Port-au-Prince, le 21 mai.-Une semaine après l’assassinat du responsable du sous commissariat de Martissant, l’inspecteur Accelesse Laîné le 14 mai, on se pose encore des questions sur les circonstances de ce drame au sein de la PNH, précédé par tant d’autres. Selon des policiers basés à Martissant il effectuait en compagnie de deux autres, une patrouille de routine à pied vers huit heures du soir. Malheureusement, dans une zone peu éclairée. Aucun de ces policiers ne portait un gilet pare-balles. Le port de ce gilet aurait pu sauver la vie de l’inspecteur touché à l’abdomen et à la cage thoracique. Atteint de deux projectiles, il tombe dans un canal non loin de la route principale. Il utilise la radio de communication pour indiquer sa position. Il signale qu’il est blessé et prie les policiers de lui sauver la vie. Les deux autres qui l’accompagnaient arrivent à prendre la fuite. L’un d’eux atteint de deux balles sera soigné quelques heures plus tard à l’hôpital; Il est hors de danger.
Un autre policier en service, loin de la scène, entendant l’appel à l’aide de l’inspecteur Laîné se dirige en trombe à bord de son véhicule à l’endroit indiqué. Risquant lui aussi d’être attaqué par les bandits cachés dans le noir, il se jette dans le canal pour ramener l’inspecteur sur la route. Il le place à l’arrière de son pick up et traverse la capitale à vive allure. L’hôpital général est tout près, mais il craint que le service d’urgence ne soit paralysé par une autre grève. Il se dirige vers l’hôpital du Canapé Vert où selon lui, Accelesse Laîné aura toutes les chances de recevoir les meilleurs soins.Arrivé à l’hôpital, il devra attendre une bonne trentaine de minutes. Aucune mesure urgente n’est prise pour le stabiliser. On lui installe un sérum. Il raconte les détails de ce qui s’est passé. Selon ses dires, des individus masqués dans le noir s’attaquait aux passants. Il a essayé de rattraper l’un d’eux identifié comme le dangereux "PapPadap" quand il a été atteint de deux projectiles.
Personne ne se rend compte qu’il s’affaiblit. On fait appel au médecin de la PNH qui finira par arriver. On sollicite des donneurs de sang. Le chef de la police et plusieurs autres policiers qui se trouvaient au chevet de l'inspecteur Laîné, se portent volontaires. On entend alors à peine la voix d’Accelesse Laîné. Il prononce ses dernières paroles avant de rendre l'âme: "Tout priè’m fè anyen pa monte…"
A chacun d’en tirer les leçons.
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