dimanche 3 août 2008

Interview avec Lucy Komisar sur le détournement des fonds de la Téléco par Jean-Bertrand Aristide


Thèmes de l’Emission de la semaine
Orlando le 1er août, 2008

Actualités Politiques : Grandes Lignes
Lucy Komisar (Journaliste Investigateur Teleco) 212-929-1610

Bonsoir chers auditeurs. Vous écoutez sur les ondes de Radio Classique Inter, l’émission Actualités Politiques, Grandes lignes, animée par Robert Bénodin.

Nous avons avec nous, sur les ondes de Radio Classique inter, Lucy Komisar, journaliste investigateur, sur l’affaire IDT - TELECO impliquant la présidence d’Haïti et des politiciens importants des Etats-Unis.

Lucy Komisar, nous vous souhaitons la bienvenue sur les ondes de Radio Classique Inter.

RB : Commençons par le commencement.
Qu’est-ce qui, dans l’affaire d’IDT et de la TELECO, a capté votre attention ? Il y a-t-il une raison particulière qui vous a incité à l’enquêter aussi profondément ? Et depuis quand cette affaire vous a-t-elle intéressé ?

LK : Depuis dix ans j’écris au sujet de banque d’outre-mer et du système de secret de corporation. Je me suis intéressée à l'histoire d’IDT/Teleco quand j’ai appris en 2005 que des comptes secrets pour siphonner des paiements d’IDT qui devraient être versés à Haïti, ont été établis. Et que IDT envoyait ces payements à un compte au nom d'une société écran située aux îles Turks & Caicos, une juridiction de banque d’outre-mer.

Translation: I have been writing for ten years about the offshore bank and corporate secrecy system. I got interested in the IDT/Teleco story when I learned in 2005 that secret accounts to siphon off payments from IDT that should have gone to Haiti were sent by IDT to an account in the name of a shell company in the Turks & Caicos, an offshore jurisdiction.

RB : Le scandale de IDT – TELECO, a non seulement mis en exergue le fait que la corruption a atteint le plus haut sommet de deux Etats, le plus riche et le plus pauvre de l’hémisphère.
Comment Jim Courter, le président de la IDT, a-t-il pu faire simultanément cette percée verticale pour atteindre les plus hauts sommets de deux mondes totalement différents l’un de l’autre ?

LK : Il est tout à fait commun que les compagnies du monde industriel éventrent constamment les gouvernements des peuples en voie de développement par l'utilisation de compagnies d’outre-mer à travers lesquelles des compagnies, telles qu’IDT, payent des pots-de-vin. Les fonctionnaires corrompus cachent les fonds pillés des coffres de leurs gouvernements à travers ces compagnies d’outre-mer. Les compagnies d’outre-mer sont un système financier parallèle et secret, commode pour tous les deux.

Translation: It is quite common that companies in the industrial world rip of governments and people in the developing world through the use of offshore companies into which companies, such as IDT, pay bribes and into which corrupt officials hide the funds they loot from their government coffers. The offshore system is a convenient parallel and secret financial system for both.

RB : IDT a été condamné par la FCC, à payer 1.3 millions de dollars pour n’avoir pas déclaré son accord avec la TELECO d’Haïti au cours des années 2003-2004.
Qui a dénoncé l’accord, et pourquoi ?

LK : Le contrat est au centre d'un procès intenté en 2005 par Michael Jewett, qui était alors un directeur de la IDT. En 2003 il s’était opposé au contrat conclu sur la base de pots-de-vin versés à Aristide à travers la société écran Mount Salem situé aux îles Turks & Caicos. Michael Jewett avait dénoncé le contrat parce qu'il s’était opposé à la corruption qui était évidente. Et il a été révoqué.

Translation: The contract is at the center of a lawsuit filed in 2005 by Michael Jewett, then an executive at IDT. In 2003 opposed the deal that was based on payoffs to Aristide through the shell company Mount Salem in the Turks & Caicos. Jewett denounced the contract because he opposed the corruption it involved. And he was fired.

RB : Qu’est-ce qu’il y a d’illégal dans le fait que la IDT recevait un tarif favorable de la TELECO et versait une portion de ses revenus à Mount Salem ?
Comment Michael Jewett a-t-il pu établir le lien, entre les montants versés par IDT à Mount Salem et Aristide ?

LK : C’était parce qu’à ce moment-là Haïti était un des pays se trouvant sur la liste de la politique internationale de standardisation de tarif (ISP) de la Commission fédérale de communications des Etats-Unis. Cela signifie que toutes les compagnies américaines de télécommunication doivent publier leurs contrats. De façon à ce que les meilleurs tarifs reçus par une compagnie soient équitablement offerts à toutes les autres. (Haïti a cessé d'être un pays d'ISP en novembre 2004)

Translation: It was because at that time Haiti was one of the countries which the US Federal Communications Commission listed as coming under its International Settlements Policy (ISP). That meant that all US telecom companies had to publish their contracts, and the best rates for one had to be given to all the others. (Haiti stopped being an ISP country in November 2004)

RB : Les témoignages postés sur le site du gouvernement « PACER », ont démontré qu’il y a eu une véritable conspiration entre Jack Lerer, John Cate, Alex Schwartz, David Schropfer et Howard Jonas, acceptant un tarif préférentiel de 9.5 centimes, au lieu de 23 centimes la minute, et versant directement au compte de Mount Salem appartenant à Jean Bertrand Aristide 3 centimes par minute.
A-t-on pris une action en justice contre ces conspirateurs ?
Si oui, quel en a été le résultat ?

LK : En fait le contrat tel que rédigé avait réduit le tarif à 8.75 centimes, plus tard à 7.75 centimes, ensuite à 7.35 centimes et après le 4 août on l’a majoré à 18 centimes.
Le département de justice des Etats-Unis n’a pris aucune mesure contre les conspirateurs. Ni la Commission de Sécurité et d’Echange.

Translation: In fact the actual contract lowered the tariff to 8.75 cents and later to 7.75 cents, 7.35 cents and after August 04 raised it to 18 cents.
The US Justice Department has taken no action against the conspirators. Neither has the Securities and Exchange Commission.

RB : Dans votre article daté du 26 octobre 2006 vous avez dénoncé le fait que plusieurs personnages importants du parti Républicain ont été des propriétaires d’actions et partenaires de la IDT
Qui sont-ils ? Quelles sont leurs relations avec Jim Courter ?

LK : Les républicains étaient :
-William Wald, ex-gouverneur du Massachusetts;
-Rudy Boschwitz, ex-sénateur du Minnesota;
-James S. Gilmore III, ex-gouverneur de la Virginie ;
-Thomas Slade Gorton III, ex-sénateur de l’état de Washington;
-Jack Kemp, ancien membre du Congrès de l’état de New York et vice président désigné en 1996 ;
-et Jeane Kirkpatrick, ex-ambassadeur des Etats-Unis aux Nations Unies, sous le Président Ronald Reagan.

Je ne connais pas leurs relations avec Courter. Évidemment, ils ont été mis dans le conseil pour leur influence politique. Courter était près de vice-président Cheney, avec qui il a servi dans le congrès.

Translation: The Republicans were William Wald, former governor of Massachusetts; Rudy Boschwitz, former senator from Minnesota; James S. Gilmore III, former Virginia governor; Thomas Slade Gorton III, former senator from Washington State; Jack Kemp, former congressman from New York and 1996 vice presidential nominee; and Jeane Kirkpatrick, the former US ambassador to the U.N. under President Ronald Reagan.
I don’t know their relations with Courter. Obviously, they were put on the board for the sake of their political influence. Courter was close to Vice President Cheney, with whom he served in Congress.

RB : Dans le même article, vous avez soulignez le fait que le Département de la justice aux Etats-Unis a refusé d’honorer l’accord permettant le partage des biens saisis des trafiquants de drogue pour financer la poursuite du dossier judiciaire accusant Jean Bertrand Aristide de malversation. On a justifié ce refus, en disant à l’ambassadeur Timothy Carney qu’on se souciait du fait que cet argent irait à des avocats privés.
A votre avis, est-ce un vrai souci ou un prétexte ?

LK : C’est un prétexte. Ce n'est pas la responsabilité du Département de la justice des Etats-Unis de dire à d’autres gouvernements comment dépenser l'argent qu'ils obtiennent pour avoir coopéré et contribué à l’arrestation de trafiquants drogue.

Translation: It’s a pretext. It’s not the job of the US Justice Department to tell other governments how to spend the money they get for cooperating in drug arrests.

RB : Que pensez-vous de la lettre de disculpation d’Alice Fisher en faveur de la IDT, déclarant : « Que ni la compagnie, ni le comité de vérification des comptes, n’ont trouvé aucune évidence que nous ayons fait des payements incongrus à des officiels étrangers. » ?

LK : Elle a été payée pour le dire. A ce moment là, elle était membre du cabinet d’avocat pour IDT. Elle n’a jamais fourni aucune explication pour le fait que la IDT versait les honoraires dus à Haïti au compte d’outre-mer de Mount Salem aux îles Turks & Caicos. Elle n’en a jamais fait état.

Translation: She was paid to say that. She has no explanation for the fact that IDT paid it Haiti fees to the offshore account of Mount Salem in the Turks & Caicos. She never mentioned it.

RB : Bryan Sierra a fait savoir que ces fonds (36.8 millions de dollars) ne seront disponibles qu’à l’épuisement de toutes les voies de recours en appel. Mais a admis que 3 millions de dollars ont été déjà collectés du trafiquant Serge Edouard. Mais aucune information n’a été fournie aux avocats représentant Haïti.
Ne pensez-vous pas que ce soit du dilatoire ?

LK : Oui. Bryant Sierra a travaillé pour le Département de Justice. Il est clair que le Département de Justice des Etats-Unis a eu un agenda politique. La protection d’une compagnie gérée par des Républicains est prioritaire.

Translation: Yes, it’s clear that the US Justice Department has had a political agenda, and protecting a Republican-run company would be high on its list.

RB : Dans le même article vous avez mentionné le fait qu’en 6 mois 302,588 dollars ont été versés au groupe d’Aristide. Mais qu’à travers d’autres transactions 19 millions de dollars ont été envoyés aux Etats-Unis par Aristide et son groupe.
Pouvez-vous être un peu plus spécifique ?

LK : Les pots-de-vin d'IDT n'étaient pas les seules sources de fonds. Les investigateurs haïtiens travaillant après le départ d'Aristide, ont trouvé des copies de cheques tirés sur son compte de gouvernement payés à des bénéficiaires soupçonneux.

Translation: The kickbacks from IDT were not the only source of funds. Haitian investigators working after Aristide’s departure found copies of checks drawn on his government account that were paid to suspicious beneficiaries.

RB : Ira Kurzban l’avocat d’Aristide a accusé cette poursuite judiciaire contre son client d’être un acte politique au lieu d’une action légale. Cette poursuite judiciaire n’est basée que sur le rapport de l’UCREF et de la CEA.
Vous avez lu, je suppose ces rapports. Quelle est votre opinion des insinuations de Ira Kurzban concernant ces rapports ?

LK : Je pense que l’évidence soit très persuasive. La corruption d’Aristide est documentée par : des dossiers d’incorporation, des copies de chèques de banque, des documents de transfère bancaire, des factures, des rapports de paiement de compagnie, et de témoignage assermenté.
J’ai également des documents, par exemple, qui prouvent que Kurzban ait reçu plus de $10 millions du gouvernement d’Aristide, et de la TELECO d’Haïti.

Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles Adrian Corr, qui était le chef de Mount Salem aux îles Turks & Caicos, voudrait maintenant se distancer de sa connection avec la TeleCo d’Haïti et son rôle, siphonnant les profits de l’argent payé par IDT et peut-être d'autres compagnies. Vous savez que Kurzban a dit qu’Adrian Corr n’a rien à voir avec ces problèmes. Mais le nom d'Adrian Corr figure sur le contrat de la Teleco d’Haïti qu'il a expédié de son bureau aux îles Turks & Caicos. M. Corr est ainsi au courent d'une affaire tripartite entre l’IDT, la Teleco et le Mount Salem.

