samedi 1 mai 2010

Cap-Haïtien-Répression : Le régime Préval ne veut plus de manifs anti-gouvernementales.

Cap-Haïtien-Répression : Le régime Préval ne veut plus de manifs anti-gouvernementales.


Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit.- Réseau Citadelle, Cap-Haïtien, Haïti.
www.reseaucitadelle.blogspot.com


Rémy Sain-Juste, l'organisateur de la manifestation anti-Préval du 25 avril dernier dans la ville du Cap-Haitien n'a pas pu rééditer son exploit comme annoncé. Ce 1er mai 2010, à Rond-point  Samarie où habituellement se réunissent à chaque manifestation les activistes Lavalas, des groupes de jeunes à la solde du pouvoir en place armés de bâtons mettaient la pression. Saint-Juste a dû se réfugier dans une voiture de police pour être évacué de la zone et ne pas se faire massacrer. De façon complice, la police n'a effectué aucune arrestation.


Dans la soirée du samedi 30 Avril 2010, des témoins ont remarqué des scènes de distributions d'argent dans certains quartiers populaires. Des hommes proches du pouvoir auraient distribué des sommes faramineuses dans les quartiers populeux et à des policiers pour éviter la répétition de manifestations anti-Préval dans la deuxième ville du pays, une ville exclue et réputée pour son caractère téméraire et avant-gardiste.


La semaine du 25 Avril au 30 Avril 2010, marque le début d'une opération contre-attaque du pouvoir en place. Le régime de René Préval multiplie dans la ville du Cap-Haitien ses activités pour empêcher la répétition de manifestations anti-gouvernementales.


Le régime risque d'être pris aux pièges et de creuser sa tombe.


Le fait de distribuer de l'argent pour stopper les manifestations anti-gouvernementales créera d'autres manifestations. Les jeunes qui n'ont pas reçu de fonds  organiseront à leur tour des manifestations. Les heureux bénéficiaires des distributions de ce 30 avril 2010, y trouveront un travail très intéressant. Aussi seront-ils à la base de toute prochaine manifestation pour créer l'offre. La multiplication de ces manifs mettra le pouvoir en place dans l'obligation de  trouver des fonds pour maintenir la stabilité. Donc, une tendance à l'inflation ou à l'utilisation de fonds noirs de la drogue.


Quant à l'opposition, elle peut se féliciter d'avoir poussé le gouvernement dans une impasse. Car, les manifs, même quand elles ne réunissent pas de grandes foules, sont nuisibles. L'intensification de ces mouvements à travers tout le pays ne peut que faire du mal au régime en place. Avec un leader impopulaire comme René Préval dans un contexte post-séisme-12 janvier 2010, les conditions risquent d'y être favorables.


Ce samedi 1 Mai 2010, ils étaient deux groupes : manifestants et contre-manifestants. Tous les deux portaient des maillots avec le portrait d'Aristide.  Le groupe de Rémy Saint-Juste réputé pour être un lavalassien, leader du mouvement UV22 (Union des Victimes du 22 février 2004 – date à laquelle les militaires démobilisés avaient pris d'assaut la ville du Cap-Haitien, entraînant la démission de Jean-Bertrand Aristide) a été qualifié d'assaillants. Des coéquipiers Lavalas accusent Rémy Saint-Juste d'assaillant. Un fait qui traduit le pouvoir de l'argent en Haïti. Nawoon Marcellus, comme tous les autres, changent de camp sans hésiter pour le plaisir du plus offrant. 


C'est dans ce contexte que le RNDDH (Réseau National de Défense des Droits de l'Homme) exige que l'ULCC et l'UCREF – deux institutions d'Etat de lutte contre la corruption et du blanchiment d'argent - enquêtent sur les informations faisant état de fortes sommes versées par le pouvoir en place au sénateurs Roudy Hériveaux - Ouest, Judnel Jean – Nord-est et Céméphise Gilles- Nord, pour permettre le vote de la loi d'urgence.


Pris dans la spirale des pots de vin, les jours du régime en place semblent être hypothéqués. Un drôle de réalité pour un René Préval réputé imperturbable. Un mauvais signe pour les hommes critiques : Le régime haïtien est sur le point de réprimer ses opposants.


RÉSEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 01 Mai 2010, 20 hres 11.


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