de rue victimes d'exploitations sexuelles.


A quelques mois du procès, nous avons pu rétablir un certain équilibre en faveur de la justice. Aux Etats-Unis, un tribunal décidera de la question. Les enfants de rue de Cap-Haitien feront entendre leur plainte par devant un jury de Connecticut. Et cela, malgré quatre (4) ans de manœuvres déloyales visant à les contraindre à abandonner. Des manœuvres surtout encouragées par le silence complice du Conseil d'Administration du Projet Pierre Toussaint et de l'Etat haïtien qui, jusqu'ici, n'ont rien fait en terme de prise en charge et de protection des témoins.


Le 14 Aout 2010 marquera le 4e anniversaire du premier témoignage recueilli sur la situation. Quatre (4) ans après la publication de notre article « Cap-Haitien, le pédophile et son Centre d'accueil pour les enfants de rue, 19 Aout 2007 », l'hypothèse de départ reste fondée : Douglas Perlitz a utilisé sa position à la tête du « Projet Pierre Toussaint pour les enfants de rue de Cap-Haitien » pour se livrer à l'exploitation sexuelle des enfants. Les témoignages, les opinions et les faits ne prouvent pas le contraire. De plus, les manœuvres de ses amis inconditionnels de Connecticut et/ou d'Haïti qui ont mené, sur ses instructions, une opération en vue de récupérer son ordinateur de service dans sa résidence au Cap-Haitien, avant l'arrivée des enquêteurs fédéraux américains, est une preuve qu'il a beaucoup à cacher. La découverte sur son nouvel ordinateur à Colorado de photos pornographiques montrant des petits garçons noirs en relations sexuelles et les adresses des sites internet comme :


www.boyreview.com, www.dominicanboys.com, www.afriboyz.com, www.blackgayporn.net, www.blackinterracialgay.com, www.islandboys.com, www.blacksonboys.com, www.extreme-gayboys.com, www.cocktailboyz.com, www.boysfirstime.com, www.EXTREME-GAYBOYS.COM, www.photosgayboys.com/teenboys, www.spankteenboys.com, www.forum.afriboyz.com, www.youngtwinkboys.net, www.allboysgay.com, www.adventuresofgayboys.com, www.nudeafricanboys.com, sont autant d'éléments concluants.

« Le reportage conventionnel vise à créer une image objective du monde tel qu'il est. L'enquêteur se sert de faits objectivement vrais – c'est-à-dire, des faits que n'importe quel observateur raisonnable reconnaîtrait comme véridiques - dans le but subjectif de réformer le monde. Ce but noble ne confère pas le droit de mentir pour la bonne cause. Il implique une double responsabilité, celle d'apprendre et de diffuser la vérité de sorte que le monde puisse changer. »1



Si dans le combat pour le changement social, la corruption, la cupidité, le cynisme, l'ingratitude des dirigeants sont autant de faits capables d'anéantir l'engagement citoyen, le « Journalisme d'investigation » nous donne la liberté de changer de petites choses importantes dans la vie. Celui qui arrive à maitriser sa peur, ses désirs et ses besoins, peut en faire un vrai pouvoir autonome, non lié à des institutions étatiques corrompues. RESEAU CITADELLE compte bien en profiter pour contribuer au changement. Le dossier Pédophilie du Projet Pierre Toussaint est très important à nos yeux. De pieds fermes, nous allons continuer le combat, jusqu'à ce que justice soit faite.

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1- Manuel du journaliste d'investigation : L'enquête par hypothèse.

PAR MARK LEE HUNTER

AVEC (PAR ORDRE APHABÉTIQUE)

NILS HANSON, RANA SABBAGH,

LUUK SENGERS, DREW SULLIVAN ET PIA THORDSEN

PREFACE DE YOSRI FOUDA

ADAPTATION FRANÇAISE DE M.L. HUNTER ET MYRIAM JAMILEH PÉRIGNON

Un document préparé avec le soutien de l'UNESCO.


RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 04 Juillet 2010, 19 heures 33.