vendredi 31 juillet 2009

Lancement ce jeudi 30 juillet 2009 du mouvement Perspective Citadelle 2020.

Des membres de la délégation de la diaspora haitienne.

Les deux Comités ''Citadelle 2020'' sur le podium.


Mgr Jacques Mary, Me Marcel Ménard et le Ministre Patrick Delatour
(Photos by Stanley Georges 3769-2065, coolstancy@yahoo.fr)


Par Cyrus Sibert
Radio Souvenir FM, 106.1 : souvenirfm@yahoo.fr

Cap-Haïtien, le 31 Juillet 2009

C’est dans la cour du bureau Régional de l’ISPAN que le ‘‘Comité Perspective Citadelle 2020’’ et le ‘‘Comité Citadelle de New York’’ ont lancé officiellement le Forum de Réflexion pour un Plan de développement du Nord. D’entrée de jeu M. Gesner Nelson, Président de PERSPECTIVE CITADELLE 2020 présenta le Comité local. Il est composé de Henry Claude Manigat -Vice Président, Magarette Georges –Trésorière, Mirlène Norzela – Secrétaire, Me Claude Péan - Relations Publiques, Ing, Harald Saint-Preux – Conseiller, James Georges- Conseiller, Ketly Julien- Directrice Exécutif, Marie Lourdes Trott- Conseillère, Steve Mathieu. Il en a profité pour faire l’éloge du Roi Henri Christophe et a justifié leur engagement par une citation de Vilfredo Pareto « Une élite incapable de défendre sa position est appelée à disparaitre » et Maitre Nelson d’ajouter « … le pays avec elle. » Aucun expert ne peu rien nous apprendre de plus sur le développement d’Haïti. [Comme les américains ont su suivre les pères fondateurs -NDLR] « … il nous suffit de suivre l’idéal christophien. La Perpespective 2020 est un prétexte pour définir d’autres actions spécifiques, de mobiliser le peuple en vue de contribuer au développement durable d’Haïti. Projet = idée, idée = représentation d’un phénomène en référence au passé et à une histoire assez proche ou lointaine. Les juifs étaient dispersés de par le monde. Ils croyaient pouvoir vivre loin de leur mère patrie. Le milieu du 20e siècle leur a montré que rien ne vaut la patrie. Le Roi Henri croyait qu’une nation peut avoir des hauts et des bas. Rien n’est définitif. Le Roi Henri croyait dans la renaissance. Au lendemain de notre esclavage il nous a montré la voie de la renaissance. L’idée de renaissance est basée sur le système de valeur fondé sur l’excellence, le courage, le travail bien fait, la mobilité sociale ascendante, l’instruction publique généralisée, la bravoure, l’enseignement supérieur, de grandes constructions, le refus d’accepter le peuple haïtien comme inférieur aux autres, la passion de l’excellence, le respect de la propriété privée, l’honnêteté. La Citadelle doit être un exemple, un moyen de mobiliser tous les citoyens.

Tous les haïtiens devraient se retourner vers la Citadelle chaque matin comme font les juifs pour Jérusalem et les Musulmans pour La Mecque. Nous devons rejeter nos préjugés pour matérialiser l’unité nationale comme Pétion a su dépasser ses préjugés pour reconnaitre Dessalines comme Général de l’Armée indigène et libérer à jamais la terre d’Haïti de troupes françaises. Aucun groupe ne peut s’approprier de la Citadelle. C’est un monument universel. Unissons-nous autour de la mémoire du Roi Henri. Le temps de l’humiliation doit passer.»
Monsieur Harry Fouché de l’organisation ‘‘Haitian-American Consortium’’ qui présidait une délégation de la diaspora des Etats-Unis qui comptait avec la délégation haïtienne pousser les dirigeants haïtiens à mettre en œuvre une série de préparatifs en vue de faire de la période 2010 – 2020 un moment important dans la reconstruction Nationale. « A l’instar des musulmans qui se rendent chaque année à la Mecque en Arabie Saoudite, nous pouvons développer une pratique touristique dans la diaspora et dans toute la Caraïbe qui consisterait à visiter la Citadelle du Roi Bâtisseur Henri Christophe. Une personnalité Caraibéenne si l’on considère qu’il a pris naissance à la Grenade, a combattu en Haïti et à Savannah, pour finir comme Roi progressiste dans le Nord d’Haïti. Un roi qui sur le champ de bataille comme dans l’administration voulait prouver qu’en dépit de la couleur de la peau du l’haïtien, il pouvait être un homme de grandeur. Mais pour le faire, il faut des infrastructures de base. L’Etat doit construire des infrastructures de base. L’aéroport du Cap-Haitien, la route Cap-Haitien Milot, la reconstruction des infrastructures de la ville du Cap-Haitien. »