-M. Corr n’était-il pas au courant de l'histoire de la corruption en Haïti?
-Le ministère de la justice des Etats-Unis a mis en exergue l’histoire de la corruption en Haïti dans un guide pour les profanes le FCPA (Loi sur les pratiques de corruption étrangère).

M. Corr traitait d’affaires en violation de l’ordonnance concernant les compagnies aux T&C de 1981, qui exige que la plupart des opérations de telles compagnies soient conduites en dehors du T&C. Le T&C accepte les dépôts anonymes de fonds, mais pas une plateforme pour la fraude. M. Corr opérait Mount Salem aux îles T&C comme centre de réception des fonds collectés non seulement pour l’IDT, mais aussi pour Skyytel du Canada.
-M. Corr ou M. Kurzban peuvent-il présenter des informations concernant les opérations externes du cabinet d’avocat de M. Corr, Mount Salem, situé aux T&C ?
-S'il n'y en a aucune, la protection de secret de Mount Salem est jetée au rancart en vertu de la loi de T&C.
-Pourquoi une compagnie de téléphone propriété de l’Etat d’Haïti a besoin d’une compagnie écran d’outre-mer exempte d’impôt pour collecter son argent ?
-Pourquoi est-ce qu'un organisme gouvernemental a besoin d'un abri fiscal ?
-Pourquoi la TeleCo d’Haïti a-t-elle besoin d'un tiers pour collecter des tarifs déjà nettement réduits accordés à IDT ?
-Pourquoi la TeleCo d’Haïti consent-elle ces commissions énormes que Mount Salem prélevait ?
-Pourquoi paye-t-elle une commission ?
-Pourquoi la TeleCo concéderait-elle un tiers de ses devises étrangères dont elle a tant besoin à Mount Salem ?
-Trois centimes représentent 34% du tarif de 8.75 centimes par minute.
-Commissions exceptionnellement élevées, un point de suspicion pour le Département de Justice.
-Pourquoi les dossiers de la Teleco d’Haïti présentent-ils le Mount Salem comme une compagnie de télécommunication payant à Haïti 6 centimes par minute ?
-Selon les dossiers internes de la TeleCo d’Haïti le Mount Salem était une compagnie de téléphone !
-M. Corr ne prétend-il pas représenter le Mount Salem comme une compagnie de téléphone?
-Le procès intenté par le gouvernement d’Haïti en 2005 indique qu’après les activités d'IDT aient été terminées, M. Corr en août 2004 a écrit à la TeleCo pour l’informer que le Mount Salem était une compagnie de télécommunications essayant d'épandre ses opérations.
-Ceci est-il conforme à l’ordonnance concernant les compagnies aux T&C dont les opérations doivent avoir lieu principalement en dehors des limites des îles T&C.
-Est-ce que les contrats d’Haïti avec d'autres entrepreneurs, passés ou présents, requièrent paiements à une tierce compagnie écran d’outre-mer exempt d’impôt ?
-Si tout était correct, pourquoi IDT prendrait-il de telles précautions pour maintenir le contrat secret ?
-Le manque de transparence dans les dépenses et la tenue des livres, sont des points de suspicion pour le Département de justice.
-Qu’est que M. Corr représente ?
-Quelles sont les qualifications de Mount Salem ?
-Un point de suspicion pour le Département de justice, les précautions pour s’assurer que l’on ait établi un rapport d'affaires avec un associé et un représentant honorables et qualifiés.
-Il y a également le nombre et la réputation de la clientèle.
-Qui sont leurs clients ?
-Il y a-t-il quelqu’un à Mount Salem qui a une relation ou des contacts avec Aristide ?
-Un autre point de suspicion pour le Département de Justice, est-ce que personne dans la compagnie n’a aucun lien personnel ou professionnel avec le gouvernement. ?
-Est-ce que l'associé ou le représentant de l’association a été recommandé par un fonctionnaire comme client potentiel du gouvernement ?
-Est-ce que quelqu'un à la TeleCo d’Haïti a recommandé Mount Salem ?

Ce sont des questions très très importantes, très intéressantes. Moi j’aimerais bien avoir les réponses de monsieur Kurzban.

Translation: I think its evidence is very persuasive. Aristide’s corruption is documented by incorporation papers, copies of bank checks, bank transfer documents, invoices, company payment statements, and sworn testimony.
I also have documents, by the way, that show that Kurzban was paid more than $10 million by the Aristide government, including by Haiti TeleCo.

There are many reasons why Adrian Corr, who was the chief de Mount Salem in Turks & Caicos Island, would now like to distance himself from his connection with TeleCo Haiti and his role in siphoning off profits from monies paid by IDT and perhaps other companies. You know that Kurzban said that Adrian Corr has noting to do with these problems. But Adrian Corr's name is on the Teleco Haiti contract which he mailed from his office in the Turks & Caicos. Mr. Corr thus knew of a three way deal between IDT, Teleco and Mont Salem.
-Does Mr. Corr not understand the corruption history of Haiti?
-The US Department of Justice red-flags a history of corruption in Haiti in a laypersons guide to the FCPA (Foreign Corrupt Practices Act).

Mr. Corr was transacting business in violation of the T&C companies’ ordinance of 1981, which requires most of such companies' operations to be conducted outside the T&C. The T&C is supposed to be a no-questions- asked repository for funds, not the platform for the fraud. Mr. Corr was operating Mont Salem in the T&C as the center of gravity for collection of all monies not only for the deal with IDT, but with Skyytel, Canada.
-Can Mr. Corr or Mr. Kurzban supply information of any operations of Mont Salem outside Corrs' law firm of the T&C?
-If there are none, Mont Salem's secrecy protection is pierced under T&C law.

-Why does a Haiti government-owned and operated phone company need a tax-exempt offshore shell company to collect its money?
-Why does a government agency need a tax shelter?
-Why does TeleCo Haiti need a third party to collect to already dramatically reduced bargain basement rates given to IDT?
-Why would TeleCo Haiti agree to the huge commission that Mont Salem was extracting?
-Why are they paying a commission?
-Why would TeleCo give up a third of its sorely needed foreign currency to Mont Salem?
-Three cents is 34% of 8.75. The DOJ red flags "unusually high commissions. "
-Why do Teleco Haiti's records reflect Mont Salem as a carrier paying Haiti 6 cents a minute?
-According to TeleCo Haiti's internal records, Mont Salem was a phone company!
-Did Mr. Corr pretend to represent Mont Salem as a phone company?
-The lawsuit filed by the Haiti government in 2005 says that after IDT was cut off, Corr Aug 10, 2004 wrote TeleCo saying that Mont Salem was a communications carrier trying to expand its operations.
-This does not comport with T&C company rules for operation mainly outside the limits of the T&C.
-Do other Haiti contracts with other contractors, past or present, call for payments to a third party offshore tax haven?
-If everything was okay with the deal, why did IDT go through such lengths to hide it?
-The DOJ specifically red-flags lack of transparency in expenses and accounting records.
-Where was Mr. Corr's due diligence?
-What were Mont Salem's qualifications?
-The DOJ red-flags precautions to ensure you have formed a business relationship with a reputable and qualified partner and representative.
-It also red flags the number and reputations of the client's clientele.
-Who are their clients?
Does anyone with Mont Salem have any connections with Aristide?
-The DOJ red-flags whether the people in a company have any personal or professional ties to the government and whether the joint venture partner or representative has been recommended by an official of the potential government customer?
-Did someone in TeleCo Haiti recommend Mont Salem?

These questions are very very important and very interesting. Me, I would like to have Mr. Kurzban’s answers.

RB : Dans votre article du 18 septembre 2006 vous êtes allé un peu plus loin. Vous n’avez pas mâché vos mots. Vous avez accusé Alice Fisher d’être en train de bloquer l’utilisation des fonds saisis des trafiquants de drogue.
Qu’est-ce qui vous a porté à formuler cette accusation directe ?

LK : Comme personne de haut rang, elle avait l’autorité pour décider de l’utilisation de l'argent. Selon Bryan Sierra du Département de Justice, parce qu’elle a travaillé pour le cabinet d’avocat d’IDT, elle s’est « récusée » elle-même, en raison de ses liens antérieurs avec le cas. Franchement, en raison de ce que nous connaissons de la politisation du Département de Justice sous Bush, je n’y crois pas.

Translation: She had the authority to decide on the use of the money. According to Bryan Sierra of the Justice Department, she “recused” herself because of her previous connection to the case when she worked for IDT’s law firm. Frankly, in view of what we know about the politicized Bush Justice Department, I don’t believe that.

RB : Dans le même article vous avez accusé nommément, Mary Lee Warren assistante adjoint du Procureur général, d’agir au profit de l’ancien patron d’Alice Fisher. Celle-ci a été appointée le 31 août 2005, sans approbation du Sénat.
Pouvez-vous élaborer un peu plus sur ces personnages et leur rôle dans l’affaire IDT - TELECO ?

LK : Alice Fisher étant le mandataire d’IDT a écrit un papier de « recherche » qui a déterminé qu’IDT n’avait fait rien mal. Elle (ou Mary Lee Warren, si Fisher s’est récusée réellement) a évidemment refusé de poursuivre IDT qui clairement a violé les deux dispositions d’anti-corruption de la Loi contre la pratique de la corruption à l’étranger et des mesures prévues par la Loi Sarbanes-Oxley concernant les dossiers, les livres et documents comptables.
Les violations de FCPA peuvent avoir comme sentence, la prison jusqu'à 5 ans pour un individu avec une amende de $100.000, et pour une compagnie une amende de $2 millions. La violation de Sarbanes-Oxley peut avoir une sentence de 20 ans de prison et des amendes allant jusqu'à $5 millions pour un individu. Les amendes peuvent aller jusqu’à $25 millions pour une compagnie.

Translation: Alice Fisher was IDT’s attorney and wrote an « investigation » paper that determined that IDT hadn’t done anything wrong. She (or Mary Lee Warren, if Fisher actually recused herself) obviously declined to prosecute IDT which clearly has violated both the anti-bribery provisions of the Foreign Corrupt Practices Act and the books and records provision of the Sarbanes-Oxley Act.
FCPA violations can lead to prison of up to 5 years for an individual and a fine of $100,000, and for a company a fine of $2 million. Violation of Sarbanes-Oxley can lead to a sentence of 20 years in prison for an individual and fines of up to $5 million, plus fines of up to $25 million for a company.

RB : Le terme « International settlement policy (ISP) » revient constamment dans vos articles. C’est sur la base du ISP que les accusations de fraude sont portées contre IDT et Aristide.
Pouvez-vous nous expliquer ce que c’est ?

LK : Politique internationale de tarifs (effective pour Haïti jusqu'au novembre 2004) réclame les mêmes meilleurs tarifes pour toutes les compagnies de télécommunication des Etats-Unis. Le but était d’assurer « l’équité concurrentielle » et d’empêcher que les grosses compagnies dominant le marché international d’augmenter leur influence au détriment des autres compagnies et des consommateurs aux Etats-Unis.

Translation: International Settlements Policy (in effect for Haiti till November 2004) called for the same best rates for all U.S. carriers. The goal was to ensure “a competitive playing field” and prevent dominant carriers on the foreign end of a U.S.-international route from leveraging their market power to the detriment of U.S. carriers and consumers.

RB : Il y a d’autres Compagnies américaines et canadiennes telles que, Fusion Telecomunications, Skyytel (Montréal), Cinergy (Miami) et IPIP/Terra (Miami) qui ont reçu des tarifs préférentiels en violation du ISP.
Il y a-t-il un recours en justice contre eux ?

LK : Naturellement, le Département de la justice et la SEC devraient les investiguer et porter des charges contre eux, si l’évidence indique un crime. Je ne suis pas informée d’aucune investigation en cours.

Translation: Of course, the US Justice Department and SEC should be investigating them and bringing charges if the evidence indicates a crime. I do not know of any investigations underway.

RB : Vous avez trouvez dans vos recherches que la compagnie Mount Salem a été fondé en juin 2000 avec un capital de seulement $5,000. Une compagnie organisée typiquement pour le blanchiment d’argent, au lieu d’être une compagnie réelle organisée pour faire du commerce.
Formée en 2000, les transactions avec la IDT n’ont commencé qu’en 2003. Entre-temps qu’elles étaient les activités de cette compagnie ?

