La visite du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Haïti, William Jefferson Clinton, est le secret le mieux gardé depuis plus d'une décennie. Le Palais national, la MINUSTAH, l'ambassade américaine à Port-au-Prince ainsi que les autres sources, qui généralement donnent des informations sur ce genre de visite officielle, n'étaient en mesure de fournir aucune information sur cette visite de l'ancien président américain en Haïti.
Dans les parages de l'aéroport international de Port-au-Prince, en fin de matinée, des voitures officielles du gouvernement étaient remarquées. Mais les curieux étaient gardés à distance, selon le constat fait par le journal. Le branle-bas constaté annonçait quelque chose, mais finalement, aucune information n'a filtré.
Contacté par un rédacteur, un membre du bureau de presse de la présidence n'était en mesure de fournir aucune information ni sur l'heure d'arrivée de l'émissaire de l'ONU ni sur son agenda. Il s'est seulement contenté de dire que l'avion de M. Clinton devrait atterrir à 8 heures du soir. Selon une source proche de l'aéroport de Port-au-Prince, M. Clinton devait rentrer au pays vers 9 heures du soir.
Un confrère de Radio MINUSTAH a, quant à lui, confirmé l'arrivée de M. Clinton en fin de soirée à Port-au-Prince, ajoutant qu'il n'est pas prévu de rencontres avec la presse dans le cadre de cette visite. « M. Clinton, dit-il, doit dîner ce soir avec le président Préval. Demain (mardi), il doit se rendre aux Gonaïves (Artibonite), puis à Cité Soleil (Ouest), et à Carrefour-Feuilles (Ouest) où il doit visiter un projet de transformation de déchets en briquettes. Il devra aussi rencontrer, poursuit notre source, des hommes d'affaires haïtiens et des représentants d'ONG internationales oeuvrant en Haïti. »
De leur côté, les principaux porte-parole de la MINUSTAH n'étaient pas joignables sur leurs téléphones portables qui, pourtant, sont toujours disponibles dans d'autres circonstances. Un employé civil de la mission onusienne, qui a requis l'anonymat, a confié à un photographe du quotidien Le Nouvelliste que « en ce qui concerne les contacts de M. Clinton avec la presse, la MINUSTAH se chargerait de tout et que même les photos seront envoyées aux médias intéressés par la mission ».
Aux Gonaïves, M. Clinton doit visiter les travaux réalisés par les forces onusiennes depuis les récentes inondations. Sur les ondes de Radio MINUSTAH, un des responsables de ce projet aux Gonaïves a confié que ce projet à haute intensité de main-d'oeuvre n'est réalisé que sur 2% des surfaces concernées. « Les besoins sont immenses, mais les moyens ne le sont pas », avait-il dit en guise d'explication à la faiblesse du projet dans la ville des Gonaïves et ses environs.
Jusqu'à la tombée de la nuit, le flou persistait encore sur la mission de M. Clinton en Haïti. Intervenant sur les ondes de Radio Vision 2000, les présidents du Sénat et de la Chambre des députés n'ont pas caché leur frustration quant à la mission de l'émissaire du secrétaire général de l'ONU ainsi que leur méconnaissance du contenu de ladite mission. Le président du Sénat, le Dr Kelly C. Bastien, a dénoncé le caractère top secret de la mission de M. Clinton alors que son homologue de la Chambre des députés, Louis-Jeune Levaillant, a dénoncé l'implication de l'émissaire du secrétaire général de l'ONU dans des dossiers aussi importants que celui de l'environnement.
Dans le cadre de sa visite en Haïti, l'ancien président américain devrait s'entretenir avec les autorités haïtiennes, notamment le président René Préval et le Premier ministre Michèle D. Pierre-Louis. M. Clinton, depuis sa désignation par le secrétaire général de l'ONU comme émissaire spécial, est à sa première visite officielle en Haïti.
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