Monsieur Fritz Clervil du SIMACT, toujours de la diaspora haïtienne appelle les autorités à ternir leur promesses. Expériences vécues, les autorités haïtiennes tiennent difficilement leurs promesses. Une petite route promise par le Ministère des travaux public n’a pas été construite. Ils ont du mobiliser des fonds dans la diaspora pour réhabiliter un tronçon de quelques kilomètres qui était indispensable pour la survie de paysans d’une localité du pays. Il a mis l’accent sur le fait que la Citadelle appartient à tout le monde. Originaire du sud d’Haïti, son organisation distribue des plantules de banane dans la commune de la Plaine du Nord et de l’Acul du Nord. La Citadelle est la référence de notre fierté de peuple.
Plusieurs Parlementaires ou maires - en fin de mandat ont intervenu avec des discours qu’on ne saurait prendre au sérieux, quand on connait le résultat de leur mission à la tête de leur municipalité ou au parlement, leur appétit pour les fonds des retraités de l’Office National d’Assurance (ONA) qu’ils empochent à partir de leur influence politique, leur implications dans des violences électorales, leur implication dans tous les scandales aux parlements, leur aliénation au service des monopoles de la République de Port-au-Prince au détriment des intérêts du Grand Nord abandonnant leurs électeurs dans la misère et le chômage, traitant ceux qui implorent leur intervention comme des chiens.
Pour la circonstance le Ministre du Tourisme Patrick Delatour est intervenu. Dans sa présentation, il a fourni beaucoup d’informations sur l’avenir du tourisme et le développement du Nord. Discours sur lequel nous concentrons l’essentiel de ce texte. Car, à nos yeux, même quand on doit rester critique et vigilant, il y a du suivi dans le travail de Monsieur Delatour. Il y a de la cohérence entre ses dires et ses faits. Son amour pour le Nord et spécialement pour la Citadelle nous parait sincère.
L’Architecte Patrick Delatour s’est inspiré du Général De Gaulle pour, une fois de plus, renouveler sa passion, son amour charnel, son respect devant l’histoire, son nationalisme profond « Mon père m’a amené visiter ce monument à l’âge de 9 ans, depuis lors, j’ai épousé ce monument. J’en ai fait ma thèse de maitrise à Columbia University, j’y travaille depuis 1974 et aujourd’hui au conseil des ministres, j’ai la mauvaise habitude de ramener les discussions sur la Citadelle» Selon lui, comme nos voisins Dominicains et Jamaïcains ont lancé leur tourisme à partir de points focaux Puerto Plata et Montego Bay, nous pouvons mettre les moyens nécessaires pour faire de la Cote Atlantique d’Haïti (le Nord), de Jacmel, de la Cote des Arcadins, et des stations balnéaires dans le Sud des points focaux pour la relance du tourisme. Le Nord est bien positionné pour jouer le rôle de locomotive. Nous pouvons tirer profit des 60,000 chambres d’Hôtel de la République Dominicaine, des 50,000 chambres de Cuba projetées pour 2010, des 32,000 chambres de la Jamaïque et des moins de 2000 chambres de standard international dont nous disposons.