LK : Très probablement le dit propriétaire, Aristide, l’a utilisé pour recevoir d’autres pots-de-vin. Nous savons que la Fusion, une compagnie de télécommunication à influence démocrate dans son conseil de direction, avait eu un contrat avec la TeleCo avant celui d’IDT. La Fusion se bat pour maintenir ce contrat confidentiel, et la FCC n’a pas jusqu’ici décidé qu’il doit être ouvert.

Translation: Most likely the owner, said to be Aristide, used it to collect other kickbacks. We know that Fusion, a company with influential Democrats on its board, had a contract with TeleCo before IDT’s. Fusion is fighting to keep that contract confidential, and the FCC has so far not ruled that it must be opened.

RB : Colin Povall a révélé que la compagnie Skyytel de Montréal payait 9 centimes par minute à Mount Salem, pour un total de 872,371 dollars, alors que la TELECO ne recevait que 6 centimes par minute. Le président de Skyytel dit n’avoir rencontré qu’un seul Haïtien, Fred Beliard. C’est lui qui a signé le contrat.
Est-ce que Fred Beliard est accusé de fraude ?

LK : Povall m’a indiqué que le nom d’Adrian Corr, un avocat des îles Turks & Caicos qui a géré Mount Salem, était sur le contrat. Il n'a pas dit si Fred Beliard l’avait signé également. Cependant Beliard a été accusé par le procès intenté par le gouvernement.

Translation: Povall told me that the name of Adrian Corr, a Turks & Caicos lawyer who ran Mount Salem, was on the contract. He didn’t say if Fred Beliard also signed it. However, Beliard is accused by the Haiti government suit.

RB : L’assignation du gouvernement haïtien déposé par-devant les tribunaux de la Floride le 2 novembre 2005 implique quelques Haïtiens.
Pouvez-vous nous dire, qui sont-ils ?

LK : Le procès de la Teleco du de gouvernement haïtien a inculpé ces personnes :

-L'ancien Président Jean-Bertrand Aristide.
-Faubert Gustave, ministre de l'économie et des finances 2001-2004.
-Rodnée Deschineau, directeur général du Banque Populaire Haïtienne propriété de l'Etat de 2001-2004.
-Lesly Lavelanet, le beau-frère de l'épouse d'Aristide, Mildred Trouillot Aristide.
-Fred Beliard.
-Alphone Inevil, le beau-frère d’Aristide, directeur de la planification à la Teleco de 1997 à 2002, puis directeur général jusqu’en 2004.
-Jean René Duperval, directeur pour des affaires internationales pour la Teleco de 2003 à 2004.
-Et Adrian Corr, un mandataire avec le cabinet d’avocat de Miller, de Simons et d'O' Sullivan aux Îles Turks & Caicos.

Translation: The Haitian government-Teleco lawsuit charged these people:

-Former President Jean-Bertrand Aristide.
-Faubert Gustave, minister of the Economy and Finance 2001-4.
-Rodnée Deschineau, general manager of the government-owned Banque Populaire Haïtienne from 2001-4.
-Lesly Lavelanet, the brother-in-law of Aristide’s wife, Mildred Trouillot Aristide.
-Fred Beliard.
-Alphone Inevil, Aristide’s brother-in-law, Director of Planning at Teleco from 1997 to 2002, then Director General to 2004.
-Jean Rene Duperval, Director for International Affairs for Teleco from 2003 to 2004.
-And Adrian Corr, an attorney with the law firm of Miller, Simons and O’Sullivan in the Turks and Caicos Islands.

RB : Vous avez dit que le gouvernement des Etats-Unis est impliqué de deux façons dans le cas d’Aristide :
-Les pots-de-vin versés par des compagnies américaines à des comptes privés au lieu d’être payés au gouvernement haïtien.
-Les transfères de fortes sommes par des banques américaines à des compagnies bidon situées aux Etats-Unis, en Haïti et dans d’autres pays.
A quoi devons-nous nous attendre de la part du gouvernement des Etats-Unis dans la poursuite de ces dossiers contre Aristide et ses complices ?

LK : Je ne pense pas que l’implication du gouvernement des Etats-Unis sera d’aucun effet. Il n'a pas fait de la poursuite de l’utilisation des compagnies d’outre- mer et de celle de la corruption internationale, une issue. Il pourrait mettre fin au système d’outre-mer, mais ne l’a pas fait. Il est même moins enclin à poursuivre les banques des Etats-Unis qui font beaucoup d'argent en transférant des fonds illicites à travers le système d’outre-mer. Ce sont les grandes banques qui exploitent le système d’outre-mer, parce qu'ils font des commissions énormes en cachant la corruption et l’évasion d’impôts pour leurs clients très riches.

Translation: I don’t think the present US government will do anything. It has not made an issue of going after the use of offshore companies and accounts for international corruption. It could shut down the offshore system, but does not. It is even less likely to go after US banks who make a great deal of money by transferring illicit funds through the offshore system. It is the big banks who run the offshore system, because they make very large commissions by hiding the corruption and tax evading money of their very rich clients.

RB : Pouvez-vous nous dire quelques mots à propos de l’ordre de transfère des fonds des appels téléphoniques internationaux à un compte numéroté au Panama donné par Aristide à AT&T pendant qu’il était en exile ?
Ces fonds ont été utilisés à quelle fin ?
Est-ce que ce n’est pas la même tendance qui a continué ?

LK : Le cas d’AT&T a été rapporté par un autre journaliste. Naturellement, ce serait le même type d'opération, dans le même but - de siphonner des fonds du trésor du gouvernement d’Haïti.

Translation: The AT&T case was reported by another journalist. Of course, it would be the same sort of operation with the same purpose – to siphon funds from the Haiti government.

RB : Il était évident, que l’assignation déposée par-devant les tribunaux de la Floride, était pour la récupération de fonds de l’Etat haïtien dilapidés par Aristide et ses associés. Il est aussi évident que Préval 1er premier ministre du gouvernement d’Aristide et 2e chef d’état du régime lavalas, ne pouvait pas poursuivre en justice son partenaire et tuteur politique.
Pensez-vous que, ne pouvant pas partager les fonds saisis des trafiquants de drogue, il aurait dû faire un arrangement avec ses avocats pour leur payer un pourcentage du montant collecté ?

LK : Oui, il est commun pour des avocats de travailler sous ces conditions. Ce qui signifie, qu’ils sont payés seulement s'ils gagnent ou font un arrangent. Les honoraires sont généralement un pourcentage de l'argent gagné, mais peuvent être en partie des honoraires pour le travail fourni et en partie un pourcentage de l’argent collecté.

Translation: Yes, it is common for lawyers to work on contingency, which means they are paid only if they win or settle. The fee is generally a percentage of the money won, but may be partly a fee for time worked and partly a percentage.

RB : Vous avez mentionné le fait qu’il y a un temps limité pour poursuivre ces dossiers.
Quelle est la limite établie pour ces cas de corruption ?

LK : Le statut de limitation est de 4 ans pour RICO cas civil, et de 5 ans pour RICO cas criminel.

La loi RICO se lit comme suit :

V. CONSPIRATION POUR VIOLER RICO - SECTION 1962 (d)

Un cas de RICO est vaste mais un cas de conspiration de RICO est encore plus vaste. N'importe qui, qui accepte ou conspire à poursuivre le même objectif criminel peut être jugé responsable d'une violation de RICO. « Si les conspirateurs ont un plan qui porte quelques conspirateurs à commettre le crime et d'autres à fournir l'appui, les supporteurs sont aussi coupables que les malfaiteurs. » Un conspirateur doit simplement avoir l’intention de faire avancer un effort que, s’il s’accompli, satisferait tous les éléments d'un cas civile de RICO.

Translation: The statute of limitations is 4 years for civil RICO and 5 years for Criminal RICO.

The RICO is as follow:

V. CONSPIRACIES TO VIOLATE RICO - SECTION 1962(d)

A RICO claim is broad but a RICO conspiracy claim is even broader. Anyone who agrees or conspires to pursue the same criminal objective can be held liable for a RICO violation. "If conspirators have a plan which calls for some conspirators to perpetrate the crime and others to provide support, the supporters are as guilty as the perpetrators. " A conspirator must simply intend to further an endeavor which, if completed, would satisfy all elements of a civil RICO claim.

RB : Haïti étant le pays le plus pauvre de l’hémisphère, qui vient de subir récemment des émeutes de la faim. Le 1er septembre ce sera la rentrée des classes. Ce peuple à bout de souffle et aux abois ne sait à quel saint se vouer.
Ne pensez-vous pas que Préval aurait dû être un peu plus imaginatif pour poursuivre ce dossier de corruption contre Aristide et ses complices ?

LK : Bien, naturellement. Il possède les évidences. Pourquoi a-t-il décommandé le procès de TeleCo quand sur une base conditionnelle avec ses avocats, il pourrait l’accomplir gratuitement ? Ça vous incite à penser qu’il protège Aristide.

Translation: Well, of course. He has the evidence. Why did he cancel the TeleCo lawsuit when on a contingency basis he could have done it for free? It makes you think he is protecting Aristide.

RB : Ne pensez-vous pas que Préval fait montre de trop de complaisance envers Aristide en abandonnant ce dossier, alors qu’il se dit être contre la corruption ?

LK : Oui, parce que voici un cas où il y a de très fortes preuves, des évidences documentées. Qui sont souvent difficiles d'obtenir. Il y a un contrat de la TeleCo. Il y a des cheques payés. J’estime que d'autres agences pourraient également avoir des évidences de pots-de-vin et de corruption. Ça a tout l’air que Préval protège Aristide.

Translation: Yes, because here is a case where there is very strong documentary evidence. That is often hard to obtain. There’s a TeleCo contract. There are canceled checks. I suspect that other agencies might also have evidence of kickbacks and corruption. It does appear that Preval is protecting Aristide.

RB : Avez-vous un autre article que vous êtes en train de préparer sur ce sujet ? Il parait que ce soit un sujet que vous possédez.

LK : Je continue à faire des recherches. Quand j’aurai terminé mes recherches, je ferai publier mon article. Mais avant d’avoir terminé mes recherches, je ne veux pas en parler.

Translation: I am doing some research now. When I will terminate my research, I will publish my article. I do not wish to talk about this subject, before I finish my research.

RB : Quels sont vos commentaires sur la situation IDT – TELECO ? Quelle direction prendra-t-elle ?

LK : Je crois que quand on aura un changement de gouvernement et un changement de chefs du Département de Justice, que les preuves du cas de Michael Jewett vont montrer qu’il y avait ces arrangements criminels entre IDT et le gouvernement d’Aristide. Et tout le monde saura la vérité. Il y a beaucoup de documents qui pour le moment ne sont pas rendus public. Les avocats reçoivent la documentation, mais ne peuvent pas les publier. C’est la loi des tribunaux. A un certain moment tout le monde verra toute la documentation.

Translation: I believe, when a change of government and the officials of the DOJ will occur, that the proofs from Michael Jewett’s lawsuit will show that there were these criminal arrangements between IDT and the Aristide’s government. Then everybody will know the truth. There are many documents for the moment that are not public. The lawyers cannot publish the documents they receive. This is the law. It will happen that, everybody will see all the documentation.

RB : Il est évident qu’Aristide a violé la loi du ISP alors qu’Haïti faisait partie de cet accord. Il a violé les principes d’équité dans le domaine des tarifs de télécommunication, que préconise cette loi.
Est-ce que les Etats-Unis ne peuvent pas intenter un procès contre ceux qui on conspiré pour violer la loi ISP dans le cas d’IDT ?

LK : S’il y a violation de la ISP, c’est la IDT qui l’a violé. Si Aristide a violé une loi, c’est celle d’Haïti. La loi ISP c’est pour les compagnies de télécommunication des Etats-Unis. Ce sont des lois contre la corruption, mais qui ne concernent que ceux qui vivent aux Etats-Unis. Je ne sais pas si ça peut affecter des Haïtiens s’ils ne vivent pas aux Etats-Unis. Comme je ne suis pas avocate, je ne sais pas s’il y a d’autres points de vue sur l’application de ces lois. Je ne sais pas ce que les Etats-Unis peuvent faire. Bien sûr je crois qu’Haïti a des lois contre la corruption. Ce que les Etats-Unis peuvent faire c’est de mettre à la disposition d’Haïti tous les documents qu’ils peuvent obtenir pour démontrer aux Américains et aux Haïtiens, ce qui est arrivé.

