Par Cyrus Sibert
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit. :
www.reseaucitadelle.blogspot.com/
Cap-Haïtien, le 23 Juillet 2009
Une reproduction faite à partir de carnet de notes.
Le Ré.Cit. :
www.reseaucitadelle.blogspot.com/
Cap-Haïtien, le 23 Juillet 2009
Une reproduction faite à partir de carnet de notes.
Mesdames, messieurs bonjour.
Je m’appelle Jean Bernard Simonet, Je suis le Directeur de Cormier Hôtel et Président du Comite de Direction Régional Nord de l'Association Touristique d'Haïti. Je suis ici pour vous parler de l’Association et son travail.
Tout d’abord, le tourisme concerne tout le monde. Ne croyez pas que le tourisme c’est l’affaire des propriétaires d’Hôtel. Il faut divorcer avec cette façon de voir le secteur. Car les agriculteurs, les universitaires, le trésor public, les artisans, les employés d’hôtel, tout le monde en profite. Ensuite, en Haïti, le secteur privé est mal perçu. Le vocable : se moun kap chache fe kob (les hommes d’affaire ne visent que l’argent). Dans tous les pays du monde, le but du secteur privé est de faire profit. Mais aussi de stimuler l’économie par des investissements. L’investissement privé dans le secteur touristique provoquera des investissements dans d’autres secteurs. Des jeunes pourront organiser par exemple des tours operateurs. Pour chaque touriste, il faut 1,5 personne donc le développement du tourisme crée des emplois. De ce fait nous pensons investir dans 400 chambres d’hôtel.
Dans le cadre du projet PRIMA de l’Union Européenne, nous comptons :
1- Développer un standard minimum. Des experts viendront pour indiquer comment faire de la nourriture de façon professionnelle pour les touristes. On fera aussi de la cuisine haïtienne, mais scientifiquement, c’est-a-dire les mêmes recettes. Les américains constituent une clientèle difficile parce qu’ils ont l’habitude de standard chez eux. Il y aura un certificat ATH pour mettre les touristes en confiance en indiquant le standard adopté par l’Association. Les membres qui ne respecteront pas le standard ne seront plus accrédités par l’ATH.
2- Nous devons faire l’inventaire des obstacles. Vous savez qu’en Haïti la structure des lois rend difficile l’investissement. L’insécurité était un problème. Aujourd’hui nous progressons. La Police Nationale d’Haïti semble avoir le contrôle de la situation. Il y a aussi les obstacles administratifs. Un directeur peut vous créer beaucoup de difficultés. Même un CASEC peut vous empêcher d’investir. Si le CASEC décide de vous rendre la vie impossible, il n’y a pas un circuit étatique vous permettant d’informer les autorités supérieures.
3- Comme avantages, seul Haïti offre l’opportunité d’investir rapidement – c'est-à-dire de se créer un marché - parce qu’elle est vierge. Les autres pays de la région étant saturés, c’est plus difficile de trouver son marché. 25 entreprises sont prêtes à investir la somme de 10 à 12 millions de dollars US pour renforcer le secteur.
4- ATH négocie avec CHF, une ONG américaine travaillant dans l’assainissement et le renforcement communautaire, le renforcement du syndicat des chauffeurs touristiques. Nous pensons qu’il faut 25 véhicules pour l’association des chauffeurs guides.
5- Nous travaillons avec les propriétaires de chevaux qui assurent le transport à dos de cheval des touristes vers la Citadelle. Nous optons pour l’achat d’un cheptel de mules. Les mules sont plus résistantes que les chevaux.