Avec ses maigres ressources, la République d’Haïti ne peut plus exercer le paternalisme hérité de la révolution française. Il faut l’apport du secteur privé national et international. Pour le moment, il y a un plan touristique entériné par le gouvernement et le parlement haïtiens.
En 1970, OEA à partir d’une étude, annonçait : De tous les secteurs de croissance pour la caraïbe, le tourisme est le seul secteur économique qui portera le développement futur.
En 1972 les dominicains ont investi pour faire de Puerto Plata un pole d’attraction. Moins de 20 ans après, la Banque mondial, la Banque Interaméricaine de Développement (BID), l’Etat et le secteur privé Dominicains ont réalisé Puntacana. Un aéroport international, un système de drainage, des routes, des hôpitaux, des trottoirs, des écoles et des villages pour des travailleurs furent construits. Aujourd’hui, il y a déjà 5,000 à 6,000 chambres d’hôtels à Puntacana.
Poursuivant son intervention, le Ministre Delatour se considère comme invité à participer à une convention organisée à partir de l’union des haïtiens de l’extérieur et ceux de l’intérieur sur la Citadelle et le tourisme, déclare : « J’en profite pour répéter : Il est temps que nous mettions ensemble nos ressources économiques, intellectuelles et nos idées, pour qu’ensemble nous puissions accompagner le gouvernement de notre état dont la caractéristique fondamentale est la pauvreté. Il y a aujourd’hui un plan Touristique National. Tous les secteurs peuvent agir à l’intérieur de ce plan. Le salaire du président de la république est moins que le revenu annuel d’un chauffeur de taxi haïtien de New York. C’est une réalité. La 3e banque de la république, au moment ou mon frère était Directeur Général de cette banque avait un capital total de 5,000,000 dollars. Le secteur privé haïtien est très pauvre. On ne peut rien faire sans des investissements privés et la diaspora haïtienne a un grand rôle à jouer. L’un des plus grands problèmes auxquels nous devrions faire face est notre image.»
Il faut considérer notre situation à partir de cette image négative. L’image que nous projetons et l’image qu’on se fait de nous. Des notre indépendance, un système basé sur le colonialisme, des idées fondées sur l’exploitation de l’homme par l’homme, des notions de race inférieure ou supérieure et l’esclavage, empêchaient aux pays autour de nous, à commencer par les Etats-Unis et la France, d’accepter que 500,000 esclaves noirs décident de fabriquer leur propre destin et de créer un pays libre et indépendant. Dans la lettre de Thomas Jefferson adressée au Président Madison, j’ai lu : En ce qui concerne ce pays dénommé Haïti, nous sommes très sensibles au commerce avec cette ile, à savoir, le volume des échanges entre Boston, New York, Philadelphie et Haïti. Mais, à aucun moment de la durée nous ne devons reconnaitre son indépendance. Car, que ferions-nous d’un ministre Noir se promenant sur le Pennsylvania Avenue. Aujourd’hui, ce type de paradigme a fondamentalement changé puisque légalement, légitiment, un noir dort au 1500 Pennsylvania Avenue comme Président des Etats-Unis.»