Translation: If there is a violation of the ISP, it is the IDT who violated it. If Aristide has violated a law, it is the Haiti’s law. The ISP law is for The US telecommunication companies. I don’t know if this affects Haitians living outside of the US. I am not a lawyer, I don’t know, if there is another point of view concerning the application of this law. I don’t know what the US can do. Of course, I believe Haiti has some laws against corruption. What the US can do, is to make available to Haiti all the documents it can gather, to demonstrate to the American and the Haitian, what has happen.

RB : Si nous prenons en considération la loi RICO qui dit clairement : « Si les conspirateurs ont un plan qui porte quelques conspirateurs à commettre le crime et d'autres à fournir l'appui, les supporteurs sont aussi coupables que les malfaiteurs. »

LK : Oui, Je ne suis pas avocate. Je ne sais pas si les Etats-Unis peuvent accuser quelqu’un qui vit hors de son territoire et qui a commis un crime contre la RICO. RICO est une loi qui ne concerne que les Etats-Unis. Je ne sais pas si on peut accuser quelqu’un qui a commis un crime contre la loi RICO en dehors du territoire des Etats-Unis. Il y a une limite de juridiction. Il y en a qui sont complices de ce crime commis en Haïti, mais qui vivent maintenant en Floride aux Etats-Unis. Peut-on accuser ces gens maintenant ? Il faudrait consulter un avocat. Mais il y a la cour de l’opinion publique. Si on a la documentation montrant très clairement ce qui est arrivé. C’est la responsabilité des Haïtiens d’inciter leur système de justice à poursuivre les gens qui ont obtenu des pots-de-vin, même s’il est un président. Ils ont corrompu le système.

Translation: Yes, I am not a lawyer. I don’t know if the US can accuse someone living outside of its territory, and has violated the RICO. The RICO concerns only the US. I don’t know if someone that violated the RICO Act outside of the US can be accused. There is a limit of jurisdiction. There are those who are accomplice of crimes committed in Haiti, but are living now in the US. Can they accuse them now? We should consult a lawyer. But there is the court of public opinion. If there is the documentation showing very clearly what has happen. This is the Haitians’ responsibility to incite their system of justice to prosecute the people that receive the kickbacks, even if he is a president. They have corrupted the system.

RB : Vous avez mentionné aussi dans un de vos articles, qu’il y a parmi ceux qui ont participé à la TELECO comme complices dans l’affaire d’IDT, qui vivent aux Etats-Unis, à Massachusetts, en Floride, Est-il possible maintenant de les poursuivre, a partir de la loi RICO. Je ne crois pas que ce soit un emploi rétroactif de cette loi. Elle existait avant que le crime soit commis.

LK : Oui, cela dépend du lieu où le crime a été commis. N’étant pas avocate je ne peux pas vous donner une réponse légale. Il faudra consulter un avocat. Il y a des tribunaux internationaux. Je ne sais pas si c’est de leurs juridictions.

Translation: Yes, it depends on where the crime was committed. Not being a lawyer I cannot give you a legal answer. It is necessary to consult a lawyer. There are the international courts. I don’t know if it is their jurisdiction.

RB : Il y a-t-il d’autres pays qui sont impliqués dans ce genre d’activités comme Haïti ?

LK : Il y a d’autres pays où malheureusement des chefs d’état reçoivent des pots-de-vin. Il y en a beaucoup. C’est une des raisons de l’existence des paradis fiscaux. Il y a des endroits comme les îles Turks & Caicos qui aident à cacher l’argent des trafiquants de drogue, des officiels corrompus, des gens qui ne payent pas les impôts, des compagnie comme ENRON et d’autres. C’est une question très importante pas seulement pour Haïti, mais aussi pour d’autres pays qui souffrent à cause des paradis fiscaux.

Translation: There are other countries where unfortunately some chiefs of state are receiving kickback. There are many. It is the raisons for the existence of the fiscal paradises. There are places like the Turks & Caicos island who help to hide the money of the drug, of corrupt officials, people who do not want to pay taxes, companies like ENRON and others. This is a very important question not only for Haiti, but also for other countries who suffer because of the fiscal paradises.

RB : Pendant les dix ans que vous avez investigué ce genre de fraude, quelle a été le plus spectaculaire ?

LK : A chaque fois que l’on découvre une histoire, elle est toujours spectaculaire. L’histoire d’Haïti est très intéressante. Elle comporte un contrat officiel entre une entreprise gouvernementale et une compagnie privé étrangère. Ceci est inhabituel, peut être unique. Pour moi c’est incroyable que le contrat stipule les relations et la nature des transactions. J’ai publié ce contrat sur mon site. Tout le monde peut constater, où il est stipulé que l’argent sera versé à un compte Mount Salem aux îles Turks & Caicos. Pourquoi une entreprise d’Etat doit-il recevoir des versements dans un compte nommé Mount Salem ? C’est incroyable. N’y a-t-il pas de banque haïtienne en Haïti ? C’est incroyable, parce qu’ordinairement on ne mentionne, ni ne stipule la preuve de fraude dans le contrat. C’est pour cela que la IDT ne voulait pas rendre le contrat public, comme la loi l’exige. C’est très intéressant. Tous les Haïtiens peuvent constater pour eux-mêmes les preuves que l’argent était officiellement versé à un paradis fiscal.

Translation: Each time someone discovers a story, it is spectacular. The Haitian story is interesting. It has an official contract between a government enterprise and a foreign private company. This is unusual, may be unique. To me, it is incredible that the contract stipulate the relations and the nature of the transactions. I have published the contract on my site. Everybody can verify where it is stipulated that money will be paid to the Mount Salem account at the Turks & Caicos island. Why a state enterprise has to receive payment through an account named Mount Salem? It is incredible! Is there any Haitian bank in Haiti? It is incredible, because usually, someone does not mention nor stipulate the proof of fraud in the contract. It is why IDT did not want to make the contract public, like the law requires. It is very interesting. All Haitians can verify for themselves the proof that money was officially paid to a fiscal paradise.

RB : Est-ce que vous pensez que ce soit par arrogance ou par ignorance qu’ils ont officialisés la fraude en l’inscrivant dans les clauses du contrat ?

LK : C’est de la stupidité ! D’habitude les contrats ne sont pas rédigés comme ça. On n’inscrit pas ouvertement la fraude dans le contrat. C’est de la stupidité !

Translation: It is stupidity! Usually the contracts are not written that way. Someone does not stipulate the fraud openly in a contract. It is stupidity!

RB : Vous pensez que le cas d’Haïti ait été le plus spectaculaire ?

LK : Pour moi, c’est un cas très intéressant, mais il y en a d’autres. Les Russes ont volé beaucoup plus d’argents. La Banque Centrale avait un compte dans les îles britanniques. C’était sous le régime communiste soviétique. C’était pour voler l’argent du pays. Pour moi, c’était aussi incroyable. Le gouvernement n’a pas réagi ayant reçu cette information. On doit abolir le système des paradis fiscaux. C’est un système qui appauvrit les peuples en encourageant le vol des coffres de l’Etat, particulièrement des pays en voie de développement.

Translation: To me, it is a very interesting case, but there are others. The Russians had stolen a lot more money. The Central Bank had an account in the British islands. It was under the communist regime. It was to steal money from the country. To me, it was as much incredible. Having this information the government did not react. They have to abolish the fiscal paradise system. It is a system that impoverishes the people encouraging the embezzlement of the coffer of the state, particularly the developing countries.

RB : Vous n’avez pas encore découvert un autre complot de détournement de fonds en Haïti ?

LK: Il y a le contrat de Fusion. Fusion est en train de se battre pour empêcher à FCC de publier son contrat. Tous les contrats doivent être publiés. C’est la loi. C’est incroyable que FCC n’a pas publié ce contrat jusqu'à présent. Je crois que si on publie ce contrat on trouvera la même chose. Qu’on versait l’argent à Mount Salem. Il se peut que ce contrat soit terminé après le départ d’Aristide. Il faut qu’on demande à la TELECO si elle avait des contrats avec d’autres compagnies de télécommunication. Haïti doit avoir une copie de chaque contrat dans ses archives. On doit exiger de la TELECO de rendre public ses contrats. Faire disparaître ces contrats avant pendant et après Aristide, est aussi un crime. Ce serait très intéressant pour des journalistes haïtiens d’investiguer ça.

Translation: There is the Fusion’s contract. Fusion is fitting to prevent the FCC from publishing its contract. All contracts have to be published. That is the law. It is incredible that the FCC did not publish this contract yet. I believe if they publish this contract they will find the same thing. That money was paid to Mount Salem. It is possible that this contract was terminated after the Aristide’s departure. One has to ask TELECO if it had contracts with other telecommunication companies. Haiti has to have a copy of each contract in its archives. One has to require from TELECO that it publishes its contracts. To make those contracts disappear before, during and after Aristide is also a crime. It would be interesting for Haitians journalists to investigate that.

RB : Le fait que le nom de Beliar ait été mentionné dans le procès intenté par le gouvernement haïtien contre certain particulier, dont Beliar qui représente la Fusion. Peut être qu’on a mis fin au contrat de la Fusion.

LK : Beliar a été mentionné aussi pour le contrat de SKYYTEL à Montréal. Quand j’ai parlé à Poval de SKYYTEL son nom a été mentionné. C’est lui qui a signé le contrat de SKYYTEL. C’est à Beliar que Poval le chef de SKYYTEL a parlé. Je crois que le frère de Beliar habite le Canada. C’est lui qui a fait l’arrangement. On peut continuer à investiguer ces choses. Pour moi, la chose importante ce serait d’obtenir les contrats entre Haïti et les Etats-Unis, et peut être avec d’autres pays. Parce qu’il existe beaucoup d’Haïtiens qui vivent dans d’autres pays. Il faudra demander les contrats de TELECO avec les compagnies de télécommunication de ces pays, pour étudier ces contrats et déterminer, s’il n’y a pas eu de détournement de fonds envoyé à des comptes de compagnie écran aux pays de paradis fiscaux. C’est un travail que doit entreprendre les journalistes haïtiens.

Translation: Beliar was mentioned as well concerning the SKYYTE’s contract from Montreal. When I spoke to Poval of SKYYTEL his name was mentioned. This is he who had signed the SKYYTEL’s contract. It is to Beliar that Poval has spoken. I believe Beliar’s brother leaves in Canada. He was the one who made the arrangement. One should continue to investigate those things. To me, the important thing should be to obtain the contracts between Haiti, the US and may be with other countries, because there are a lot of Haitians living in other countries. One must ask for the TELECO’s contracts with telecommunication companies from those countries, to study them, to determine, if it has not been embezzlement sent to offshore companies’ accounts in the fiscal paradises. This is a job for the Haitian journalists.

RB : Vos investigations se concentrent- elles exclusivement sur les compagnies de télécommunication ? Ou investiguez- vous d’autres types de transactions frauduleuses ?

LK : Je fais toutes sortes d’investigations qui impliquent les paradis fiscaux. Les arrangements avec les gouvernements où il y a des pots-de-vin, des problèmes de trafiquants de drogue et d’armes, l’emploi des paradis fiscaux pour cacher les comptes des clients qui ne veulent pas payer d’impôts. Ceux qui veulent cacher leur argent, s’il y a un jugement contre eux. Il y a toutes sortes d’abus des paradis fiscaux. C’est le thème de mes recherches.

Translation: I do all kinds of investigations which implicate the fiscal paradises. The arrangement with the governments where there are kickbacks, problems of traffics of drug and arms, the use of fiscal paradises to hide accounts of clients who do not want to pay taxes. Those who want to hide their money, if there is a judgment against them. There are all kinds of abuse of the fiscal paradises. This is the theme of my research.

RB : Dans ce domaine avez-vous coopéré avec l’UCREF en Haïti ?