6- Quand au prix des chambres, nous sommes conscients qu’ils sont élevés comparativement aux hôtels dans d’autres pays de la Région. Voila la situation : Avoir plus de touristes nous aidera à ajuster les prix. Car il y a les frais fixes qui sont très rigides. On ne peut pas les ignorer sans disparaitre. Une augmentation des visiteurs permettra d’augmenter la marge bénéficiaire ; dans ce cas, on pourra concurrencer. Voila la situation : Les frais de Banque et l’Etat représentent 49% de charge pour les investisseurs. 33% pour l’Etat 16% pour les intérêts sur prêts bancaire. De plus, il y a la génératrice, l’inverter, le cout de fonctionnement dû à l’absence d’infrastructures de base. Dans la situation actuelle, cela rend la compétition entre nous et la République Dominicaine impossible. L’investisseur dominicain a un coût raisonnable comparativement à nous en Haïti. Souvent nous sommes obligés de garder des employés, même quand il n’y a pas de recette. C’est difficile de renvoyer une personne avec qui vous avez des habitudes de travail. Une personne que vous avez formée sur le tas durant plusieurs années et qui finalement devient un membre de la famille. Car entre nous, il existe souvent des liens de solidarité. Soit qu’elle est dans l’entreprise depuis sa fondation, soit qu’elle a consenti des sacrifices pour vous aider à construire l’entreprise, soit votre maman ou votre papa la connaissait et même quand ces grands parents ne participent plus à la gestion de l’entreprise, ils ne supporteront pas l’idée de renvoyer sans cause de faute grave cette personne avec qui ils ont tissé des liens.
7- Les entreprises touristiques sont très fragiles en Haïti. Le secteur hôtelier, ayant connu les conséquences des interminables troubles politiques, n’a pas de réserves, il résiste difficilement dans les situations de crise. Par exemple, 200 personnes ont perdu leur job à cause de l’inondation de la ville des Gonaïves en 2008. Les étrangers de la MINUSTAH qui actuellement constituent une clientèle de survie pour les hôtels, devaient se déplacer. Beaucoup d’hôtels étaient obligés de révoquer des employés ayant acquis un savoir-faire. Dans un pays comme Haïti, c’est dur. Il n’y a pas d’école en ce sens, ou du moins les écoles ne sont pas nombreuses. Donc, la formation du personnel est l’œuvre de l’entrepreneur. Le savoir-faire de ces gens constitue l’actif (Asset) principal d’un Hôtel.
8- L’ATH offre l’avantage de groupe. C’est mieux d’investir en groupe. Elle nous permet de développer la culture d’association et de regroupement. Un comportement difficile en Haïti.
9- Il y a aussi de la place pour les jeunes. De nombreuses ONG intéressées par le développement du tourisme en Haïti disposent des programmes d’encadrement en faveur des jeunes.
L’intervention de l’ATH dans le cadre du projet PRIMA est concentrée en 3 actions principales :
1-Un investissement de l’ordre de 10,000,000 dollars US
2-L’encadrement des petits entrepreneurs par les ONG. ATH négocie avec la SOFHIDES pour pouvoir constituer un fonds de développement. Ce sera un prêt sur le long terme à un taux raisonnable. Le Ministère du Tourisme fait office de facilitateur.
3- Contacts avec la diaspora pour la mise en place d’un bureau d’étude. Un haïtien travaillant à Puerto Plata depuis 18 ans dans le secteur touristique comme responsable de marketing pour 6000 chambres d’Hôtel, accepte de rentrer en Haïti pour un salaire plus petit que ce qu’il percevait en République voisine en vue de nous aider à promouvoir le tourisme en Haïti.
Nous discutons avec la Mairie du Cap-Haitien sur trois (3) points. Trois (3) petits points pour faciliter le retour progressif des touristes dans la ville du Cap-Haitien.
L’intervention de l’ATH dans le cadre du projet PRIMA est concentrée en 3 actions principales :
1-Un investissement de l’ordre de 10,000,000 dollars US
2-L’encadrement des petits entrepreneurs par les ONG. ATH négocie avec la SOFHIDES pour pouvoir constituer un fonds de développement. Ce sera un prêt sur le long terme à un taux raisonnable. Le Ministère du Tourisme fait office de facilitateur.
3- Contacts avec la diaspora pour la mise en place d’un bureau d’étude. Un haïtien travaillant à Puerto Plata depuis 18 ans dans le secteur touristique comme responsable de marketing pour 6000 chambres d’Hôtel, accepte de rentrer en Haïti pour un salaire plus petit que ce qu’il percevait en République voisine en vue de nous aider à promouvoir le tourisme en Haïti.
Nous discutons avec la Mairie du Cap-Haitien sur trois (3) points. Trois (3) petits points pour faciliter le retour progressif des touristes dans la ville du Cap-Haitien.
