En Amérique latine, de nombreux pays ont réalisé des avancées impressionnantes en matière de développement humain au cours des dernières décennies, extirpant des centaines de millions de personnes de la pauvreté et les propulsant dans une nouvelle classe moyenne mondiale. Parmi les recommandations du dernier Rapport sur le développement humain 2013, figure indéniablement la prise en compte de politiques sociales fortes de la part des gouvernements sur le long terme. Recommandations que les dirigeants haïtiens n'avaient pas attendu d'inclure dans des initiatives de protection sociale déjà en place. Le Rapport 2013 a été présenté la semaine passée à Mexico par Helen Clark, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Président du Mexique, Enrique Peña Nieto.
« La croissance économique n'est pas la seule réponse au développement humain. Le Rapport fait la part belle aux politiques sociales, au système éducatif et à la santé et prouve que tous les pays, peu importe leur point de départ, leur histoire, leur géographie ou structure sociale, peuvent devenir émergents », déclare Sophie de Caen, Directrice principale du PNUD en Haïti.
Le Rapport indique que « les pays du Sud en plein essor sont, par conséquent, en train de développer des programmes sociaux et de réduction de la pauvreté plus amples dont les politiques pour éliminer les inégalités, les défaillances institutionnelles, les barrières sociales et les vulnérabilités personnelles sont tout aussi vitales que la promotion de la croissance économique ».
Les célèbres programmes de transferts conditionnels d'espèces latino-américains comme par exemple Bolsa Familia au Brésil, ont participé à l'effort de partage égalitaire des opportunités sociales et économiques. Ces programmes ont pour but d'augmenter les revenus de la population ainsi que de développer leur accès à la santé et à l'éducation en procédant à des transferts d'argent dépendamment de certains critères comme les visites dans des cliniques de santé et la scolarisation. Ces programmes sont moins coûteux que les aides financières sociales traditionnelles ; par exemple, Bolsa Familia coûte moins d'un pour cent du produit intérieur brut (PIB).
« Le Rapport jette un nouveau regard sur la situation actuelle du développement mondial et démontre à quel point la progression rapide d'un grand nombre de pays du Sud en matière de développement peut servir d'exemple », déclare Helen Clark.
De son coté, conscient des enjeux pour l'avenir du pays, le Gouvernement haïtien s'est également inspiré des avancées réalisées en Amérique du Sud pour mettre sur pied une stratégie concernant les programmes de cash transferts – la stratégie Ede Pep – qui vise à offrir aux ménages vivant dans l'extrême pauvreté des subsides adaptés aux cycles de vie des membres des ménages. Cette stratégie s'appuie sur la mise en place d'un registre unique de bénéficiaires pour un meilleur ciblage de ces programmes. Près de 100 000 ménages bénéficient déjà de transferts récurrents, via par exemple le programme Ti Manman Cheri. Mis en œuvre par le Fonds d'Assistance Economique et Sociale sous l'égide du Premier ministre et avec l'appui technique du PNUD, Ti Maman Cheri est le premier programme de transferts conditionnels d'espèces en Haïti et vise les mères de familles vivant dans les quartiers précaires et ayant des enfants scolarisés. Si de tels programmes doivent encore largement être renforcés en Haïti, ils jettent les bases d'une plus grande implication du Gouvernement haïtien dans un plan social fort et durable, élément nécessaire selon le Rapport, pour toute nation qui souhaite voir réduire son niveau de pauvreté et accroitre l'épanouissement de sa population.
HL/ HaïtiLibre
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