LK : J’ai lu le rapport. C’est l’UCREF qui m’a aidé avec des documents. Je n’avais pas de document à lui donner.

Translation: I have read the report. It was UCREF who had help me with some documents. I did not have any to give them.

RB : Il y a aussi le rapport de la CEA ?

LK : Oui, j’ai lu ce rapport. C’est un rapport intéressant. Je l’ai publié sur mon site, qui est en mon nom, ainsi que le contrat et beaucoup d’autres documents de Kurzban qui montrent comment il a été payé par le gouvernement d’Aristide environ 10 millions de dollars. Je peux, peut être, aider des investigateurs avec ces documents.

Translation: Yes, I have read this report. It is an interesting report. I have publish it on my site, which is on my name, as well as the contract and many other documents from Kurzban which show how he was paid by the Aristide’s government about $10 millions. I can help some investigators with some documents.

RB : Je vous remercie pour votre très brillante participation à notre émission. J’espère pouvoir vous inviter une prochaine fois.

LK : Ce sera un plaisir.

Translation: It will be a pleasure

samedi 2 août 2008

Flash! Les militaires ont été relachés par les autorités haitiennes.

A part 16 personnes retenues pour investigation, les militaires et les civiles ont été relachés par les autorités haïtiennes. Nous investiguons sur les noms et prénoms de personnes retenues. Pour le moment, c'est une fin plus ou moins heureuse, en attendant de voir quelle mesure adoptée pour la défense des droits des détenus.

Le Chef du Parquet fait toujours face à des menaces de révocation de la part des dirigeants émotifs de l'Etat central qui comptaient sur sa complicité pour traiter les protestataires en vulgaires bandits de grand chemin. Il mérite d'etre soutenu pour son sens de justice.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
2 Aout 2008

Flash ! Flash ! Le Ministre de l’Intérieur et Claudy Gassant rencontrent les militaires haïtiens.

www.reseaucitadelle .blogspot. com

Le ministre de l’Intérieur Paul Antoine Bien-Aimé est dans la ville du Cap-Haïtien. Il serait accompagné de Me Claudy Gassant, le Chef du Parquet de Port-au-prince qui agisse au Coté du dit Ministre comme Conseiller du Président de la République René Préval dans le traitement du dossier des anciens militaires.

Le Maire de la ville du Cap-Haïtien Michel Saint-Croix continue comme d’habitude ses activités d’incitation à la violence contre les soldats haïtiens. Le gros de la population faisant preuve d’indifférence, le Maire continue d’agiter sa milice municipale.

Ceux qui supportaient les militaires sont déçus. On ne voit plus de manifestation de soutien. Le dénouement de la situation sur simple promesse de paiement révolte la conscience des supporteurs qui voient dans le mouvement une simple recherche de moyens financiers de la part des soldats haïtiens. Ils attendaient un mouvement solide visant le rétablissement d’une armée nationale.

Le Délégué Départemental Georgemain Prophète est a couteau tiré avec le Commissaire du gouvernement du Cap-Haïtien Clersias Célancieux qui n’entend pas se laisser manipuler par aucune partie qui cherche par cet évènement soit à se venger soit à renforcer sa capital politique.

Les militaires eux attendent la délégation des parlementaires. Il est bruit d’une proposition qui consisterait à les transporter à Ouanaminthe dans une ancienne Caserne qui pourrait servir d’annexe au Bureau des Militaires Démobilisés géré par le Colonel Jean-Claude Jeudi.

La police est épuisée par la situation. Les autorité locale de la CNDDR (Commission Nationale de Désarmement Démantèlement et de Réinsertion) n’ont pas les moyens pour faire face aux exigences logistiques.

Entre-temps, un certain activisme pousse vers une solution judiciaire. Alors, que le gouvernement Préval/Alexis a accepté de dédommager en deux fois les Chimères qui à partir du Corps de Sécurité port de la Ville violentaient les manifestants pacifiques en 2003, les soldats qui réclament leur salaire et qui pacifiquement avaient annoncé leur mouvement à la MINUSTAH sont sur le point d’être traités comme de vulgaires bandits.

Nous sommes face à un Etat partisan qui refuse de porter plainte contre Jean-Bertrand Aristide pour détournement des fonds de la compagnie nationale de télécommunication- Téléco, qui réhabilite les kidnappeurs et criminels de l’opération Bagdad tout en excluant les soldats haïtiens de l’équation nationale de coexistence pacifique.

Cyrus Sibert
Cap-Haitien, Haiti
2 Août 2008
_______________
N.B.- Recevez automatiquement nos emails, en envoyant, à partir de votre adresse email, une demande à: reseaucitadelle-subscribe@yahoogroupes.fr

jeudi 31 juillet 2008

Anciens militaires : dénouement pacifique de la crise


MINUSTAH.ORG
30 juillet 2008

L’occupation de l’ancienne prison civile de Cap-Haïtien (au nord du pays) par un groupe d’anciens militaires des Forces armées d’Haïti (FAD’H) aura finalement durée 24 heures. Dans l’après-midi du 30 juillet, ces derniers ont été délogés sans violence par des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH).


Le dénouement de la crise à l’ancienne prison civile de Cap Haïtien, dans l’après-midi du 30 juillet, fait suite aux négociations entamées dans la matinée entre une délégation du gouvernement conduite par le ministre de l’Intérieur, Gabriel Bien-Aimé, et trois représentants des anciens membres des FAD’H.


Au terme de ces discussions, il a été décidé que les protestataires quittent les locaux de l’ancienne prison. Cette opération a été pilotée par les agents de la PNH. Les anciens militaires démobilisés, au nombre de 200 environ, ont été soumis à une fouille minutieuse. Treillis, casquettes, bottes et tout équipement militaire ou dangereux ont été saisis.


Les anciens membres des FAD’H, parmi lesquelles se retrouvaient des mineurs et des personnes recherchées par la justice, ont ensuite été conduits dans les locaux de la Délégation départementale du Nord. Ils y sont sous la haute surveillance des agents de la PNH et des soldats de la MINUSTAH. Les opérations se sont déroulées en présence d’un juge de paix.


« Les civils qui se trouvent parmi les militaires feront l’objet d’investigation », a expliqué une source proche des négociations.


Une foule immense a pris d’assaut l’esplanade de la Délégation départementale du Nord, depuis l’arrivée, en fin de matinée, de la délégation du ministère de l’Intérieur et du Secrétariat d’Etat à la Sécurité publique. Partisans et adversaires des Forces armées d’Haïti ont chaque fois voulu en découdre mais ils ont été dissuadés par le déploiement des forces de sécurité.


Il faut rappeler que les anciens militaires qui avaient occupé de force les locaux de l’ancienne prison civile de Cap Haïtien, le 29 juillet dernier, avaient deux revendications principales : le rétablissement des Forces armées d’Haïti (FAD’H) et paiement de 14 années d’arriérés de salaire. « Nous avons décidé d’occuper ce lieu parce que c’est ici qu’a été créée la première compagnie des FAD’H) », avait expliqué le coordonnateur du Comité civilo-militaire, Raphaël Morney Michel.


Raphaël Morney Michel avait également annoncé que ses hommes et lui allaient entamer des activités de sécurisation dans tout le département. ». « Nous ne pouvons plus accepter l’insécurité. Nous ne pouvons plus accepter le kidnapping. Nous allons apporter notre contribution à l’éradication de ces maux », avait-il déclaré.


Les militaires démobilisés avaient promis de maintenir le mouvement jusqu’à « la satisfaction totale des revendications ». Seule l’abrogation de la Constitution devait mettre fin à leur mouvement d’occupation. « La Constitution fait de l’Armée la force apte à défendre et à protéger, nous ne mettrons fin à ce mouvement que si la Constitution est abrogée », avait conclu le coordonnateur du Comité civilo-militaire.


Il s’agit de la énième manifestation des anciens militaires dans le Nord. Mais, les fois précédentes, les anciens membres des FAD’H s’étaient contentés d’organiser des marches et de lire des déclarations. L’occupation des locaux de l’ancienne prison marque un nouveau tournant dans leur volonté tout exprimée de réhabiliter les Forces armées d’Haïti dissoutes en 1994 par l’ancien président de la République, Jean Bertrand Aristide

Infos sur le mouvement des militaires haitiens dans la ville du Cap

Les militaires démobilisés des Forces Armées d'Haiti abandonnent la prison civile du Cap-Haïtien
Après plusieurs heures de discussions avec les militaire démobilisés qui s'étaient emparés de la prison civile du Cap-haïtien où ils avaient établi leur base depuis hier après-midi, les émssaires dépêchés sur place dans la deuxième ville du pays par l'Administration centrale à Port-au-Prince auraient réussi à convaincre ces deniers à abandonner les lieux. Infohaiti.net n'a pas encore tous les détails relatifs aux engagements qui auraient été pris pour parvenir à cette entente mais, on sait néanmoins que trois membres de ce groupe qui avaient des antécédents avec la police et la justice locales ont été arrêtés et apparemment, les militaires qui avaient accompli le même geste à Ouanaminthe occuperaient toujours la caserne miltaire désaffectée de la ville. A noter qu'ils avaient entrepris ce mouvement simultanément au Cap (Nord) et à Ouanaminth, Nord-Ouest du pays dans le but d'exiger des autorités le rétablissement de l'armée (elle est constitutionnelle et personne ne peut la démobiliser, avaient-ils scandé) et aussi pour réclamer les indemnités sous forme de dédommagements que l'Etat leur avait promis Info Haiti. Net
Jeudi, 31 juillet 2008 10:49

Himmler Rébu invite les autorités à prendre au sérieux les revendications des militaires
Le Himmler Rébu, colonel des FAD'H, affirme que le mouvement des militaires démobilisés était prévisible mais le gouvernement haïtien n'avait pas su adopter des mesures pour répondre aux revendications." Je ne comprends pas pourquoi on minimise le problème des forces armées", dit-il faisant remarquer que ce problème est devenu récurrent. Soulignant que le problème de l'armée est réel, il rappelle que le parlement avait alloué des fonds à une commission présidentielle chargée d'évaluer la nécessité d'une nouvelle force publique." Il s'agit d'un problème de choix du chef de l'état qui est l'élément moteur dans le concept de sécurité national", argue t-il. Le colonel des forces armées reconnaît que les revendications des militaires sont difficiles à satisfaire. Il croit qu'il sera difficile pour le gouvernement de payer 14 ans d'arriérés de salaire tenant compte de l'état des finances publiques.En ce qui a trait au rétablissement des forces armées, M. Rébu fait remarquer qu'il y a une approche facile parce que les forces armées font partie de la structure de sécurité nationale.Intervenant à la rubrique " Invité du jour " de radio Métropole, Himmler Rébu a soutenu que le mouvement des militaires démobilisés semble avoir été bien planifié par une structure politico-militaire. " C'est un cas d'instabilité ", déclare t-il n'écartant pas la possibilité que des militaires soient manipulés.Outre les autorités haïtiennes, le chef de file du Greh critique également les responsables de la mission de l'ONU. " L'image du militaire étranger sur le territoire national est un facteur irritant pour un large secteur de la nation", ajoute t-il faisant valoir qu'il faut envisager dès maintenant un calendrier de retrait de la Minustah. (Radio Métropole)

Jeudi, 31 juillet 2008 10:49

Les militaires démobilisés placés en isolement dans la délégation du Nord
Plus de 150 personnes, se présentant comme des militaires démobilisés, ont été placées en isolement par les autorités le mercredi 30 juillet, mettant ainsi fin à un mouvement de contestation.Les protestataires qui réclament le paiement de 14 ans d'arriérés de salaire et le rétablissement des forces armées ont accepté de se rendre après d'âpres négociations. Selon les informations fournies par les autorités régionales, 155 personnes dont 6 femmes, avaient investi l'ancienne prison civile du Cap-Haïtien le mardi 29 juillet dernier.Au moins 7 membres du groupe, dont un présumé kidnappeur, ont été appréhendés par les forces de l'ordre. Les membres de la délégation du ministère de l'intérieur, qui avait négocié la reddition des militaires démobilisés, s'appliquent depuis hier à identifier ces personnes qui s'étaient réfugiées dans l'ancienne prison civile." Les autorités annoncent l'incarcération des personnes non membres des FAD'H et de ceux qui quoique membres de l'armée avaient déjà reçu leur solde", indique le correspondant de radio Métropole au Cap –Haïtien, Saintilus Ernest.Dans le même temps, à Ouanaminte un climat de tension était perceptible, les citoyens craignant une intervention des forces de l'ordre contre les militaires démobilisés. Jusqu'à présent, ces militaires démobilisés ne sont pas inquiétés par les policiers haïtiens et les casques bleus de la Minustah dans la région." Réfugiés dans l'ancienne caserne, les militaires démobilisés effectuent des sorties afin d'acheter de la nourriture", explique le correspondant de radio Métropole, Jean Charles Jacques.