1- Propreté sur la route de l’Aéroport.
2- Un traitement spécial pour le Centre Historique de la ville du Cap-Haitien (Carénage à Rue 2). 3- La voirie.
2- Un traitement spécial pour le Centre Historique de la ville du Cap-Haitien (Carénage à Rue 2). 3- La voirie.
Avec des progrès sur ces trois (3) petits points, nous comptons stimuler le retour des touristes. Notre objectif est 1000 touristes par semaine. C’est réalisable.
Les journalistes devraient collaborer pour changer l’image d’Haïti, c'est-à-dire présenter les nouvelles en mettant l’accent sur l’initiative des autorités pour remédier à la situation. Ce sera une information rassurante pour les touristes, si les autorités décident d’agir, bien sûr. Nous devons pouvoir faire chaque année une belle fête de la culture haïtienne, de l’histoire haïtienne et de la fierté haïtienne.
Je suis haïtien et j’en suis fier. Les haïtiens n’aiment pas la saleté. Visitez la campagne et dites moi s’il y a des immondices à chaque carrefour. En 1991, j’ai vu, des jeunes de classe terminale et des étudiants, nettoyer des canaux d’évacuation des eaux usées sans équipements, à mains nues. Les gens peuvent agir s’ils réalisent qu’un projet sérieux avec des gens crédibles vise à changer leur vie. Je suis haïtien. Mes parents (d'origine française NDLR) sont arrivés dans ce coin de terre. Ils ont été accueillis par la population haïtienne. Ensemble, ils ont travaillé et mes parents ont pu faire de Cormiers un espace extraordinaire. Avant, il n’y avait rien à l’endroit qui s’appelle aujourd’hui Hôtel Cormiers Plage. Ils ont fait de moi un haïtien et j’en suis fier. Mon pays a de la valeur. Il a une culture riche. Les européens adorent notre pays. Il faillait voir comment ils sont fous de la culture haïtienne. C’est un pays spécial. Et c’est le notre. A 53 ans, je crois en mon pays. Je sais que notre situation actuelle est passagère. Haïti se relèvera. C’est un pays spécial qui se relève toujours dans les moments difficiles, là où tout le monde prédit sa défaite et n’attend que sa perte. Alors, peuple courageux, organisons le changement ! Commençons par le tourisme !
Les journalistes devraient collaborer pour changer l’image d’Haïti, c'est-à-dire présenter les nouvelles en mettant l’accent sur l’initiative des autorités pour remédier à la situation. Ce sera une information rassurante pour les touristes, si les autorités décident d’agir, bien sûr. Nous devons pouvoir faire chaque année une belle fête de la culture haïtienne, de l’histoire haïtienne et de la fierté haïtienne.
Je suis haïtien et j’en suis fier. Les haïtiens n’aiment pas la saleté. Visitez la campagne et dites moi s’il y a des immondices à chaque carrefour. En 1991, j’ai vu, des jeunes de classe terminale et des étudiants, nettoyer des canaux d’évacuation des eaux usées sans équipements, à mains nues. Les gens peuvent agir s’ils réalisent qu’un projet sérieux avec des gens crédibles vise à changer leur vie. Je suis haïtien. Mes parents (d'origine française NDLR) sont arrivés dans ce coin de terre. Ils ont été accueillis par la population haïtienne. Ensemble, ils ont travaillé et mes parents ont pu faire de Cormiers un espace extraordinaire. Avant, il n’y avait rien à l’endroit qui s’appelle aujourd’hui Hôtel Cormiers Plage. Ils ont fait de moi un haïtien et j’en suis fier. Mon pays a de la valeur. Il a une culture riche. Les européens adorent notre pays. Il faillait voir comment ils sont fous de la culture haïtienne. C’est un pays spécial. Et c’est le notre. A 53 ans, je crois en mon pays. Je sais que notre situation actuelle est passagère. Haïti se relèvera. C’est un pays spécial qui se relève toujours dans les moments difficiles, là où tout le monde prédit sa défaite et n’attend que sa perte. Alors, peuple courageux, organisons le changement ! Commençons par le tourisme !
RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 23 Juillet 2009, 18 heures 50.
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