«Notre manière historique de mener le questionnement sur la politique haïtienne, nos divisions traditionnelle basées sur des problèmes de race, de culture, de couleur de peau, de langue, notre incapacité à définir un nouveau programme commun en dehors du « Vivre libre ou mourir » de 1804, les disparités économiques, les différences fondamentales anthropologiques, ethnologiques et ethnographiques et le fait qu’un haïtien puisse parler un français châtié et en même temps se retrouver dans un cercle vodou d’ ‘‘Ogou Feray’’, le fait que dans notre culture, il y a des racines précolombiennes qu’on retrouve dans notre cuisine, toutes ces disparités constituant le fondement de notre structure mentale nous empêchent de faire de la politique de façon moderne comme accepter dans le monde actuel i.e. de la politique comme expression de valeur. Ce qui nous empêche de vendre l’image d’Haïti comme une destination touristique valable. Mais, ce ne sont pas des problèmes insurmontables. Nous avons décidé que la manière de relever l’image d’Haïti est de s’assoir sur des problèmes de terroir et d’histoire à travers la décentralisation. »

Notre « Plan de développement du Tourisme » est une réponse à une situation ironique : Le pays qui lance le tourisme dans la caraïbe dans les années 40 et 50 se trouve aujourd’hui être le dernier dans le train. Mais voyons plutôt le verre à moitié plein. Nous avons des possibilités.
« L’Ouest où de toute façon se trouve la capitale avec ses monuments et la cote des Arcadins où est localisé la plus grande concentration d’investissements privés haïtiens, le Sud comme plateau à partir duquel on pourra avancer sur la Grande Anse et les Nippes, le Sud-est où se trouve le centre et la capitale de la production artisanale et artistique de la Caraïbe, et le Nord berceau identitaire, non seulement de tous les haïtiens mais aussi de tout individu se réclamant de la race noire et de la diaspora africaine dans les Amériques. Ce berceau identitaire qui est composé du Parc National historique, de la ville du Cap-Haitien, la plus grande ville construite par les français en Amérique, les fortifications de montagne, les anciennes plantations coloniales : il nous faut trouver immédiatement et maintenant « Our success story » pour faire de ce berceau identitaire une destination touristique.»

La Citadelle - restaurée et mise hors d’eau, le Palais Sans-souci, le site des Ramiers sont trois (3) monuments du Parc national historique classés patrimoines de l’humanité trois (3) monuments stratégiques pour attirer des visiteurs, à partir de tours opérateurs, qu’ils séjournent en République Dominicaine, à Cuba, aux Iles Bahamas ou à la Jamaïque.

Les conditions existent dans le nord aujourd’hui dans du « palpable et du tangible », non seulement dans le rêve, non seulement dans la projection, non seulement dans le plan.

« La route Cap-Haitien/Ouanaminthe nous donne accès aux 60,000 chambres d’Hôtel. La Compagnie Royal Caribbean qui est notre partenaire et le plus grand partenaire international dans le secteur depuis 23 ans est en train d’investir 50 millions de dollars dans la construction d’un port à Labadie, en vue de recevoir le plus grand paquebot du monde accoster avec 6,200 visiteurs dans la projection pour l’année 2010 un million de visiteurs à l’Abadie par année. Le gouvernement est en phase de signer un contrat avec la République Vénézuélienne dans le cadre de l’accord Petrocaribe pour la construction de l’aéroport du Cap-Haitien 30,000,000 avec des avantages de remboursement relativement intéressants. De plus, avec la Banque Caribéenne de Développement (BCD) qui compte investir 42 millions de don puisque qu’Haïti en est membre, le Gouverneur de cette institution, ayant visité la Citadelle a dit qu’il faudra intégrer des projets capables, sur les deux(2) prochaines années, de donner la pactole nécessaire pour faire de ce monument Caribéen une destination touristique. Car, dit-il, c’est un devoir de mémoire pour tout caraïbéen. Il faut investir dans la Citadelle et en faire une destination touristique.»

Des plaques d’Honneur et Mérite ont été remises à Maitre Marcel Ménard - dramaturge, metteur en scène, poète et écrivain, à Mathias Pierre - Homme d’Affaire et la Compagnie aérienne TortugAir - pour sa contribution à la réussite de l’évènement. Ce 31 juillet 2009, une Conférence-Débats est organisée à la Citadelle. Le samedi 1er Aout 2009 ce sera la visite de sites historiques et Pittoresques.

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 31 Juillet 2009, 18 heures 33.

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