Mercredi 30 Juillet 2008

mercredi 30 juillet 2008

Flash! Les Nouvelles de la ville du Cap-Haitien.

Tout en parlant de négociation avec les militaires démobilisés, le gouvernement et la MINUSTAH déclarent la guerre.

Un siège – donc un acte de guerre - a été établi par des unités de la Police et de la MINUSTAH. Tout le périmètre est bouclé par les forces de sécurité qui ne laissent rentrer ni homme ni nourriture. Des journalistes n’y ont pas accès.

Les négociations se poursuivent. Le Ministre de l'Intérieur Paul Antoine Bien-Aimé est toujours sur place. Nous attendons.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
30 Juillet 2008

Le gouvernement est disposé à négocier avec les militaires démobilisés

Les militaires démobilisés étaient toujours réfugiés dans l'ancienne prison civile du Cap Haïtien ce mercredi matin, tandis que des policiers haïtiens et des casques bleus chiliens avaient pris position aux abords de l'immeuble.
Un officier de police qui avait conduit les négociations avec les militaires démobilisés a indiqué aux journalistes qu'aucune solution n'a été trouvée parce que les militaires souhaitent des officiels du gouvernement comme interlocuteurs. Une délégation interministérielle était attendue ce matin au Cap en vue de lancer les négociations avec les militaires démobilisés.
Le commandant du groupe, le sergent Milot Laguerre, révèle que le mouvement avait été minutieusement planifié. " Il y a des soldats qui n'ont pas été informés", assure t-il.
Ce sergent affirme avoir atteint l'age de la retraite et soutient que des hauts gradés des FAD'H avaient été informés du mouvement. " Notre mouvement n'est pas illégal parce que nous le réalisons dans le respect de la constitution" , argue M. Laguerre précisant qu'il s'agit d'une action pacifique.
Préoccupé par la situation, le secrétaire d'état a la sécurité publique, Luc Eucher Joseph a annulé un voyage en Colombie afin d'évaluer la situation. Le premier ministre Jacques Edouard Alexis, le ministre de la justice, René Magloire et le secrétaire d'état à la sécurité publique avaient entrepris des consultations autour de la situation hier après midi.
Dans le même temps, le président de la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion (CNDDR), Alix Fils Aimé, confirme qu'il n'y a aucun affrontement et qu'un dialogue est établi avec les militaires démobilisés du Cap. " Le mouvement est bien organisé ", concède t-il se réjouissant qu'il n'y a pas eu recours à la violence. " Il y a un leadership dans ce mouvement parce qu'il devrait y avoir d'autres actions dans d'autres départements dont l'artibonite, le centre et le Nord-ouest", ajoute t-il. (Radio Métropole)

‘‘Dignité ou la mort’’, bruits de bottes des militaires haïtiens.



Par Cyrus Sibert
La rumeur qui circulait depuis plus d’une semaine sur un éventuel retour des soldats démobilisés est enfin une réalité. Dans l’après du mardi 29 juillet 2007, aux environs de trois (3) heures, un groupe de soldats des FAD’H en tenue camouflage ont pris possession de l’ancien local militaire qui servait de prison civile jusqu’en 1994 à la rue 21 P au Cap-Haïtien. Ils se disent prêts à servir la population et demandent à la MINUSTAH de ne pas se mêler de cette situation inter-haïtienne.


Depuis plusieurs semaines des informations circulaient sur l’intention des militaires de refaire surface. Ils estiment que l’Etat haïtien, représenté par le gouvernement en place, ne respecte pas ses promesses. Car en 2005, lors de la cérémonie de démobilisation tenue au Cap-Haïtien, le premier Ministre Gérard Latortue avait promis de traiter leur dossier en bon père de famille. Depuis lors ils ont connu, au bas mot, humiliations et mauvais traitements. Le bureau des militaires démobilisés géré par le Colonel Jeudi n’est qu’une caricature de ce qu’il devrait être. On ne distribue plus les fonds alloués dans le budget national. Le gouvernement viole la loi budgétaire sur la remobilisation des FAD’H.

Bref, le Président René Préval fait de la question des FAD’H une affaire personnelle de règlement de compte. Comme tous pères de famille, les militaires souffrent. Ils n’ont pas les moyens de survivre dans cette conjoncture de vie chère. Alors que les fonds de l’Etat sont utilisés pour financer sans cesse des activités de festivités douteuses , on leur refuse leur cotisation légitime à la caisse de la pension militaire. Ils ne sont pas pris en compte par les décideurs. Tous les programmes de l’Etat leur sont interdits. Ils entendent reconstituer l’Institution qui d’ailleurs, reste légale. L’armée est une institution constitutionnelle. De plus, en 1994, le Président Jean-Bertrand Aristide n’avait pas aboli les FAD’H mais réduire sont effectif à 1500 soldats. En conséquence, ils représentent les 1500 soldats restants après les réformes de 1994.


Pour ces militaires, au lieu de rester vivant et vivre dans l’humiliation, vaut mieux mourir en soldats, au combat et en tenue militaire : s’il faut mourir, nous choisissons la mort !


Face à l’insistance de citoyens sur l’effet contre-productif d’une reconstitution d’une base de militaires haïtiens dans la ville du Cap-Haïtien, la réponse est automatique : C’est déjà compliqué pour nous. C’est d’ailleurs la situation de toute la population. Le maire Michel Saint-Croix a une milice armée qui agit en toute illégalité et au mépris des règles rudimentaires du bon droit. Du coté de la MINUSTAH : bouche cousue. Nous autres militaires, nous n’allons commettre aucune infraction, rétorquent-t-ils. Par contre, du point de vue des nouveaux occupants du building de la rue 21, si la PNH et la MINUSTAH qui devraient combattre les bandits, les criminels, les kidnappeurs, vont à l’encontre de leur position et attaquent des militaires haïtiens qui revendiquent pacifiquement un point de droit, cela changerait la donne. Pour le moment, nous n’avons rien contre elles. Nous ne les prenons pas pour des cibles. Nous avons le droit d’exister. Dans un Etat de droit, on n’attaque pas les citoyens paisibles. Ils maintiennent aussi : S’ils attaquent notre position, ils subiront la suite ; le droit de légitime défense est aussi de notre coté.


Voici comment René Préval et ses hommes ont poussé des pères de familles dans le désespoir jusqu'à lancer une opération que nous estimons suicidaire.



On nous informe des mouvements similaires dans d’autres coins du pays. Les militaires semblent vouloir faire la même chose du coté de Ouanaminthe et dans d’autres villes du pays.
En réaction, la MINUSTAH et la police nationale ont mobilisé plusieurs unités et mis en place un point de contrôle fixe composé de plusieurs tanks devant la barrière principale de la position gardée par les militaires haïtiens. Tout porte à croire qu’une confrontation directe serait à l’étude. Un tel scénario pourrait entraîner un désordre généralisé allant jusqu’au pillage de la ville par des extrémistes lavalas. Ignorer ou sous-estimer le soutien sous-jacent de l’opinion publique est dangereux.



Mais attention ! De sources combinées nous apprenons : la position occupée par les militaires haïtiens représente la partie visible du mouvement. Sans vouloir jouer le rôle d’informateur des forces de l’ordre et strictement dans le but d’éviter un bain de sang, nous partageons l’information suivante : les militaires haïtiens ont à leur disposition des unités capables de venger toute attaque gratuite contre les militaires sans armes installés dans les bases visibles. Ils disposent de bases invisibles et de forces de frappe dissimulées et dissuasives. Toute attaque contre leur position justifierait des représailles contre n’importe quelle position de la PNH et/ou de la MINUSTAH. Ils ont tiré les leçons de l’attaque meurtrière des marines américains contre les militaires stationnés à la rue 20 J-K en Automne 1994.


Pour les militaires haïtiens, il n’est pas question de commettre les erreurs d’hier. Le mouvement ira jusqu’au bout. Ils appellent les autres soldats à regagner les rangs. Plusieurs centaines de citoyens et de jeunes étaient massés devant l’ancienne prison criant vive l’armée. La foule se positionne entre les tanks et les militaires haïtiens. Faut-il signaler également la présence de militants lavalas très critiques à l’ endroit des FADH.


Un fait remarquable, depuis le vendredi 25 juillet 2008, la chaîne de télévision américaine CNN est présente dans la ville du Cap-Haïtien. Il s’agissait d’un reportage sur l’Orchestre Septentrional. Heureuse coïncidence ou …


Les leçons à tirer de cet évènement au Cap-Haïtien : 1- le gouvernement Préval ne rend pas service au pays quand il joue avec des dossiers sérieux, laissant traîner des contentieux, suivant sa méthode habituelle. 2- Le fait d’interpréter la Constitution en partie quand cela va dans les intérêts du pouvoir – comme dans le dossier Rudy Boulos - délégitime la loi mère et créer une logique de rapport de force, de fait accompli et de confrontation armée. 3- Le silence du gouvernement sur l’attaque armée du PPN (Parti Populaire National) à Saint-Raphaël fait montre d’une complicité du gouvernement et de plusieurs fonctionnaires de la MINSTAH avec les forces d’extrême gauche alors qu’ils diabolisent les soldats des FAD’H. C’est aussi le cas, face aux agissements répressifs de la milice du maire de la ville du Cap-Haïtien au su et vu de tout le monde. D’ailleurs les hommes armés de la mairie était perçus aux abords de la prison intimidant et bastonnant ceux qui sympathisaient avec les soldats haïtiens. Cette politique de deux poids de mesure mine le tissu social et érode la confiance généralisée.


Après plusieurs marches pacifiques, des pétitions adressées au Chef de l’Etat, des gestes de bonne volonté de remise d’armes et de démobilisations volontaires de bases dans plusieurs villes du pays, les militaires haïtiens ont outrepassé les conseils des citoyens qui leur sont proches pour mener leur revendication sur le terrain de la confrontation. S’appuyant sur la Loi, ils entendent défendre leur droit par tous les moyens. Beaucoup d’entre eux qui pratiquent le vaudou ont fait des sacrifices et placé leurs armes chez le papa lwa pour qu’il puisse les protéger dans les combats.


Des citoyens - comme nous - qui les avaient conseillé de trouver un accord avec l’Etat haïtien en 2005 pour mettre un terme aux tensions FAD’H/PNH/ MINUSTAH sont discrédités. L’Etat haïtien est irresponsable. C’est risquer de parier sur sa bonne foi. Surtout quand il s’agit d’hommes armés qui souffrent et peuvent vous prendre pour un traître. Heureusement, ils savent que nous ne possédons pas grand chose. Comme eux nous faisons face à des difficultés. Nous n’avons pas cessé de défendre l’institution constitutionnelle. C’est ce qui nous vaut du respect.


Nous suivons avec scepticisme le dénouement de la situation. Car des rumeurs estiment que le mouvement pourrait-être guidé par René Préval et Robert Manuel dans le but de diminuer les pressions politiques sur le pouvoir en place en ce qui concerne le choix d’un premier Ministre. Le mouvement servirait à pressurer le Sénat de la République. Hypothèse démentie par un ami qui connaît bien l’équipe : Ils n’ont pas cette finesse dans leurs agissements.


Confusion totale ! Les militaires ont-ils été encore une fois manipulés ? Le régime en place fait-il choix des militaires démobilisés pour garder définitivement les extrémistes Lavalas hors jeu ? Jusqu'à présent on ne voit pas encore les auteurs intellectuels. Il n’est que d’attendre.


Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
29 Juillet 2008
_____________________
Flash! Flash! Repression systématique des hommes armés de la Mairie du Cap-Haitien

Des civils armés travaillant au niveau de la mairie de la ville du Cap-Haïtien se livrent à une véritable chasse à l'homme contre les citoyens qui visitent les militaires haïtiens stationnés au local de l'ancienne prison civile du Cap-Haïtien.

Des actes de violation systématique des droits de citoyens perpétrés en présence de la police et des forces de la MINUSTAH.

Les citoyens sont très mécontents. Ils entendent s'organiser afin de donner une réplique à ces hommes illégalement armés qui se livrent continuellement à des actes de violence contre la société au vu et su des forces de sécurité.

Michel Saint-Croix se comporte en vrai chef de police depuis des mois. Ses hommes arrêtent, séquestrent des citoyens tous les jours. Au nom de quel droit Saint-Croix possède t-il une milice armée? En vertu de quel droit se livrent t-il à des actes répressifs ?

Michel Saint-Croix risque par ses agissements de mettre le feu au poudre et de soulever toute une population. Les observateurs espèrent que la MINUSTAH et la PNH observeront le même comportement à l'heure du jugement.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
30 Juillet 2008.
_________________

N.B.- Recevez automatiquement nos emails, en envoyant, à partir de votre adresse email, une demande à:reseaucitadelle-subscribe@yahoogroupes.fr

dimanche 27 juillet 2008

Des soldats népalais de la MINUSTAH sont accusés de tentative de viol au Cap-Haïtien.

Par Cyrus Sibert

Une jeune dame mariée et mère de famille, connue sous le nom de Manou – nous nous gardons de publier son nom complet – âgée de 27 ans, a été victime d’une tentative de viol, dans la nuit du 4 juillet 2008, à 23 heures 45.

La jeune dame qui travaille dans un bar de la ville a été arrêtée par des soldats népalais de la MINUSTAH qui surveillaient la prison civile de la rue 24 et 25 D. Intimidée par des hommes qui pointaient leur armes, elle a été molestée et malmenée.

L’acte s’est produit à la rue 26 D à coté de l’Ecole des Sœurs Catholique de Carénage. Son calvaire pris fin grâce au passage d’un groupe de jeunes.

L’agent de la MINUSTAH qui après l’avoir maîtrisée se déshabillait en invitant ses frères d’arme à faire de même, a été surpris de l’apparition de ces jeunes. Il a abandonné sa proie.

Libérée, Manou a regagné sa maison du coté de Calvaire Sainte- Thérère.

Manou a peur. Elle est traumatisée. Elle a contacté le service d’Assistance Juridique de l’organisation AFASDA (Association Fanm Soley Leve). Elle avait pourtant l’habitude de passer derrière la Caserne Roi Henry Christophe communément appelée ARSENAL. Elle se croyait en sécurité dans ce quartier gardé par des soldats de l’ONU. Depuis le 4 juillet 2008, elle se sent menacée. Elle doit pourtant toujours rentrer chez elle après minuit.

Elle n’arrive pas à identifier son agresseur. Toutefois, d’après ses témoignages, se sont des soldats de la MINUSTAH. Des népalais logés à l’ARSENAL, en face du Quartier Général du Bureau Régional de la mission.

Le dossier étant transféré au service Droits de l’Homme du Bureau Régional de la MINUSTAH, la société attend des mesures pour punir les coupables et prévenir ces genres de comportements.

Il paraît que les népalais ont l’habitude de violenter les femmes de la zone. Le cas de Manou serait la dernière goutte qui fait déborder le vase. Ils ont cette fois attaqué une femme courageuse.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
27 Juillet 2008
________________
N.B.- Recevez automatiquement nos emails, en envoyant, à partir de votre adresse email, une demande à:
reseaucitadelle-subscribe@yahoogroupes.fr

samedi 26 juillet 2008

Analyse hebdomadaire du Doyen Gérard Etienne


LA RÉVOLUTION (TRANQUILLE) HAÏTIENNE (188)
L’HAITIANOPHOBIE.


HAÏTI OBSERVATEUR. SEMAINE DU 23 juillet 08

Dr Gérard Etienne.

Haitianophobie! Encore un nouveau terme dans le champ de la psychiatrie sociale haïtienne. Appliqué à quelque déviation, ce terme risque de créer des controverses puisqu’il connoterait non pas seulement l’état psychologique d’un individu, mais la haine répulsive d’un peuple, d’une communauté, d’un groupe ethnique contre son contraire morphologique et/ou culturel. Aussi de la même façon qu’on peut parler de La haine de Goliath contre David, de la répulsion des Philistins contre les Hébreux, on peut aussi décrire les Rwandais, les Soudanais, les Serbes, les Chiites, les Nazis comme les prédateurs du genre humain et démontrer que seul le mal absolu peut pousser des peuples à pratiquer le génocide de ceux qui partagent avec eux un même territoire, que l’affrontement des groupes sociaux ne date pas d’hier. D’accord.

Sauf que la sociologie politique nous fournit un instrument d’analyse dont la fonction réside dans la détermination des causes à la base des conflits sous forme de génocides, de guerres civiles, des affrontements armés bref d’une série de luttes sanglantes qui aboutissent finalement `a la disparition d’un groupe ethnique. Ainsi si nous opposons la haitianophobie au nazisme il est évident que nous trouverions dans cette opposition ou des éléments parallèles ou des éléments qui se contredisent ou même ceux pour lesquels on peut trouver des termes d’analyse qui ont entre eux un certain rapport. Sauf qu’intégrés dans la matière sociologique ces termes révèlent d’autres signifiants.

Bien sur que l’antisémitisme demeure la base du génocide des juifs. Mais le massacre des résidants de Raboteau et de la Scierie renvoie à d’autres déterminants que sont la répulsion d’un groupe contre un autre groupe et si l’on veut la haine qui fait perdre tout esprit critique. Mais il y a plus dans l’haitianophobie il y a cette dimension séculaire de notre culture. Tout se passe en effet dans nos conduites comme si les affrontements sanglants ou des guerres civiles qui prolongent l’expérience douloureuse de Toussaint et de Rigaud avaient disparu de notre milieu génétique ; tout se passe comme si depuis des décennies nous avons recouru aux infrastructures de civilisation mises en place pour la disparition complète des crimes du colonialisme de l’esclavagisme et ceci dans le but de confier le pouvoir à un homme. Or c’est justement le contraire qui régit notre vie sous son double aspect psychologique et physique.

En effet en explorant l’histoire on remarque dès les premiers moments de nos luttes sanglantes la manifestation d’une haine diabolique de l’autre et la mise au rancart de la notion de l’identité. .Cette identité, est pour soi ou une arme d’affirmation, (la négritude, le tribalisme, le pouvoir au noir.) ou une arme de destruction physique d’une ethnie (guerre civile contre les Métis massacre des Métis à Jérémie). De sorte que même en nous, l’identité ne sert pas à grand-chose ou plutôt on s’en sert pour s’asseoir autour de la table du grand chef ou pour occuper une fonction prestigieuse.
Maintenant parvenue au stade de sublimation l’identité s’affirme dans le rejet, l’oppression et l’exclusion de tous les variables typiques qui semblent la menacer. Pour les noiristes haïtiens les Métis doivent être considérés comme la négation de la société globale, d’où leur expulsion de l’état féodal. Il en est de même des syro-libanais ségrégés par la bourgeoisie traditionnelle haïtienne; et cette ségrégation se poursuit sous des formes tellement hypocrites que même les grands bâtisseurs de la cité ne s’en aperçoivent pas.

Mais qu’à cela ne tienne l’haitianophobie fonctionne sur deux moments complémentaires c’est, à n’en pas douter, une maladie mentale caractérielle (MMC) mais cette maladie tout en demeurant une blessure psychique peut revêtir d’autres formes axées sur la haine des autres et par extension la haine de soi. Nous touchons là une variable du racisme haïtien car le refus de l’identité haïtienne, la répulsion contre la société haïtienne tout cela nous renvoie à la non acceptation de soi, au refus systématique identitaire (note 1). La problématique est encore plus complexe quand l’identité tient lieu de croyance religieuse et d’obéissance passive au chef. En un mot dans la haitionophobie l’être se trouve en perpétuel mouvement de rejet et de reconstruction; .il ne s’accepte pas cependant il compense ses faiblesses par une identification aux valeurs occidentales.

On pourrait soutenir la thèse à savoir que l’haitianophobie n’est pas une constellation de crimes ou une école dont le programme est axé sur l’organisation du meurtre. Question délicate qui prouverait la légitimité de la violence de l’armée indigène et des cacos. Alors nous aurons une constante qui nous permettrait de classifier l’haitianophobie. C’est tout simplement une déviation par rapport au décodage de la réalité; Cette interprétation de la haitianophobie nous fait éviter une erreur monumentale : lire un monde sous un angle manichéen : le bon d’ un coté les méchants de l’autre.

Par ailleurs il convient maintenant de poser une question pertinente. La fonction de l’haitianophobie dans le mal haïtien. Cette fonction est si fondamentale qu’elle se manifeste sous forme de mythologie qui structure notre vie collective : mythologie du pouvoir de l’identité, mythologie du vaudou, des sorcelleries, de toutes les religions qu’en Haïti nous pratiquons. Sous cet angle on pourrait poser l’haitianophobie comme l’axe de notre culture. D’où la question est-il possible de nous libérer de l’état féodal sans la remise dans le même temps en question d’une maladie qui affecte notre développement.

LA HAINE MALADIVE.

J’entends par haine maladive cette maladie que traîne l’haitianophobe depuis les premiers moments de l’indépendance haïtienne. Autant les nègres créoles réalisaient que l’indépendance de Saint Domingue dépendait de leur union, autant les nègres Métis comprenaient qu’il fallait se rallier aux noirs pour abolir la servitude. Ce fut le premier moment de la manifestation de l’identité haïtienne; c’est pourquoi l’haitianophobie n’a pas été en mesure d’influer sur le compromis historique des créoles et des Métis.

Toutes les typologies du pouvoir (quel qu’il soit depuis celui d’Aristote jusqu'à celui de Max Weber comportent une théorie générale de la puissance partagée par des groupes subordonnés à l’autorité. Nous avons noté l’union des Métis et des Noirs dans la guerre de l’indépendance sauf qu’il faut tout de suite affirmer qu’avant leur union avec les esclaves noirs ces Métis étaient aussi maltraités que ces derniers si bien que la révolution apparaissait comme le seul dénominateur commun de la liberté.

Mais la société esclavagiste de Saint-Domingue comportait une typologie sociale dont le traitement inhumain infligé aux Métis les ramenait à celui des Noirs (non commandeurs) mais si nous allons plus loin dans cette optique il faudrait inclure dans cette typologie sociale les petits blancs liés aux propriétaires d’esclaves par un contrat de trois ans. Là encore ces petits blancs étaient traités comme des esclaves sur certaines habitations

Sauf qu’il nous reste une dernière question il s’agirait de savoir si l’haitianophobie est une maladie mentale. La manière dont les crimes commis par les bossales sont rapportés et décrit, la manière dont les victimes de ces crimes sont présentées au public nous ramène à toute une série de maladie par la perte de contact avec la réalité. A cette perte de contact faut-il ajouter l’empoisonnement, la mort surnaturelle, l’obsession provoquée par une communication tel le pouvoir absolu, l’autorité diabolique. Il n’est plus exagéré d’inclure ici l’haitianophobie dans la classe des troubles provoquant la mort des autres ce qu’on appelle la mort surnaturelle même si les deux crimes se démarquent l’un de l’autre par une série de procédés.

PEUT-ON COMBATTRE L’HAITIANOPHOBIE?

Ou Haïti disparaît dans le crime ou nous orientons le pouvoir vers le bien-être des masses. Il faut appliquer à notre société une série de fonctions que seule une société libérale peut se donner et c’est là, le nœud gordien de notre développement. Tout le monde s’entend pour affirmer que la société haïtienne connaît un certain blocage en matière sociopolitique que ce blocage fait du pays un cercle qui tourne sur lui-même ,qu’ il n existe aucune solution aux multiples problèmes haïtiens; tout le monde s’entend pour se demander jusqu'à quand durera la catastrophe qui s’abat sur le pays et s’il y a quelque part un DIEU de la bienveillance qui sauvera de l’enfer un peuple qui ne sait où donner de la tête afin d’échapper aux affrontements diaboliques.

CONCLUSION

L’haitianophobie ce mal qui ne parvient plus à nous fournir quelques instruments de libération, qui commandent plutôt les masses au lieu de les transformer en forces productives et dans ce cas il faut se demander si les révolutions sont possibles dans une société où n’existent plus des situations révolutionnaires c'est-à-dire des situations qui génèrent des prises de conscience et qui ébranlent des traditions conservatrices. .
Car soumis au machiavélisme il nous est impossible de changer notre société puisque plus ca semble changer plus les loups-garous nous ramènent au même point c est à dire à cette espèce de régime politique qu’est le féodalisme qui lui-même s’était substitué à l’esclavagisme. Et pourtant des signes annonciateurs de changements se manifestent à l’horizon ce qui ne doit pas nous surprendre. Nous l’avons en maintes fois formulé des régimes politiques finissent par s’écrouler sous le poids de leurs contradictions. Or le régime lavalassien se définit par un tas de contradictions, contradictions inter lavalassiennes, contradictions aristidoprevalienne s, contradictions Minustha-PLN, contradictions dans la fonction publique. Il ne sera pas surprenant qu’à un moment donné ces contradictions éclatent, d’où l’émergence d’un nouveau régime. La seule question à se poser sommes-nous prêts pour un nouveau régime politique et quels en seront les nouveaux leaders?

Dr Gérard Étienne.

Note 1 : C’est ce que j’appelle le racisme à rebours dans mes essais.

NOTE Gérard Etienne n’est pas encore rétabli. Mais depuis des mois le sujet de cette chronique le travaille. Alors de son lit d’hôpital il a écrit ce texte et je suis devenue sa dactylographe, respectant son article à une virgule. Bonne lecture.
NATANIA ETIENNE
About this article
Close
This article was first published on
guardian.co. uk on Sunday July 20 2008. It was last updated at 00:00 on July 20 2008.

ABAS LES SALAUDS


Une cascade d’événements en l’espace d’une semaine : l’association, établie par la Chambre d’Instruction Criminelle, de policiers hauts gradés avec les barons de la pègre, la cavale avérée de certains d’entre eux, la mise en cause des responsables du service d’investigation dans le Nord, appelés à s’expliquer sur certains dossiers, l’émission de mandats de comparution, d’amener et de dépôt par la justice…la question policière se trouve aujourd’hui au centre du débat sur la sécurité. La principale force publique haïtienne défend-elle efficacement les citoyens contre les kidnappeurs ?

Le constat est sans appel : le problème de l’efficience de la Police Nationale d’Haïti est posé avec la même acuité que celui de la moralisation de la société. Le nombre et le statut des policiers impliqués dans les enlèvements contre rançon illustrent l’état de délabrement avancé dans lequel se trouve actuellement l’institution policière. Des bandits, sans foi ni loi, ont bâti leur fortune sans être inquiétés. Certains ont été, avec la complicité de quelques officiers de police, jusqu'à constituer de véritables entreprises criminelles. Comment accuser la justice de laxisme et de faiblesse quand son bras séculier est corrompu jusqu’aux os ?

L’État est livré aux malfaiteurs. Des fonctionnaires occupant des postes sensibles au sein de la police travaillent main dans la main avec la mafia, au point où même les informations classées « Top Secret » au niveau des services de renseignements judiciaires sont connues dans le milieu mafieux. On peut légitimement s’attendre à ce que cela ait des effets négatifs sur la qualité du travail des magistrats et réduise l’efficacité de la mise en application des lois. Cette situation peut-elle encore durer longtemps ?

De simples policiers roulent dans des voitures flambant neuves, habitent des maisons de rêve, vivent au-dessus de leurs moyens en affichant une aisance matérielle que même les cadres supérieurs de la hiérarchie policière ne peuvent se permettre. Sous le couvert commode de lutte contre l’insécurité, ils s’adonnent à des activités illicites telles : kidnapping, racket, trafic de drogue, etc... Dans quelle catégorie comportementale doit-on insérer ces agents du diable sinon dans celle des salauds ?

L’entité policière, l’unique force de sécurité publique opérationnelle sur le territoire national depuis la démobilisation de l’Armée d’Haïti en 1994, est un outil central de la construction de l’État de Droit. Son rôle fondamental consiste à protéger la vie et les biens des citoyens contre les criminels. Une police mal payée et corrompue est une proie facile pour les ‘’parrains’’. Elle doit être mise, tout comme la magistrature, à l’abri des pulsions corruptives. Il faut se rappeler que ces deux institutions sont faites d’individualité s dont la résistance face à la profusion pécuniaire doit être constamment consolidée par le contrôle et la motivation.

Même si, après coup, une volonté remarquable a pu être constatée ; la police haïtienne se trouve malgré tout dans la ligne de mire de la justice et de la population. Ceux qui tenteront de l’exploiter ou de l’utiliser à des fins détournées joueront leur destin. Le message consiste aujourd’hui à dire aux kidnappeurs qu’ils ne pourront plus compter sur la collaboration de certains policiers. Le réveil brutal de l’appareil judiciaire face à cette situation est salutaire. Il est venu à point nommé pour stopper la tumeur des connexions mafieuses.

Des informations font état de liaisons scandaleuses entre la police et la mafia. En vérité, ceux-là qui ont choisi de recourir à l’argent sale pour arrondir leur chèque de fin de mois ont, en effet, franchi le miroir. Ceux-là qui font du commerce de l’enlèvement ciblé leur source d’enrichissement doivent savoir que, tôt ou tard, ils seront extirpés à jamais de notre société. Ceux-là qui ont choisi la corruption seront bientôt mis hors d’état de nuire et de blanchir. La population attend impatiemment des gestes forts et ne cesse de répéter sous toutes les formes : « Abas les salauds » ! Saura-t-on trouver des hommes et des femmes pour accomplir cette œuvre de salubrité publique ? La parole est à la justice. Pourvu qu’elle sévisse !

Heidi FORTUNÉ
Magistrat, Juge d’Instruction
Cap-Haïtien, Haïti
Ce 25 juillet 2008
http://heidifortune .blogspot. com/

jeudi 24 juillet 2008

Le Procès-verbal de constat du Zombie (la revenante) Siliane Monestime


Le Procès-verbal de constat du Zombie (la revenante) Siliane Monestime, dressé au Cap-Haitien le 11 juillet 2008, par le Juge Gesner MORISSET, est disponible au bas de notre blog www.reseaucitadelle.blogspot.com


Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
24 juillet 2008

__________

N.B.- Recevez automatiquement nos emails, en envoyant, à partir de votre adresse email, une demande à:
reseaucitadelle-subscribe@yahoogroupes.fr

vendredi 18 juillet 2008

Décès de M. Jacques Muller

Nous annonçons avec infiniment de peine la mort de M. Jacques Müller survenue en sa résidence au Cap-Haïtien à la rue 21- I, à l’âge de 92 ans.

En cette pénible circonstance, nous présentons nos sincères condoléances à sa femme Mme Paulna Muller née Eyma à sa sœur Mme Marie Thérèse Bissainthe née Prévost

A ses enfants

M et Mme Gustave Chéry, Mme née Cilotte Müller, Mme Veuve Joseph Petit-Frère, née Claudette Müller, M et Mme Michelet Ménard, Mme née Evance Léandre, M Drew Mondésir et famille, M et Mme Cyrus Sibert, Mme née Cassandra Müller, Mlle Myrtha Fils, M et Mme Fritz Gérald, Mme née Elsie Chaperon, M et Mme Jean Primey, Mme née Mimose Bernard, M Ernst Lambert et famille, Mme Natalie Dumésil et famille.

A ses petits enfants

Patricia, Jean Alex, Réginald et Majorie CHERY ; Pierson, Joseph Junior, Junelle, Brunelle et Judson PETIT-FRERE ; Régine, Peterson, Donalson et Mikerson MENARD; Cascyndia, Cyrus Andro et Cynn Andie SIBERT.


A ses beaux-frères et belles-sœurs : Monsieur Michelet, Mlle Nativita, Mlle Lucie EYMA ; à Mme Veuve Claudie PIERRE.

A ses neveux et nièces François, Edouard, Marie-José, Marie-Thérèse, Louis-Mary, Pierrot et Paulette JASMIN ;

A ses cousins et cousines : Dr Voclainck, Marie-José JEROME et Madame Veuve Son MULLER;

Aux familles MULLER, JEROME, PREVOST, JASMIN, EYMA, PETIT-FRERE, CHERY, SIBERT, DORCIN, GUILLAUME, PEAN, MANIGAT, DUGUE.

A tous les autres parents et amis affectés par ce deuil.

Les funérailles de M. Jacques Muller seront chantées le Lundi 21 Juillet 2008 à 10 heures du matin, à la Cathédrale du Cap-Haitien.

Une veillée de prière se tiendra au PALOIR FUNEBRE MERCI DIEU de la rue 19 K-L, le dimanche 20 Juillet 2008.

Paix à son âme !

jeudi 17 juillet 2008

Haïti/Premier ministre : Michèle Pierre-Louis franchit un premier palier

jeudi 17 juillet 2008

P-au-P, 17 Juillet 08 [Alter Presse] --- Soixante et un députés (61) ont voté, ce jeudi 17 juillet 2008, en faveur du rapport de la commission de la chambre basse favorable à l’éligibilité de Michèle Duvivier Pierre-Louis au poste de premier ministre d’Haïti, constate l’agence en ligne AlterPresse.

Dans son rapport, la commission recommande à l’assemblée de déclarer conforme à la Constitution du 29 mars 1987 le dossier de la première ministre désignée, de déclarer recevable le choix du président de République René Garcia Préval et de déclarer Michèle Pierre-Louis éligible à la fonction de Premier ministre.

Sur l’ensemble des députés qui participaient à la séance de ratification dans l’après-midi du 17 juillet, 61 ont voté pour, une vingtaine ont fait abstention, tandis que le député Laurore Edouard est le seul à avoir voté contre le choix de Michèle Duvivier Pierre-Louis pour succéder à Jacques Edouard Alexis, censuré le samedi 12 avril 2008.

« Je suis un homme de parole. Mes dires et mes actions se combinent », déclare le député Laurore Edouard en marge de la séance.

Pour justifier cet acte, Edouard du parti politique UNION, dirigé par le pasteur protestant Jean Chavannes Jeune, se réfère à sa croyance religieuse, mettant en doute la moralité de la candidate au poste de Premier Ministre. Il a été élu député pour la 2e circonscription de Petite Rivière de Nippes et Paillant (département géographique de Miragoâne, Sud-Ouest d’Haïti).

« Nous avons réalisé un travail éthique, professionnel et impartial », souligne, pour sa part, Guy Gérard Georges, président de la commission spéciale de la chambre basse, chargée d’examiner le dossier de la candidate.

Georges a été assisté, entre autres, des députés Patrick Domond, Joseph Nelson Pierre-Louis, Cluny Dumay Miracle, Gérandale Thélusma.

Dans la matinée du 17 juillet 2008, la première ministre désignée a eu un tête-à-tête avec les membres de la Concertation des Parlementaires Progressistes (CPP), le bloc majoritaire à la chambre basse. Les députés de la CPP en sont sortis satisfaits des différents points abordés avec Michèle Pierre-Louis.

Le poids des blocs politiques CPP et Union des parlementaires pour le développement national (UPDN) s’est révélé déterminant dans le vote favorable du 17 juillet. Les partis politiques FUSION et Organisation du Peuple en Lutte (OPL) avaient l’abstention pour consigne dans le vote, selon les parlementaires de ces formations à la chambre basse.

Après avoir franchi le palier de la chambre basse, Michèle Duvivier Pierre-Louis devra attendre le verdict du Sénat pour savoir si oui ou non elle est éligible pour diriger le prochain gouvernement haïtien. [do rc apr 17/07/2008 17 :20]